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 Give me Love [Davy & Calypso]

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Eugénie De Trémaine
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Eugénie De Trémaine

| Avatar : Camila Mendes

Give me Love [Davy & Calypso] Original

Il a le droit de poser ses mains sur ton corps
Il a le droit de respirer ton odeur
Il a même droit aux regards qui le rendent plus fort
Mets-moi la chaleur de ta voix dans le cœur


Give me Love [Davy & Calypso] Media

Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme
Et je saigne encore, je souris à la mort
Tout ce rouge sur mon corps
Je te blesse dans un dernier effort


Give me Love [Davy & Calypso] 857448823f185054e227983ca5198b3d

Il aime caresser ton visage quand tu t'endors
Et toi tu te permets de dire encore encore
Je sais que ce qui ne tue pas nous rend plus fort
Mais moi, mais moi je suis déjà morte


| Conte : Cendrillon
| Dans le monde des contes, je suis : : Javotte De Trémaine

| Cadavres : 69



Give me Love [Davy & Calypso] _



________________________________________ 2015-11-11, 18:50




Fais moi tournoyer, fais moi rêver.
Je serais à toi pour l'éternité...


Un dernier regard à son reflet, un dernier petit ajustement à sa tenue. Son corset suffisamment serré pour lui offrir une taille de guêpe mais pas au point de lui couper le souffle à chaque mouvement. Sa robe impeccablement taillée, tombant avec justesse sur ses hanches. Il lui semblait pourtant qu'elle avait pris un peu d'embonpoint. Rien d'alarmant, rien de réellement visible pour l'instant. Un châle savamment posé sur sa chevelure coiffée avec soin. Quelques bijoux. Les bracelets qu'elle affectionnait tout particulièrement, son pendentif musical caché avec soin dans son décolleté et un ras du cou brillant de milles feux. Un cadeau de Davy, l'un des derniers qu'il lui avait ramené de ses expéditions en mer. Une goutte de son eau de toilette au lilas au creux du cou et des poignets avant d'esquisser un léger sourire à son reflet discrètement maquillé. Elle était fin prête.

Dans un bruissement de tissu, elle se dirigea vers la chambre et se figea sur le pas de la porte. Observant l'homme qui s'y habillait. Elle resta un moment à l'admirer. Détaillant ses épaules larges, sa haute stature rassurante et la douceur de son visage. L'étincelle qui faisait briller son regard lorsqu'il la regardait. La tentation que représentait ses lèvres chaque fois qu'il lui souriait. Il était beau. Et il était à elle. Rien qu'à elle. Malgré leurs différents, malgré ses longs mois passés en mer. Il revenait toujours. Pour elle. Elle s'avança lentement dans la pièce, annonçant sa présence en lui prenant les boutons de manchettes qu'il tentait d'attacher sans succès sur ses poignets. Elle lui accorda un sourire amusé avant de lui saisir la main, la retournant légèrement pour tenir les manches de sa chemise.

Les posant savamment en un tour de main. Comme si elle avait fait cela de nombreuses fois. Ce qui était sans aucun doute le cas. Ce n'était qu'un bouton après tout. Et ce n'était pas les premiers qu'elle l'aidait à mettre. Elle caressa distraitement le devant de son costume. Comme pour y chasser les imperfections. Réajustant son col avant de lever les yeux sur lui pour plonger son regard dans le sien. Lui souriant doucement avant de laisser sa main dévier vers sa joue pour la caresser tendrement. Elle se dressa à nouveau à sa hauteur pour déposer un furtif baiser sur ses lèvres. Avant de finir par se reculer et de l'observer à nouveau. Le détaillant des pieds à la tête.

"Vous êtes très élégant ce soir, monsieur Jones."

Elle esquissa un nouveau sourire avant de se détourner de lui pour rejoindre la porte d'entrée. Ils allaient finir par être en retard. Même si dans ce genre de réception, il n'y avait pas réellement d'horaire à respecter. C'était un peu le principe des bals. L'heure à laquelle ils arrivaient n'avait que peu d'importance finalement. Mais pour la bienséance, il était toujours préférable de ne pas arriver trop tard. Une marque de respect pour l'organisateur paraissait-il. Cette année, le bal de Noël était organisé chez la reine Regina. Peu importait pour Calypso. Du moment, qu'elle passe un bon moment avec son époux. Le reste n'était que futilité et broutille. Elle passa distraitement une main sur son ventre légèrement resserré par son corset et se tourna vers Davy.

"Tu es prêt ?"

Elle glissa son bras sous le sien. Le laissant la guider jusqu'à l'extérieur où les attendait leur véhicule. Se serrant contre l'homme à ses côtés durant le trajet légèrement chaotique. Chaque creux ou imperfection de la route les faisant bringuebaler. Elle poussa un léger soupir, lissant le tissu de sa robe, le regard perdu dans le paysage qui s'étalait derrière la fenêtre. Lorsque le château apparut enfin. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres attendant que la voiture ne s'arrête et que le cocher ne lui ouvre la portière. Elle sortit précautionneusement avant de glisser son bras à nouveau sous celui de Davy. La tête droite et le buste altier. Elle était prête. Elle lui glissa un léger sourire accompagné d'un clin d’œil alors qu'il l'entraînait à l'intérieur. Son regard s'arrêtant sur les décors somptueux avant de pénétrer dans la salle de bal. Aussi grande et fastueuse qu'elle s'y attendait. Puis sans un mot de plus, elle entraîna son époux sur la piste de danse.

"Fais moi danser."

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Alors, qu'est-ce que vous avez touché
cette fois pour qu'on en arrive là ?


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Give me Love [Davy & Calypso] _



________________________________________ 2015-11-19, 09:18




You're my window to the sky


Jones terminait d’ajuster sa veste marine d’officier, sentant ses mains légèrement trembler quand il lissa le col soigneusement pour être impeccable. De nervosité ? Non. Surtout d’impatience à vrai dire. Une impatience involontaire car il n’appréciait pas les bals ou les grandes soirées mondaines, mais il aimait faire plaisir à une femme qui adorait se montrer aussi belle que le jour ; et puis, il y aurait du monde et certains de ses supérieurs hiérarchiques, dont l’Amiral Crawford, il devait donc faire bonne impression. Les décevoir ou commettre un impair reviendrait à signer pour un arrêt de mort – ou presque – et il ne tenait pas à perdre le commandement du bâtiment dont il avait la responsabilité : l’Ambassador. Ce fier trois mâts à la coque aussi sombre que le bois de cerisier dont il était paré, alignant trois rangées de canons à bâbord et deux à tribord pour laisser la place au canon de tête, et pourvu d’une ligne de flottaison haute lui permettant de franchir des récifs où bien d’autres s’étaient éventrés. Il représentait les couleurs de l’Angleterre, la nation mère de la Compagnie des Indes, et portait fièrement les insignes de capitaine de vaisseau sur son manteau en toute occasion officielle… Ce soir en était une.

Il boutonna consciencieusement sa tenue, avisant d’une cicatrice sur sa main qui le lança dangereusement quand il la manipula. Un souvenir cuisant laissé par son dernier séjour en mer, lors du sabordage d’un navire commerçant hors-la-loi, où quelques coups de feu précipités avaient affolés les quelques marins et provoqué un mouvement de masse rendant la manœuvre plus difficile qu’elle n’aurait dû l’être. Jones avait été visé directement, évitant de trop grands dégâts et ne refusant alors pas d’entrer dans le combat pour calmer les ardeurs impétueuses de ces malhonnêtes gens. Il était connu pour son excellent maniement du sabre et de l’épée, expédiant deux adversaires dans leur tombe avant de trancher la main d’un marinier d’un coup sec. Lame au bord de sa carotide, il l’avait laissé parler et supplier avant de hausser les épaules et de lui couper la tête sans autre forme de procès. La seule indignation vint des tâches carmin sur son manteau, mais personne ne s’offusqua de le voir tenir un tel comportement : ses hommes avaient l’habitude, ou presque. Et peut-être le craignaient-ils un peu lorsqu’il se laissait envahir par la frénésie du combat… Quand Jones attaquait, il ne laissait aucun répit. La Compagnie des Indes l’obligeait à suivre un règlement strict et disciplinaire, mais dès lors qu’il était le capitaine de son propre navire, il appliquait les règles à la lettre… Y compris celles autour du trépas. Pourtant ses valeurs primaient parfois sur le champ moral de ses employeurs, une soif étrange de liberté qui se complétait dans le sang ou la réussite des missions qu’on lui confiait.

Très vite, les généraux s’étaient rendu compte qu’il pouvait être un atout stratégique indéniable et celui lui avait permis de gravir des échelons sans ménagement. Droit et loyal, il était d’une efficacité redoutable et n’hésitait pas à s’investir quand il s’agissait de mener son bâtiment, se montrant réfléchi et fournissant des méthodes tactiques jusque-là repoussées ou impensées. Il avait amélioré son navire, formé ses hommes lui-même et refusait désormais de modifier quoi que ce soit hormis l’évolution naturelle… Ce qui devait être fait était fait. Ce qui devait être était. Et ce collier passé autour de son cou pour le brider commençait gentiment à lui donner envie de l’arracher. Maintenu. Surveillé. Il ne vivait que pour cela mais une avide envie d’expansion et de liberté le prenait à bras le corps et lui donnait envie de tout relâcher. Tout envoyer en l’air. Réduire à néant sa réputation pour la reprendre de plus belle, sous son nom propre. S’il avait été seul et sans attache, sans doute l’aurait-il fait depuis longtemps : défendre ses valeurs, sa vision du monde, et naviguer jusqu’aux confins des océans pour en découvrir tous les secrets. Jones rêvait de liberté. C’était son fantôme noir et l’ombre de sa perdition, mais il ne pouvait s’empêcher d’y songer tous les jours. Il n’était vraiment libre que lorsqu’il était en mer…

… Mais il y avait elle. Cette femme. Celle qui venait d’apparaître devant lui dans un sourire mutin pour l’aider à boutonner les derniers détails de sa tenue. Elle avait attaché ses cheveux pour dégager sa gorge et offrir au monde la vue saisissante de son décolleté paré d’or et de bijoux ; glissée dans une robe turquoise qui marquait sa taille à l’aide d’un corset ajusté. Il caressa sa main quand elle s’approcha avant de la laisser faire, profitant de ce moment pour dévorer des yeux l’image qu’elle lui renvoyait. Calypso. Une déesse, une sirène, une entité libre et absolument splendide qu’il ne pensait pas pouvoir garder dans ses filets après tout ce temps. Elle avait été divine dès le premier jour, jeune femme ingénue au visage malicieux, et il avait presque regretté les premiers longs voyages loi d’elle. Le premier principalement, craignant de ne pas revoir cette personne mystérieuse lors de son retour… Pourtant elle avait été là, partageant avec lui un repas, puis deux, avant d’accepter de sceller ses lèvres aux siennes et le laissant lui faire la cour avec tout ce qu’il pouvait connaître ou inventer. L’attente avait été de rigueur, la patience de mise, mais quand il avait pu enfin l’étreindre c’était comme si tout le reste n’avait été que futilité. Jones pouvait rester un long moment à la regarder dormir, à embrasser son cou ou ses épaules, à caresser son corps aux formes plantureuses avant de se perdre à nouveau entre ses bras. Elle était douceur et passion, quiétude et fièvre, amusement et colère… Des dizaines de facettes qu’il commençait à connaître par cœur malgré la distance les séparant parfois.

Et aujourd’hui elle était son épouse. Sa femme, la seule qui comptait dans ce monde ou dans l’autre… Une femme de capitaine, condamnée à rester sur Terre, mais la sienne tout de même. Alors, quand elle l’embrassa il lui répondit et prolongea ce baiser, passant ses mains autour de sa taille pour la presser contre lui. Calypso avait mis de cette eau de parfum ramenée des terres françaises, et il poussa un soupir agréable en humant son odeur doucereuse. « Vous êtes très élégant ce soir, monsieur Jones. » Sa main s’égara vers ses flancs mais elle recula avant qu’ils n’aillent trop loin et ne soient vraiment en retard.

« Vous êtes très élégante quelle que soit l’heure, lady Jones. »

Ils quittèrent la maison où ils vivaient, descendant les quelques marches du perron pour monter dans une voiture aux rideaux pourpres. Il s’inclina légèrement avant de l’aider à y grimper, la rejoignant en claquant la portière et s’installa alors que le cocher claquait les chevaux pour la faire avancer. Sa main glissée autour de celle de sa compagne, il fixait le vide devant lui en se remémorant soigneusement les derniers évènements de sa mission. Jones n’était rentré que la veille d’un long voyage au cœur des océans indiens, profitant d’une courte nuit pour aimer sa femme mais aussi s’assurer que le journal de bord était maintenu à jour. Il ne pensait pas être de retour pour pouvoir fêter Noël, mais ce fut le cas… Un passage quelques heures avant vers l’Ambassador pour s’assurer que le déchargement suivait son cours lui avait permis de mettre un peu d’ordre dans sa cabine. Il pouvait se concentrer sur la soirée, sur le bal qu’elle semblait impatiente de découvrir, et sur tout ce que cela signifiait pour eux.

Le château de la reine n’était pas coutumier de l’architecture anglaise, mais il ne fit aucun commentaire. Le monde des contes était rempli de choses étranges comme d’évènements inexpliqués, il n’était sûrement pas au bout de ses surprises. Descendant avec Calypso à son bras lorsqu’ils furent annoncés, il s’inclina respectueusement devant la Reine pour les généraux de la marine qui prenaient place à ses côtés. Quelques bribes de conversations s’échangèrent rapidement dans un langage codé de sous-entendus, alors qu’il présentait une nouvelle fois la sublime créature à son bras. Elle était une vraie fierté pour lui, un joyau rare, et il dut se retenir pour ne pas s’offusquer des regards que certains jetèrent à son épouse. Il y eut quelques commentaires gracieux et agréables à son propos, avant que l’amiral Crawford ne le gratifie d’une main sur l’épaule et d’un regard entendu. Ils reparleraient de son expédition un peu plus tard, pour le moment, il fallait offrir à cette femme toutes les danses qu’elle réclamait afin de ravir leurs yeux. Jones ne pouvait pas leur donner tort, s’éloignant de leurs côtés pompeux pour se glisser dans la foule de danseurs et rejoindre l’un des mouvements en compagnie de la jeune femme.

Les danses populaires se faisaient à plusieurs, par grands groupes puis par petit quartet quand il s’agissait des mouvements plus petits. Ce n’était que par pur respect protocolaire que Jones avait appris à danser ce genre de représentations, se fondant dans la masse de la noblesse ou des mondains et accordant même quelques pas a de charmants jeunes femmes très bien apprêtées. Les changements de partenaires en cours de musique étaient fréquents, d’où la diversité des personnes et leur engouement pour la danse. Il se retrouva avec une jolie blonde aux cheveux parsemés de fleurs blanches, puis une rousse aux lèvres pulpeuses, avant de pouvoir retrouver celle vers qui toute son attention était portée. L’orchestre varia alors la mélodie dans quelque chose d’un peu plus intimiste, faisant se recroiser les duos où il s’empara de sa taille avant de la faire tourner à bout de bras. Belle Calypso. Sublime Calypso. Sa robe fouetta l’air avant de s’immobiliser contre lui, son corps proche du sien mais dans la distance réglementaire, et il résista à la tentation de la déconcentrer d’un baiser. Chaque chose en son temps.

Ils passèrent les deux premières danses et il accorda la troisième à la fille de l’amiral pendant que sa compagne rejoignait le père. Cette jeune personne intimidée ne cessait de lui sourire, aussi s’amusa-t-il à la faire virevolter plus que de raison et attirer ainsi bien des regards curieux. Lorsque cela prit fin, il lui accorda un baisemain qui la fit rougir jusqu’aux oreilles et la raccompagna… Récupérant ainsi sa précieuse femme que l’homme consentit, après quelques délibérations, à lui rendre pour un temps. De quoi l’attirer à l’écart de la piste. Interceptés alors qu’ils s’approchaient du buffet par des officiers que Jones connaissait bien, il prétexta revenir rapidement pour justifier son départ du groupe et enfin pouvoir saisir un verre de vin. Le mal de l’homme mais le plaisir de la femme, d’après certains. Le capitaine tendit un verre à sa chère et tendre.

« Si vous voulez danser encore il faudra vous enivrer d’avantage, ou vous allez vouloir repartir avec un plus bel homme que moi cette nuit. »

Il plaisantait, légèrement, mais n’en pensait pas moins. Il savait que sa femme attirait les regards et les attentions mais ne démordait pas de la considérer comme sienne et exclusive. Il posa sa main sur sa hanche, puis sur son ventre alors qu’il se glissait dans son dos, s’accordant un moment de contact avec elle comme ils ne devraient pas le faire dans ce genre de milieu… Mais qu’importe. Des mois qu’il ne l’avait pas vu, il pouvait bien s’accorder cela ! Un baiser dans sa nuque avant d’avaler quelque chose posé-là, lui tendant une sorte de bonbon recouvert de caramel chaud.

« J’espère que ce bal est à la hauteur de vos attentes… »

Lui ne pouvait pas vraiment l’évaluer immédiatement, son esprit voguant encore au creux de l’océan… et son cœur prisonnier de ses yeux de biche.

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Give me Love [Davy & Calypso] _



________________________________________ 2015-11-20, 01:56




Fais moi tournoyer, fais moi rêver.
Je serais à toi pour l'éternité...


Sans doute aurait-elle dû se réjouir de l'attention dont était l'objet son époux auprès de ses supérieurs. C'était à n'en pas douter un grand honneur qu'ils lui faisaient de s'adresser à lui avec autant de familiarité et d'importance dans ce lieu où il aurait tout aussi bien passer inaperçu. Dans un sens peut-être aurait-elle préféré qu'il soit d'une moindre importance à cet instant. Bien qu'elle se réjouisse de l'avoir pour elle pour Noël. Elle avait parfaitement conscience de la chance qu'elle avait cette année. Il n'en serait peut-être pas de même l'année suivante. Sauf si... Peut-être réussirait-elle à le garder près d'elle toute une année entière lorsqu'il saurait. Mais elle ne se faisait pas la moindre illusion à ce propos. Sachant parfaitement qu'elle ne le garderait pas aussi longtemps inactif. Tout au plus pourrait-elle avoir quelques mois en sa présence. Guère beaucoup plus.

Mais il n'était pas encore temps de s'inquiéter pour de telles choses. Elle avait son mari pour elle toute une soirée. Ou presque. Ses généraux venaient à peine de le lui rendre qu'il le lui enlevait déjà. Parlant dans un jargon maritime des plus ennuyant. Cachant son agacement derrière un sourire charmant. Gardant les apparences. Acceptant les compliments avec grâce et les regards lubriques avec indifférence. Ce n'était certainement pas le moment de faire une esclandre. Et son comportement se devait d'être irréprochable. Pour Davy. Même si le fait d'être exposée ainsi d'elle un vulgaire bijou ou une jolie poupée la mettait hors d'elle. Elle n'était pas un objet rare de collection. Qu'ils jalousent donc Davy Jones de parader à son bras. Il resterait le seul à la posséder entièrement. Tout comme elle le possédait. Ils étaient l'un à l'autre. Et rien n'y changerait cela. Et surtout pas un gradé au regard brillant de convoitise.

Elle leur accorda un dernier sourire avant de s'éloigner avec son époux sur la piste de danse. Ravie de pouvoir enfin quitter la compagnie de ces hommes. Néanmoins, elle éprouvait une certaine fierté et se sentait flattée d'attirer autant les regards. Elle avait également remarqué que cela ne laissait pas indifférent Davy. Et s'en était d'autant plus gratifiant. De voir qu'il éprouvait certainement une pointe de jalousie et d'agacement à la voir attiser le désir d'autres hommes. Une petite victoire personnelle de ne pas être la seule à craindre qu'il ne s'intéresse à mieux qu'elle. C'est donc avec un sourire qu'elle se laissa conduire sur la piste. Enchaînant les danses et se délectant de pouvoir le retrouver pour les plus intimistes. Elle dut en accorder quelques unes à l'Amiral et se plia avec grâce. Tout en regardant son époux s'éloigner avec la fille de ce dernier avec une certaine anxiété.

La demoiselle était une grande beauté blonde. Encore légèrement dans l'enfance et souffrant encore d'une certaine timidité et d'une grande naïveté. Mais elle en était sans doute touchante. Aux yeux des hommes, elle devait avoir un attrait tout particulier. Et voir son mari la faire tournoyer de la sorte, lui tira un pincement au cœur. A croire qu'il s'amusait à la mettre encore plus en valeur. Elle détourna le regard pour s'intéresser à son cavalier. Lui accordant un sourire resplendissant, riant de bon cœur à ses plaisanteries. Lui accordant toute l'attention qu'il souhaitait et qu'il méritait sans doute. Elle le quitta sur une révérence et un sourire gracieux à la fin de leur dernière danse. Suivant Davy qui la conduisit jusqu'au buffet. Le souffle encore un peu court, le cœur tambourinant dans sa poitrine et le rouge aux joues d'avoir tant dansé. Et une léger éclat dans ses yeux prouvant que malgré tout, elle s'amusait. Elle aurait sans doute préférée avoir son époux un peu plus pour elle. Mais elle trouvait un certain plaisir finalement à voir les regards admiratifs sur sa personne.

Elle dut néanmoins retenir un soupir ennuyé lorsque de nouveaux officiers interceptèrent son époux qui réussit à se libérer en rusant. Elle lui accorda un sourire amusé avant de se saisir du verre qu'il lui tendait en se gardant bien d'y tremper les lèvres. Il n'était pas question de vin pour elle ce soir. Ni même encore pendant un moment. Elle conserva donc le verre dans ses mains. Posant son regard sur lui alors qu'il l'exhortait sans doute à se saouler. Elle haussa un sourcil légèrement condescendant avant d'esquisser un léger sourire énigmatique.

"Je crains qu'il n'y ait personne qui corresponde à cette définition. Ne vous donnez pas la peine de m'enivrer. Je n'irais nulle part."

Elle frissonna légèrement alors qu'il l'enlaçait, faisant fi de toute bienséance. Mais à cet instant, elle s'en moquait, profitant de sa proximité pour s'appuyer légèrement contre lui. Un désir naissant lentement en elle, un désir qu'il lui faudrait réprimer encore pour quelques heures. Attendre qu'ils ne soient plus que tous les deux. Se tournant vers lui, elle se saisit du caramel qu'il lui tendit et le croqua avec délicatesse. Passant distraitement la pointe de sa langue sur ses lèvres pour éliminer l'excès de sucrerie qui aurait pu s'y coller sans le quitter du regard. Une promesse peut-être. Une envie certaine de l'embrasser, c'était certain. Elle esquissa un léger sourire mutin avant de soupirer légèrement à sa question.

"J'imagine que je ne pouvais espérer mieux. Même s'il faut encore que je vous partage avec vos généraux et vos officiers. Je trouve qu'ils pourraient avoir la décence de s'effacer, sachant le temps qu'ils nous volent continuellement."

C'était là encore un discours fréquemment tenu. Mais elle ne le répéterait sans doute jamais assez. Trop peu de temps leur était accordé. Et chaque fois, il la laissait seule pour de longs mois. Mais il semblait qu'il tenait plus que tout à cette liberté qu'il semblait trouvé uniquement en naviguant sur les océans. Tant qu'il rentrait finalement, elle ne lui en tenait pas rigueur. Mais un jour, peut-être qu'il ne rentrerait pas. Peut-être que la mer lui volerait à jamais l'homme qu'elle aimait. Le seul qu'elle n'ait jamais chéri avec autant de force en cent ans d'existence. Malgré les secrets qu'elle lui cachait, elle restait sincère dans ses sentiments. Sans doute était-ce la seule chose qu'elle ne lui avait jamais dissimulé.

"Mais j'imagine que je dois m'estimer heureuse de vous avoir pour les fêtes de Noël."

Elle lui adressa un petit sourire avant de poser son verre sur le buffet sans y avoir touché. Elle aurait pu feindre. Transformer le vin en jus de raisin et le boire comme si de rien était. Le laisser dans l'ignorance encore un peu. Elle aurait aussi pu choisir de le laisser repartir et lui exposer son état lorsqu'il serait parfaitement visible. Le mettant devant le fait accompli, lorsqu'il serait trop tard pour le cacher et qu'elle ne verrait pas le changement dans son regard. Elle ne voulait pas qu'il la traite comme une chose fragile. Mais si cela pouvait permettre qu'elle le garde un peu plus que les fêtes de fin d'année auprès d'elle, il fallait tenter. Elle prit une légère inspiration avant de se saisir de sa main pour l'obliger à la regarder et à lui porter toute l'attention nécessaire.

"Davy, il faut que je..."

Mais elle n'eut pas le temps de poursuivre, coupée par l'arrivée de l'Amiral Crawford qui venait réclamer une nouvelle danse.

"Jones, mon ami, arrêtez donc de cacher votre charmante épouse en la gardant près du buffet. Permettez que je vous l'empreinte pour une danse. Promis, je vous la rend tout de suite après, il esquissa un léger clin d'oeil complice à l'homme avant de tendre la main vers Calypso. Madame ?"

Elle posa délicatement sa main sur celle tendue dans sa direction. Esquissant un léger sourire désolée en direction de Davy. Se laissant entraîner pour une nouvelle danse, le laissant libre d'aller retrouver les officiers qu'il avait éconduit plus tôt. Et reportant à plus tard ce qu'elle s'apprêtait à lui dire.


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________________________________________ 2015-12-15, 17:42




You're my window to the sky


Il observa le visage de cette femme qui était la sienne, s’amusant de la découvrir toujours aussi joueuse et provocante malgré elle dans ses propos et ses attitudes. Des semaines passées sans la voir et tout repartait comme s’ils ne s’étaient jamais quittés… Ou presque. C’était un rythme à prendre, une habitude de vie à garder et un avenir à envisager en pointillés afin de rester sur la même longueur d’onde, que l’un soit sur les mers et que l’autre reste sur la terre ferme. Un mode de vie particulier et contraignant, mais un équilibre fragile permet au groupuscule de leur couple de persister et perdurer malgré les grandes absences et les secrets liés à ces voyages au bout du monde. Quand il revenait, elle était là. Quand il partait, elle était là. Quand il marchait sur Terre, elle passait en priorité sur bien des choses, quoi qu’elle en dise ou quoi qu’elle veuille en faire. Calypso savait de toute manière occuper le point central de son attention, que ce soit du bon côté comme du mauvais… Même s’il ne comptait que de trop rares disputes et toutes sur le même sujet : la mer.

L’Océan. Le premier de ses amours avant sa femme. Le terrain de sa liberté et le fléau de sa vie. On n’épousait pas un marin sans épouser les flots et ça, la jeune femme l’avait appris à ses dépends en se rendant compte qu’elle pouvait passer après les épopées maritimes. Ses ordres de mission représentaient la vie ou la mort chez lui et rien ne pouvait altérer le rendement qu’il effectuait depuis des années ; Jones était un capitaine de navire et il ne changerait cela pour rien au monde. Tout laisser tomber pour rester à Terre ? Ne vivre que d’herbe et d’espaces continentales ? Trop peu pour lui. Les océans sinon rien. Un semblant de liberté sinon rien. Sur le sol il n’était qu’un lion enfermé dans une cage sans barreaux ni sortie. Il possédait la plus belle des épouses et sans doute la plus passionnée, mais jamais rien n’était aussi suffisant que l’air pur et les grands espaces offerts par l’horizon. Et le pire, dans tout ça ? C’est qu’elle ne pouvait pas venir avec lui. Une épouse n’était pas permise à bord des bâtiments militaires. Il pouvait transporter éventuellement des passagers et passagères, mais sa propre femme ne pouvait s’y trouver sans un ordre de mission la concernant. Une aberration administrative… Dont il jouait parfois, il devait le reconnaître. Mais chut, ce n’est pas un soir pour engendrer de nouveaux conflits. Pas après l’avoir enfin retrouvée, même s’il devait la partager pour le plaisir de l’image.

Un soupire plus tard et il terminait sa coupe de vin, déposant celle-ci sur la table de buffet.

« Nous ne sommes obligés que par le délai de présence réglementaire. Une fois dépassé, il nous sera bon de partir loin de toutes ces… Fioritures clinquantes. »

Elle avait insisté pour venir dans ses lettres et voilà qu’elle semblait peu à peu changer d’avis. Décidément, les femmes étaient pires que des ritournelles ! Heureusement que le cœur des hommes n’était pas aussi volage que leurs sentiments, sinon les unions ne dureraient jamais plus de quelques minutes. Il sourit à cette pensée, la voyant agir comme une enfant gâtée à qui on aurait retiré son jouet bien trop tôt. Noël se profilait et avec lui les vœux les plus inavoués prenaient des allures de possibles bien au delà de leurs possibilités réelles. Jones serra sa main dans la sienne, pressant sa paume avec une tendresse contenue, décidant de ne pas répondre à sa demande directement. Il savait d’ores et déjà ce qui se profilait dans l’avenir, même si ses supérieurs n’avaient pas encore défini entièrement certains points. Mais à peine avait-il amarré son bateau que la missive était arrivée, donc… Il n’avait juste pas la moindre envie d’aborder le sujet pour le moment. Mieux valait penser à Noël et à cette fête qu’il pouvait, pour une fois, passer avec Calypso.

Ils avaient des secrets l’un pour l’autre, des vies aussi remplies ne pouvaient pas être totalement transparentes entre eux, mais ils se faisaient confiance. De son point de vue, du moins, elle lui disait ce qu’elle voulait mais tout restait sincère ; et ça lui suffisait. Il la vit prendre une grande inspiration comme pour lui dire quelque chose, mais la manœuvre fut coupée courte par la venue de l’amiral et de sa voix tonitruante. Un sourire poli, un rire à sa remarque et voilà qu’il devait à nouveau se laisser séparer de sa belle pour le plaisir d’un autre. Acceptant doucement, il échangea un regard avec sa belle puis la laissa s’éloigner de lui sans pouvoir la retenir davantage. Un soupir plus tard et il rejoignait les autres officiers qui l’interpellaient afin de partager avec eux anecdotes et autres débats autour des manœuvres militaires. Mine de rien, quand on passait du temps en mer, on se coupait énormément du reste de la civilisation…

Jones laissa une danse, puis deux, avant de décider que l’amiral avait bien assez abusé de sa femme. Celui-ci avait d’ailleurs déjà les joues rouges et riait à en surplomber l’orchestre dès qu’elle ouvrait la bouche… Un vrai plaisantin face à une redoutable charmeuse. S’il n’avait pas la certitude qu’elle était liée à lui, le capitaine aurait pu être clairement jaloux de la voir agir de la sorte avec quelqu’un d’autre. Il faisait d’ailleurs tourner un peu nerveusement son verre, malgré l’air calme et irréprochable qu’il affichait face au reste du monde. Son regard brillait d’une étincelle malicieuse, celle-là même qui l’habitait lorsqu’il s’apprêtait à s’emparer d’un navire, et si l’amiral n’était pas revenu vers lui pour s’excuser du délai, nul doute que les choses auraient put très vite partir dans une toute autre direction. Jones était patient, droit et loyal. Mais il ne manquait pas d’intelligence ou d’honneur et, parfois, sa spontanéité n’avait d’égal que sa lutte contre l’injustice quotidienne. Une femme pouvait être source de grands conflits, même au sein d’une machinerie bien huilée.

« Ce n’est rien. Mon épouse à toujours été une excellente danseuse. »

Complimenta-t-il en s’inclinant légèrement, adressant un sourire entendu à la concernée. Un pied léger et une verve gracieuse qu’elle maniait habilement en fonction de son auditoire, que demander de plus ? Calypso était un modèle de savoir-vivre et de savoir-faire, il ne pourrait pas la critiquer sur ce point et encore moins songer à le faire.

« Veuillez nous excuser, le voyage à été long et je crains que cette salle ne soit un peu trop oppressante... Revoyons-nous un peu plus tard ? »

Jones venait de quitter les officies et fit un pied de nez à son supérieur en parvenant à esquiver la moindre question ou prochaine demande, préférant s’éloigner rapidement avec la sublime créature à son bras avant qu’on ne les interpelle de trop. Les rires des jeunes femmes et le brouhaha des discussions, les musiques de l’orchestre et le claquement des pas des danseurs, l’alcool qui enivrait vos sens et la chaleur ambiante qui tranchait avec la fraicheur de l’extérieur vers lequel il la mena au moyen d’un petit balcon. Juste à l’entrée des portes vitrées, suffisamment loin pour ne plus subir la pression de la foule mais assez près pour ne pas attraper mort et maladie à cause de la morsure de l’hiver. Lui ne craignait pas les changements de température, mais il craignait pour elle malgré lui. Une faiblesse qu’elle lui reprocherait sans doute s’il venait à la lui révéler, refusant qu’il ne la prenne pour une créature fragile incapable de faire quoi que ce soit de ses dix doigts.

Profitant enfin d’un peu de calme et de répit, il put la saisir. L’attraper dans l’intimité de la nuit pour l’enlacer et dévorer cette bouche d’un baiser passionné qu’elle lui faisait miroiter depuis le départ ; comme un couple de jouvenceaux qui ne devaient être pris en faute. Il se sentait l’âme d’un adolescent bien que les âges ne les frappent l’un et l’autre bien loin de l’enfance. Déjà autant de temps… Déjà autant d’années et pourtant il avait cette douloureuse impression de ne l’avoir cotoyée que trop peu de mois au cours de ces ans défilés. Il caressa son visage, esquissant un sourire mutin en mordillant sa lèvre alors que ses mains s’égaraient vers ses hanches.

« Ce bal risque de s’éterniser, l’officier Jackson a expressément demandé à ce que nous nous réunissions dans l’un des cabinets privés, et l’amiral attend un rapport oral avec un autre de nos généraux... » Jones poussa un soupir en appuyant son front contre le sien. « Je suis navré mais il semblerait que vous deviez passer une partie de la soirée sans moi, ma chère... »

Et cela ne lui plaisait guère, encore moins alors qu’ils auraient pu rester chez eux pour profiter de leurs retrouvailles comme cet après-midi. Même Noël n’était pas épargné par la guerre perpétuelle entre les états et les îles perdues au milieu de l’océan. Rien n’allait s’envoler avant le lendemain alors pourquoi étaient-ils tous aussi pressés de planifier le reste des missions sur plusieurs mois à venir ? N’y avait-il pas un seul soir accordé pour un répit, même à lui ? Il embrassa les mains de sa douce, enfouissant son nez contre ses paumes comme pour se ressourcer un peu de sa présence.

« Ou bien nous pouvons nous retirer en catimini et risquer leur colère d’ici plusieurs jours ? »

Une plaisanterie… Mais était-ce uniquement cela, au fond ?

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Eugénie De Trémaine
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Eugénie De Trémaine

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Give me Love [Davy & Calypso] Original

Il a le droit de poser ses mains sur ton corps
Il a le droit de respirer ton odeur
Il a même droit aux regards qui le rendent plus fort
Mets-moi la chaleur de ta voix dans le cœur


Give me Love [Davy & Calypso] Media

Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme
Et je saigne encore, je souris à la mort
Tout ce rouge sur mon corps
Je te blesse dans un dernier effort


Give me Love [Davy & Calypso] 857448823f185054e227983ca5198b3d

Il aime caresser ton visage quand tu t'endors
Et toi tu te permets de dire encore encore
Je sais que ce qui ne tue pas nous rend plus fort
Mais moi, mais moi je suis déjà morte


| Conte : Cendrillon
| Dans le monde des contes, je suis : : Javotte De Trémaine

| Cadavres : 69



Give me Love [Davy & Calypso] _



________________________________________ 2016-01-18, 17:32




Fais moi tournoyer, fais moi rêver.
Je serais à toi pour l'éternité...

Elle se laissait entraîner, tournoyant au rythme de la musique et de son cavalier. Plutôt bon danseur malgré son ventre proéminent et son âge avancé. Il ne faisait aucun doute qu'il avait dû être un sacré charmeur dans sa jeunesse. Fier et noble marin au service de la marine royale. Tout comme son époux. Davy serait-il lui aussi amiral au même âge ? Peut-être même plus avec l'aide du destin. Il pourrait parfaitement devenir gouverneur d'une petite île. Cela ne lui déplairait pas à elle d'être la femme du gouverneur. Même si cela signifiait partir. Quitter tout ce qu'elle possédait ici.

Mais au moins, elle aurait peut-être la chance d'avoir son mari rien que pour elle. Elle serait à la tête de grande réception fastueuse. Dans de magnifiques robes à la pointe de la mode. Elle qui rêvait de robes à la française. Avec une telle promotion, son époux pourrait certainement les lui offrir. Même si à chacun de ses retours, ses présents étaient toujours somptueux. Elle n'avait pas à se plaindre au fond. Elle était heureuse. Elle pouvait organiser sa vie comme elle l'entendait lorsque son époux n'était pas à la maison. Elle vendait les quelques remèdes qu'elle concoctait. Rien de très puissant puisqu'elle ne voulait pas attirer l'attention.

La chasse aux sorcières était pour trop d'actualité et il lui fallait se montrer prudente. Elle avait des dons que d'autres ne possédaient pas et elle n'en faisait pas étalage. Son savoir, elle le gardait précieusement pour elle. Ne créant rien qui serait susceptible d'être pris pour un quelconque maléfice. Et se gardant bien dans parler à son époux qui serait bien capable de la rejeter s'il venait à l'apprendre. Il était un homme droit, épris de justice et de liberté. Et bien que fou amoureux d'elle, elle n'était pas certaine de la façon dont il réagirait s'il venait à apprendre ses talents. Elle se taisait donc et agissait dans l'ombre. Avec le peu de pouvoir qu'il lui restait. Elle qui avait été si puissante par le passé. Réduite au silence et à des sorts mineurs dans le plus grand des secrets.

Son cœur se serra légèrement à cette pensée alors que son regard se posait à nouveau sur son cavalier. Elle lui accorda un sourire alors qu'ils terminaient leur seconde dance et qu'il la reconduisait galamment auprès de son mari qui semblait s'impatienter seul auprès du buffet. Elle remercia chaudement l'amiral avant de le laisser repartir et de se faire entraîner par Davy qu'elle suivit sans rechigner. Frissonnant légèrement lorsque l'air froid lui mordit ses épaules dénudées. Remontant son châle pour se couvrir d'un mouvement habile avant de vriller son regard dans celui de son compagnon. Heureuse qu'ils ne soient que tous les deux pour un peu d'intimité. Lui rendant avec passion son baiser. Redécouvrant la douceur de ses lèvres et leur impatience dans leurs étreintes. Se collant contre lui pour récupérer un peu de sa chaleur et profiter pleinement de sa présence près d'elle et de ses caresses aguicheuses. Il était à elle. Rien qu'à elle. Et c'était tout ce qui comptait pour l'instant. Ou presque...

Ses paroles la firent immédiatement redescendre sur terre. Calypso s'éloigna légèrement de lui alors qu'il se confondait en explication et en excuses pour lui annoncer qu'il lui faudrait encore patienter avant de pouvoir profiter de sa présence au cours de la soirée. Elle commençait sérieusement à en avoir assez de tous ces ronds de jambes. S'il ne voulait pas passer la soirée avec elle, il aurait pu le lui dire plus simplement. Elle le laissa embrasser ses paumes et lui cajoler les oreilles avant de lui retirer ses mains et de se reculer de quelques pas le regard dur.

"Comme si vous alliez réellement prendre le risque de vous mettre vos supérieurs à dos."

Elle lui lança un regard rempli de mépris et de mécontentement.

"Cela commence à m'agacer sérieusement. Nous étions censé passer la soirée ensemble. Il va donc falloir qu'ils se décident. Soit, ils vous laissent une permission et vous pouvez pleinement m'appartenir lorsque c'est le cas. Soit, ils annoncent clairement leurs intentions de ne vous laisser aucune minute de répit et dans ce cas, ils ne me font pas miroiter l'espoir d'avoir mon époux à mes côtés."

Sa respiration se fit plus rapide sous l'agacement et la colère. Son regard se faisant tranchant comme de l'acier alors que son visage se fermait peu à peu.

"A moins que ce ne soit, vous qui ne désiriez pas passer votre temps libre en ma compagnie. Dans ce cas, il fallait me le dire tout de suite..."

Elle redressa son châle sur ses épaules et retroussa légèrement le bas de sa robe pour ne pas marcher dessus. Se retournant pour partir avant de marquer une pause, tournant légèrement la tête dans sa direction pour le regarder une dernière fois.

"Mais dans ce cas, ce n'est pas la peine de rentrer ce soir. Je ne vous attendrais pas... Et votre futur enfant non plus."

Son cœur se pinça légèrement à cette annonce. Elle n'avait pas prévu de le faire ainsi. Elle avait eu le temps de réfléchir à la façon dont elle allait l'annoncer. Mais la colère et la déception l'avaient faite parler plus que de raison. Elle se retourna définitivement et commença à s'avancer vers la salle bondée pour partir. Tout ceci la lassait et elle avait hâte de rentrer chez elle désormais. En espérant secrètement que Davy ne l'arrête avant qu'elle ne franchisse le seuil des portes fenêtres donnant sur le balcon.

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