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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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| Conte : Les 5 légendes
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________________________________________ 2016-04-26, 22:34

Pitch regardait le ciel étoilé, comme souvent chaque soir, ses yeux teinté d'ors se perdaient dans l'immensité du vide et des ténèbres, une tasse de thé froide comme unique compagnon, le fossoyeur encore meurtri de son aventure lunaire d'il y a quelques jours avait le regard qui effleurait délicatement la lueur de l'astre blanc. Comme il venait de se rendre compte, il avait encore du mal à entièrement maîtriser ses pouvoirs, sa récupération venait lentement et son pouvoir était encore instable. Le fossoyeur pouvait le sentir, ces pouvoirs d'origines remonter et remuer en lui, telle une maladie de corruption qui se tapissait dans son cœur. Ce pouvoir était dangereux, même pour moi, je le tenais fermement mais cela n'aidait pas, il suffisait que je perde le contrôle au pire moment pour que... Je ne savais même pas ce qui risquait de se passer après ça, et je ne voulais pas le savoir.
Pitch soupira, laissant échapper un léger filon de sable noir par inadvertance de sa bouche, le Roi Cauchemar passa un coup de langue mécontent sur ses dents avant de reprendre une respiration fatigué, il se leva lentement, s'étira difficilement avant de créer une canne de sable noir, s'appuyant dessus alors que l'une de ses jambes lui répondait encore faiblement, le croque-mort leva un dernier coup d’œil ver la lune avant de serrer sa main autour de sa canne.
J'avais beau souffrir, j'avais beau douté, j'avais beau craindre pour la vie de Phobos en ce moment même, mais il y avait une vérité que je ne pouvais pas oublier. Quelque part dans cette ville se trouvait une femme qui était en proie à une détresse plus terrible encore. Et cette femme était la personne que j’aimais plus que tout au monde, celle dont j'avais promis ma vie et mon amour, celle que je ne pouvais pas quitter, ma déesse lunaire, Diane, mon rayon de lumière qui était en ce moment même privé de toute source d'espoir.
Il était temps de changer ça. Je n'avais pas put le faire avant, mon corps s'était lentement régénéré avec mes pouvoirs durant presque deux jours et cela était encore presque incomplet, pour la première fois depuis la levée de la Malédiction je me retrouve au plus faible niveau de pouvoir que j'avais depuis des années.

Pitch referma sa chemise et se téléporta doucement dans la nuit sous la forme d'ombre, se téléportant dans une maison qu'il avait apprit à connaitre et craindre pour ses habitants... Riche en surprises, cependant, un voile pesant de tristesse planait sur l'habituelle joyeuse demeure, et après de tels événements... C'était normal. Pitch serra la mâchoire avant de disparaître dans les ombres et de glisser silencieusement dans la maison sans "réveiller" ses habitants (et la chienne de garde, sacrée morceau celle là) avant de réapparaître sans un bruit dans la chambre de Diane. Je pouvais discerner sa forme enroulée autour des couvertures alors qu'elle ne bougea presque pas. Les fenêtres étaient surement fermées depuis son retour... Etant aussi proche, je pouvais sentir la tristesse et la peur qui la submergeait, les milliers de pensées sombres qui l'assaillaient, celle d'une mère qui avait peur pour son fils, pour elle pour son futur. Pitch s'approcha sans un mot, s'asseyant doucement sur le bord du lit.
Je savais qu'elle ne dormait pas.
Elle savait que j'étais là.

Les deux restèrent silencieux, faisant un léger signe de la main pour entrouvrir les fenêtres et laisser passer une douce brise nocturne, il regarda la femme qu'il aimait de tout son cœur, et lui sourit tristement avant de dire d'une voix douce et fatiguée:

"Hey..."

Nous avions toujours été silencieux, nous aimions tous les deux le silence, notre présence était généralement une preuve d'amour suffisante... Mais pour la première fois depuis longtemps, Pitch ne savait pas quoi dire. Comment pouvais-je après une catastrophe pareille? Cela avait tout détruit derrière soit, mes pouvoirs, notre joie, notre innocence d'une certaine manière, plus rien ne serai jamais pareille. Alors Pitch posa sa main contre le lit, une invitation, un besoin de contact presque désespéré, de prendre sa main, mais encore hésitant pour des raisons qu'il ignorait. Il n'avait pas envie d'empirer les choses pas inadvertance. C'était déjà arrivé dans bien d'autres situations.

"Désolé d'avoir mit autant de temps pour venir, mon corps et mes pouvoirs devaient se régénérer. "

Pitch resta silencieux, quelques instants, cherchant ses mots, avant de laisser s'échapper un soupir fatigué. Il hésita à l'envie de s'allonger auprès d'elle et de dormir, une preuve que son corps avait encore du mal à se remettre, ses petits tours de passe passe l'avait fatigué plus que prévus. Et, même s'il ne voulait pas le montrer...
Pitch avait autant besoin d'une épaule sur laquelle pleurer que Diane.
Il avait désespérément besoin d'un ancre, d'une preuve que, peut-être, tout allait s'arranger. Il avait besoin de la serrer dans ses bras et de lui dire qu'il l'aimait plus que tout au monde. C'était ce dont il avait besoin, désespérément besoin.
Mais il savait que Diane avait besoin de temps, d'espace, et d'une personne en qui elle avait confiance, une personne qui partageait sa douleur...
J'espérais pouvoir être à la hauteur...


Diane Moon
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Diane Moon

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________________________________________ 2016-04-27, 13:57

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Depuis le retour de la lune, je n'étais pas ressortie. J'avais puisé dans mes derniers restant d'énergie afin de me téléporter en enfer et affronter Hadès. La raison pour laquelle, je n'avais pas cherché à le revoir, depuis plus d'un an était toute simple : c'était épuisant de devoir être confronté à lui. Il fallait sans cesse se maîtriser, pour ne pas lui envoyer une flèche en plein dans les organes reproducteur, ou faire entrer son visage en contact avec mon poing. Les deux fois où je l'avais vu il s'était prit et une gifle et mon poing dans la figure. J'en avait été bien plus détendue juste après. Il, était casse pied. Je crois que c'était le bon terme. Quoi qu'un peu trop léger à mon goût. Apollon était casse pied. Hadès, lui était à baffer.

J'avais sentie la présence de mon jumeau dans mon esprit, il était inquiet. Il le sentait, ce point de chute inéluctable qui allait bientôt arriver. Je lui avais demandé de m'attendre dans ma chambre, il avait obtempéré. Quand, j'étais rentré. Mon corps entier s'était effondré. Et j'avais été prise de violents sanglots, ce qui aurait pu alerté une bonne partie de la maisonnée. Si tout le monde ne dormait pas déjà à point fermé. Sauf Peggy, mais d'après mon frère, elle avait été chez une camarade de lycée cette nuit là.

Je lui avait tout raconté, ou plutôt, je lui avait tout montré. Nos deux esprits étaient entré en contact via notre lien, et il avait eu droit au résumé complet sous forme de Flash. Je, ne me souviens honnêtement plus de la suite. La fatigue m'avait sûrement rattrapé. Tout, ce que je sais c'est que le premier souvenir que j'avais, c'était lui, assis dans le fauteuil juste à côté du lit me tenant la main. Les premiers jours s'étaient déroulé dans un espèce de brouillard. J'étais incapable de bouger, incapable de parler. Et d'après mon frère, j'avais des allures de mourantes. Tout, était du second degrés mais il ne pouvait me dissimuler son inquiétude. Mon pouvoir d'empathie était mon unique moyen de communication. Alors, je serrais sa main un peu plus fort. Comme pour le rassurer. J'avais un frère adorable. Je m'en rendais bien compte. Il, était toujours là pour moi. Même dans les pires moments. Je savais qu'il ne me laisserait jamais tomber et je me sentis bien sotte de l'avoir pensé ces derniers temps.

Petit à petit, j'étais sortie de mon état quasi grabataire. Est-ce que j'allais pour autant mieux ? Non, assurément que non. Je restais tout le temps enveloppé dans un long châle, avec l'impression persistante d'être frigorifié de la tête aux pieds. Tout ceci était dans mon esprit bien entendue. J'étais incapable de ressentir la moindre fluctuation de température. Un autre « cadeau » de ma condition de déesse. Mon regard quand à lui, demeurait vide. Sans vie, éteint. J'étais physiquement là, mais psychiquement, j'étais ailleurs. Je prêtais à peine attention à ce qui se passait autour de moi. Passant, mes journées le fauteuil tourné vers la fenêtre, mon regard fixé droit devant moi. Quand, je ne le faisait pas. Je m'installais devant mon instrument, et pinçait les cordes de ma harpe afin d'en tirer une longue plainte. Je jouais, et re jouais inlassablement l'air du lac des cygnes de Tchaïkovski. Ça avait même fait fuir mon double. De toute façon, il n'avait aucun goût. Il n'avait jamais aimé ce compositeur.

Quand, je ne jouais pas, ou n'étais pas devant la fenêtre. J'étais dans mon lit, à lire. J'avais recommencé « Entretien avec un Vampire ». Cela me plongeait dans un univers connus. Ayant moi aussi, parcourut les rues de la Nouvelles Orléans au 19ème siècle. Tout ceci me renvoyait à une époque où l'insouciance semblait encore être de mise. Nous, étions à des années lumières de nous douter que la guerre éclaterait un siècle plus tard. Que mes filles mourraient, et que nous serions séparés pendant vingt et une longues années avec mon frère.

Dès que j'avais retrouvé un semblant de force, ma première action avait été d'arraché furieusement le bracelet à breloque de mon poignet ainsi que le pendentif en croissant de lune qui me narguait, comme un echo à ce que j'avais perdu pour toujours. Je les avaient enfermés au fond de mon coffret à bijou, qui était retourné dans un des tiroirs de mon grand dressing, sans aucune once de remords. Je, n'avais pas besoin de symboles ridicules. Je savais parfaitement qui étaient les miens, et ils vivaient ici. Seule deux manquaient à l'appel. Le premier avait disparu je ne sais où et je ne souhaitait pas en entendre parler. Quand, au second, j'avais cruellement besoin de sa présence en ces heures sombres. Pour autant, je me refusais à faire le premier pas. J'avais fait des tas de premiers pas toute ma vie, et aujourd'hui j'étais épuise de donner sans recevoir. Pour une fois, juste une seule fois dans mon entière existence. Je souhaitais que l'on se batte pour moi. Que l'on me prouve, que l'on tenait à moi.

Pour être honnête, c'était également une solution de fuite. J'avais besoin de lui, mais étais-je pour autant prête à l'affronter ? Encore une fois, la réponse était négative. Sans doute aurais-je prit la fuite tel une biche aux aboies, s'il s'était retrouvé devant moi. Je pouvais me téléporter n'importe où et contrairement à Apollon, il n'avait pas cette capacité à prévoir mes actes à l'avance. Il aurait été aisé de ne partir que dans les bois ou bien de me téléporter à l'autre bout du globe. Dans les deux cas, je contrôlais suffisamment bien mes émotions pour faire taire ma peur, qui était son unique moyen de me retrouver.

Pourtant, son cadeau restait la seule et unique chose que j'avais gardé. Séléné dans sa perle, restait accroché à mon cou à l'intérieur du médaillon. Sans doute, parce qu'il s'agissait de la dernière chose qui me raccrochait encore à la réalité, qui m'empêchait encore de rendre les armes et de cesser définitivement de me battre. J'avais beau aimer Apollon de tout mon cœur, et il avait beau s'occuper de moi tous les jours. Il, ne pouvait hélas rien pour moi sur ce sujet. Ce, n'était pas à lui que l'on avait crée un fils fait entièrement de sable noir, et dont l'unique but était de tuer une bonne fois pour toute ses parents. Son père en particulier. Si Pitch mourrait, je serais de toute façon également morte. Me priver d'Apollon c'était me priver d'une partie de mon âme, mais me priver de Pitch c'était me priver de mon oxygène. Je, ne pouvais pas vivre si l'un venait à ne plus faire partit de ce monde. Je, refusais que cela arrive. Et, je n'avais pas parlé de ce que j'avais deviné dans ce futur d'où Neil venait. Ni à l'un ni à l'autre. Si cela devait arriver, alors cela arriverait. Mais, je refusais de les mettre au courant. Ils seraient capable de faire quelque chose d'affreusement stupide.

Apollon, était partie sur Olympe ce soir là. Entretien avec Hadès apparemment. Je l'avais laissé faire. Ne souhaitant pas particulièrement me retrouver à nouveau en la présence du dieu des enfers. Pour ma part, j'avais quasiment achevé mon livre. Ne devait me rester qu'une petite centaine de page. Je m'étais levé de mon lit, afin de me détendre. J'avais envie de prendre un bain, de ne penser à rien. Si ce n'est à la lumière des bougies que j'avais installé sur les côtés de la grande baignoire ancienne, et au parfum des plantes exotiques qui décoraient ma salle de bain. J'espérais éventuellement m'assoupir. Hormis la fois où j'étais revenus, il m'avait été impossible de trouver le sommeil.

Malheureusement, ce ne serait encore une fois pas pour ce soir. Je pouvais un soupire lasse, avant de me décider à sortir pour rejoindre mon lit. Cela ne servirait à rien, mais au moins pourrais-je peut-être faire le tri dans mes pensées. Bien, que cela ne me soit inutile, j'avais tout de même enfilé ma tenue de nuit. Je m'y sentais plus à l'aise de toute façon ces derniers temps. Bien, que je me fasse un devoir de m'habiller chaque jour, pour ne pas me laisser trop allé.

Soufflant la dernière bougie, je défis les couvertures et m'y glissait. Laissant, ma tête posé sur l'oreiller, et l'obscurité gagner petit à petit toute ma chambre. J'ignore combien de temps passa, avant que je ne ressente une présence familière à mes côté. Je bénissait l'obscurité qu'il ne puisse pas voir mon visage, je devais être à peine reconnaissable. Je l'écoutais d'abord sans rien dire, lui tournant ostensiblement le dos avant de prendre la parole :

- Il dit qu'il ne m'a jamais vu comme ça en 5 millions d'années. D'après lui, c'est pire que Londres. Je suis « cassé ». C'est le terme qu'il a employé. Je suis cassé et ça le rend dingue de ne pas pouvoir me réparer.


Ma voix était rauque, je ne l'utilisais que rarement ces derniers temps. Préférant la pensée pour parler à mon frère. Pitch, savait que c'était à lui que je faisais référence. Je répétais mot pour mot, ce que m'avait dit Apollon :

- Mieux vaut tard que jamais, de toute façon le « spectacle » était affligeant.

Je faisais bien entendue référence à mon état. Il, restait affligeant. Et heureusement, que nous préférions la nuit à la journée pour nos rencontres. Je me surpris à penser, que c'était la première fois qu'il pénétrait vraiment, dans mon espace personnel. Il avait rapidement, vu ma chambre les quelques fois où il était venu, mais nous étions bien souvent resté dans le salon, à discuter. J'étais très réservé quand à la nature de notre relation. « C'est un ami » disais-je simplement. Et, je ne laissais rien paraître indiquant qu'il était plus. En revanche, s'il y en avait une qui nous avait rapidement démasqué, c'était Athéna la chienne. La golden retriever offerte par Louise, n'appréciait pas du tout mon compagnon qui le lui rendait plutôt bien. Elle grognait et montrait les dents, dès qu'il faisait un pas dans ma direction. Je soupçonnais l’œuvre d'Apollon pour cette partie. Il aurait été capable de l'éduquer de la sorte. Il avait parfaitement comprit comment ça marchait pour me voir le faire. Je la dressais pour la chasse et la garde. D'une manière général, elle détestait les autres dieux. Seule Apollon, après de nombreux sacrifices de chaussures hors de prix, avait trouvé grâce à ses yeux.

Quand à la situation actuel, je ne savais que faire. Les mots n'avaient jamais réellement, été mon fort. Je préférais les gestes, que je trouvais bien moins traître. Pourtant, l'un comme l'autre nous aurions eu besoin d'entendre ces mots. Ceux qui promettent sincèrement d'être là l'un pour l'autre, de s'aider mutuellement à surmonter cette épreuve. Mais, nous ne savions pas comment nous y prendre. J'avais sentis sa main, chercher la mienne. Je, ne l'avait pas attrapé. Je m'étais déplacé à l’extrémité de mon lit, l'invitant silencieusement à faire de même avec l'autre. Il était épuisé, nous étions tous les deux épuisé. Nôtre âme était meurtrie, lacéré. Et plus que jamais la culpabilité me rongeait. J'étais désolée, et me sentait coupable. De ne pouvoir lui donner qu'un fils qui souhaitait le voir disparaître. De, ne rien pouvoir lui donner d'autres. Car, je ne pourrais pas. Je, ne pourrais plus avoir d'enfants. J'aurais aimé porter la vie pendant neuf mois. Mais, c'était impossible. S'il venait lui aussi à nous haïr, je ne pourrais jamais m'en remettre ni même me pardonner d'avoir échoué à nouveau. Et, je savais que tôt ou tard je devrais lui en faire part. Mais pour le moment, c'est presque si nous étions revenu au point de départ :

- Je ne veux pas parler de lui

C'était presque une supplication. J'avais demandé à Apollon de ne rien dire, je savais que notre sœur ne dirait rien non plus, de même que Sebastian. Quand à Anatole et aux Sandman, Peu m'importait à vrai dire. Je, n'avais plus l'intention d'avoir quelques relations que ce soit avec eux. Mon frère, avait tenté de me faire changer d'avis, mais il avait très vite compris que c'était mieux ainsi :

- Tu es là, c'est tout ce qui compte, alors ne me demande pas ne serait-ce que de prononcer son nom, demandais-je une dernière fois à Pitch

Je, n'avais besoin que de sa présence. L'angoisse qui me tordait le ventre semblait doucement s'apaiser. L'absence n'avait jamais été aussi courte, et pourtant il ne m'avait jamais autant manqué.



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________________________________________ 2016-05-05, 20:02

- Il dit qu'il ne m'a jamais vu comme ça en 5 millions d'années. D'après lui, c'est pire que Londres. Je suis « cassé ». C'est le terme qu'il a employé. Je suis cassé et ça le rend dingue de ne pas pouvoir me réparer.

Pitch n'avait pas la force de sourire devant ce simple fait, il n'avait peut-être pas vécu autant de siècle que les dieux du Panthéon, mais il n'était pas loin, une poignée de siècle après peut-être? Mais cela n'était pas important, la même chose pouvait être dit au sujet du Roi des Cauchemars qui avaient pourtant traversé plusieurs défaites écrasantes dans sa vie, lui aussi ne s'était jamais sentit aussi bas, aussi vide, aussi béant. C'était... Épuisant, il n'y avait pas d'autre terme. Et je pouvais le voir dans les yeux de Diane, je pouvais l'entendre dans sa voix brisée, je le captais dans la manière dont elle se tenait sous ses couvertures. Dans le rythme de sa respiration, tout était plus fade, plus douloureux, moins... Moins Diane.

- Mieux vaut tard que jamais, de toute façon le « spectacle » était affligeant.

Une nouvelle fois, Pitch ne savait pas quoi répondre, nous étions tous dans le même état, j'étais juste légèrement plus habile pour le cacher et tenir un semblant d’apparence. Et encore, il suffisait que Jack décide de venir m'embêter plus tard dans la soirée et je... Je ne savais même pas ce qui pouvait se passer. Je n'avais pas la force de penser à ça en ce moment.
Diane venait d'éloigner sa main de la mienne.
Je savais que j'aurais dût m'y attendre, mais... Bon sang ce que cela faisait mal.
Cependant, Pitch ne fit pas un bruit et s'installa difficilement aux côtés de Diane, le regard perdu dans le vide et dans ses pensées, comme moi. Encore incertain, je plongeais mon regard dans l'abysse que j'avais pensé connaitre durant toute ma vie, mais désormais les ténèbres qui était ma demeure m'apparaissait sous un autre angle, une nouvelle lumière, pour la première fois de ma longue vie je doutais de ceux qui avaient été mes plus fidèles alliés, je doutais de tout désormais, toute ma vie était remise en question alors que je voyais mon bonheur s'effriter entre mes doigts tels du sable. Et c'était terrifiant.

- Je ne veux pas parler de lui

Pitch se tendit aussitôt, comme sachant de qui elle voulait parler. Phobos. Mon fils. Perdu en pleine nature en ce moment même, autant privé de repères que nous deux. Je n'avais pas peur de lui, j'avais peur pour lui désormais, je savais qu'il reviendrait un jour et j'espérais que ce jour là serait le plus beau de ma vie, que je pourrais être fier de lui, j'étais le premier à croire au changement et à la rédemption. Alors je n'allais pas poursuivre mon fils sans relâche, je ne pouvais pas juger s'il était désormais une menace ou non... Et je savais qu'il aurait besoin de temps pour retrouver ses repères, comme nous deux.

"Ce n'était pas prévu."

Nous n'étions pas prêt encore, je faisais lentement paix avec moi-même et mon impuissance, mais Diane... Diane était Diane, comme toujours, et je ne pouvais la blâmer pour cela.

Tu es là, c'est tout ce qui compte, alors ne me demande pas ne serait-ce que de prononcer son nom.

C'était une supplication, une triste et douloureuse demande, Pitch hocha gravement la tête sans dire un mot de plus, et durant quelques instants un silence hésitant s'installa entre les deux, et les deux amants restèrent sans rien dire, Pitch était hésitant, ne sachant pas où commencer. Il prit une grande inspiration, profitant du silence avant de se décider à parler:

"Diane..."

Le fossoyeur se stoppa, il voulait lui dire des milliers de choses, la conforter, la rassurer, lui mentir doucement, lui prouver qu'il serait toujours là pur tenir sa promesse. Qu'il l'aimait encore plus que tout, qu'il n'imaginait pas sa vie sans elle, sans son sourire, sans sa présence. Mais Pitch se stoppa, car il y avait une phrase qui devait passer avant tout, celle qui m'avait posé depuis qu'elle avait tourné les armes vers moi pour protéger Phobos. Et que je voyais dans son regard.
Lentement, très lentement, Pitch attrapa délicatement le visage gris et sans vie de Diane entre ses deux mains, il posa doucement son front contre le sien alors que leurs deux respirations se mélangèrent, Pitch ferma les yeux avant de lui murmurer.

"Tu n'as pas à t'excuser, je t'ai déjà pardonné."

Pardonné pour ce que tu ne pouvais pas t'excuser, pardonné pour avoir douté, pardonné pour avoir choisit, parce que c'était la seule chose que je pouvais faire avec toi, te pardonner, ma belle et triste déesse lunaire. Ne me demande pas d'expliquer pourquoi, je ne le pouvais pas vraiment. Peut-être qu'au fond, j'aurais put être à ta place et défendre Phobos. Peut-être que je te connaissais sans réellement te comprendre, peut-être que je voulais te décharger légèrement de ce poids sur tes épaules. Et surtout...
Peut-être que je me languissais de ton sourire plus que tout...


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________________________________________ 2016-05-06, 19:10

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Mes réflexes, reflétaient mon état. Avant, j'aurais pu prévoir à l'avance ce qu'il comptait faire. Maintenant, j'avais analysé une seconde trop tard, son mouvement. Mon souffle se bloqua dans ma gorge, mon corps entier se tendit, tandis-que mon cœur se mit à battre à vive allure sous l'effet de l'angoisse. Mon visage, entre ses mains, je ne pu m'empêcher de lui jeter un regard anxieux. Qu'allait-il se passer ? Qu'allait-il faire ? Était-ce la dernière fois que nous étions réunit ? Allait-il partir juste après cela ? Je, ne pouvais pas l'en blâmer. J'aurais sans doute agit de la même façon. C'était affreux, qu'il ai fallut Phobos, et tout ce qui c'était déroulé dernièrement, pour me faire prendre conscience d'à quel point je l'aimais. Je fermais furieusement, mes yeux quand il prononça mon nom, comme pour attendre mon châtiment. Mais contrairement, à ce que j'avais imaginé, il se contenta de me dire, qu'il m'avait déjà pardonné pour tout.

Je clignais des yeux totalement perdu, me mordillant légèrement les lèvres. Se pourrait-il qu'il sache ? Qu'il ai deviné tous les remords qui m'assaillaient ? Pas uniquement, au sujet de Phobos, mais également à propos de ce que je ne pourrais lui donner ?

J'ignorais comment agir, mes pensées semblaient totalement embrouillé. Alors, j'agis comme je l'avais toujours fait : a l'instinct. J'approchais un peu plus mon visage du sien, afin de poser mes lèvres sur les siennes. Et, je me rendais compte, que je ne lui accordait peut-être pas assez souvent, cette attention. Voir de l'attention en général. Cela devait changer. Il, ne devait pas être le seule à donner, et je ne devais pas être la seule à recevoir. Je mit fin au baiser, encrant mes yeux dans les siens. Un sourire triste, prit place sur mon visage, nous étions pareils. Son regard, tout comme le mien, semblait éteint. Je, n'y décelais plus cette étincelle de vie que j'avais pour habitude de voir :

- Je ne sais plus qui je suis
avouais-je, depuis Méter, j'ai l'impression que tout a changé. On m'a dit, fille de Gaïa, avec mes 14 autres frères et sœurs, mais finalement, il se trouve que seule Apollon, est lié à moi par le sang. Nous, serions apparemment, les enfants des titans qui souhaitaient se débarrasser de nous, Gaïa nous aurait alors prit sous son aile et élevé comme ses propres enfants. Néanmoins, rien ne me dit que ce n'est pas un mensonge de plus. Au final, je ne suis plus sure d'avoir envie, d'en savoir plus sur mon passé. J'ai abandonné cette quête. Je préfère me construire à partir du présent, à partir des gens qui comptent pour moi.

Je songeais à Louise, qui était revenus avec un carton d'invitation de la part de Dionysos qui nous conviait à une fête pour ses épousailles avec Elsa. C'était l'une des rares fois, où j'avais quitté ma chambre. Mon frère, m'avait aidé à marcher jusqu'à la sienne, il avait voulut me jouer le clair de lune au piano pour me remonter le morale. Je me souviens, avoir jeté un regard vide au bout de papier, avant de déclarer que je n'irais qu'à la condition qu'il n'y ai ni Hadès, ni aucun Sandman. Mon, frère m'avait jeté un regard triste auquel je n'avais pas répondu. Cette condition, signifiait qu'en d'autres termes, je ne serais pas présente. J'avais tenté de me faire ma place, parmi les autres divins. Mais au final, je me rendais compte que je n'y arrivais pas. Sans doute, était-ce mieux ainsi :

- Tu as beau m'avoir pardonné, ça ne change en rien, cette culpabilité dis-je dans un souffle à l'adresse de l'homme que j'aimais. Tu, n'as pas idée de l'homme bien que tu es. Depuis que je t'ai rencontré, il n'y a pas un instant où je ne t'ai vu cesser tes efforts pour prouver aux autres que tu avais changé. Après, ce que tu m'as dit, sur toi, sur ton passé. Je souhaitais réellement t'offrir une famille. Tu le méritais amplement. Mais au final, je ne t'ai donné qu'un fils qui te déteste. Et, je m'en veux, parce que c'est tout ce que je suis en mesure de te donner. Je ne pourrais plus, je ne pourrais pas avoir d'autres enfants. Si il venait à devenir comme Phobos je ne pourrait plus jamais te regarder en face.

Je me mordit, furieusement les lèvres, détournant complètement mon regard du sien. Je sentis, à nouveau sa main chercher la mienne. Je, ne cherchais pas à l'éviter cette fois-ci. Nous restâmes un long moment silencieux. Autant, l'un que l'autre. J'aurais aimé me blottir un peu plus contre lui. Mais m'en abstint. Il, avait beau habilement le dissimulé, je pouvais remarqué, qu'il était physiquement, bien affaiblit. Pitch, avait besoin de repos, c'était indéniable. Et pourtant, il restait là, à m'écouter déblatérer des inepties. Je secouais la tête dans un soupire, avant de me tourner complètement vers lui. Je restais hésitante quelques instants, avant de me mettre à dessiner les contours de son visage du bout des doigts :

- Tu devrais dormir dis-je avec douceur. Je sais que ton état de croque mitaine, fait que tu n'en as généralement pas besoin. Tout, comme moi avant d'être expédié dans le monde du Marchand de Sable. Néanmoins, je ressens ton épuisement jusqu'ici. Tu as besoin de repos. Tu pourrais...Rester là, et simplement te reposer. Je ne vais pas me volatiliser, je n'ai pas l'intention d'aller ailleurs. De toute façon, je sors rarement de cette pièce ces derniers temps.

Je songeais également, que toutes les fois, où nous, nous étions vus ce n'était que de nuit. Peut-être, serait-il temps, de passer plus de temps ensemble, de jour cette fois-ci. Je me surprenais à avoir envie, de choses « normale ». Ou tout du moins, aussi normal que le permettait ma définition du mot. Disons que j'aimerais simplement, passer un peu plus de temps avec lui. Je l'avais délaissé, de même que les autres personnes qui comptaient pour moi, au profit de soucis divins. Je félicitais néanmoins Phobos, il avait réussit là où Poséidon et ses deux affreux rejetons avaient échoués. Me faire perdre pied, me briser, me faire perdre toute volonté de me battre. Et, je savais que ça mettrait du temps à revenir. Néanmoins, je sentais que Pitch, n'était pas très convaincus, et je pouvais le comprendre à nouveau. J'étais particulièrement connus, pour fuir et m'éloigner dès que j'en avais l'occasion. Mais pas cette fois, je n'avais plus envie de courir :

- Je t'en fait la promesse dis-je en attrapant à nouveau sa main. Je pense, qu'il est temps pour moi, de faire des efforts et d'être moins...bloquée dirons nous

Oui, il était plus que temps que j'arrête de me mettre des barrières.



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________________________________________ 2016-05-18, 21:35

Le corps entier du fossoyeur frissonna lorsque ses lèvres entrèrent au contact de celle de la déesse lunaire, sentant le rythme de son cœur s'accélérer malgré la fatigue et une chaude chaleur le réchauffer intérieurement, j'avais l'impression que notre dernier baiser remontait à une autre vie, à un temps oublié. Pitch s'autorisa un triste sourire en coin qui disparu lorsque Diane se confia enfin à lui, alors Pitch écouta sans prononcer un mot, ne sachant pas quoi penser de cette révélation sur l'origine des dieux et sur leurs parentés. Ce n'était pas étonnant que Diane et Apollon soit véritablement frère et sœur, et cela expliquait bien sûr leurs complicité unique par rapport au reste de la famille divine, mais je pense que cela ne surprenait personne. Est-ce que j'approuvais sa décision de refouler le passé ainsi? Normalement je serais contre, mais nous étions loin d'une situation normale, Diane avait trop souffert, trop subit, Pitch se rapprocha doucement de la déesse lunaire, pour la rassurer, lui montrer qu'il n'était pas dans le passé lui aussi, et qu'il serait là dans le futur,.
Je lui avais promis après tout, n'est-ce pas?
Le roi des Cauchemars attrapa la main de la déesse avec délicatesse, lui donnant une petite pression qui se voulait rassurante et profitant de nouveau du silence, légèrement plus confortable cette fois, et pourtant encore hésitant, comme si la sensation de bien-être pouvait se briser au moindre son ou geste.
Malgré tout, Pitch luttait intérieurement contre sa propre fatigue qu'il n'arrivait pas à repousser malgré tout. Il voulait rester plus longtemps avec elle, mais peut-être que rentrer plus tôt serrait pour le mieux, je savais que j'allais revenir demain quelque soit mon état. Je ne voulais plus la laisser seule, je ne pouvais plus, c'était un besoin pour elle comme pour moi. J'avais peur qu'elle disparaisse durant mon absence, et que je ne puisse plus jamais la retrouver. J'étais terrifié à l'idée de devoir affronter le futur sans elle à mes côtés. Je voulais continuer de ressentir ses délicats doigts autour de mon visage, je voulais pouvoir la serrer dans mes bras. Mais... J'étais tellement fatigué.

Tu devrais dormir. Je sais que ton état de croque mitaine, fait que tu n'en as généralement pas besoin. Tout, comme moi avant d'être expédié dans le monde du Marchand de Sable. Néanmoins, je ressens ton épuisement jusqu'ici. Tu as besoin de repos. Tu pourrais...Rester là, et simplement te reposer. Je ne vais pas me volatiliser, je n'ai pas l'intention d'aller ailleurs. De toute façon, je sors rarement de cette pièce ces derniers temps.

Pitch s'autorisa un léger sourire fatigué, et passer la nuit à ses côtés était une idée qui ne me déplaisait pas, je ne savais même pas si utiliser mes pouvoirs pour rentrer était bien prudent dans mon état, alors oui... Je n'avais pas la force ni l'envie de décliner sa proposition, et nous avions tout deux besoin de la présence de l'autre. Pitch laissa la déesse attraper sa main avant de plonger ses yeux dans ses deux lacs cristallins encore légèrement ternis par l'orage.

"Je pense, qu'il est temps pour moi, de faire des efforts et d'être moins...bloquée dirons nous"

Si Pitch n'avait pas été aussi épuisé, il aurait volontiers laissé échapper un petit rire à cette remarque, mais pour l'instant il sentait que son corps était incroyablement lourd et que son envie de lutter contre le sommeil se faisait de plus en plus mince, il trouva la force de sourire une dernière fois à sa bien aimée et l'embrassa tendrement sur le front:

"Merci, j'en avais besoin."

J'avais besoin d'entendre sa voix, de sentir sa présence proche de la mienne et profiter des frissons parcourant mon corps à chaque contact, j'avais besoin... De pouvoir dormir en paix, de pouvoir me ressourcer sans craindre la moindre ombre du passé et du futur, j'avais besoin de Diane, de mon rayon de lumière.
Le fossoyeur se leva doucement et contourna le lit, tirant des ses dernières réserves il fit disparaître son costume, ne gardant que ses sous-vêtement noirs, avant de se glisser sous la couette de l'autre côté du lit, il croisa le regard de sa bien aimée en face de lui et se rapprocha instinctivement d'elle. Cherchant sa présence, il lui sourit avant de murmurer un faible bonne nuit... Puis il sombra dans les ténèbres.

Quelques heures plus tard, Pitch se réveilla en sueur, cherchant sa respiration alors que le monde tournait autour de lui. Il entendit une personne bouger à ses côtés, Diane, c'était Diane, tout allait bien. Le fossoyeur se redressa en cherchant sa respiration une nouvelle fois, son corps battant à la chamade, il mit la main à sa bouche, toussant de manière incontrôlable alors que son dos se convulsa de manière inquiétante. Du sable noir s'échappa d'entre ces doigts alors qu'il serra sa paume, écrasant le cauchemar d'un geste brusque. Puis finalement, il sentit les ombres reculer, se repousser, Pitch était encore trop perdu pour se rendre compte de ses environs, même lorsqu'un rire rauque lui échappa de sa gorge. Il n'arrivait pas à remettre les images en place, il y avait eut Phobos, cette sombre version de moi-même, j'en étais certain, mais je ne savais pas le reste, c'était flou et trouble, et terrifiant.
Je ne faisais jamais de cauchemar, c'était impossible... Où alors mes pouvoirs étaient plus déréglés que jamais.

"Je... Viens d'avoir un cauchemar... Je suppose que l'ironie est palpable."


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________________________________________ 2016-05-19, 16:49

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Je poussais un discret soupire de soulagement, lorsqu'il accepta ma proposition. Je préférais, le savoir en sécurité ici, plutôt qu'il reparte chez lui dans l'état où il était. Impossible de rester tranquille pour le reste de la nuit, j'aurais été trop inquiète à son sujet. Je me poussais légèrement afin de lui laisser de la place, et répondit à son bonne nuit sur le même ton, avant de le sentir partir. Pour moi, ce ne serait pas pour cette nuit encore hélas. Qu'importe, cela finirait bien par revenir, la fatigue finirait sans doute par prendre le dessus tôt ou tard. En attendant, je me contentais de m'adosser contre mon oreiller, et de fermer les yeux pour écouter les bruits de la forêt la nuit. La maison, était juste à côté. Seule une clôture de bois installé par mes soins nous séparait. Là, aussi, tôt ou tard j'y retournerais. Je ne pouvais pas résister à l'appel de la forêt très longtemps. C'était mon élément, le meilleur endroit pour me ressourcer. J'avais besoin d'elle, tout comme elle avait besoin de moi, on était en parfaite harmonie toutes les deux.

Un mouvement à ma droite m'interpella, Pitch venait de se relever en sueur. Je le regardais faire, une ride d’inquiétude barrant mon front. Encore plus lorsqu'il m'avoua avoir fait un cauchemar. Je baissait la tête, mes mains se crispant sur la couverture. Cela rajoutait à mon sentiment, de culpabilité, faisant peser une chape de plomb dans mon ventre. Je déglutis péniblement, et lui prit d'autorité sa main, encrant mon regard dans le sien, avant de fermer les yeux pour me concentrer. Je, ne lui demandait pas son avis, il n'avait pas le choix. J'utilisais mon don d'apaisement, afin de tenter d'atténuer ce qu'il venait de se passer :

- Attends moi là
dis-je simplement, tandis-que je rejetais les couvertures, et me levait afin d'enfiler mon peignoir en tissus par dessus mon pyjama tout en tendant l'oreille afin de voir si personne n'était réveillé dans la maison. Sans un mot de plus, je franchit la porte menant au couloir, avant de descendre les escaliers à pas de loup et de prendre la direction de la cuisine. Tous mes sens étaient en alerte, il n'était pas question de réveiller Louise ou bien Athéna, surtout pas la chienne d'ailleurs. Inutile de déclencher la troisième guerre mondial à cette heure ci.

L'une des choses que mes nombreuses chasses m'avaient apprises, c'était la discrétion. Si l'on fait du bruit, la proie prendra rapidement ses jambes à son cou, et inutile de lui courir après, l'on pouvait dors et déjà rentrer bredouille. Et puis, pied nu je faisais bien moins de bruit qu'avec mes éternels, chaussures à talon aux pieds.

C'est donc en tout discrétion que je poussais la porte de la pièce à manger que j'embrassais quelques instants du regard. Elle avait souvent changé de tête, par rapport à ce qu'elle était au début. Il fallait dire, que les nombreuses « expériences » de mon frère, avec l’électroménager, me forçait souvent à faire apparaître de nouveaux objets. Là aussi, je réalisais, de combien tout avait changé en un an. Je me souviens des petits déjeuners tous les cinq quand Hippolyte était encore là. J'avais instauré, cette règle comme obligatoire afin d'apprendre à se connaître. Si Peggy, Apo' ou bien moi n'avions pas la nécessité de manger. Cela, n'empêchait pas que nous participions activement à la dégustation de viennoiserie. Aujourd'hui, les choses n'étaient plus tout à fait pareil. Hippolyte, était partis, et ne reviendrait pas, Alexis allait déménager, de même que Louise. Il, n'y avait plus personne. Même Apollon, passait tout son temps sur Olympe. Je soupirais, inutile de penser à cela pour le moment. J'étais suffisamment mal comme ça, et mon frère risquait d'être alerté et de débarquer à tout instant. Il, s'en faisait pour moi, et je savais qu'il était deux fois plus attentif à notre lien que d'habitude en ce moment.

Mécaniquement, j’attrapais une casserole que je posais sur les plaques, avant d'ouvrir le frigo pour y attraper une bouteille de lait dont je versais le contenu dans le récipient pour finir par allumer le gaz. Je profitais d'avoir les mains occupé, pour me vider la tête. Quand je m'occupais, je ne pensais généralement plus à rien. Mon esprit, trouvait enfin la paix. Je me focalisais uniquement, sur la tâche que j'accomplissais, aussi bénigne soit-elle. Cette dernière finit, je m'empressais, d'ailleurs de transférer le contenu de la casserole dans deux grandes tasses et de refaire le chemin dans le sens inverse. Néanmoins sentant la première marche produire un grincement au moment où je posais mon pied dessus, je préférais jouer la carte de la prudence, et terminer le chemin en téléportation. Je ne cessais de me répéter que je devais la remplacer, sauf que je ne l'avais évidemment, toujours pas fait :

- Tiens dis-je en tendant l'une des tasses à Pitch. S'il y a bien une chose que la vie en communauté m'a apprise c'est que l'on se sent toujours mieux après une tasse de chocolat chaud.

J'attendis qu'il s'en saisisse pour poser la mienne, sur ma table de chevet afin de me réinstaller dans le lit. A nouveau, plusieurs minutes s'écoulèrent en silence avant que je ne prenne la parole :

- Raconte moi, ce que tu as vu, raconte le moi. Quand...Quand Louise fait des cauchemars, je lui demande toujours de me les raconter, parce que quand on parle à quelqu'un généralement, on se sent mieux après. C'est un coup de pouce en quelque sorte, comme mon don et le chocolat. Ça ne fait peut-être pas tout mais ça aide.


Je voulais que les choses change. Garder les choses pour soit, au final cela n'apportait que du malheur. Nous étions, tous les deux des personnes très secrètes. Mais au vu, des derniers événements. Ma vision des choses avaient quelque peu changé. Pendant, très longtemps je ne m'étais confié qu'à Apollon uniquement. Je m'étais un peu ouverte à Louise, mais le plus gros des choses demeuraient mon frère. Comme Poséidon à l'époque, ou bien encore Phobos aujourd'hui. Mais, je voulais également, que Pitch en sache plus. Je souhaitais que ce soit au même niveau que mon frère. J'étais simplement fatiguée de courir, et de fuir. Je souhaitais, avancer, arrêter de me cacher, et de forger une carapace autour de mon cœur. Même si tout ce qu'il venait de se passer, n'aidait pas à l'enlever, mais me confortait toujours dans l'idée de l'ériger bien plus forte. Mais pas avec Pitch, pas avec lui, plus avec lui. J'étais prête à la laisser tomber pour de bon, à être parfaitement honnête sur tout. Et étrangement, cette idée ne m'effrayait pas le moins du monde. Au contraire, elle m’apaisait. Me faisait me sentir plus calme, plus tranquille. Peut-être aurais-je dût le faire plus tôt, mais je ne me sentais pas encore prête à cette époque. Maintenant, je l'étais pour de bon.



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________________________________________ 2016-06-11, 21:47

Concentres toi sur ta respiration, doucement, les ombres autour de toi ne sont pas tes ennemis, respirent, tes ennemis n'étaient pas autour de toi. Reprends toi Pitch, ce n'était qu'un cauchemar, aussi surprenant qu'il puisse être, cela n'était pas la première fois que je ressentais de la peur de cette manière. Mes propres cauchemars s'étaient bien retournés contre moi à la fin de la dernière guerre face au Gardien, mais... Cela ne restait pas une expérience agréable, loin de là, surtout lorsque Phobos s'était glissé à l'intérieur de ses visions cauchemardesques, au fond Pitch détestait cauchemarder plus que tout au monde, c'était une manière particulièrement cruel de lui rappeler ses peurs et ses échecs, de lui rappeler que comme le sable noir, tout pouvait lui glisser entre les doigts et disparaître. Et que ses pouvoirs étaient encore instables après ce combat, presque trop bruts, trop ardents, encore sur le qui vive prêt à surgir pour frapper un adversaire qui n'était plus là. Cela me rendait malade, au sens propre du terme, j'étais fatigué et je me sentais bien plus faible que d'habitude.
Et je détestais ça, du fond du cœur.

Pitch regarda la chambre vide en reprenant enfin un respiration de nouveau normale, il fit miroiter un peu de sable noir d'une main, laissant les filaments lentement glisser entre ses doigts avant de les faire disparaître de nouveau, il essaya son front humide de sueur d'une main encore légèrement tremblante et s'étira péniblement, il hésita à allumer une lumière, préférant la douceur légèrement troublante des ombres, il lui manquait encore une présence, celle de Diane. Il ne se sentait plus complet sans elle, sans sa délicate aura divine au alentour, sans le léger éclat de sa peau et la lumière de ses yeux. Et elles étaient devenus tellement moins... Lumineuse depuis la fin de cette terrible catastrophe, elle avait perdu de sa couleur et de sa splendeur, comme moi. Et il ne restait que des ombres qui devait se reconstruire en s'aidant l'un de l'autre. De nouvelles fondations, plus solides peut-être, qui pourrait affronter la nouvelle tempête qu'était Phobos et son absence. Un cauchemar n'était qu'un cauchemar, mais cela allait devenir plus terrible encore lorsque ces cauchemars pouvaient devenir réalité, j'avais... J'avais peur de ce que mon fils pouvait devenir, il était encore tellement jeune, il n'avait connu que la haine et la soif de destruction, il tenait tellement de moi... Et pourtant je savais qu'il n'était pas perdu, pas encore, je ne pouvais pas lui tourner le dos de nouveau mais... Mais je ne savais que je ne pourrais pas le retrouver, pas avant qu'il ne se montre lui-même. Et cela ne m'amusait pas un seul instant.

Le fossoyeur se détendit alors que Diane retourna dans la chambre accompagné de deux tasses qui sentaient bon le chocolat chaud, je préférais le café, mais je n'allais pas faire la fine bouche dans cette situation. Le chocolat était juste un peu trop... Noël à mon gout, sachant que j'avais eut mes différents avec ce bonhomme en rouge, je préférais éviter les sapins lumineux et les traîneaux au maximum, mais passons. Pitch accepta la tasse en souriant avant d'y porter doucement ses lèvres, savourant la boisson chaude qui était bienvenue.

- Raconte moi, ce que tu as vu, raconte le moi. Quand...Quand Louise fait des cauchemars, je lui demande toujours de me les raconter, parce que quand on parle à quelqu'un généralement, on se sent mieux après. C'est un coup de pouce en quelque sorte, comme mon don et le chocolat. Ça ne fait peut-être pas tout mais ça aide.

Pitch resta silencieux, serrant la tasse de ses deux mains libres avant de soupirer, elle avait raison, bien sûr qu'elle avait raison. Le Maître des cauchemars laissa échapper un triste sourire, se remémorant les visions éparses de ses cauchemars, le visage de son fils, inaccessible disparaissant sous le sable, cette créature qu'il était devenu lorsqu'il avait perdu le contrôle, un appel à l'aide, son fils disparaissant sous le sable, s'enlisant alors qu'il ne pouvait rien faire, la créature qui se retournait vers lui. Cette créature que j'étais, que j'avais été, et que je pouvais devenir de nouveau si je perdais le contrôle une nouvelle fois. C'était la source de mon pouvoir, la première source des Cauchemars, celle qu'un homme avait été ordonné de garder durant une éternité et qui avait échoué. Cette créature était moi, une partie de moi, ce qui faisait de moi Pitch Black, et même si je pouvais encore la maîtriser, je savais ce qui risquait d'arriver si je la laisser s'échapper.
Elle allait prendre le contrôle et suivre son premier instinct, détruire et dévorer toutes sorte de rêve existant.

Pitch déposa sa tête contre l'épaule de la déesse lunaire, se détendant doucement, bercer par la caresse de ses cheveux contre sa nuque et l'odeur de chocolat qui s'élevait doucement de leurs tasses, il chercha ses mots quelques instants avant de commencer:

"Je me suis vu le tuer, sans pouvoir intervenir."

Nous savions tous les deux de qui je voulais parler. Mais je n'avais pas la force de prononcer son nom.

"Je l'ai vu disparaître sous le sable noir, j'ai vu sa main tendue vers moi, et j'étais incapable de l'attraper. J'ai vu mon propre pouvoir tuer mon fils, et je suis terrifié par le fait que cela a déjà faillit se produire. "

Le fossoyeur avala doucement une nouvelle gorgée de chocolat, il n'y avait pas de tristesse ni de tremblements dans sa voix, plus maintenant, c'était juste une terrible fatigue mentale et physique, Pitch soupira de nouveau avant de relever son regard vers le visage de Diane et de murmurer:

"Quelque chose arrive à mes pouvoirs, quelques choses d'ancien et de mauvais, j'ai encore le contrôle, mais je crains que le revoir risque de provoquer une autre réaction de ce genre, le Sable Noir n'aime pas rencontrer son égal, alors il veut tout faire pour l'éliminer. Et j'ai l'impression de lutter contre moi-même en me rappelant que c'est ce qu'il ne fait pas faire. "

Et moi, je ne savais plus réellement où j'en étais de nouveau...


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________________________________________ 2016-06-13, 20:15

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J'étais resté silencieuse, pas un tressaillement, n'était venue trahir mon attitude calme. Je me contentais simplement de regarder devant moi, et de réfléchir. Je sentais la tête de Pitch, contre mon épaule, et machinalement, les doigts de ma main libre, s'étaient engouffré dans ses cheveux. Comme, il était rare que j'ai un tel geste de tendresse envers quelqu'un. Généralement, seule Apollon, avait droit à ce « privilège ». Parce qu'il savait, quand ça allait mal, qu'il pouvait venir s'appuyer sur moi. Qu'en toute circonstance, je le soutiendrais envers et contre tout. Mais bien des choses avaient changés, dernièrement, et mes sentiments pour l'homme à mes côtés, avaient prit une toute autre tournure, bien plus profonde. Témoignant d'un attachement irrémédiable à sa personne. Alors, j'écoutais, comme je l'aurais fait, avec mon frère. J'attendais patiemment, la fin de son récit, pour à mon tour exprimer mon point de vu :

- Ça n'arrivera pas, ce que tu as vu n'arrivera pas. Pour le moment, il faut arrêter de penser à tout ça. Je, ne connais pas les propriétés de vos deux sables noirs respectifs. La seule et unique chose que je sais, c'est que même s'il a l'air de vouloir en faire sensiblement le même usage que toi, ils sont différent. Celui qu'il manipule, est ancien, et viens d'une époque bien avant ma naissance. Il appartient aux titans, et nous l'avons rencontré de nombreuses fois tout au long de nos expéditions. Je sais, que Famine l'utilisait la première fois que nous nous sommes affrontés, et qu'Elliot, semble pouvoir « entrer en contact » avec lui, et de crée des choses avec, mais ça s'arrête là. Je n'ai pour l'instant pas envie de chercher plus loin. Ce qui nous est arrivé, était inattendue. Nous, n'étions pas prêt et ce n'est pas exactement ce que nous voulions, mais c'est là, et il faut faire avec. Il y avait un « nous », bien avant que ça n'arrive, et il y aura toujours un « nous », même maintenant que c'est là.

Je reposais ma tasse, sur ma table de chevet, me redressant, légèrement afin de pouvoir à nouveau faire face à Pitch. Certaines choses, avaient besoin d'être clarifié, et le plus vite serait le mieux. Autant pour lui que pour moi. Oui, nous nous, étions perdu en chemin, mais nous ne pouvions pas le demeurer éternellement. Nous, n'avions pas la force, d'affronter ces problèmes à bras le corps pour le moment. Mais comme pour tout, il allait nous falloir du temps :

- Je, ne veux pas passer ma vie dans cette chambre à me morfondre, je veux avancer, ne plus douter. Apollon, ne peu rien faire pour moi, car pour la première fois de sa vie, ce que je vie il ne peu pas le comprendre. Je sais que ça le rend dingue, mais ce qui ce passe, c'est avec toi que j'ai besoin de le traverser, tout comme toi, c'est avec moi. J'ai envie, de lever le pied, d'arrêter de courir à droite à gauche, pour tenter de résoudre des soucis pour une bande d'hypocrite. Je, ne les aient jamais réellement considéré comme étant mes frères et sœurs de toute façon. J'ignore combien de fois, je l'ai inlassablement répété à Arès, à l'époque que nous n'avions de frères et sœurs que les noms. J'ai Apollon, c'est suffisant. Je n'ai besoin de personne d'autres. Il y a d'autres affaires qui demandent mon attention, et tu es en premier sur ma liste de priorité. Je pense, qu'il est temps de sauter le pas en quelque sorte, et de passer plus de temps ensemble dans un premier temps. On a besoin de la présence de l'un comme de l'autre, c'est indéniable. J'aimerais juste, pour une fois, dans ma vie, arrêter d'être Artémis, et être juste Diane.

J'ignorais si j'étais très clair, en toute honnêteté mon discours me paraissait assez décousu. J'avais toujours du mal à exprimer ce que j'avais sur le cœur, c'était l'un de mes défauts. J'avais toujours tendance à me murer dans le silence, et ne rien laisser paraître de mon état. Pour autant, je savais que mon entourage, n'était pas aveugle, et que les filles l'avaient sans doute remarqué. Mais, je ne me sentais pas prête à leur avouer ce qu'il c'était passé à Peggy, et Alexis plus particulièrement. Que ce soit pour elles, ou bien Hippolyte, quand elle était encore de ce monde, j'avais bien plus le rôle d'une mère, que d'une amie voir d'une tante. Et je craignais qu'elles ne pensent que ma toute nouvelle maternité ne les évince. Ce qui n'était, et ne serait bien sur jamais le cas :

- Je t'avoue qu'il m'arrive de me sentir parfois bien seule dans cette grande maison, Louise va partir, Peggy est au lycée, et prends petit à petit son indépendance, Hippolyte n'est plus là...Au final, le plus souvent, nous nous retrouvons toute seule avec Alexis. Et quand, elle ne sera plus là, il ne me restera je le crains qu'Athéna. Et, si j'aime énormément ma chienne, elle n'est pas une compagne très bavarde dirons nous.


Mon regard se perdit dans le vague. La solitude avait toujours plus ou moins fait partis de ma vie, et s'il n'y avait pas eu Apollon....Gaïa seule sait ce que j'aurais pu devenir. C'était ce qui m'avait aidé à tenir les vingt et une années de séparation, ce sentiment profond, ce sixième sens gémellaire, qui m'indiquait qu'il était toujours en vie, et que je me devais le retrouver. Mais aujourd'hui, je ne voulais plus être seule. Au fond, je l'avais toujours su que les filles finiraient par partir. Je m'étais envisagé, rester avec mon frère comme nous l'avions toujours fait. Mais, sa nomination en tant que maître d'Olympe avait changé la donne. Qu'importe, je réfléchirais à tout cela plus tard, et s'il fallait envisager le fait « d'emménager » sur Olympe, pour l'avoir à mes côtés, bien que cette perspective ne me réjouisse aucunement alors soit. Je le ferais. Je surmonterais mon aversion pour la citée :

- Un cauchemars, n'est qu'un cauchemars, repris-je mais la peur est utile, elle nous permet d'éviter de commettre des erreurs.

Je restais silencieuse quelques instants, reportant à nouveau mon regard vers mon compagnon, il semblait tellement perdu, ses émotions étaient troublés, je pouvais le ressentir, en le « sondant » avec mon don d'empathie :

- Il m'est arrivé, ce que je craignais : je me suis attaché à un homme, au point qu'il me soit indispensable. Pour autant, je n'ai aucun regret. Tu es mon pilier Pitch, tout comme Apollon, vous êtes mes deux piliers lui et toi. Et tout comme avec lui, je veux être cet être sur lequel tu puisse te reposer en toute circonstance, cette épaule sur laquelle tu peux pleurer et te reposer en toute tranquillité. Et j'aimerais, je ne sais pas que l'on essaye au moins d'agir comme un vrai couple.

Je détournais le regard, bien que l'obscurité dissimulait la teinte cramoisi que prenaient à cet instant mes joues.



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________________________________________ 2016-06-26, 20:43

Pitch se laissa bercer par les douces caresses de la femme qu'il aimait plus que tout au monde, écoutant la réponse de Diane paisiblement, sans dire un mot, l'angoisse qui lui avait étreint le cœur avait disparue petit à petit, comme des marques dans les sables balayé par les doux flots qu'était les vagues de réconforts procuré par la déesse de la Lune. Je savais que mon Sable était différent de celui de mon fils, aussi étonnant que cela puisse paraître, Phobos maîtrisait des pouvoirs plus anciens et dangereux que les miens, mais ils restaient encore semblables en bien des points. Le sien contrôlait le temps, le mien maîtrisait la plus sombre partie de l'imagination, deux forces présente depuis le début de l'univers capable de se tenir tête. Et mon pouvoir lui-même considérait Phobos comme le réceptacle de la force la plus dangereuse présente en ce moment, plus que Sable et les Gardiens, c'était lui que mon sable noir voulait détruire pour éviter qu'il ne se fasse détruire en premier. Nos Sables s'étaient affrontés, mélangés, séparés, et le mien avait gardé un amer gout de haine et de colère qui s'était représenté par cette créature qui avait prit le contrôle. Pour la première fois de ma vie, mes pouvoirs ne se retournaient pas contre moi mais... Me semblaient inconnus et dangereux, suffisamment instable pour que j'y réfléchisse à deux fois avant de tenter la moindre preuve de puissance en public, je ne voulais pas prendre le risque de perdre le contrôle et qu'un regrettable accident ne se produise.
Le fossoyeur resta silencieux, retenant un petit soupir lorsque Diane arrêta de passer la main dans les cheveux, il en savait pas pourquoi il avait décidé de faire ça. Surement qu'il voulait se souvenir qu'il ne devait pas toujours paraître comme l'imposant premier sorcier de Storybrooke, qu'il pouvait toujours faire preuve de faiblesse lorsqu'elle était là. Et cela faisait terriblement du bien, de faire tomber l'acte de temps à autre, elle était ma bouffée d'air frais comme j'étais la sienne. J'avais besoin d'elle, c'était aussi simple que cela, Diane était nécessaire pour que Pitch Black ne sombre pas définitivement.
Le Roi des Cauchemars releva à son tour, terminant sa tasse de chocolat chaud en profitant une dernière fois de la douce chaleur que la boisson lui procurait avait de poser la tasse vide à côté de celle de Diane, son regard croisa les magnifiques yeux bleus de la déesse, et Pitch écouta, perdu dans les envoûtants saphirs de la chasseuse qui avait capturée son cœur.

Avancer ensemble sans détour? L'idée me plaisait énormément, je pouvais une honnêteté révélée dans la douleur briller dans ses yeux et vibrer dans la voix de Diane, oui, je voulais passer plus de temps à tes côtés, je voulais passer cette vie et la prochaine au côté de Diane Moon. Je voulais partager une myriade de souvenirs avec elle, et créant de nouveaux sentiments qui perdureront à travers les tempêtes et les guerres. Je voulais pouvoir lui tenir la main le jour de la fin du monde, que cela soit demain, où dans un millier d'année. Je voulais traverser ce chemin avec elle, loin des problèmes de la famille divine, simplement avec celle que j'aimais de tout mon cœur.

Je t'avoue qu'il m'arrive de me sentir parfois bien seule dans cette grande maison, Louise va partir, Peggy est au lycée, et prends petit à petit son indépendance, Hippolyte n'est plus là...Au final, le plus souvent, nous nous retrouvons toute seule avec Alexis. Et quand, elle ne sera plus là, il ne me restera je le crains qu'Athéna. Et, si j'aime énormément ma chienne, elle n'est pas une compagne très bavarde dirons nous.

Le fossoyeur laissa échapper un petit sourire, repensant à la chienne qui était légèrement suspicieuse. Mais je pouvais voir à quel point la solitude lui faisait peur, j'avais été seul durant tellement de temps, des années, des siècles, la solitude avait été un lourd manteau qui avait refroidit mon cœur, je ne souhaitais cela à personne, et encore moi à la personne qui m'était le plus précieux au monde. J'avais.... J'avais bien une proposition à lui faire, mais est-ce que cela ne serait pas trop tôt? Trop brusque? Nous étions là l'un pour l'autre et cela ne changera jamais mais... Est-ce que c'était ma place de lui proposer de venir vivre avec moi? Je ne voulais pas la brusquer, pas quand l'univers s'acharnait sur nous... Mais je ne voulais pas qu'elle soit seule de nouveau, pas quand je pouvais y faire quelque chose.

Un cauchemars, n'est qu'un cauchemars, mais la peur est utile, elle nous permet d'éviter de commettre des erreurs.

Oh ma chère Diane, tu ne pouvais pas savoir à quel point je connaissais cette vérité.

Il m'est arrivé, ce que je craignais : je me suis attaché à un homme, au point qu'il me soit indispensable. Pour autant, je n'ai aucun regret. Tu es mon pilier Pitch, tout comme Apollon, vous êtes mes deux piliers lui et toi. Et tout comme avec lui, je veux être cet être sur lequel tu puisse te reposer en toute circonstance, cette épaule sur laquelle tu peux pleurer et te reposer en toute tranquillité. Et j'aimerais, je ne sais pas que l'on essaye au moins d'agir comme un vrai couple.

Le fossoyeur ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte, son cœur battant à la chamade alors qu'il sentit le rouge légèrement lui monter au joue. Je... oui, je pense qu'il était peut-être temps de lui proposer, elle méritait cela et bien plus encore. Plus que moi Diane méritait d'être heureuse, plus heureuse que jamais. Et si je pouvais être la source de ce bonheur alors je serais l'homme le plus heureux du monde. Le visage du fossoyeur se fendit d'un grand sourire heureux qui chassa la fatigue de ses traits, et il attrapa les mains de la déesse dans les siennes. Les serrant délicatement, comme si Diane risquait de s'envoler au moindre mouvement brusque, le fossoyeur capta son regard avant de dire:

"Tu peux venir vivre avec moi, Diane. Je sais que ma maison n'est pas placé dans l'endroit le plus joyeux de la ville. Mais je souhaite regarder le ciel nocturne depuis ma fenêtre avec toi, j'aimerais te jouer du piano et du violon chaque soir, te présenter au corbeau du cimeterre et te voir sourire chaque jour, profiter de chaque instants à tes côtés. "

Le fossoyeur perdit son regard dans les yeux envoûtants de la déesse, souriant alors que ses joues n'avaient pas perdues leurs teintes légèrement cramoisie, il y eut un silence avant que la scène ne soit rompue par le bruit d'une patte qui grattait à la porte et d'un aboiement suspicieux, le fossoyeur rompit le contact en souriant, avant d'ajouter:

"Athéna est la bienvenue, bien sûr."


Diane Moon
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Diane Moon

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| Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)

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________________________________________ 2016-06-28, 16:41

You. Me. Us
Hands Put your empty hands in mine And scars Show me all the scars you hide And hey, if your wings are broken Please take mine so yours can open too Cause I'm gonna stand by you


Quand tout nous semble noir, que l'on pense avoir touché le fond, il nous reste une chose à laquelle nous raccrocher : l'espoir. Et c'était ce que Pitch, venait de raviver en moi. Cette étincelle de vie, qui semblait m'avoir quitté depuis plusieurs jours. Je pouvais, sentir mon rythme cardiaque s’accélérer, ainsi que ma gorge se nouer. Mais pas par, tristesse, pas par crainte, ni même par remords. Non, parce que j'étais heureuse, réellement heureuse en cet instant. Et aussi, stupide que cela pouvait en avoir l'air. Cela sonnait comme le plus beau jour de ma vie. Mais, je me promis de ne pas en faire part à Apollon. Je lui avais toujours dit, que le plus beau jour de ma vie était celui où je l'avais retrouvé avec toutes ces années de séparation. Et connaissant mon frère....Mieux valait qu'il continue à le croire pour les siècles à venir :

- Vraiment ? Demandais-je je veux dire, je ne suis pas forcément un cadeau tu sais. J'ai tendance à m'en faire pour rien, et si par malheur pour une raison quelconque je ne ressens plus le lien avec mon frère, je vais sûrement me mettre à paniquer. Mais si ça arrive, promis j'irais faire un tour en forêt pour me calmer et ne pas t'imposer ça. En revanche, il parait que je cuisine très bien et en fait je me rends compte que je ne sais même pas si tu as besoin de manger avouais-je penaude

Je me sentais affreusement idiote en cet instant. C'est vrai que je n'avais jamais prit le temps de m'en informer. Les quelques fois, où je passais la nuit chez lui, je faisais toujours en sorte de filer aux premières lueurs de l'aube afin de ne pas laisser Apollon intoxiquer le reste de la coloc. Louise et Alexis, particulièrement étant les deux seules qui avaient besoin de se nourrir. Sans compter, que tout le monde se serrait douté de quelque chose et à l'époque, tout comme aujourd'hui d'ailleurs. J'estimais, que ma vie privée ne concernait que moi. J'aimais Pitch, il m'aimait néanmoins, je n'avais pas l'intention d'aller le hurler sur tous les toits. Nous aimions la discrétion tous les deux, c'était en partie ce qui nous avait rapproché. Il était mon jardin, secret, et la seconde personne qui me faisait me battre chaque jour pour empêcher le futur de Neil d'arriver. Tout, comme il était la seconde personne qui si l'on venait à me l'enlever motterait toute combativité. Car je ne l'avais pas cessé ce combat. Si, je ne le faisais pas pour la bande d'hypocrite que j'avais cru être de ma famille, je le faisais pour les gens auxquels je tenais : Apollon, Pitch, Alexis, Peggy, Louise et même Phobos. Tous ceux auxquels je tenais, c'était pour eux que je me battais chaque jour, pour eux que je me relèverais petit à petit et pour eux que je deviendrais plus forte.

Je sourit à l'homme que j'aimais, malgré l'obscurité régnante, j'avais la certitude qu'il l'avait vu. Et pour la première fois depuis mon retour de la lune, j'éclatais de rire. C'était venu spontanément suite à sa dernière remarque :

- Je suis sur que c'est la faute d'Apollon, je l'ai toujours soupçonné d'avoir fait quelque chose. Mais ne t'en fais pas, elle sera obligé de s'habituer à toi. Mon frère a dût sacrifié un nombre incalculable de paire de chaussures avant qu'elle ne l'accepte, si elle met moins de temps avec toi, on aura notre revanche.


Je lui donnait, un petit coup d'épaule amusée. Mais je commençais déjà à réfléchir. J'avais énormément, de choses dans ma chambre, et il n'était pas question que j'envahisse Pitch. Ma chambre sur Olympe, ne me servait plus à rien alors autant m'en servir comme d'un espace de stockage. Déjà toutes les « vieilles » toilettes, qui encombraient le dressing de l'autre côté de mon paravent, atterriraient sûrement dans des malles là-bas. Ma harpe, venait avec moi, et certainement quelques livres également. J'allais m'alléger au maximum. Je n'avais pas besoin de beaucoup de choses après tout :

- Peu m'importe l'endroit où es situé ta maison. Sa localisation, sa taille peu m'importe tout cela. Je pourrais tout aussi bien vivre dans une cabane dans les bois que ça m'irait également. L'important, c'est que ça soit avec toi


Je glissais à nouveau ma main, dans la sienne, laissant cette fois-ci ma tête reposer sur son épaule. Au fond de mes yeux, l'étincelle de vie qui avait disparu, commençait doucement à se rallumer. La culpabilité concernant Phobos, ne partirait pas de si tôt, mais si Pitch, était là à mes côtés, j'avais l'impression d'être invincible et de pouvoir soulever des montagnes :

- On traversera cette épreuve et toutes les autres ensemble lui promis-je

Et plus que jamais, j'étais décidé à tenir cette promesse. Parce que demain est un autre jour, et qu'il serait meilleur qu'aujourd'hui et ainsi de suite. Nous remonterions la pente, ensemble. Parce que pour lui aussi, il y avait un « pour toujours et à jamais ».



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