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 Un poisson peut en cacher un autre ! [Fe]

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Lily Olyphant
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Un poisson peut en cacher un autre ! [Fe] _



________________________________________ 2014-02-22, 09:40


"A la chasse aux éléphants !


    Nouvel appartement, nouvelle vie, nouvelle fille. Désormais plus question de dépendre de Granny. Je retournerai la voir dans la journée pour lui dire que j'allais voler de mes propres oreilles. Pour le moment, après avoir passé une bonne nuit, ce qu'il me fallait c'était un bon petit déjeuner, mais si je mangeais avant d'aller au poisson, la nourriture ne resterait pas longtemps en moi. On m'avait prévenu la première fois où je m'y étais rendu et j'en avais fait les frais en ne les écoutant pas. Désormais, plus question de reproduire la même erreur.

    Une fois au port, j'avais retroussé le bas de ma salopette en jeans jusqu'aux genoux, puis j'avais enfilé mes grosses bottes. J'avais mis mes cheveux en arrière grâce à un chouchou qui traînait dans mes poches. J'avais enfilé mes grosses lunettes. Je détestais quand l'eau m'arrivait sur le visage et que j'avais rien pour m'essuyer. J'avais enfilé une veste jaune de pêcheur et mis mes gants en caoutchou. J'étais prête pour aller décharger les caisses.

    C'était devenu une habitude tous les vendredi matin. Ca me ramenait un peu d'argent. Pas assez pour avoir un appartement à moi, mais suffisament pour m'acheter tout ce qui me permettait de tenir une bonne semaine. En parlant d'appartement, il allait me falloir trouver un job histoire de payer le tier de loyer qu'on me demandait. William avait été vraiment très généreux et compréhensif, mais je ne voulais pas abuser de sa gentilesse. Je serai une fille autonome et travailleuse. Cet après midi je passerai chez Granny et dans la soirée j'irai voir les petites annonces histoire d'être prête à débuter demain matin.

    "Hé Boys !" avais-je dit à Tic et Tac. On les surnomait ainsi vue qu'ils faisaient toujours tout ensemble et étaient toujours pile à l'heure au port. Un tic, un tac, comme l'horloge. Monsieur Ben était où d'ailleurs? J'avais pris une caisse qui était pas mal lourde et je l'avais posée sur la grande table dressée pour l'occasion. J'avais commencé à trier les poissons. L'odeur commençait déjà à me monter au nez. C'était l'un des seuls inconvénients de bosser au port. Ca puait et même quand on prenait sa douche ensuite, l'odeur restait pour quarante huit heures. Heureusement que ça n'était qu'une journée par semaine.

    [i]"Siffler en travaillant! Siffler en travaillant!"


    Je m'étais mise à chantonner une chanson que m'avait apprise Simplet quand il passait par le port pour acheter son poisson bien frais. Chanter en bossant ça apportait un plus. Qui plus est, on travaillait beaucoup plus vite et mieux. En plus c'était une façon de dire adieu à tous ces gentils petits poissons qui se sacrifiaient pour la communauté. Ici, on tuait pour manger et pas pour le plaisir. Ce n'était pas comme ces chasseurs! Je détestais la chasse. Ce qui était le plus dur c'était de montrer son mécontentement en ne mangeant pas de viande. Ca avait un tellement bon goût. Dumbo était carnivore, il fallait que je m'y fasse. Mais j'en mangeais le moins souvent possible et je m'assurer de vider intégralement mon assiette.

    "Tiens, tu peux m'apporter une autre caisse s'il te plaît!" avais-je dit en entendant Tic arriver et en lui mettant la caisse pleine dans les bras. Le poisson débordait de tous les côtés. J'avais toujours tendance à trop le remplir. Je m'étais penchée pour ramasser les trois ou quatre cadavres et en me relevant, je les avais déposés dans la caisse en faisant un beau sourire à Elliot. Puis, je m'étais tournée... C'était pas lui... Il n'était pas là... Je ne lui avais pas tendu la caisse pensant que c'était Tic ou Tac... Tout était normal. Je m'étais une nouvelle fois tourné vers Elliot et j'étais restée figée.

    "Tu viens m'embrasser?" Quoi? Non, ce que je voulais dire c'était : "On est vendredi, c'est le jour du poisson." Pourquoi était-il là? Ici? Qui lui avait dit que j'y serai? Je ne l'avais jamais vue venir acheter du poisson au port. Ses habitudes avaient changées pendant la nuit? Pourquoi restait il là, avec la caisse en main? Je devais lui reprendre? "Tu veux du poisson? Il est tout frais! On en a de différentes sortes. J'ai les saumon, mais y'a des sardines plus loin. C'est plus petit, mais ça se cuit bien."

    Fallait trouver quelque chose de bien plus intéressant à dire. Je lui avais repris le cajot des mains et je l'avais déposé sur la table. Puis, je m'étais tournée vers lui. Pourquoi j'avais pas gardé le cajot en main? On aurait eu un obstacle entre nous. Là, j'avais qu'une envie, c'était de fuir très loin et de l'embrasser. Peut être pas dans cet ordre là. Qu'importait ce qu'il allait me dire, même s'il me gueulerait dessus pour hier, j'étais prête à en assumer l'entière responsabilité. D'un autre côté, y'avait pas dix mills autres suspects, il savait très bien que c'était moi la coupable. J'avais mis les mains en poche, avant de prendre un air déprimée. Ma salopette toute neuve!!! J'avais plus pensée que j'avais encore mes gants. Inutile de les sortir maintenant. En plus mes poches sont étroites et j'ai du mal à bouger les mains dedans. Fichus gants. Au moins si mes mains sont prisonnières, je ne serai pas tentée de faire des bêtises.

    "Tu viens faire quoi? Parce que j'ai du travail. Beaucoup même, c'est le jour du poisson!"

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________________________________________ 2014-02-23, 19:18


« All along it was a fever. A cold sweat hot-headed believer. I threw my hands in the air. I said show me something. She said, if you dare come a little closer. Round and around and around and around we go. Ohhh now tell me now tell me now tell me now you know. Not really sure how to feel about it. Something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay » ► RIHANNA & EKKO

    Un jour avait passé. Un jour depuis que j'avais fait sa rencontre. J'aurais pu dire que j'en avais perdu le sommeil, que je ne mangeais plus et ne pensais qu'à elle, mais en vérité, jamais je n'avais aussi bien dormi. Quant à mon appétit, il était décuplé. La veille, j'avais mangé une pizza entière plus un chausson chocolat-banane taille XXL. J'avais même l'impression d'avoir grandi de quelques centimètres. Comme quoi, le vieil adage de "mange de la soupe, ça fait grandir !" ne s'appliquait pas toujours.

    J'étais sorti de l'hôtel de Granny en oubliant ma veste, mais ce n'était pas un problème. Lorsque le froid mordant me happa, je frottai mes mains l'une contre l'autre et une chaleur agréable se répandit dans tout mon corps. Plus les jours passaient, et plus je trouvais mes pouvoirs sympathiques. Je ne me mettais plus à flamber en public, ce qui était déjà une bonne chose. J'avais encore quelques râtés mais du moment que je ne réduisais plus mes vêtements à l'état de cendres et que je pouvais dormir en toute tranquilité, ça me suffisait.

    J'enfourchais ma nouvelle moto et la fis vrombir avant de m'élancer sur la route. L'air matinal était vivifiant. Je sentais mes cheveux malmenés par le vent, les rafales me giflaient les joues, mais je le sentais à peine. Je ne mettais pas de casque, je n'aimais pas ça, ça aplatissait ma chevelure et après j'avais la coupe de Russel Crowe dans Gladiator... Personne dans les rues à cette heure. La plupart des gens dormaient encore. J'accélérai un peu, mes oreilles se gorgeant du bruit pétaradant du moteur qui vrombissait. J'avais fait l'acquisition de ma moto le jour précédent. J'en avais assez de mon scooter rose qui me donnait le look d'un ado. J'avais toujours rêvé de posséder une Harley Davidson. J'avais pratiquement vidé mon compte bancaire pour me l'acheter. Peu importait. Elle était magnifique, toute noire et lustrée.

    J'étais en plein délire, un sourire jusqu'aux oreilles. Je brûlais les feux rouges et la route. En jetant un coup d'oeil dans l'un des rétroviseurs, je m'aperçus que mes épaules s'étaient enflammées. Le feu ondulait derrière moi dans le vent. Wouah, avec la vitesse, ça faisait un effet boeuf. Tout compte fait, je ne maîtrisais peut-être pas encore si bien mes pouvoirs, si je m'enflammais pour un rien...

    Je tentai de me reprendre, et le feu disparut peu à peu. Fort heureusement, ma chemise était toujours intacte. Je m'en assurai en jetant un coup d'oeil par-dessus mon épaule. Je décidai de ralentir avant d'arriver au port, puis je me garai sur les docks avant de descendre de selle. Je jetai un regard inquiet aux alentours, j'avais si peur qu'on me vole ma Harley ! En plus, je n'avais pas encore eu le temps d'acheter un antivol. Je me fis violence pour m'arracher à la vue de sa carrosserie brillante, attrapai le sachet en plastique que j'avais placé sous le siège puis m'en éloignai courageusement.

    A mesure que je m'approchai du port, je fus saisi par une anxiété étrange. Mais j'essayai de rester pondéré. Ca n'allait pas durer longtemps. Un échange de quelques minutes et je repartais. Après tout, je n'étais rien pour cette fille et elle ne représentait rien pour moi non plus. Dans ce cas, pourquoi mes mains devenaient-elles moites ? Je serrai davantage les doigts contre l'anse du sachet en plastique et accélérai le pas, préférant en finir au plus vite.

    Je trouvai Lily quelques instants plus tard en train de trier des poissons, vêtue d'une salopette, de bottes en plastique et de gants jaunes montant presque jusqu'à ses épaules. J'écarquillai les yeux en la voyant. C'était normal qu'elle me paraisse séduisante harnachée de la sorte ? Quelque peu désarçonné, je restai silencieux. J'aurais dû signaler ma présence d'une façon ou d'autre, mais ce ne fut pas nécessaire car elle se tourna vers moi avec un grand sourire et me fourra une caisse remplie de poissons puants dans les mains. Je la pris machinalement et basculai en avant, surpris par le poids. Je faillis en lâcher le sachet en plastique.

    Si je venais l'embrasser ? Non mais elle avait reniflé du poisson pas frais ou quoi ? Je clignai des yeux, trop éberlué pour répliquer quoi que ce soit. Elle me reprit la caisse des mains et la posa sur la table à côté d'elle. Ouf. Je passai une main sur mon front mais l'enlevai brusquement en sentant la forte odeur de la mer.

    "Je ne viens pas t'acheter du poisson." dis-je enfin en fronçant le nez et en essuyant ma main sur mon jean. "Je sais pas si tu as remarqué, mais il n'y a pas de coin cuisine dans les chambres d'hôtel. J'aurais plutôt du mal à cuisiner."

    Je restai à la regarder quelques secondes, sans rien dire. Elle était vraiment craquante dans sa salopette, avec les gants qui dépassaient de ses poches. Puis me souvenant du but de ma visite, je secouai la tête et lui collai le sachet en plastique sous le nez.

    "Granny m'a dit où tu travaillais. Du coup, je me suis dit que tu souhaiterais récupérer ça."

    J'agitai le sachet avec un air mystérieux, les yeux écarquillés façon psychopathe, puis je l'ouvris entre nous, dévoilant un petit tas de minuscules choses allongées et carbonisées.

    "Elle m'a dit de te dire de ne plus faire griller de cacahuètes dans ton four micro-ondes quand tu n'es pas là pour surveiller." dis-je d'un ton réprobateur. "Heureusement que je suis dans la chambre d'en face ! L'odeur de brûlé m'a réveillée. Du coup, j'ai cassé ta porte pour entrer, et j'ai sauvé les cacahuètes juste avant que le micro-ondes n'explose. Pourquoi tu l'avais mis sur une heure de cuisson ? D'ailleurs j'ai jamais vu de micro-ondes avec une capacité aussi énorme ! Tu l'as acheté où ? Non, ce n'est pas le sujet..." fis-je subitement en baissant la tête. "C'est pas le fait que tu as failli me faire exploser, ainsi que tout l'hôtel, qui m'énerve. Ce qui m'agace..."

    Je me tus, relevant brusquement les yeux pour planter mon regard brûlant dans le sien. Je me mordis les lèvres, cherchant les mots qui sonnaient juste. Je n'étais pas obligé de me déplacer pour lui dire tout ça. Granny m'avait bien précisé qu'elle lui en parlerait elle-même quand Lily serait de retour. J'avais insisté pour que la vieille dame me donne l'adresse du travail de la jeune demoiselle. Dès que j'avais su, dès que Granny m'avait dit... Oh, pourquoi n'avais-je jamais le temps d'apprendre à connaître les gens extraordinaires ? Pourquoi s'en allaient-ils dès que je m'approchai trop près d'eux ? Je savais que j'étais dangereux pour Lily, mais peut-être avait-elle pris mon avertissement trop au sérieux. Elle avait eu peur, ce qui expliquait sa décision tellement soudaine. Elle avait vécu des années dans cet hôtel, et voilà que...

    "Pourquoi tu t'en vas ?" demandai-je abruptement. "C'est à cause de moi, c'est ça ? Je te fais flipper avec tout le feu dans mon corps ? Mais je ne suis pas une allumette, je ne vais pas m'embraser si on me frotte contre un truc !"

    Je m'interrompis, trouvant mes paroles un peu malhabiles. Puis je poussai un soupir exaspéré et ajoutai tout de même, fermant brutalement le sac en plastique pour faire un pas vers elle.

    "C'est vrai quoi. On se rencontre, et le lendemain tu décides d'emménager ailleurs ! Ne crois pas que ça me fasse quelque chose. Je m'en fiche, on ne se connaît pas." dis-je en haussant les épaules d'un air faussement désinvolte.

    Mouais... Si ça ne m'atteignait pas, qu'est-ce qui expliquait que je traverse la moitié de la ville pour lui dire mon ressenti à propos de tout ça ? Mauvaise pioche, Elliot.
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________________________________________ 2014-02-23, 23:21


"A la chasse aux éléphants !


    Je l'avais laissé monologuer pendant plusieurs minutes. C'était marrant de voir que je n'étais pas la seule personne au monde qui quand elle était stressée, se mettait à parler sans qu'on puisse l'interrompre. Vue qu'on était pareil, je n'avais même pas essayé de le stopper. D'un autre côté, j'en avais pas envie. Ce qu'il disait était vraiment très intéressant. J'en étais même venu à retirer mes gants et piocher des cacahuètes dans le sachet qu'il tenait en main, tout en l'écoutant parler. On se serait cru au cinéma.

    Quel genre de film était Elliot? Un Woody Allen? Non... il y avait pas mal d'action avec lui. Je m'étais mise à l'observer attentivement, de bas en haut. Il avait des oreilles bizarres. C'était la première chose que je regardais chez un homme, ses oreilles. Elliot était un Disney, sortit tout droit du monde enchanté de Mickey? A dire vrai, ça me correspondait plus et puis c'était surtout ses yeux noisettes qui me captivaient et non ses oreilles.

    A le regarder vêtu ainsi, c'était un mélange de noir et blanc, il était un vieux film? C'est vrai qu'il faisait plus vieux que son âge et ses yeux semblaient... fatigués. En plus j'étais persuadée qu'il avait un petit cheveu gris sur le côté droit. Elliot était un vieux film! Mais c'était dans les vieilles casserolles qu'on faisait les meilleurs plats, n'est ce pas? Et puis il avait l'avantage d'être un Chaplin! Ca lui allait bien mieux qu'un Abrams. Au moins avec lui ça promettait une fin heureuse.

    A force de réfléchir, j'en avais oublié de l'écouter. Il semblait bien plus énervé qu'au début. Qu'est ce qui lui prenait de m'espionner? De m'interroger sur les raisons qui m'avaient poussées à partir de chez moi. Il croyait quoi? Que j'allais lui tenir des comptes et que je resterai pour le restant de ma vie chez Granny? Ce qui m'importait c'était d'aller de l'avant. Cela dit ça semblait le mettre hors de lui pour une toute autre raison. Peut être qu'il... non, c'était stupide. Et puis je ne lui avais pas vraiment fait bonne impression la veille. Je m'étais mise à sourire. Il craquait pour moi, inutile de le nier. C'était bien, très bien même. Je m'étais amusée à lui sourire quelques instant sans lui répondre, puis j'avais pioché une nouvelle fois dans le sachet de cacahuètes.

    "Pour le micro onde, je passerai voir Granny pour m'excuser. De toute façon faut que j'aille récupérer mes affaires avant d'emménager avec William."

    J'avais bien insisté sur le prénom du jeune garçon pour bien montrer à Elliot qu'il s'agissait d'un homme et non d'une femme ou d'un animal quelconque. J'allais aménager avec un jeune homme très charmant, très sexy et avec qui je m'étais de suite bien entendu. Un peu comme lui, à la différence que l'autre ne me criait pas dessus.

    "Ne crois pas que j'ai fuis par ta faute. Si je ne voulais plus te voir, je te l'aurai bien fait comprendre. Je suis partie uniquement parce que c'était prévu depuis un petit moment, mais je note que ça te fait quelque chose de ne plus pouvoir écouter ma musique à trois heures du matin. Je te ferai une compile, comme ça tu pourras l'écouter quand bon te semblera."

    C'était bien évidement juste ça le problème, n'est ce pas? Ma musique tard le soir allait lui manquer. Tout comme ses discussions avec Eli, le personnage de son jeu vidéo, allait me manquer aussi. C'était toujours marrant de s'attarder un peu devant sa porte et de l'entendre crier, pleurer, chanter... Il était très expressif quand il jouait. Je ne lui avais pas dit la veille que je savais très bien qu'il parlait d'un jeu vidéo, car ça m'amusait de l'entendre se justifier. Il était mignon quand il ne savait plus où se mettre.

    J'avais remis mes gants, je m'étais tourné vers la caisse et j'avais pris un poisson que j'avais déposé dans un morceau de papier journal. Je l'avais emballé, puis je m'étais tourné vers Elliot. J'avais pris sa main et je lui avais déposé dessus l'emballage contenant le poisson.

    "Tiens, je te laisserai mon micro onde comme ça tu pourras te le faire cuire ce soir. C'est cadeau de la maison."

    Je ne lui avais pas laissée le temps de riposter. J'étais sûre que ce cadeau ne lui ferait pas plaisir, mais ce matin j'avais très envie de l'embêter. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais aussi très envie de le frapper. A dire vrai j'étais énervée contre lui même si je ne le montrais pas. Pourtant la journée d'hier avait été énorme, tout comme le baiser, ou comme quand je m'étais enfuis en courant... J'avais passé une très bonne nuit, sans penser à lui et je m'étais réveillée plus en forme que jamais. J'étais même arrivée en avance au port. Alors pourquoi j'avais envie de le frapper?

    "J'aimerai bien récupérer mon paquet que tu tiens depuis avant, si tu veux bien le poser sur les caisses là, ça serait vraiment très gentil de ta part."

    Je ne comptais pas lui laisser les cacahuètes. Je lui avais déjà offert mon micro onde et promis une compile. Il n'allait pas repartir avec une tonne de lots et surtout pas avec le gros lot. Il ne le méritait pas.

    "J'habite en ville, enfin un peu à l'écart, avec William. Il est vraiment très sympathique. J'ai répondu à son annonce pour l'appartement. Tu devrais voir la taille de la cuisine, elle est énorme. En plus j'ai une salle de bain dans ma chambre et il fait du sport le matin. Il va courir et il fait des pompes pour se maintenir en forme. Il a une carrure qui ferait pâlir la plupart des hommes."

    Elliot était tout blanc, je venais de le remarquer. A dire vrai, il l'était toujours. C'était de ce genre d'hommes que je parlais? C'est vrai qu'il n'était pas très musclé et qu'il n'avait pas l'allure d'un athlète, même s'il était plutôt mignon dans son genre. Je ne m'étais pas vraiment posé la question de quel genre d'homme j'aimais bien. Mon ex était très loin du physique de Elliot ou même de William. A dire vrai je ne pensais pas avoir de genre particulier. Ce que j'avais surtout c'était des envies. Parfois j'aimais bien regarder des films avec des acteurs bien musclés, d'autre fois avec des acteurs du genre à Chaplin. Je faisais une fixation sur ce type, même si le voir en noir et blanc ne jouait pas en sa faveur. J'aimais les hommes blanc. Ma passion pour eux venait des vieux films. Je ne savais pas trop pourquoi je pensais à cela en ce moment même, mais Elliot avait vraiment tout d'un vieu film. J'avais détourné la tête pour éviter de lui montrer que je souriais. J'avais pas envie qu'il pensait que je m'amusais à ses côtés. Pourquoi j'avais envie d'être méchant avec lui?

    "C'est vrai quoi! Pourquoi?" avais-je dit au lieu de le penser. Puis, je l'avais regardé dans les yeux. Je ne souriais plus, j'avais même le regard plutôt mauvais. "Tu te rends compte de ce que tu me fais là? Tu viens me voir sur mon lieu de travail pour me faire comprendre que tu n'es pas content que je ne sois pas resté chez Granny, histoire de rester tout près de toi, alors qu'hier tu n'as rien fait pour me montrer que je comptais un tout petit peu à tes yeux." Ah c'était donc pour ça que je lui en voulais? C'était crédible...

    "J'ai pas envie d'être avec quelqu'un qui me fait la morale dès qu'un truc que je fais ne lui plais pas. Je suis du genre à faire souvent des choses qui ne plaisent pas aux autres, mais c'est parce que j'aime aller de l'avant. Je n'aime pas rester en standbye sans rien faire, j'ai été comme ça trop longtemps durant ma vie. Aujourd'hui c'est file droit ma fille et ne te retourne pas. Tu étais derrière moi. Tu n'aurais pas dû être derrière moi. Si tu veux que je te vois, faut que tu sois devant moi, comme là maintenant et que tu me le dises."

    Je n'étais pas très sûre de savoir ce que je voulais qu'il me dise, mais j'avais envie qu'il me le dise, ou du moins qu'il me le fasse comprendre. Venir ici et me montrer que je lui avais manqué, enfin si j'avais bien compris ce qu'il essayait de me faire comprendre, ça ne suffisait pas. Il devait se montrer bien plus clair. S'il voulait quelque chose, il avait une bouche, il n'avait qu'à l'ouvrir et la refermer sur mes lèvres parler... J'avais des idées vraiment bizarres qui me passaient par l'esprit.

    "Tu veux qu'on sorte ensemble?"

    Non attend, qu'est ce que tu venais de faire? C'était pas à moi le dire, c'était à lui de me le demander. Fallait que j'arrête de vouloir aller trop vite et prendre trop souvent les devants. C'était lui le mec et moi la fille qui l'intéressait. J'avais pouffé et j'avais posé mes poings sur mes hanches à la manière de Peter Pan.

    "Tu veux me demander de sortir avec toi?"

    Voilà, c'était comme ça que j'aurai dû le dire la première fois. Bien entendu, ça avait sans doute eu moins d'effet et il allait surement tenir compte du fait que je lui avais demandé en premier. Tsss...

    "Je n'ai pas envie de sortir avec toi, t'as l'air d'être un mec perturbé qui sort tout juste d'une relation qui a mal tournée. D'ailleurs, quand je t'ai pêché, tu étais en train de te saouler au café. Au passage, trop de caféine c'est dangereux pour la santé... mais bref! C'était qui la fille? Vous êtiez ensemble depuis longtemps? Ce qui compte dans une rupture c'est que tu ais conscience que c'est fini, sinon tu ne peux pas continuer à marcher droit. Quand j'ai quitté mon copain à l'époque, il ne l'a pas compris de suite et il est resté collé à ma cheville pendant des mois. J'ai pas envie de revivre cela. Faudra que tu ailles doucement au début et que tu te comportes en parfait gentleman."

    Super, je lui donnais des conseils sur notre vie de couple avant même qu'elle débute.

    "Et je ne fais rien sous la ceinture! Enfin par là j'entends, si tu veux juste une relation de ce type là tu perds ton temps. J'aime tout ce qu'il y a au dessus. En dessous aussi, mais pas de suite."

    Hein? J'avais regardé ailleurs comme si de rien était. Je n'avais pas parlé de relation sexuelle et je n'avais pas dit toutes ces choses. Mais au moins le fait de ne rien avoir dit, ça mettait les choses au clair de suite! ... o_O



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________________________________________ 2014-02-24, 13:49


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    Je ne sais comment, je m'étais retrouvé avec un poisson dans la main, et j'avais perdu le sachet plastique. Lorsque Lily avait voulu me le prendre, j'avais instinctivement reculé. C'était stupide en soi, ce n'était qu'un sachet plastique rempli de cacahuètes trop grillées. J'avais fini par le déposer de mauvais grâce sur les caisses contenant sans doute des quantités astronomiques de poissons en tous genres, mais j'avais gardé le papier journal en main. Cependant, à mesure qu'elle parlait, j'avais de plus en plus envie de lui coller le poisson dans la figure.

    Granny ne m'avait pas dit qu'elle emménageait avec un homme. Elle était donc en couple ? Alors, c'était ça ? Elle était du genre à courir deux lièvres à la fois ? Ou alors elle s'était amusée avec moi. Je ne savais pas si j'en étais soulagé ou irrité. J'avais l'impression qu'à Storybrooke, tout le monde se jouait de moi. J'avais donc une tête à me faire avoir sans arrêt ? Je n'avais pas fait tout ce chemin pour avoir des explications sur son comportement de la veille. Enfin si, j'étais quand même venu un tout petit peu pour ça. Je ne comprenais pas qu'une fille qui se jette littéralement sur vous plie bagages le lendemain pour aller habiter ailleurs. Elle avait tellement détesté notre baiser qu'elle avait décidé de mettre le plus de distance possible entre elle et moi ? Après tout, je m'en fichais. Sûrement que ce William lui lècherait bien mieux le museau et qu'il lui ferait même un détartrage avec sa langue. Je m'en moquais. J'étais au-delà de tout ça. Comme je l'avais si bien souligné, cette fille ne comptait pas du tout à mes yeux.

    "Je te souhaite beaucoup de bonheur avec ton armoire à glaces." dis-je d'un ton sec, sans la regarder. "Je suis sûr qu'il va adorer faire des pompes en ta compagnie."

    C'était grinçant, c'était méchant, mais après tout j'avais bien le droit de montrer ma mauvaise humeur. Elle venait clairement de me faire comprendre que tout ce qui s'était passé entre nous n'était que du vent, qu'une impulsion du moment. Elle était casée avec le sosie de Schwarzenegger, et elle avait bien insisté sur le fait que je n'étais qu'une allumette à côté de lui. Je n'avais pas besoin de faire exploser mes muscles pour montrer que j'étais un homme. Et puis le feu, ça entretient et ça conserve, c'est bien connu. Non ?

    J'enfouis les mains dans les poches de mon jean et me mis à observer le port, avec les employés qui s'affairaient tout autour de nous à trier et à empaqueter les poissons. Pour tout dire, je ne savais pas pourquoi je restais planté là. J'aurais dû m'en aller. J'en avais suffisamment entendu. J'étais sur le point de lui tourner le dos lorsqu'elle me sortit un truc du genre : "C'est vrai ça, pourquoi ?"

    "Pourquoi quoi ?"
    fis-je sans réfléchir.

    Je n'y pouvais rien, il fallait toujours que je réponde lorsqu'on me posait une question. Mes parents avaient été un peu trop pointilleux sur le chapitre de la politesse, lorsque j'étais enfant. Je l'écoutais parler. Elle semblait sur le point d'exploser. Je la dévisageai, révolté par son impertinence. Elle me reprochait les choses à moi ? Sérieusement ? Puis elle me demanda de sortir avec elle, avant de m'inciter à lui demander de sortir avec elle, ce qui revenait pratiquement au même point. Je secouai la tête en levant les mains comme pour la repousser et soudain je les portai à mon visage pour les passer devant mes yeux. Je restai ainsi quelques instants, le temps d'essayer de me calmer, mais elle avait vraiment le don de me pousser à bout.

    "Arrête ! Arrête deux secondes de parler !" la coupai-je brusquement en l'attrapant par les épaules pour qu'elle cesse.

    Je plantai mon regard perçant dans le sien sans relâcher la pression de mes mains autour de ses bras. Peut-être que je lui faisais mal, mais je n'en pouvais plus.

    "Pourquoi tu parles de ceinture ? Je veux rien faire de ce genre avec toi, j'en ai marre des filles qui m'utilisent !"
    m'écriai-je.

    J'avais sûrement parlé un peu trop fort car des têtes se tournèrent vers nous. Je me mordis les lèvres en poussant un soupir puis je poursuivis d'un ton feutré, entre mes dents :

    "La fille, c'était Emma. Oui, la sauveuse, c'est bluffant, pas vrai ? Il n'y a eu aucune rupture puisqu'il n'y a jamais eu d'histoire. Je ne peux même pas dire que ce qui s'est passé s'est réellement passé. Enfin si, mais non... c'est compliqué, tu peux pas comprendre."

    Je lâchai l'une de ses épaules pour plaquer une main contre mon front brûlant. Je fermai les yeux un court instant, puis les rouvris pour la regarder à nouveau, un éclair douloureux brillant au fond de mes pupilles.

    "Tu ne t'es pas dit que je n'en ai pas parlé parce que ça me faisait peut-être trop souffrir ? Mais merci de me forcer à te le dire, ça me fait un bien fou ! Tu es vraiment... comment peux-tu me demander de sortir avec toi alors que tu vas habiter avec un autre ? Est-ce que ton Musclor est au courant que tu veux te faire une girafe ? Parce que j'ai pas besoin de me faire casser la gueule par un mec jaloux, c'est vraiment pas ma priorité du moment..."

    Je soupirai à nouveau avant de m'éloigner d'elle. Elle était si jeune, elle ne connaissait rien de la vie. Moi non plus, mais j'avais énormément grandi en très peu de temps. Toutes ces expériences, ces rencontres, mes pouvoirs... Tout me forgeait à devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un que je n'étais pas certain d'apprécier.

    Je levai les yeux au ciel et tout en fixant le ciel, lâchai dans un rire sans joie :

    "De toutes façons, je vais bientôt mourir. Alors si tu veux sortir avec un macchabée, libre à toi."
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________________________________________ 2014-02-26, 13:30


"A la chasse aux éléphants !"


    Les garçons c'était toujours énervant. On ne savait jamais sur quel pied danser avec eux. Par moment ils nous donnaient envie de les gifler, d'autre fois on avait envie de les prendre dans nos bras pour leur faire un gros câlin. Mais si il y avait bien une chose que j'avais apprise avec le temps, c'était que tous les garçons étaient des manipulateurs et ils arrivaient toujours à leur fin. Je n'allais pas me laisser attendrir par son histoire. Il n'en était pas question. Il était mourant? Et alors? On en était tous là dès le jour même de notre naissance. Il avait quoi? Non, fallait pas rentrer dans son jeu.

    Je l'avais regardée de bas en haut, m'attardant sur chaque partie de son corps. On aurait dit un médecin en pleine préparation de son diagnostic. Je n'allais pas lui découvrir une nouvelle maladie, la sienne devait suffire. Le hic c'était que je ne voyais pas trop bien de quoi il pouvait bien être atteint. Il ne semblait pas faible, il avait de bonnes couleurs, il avait un look ordinaire... le look ne voulait rien dire, je le savais très bien. Je ne pouvais pas lui demander franco ce qu'il avait, ça pourrait se retourner contre moi.

    Une fois mon diagnostic fini, j'avais regardée autour de moi et je m'étais approchée des caisses vides. J'en avais prise une en main que je lui avais mise dans les siennes. Puis j'en avais prise une autre pour moi. Je m'étais mise à marcher tout en parlant.

    "Suis moi, on a du boulot. Y'a des gants dans la réserve, tu pourras en prendre en passant."

    Il était venu me voir pour discuter, il aurait tout le loisir de le faire sans me mettre en retard. En plus son aide me permettrait de rattraper le retard perdu à cause du fait qu'il m'avait interrompu. Il n'y avait aucune raison qu'il refuse. On était arrivé en silence jusqu'au lieu de déchargement. Il y avait une tonne de poissons étalé par terre, qui venaient juste d'être déposé par un filet. Je m'étais accroupie devant pour commencer le tri.

    "Tu prends les bons, tu les mets dans ta caisse, les autres, tu les jettes dans l'une des bennes autour de toi. C'est pas compliqué, il suffit de faire attention. Et d'avoir de bons réflexes... TIENS !"

    Je lui avais jeté un poisson dessus. J'espérais pour lui qu'il arriverait à l'attraper pour ne pas tâcher ses vêtements. L'odeur de poisson sur le linge était vraiment très dur à faire partir, pour ne pas dire impossible. Pour cela que j'avais une salopette. Mais même si j'en avais une seconde de secours, je doutais qu'elle lui aille. N'empêche, ça m'avait bien fait sourire. Il avait une paire de gants récupérés dans la réserve, c'était déjà ça pour lui. Sans regarder s'il avait réussi à l'attraper ou non, je m'étais remise à ma tâche.

    "Tous ces poissons sont morts. Rapidement, ils n'ont pas souffert. Enfin, si la suffocation ne fait pas souffrir... Quoi qu'il en soit, ils sont morts pour de bon."

    Pourquoi je m'étais mise à parler de la mort? Aucune idée. Soit j'avais envie de lui dire quelque chose, soit j'avais envie qu'il m'en dise plus. Je m'étais tournée vers lui en le regardant une nouvelle fois de bas en haut et en faisant une petite moue.

    "Tu m'as l'air bien vivant pour un macchabée. Et je sais de quoi je parle, je vois des morts tous les samedi matin." avais-je dit avec un petit sourire en indiquant les poissons d'un geste rapide de la tête.

    "Je pense que tu devrais changer de médecin ou être moins défaitiste quand tu proposes à quelqu'un de sortir avec toi. C'est vrai quoi... J'aurais dit oui, même sans que ce soit par pitié envers toi."

    Madame Lily Elliot. Ca sonnait bien. Bien entendu, je ne pensais pas à me marier avec lui, ni même à porter son prénom au lieu de son nom en tant que mariée. Je pensais plus cela pour m'imaginer l'effet que ça lui aurait fait si je l'avais dit à voix haute, mais je l'avais assez taquiné pour la matinée. Je lui sortirai à un autre moment. J'avais souris tout en mettant deux poissons bien beaux dans la caisse. J'aimais beaucoup ce que je faisais, ça apportait une grande aide au port et étrangement... j'adorais l'odeur des poissons! On m'aurait prise pour une bizarre, encore plus bizarre que je l'étais déjà, si j'avais avoué à tout le monde que je bossais ici que pour l'odeur. Elliot devait sentir le poisson maintenant... non, je ne l'avais pas fait exprès de lui en jeter un dessus. J'étais vraiment bizarre! Ca m'avait bien fait rire de penser cela. Du coup, maintenant je passais aussi pour une folle qui riait toute seule.

    "Je rigole parce que je t'imagine avec une tête de poissons! Dès qu'on bosse ici une journée, on fini par voir des poissons de partout. Tu verras ce soir, tu vas en faire des cauchemars."

    Tiens, il fallait que je pense à mettre un poisson de côté pour William, je lui avais promis que j'en amènerai pour pouvoir tester la cuisine ce soir. Je m'étais levée, j'avais pris un poisson, le plus beau que j'avais trouvé et je m'étais dirigé vers les caisses afin de le déposer sur un morceau de papier de journal, le roulé sur lui même et le déposer juste à côté. Faudra que je pense à le récupérer avant de partir. J'étais revenu près d'Elliot, sans m'asseoir. Il semblait bien concentré sur ce qu'il faisait.

    "C'est plutôt marrant, n'est ce pas? Le mieux c'est quand on va aller les éventrer, sortir des entrailles de leur corps et leur découper la tête!"

    J'avais pris une mine réjouie tout en secouant la tête, comme pour dire "oui oui oui!!!". Puis, je m'étais mise à rire à nouveau.

    "Je plaisante! C'est pas nous qui faisons ça! Tu peux reprendre des couleurs, on dirait que tu vas..."

    Oh mon dieu, non, j'ai détraqué le Elliot. Il s'était tourné rapidement et n'avait pas pu s'empêcher de prendre un air de dégoût et pas uniquement d'en prendre l'air... Heureusement, il n'avait rien laissé tomber sur les poissons. Oh ben justement, voilà que Sébastien venait d'arriver.

    "Ahahahaha ! Le petit bonhomme ne tient pas le coup? C'est un nouveau que tu nous a amené Lily? Il sait chanter? On cherche des choristes pour notre groupe des poissonneurs! Si tu bosses bien, non seulement tu seras bien payé... n'est ce pas ma chérie? ... mais en plus, tu pourras rejoindre le groupe! Lily en fait déjà partie et elle a une voix à faire tomber des dieux de sur leur nuage !"

    Il exagérait toujours. A peine avait t'il tapoté de grands coups sur l'épaule de Elliot, qui ne le faisait pas aller mieux, afin de lui dire qu'il était prêt à l'embaucher s'il s'arrêtait de vomir, qu'il était déjà repartir avec sa baguette en main. C'était bizarre, mais il se promenait toujours avec une baguette de chef d'orchestre en main et avait une démarche de crabe. En tout cas derrière son air méchant, il était vraiment très attachant.

    "Ca va?" avais-je dit en m'approchant de Elliot pour lui poser une main sur l'épaule. "Tu sais, ça arrive aux plus braves et... tu n'as pas à avoir honte. En tout cas je suis toujours partante pour notre soirée poisson à la maison si ça te tente!"

    J'avais dit que je ne le taquinerai plus, mais juste une toute dernière fois... L'inviter à une soirée poisson après cette journée, ça aurait été vraiment trop marrant s'il aurait dit oui. Mais bon, je voulais juste le taquiner. Je pense pas qu'il viendrait la semaine prochaine si je lui demandais. Dommage, c'était bien plus intéressant de trier le poisson à deux que toute seule. En tout cas, j'avais passé un véritable bon moment.

    "Oh pardon, tu veux peut-être un mouchoir?"

    Je n'y avais pas songé plus tôt que ça lui serait utile. Le seul que j'avais sur moi était celui de brodé par ma mère que je gardais toujours dans ma poche. Je lui avais tendu pour qu'il s'essuie. C'était bien la première fois que je prêtais mon mouchoir à quelqu'un. A dire vrai, l'occasion ne s'était jamais présentée.

    "Tiens, attend, laisse moi faire."

    Pourquoi j'avais dit ça? C'était vraiment écoeurant de l'essuyer soi même, finalement j'avais regardé ailleurs en lui tendant le mouchoir comme si de rien était. C'était à lui de le faire, namého... qu'est ce qui m'avait pris?

    "Quand tu seras tout propre, on pourra peut être aller au distributeur se prendre une boisson, histoire de #328F3D'éloigner un peu des poissons. Ca te fera du bien!"

    Et puis y'a du potage de poissons dans le distributeur... j'avais bien rigolé en pensant à cela. Mais non, je n’appuierai pas par erreur sur cette touche. Fallait arrêter d'être méchante avec lui. En plus j'avais pas envie de l'être. Il était trop mignon comme ça. Lily... et si tu reprenais un médicament au lieu de trouver mignon un type qui s'essuyait le coin des lèvres juste après avoir vomis? -_-


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________________________________________ 2014-02-26, 22:42


« Something in the way you move makes me feel like I can't live without you. It takes me all the way... I want you to stay » ► RIHANNA & EKKO

    AAAAAAH ! Un poisson venait d'atterir en plein sur ma chemise noire toute neuve ! Heureusement, j'avais eu la présence d'esprit d'enfiler les gants jaunes en plastique que j'avais pris dans la réserve, mais je pouvais encore sentir les écailles gluantes du poisson toucher mon col ouvert avant de s'affaisser sur le sol dans un bruit de succion. Je frissonnai et m'ébrouai. C'était vraiment une sensation désagréable. Je jetai un regard noir à Lily. J'étais persuadé qu'elle l'avait fait exprès. Maintenant par sa faute, j'allais puer le poisson ! Autant dire qu'elle n'aimait pas mon eau de toilette ! Le pire dans toute l'histoire, c'était qu'elle s'en fichait. Elle ne me regardait même pas. Elle m'avait demandé de la suivre et à présent, elle m'expliquait comment trier les poissons. Comme si j'en avais quelque chose à faire... Ce n'était pas mon boulot, je n'étais pas payé, alors je n'allais certainement pas m'amuser à palper des goujons et des merlans !

    Je fis un pas vers elle pour lui exprimer le fond de ma pensée mais j'avais oublié le poisson qui était tombé. Résultat : je glissai dessus comme sur une peau de banane et perdis l'équilibre. Je me rattrapai de justesse à une caisse en manquant de la renverser au passage, et faillis mettre la tête à l'intérieur de cette dernière. L'odeur épouvantable du poisson me souleva l'estomac et je me redressai d'un bond. Je tentai de ne pas y penser, mais mon petit-déjeuner n'était pas si loin et je le sentais déjà faire des sauts périlleux dans mon ventre.

    "Je ne joue pas la comédie, je vais vraiment mourir." dis-je d'un ton pâteux en détournant les yeux tendis qu'elle soupesait des poissons un à un dans ses mains d'un air concentré. "Bien sûr, comme je n'ai aucun symptôme particulier, tu ne me crois pas. Si je m'écroule sous tes yeux, peut-être que je ferais plus crédible ? Je peux dégobiller sur tes chaussures si ça peut te faire plaisir !"

    Oulah, pourquoi avais-je parlé de ça ? Mon petit-déj' était en train de remonter dans mon oesophage. Il faut dire que l'odeur du poisson était encore plus forte, par ici. Je portai une main à ma bouche, geste dérisoire pour contenir l'éruption. Je tentai de penser à des choses réconfortantes. De l'air frais, oui c'est ça... du bon air pur filtré par un parfum d'ambiance Air Wick... Hélas, il fallut que Lily me parle d'éventrer, de disséquer des entrailles et de découper les têtes de... Je fermai les yeux, mais les yeux de merlan frit des poissons continuaient de me fixer. Et cette odeur insupportable...

    Je me tournai brusquement et rendis mon petit-déjeuner dans la première caisse venue. Lorsque je rouvris les yeux, je me rendis compte que j'étais appuyé contre la-dite caisse, mais que j'avais fort heureusement visé juste à côté, dans un coin qui ne dérangerait personne. Je déglutis avec peine, toujours penché en avant. Mes yeux pleuraient et je n'avais envie que d'une seule chose : mourir.

    Puis un type était arrivé. Je ne m'étais même pas tourné vers lui. Qu'il aille au diable, qu'il aille voir mon père le dieu des enfers et qu'il aille se faire cuire un oeuf sur sa flamèche ! Je m'essuyai les yeux discrètement et reniflai. Quelques instants plus tard, je sentis une main se poser sur mon épaule et Lily me demander si ça allait. Je pétais le feu, ça ne se voyait pas ?

    "Bon bah, maintenant tu vois que ce n'est pas la grande forme." marmonnai-je, me servant de mon malaise comme une preuve supplémentaire de ma fin imminente.

    Je ne savais pas pourquoi j'avais tellement envie qu'elle me plaigne. Cela ne me ressemblait pas de vouloir qu'on s'apitoye sur moi de la sorte. Je ne voulais pas passer pour un dur avec elle. De toutes façons, étant donné qu'elle m'avait traîné sur plusieurs mètres la dernière fois pendant que je dormais, je ne pouvais plus lui faire croire grand-chose.

    "Ne me parle plus de poisson !" articulai-je sans me retourner.

    Je ne me sentais pas encore en très grande forme. Dans un état second, je vis Lily dans mon champ de vision, approcher un mouchoir brodé de mon visage. Elle s'arrêta à mi-chemin et me le tendis. Je le pris et m'essuyai le coin des lèvres puis j'hésitai à lui rendre. C'était un peu écoeurant, non ?

    "Je le garde, je te le rendrai quand il sera propre."

    Bonne idée. Il fallait juste que j'apprenne le fonctionnement d'une machine à laver. Cela n'avait pas l'air si compliqué. En plus, les gens avaient l'air de bien s'amuser au Lavomatic au coin.

    "Tu ne peux pas prendre une pause ?"
    demandai-je brusquement, de plus en plus incommodé par l'odeur. "Je me disais qu'on pourrait... faire une virée tous les deux ?"

    En plus, j'ai une motoooo ! Je mourrais d'envie de lui dire ça. Aucune fille normalement constituée ne pouvait résister à une invitation à moter un peu ! Mais je ne voulais pas me vanter non plus. A la place, je trouvais une excuse contre laquelle elle ne pouvait rien.

    "Ecoute, soit on s'en va, soit je m'en vais... mais sans toi. Si je reste une seconde de plus, je vais vomir mon dîner de hier soir. Et ne le prends pas à la légère, je sens que j'en suis capable." dis-je en plaquant une main sur mon ventre.

    Etait-ce une menace ? Drôle de menace, en tous cas. J'attendais impatiemment sa réponse, mon regard presque implorant plongé dans le sien. "J'ai une moto Lily, une motoooo ! William n'a pas de moto, lui ! Bon il a des pectoraux, ok, mais il n'a pas de cylindrée !". J'essayai de lui envoyer ce message par télépathie. Je ne voulais pas l'influencer dans son choix, mais j'étais persuadé qu'elle allait craquer sans comprendre pourquoi. "Mo-to. Mo-to. Mo-to." Contrôle mental total. Je gérai à plein tube.
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________________________________________ 2014-02-27, 13:24


"A la chasse aux éléphants !"


    Pendant que la main du jeune demi dieu se posait sur son ventre, ma main à moi venait de se poser sur sa joue, mais d'une manière très rapide et très brutale. Je l'avais même entendu pousser un petit cri, non pas de surprise mais de douleur. J'espérais vraiment au fond de moi qu'il avait la peau qui marquait. Comme ça il se souviendrait pendant un long moment de ce qui venait de lui arriver et des raisons qui m'avaient poussées à le faire. Je ne le voyais pas vraiment dire ce genre de choses. A dire vrai, il n'avait pas remué des lèvres. C'était un ventriloque? Quoi qu'il en soit, que ça avait été dit ou pensé avec humour ou non, c'était pas le genre de chose à dire - penser.

    "Alors c'est comme ça que tu me vois? Tu penses que je suis ce genre de fille? Tu sais quoi mon gars? Tu es passé à côté de quelque chose de vraiment sensationnel !"

    J'avais hésité à le gifler à nouveau, mais tout compte fait les petits et court plaisirs étaient les meilleurs. En tout cas j'étais vraiment énervée !! J'étais à deux doigts de partir, mais il fallait d'abord que je lui règle son compte. J'avais pointé mon doigt vers lui, puis je l'avais rebaissé, j'avais retiré mes gants et j'avais repointé mon doigt sur lui !

    "Je vais te donner un conseil ! Tu as beau avoir un... Mojo, mais évite de t'en vanter ! Tous les garçons en ont un ! Et en plus Mojo c'est stupide comme nom. J'ai déjà entendu des monsieur l'explorateur ou des hercule, mais Mojo... Sérieusement? C'est sortit d'où ça? Ah oui surement de ton jeu vidéo ridicule avec cette Eli... Tu lui as déjà montré ton Mojo? Vue ta mentalité tu dois faire partit de ces garçons qui montrent leur Mojo à la première photo qui passe sous leurs yeux !"

    J'avais dit ça? De toute façon c'était pas un soucis, je ne le reverai plus jamais ! "Mojo, j'ai un mojo!" Comment avait-il pu me sortir ça? "William... pas... Il a des pectoraux... Pas cylindrée..." Il parlait de moi là? J'avais ce qu'il fallait, où il fallait. Je lui avais fait une frappe sur l'épaule, puis j'avais refait mine de partir avant de revenir vers lui pour le pointer une nouvelle fois du doigt.

    "J'ai ce qu'il faut où il faut. Et je peux t'assurer que t'étais à deux doigts! ... deux doigts!! ... de pouvoir en juger par toi même ! Comment tu peux te permettre de juger quelqu'un sans même l'avoir vue sans habits? C'est pas parce que je ne met pas de trucs moulants que je n'ai pas ce qu'il faut !"

    Pauvre con ! C'était la seule pensée qui m'était venue à l'esprit en dehors de son "Mojo, moi j'ai un Mojo"... Non mais quel abruti que c'était. Fallait que je parte, que je reste, que je le frappe, que je le gifle, que je... Oui c'était ça! Il fallait que je lui montre à qui il avait affaire. Je m'étais un chouilla calmée et j'avais croisée les bras en le regardant d'un air des plus mauvais.

    "Ok d'accord, tu sais quoi? Je m'en moque! Tu penses en avoir un meilleur que William, tant mieux pour toi! Pour ton information jusqu'à maintenant je ne savais pas à quoi ressemblait celui de William, mais si tu y tiens tant que ça, je vais m'empresser d'aller voir. Alors vas y! Montre!"

    Je faisais quoi là? o_O

    "Tu veux bien me prouver que le tiens est mieux que le siens? Alors vas y! Faut que je te déboutonne moi même? C'est pas un soucis, je sais comment faire..."

    Je m'étais approchée de lui, je l'avais tiré vers moi en agrippant son pantalon et j'avais commencé à déboutonner ses boutons. Je n'étais pas sûr de vouloir vraiment voir, mais je voulais lui foutre la honte devant tout le monde. A cette heure ci y'avait encore du monde sur le port...


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________________________________________ 2014-02-28, 23:51


« Mojo ? What do you mean about "Mojo" ? »
► Lily & Elliot

    Mojo ? Mojo... Mojo ?! Que voulait-elle dire par là ? Pourquoi me parlait-elle de mojo ? ça signifiait quoi, exactement ? J'étais à deux doigts de quoi ? Si elle continuait de parler par énigmes, j'allais vraiment avoir du mal à la suivre. En tous cas, ce qui était sûr, c'était qu'elle était furieuse. Cette fille était du genre à s'embraser pour un rien. Un comble quand on savait que c'était moi qui fournissais le bois de chauffage ! Enfin je me comprends...

    J'en étais là de mes pensées lorsqu'elle agrippa mon pantalon et qu'elle m'attira brusquement vers elle. Puis elle entreprit de me désapper là, devant tout le monde, au milieu du port. Au début, je la laissais faire, trop éberlué pour esquisser le moindre geste. Je l'avoue, mon cerveau était partagé entre l'horreur et l'émerveillement. Puis soudain, la voix de la raison me réveilla en m'annonçant, non sans surprise : "ELLIOT !!! ELLE VA TE METTRE TOUT NU AU MILIEU DES POISSOOONS !". Alors, je me ressaisis et agrippai ses petites mains qui avaient déjà déboutonné la totalité des boutons. Wouah, mais c'est qu'elle avait du savoir-faire !

    "Qu'est-ce qui te prend ?" mécriai-je tout en ayant un mal fou à déloger ses mains de mon pantalon.

    Je n'eus pas le loisir d'entendre ses explications car Sébastien surgit brusquement avec sa baguette de chef d'orchestre en main. Il n'avait pas l'air très content. Tu m'étonnes... Je pouvais finir en taule pour ce que Lily était en train de me faire... On serait ensemble dans la même cellule. Des images loin d'être déplaisantes s'immiscèrent dans mon esprit mais je les chassai avec force. Ce n'était vraiment pas le moment, fichues pensées !

    Le truc le plus effarant, c'est que Lily ne me lâcha pas même quand son patron l'observa d'un oeil sévère. Elle tenait vraiment à me faire tomber le pantalon ! D'où lui venait cette impulsion subite ?

    "Lily, tu es une bonne employée." dit Sébastien. "Ca m'embêterait de te virer. Allez vous isoler dans un coin un petit quart d'heure, ça ira mieux après. Ah, les jeunes et leur libido ! Avec un aussi fougueux étalon, je te comprends !" fit-il en adressant un clin d'oeil complice à la jeune femme.

    Je fis lâcher prise à Lily d'une façon peut-être trop brutale puis je l'attrapai par la main pour m'éloigner de ce lieu de cauchemar. Plus aucun doute possible : Storybrooke était une ville remplie d'obsédés. J'avais eu plus de réflexions sur ce sujet que durant toute ma vie à Las Vegas, c'était dire ! Les gens avaient un grain, par ici. Je ne comptais plus le nombre de filles et d'hommes -coucou papa- qui avaient voulu abuser de moi.

    J'entraînai Lily jusqu'à la sortie du port, là où j'avais garé ma moto. Une fois arrivé à une distance suffisante de tous ces dégénérés du slip, je la lâchai et l'observai d'un oeil abasourdi.

    "Avant, tu m'as entendu ? Tu as perçu ce que j'ai pensé ? C'est dingue ! C'est peut-être un autre de mes pouvoirs..."

    ça tombait sous le sens. En tous cas, si je ne pouvais plus penser sans risquer qu'on m'entende, cela risquait de devenir compliqué, surtout si les gens comprenaient de travers. Je passai une main sur mon visage avant de déclarer, avec un soupir exaspéré :

    "Je n'ai pas dit 'mojo', j'ai dit 'moto' ! Mo-to ! La moto, là, c'est la mienne !"

    Je désignai ma Harley d'un geste empreint de fierté, mais tout en dévisageant Lily avec une once d'inquiétude.

    "Tu as compris quoi, que je t'invitais à faire un truc louche ? Tu crois vraiment que je suis ce genre de mec ?"

    Ne réponds pas, Lily. Ne réponds pas. Je savais que quoi qu'elle dise, ça ne me plairait pas. Subitement, une de ses paroles me revint en mémoire avec la violence d'un boulet de canon.

    "Comment ça tu veux voir le mojo de William ? Hors de question !"
    m'insurgeai-je.

    Qui étais-je pour lui interdire de voir le mojo de quelqu'un d'autre ? Rooh fallait vraiment arrêter de dire "Mojo", c'était ridicule. Je penchai la tête et portai brusquement mes mains à mon pantalon en m'apercevant que les boutons étaient toujours ouverts. Justement, j'avais l'impression que mon jean me tombait sur les hanches... Je refermai le tout en vitesse, évitant le regard que Lily posait toujours sur moi. J'étais vraiment agacé par son comportement.

    "ça t'arrive souvent de déshabiller les gens en pleine rue ? Non mais tu ferais quoi si je te faisais la même chose ? D'ailleurs, je vais le faire ! Il n'y a pas de raison !"

    Je levai un regard perçant dans sa direction et me précipitai vers elle sans lui laisser le temps de réagir. Je ne laissai pas le doute s'immiscer en moi. Elle m'avait collé la honte, à mon tour maintenant ! D'un geste leste, je déclipsai les attaches de sa salopette, esquissai un sourire joueur et pris dans l'élan du moment, en profitai pour l'attirer vers moi, passer rapidement ma main sous son pull, parcourir son dos, et ouvrir son soutien-gorge. J'avais fait tout ceci en un temps record, moins de dix secondes ! Je devenais un pro.

    Brusquement, mon visage perdit toute couleur. Un pro de quoi ? Je déglutis avec peine en prenant conscience de ce que j'étais en train de faire. Lily était toujours tout contre moi, et ma main était plaquée dans son dos nu, bien au chaud sous le pull. On ne pouvait rêver de situation plus inconfortable.

    Je m'éclaircis la gorge et dis comme si de rien n'était, sans oser croiser son regard :

    "Hum... tu as regardé l'émission hier soir avec les phoques ? Incroyable les numéros qu'ils sont capables de faire..."

    En tous cas, j'en faisais un beau, de phoque. Je n'osais pas m'écarter d'elle de peur qu'elle me gifle, mais je ne pouvais rester indéfiniment comme ça. Je me mis à fixer quelque chose dans le ciel, tout en essayant de ne pas penser à ma main qui commençait à chauffer sérieusement dans son dos...
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________________________________________ 2014-03-02, 20:19


"A la chasse aux éléphants !


    Je venais de perdre les attaches de ma salopette.

    On était samedi matin, une belle journée ensoleillée s'annonçait, sans doute la raison qui poussait les gens à sortir en masse et à venir en direction du port pour se promener.

    Je venais de me faire agripper à la taille et tirée en avant.

    Vous saviez que les hippocampes mâles mettaient au monde leurs enfants ? Si on pouvait avoir la même chose chez les humains ça serait beaucoup moins douloureux pour les femmes.

    Quelque chose de très froid était venu se blottir tout contre ma peau, sous mon pull.

    Les grenouilles quand à elles sont hermaphrodites. Ca signifie qu'elles peuvent changer de sexe. Là je ne sais pas vraiment quoi en penser. Etais-ce un avantage pour elles ou non ?

    C'était au tour des agrafes de mon soutien-gorge de sauter.

    Il m'arrivait de chanter sous la douche. A dire vrai j'y chantais constamment. J'avais même un orchestre qui m'accompagnait, si on pouvait dire cela. En réalité c'était le bruit que faisait l'eau sur mon corps. J'avais toujours été passionnée par le son mélodieux de l'eau. Peut-être pour cela que je restai dans ma douche jusqu'au moment où je ne voyais plus rien à cause de la buée.

    La main dans mon dos n'était plus froide, mais chaude. Ca commençait à me démanger. Tout comme le fait que ce jeune homme n'osait plus me regarder dans les yeux et qu'il était partit dans un débat sur les phoques. J'aurai bien voulu lui donner mon opinion et à bien y réfléchir je pense que j'aurai été de son avis, en disant que oui, leur numéro était vraiment incroyable, mais là, sur le coup, je n'avais qu'une seule chose en tête.

    "Tu peux arrêter de gonfler?"

    Ce n'était peut être pas compréhensible de suite et comme il me serrait tout contre lui, je ne pouvais pas utiliser mes mains pour lui faire comprendre grâce à des mimes. Du coup, j'avais fait une moue désapprobatrice tout en levant mes yeux au ciel et j'avais murmuré ces quelques mots...

    "Je crois qu'il y a une protubérance entre nous qui prend une sacré ampleur. Si tu pouvais la contrôler, ça serait vraiment super !"

    J'avais fait un pouce de la main droite, mais comme elle était derrière son dos, il ne pouvait pas la voir. Tant pis. L'essentiel c'était de participer et là je participais bien plus que je l'aurai souhaité.

    "Elliotttt !!!"

    J'avais crié trop tard, il s'était reculé et j'avais juste eu le temps de rattraper le haut de ma salopette avant qu'elle ne tombe totalement. Il voulait me voir nue en pleine rue ou quoi? Qu'est ce qui lui était passé par la tête de se retirer de cette façon? J'avais remis les attaches et j'étais à nouveau libre de mes mouvements.

    "Une bonne chose de faite! Bravo Elliot ! Bravo Mojo !"

    J'avais fait un pouce bien visible à Elliot et à ... Mojo? J'avais vraiment fait un pouce à Mojo? Après tout on avait évité une catastrophe du coup les deux méritaient d'être récompensés. Le problème qu'il restait c'était mon soutien gorge. Comment le reboutonner? En tout cas, là il pendait sous mon pull. J'aurai dû penser à cela avant de reboutonner ma salopette. J'avais une nouvelle fois levé les yeux vers le ciel et retiré les attaches. Je tenais le vêtement à une main, tout en essayant de passer l'autre dans mon dos pour s'occuper du soutien-gorge. C'était vraiment pas évident de faire cela avec une seule main. Du coup, une idée m'avait traversée la tête et j'avais regardé Elliot avec un grand sourire.

    "Super monsieur Mojo ! Vous avez gagné le droit de m'arranger! Enfin, de..."

    J'avais montré du doigt mon dos. C'était à lui de m’agrafer ce qu'il avait défait. J'avais relevé un peu l'arrière de mon pull avec ma main valide, tout en empêchant la salopette de tomber.

    "Quand tu seras derrière, essaye d'y aller doucement, c'est mon soutif préféré."

    Déjà qu'il n'y avait pas été de main morte pour me le retirer. Tout en le laissant faire, je m'étais mise à regarder autour de nous. Certains passants avaient tournés la tête. Fallait que j'évite de penser au fait qu'on était pas seul. J'avais porté mon attention sur la mojo... moto de Elliot. Elle était pas si mal que ça. Je me serai bien imaginée monter dessus. Ca devait être simple à conduire, n'est ce pas?

    Quand il eu fini, j'avais remis correctement mon pull et réaboutonné ma salopette. Puis, je l'avais observée quelques instants de bas en haut. Je le voyais pas être ce genre de garçon à sauter sur la première occasion pour déshabiller une fille. D'un côté, j'avais pas été de main morte avec lui. Il était marrant quand même...

    "Je crois que tu auras une bonne anecdote à raconter à tes copains de beuverie. Comme quoi ça sert de rencontrer la petite Lily."

    Je m'étais éloigné de lui et j'étais allé en direction de sa moto. J'avais touché la carosserie. Le siège était plutôt douillet. C'était une sensation agréable au touché. J'avais voulu enjamber la moto, mais allez savoir comment ça c'était passé, elle était en train de basculer sur le côté. J'aurai bien voulu la rattraper mais j'étais une jambe en l'air et j'avais déjà du mal à retrouver mon équilibre. Ce dont je me souvenais, c'est que cette situation avait été suivie d'un grand bruit et de moi en train de me remettre droite. Quelque chose était tombé? Oh mon dieu, non...

    "Oups... C'est pas grave! T'en fais pas, c'est pas la première fois que je fais tomber quelque chose. Regarde, elle n'a rien."

    Je m'étais penché pour essayer de la redresser. J'avais réussi à la relever un tout petit peu, mais c'est fou ce qu'elle était lourde. J'avais dû lâcher. Un nouveau petit bruit et un rétroviseur en moins. Ok, fallait mieux plus que je la touche.

    "Je suis désolé. Je payerai les dégâts, y'a aucun soucis, ne t'en fais pas. D'un côté, elle est pas très solide si au premier coup, elle perd des pièces."

    C'est vrai quoi, c'était pas entièrement ma faute. Il ne semblait pas content du tout et j'aimais pas qu'on m'en voulait. Je ne savais pas trop quoi faire pour le calmer. Il s'était mis à me rouspéter dessus, à faire de grands gestes, à tenter de relever la moto qui était tombée une fois encore. Comme quoi, il n'aurait pas dû prendre un engin aussi lourd. Pourquoi ne s'était il pas contenté d'un scooter ou d'un vélo ? Quoi qu'il en soit, il m'en voulait beaucoup beaucoup, c'était évident. Du coup, pour le calmer et le faire taire, j'avais fait la chose la plus stupide que j'aurai pu faire. Voilà que je me tenais devant lui, que j'avais mes mains sur les siennes et les siennes sur ma poitrine. Oh bien entendu, il y avait toujours ma salopette et mon pull pour faire barrière, mais bon...

    "Dès que t'es calmé, n'hésites pas à retirer tes mains. "

    J'avais levé les yeux d'un air innocent et regardé un peu de partout sauf vers lui.

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________________________________________ 2014-03-03, 17:03


« Mojo ? What do you mean about "Mojo" ? »
► Lily & Elliot

    Je me reculai brusquement, au comble de l'embarras. Cette situation était plus que gênante. Et dire que c'était moi qui l'avais provoquée ! Enfin, j'avais simplement enchaîné, c'était entièrement la faute de Lily ! Elle était une traîtresse, une perverse, une... Je n'osai plus la regarder. Je crois d'ailleurs que cette entrevue serait la dernière. Je ne pouvais décemment plus lui adresser la parole ni même être dans le même périmètre qu'elle.

    Cependant, elle me demanda quelques secondes plus tard de lui agraffer son soutien-gorge. Je tentai de trouver cette demande absolument normale. Après tout, j'avais été trop loin, il fallait que je répare mes erreurs. De toutes façons, elle faisait bien trop pitié. Quand elle avait essayé de le remettre par elle-même, elle ressemblait à un chimpanzé qui se cherchait les puces. Je me rapprochai donc d'elle, évitant méticuleusement d'observer son dos nu. Mais ce ne fut pas un exercice facile car étant donné que je ne regardais pas, je fus obligé de trouver les deux parties du soutien-gorge à tâtons. O_o Autrement dit, tout aurait été plus simple si j'avais fixé autre chose que les docks baignant dans le brouillard matinal. Je sentis enfin les deux extrémités du sous-vêtement. Je tirai un peu trop énergiquement dessus et les scindai d'un geste ferme et expert. Après quoi je bondis trois mètres plus loin, faisant mine de trouver une poubelle réellement fascinante.

    Tandis que je passai une main dans ma nuque contractée afin de me donner l'air désinvolte, je suivis Lily du coin de l'oeil. Elle s'approchait dangeureusement près de ma moto. Je lui lançai un regard surpris. Peut-être pouvait-on tirer le rideau sur cet épisode navrant, repartir à zéro, et faire un tour en moto ? Ma naïveté me perdrait. J'en pris pleinement la mesure lorsqu'un cauchemar se déroula au ralenti sous mes yeux. Je ne pouvais rien faire. J'étais trop loin pour intervenir, pour empêcher ce massacre.

    Je fixai ma moto couchée sur le flanc d'un oeil vide, la bouche entrouverte. Non, je n'avais pas entendu de craquement sinistre quand Lily avait voulu la relever. Non, ce n'était pas le rétroviseur gauche qui gisait sur le sol, brisé en mille morceaux. C'était encore un de ces maudits rêves. J'allais me réveiller, et je trouverai ma moto en parfaite état.

    Je me collai un gifle pour m'en persuader mais cela n'eut d'autre effet que de me faire un mal de chien.

    "Qu'est-ce que t'as fait ? MAIS ENFIN QU'EST-CE QUI CLOCHE CHEZ TOI ?"

    C'était sorti tout seul. Désolé mais des fois ça soulage. Je m'étais mis à hurler tout en m'ébourriffant les cheveux, n'osant croire à ce que je voyais. Ma moto n'avait qu'un jour, un malheureux jour, et elle était déjà à moitié fichue !

    "Payer les dégâts ? Tu te payes ma tête, c'est ça ?" fis-je avec un sourire halluciné. "Tu as une idée du prix que compte le rétroviseur sur une Harley Davidson ? C'est pas une petite Suzuki, c'est une HARLEY ! J'ai vidé plus de la moitié de mon compte en banque pour me l'acheter !"

    Je la regardai d'un air à la fois douloureux et écoeuré, avant de la pousser sans ménagement pour me planter face au cadavre de ma moto. Là, je fis une tentative désespérée pour la relever. Put*in, elle était lourde, la saleté ! Je soufflai comme un boeuf, sentant le poids m'écraser, mais je n'arrêtai pas pour autant. Je devais la remettre sur ses roues, je lui devais bien ça ! J'avais l'impression d'être Hercule, mais sans la masse musculaire. Et puis... Hercule n'aurait pas laissé tombé la moto dans un grognement de rage.

    Je me redressai, pantelant, le souffle court, et déclarai faiblement :

    "Faut vraiment que je fasse de la muscul'."

    Je plantai un regard féroce dans celui de Lily, qui s'était plantée devant moi. Elle voulait quoi, des baffes ? Non, jamais je n'aurais pu porter la main sur elle, même si mes poings me démangeaient. J'avais envie de taper dans quelque chose, c'était évident. L'adrénaline dévorait mon corps, embrasant chaque cellule. J'allais exploser.

    Je sursautai en sentant qu'elle me prenait les mains pour les poser sans raison sur sa poitrine. Je restai pétrifié, baissant naturellement les yeux à cet endroit, avant de déglutir avec peine. Elle pensait vraiment me calmer en faisant une telle chose ? Elle était sérieuse ?

    Je ne savais que faire, que dire. Je n'osai pas trop bouger les doigts, j'avais trop peur qu'elle s'imagine des trucs. Brusquement, je sentis des flammes m'envahir, passer brièvement devant mes yeux avant que ma vue me montre les reliefs de ma chambre, chez Granny. Je lançai un regard circulaire, avant de lever les yeux au ciel en me mordant les lèvres.

    "Super. C'est vraiment super." s
    oupirai-je.

    Lily avait pensé me calmer ? Elle avait oublié une chose : j'étais un demi-dieu qui ne maîtrisait pas encore toute l'étendue de ses pouvoirs. Elle avait parlé de Mojo, de me déshabiller, elle m'avait laissé toucher ses... bref. Comme bien souvent, mon mental avait pris la décision pour moi. Il avait pensé chambre à coucher. Merci, cerveau.

    Je m'éloignai d'elle à nouveau, tentant de trouver une excuse géniale avant qu'elle m'imagine totalement détraqué à ce niveau-là. Mais comme rien de transcendant ne me traversa l'esprit, je déclarai d'un ton évasif :

    "Bon bah, puisqu'on est là..."

    J'enfouis les mains dans mes poches, dansant d'un pied sur l'autre. Je souriais alors qu'en moi-même, j'avais juste envie de me gifler une fois de plus. Puisqu'on est là... quoi ? Qu'est-ce que j'insinuais ? Je ne préférais pas analyser mes propres paroles...

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