Conseils de rousse à rousse

Nouveau look pour une nouvelle vie, je suis plus réellement pirate en fait ?

J’écoutais avec attention ce que me disais la jeune femme, je lui faisais confiance, elle savais ce qui était le mieux pour moi, après tout, elle avais du goût, enfin ça j’en étais certaine. Je m’arrêta donc de regarder les vêtements et la jeune femme finit par me montrer plusieurs vêtements. Des jeans ? C’était ça des jeans ? Wendy m’en avait parler. Je regardais tout ce qu’elle me présentait et souris lorsque la jeune femme me dit qu’elle avait déjà trop de choses en main.

« Oh mais je vais vous aider. Je pense même que je vais aller essayer ça. » dis-je avant de tendre les bras pour prendre tout ce qu’elle avait en main.

Peut être que j’avais vécu sur une île mais je savais encore qu’avant d’acheter des vêtements, il fallait les essayer. Aussi, j’attendis que la jeune femme trouve la robe comme elle m’en avait parlé précédemment et je me rendis dans les cabines d’essayages. Après tous les essayages et les accords de la rouquine, je pu remettre ma tenue de base et revint vers la jeune femme :

« Vous avez vraiment du talent pour pouvoir trouver des vêtements parfais comme ça. » dis-je avec un sourire.

HJ : Désolée, c’est un peu nul mais ça va revenir après. Je pense pas qu’on va faire qu’une boutique. Lucile va vouloir en voir d’autre

Lucile avait compris le message et s'était activée, me débarrassant des vêtements pour les essayer. Tant mieux. Elle était bien moins godiche et pénible que la reine Elsa et sa bonne volonté semblait mieux. Physiquement, cependant, c'était Elsa qui remportait la palme de l'allure, avec sa belle robe de princesse et ses cheveux joliment tressés. Il faudrait que je songe à orienter la pauvre Lucile capilairement parlant. Après tout, elle avait une très belle couleur - normal, nous avions la même - de cheveux. Il eut été cruellement dommage qu'elle ne mette pas cet atout en valeur.
Une chose à la fois, cependant.
Nous nous dirigeâmes vers les cabines d'essayage où elle s'éclipsa un moment avant de me montrer la première tenue. Je l'observai, les bras croisés et la bouche pincée, ne laissant rien paraître de mes sentiments.
- Oui, c'est ce que je pensais, cette couleur vous va réellement bien, déclarai-je après un temps. On prend.
Nous répétâmes l'opération plusieurs fois, toujours avec succès. J'avais - comme à mon habitude - parfaitement déceler les couleurs, matières et formes qui lui iraient à merveille et lui permettraient de ne pas trop ressembler à une baleine. Après tout, elle était enceinte. Je ne pouvais pas non plus faire de miracles. Il nous fallait composer avec son ventre, ses cuisses pleine de vergetures - que dieu merci on ne voyait pas, la robe étant longue - et le plan du métro qui s'était probablement dessiné sur sa poitrine depuis qu'elle portait son bébé. Par chance, cette partie du corps aussi devait rester cachée en public.
Lucile entra une dernière fois dans la cabine, cette fois pour repasser sa tenue de base. Oui. Définitivement ce n'était pas top comme tenue. Heureusement que nous avions trouvé une bonne base pour la sortir de cette faute de goût.
- Vous avez vraiment du talent pour pouvoir trouver des vêtements parfais comme ça, commenta la pirate, rayonnante.
Je ne bronchai pas. C'était une évidence que j'avais du talent pour ce genre de choses. Tournant les talons, je lui indiquai qu'il était temps d'aller payer avant de continuer notre route vers la classe et la renommée sociale. Nous avions encore un peu de chemin.
Je ne tardai pas à choisir une seconde boutique et à l'amener devant le rayon consacré aux femmes enceintes. Je m'arrêtai alors, les bras croisés toujours et l'observai :
- Maintenant c'est à vous de me montrer de quoi vous êtes capable. Choisissez des vêtements qui vous semblent convenables. Je ne dirai rien jusqu'à ce que vous les ayez essayés. Il est temps de voir ce que vous avez retenu de mes conseils.

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Nouveau look pour une nouvelle vie, je suis plus réellement pirate en fait ?

J’étais donc allée dans les cabines d’essayages après avoir pris les vêtements que la rousse tenaient en main. Heureusement que je n’étais pas claustrophobe parce que les cabines d’essayage étaient vraiment très petites. J’essaya toutes les tenues et la jeune femme approuva toutes les tenues avant que je n’aille les payer et finalement, on se rendit dans une nouvelle boutique. Je regardais autour de moi, tout me semblait gigantesque, j’espérais sincèrement que j’allais finir par m’habituer, parce que sinon, j’étais pas sortie de l’auberge.

On se rendit donc dans le rayon des femmes enceintes et la jeune femme m’expliqua le fait que je devais désormais lui montrer ce que j’avais appris.

« D’accord. Alors… » dis-je en m’approchant des vêtements.

Je choisis des tenues sobres, tenant en compte mes formes de femmes enceinte. Un chemisier ample mais très bien coupé, deux jeans pour femme enceinte de couleur foncée et une robe bleu nuit avec de légers reflets qui mettait parfaitement en valeur mon ventre de femme enceinte, tout du moins ça en avait l’air. Elle semblait en plus assez longue pour aller jusqu’à mes genoux, ma poitrine serait également cachée mais avec possession d’un joli décolleté. Je me tourna vers la jeune femme :

« Que pensez-vous de ces choix ? » dis-je à la jeune femme. Je me mordis la lèvre et ne quittais pas la jeune femme des yeux, attendant une réponse de sa part.

Je la laissai faire, bras croisés sur ma poitrine et bouche pincée. Pendant toute l'opération, je ne pipai mot. C'était à elle de me prouver ce qu'elle valait vestimentairement parlant. Moi j'étais au top. Je n'avais ni besoin de conseils, ni besoin d'assistance - sauf si c'était pour porter mes affaires et me rendre la vie plus confortable. Mais c'était en option aussi dans cette boutique.
Lucile la pirate farfouilla sur les portants et sélectionna peu à peu des vêtements qui lui semblaient adéquats non seulement avec son état mais aussi avec son teint et sa couleur de cheveux. Bref, elle tâchait de sélectionner un petit quelque chose qui améliorerait son apparence physique au lieu de la dégrader comme c'était le cas de ce qu'elle portait.
Et puis, toute contente d'avoir trois ou quatre choses dans ses mains, elle se tourna vers moi pour requérir mon avis suprême, mon analyse aigüe, mon accord, ma bénédiction ou que sais-je.
- Que pensez vous de ces choix ? demanda t-elle.
J'arquai un sourcil.
On aurait dit une enfant hésitante alors qu'elle aurait dû être une pirate pleine de confiance en elle. C'était presque pathétique. Lucile la pirate pathétique. Ca ne lui allait même pas au teint, en plus. Je veux dire : certaines femmes sont faites pour jouer la carte de la femme faible toute mignonne sans confiance en elle. Mais Lucile n'avait pas la tête de l'emploi, assez littéralement, en fait. Sans parler de son boulot : depuis quand les pirates doutaient de leurs choix ? Est ce qu'elle hésitait aussi quand elle abordait un navire ou était-ce un effet néfaste de sa grossesse ? C'était vraiment à se demander.
- Eh bien je ne sais pas, déclarai-je d'un ton désinvolte. Il faudrait peut-être songer à les essayer. Ils ont l'air jolis comme ça mais qui nous dit que ce chemisier ne vous boudine pas comme une saucisse ? qui nous dit que cette robe ne vous donne pas des allures de gourgandine ? Je ne sais pas comment les pirates font les courses mais acheter sans essayer, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Allez, en avant !
Elle croyait quoi ? Que le shopping c'était de la magie ? Si c'était ça, elle était bien naïve. Le shopping, c'est une science.

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Nouveau look pour une nouvelle vie, je suis plus réellement pirate en fait ?

La rouquine me faisait confiance pour trouver des vêtements qui pourrait littéralement me changer de look et donc, je m’élança ensuite et une fois un bon nombre de vêtements dans les mains, je lui demanda ce qu’elle en pensait et la jeune femme me fit comprendre qu’il faudrait les essayer en employant certains termes que même moi, je n’aurais jamais osé employer. Je me mordis la lèvre et fit simplement un signe approbatif de la tête à la rousse et je me dirigea vers les cabines.

« Oui c’est vrai… » me contentais-je de répondre.

Je me rendis donc dans les cabines et essaya donc les tenues avant de me rendre compte que tout était très bien -et toc, Lucile se trompe pas-, j’eu donc tout essayé et une fois mes vêtements remis, je me dirigea donc vers la rouquine et lui souris.

« J’ai fait de bon choix non ? En tout cas, ils me plaisent bien et je pense que c’est ça l’essentiel non ? »

J’attendis une réaction de la part de la jeune femme et me dirigea vers la caisse pour payer les vêtements avant de me tourner vers la jeune femme :

« Est-ce-que pour un relooking, on doit toucher aux cheveux ? »

Ça pourrait peut être pas mal vu que j’avais porté un foulard pendant dieu seul sait combien de temps et que je commençais à peine à accepter de laisser mes cheveux détachés, donc y’aurait surement du boulot…

Je souris, satisfaite. J'avais été dure mais j'avais eu raison d'être dure avec elle. Elle était ma cliente et mon devoir était de m'assurer que nos chemins se sépareraient quand elle serait au top de son potentiel. Mais pour l'être, elle devait apprendre. Et se tromper. Et recommencer. N'est pas classe qui veut. Tout s'apprend, surtout la survie dans la société. J'avais passé des années à montrer à Riley comment faire et j'aurais préféré continuer de le lui apprendre. Faire d'elle la chanteuse de pop ou l'actrice de romcom dont nous avions rêvé. L'habiller comme Kate Middleton. Epouser Leonardo DiCaprio. Ce n'était plus possible et je faisais avec, tant bien que mal. J'avais l'irrépressible besoin de m'occuper, d'être utile aux autres, d'utiliser mes antidotes contre tous les poisons sociaux et avais don décidé d'enseigner aux autres. A cette autre. A cette pirate qui pourrait réellement être quelqu'un d'à la fois classe et assuré pour peu qu'on lui montre - à la dure - la voie. Le tout était de la pousser dans la bonne direction - celle des cabines d'essayage, en l'occurrence.
Comprenez bien que je ne supporte pas l'échec. Si je l'avais laissée ressortir avec des vêtements mal coupés pour sa morphologie ou, pire, simplement hideux, sa disgrâce sociale aurait été de ma faute. Ca aurait été tout aussi humiliant que de laisser Riley aller à l'école sans pantalon.
Une fois de plus, je l'avais laissée essayer sans parler. Me contenter d'opiner et de lui faire signe qu'elle pouvait passer à autre chose. Le but de l'exercice était de voir ce qu'elle valait stylistiquement parlant. L'aider aurait biaisé l'épreuve.
- J’ai fait de bon choix, non ? demanda t-elle finalement. En tout cas, ils me plaisent bien et je pense que c’est ça l’essentiel, non ?
La bouche pincée, je l'avais écoutée sans traduire une seule émotion sur mon visage. Que voulez vous ? J'aime les paradoxes. Et puis, les émotions, c'était le boulot de Tristesse, pas le mien. J'avais pleuré une seule et une seule fois dans ma vie et c'était bien assez. Quant à rire comme une guenon, c'était le propre de Joie qui ne savait pas toujours se maitriser socialement parlant - contrairement à moi.
- Vous apprenez vite, commentai-je simplement. C'est bien. Et vous n'avez pas pleuré parce que je vous bouscule un peu. C'est encore mieux. Je peux avoir de l'estime pour vous. Même si vous avez partiellement tort : un sac poubelle pourrait très bien vous paraître une bonne idée pour en faire une robe alors que ça n'en serait pas une du tout. De même que porter du jaune poussin. Ne mettez jamais du jaune poussin, ce serait une véritable tragédie avec votre teint et vos cheveux. Et rappelez vous que le confort ne fait pas tout. Il faut avant tout faire preuve de bon goût et de réalisme vis-à-vis de sa personne. Si vous devez ne retenir qu'une seule de mes paroles - que je ne vous conseille pas - ce sera celle là.
Elle parut d'accord même si elle ne prenait pas de notes dans un calepin. Pourtant, les gens devraient faire ça. Surtout concernant le jaune poussin.
- Est-ce-que pour un relooking, on doit toucher aux cheveux ? demanda t-elle une fois ses achats payés.
Je souris - pour ce qui devait être la première fois depuis notre rencontre car je souris rarement. Ca creuse les rides, je ne suis pas folle non plus ! J'ai bien conscience que mon corps dans sa version humaine a plus de 30 ans ! Et 30 ans, tout le monde le sait, c'est le début de la fin.
- On peut, oui. Ca vous plairait ? Parce qu'à moi ça me plairait. On peut faire beaucoup mieux avec vos jolis cheveux, déclarai-je un peu fascinée - mais pas trop parce que j'ai sensiblement la même - par sa tignasse.

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Nouveau look pour une nouvelle vie, je suis plus réellement pirate en fait ?

J’écoutais avec attention ce que me disait la rouquine, un simple sourire naquis sur mes lèvres mais au fond elle n’avait pas tort, un sac poubelle en robe ? ça ferait un peu tâche et sincèrement, je me verrais mal porter un sac poubelle en tant que robe…Oh et puis le jaune poussin, je trouve ça super moche donc je risquais pas de pouvoir porter ça.

« Très bien mais sachez que de toutes les manières, jamais je ne mettrais du jaune poussin parce que d’abord je suis loin d’être un poussin et que je trouve cette couleur tout simplement affreuse. M’enfin, après, chacun ses goûts. » répondis-je à la jeune femme.

Je retenais ce qu’elle me disait, c’était un de mes trucs ça, je me souvenais des trucs importants et j’oubliais le reste, oui, c’était plutôt pas mal dès fois. Je respira longuement et demanda à la jeune femme si pour un relooking on pouvait toucher aux cheveux et apparemment la jeune femme semblait fascinée, ce qui fit naître un nouveau sourire sur mes lèvres :

« Oui ça me plairait beaucoup de faire quelque chose de mes cheveux. A dire vrai, j’ai jusqu’à aujourd’hui portait des foulards pour tenir mes cheveux en arrière et ça fait peu de temps que j’accepte de les garder détachés… En tout cas, je vous fais confiance… » répondis-je à la jeune femme, attendant une quelconque réaction de sa part.

Tant mieux. Je souris, satisfaite. Lucile était donc une femme de goût. J'avais bon espoir de faire d'elle non seulement une femme de caractère mais aussi une femme distinguée. Elle n'allait donc pas se faire de mal socialement en portant du jaune et épargnerait, par la même occasion, mes iris sensibles. C'était un très bon accord et je me surpris à lui lancer un regard complice.
Puis nous parlâmes de ses cheveux. Enfin plutôt de la masse de poils roux chatoyants qui poussaient sur sa tête et dont elle ne savait apparemment pas trop quoi faire. La coupe avait besoin d'un sacré rafraichissement pour que la tête de Lucile soit au top. Il fallait couper ces pointes abimées au plus vite, c'était douloureux à voir. En revanche, elle n'avait pas besoin de couleur. Son roux naturel - je doutai que les pirates connaissent les colorations L'Oréal et c'était tant mieux - était parfait. Il ne demandait qu'à passer entre les mains expertes d'un as du ciseau.
Depuis qu'elle avait accepté d'aller chez le coiffeur - si elle n'avait pas voulu au premier coup je lui aurais de toute façon fait les gros yeux pour qu'elle accepte - je réfléchissais déjà - esprit d'initiative, quand tu nous tiens ! je suis bien la seule de la bande d'émotions à l'avoir, celui là - à ce que nous allions pouvoir faire, l'écoutant d'une oreille distraite. Je notai cependant un détail qui m'interpellait - et pas de la bonne façon, si vous voyez ce que je veux dire.
Je tournai alors un regard sceptique vers Lucile.
- Des foulards ? relevai-je. C'est... J'imagine que c'est pratique de ne pas avoir les cheveux dans les yeux quand on pille des navires. Parce que je suppose que c'est ce que font les pirates, non ? En tout cas, évitez les foulards ici. Les bandanas étaient à la mode en 2005 mais depuis c'est ringard. Chez vous, pour passer l'aspirateur, pourquoi pas. Mais vous avez de trop beaux cheveux pour les cacher de la sorte. Venez. On a un coiffeur à trouver !
Je me mis en route d'un pas assuré, suivie de près par Lucile, ses premiers achats et ses cheveux en souffrance. Par chance, il y avait un coiffeur dans le centre commercial. Nous entrâmes et je fis signe à Lucile de me laisser faire.
Avisant un coiffeur oisif, je lui expliquai notre affaire :
- Aiguisez vos ciseaux, j'ai du travail pour vous ! commençai-je sans demander s'il fallait prendre rendez-vous.
Il ne faisait rien, cela impliquait nécessairement qu'il y avait de la place pour notre relooking. Pure logique. Accessoirement, il devait bien voir que les cheveux de Lucile avaient besoin de soin et d'attention. C'eut été un crime contre l'humanité de la laisser ainsi.
- Madame a besoin d'une coupe, expliquai-je. Je me présente, Deborah Gust, coach en vie sociale et classe absolue et voici Lucile McBernik ma cliente.
Je m'approchai alors de Lucile pour me placer derrière elle et expliquer en détails ce dont nous avions besoin :
- Je ne vous apprends rien, ses cheveux sont abimés par le soleil, n'ont pas été coupés depuis dieu sait quand et on entend presque les pointes supplier qu'on les achève. Pas touche à la couleur par contre, sinon je mords. Ca on garde. Ca c'est beau, ça c'est roux, ça c'est parfait. Pour le reste, on raccourcit les pointes et on donne du volume - mais pas trop, les coupes afro sont passées de mode depuis 1987. Pas de frange non plus, ça la rendrait bouffie. Vous pensez pouvoir le faire où je vous montre ?
Le coiffeur acquiesça et se tourna vers Lucile.
- Si vous voulez bien prendre place pour le shampoing...

Pendant que les pointes étaient achevées - un peu de pitié quand même pour ces bouts de cheveux qui avaient tant souffert - et la coupe rafraichie, je m'étais installée dans un fauteuil et feuilletait nonchalamment le dernier numéro de Vogue. Lucile me fut rendue une bonne demie heure plus tard.
- Ah ! m'exclamai-je. On se sent mieux comme ça, non ? J'ai vraiment visé juste pour la coupe... Alors, il vous faut quoi maintenant ? Vous assurez côté chaussures ou on s'occupe de ça aussi ?

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Nouveau look pour une nouvelle vie, je suis plus réellement pirate en fait ?

Bon apparemment, pour la rousse, les foulards, c’était complètement dépassé. Au fond, elle avait peut être raison. A dire vrai, depuis mon arrivée à Storybrooke, je commençais à relâcher mes cheveux mais je dois dire qu’ils ne ressemblaient pas à grand-chose. Un léger sourire naquis sur mes lèvres avant que je ne relève vers la jeune femme :

« Très bien. Je ne porterais plus de foulards dans ce cas. » répondis-je simplement.

Je suivis la jeune femme jusqu’au coiffeur avant que la rouquine ne me présente à ce dernier, bon apparemment, elle aimait ma couleur de cheveux, c’était déjà quelque chose de positif. Un nouveau sourire caché naquis sur mes lèvres, je m’installa après la demande du coiffeur et me laissa faire. Oh que ça faisait du bien de se faire chouchouter, c’était tellement plaisant. Une demi heure plus tard, ma coupe était faite, mes pointes coupées, ma coupe avait été totalement raffraichie et j’aimais beaucoup, oui j’adorais.

Instinctivement, je toucha mes cheveux. Cela faisait tout de même drôle mais j’étais plutôt contente, j’aimais beaucoup cette nouvelle coupe. Je posa mon regard sur le rousse et fis un sourire à la jeune femme :

« Oui, j’aime beaucoup et je me sens vraiment bien. »

La jeune femme me demanda si je m’y retrouverais niveau chaussures ou si j’avais besoin d’aide et je me mordis la lèvre avant que la jeune femme ne comprenne qu’il y avait tout de même des soucis de ce côté-là aussi. Je me gratta la tête, ennuyée avant de respirer longuement :

« Bah…Appart les bottes, j’ai pas grand-chose d’autre. » répondis-je à la rousse.

Evidemment qu'elle aimait beaucoup. Lucile n'avait peut-être pas la classe d'une reine mais il fallait reconnaître qu'elle coopérait. Pour un peu, j'aurais eu l'impression qu'elle m'obéissait au doigt et à l'œil et je devais bien avouer que c'était jouissif. Un sourire satisfait s'était fiché sur ma bouche et ne s'en décollait plus. Lucile n'avait pas peur d'aller vers les nouvelles choses et ne portait pas d'affreux jupons dépassés depuis cent ans.
Juste des bottes un peu vieilles que j'avais commencé à examiner alors que nous étions toujours dans le salon de beauté. Moui. C'était pas mal pour l'hiver, quand on veut marcher dans la neige sans abimer es Jimmy Choo.
- Il vous faut autre chose, décrétai-je d'un ton sans appel après cette petite réflexion mentale.
Nous reprîmes alors notre route vers la Classe - avec un grand C - en direction d'un magasin de chaussures. Problème : elle était enceinte. Décidément, toutes les habitantes de la ville avaient décidé de me mettre des bâtons dans les roues sur le chemin de l'acceptable. Je secouai la tête sans m'avouer vaincue.
Les magasins de chaussures ont cela de bien qu'il est possible - recommandé, en fait - de s'y asseoir pendant les essayages. Vu la taille de son ventre, ce ne serait pas de trop pour Lucile. Elle devait avoir le dos en compote et je n'osais même pas imaginer les cuisses couvertes de vergetures serpentant comme autant de petites couleuvres. Beurk. Quelle idée d'esquinter un aussi joli corps pour mettre au monde une créature qui n'arriverait pas à la cheville de Riley.
- Vous devriez vous asseoir pendant que je cherche des chaussures, conseillai-je en indiquant l'un des canapés.
J'avais gardé le ton le plus neutre possible pour que Lucile n'ait pas trop l'impression que je me soucie de son confort. Je n'étais pas payée pour ça. Mieux : je n'étais pas programmée pour ça. Il faut souffrir pour être belle et d'autant plus si on veut être classe aussi. Je n'étais pas une personne charitable. Hors de question. Si cela va bien au teint de Kate Middleton, il est clair que cela ne va pas du tout au mien.
Chassant cette pensée de mon esprit, je commençai donc à fureter dans la boutique à la recherche. Elle faisait du 37, c'était évident. Avec sa taille, on fait rarement du 41, à moins de s'appeler Berthe aux Grands Pieds. Malheureusement, elle était enceinte, ce qui signifiait que ses pieds gonflaient. Le 38 était donc plus approprié.
Je revins avec trois boites à la bonne taille et m'agenouillais devant elle, les boîtes posées autour de moi.
- J'espère que vous avez les pieds propres, déclarai-je d'un air suspicieux en ouvrant la première boîte.
Je n'allais quand même pas lui demander de faire des acrobaties. Avec un bidon pareil, c'était déjà miraculeux qu'elle puisse faire dix pas sans suer comme un bœuf. Mais si par sa faute j'attrapais une verrue, elle aurait de mes nouvelles et la facture du dermatologue en prime !
- Du 38. Oui, je sais, vous faites du 37 en temps normal. Mais vous êtes en cloques. Donc enflée de partout, désolée si je vous l'apprends, ajoutai-je en battant des cils. Vous serez pour le moment plus à l'aise dans un 38. Et pas de talons aiguilles. J'ai pris des modèles relativement plats, confortables et appropriés à la saison ce que ne sont pas vos bottes. Ceci dit, l'hiver arrivera vite. Gardez-les, elles m'ont l'air parfaites pour marcher dans la neige ou aborder des bateaux. Enfin, si vous faites encore ça maintenant que vous êtes là...
J'enfilai la première paire à ses pieds.
- Marchez, ordonnai-je ensuite. Essayez de flotter autant que possible avec ce ventre. Vous n'avez ni les jambes ni les chaussures pour marcher comme un éléphant. Dos droit, menton relevé, regard assuré. Je vous regarde.