« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 J'aurais voulu que tout soit différent (Bangelika)

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Angelika B. Beresford
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Angelika B. Beresford

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"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
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"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"


| Conte : Bernard & Bianca
| Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca

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J'aurais voulu que tout soit différent (Bangelika) - Page 2 _



________________________________________ 2018-06-27, 21:10


What if tonight was all that we have left
On ne se quitte pas en claquant la porte !

Allongée dans la pénombre de la pièce insalubre, je tenais tout contre moi cette petite chose ensanglantée et immobile qui n’était animée d’aucun souffle de vie. Reposant au creux d’un modeste morceau de chiffon, elle n’avait pas quitté mes bras depuis des heures. Déjà je pouvais sentir la chaleur quitter son corps tandis qu’avec regret, je la regardais les yeux imbibés de larmes cet enfant sur lequel j’avais nourris tant de promesses et d’espoir. D’une main tremblante, mon amie qui se tenait à quelques pas de moi avait saisis d’une main tremblante le poignard qui reposait sur mes genoux. Le silence de cette petite maisonnette était plus pesant que jamais. Aucun des deux témoins n’osaient prononcer un mot. Ils semblaient alors craindre que le moindre bruit, la moindre animation pourrait réveiller mon esprit déjà fragilisé et brisé.

- Il ne respire plus ! Pourquoi est-ce qu’il ne respire plus ?

C’était les seuls mots que j’avais cru bon de prononcer en cet instant. Comme si les évènements précédents n’avaient jamais eu lieu.

- Son corps est complètement gelé ! Il faut trouver un moyen de le réchauffer !

C’est alors qu’enfin mon amie qui avait placé le poignard hors de ma portée, fit un pas vers moi. Elle avait peur ! Je pouvais sentir sa frayeur et ses doutes dans le ton peu assuré de sa voix. Mais pourquoi était-elle comme ça exactement ? De qui pouvait-elle donc bien se méfier ?

- Bianca peut… peut-être devrais-tu nous le laisser maintenant !

Un éclair de fureur passa à travers mon regard au moment où il croisa le sien. Je ne voulais pas qu’on me prenne mon bébé. Je voulais le garder jalousement pour moi. Après tout, j’étais sa mère ! Je savais ce qu’il y avait de mieux pour mon propre enfant ! Eux ne le sauraient jamais… ils ne pouvaient pas le savoir ! D’un air plus engageant, elle tentait alors de me faire saisir toute l’horreur de la situation.

- Il faut que tu comprennes. Tu… tu ne peux plus rien pour lui !

- Non c’est pas vrai ! Il faut que vous vous occupiez de lui, il faut que..

C’est alors qu’une voix masculine s’éleva. Une voix que je connaissais depuis longtemps et qui avait toujours su m’apporter le réconfort et les conseils dont j’avais besoin pour avancer dans ma vie de tous les jours. Une voix remplie de sagesse à laquelle je savais que je pouvais me fier en tout temps.

- Bianca, tu ne comprends donc pas ! Ton petit Anthony est mort !

Portant alors un regard neuf sur les évènements, je laissais de grosses larmes couler sur mes joues tandis que j’observais avec attention mon bébé dormir d’un sommeil éternel rejoignant tranquillement ces anges qui n’avaient pas su veiller sur son berceau !

-------------------------------------------

Le même silence régnait à présent dans ma chambre de Baker Street ! Rejoignant mon barbier qui quelques instants auparavant avait pris place dans mon lit, je m’étais allongée à mon tour silencieusement. La tête tournée vers son côté, je ne faisais aucun mouvement brusque. Comme deux animaux cherchant tour à tour à se provoquer et à s’apprivoiser, je demeurais immobile et tentais de mêler ma respiration à la sienne. Appréciant à sa juste valeur cette position qui nous permettait enfin de parler d’égal à égal, je me contentais de plonger mon regard dans le sien. C’était là, le seul véritable élément qui nous reliait l’un à l’autre. Un léger sourire triste passait alors sur mes lèvres.

La couleur de ses yeux ! C’était la première chose qui m’avait fait craquer chez Benjamin. Ses deux jolies émeraudes à l’éclat sans pareil dans lesquels se reflétait une douceur et candeur touchante et qui, en l’espace de quelques instants pouvaient s’animer d’une intelligence et d’une malice à nulle autre pareille ! Durant tous les mois où notre petit Anthony avait sommeillé et grandit au creux de mon ventre, c’était tout ce que j’avais espéré ! Qu’il ait hérité des yeux de son Papa ! Malheureusement, ceux d’Anthony resterait à jamais clos et jamais je ne découvrirais si mon rêve avait été exaucé ou non !

L’initiative de Balthazar, qui se prétendait prêt à écouter le moindre secret que j’avais à lui confier était une entreprise qui me touchait énormément. Jamais encore on avait réellement pris le temps d’écouter ce que la petite souris avait à dire. Tous les cris et les douleurs qu’elles renfermaient en elle étaient enfin invité à sortir et par nul autre que l’ancien prisonnier pour lequel elle nourrissait une éternelle affection ! Pourtant, j’imaginais très bien à quel point ce geste devait lui coûter ! Il avait dû tant souffrir par la faute de mon égoïsme et de ma négligence. Jetant un œil l’espace d’un instant à la poche dans laquelle il avait rangé son rasoir, je laissais une petite moue sarcastique et craintive éclairer mon visage.

- Tu prétends que tu sais écouter, soit ! Mais est-ce que tu aurais appris à pardonner depuis le temps ?

Car au fond, même si je désirais de toutes mes forces, je ne pouvais pas ignorer qui était l’homme allongé à mes côtés. Balthazar n’était pas uniquement Benjamin, l’être innocent dont j’avais pris soin avec la plus tendre des ferveurs. Il était également Sweeney Todd, ce monstre qui n’aurait pas hésiter à m’égorger si jamais je venais à lui mentir. D’ailleurs ne venait-il pas lui-même suggérer précédemment ? Aurait-il prêt à me torturer si jamais mes dires venaient à lui déplaire ? Pourtant, comment aurait-il pu en être autrement ? Si j’avais gardé mes secrets jusqu’ici c’est qu’il y avait bien une raison !

« Je… j’ai peur », admettais-je le plus sincèrement du monde, « J’ai peur de ce que tu pourrais penser de moi si jamais tu apprenais la vérité ! Parce que tu as raison. Je… je ne suis pas l’être fragile et innocent que tout le monde croit que je suis. Mais je n’ai… je n’ai pas envie que tu viennes à me regarder avec une haine véritablement justifiée. »

Je me retournais alors sur le dos tout en soupirant. Détachés des orbes claires de Balthazar, mon attention se portait alors vers les poutres boisées du plafond.

« Tu as tort de croire que je peux régler tous les problèmes ! Ce n'est pas le cas. Je... j'ai commis une erreur que je n'ai jamais pu réparer ! Cette douleur me ronge jour après jour et il n’y a rien que je puisse faire pour l’amoindrir un tant soit peu ! »

Me retournant sur le côté, je me concentrais à nouveau sur lui et vers ses paroles que je me devais de prononcer.

« Tu penses sûrement que j’ignore la souffrance que tu as ressentis depuis la mort de Lucy mais tu te trompes ! Je sais ce que c’est de survivre à la mort d’un être cher dont la vie nous a été cruellement arrachée. »

Me relevant alors doucement de ma place, je m’assis et saisis le cadre photo de Katelyn qui reposait fièrement sur ma table de nuit. Mes mains tremblaient alors, tant je craignais à prononcer les mots qui risquaient de m’exposer à la lame acérée du barbier.

« Je ne suis… je ne suis pas une mère aussi exemplaire que tu le crois, en réalité je suis même loin de l’être ! »

Sentant ma gorge se serrer à mesure que j’avançais dans mon discours, je ne pus empêcher un sanglot d’étouffer ma voix.

« Il faut que tu le saches ! Je ne voulais pas te le dire à l’époque parce que je… je craignais que cette nouvelle ne vienne chambouler votre vie de famille parfaite ! Je ne voulais pas être un fardeau pour toi ou prendre le risque de faire de l’ombre à Lucy. »

Je me tournais alors dans sa direction, les yeux remplis de larmes. Je tentais de lutter contre ma voix cassée pour lui faire entendre cet aveu.

« J’étais enceinte au moment où je t’ai quitté ! Et je… »

Cette fois-ci, je ne pus m’empêcher d’éclater en sanglots ! Incapable de reprendre mon souffle une minute, je n’arrivais plus à dissimuler mes pleurs tant ils étaient abondants. Ma grossesse était déjà une nouvelle terrible à lui lancer à la figure mais elle n’était rien en comparaison de ce qui allait suivre.

« Si tu savais à quel point j'avais envie de ce bébé ! J'étais tellement fière à l'idée de porter ton enfant. Je ne suis pas parvenue à le sauver ! Il... il est mort et c'était de ma faute ! J'avais tellement honte de moi... je ne pouvais plus me regarder en face alors comment j'aurais pu faire pour affronter ton regard ? C'était trop dur !»
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Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-07-07, 11:39


Tell me how's the way to be?
To evoke some empathy.


Il écoutait la petite souris pleurer. C'était une étrange mélodie aux notes accablantes. Il n'aimait pas la tristesse chez les autres. Il ne s'en délectait pas. La plupart du temps, cela le laissait indifférent. Il portait en lui tant de chagrin que celui des autres n'avait aucune chance de l'émouvoir. Il trouvait gênant les débordements de détresse chez autrui. Lorsque quelqu'un se montrait faible et peiné en sa présence, il s'éloignait. C'était une perte de temps de consoler, réconforter. A quoi bon ? Il ne s'intéressait à personne, en fin de compte, car personne n'était suffisamment intéressant. L'humanité était et resterait décevante.

Cependant... l'écho des sanglots d'Angelika éveillait quelque chose en lui. Cela le touchait. Pourquoi en être étonné ? Il avait lui-même ouvert la porte, en souhaitant la connaître davantage. Elle venait de révéler une douleur qui serait désormais la sienne. Pourtant, il se sentait hors de portée de la souffrance qui dévorait la jeune femme. Pour lui, ce n'était et ça ne resterait qu'une histoire. Il ne l'avait pas vécue comme elle. Il n'apprenait la vérité que maintenant. La peine pour lui était donc atténuée, comme adoucie par un voile.

Pardonner... Ce mot était banni de son vocabulaire. Ne jamais oublier, ne jamais pardonner... Cela avait été son leitmotiv tout au long de sa vengeance. Il avait continué à se remémorer cet adage après la mort de Lucy, lorsque la malédiction s'était levée et lui avait rappelée l'erreur qu'il avait commise. Ne jamais oublier, ne jamais se pardonner...

Il lui semblait qu'Angelika n'était plus qu'une boule de chagrin. L'aveu qu'elle venait de faire la submergea. Les sanglots redoublèrent, bien qu'elle trouvât le courage de prononcer encore quelques paroles. Puis, elle se tut, les bras serrés autour d'elle, pleurant silencieusement dans la chambre qui était devenue aussi calme qu'un cimetière.

Balthazar resta un long moment immobile sur le matelas, observant sa main pâle posée près de l'oreiller, écoutant à la fois les pulsations de son coeur à demi-mort et les sanglots étouffés de la jeune femme.

Cette révélation était une nouvelle preuve tangible de son adultère. Elle donnait une dimension d'autant plus horrifique à sa culpabilité. Décidément, il n'aurait rien épargné à Lucy.

Pardonner... Ce mot était vide de sens.

Il ferma les yeux, inspirant profondément. Sa tête donnait l'impression de peser une tonne contre l'oreiller. Il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui. Il avait incité la petite souris à parler. Sans connaître la teneur de ses pensées, il se doutait que la suite s'avèrerait difficile. Il savait voir la mort tapie chez les gens. Il avait perçu une blessure mais n'aurait pu deviner qu'il s'agissait d'un enfant mort. Leur enfant.

Un frisson parcourut son échine. Lentement, il se redressa et plongea instinctivement la main dans sa poche. Le contact du métal contre sa peau le rassura. Il en avait besoin. Il s'approcha d'Angelika, glissant vers elle sur le lit. Il fixa quelques instants ses boucles emmêlées qui semblaient blanches dans la pâle réflexion de la lune. Après quelques secondes à l'observer, il s'anima brusquement. Sa main libre se glissa sous son bras pour se poser contre son ventre. Ce n'était pas une étreinte, ou peut-être que si. Pourquoi fallait-il donner un sens à toute chose ? Enfant. Mort. Pardonner. Oublier. De simples échos. Rien de réel.

"Tu aurais dû me le dire." laissa-t-il échapper durement.

Sa paume caressa le vêtement de la jeune femme, toujours posée sur le ventre. Il cherchait un écho. Un vestige. Une preuve. Il secoua la tête. C'était idiot. Il ne subsistait plus rien.

"Nous ne sommes pas si différents tous les deux..."

Sa voix était à peine plus forte qu'un murmure rauque. Il ne ressentait pas de chagrin, mais une lourdeur pénible dans l'âme. Un poids supplémentaire.

"Nous avons chacun tué un innocent."

Il s'écarta d'elle brusquement et se leva du lit. Il planta un regard acéré dans le sien. Ses pupilles brillaient d'un éclat étrange dans la pénombre.

"Sauf que toi... tu l'as fait sciemment."

C'est pour ça que tu m'as abandonné ? Parce que tu avais honte de ce que tu avais fait ?

Ces paroles pleines d'amertume et d'incompréhension restèrent bloquées au fond de sa gorge.

"Tu aurais dû me le dire." répéta-t-il simplement à demi-mot.

Il passa les mains contre son visage, avant de commencer à faire les cent pas. De temps à autre, l'on pouvait discerner une lame argentée entre les doigts de sa main droite. Son rasoir était le seul sur qui il pouvait compter.

A mesure que les secondes s'égrenaient, il prenait l'ampleur de la nouvelle. La révélation d'Angelika enflait, semblait prendre tout l'espace dans la chambre, ôtant l'air. C'était bien plus qu'il ne pouvait le supporter alors que son fragile équilibre venait de s'écrouler une fois de plus autour de lui.

"Si... si tu avais réussi à me faire évader, tu l'aurais gardé ?"

Etait-ce la tentative d'évasion manquée qui l'avait poussée à se séparer de leur enfant ? Quelle raison l'avait contrainte à commettre un tel acte ? Il cherchait à comprendre. Il acceptait cette réalité, même s'il la trouvait ignoble. Après tout, quel avenir aurait eu une fille-mère dans un monde régi par des règles strictes, et quel avenir pour un bâtard ? Peut-être avait-elle pris la bonne décision. Et lui, qu'aurait-il fait ? Il n'aurait pu se détourner de Lucy et Johanna. Il n'aurait pas non plus fait comme si l'enfant n'existait pas. Il n'aurait pas pu se comporter aussi vilement.

Il s'imagina s'occuper de cet enfant à distance, sans jamais le voir, mais en lui envoyant suffisamment d'argent pour qu'il ne manque de rien. Cela aurait été une bonne alternative. Aurait-il fait davantage ? Probablement. Malgré lui, une vie parallèle à son existence de malheur se dessina dans les méandres de son cerveau. Une autre famille. Une seconde chance ?

Balthazar ferma brièvement les yeux, chassant ces idées absurdes de son esprit. A quoi bon y penser ? Tout ceci avait fini avant même de commencer. Il stoppa ses cent pas brusquement, mais sans se tourner pour autant vers la jeune femme.

"J'aurais dû me rendre compte que c'était réel."
articula-t-il, la tête penchée.

Ses doigts caressaient lentement le métal tiède du rasoir.

"A l'époque, j'aurais dû... te repousser."

Il soupira, passant sa main libre contre sa gorge douloureuse.

"C'est moi qui devrais te demander pardon." dit-il à voix basse.

Il ne s'était jamais remis en question à ce sujet, estimant que son incarcération injustifiée et son isolement justifiaient sa folie douce. Il avait associé les visites de la petite souris à un délire dans lequel il plongeait avec bonheur à chaque fois, et d'autant plus lorsqu'elle avait pris forme humaine... Elle avait été sa seule confidente et alliée durant de nombreux mois. Jamais il n'aurait pensé que ses actes prêteraient à conséquence. Pourtant, il aurait dû s'en douter, mais il était si naïf en ce temps-là... Sweeney Todd n'avait pas encore durci sa perception des choses.

"Pardon..." répéta-t-il du bout des lèvres, plein de désillusion, toujours dos à la jeune femme.

Ce mot avait un sens nouveau, désormais. Venait-il seulement de le répéter, ou était-ce une façon de s'excuser auprès d'Angelika pour avoir créé une blessure irréparable en elle ?

Il ne supportait plus de se trouver dans cette chambre, dans cet appartement. Il aurait aimé fuir loin de lui-même si cela lui était permis.

Lentement, il s'anima et se dirigea vers la porte...
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________________________________________ 2018-07-12, 18:23


What if tonight was all that we have left
On ne se quitte pas en claquant la porte !

Assise en boule sur mon lit, le visage dissimulé derrière mes bras, je fuyais autant que possible le regard du barbier. Ce moment fatidique je l’avais crain dès l’instant où j’avais pris conscience de la mort d’Anthony. Je craignais plus que tout sa réaction et voilà qu’il me plaçait au pied du mur. Dans un dernier sursaut de courage, j’étais partie à l’assaut de mes peurs les plus profondes pour lui avouer toute la vérité. Sincèrement et sans demi-mesure. Comme il me l’avait demandé dès l’instant où il m’avait rejoint dans ma chambre !

Intérieurement, j’avais senti mes joues rougir d’une honte indescriptible. A présent, c’était mon estomac qui me jouait des tours. J’avais peur… terriblement peur ! Comment allait-il répondre à mon épouvantable aveu ? Allait-il m’offrir une de ses plus belles tirades satiriques ou au contraire rire à gorge déployée des malheurs de la pauvre petite souris ? Mais je ne reçus rien en retour ! Un silence régnait dans l’atmosphère lourde de la pièce. Intérieurement, j’avais envie de hurler, de briser son mutisme pour me parler. Mais j’en étais incapable, craignant bien trop cette bête à l’affût de la pauvre proie facile que j’étais en cet instant.

Bientôt, je le sentis se relever du lit. Glissant lentement sur ce dernier, j’avais senti des frissons parcourir mon échine à chaque nouveau geste qu’il faisait dans ma direction. Je savais qu’il était encore en possession de son précieux rasoir ! Cette maudite lame que je voyais déjà planter dans ma gorge pour me faire expier de mes fautes. L’heure du jugement allait-elle enfin sonner pour la petite souris ? Mes pleurs avaient cessé depuis quelques secondes. En réalité, l’ensemble des activités de mon corps semblaient s’être mises en arrêt. Fermant les yeux, je retenais ma respiration tant je craignais les assauts du barbier. Un bref sursaut me réanima alors que mon ancien amant posa brusquement sa main sur mon ventre.

Son rapprochement était pourtant bien plus doux que ce que à quoi je m’étais attendue. Seules ses paroles semblaient renfermer ces brèves bribes de rancune qu’il avait envers moi. Me concentrant sur sa main parcourant cette partie si précieuse de mon être qui durant des mois avait été le foyer de notre enfant disparu, je plaçais instinctivement ma main sur la sienne.

Avec douceur je la ramenais sur ma cicatrice, espérant pouvoir donner quelque résultat à son inspection méticuleuse. Mais était-ce vraiment le but de ma manœuvre ? N’espérais-je simplement pas me projeter dans un rêve où mon très cher Benjamin aurait pu profiter de ce bonheur infini de sentir cette vie grandir à l’intérieur de moi ! Est-ce que cet espoir si infime qu’il était aurait pu lui permettre de maintenir la tête hors de l’eau à un moment où sa vie partait totalement à la dérive ?

Chassant cette idée de ma tête, je me concentrais sur son discours des plus douloureux. Il prétendait que j’aurais dû lui faire part de la vérité ! Il osait même affirmer que nous n’étions pas si différents l’un de l’autre. Comment osait-il ainsi profaner le souvenir que je conservais encore bien vivant de mon Benjamin… de mon bel ange déchu dont la pureté d’âme n’avait d’égale que celle de son cœur ? Comment aurait-il pu me comprendre ? Comment aurait-il pu accepter que la main douce et chaleureuse que j’avais tendue vers lui soit tachées du sang d’un enfant… de notre enfant ? Non, il n’aurait pas pu me le pardonner ! Seul l’homme qu’il était aujourd’hui en était capable ! Il en était d’ailleurs parfaitement conscient et se l’avouait dans un murmure, tout du moins en cet instant.

Soudainement, il se releva de mon lit me privant du seul contact physique qui me réconfortait un tant soit peu. Me tenant à présent accroupie sur mon lit, mon regard ne le quittait pas d’une semelle alors qu’il plantait des yeux accusateurs dans les miens ! Son attaque me fit alors immédiatement lever la voix. Je ne pouvais le laisser m’accuser aussi impunément.

« Tu te trompes ! Certes je l’ai fait en toute connaissance de cause ! Sauf que moi, je l’ai fait avec un couteau sous la gorge ! Crois-moi ce n'était pas de gaité de coeur ! Je l’ai fait parce que je n’avais pas le choix ! »

Crachant ces mots avec l’énergie du désespoir, je me calmais quelques secondes plus tard lorsque le barbier commença à faire les cent pas dans la chambre. Lorsqu’une seconde fois, il en vint à me reprocher mon silence, je repris d’une voix bien plus posée

« Je ne pouvais pas… Je ne voulais pas devenir un problème supplémentaire dans ta vie ! Te parler de notre fils n’aurait fait qu’agrandir ta peine de te trouver si loin de ta vraie famille »

J’étais tellement persuadée que jamais tu ne pourrais t’attacher à cet enfant !

Ces quelques mots demeurèrent bloqués au fond de ma gorge. Était-ce réellement la vérité ? Plus les secondes passaient, plus cette nouvelle sembler le ronger profondément de l’intérieur ! Quelle ironie ! Depuis mon avortement, je n’avais eu de cesse de me répéter que j’avais pris la bonne décision ! Après tout, que serait devenu notre petit Anthony, perdu avec sa mère solitaire dans le tourbillon de la vie. Benjamin n’aurait jamais pu l’aimer… il n’aurait jamais ressenti les mêmes sentiments que ceux qu’il nourrissait pour Johanna, n’est-ce pas ? Je n’étais que sa maîtresse, qu’une ombre passant et disparaissant de sa vie, n’étant présente à ses côtés que pour le réconforter dans les moments où son épouse légitime lui manquait ! Je n’étais rien pour lui et je ne représentais rien à ses yeux. Pourquoi en aurait-il été autrement pour Anthony ?

"Si... si tu avais réussi à me faire évader, tu l'aurais gardé ?"

Cette question provoqua un frisson d’effroi dans ton mon corps. Ecarquillant les yeux, je demeurais quelques instants hébétée, incapable de prononcer le moindre mot. Croyait-il réellement qu’il était à l’origine de ma décision ? Mais c’était épouvantable ! A mon tour, je me relevais de mon lit et le rejoignis. Avec une infinie douceur, je me postais devant lui et d’une main posée sur sa joue, je le forçais à plonger dans mon regard emplis d’une juste tendresse.

« Ma décision n’a rien à voir avec toi ! Je refuse que tu puisses le penser une seule seconde ! D’ailleurs tu… tu n’aurais rien pu y changer ! En prison ou non, tu aurais été aussi impuissant que moi à le sauver. A quoi bon te torturer avec ça ? A cette époque, tu avais déjà tellement à supporter ! Je voulais vous sauver tous les deux... ou au moins l'un d'entre vous ! Pour éviter nos confrontation, j'ai demandé à d'autres de mettre mon plan à éxécution mais ils ont échoués ! Cette lettre ne t'ai jamais parvenue et les personnes sensées te libérer ont disparues ! »

Je relâchais alors mon emprise tout en demeurant à ses côtés. Je pensais chacun des mots que je venais de prononcer ! Le destin d’Anthony semblait avoir été décidé depuis sa conception et rien n’aurait pu a changer quoique ce soit ! Et pourtant… pourtant mon cher barbier venait de semer le doute dans mon esprit. Si notre fils avait pu compter sur le soutien et la dévotion inconditionnels de ses parents aurait-il pu connaître une fin moins tragique ? Aurait-on pu trouver une solution en nous battant ensemble ? Je chassais d’un mouvement de tête ces cruelles hypothèses. Après tout, cela ne valait rien de ressasser le passé. Rien au monde n’aurait pu le ramener !

Je m’en voulais terriblement d’avoir pu ainsi me tromper sur son compte ! Toutes ces interrogations, ces dilemmes intérieurs ne prouvait qu’une seule chose… Oui, il aurait pu aimer notre fils ! Il aurait voulu pouvoir le protéger ! Même si cela n’était que depuis nos lointaines contrées, Anthony aurait eu un père sur lequel il aurait pu compter ! Un père que j’aimais et admirais énormément et dont j’aurais pu lui parler durant des heures ! Un père qui aurait peut-être fini par le rencontrer ! Une question bien plus cruelle que toutes les autres s’imposa alors à mon esprit. Et si après la dislocation de sa première famille, la nôtre avait pu lui faire oublier ses desseins de vengeance ? Sweeney Todd aurait-il pu ne jamais voir le jour ? Je soupirais alors lourdement. Une fois de plus, tout cela n’était que pure chimère !

La suite de ses propos me parut des plus étonnantes ! Venait-il réellement de tenter de s’excuser auprès de moi ? Il me demandait pardon pour quoi au juste ? Pour avoir été le premier homme responsable des battements amoureux de mon cœur ? Pour avoir métamorphoser la petite fille timide que j’étais en une femme fière et pleine d’assurance, goûtant avec une gourmandise coupable mais irrésistible tous ces délicieuses nuits passées entre ses bras ?

"A l'époque, j'aurais dû... te repousser."

Balthazar, je t’en supplie ne dit pas ça ! Tu ne peux pas penser ce que tu dis !


Bientôt, il chercha à s’éloigner de moi ! A présent que tout était dit, il voulait partir en m’abandonnant derrière lui. Une fois de plus… Une fois de trop…

D’un pas plus assuré, je me dirigeais vers lui et me plaçais entre le barbier et la porte de ma chambre ! Je plantais alors un regard fier et décidé dans le sien.

« Tu souhaitais obtenir mon pardon, c’est bien ça ? Je regrette, tu ne l’auras pas ! »

Un sourire tendre et complice apparut alors sur mes lèvres et je repris mon discours.

« Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n’as absolument rien à te faire pardonner ! »

M’approchant encore d’avantage de lui, je me postais à sa hauteur et plongeais encore une fois mon regard dans le sien avant de poser délicatement une main sur son torse. Une manière pour moi de m’assurer qu’il ne bougerait plus.

« Je ne t’ai jamais fait aucun reproche lié à notre histoire ! Même si cela est bien égocentrique de ma part, tous ces moments que j’ai passé en ta compagnie font partie des plus beaux souvenirs de ma vie ! Je n’ai jamais rien regretté, bien au contraire ! J’étais si heureuse avec toi et je… je suis ravie d’avoir pu t’offrir en présent cette partie de moi que je ne pourrais plus jamais donner à un autre homme. Alors, s’il te plait, ne me prive jamais de cette fierté-là ! »

Rougissant légèrement devant la teneur de mes propos, je rabaissais mon visage. Cette vérité semblait tellement incongrue dans un pareil moment, mais elle n’était le fruit que de la plus franche des sincérités. Malgré la disparition prématurée de notre Anthony, jamais aucun de nos détracteurs n’aurait pu m’enlever le bonheur de l’avoir rencontré ! Mon premier amour… mon premier amant… c’est ce que Benjamin avait été pour moi et ce qu’il resterait toujours !

« Tu sais, avant de te connaître j’avais perdu toute foi en mes propres convictions ! J’avais tellement eu à fréquenter des êtres abjects dans ces prisons que je perdais tout goût à mon travail. Je commençais à croire que la rédemption n’était que pure fadaise… personne ne pouvait jamais être rachetés. Aucun des détenus ne pouvait méritait l’intention que nous leur prêtions. »

Remontant lentement ma main jusqu’à ses épaules, je posais ma main sur son autre épaule, suivant sa course tout en réfléchissant à mes propos suivants, je le regardais à nouveau.

« Et puis tu es arrivé dans ma vie ! Triste, abandonné de tous… victime d’une justice traite qui avait condamner ton innocence ! Lentement, tu m’as redonné goût à la vie et foi en mes convictions ! Je savais que je me battais pour une cause juste et j’en étais extrêmement fière. En fait, même si ça te paraît étrange, c’était toi ma lumière dans l’obscurité ! Et aujourd’hui encore, en me demandant pardon, tu me prouves encore qu’il ne faut perdre espoir en personne ! Tu as fait de moi la femme que je suis aujourd’hui… et je ne veux pas la perdre ! »

Je m’arrêtais quelques instants, le laissant savourer et réfléchir aux quelques paroles que je venais de prononcer. Puis, avançant encore d’un pas vers lui, je finis par poser ma main sur sa joue.

« Je suis navrée. Je n’aurais pas dû te parler de tout ceci et encore moins ce soir ! Je sais à quel point tout ce que tu as traversé a dû être pénible pour toi ! Laisse-moi une chance de me racheter ! »

Songeant à tous les évènements dont j’avais eu connaissance, me rappelant dans quel état je l’avais trouvé ce jour-là, je soupirais lourdement. Je ne pouvais pas me permettre de le laisser filer ! Je devais veiller sur lui… Je désirais plus que tout pouvoir le faire !

« Ecoute, demain matin… demain matin tu pourras t’en aller ! Mais pas ce soir, pas cette nuit ! »


Puis fermant les yeux, je collais mon front contre le sien quelques secondes, juste le temps qu’il fallait pour le garder à mes côtés… pour lui faire part de cette prière sourde qui sommeillait en moi.

« Je n’ai pas envie que tu t’en ailles ! S’il te plait, reste avec moi ! »

Puis, d’un geste plus brusque qu’auparavant, je m’écartais quelque peu et reculais encore d’un pas. Je n’avais pas envie qu’il me repousse de sa propre initiative ! Je maintenais cependant son regard, me tenant toujours entre lui et la porte. Je demeurais silencieuse et immobile, guettant patiemment sa réaction.
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________________________________________ 2018-07-19, 09:42


Tell me how's the way to be?
To evoke some empathy.


L'atmosphère était bien trop pesante dans cette chambre. Balthazar entendait une sorte de bourdonnement diffus couvrir les paroles d'Angelika, malgré tous ses efforts pour se concentrer et l'écouter. La fatigue était en train de l'emporter. Lorsqu'elle se plaça entre la porte et lui pour l'empêcher de passer, il tituba légèrement. Il cligna des yeux et l'observa, le regard presque vitreux. Elle ne souhaitait pas son pardon. L'indécision se lut sur les traits du barbier. Puis, lorsqu'elle en expliqua les raisons, il se contenta de secouer imperceptiblement la tête. Quelle vie de misère elle avait dû avoir pour que les moments passés en prison à ses côtés fassent partie de ses meilleurs souvenirs ! Il ne s'était jamais posé la question de ce qui l'avait motivée à l'époque, puisqu'il avait cru qu'elle n'était qu'une hallucination. Plus elle se dévoilait, et plus elle se dessinait d'une façon nouvelle sous ses yeux, telle une toile abstraite dont les contours et les détails s'accentuent.

Elle rougit légèrement à l'aveu qu'elle venait de faire. Balthazar ferma brièvement les yeux.

"Je ne savais pas." grommela-t-il.

Comment aurait-il pu le deviner ? Il songea avec une amère ironie que cette révélation faisait écho à une autre. C'était absurde. L'être humain est condamné à répéter inconsciemment la même histoire.

Angelika posa les mains sur ses épaules et leurs regards se croisèrent à nouveau. Etrangement, dévoiler autant de choses sur elle-même et sur eux lui conférait de l'assurance. Le barbier esquissa un faible rictus désabusé en l'entendant dire qu'il avait été "sa lumière dans l'obscurité". Elle déformait ses propos. Après tout, elle dégageait beaucoup plus de clarté que lui. Lui n'était plus qu'une peau chagrin et de ténèbres.

Il n'y a plus rien à sauver chez moi. C'est trop tard, maintenant.

Il ne prononça pas ces paroles. Une part de lui espérait peut-être une fichue rédemption ? Il n'était pas idiot : il savait qu'il ne pourrait jamais l'obtenir. Pas d'absolution pour les êtres viles qui fauche les anges. La jeune femme ne connaîtrait pas d'échappatoire non plus : elle était condamnée à sentir son crime peser sur ses épaules jusqu'à la fin. Ce fardeau les suivrait-il après la mort ? Il y avait fort à parier.

Dans un état second, Balthazar sentit la main tiède d'Angelika caresser sa joue. Il frémit, car elle était toute proche de l'ecchymose. Elle s'approcha ensuite davantage et il pencha instinctivement la tête. Il agissait par automatisme, son corps trop meurtri et son cerveau trop épuisé pour appréhender quoi que ce soit. Leurs fronts se rencontrèrent doucement avant de s'éloigner. La jeune femme s'écarta alors tout à fait avant de l'observer attentivement. Qu'attendait-elle ? Le barbier cligna des yeux de plus belle.

"Je dors sur le canapé." précisa-t-il brusquement.

Elle ne semblait pas décidée à s'effacer de devant la porte. Voulait-elle qu'il passe la nuit dans sa chambre ? Il ne pouvait s'y résoudre. Les bribes de naïveté qui lui restaient encore le confortaient dans l'idée que s'il quittait cette pièce, toute la discussion y resterait également. Evidemment, il se doutait que les paroles de la petite souris allaient encore longtemps tourner dans sa tête.

Etant donné qu'elle restait plantée devant lui, ce fut à son tour de placer ses mains sur ses épaules afin de la décaler de quelques centimètres sur la gauche, sans brutalité. Après quoi, il ouvrit la porte.

"A demain..." dit-il d'un ton incertain.

Il fit un pas dans le couloir, puis se stoppa net pour se retourner à demi.

"Un fils." laissa-t-il échapper dans un filet de voix.

Il soupira. A quoi bon ressasser un passé décomposé depuis longtemps ?

"Je ne vais pas m'enfuir." assura-t-il d'un ton morne. "Mais... tu peux camper devant la porte d'entrée si tu n'as pas confiance."

Il croisa son regard, le sien devenant légèrement malicieux après ce petit trait d'humour. Il se détourna ensuite et se dirigea à pas lents et pénibles jusqu'au canapé sur lequel il s'étendit. Il ramena la couverture sur lui sans prendre la peine d'ôter ses vêtements. De toutes façons, son corps tout entier, meurtri, lui était inconfortable.

Il ne trouva pas le sommeil. Trop de choses le hantaient. La fatigue finit par le faucher l'espace de quelques heures, lui procurant une accalmie de courte durée qui laissa son cerveau ganté de plomb, au petit matin. Il repoussa la couverture en maugréant dans sa barbe naissante, resta figé quelques secondes au bord du canapé avant de se lever. L'air hagard, il observa le salon, mettant plusieurs secondes à se rappeler où il se trouvait. Plusieurs choses lui revinrent en tête, tel un vent violent : les sanglots de la petite souris, les aveux aux creux d'un lit, l'agression d'Eulalie... La solitude. Oppressante. Comme le silence.

Il passa les mains sur son visage, grimaçant en sentant une vive douleur sur sa joue. D'une marche atone, il se dirigea vers la cuisine, frissonnant à peine tandis que ses pieds nus touchaient le sol glacé. En passant devant un miroir mural, il inspecta son cou qui gardait l'empreinte violacée de la poigne de l'amazone. On y distinguait même les marques de ses doigts fins. Sa joue était tout aussi tuméfiée et avait pris une teinte bleutée, conférant au contour de son oeil un aspect noirâtre. Il grogna légèrement et se détourna de son reflet pour continuer son chemin avec lenteur.

Une fois arrivé dans la cuisine, il ouvrit plusieurs placards, trouva deux tasses qu'il posa sur la table, et continua ses recherches. Lorsqu'il mit enfin la main sur le café, il en renversa la moitié au sol. Il adressa un regard moribond aux multiples grains éparpillés sur le carrelage, claqua la boîte en métal sur la table et attrapa le balai près du réfrigérateur pour nettoyer sommairement.

"Je ne voulais pas te réveiller."
grommela-t-il en entendant du mouvement non loin de la porte.

Sans se retourner, il continua de balayer avec un manque d'entrain évident. Il n'aimait pas le désordre, tout en n'étant pas spécialement doué pour le ménage.
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________________________________________ 2018-07-19, 20:02


What if tonight was all that we have left
On ne se quitte pas en claquant la porte !

Allongée dans mon lit les yeux mi-clos, je caressais d’une main distraite la place à côté de la mienne. Un sourire désabusé passa alors sur mon visage. C’est une chose bien cruelle que l’imagination ! Dans le passé, lorsque j’avais dû renoncer à ce bébé auquel je tenais tant, j’imaginais au plus fort de ma douleur que Benjamin se tenait à mes côtés. Partageant ma douleur et mêlant les pleurs aux miens, il me serrait très fort la main pour me faire comprendre qu’il était à mes côtés et qu’il le resterait aussi longtemps que j’aurais besoin de lui. A présent que je me retrouvais seule dans ce grand lit froid, je prenais enfin conscience de la réalité !

Non il n’était pas là ! Et il ne le serait sans doute jamais à mes côtés !

S’il faisait mine de partager ma souffrance, prétendre qu’il était prêt à m’écouter, ce n’était visiblement pas le cas. Pourquoi n’était-il pas capable de comprendre à quel point j’avais besoin de lui ? N’avait-il pas perçu mes cris de détresse dans cette simple prière que je lui avais adressée ? Pourquoi n’était-il pas resté à mes côtés alors que durant cette nuit d’insomnie, sa seule présence aurait suffi à m’apaiser !

Tournant et me retournant dans mon lit, je songeais aux dernières paroles qu’il m’avait adressées.

"Un fils."

" Je l’aurais appelé Anthony… Anthony Benjamin Barker !"

Cet aveu, je ne le lui avais pas adressé ! Il n’y avait prêté attention que quelques secondes mais pourtant, dans ce lit où je n’avais de cesse de me retourner, cette réponse tournait en boucle dans ma tête ! J’avais envie que Balthazar connaisse tous les projets et les rêves que j’avais fait pour lui ! Je voulais qu’il en ait conscience, que ma vérité devienne également la sienne. Il fallait que je l’y entraîne, que je l’entraîne au cœur-même du lieu où me conduisait chacun de mes balades matinales. Je voulais qu’il fasse sa connaissance ! Après tout, Balthazar n’avait-il pas prétendu qu’il resterait dans mon appartement jusqu’au petit matin ? Peut-être que si j’insistais un peu… rien qu’un tout petit peu…

Puis soudain, mon geste pour me lever de mon lit fut interrompu en plein élan. Dans un soupir, je me recouchais plaçant une main sur mon front. Tout ceci était d’un ridicule ! L’espoir de le retrouver dans mon appartement était aussi absurde que celui de le trouver à mes côtés au petit matin ! Bien évidemment qu’il ne s’y trouverait plus ! Si la fatigue l’avait empêché de franchir le pas de la porte de mon appartement hier soir, ce n’était plus le cas ce matin ! Il avait sans doute fui aussitôt qu’il s’était rendu compte du l’endroit où il se trouvait ! Je n’allais pas me précipiter au milieu du salon pleine d’espérance si c’est pour finir par me retrouvée déçue à la fin ! Je n’avais plus l’âge de croire aux contes de fées !

Pourtant, la vie continuait et il me fallait me lever pour reprendre le cours habituel de ma journée. C’est pourquoi, dans un effort herculéen, je finis par quitter ma chambre pour me rendre à la salle de bain. Une douche serait le moment idéal pour remettre les idées en place et faire le point sur les évènements des plus tumultueux de la veille. J’appréciais ce moment de volupté et lorsque je quittais enfin ma salle de bain, c’était avec une volonté renouvelée d’affronter à nouveau ma vie quotidienne… sans lui ! Après tout, c’était ce que j’avais de mieux à faire !

Me dirigeant dans ma chambre, j’enfilais à la va-vite mes sous-vêtements ainsi qu’un jeans que je choisis en quelques secondes. Lorsque soudain, j’entendis un fracas venant de la cuisine ! Madame Hudson était-elle venu récupérer la théière et les tasses qu’elle y avait déposés la veille ? Sans y réfléchir, je débarquais ainsi en ne portant comme haut que mon soutien-gorge !

" Tu… qu’est-ce que tu as fait ?"

Puis soudainement, d’une manière aussi inattendue que soudaine, j’éclatais d’un rire malicieux. Ce n’était pas pour me moquer de lui, bien au contraire ! Cependant, j’étais partagée entre la surprise de le voir et celle d’entre-apercevoir les deux tasses à café posées sur la table. D’une certaine manière, c’était plutôt touchant de me rendre compte qu’il avait taché d’une manière assez maladroite de préparer le petit-déjeuner !

"Attends, je viens t’aider !"

Cette scène si inattendue me fit presque oublier ma propre situation ! Saisissant la petite boîte de café qui reposait sur la table, je commençais à récolter les grains. Je finis alors par planter mon regard dans le sien.

"Tu sais je... je suis très touchée de savoir que tu es resté ! Je ne m'y attendais pas du tout !"

Prenant subitement plus attention à son visage, je le relevais dans ma direction et observais avec une attention particulière ses blessures.

"Est-ce que tu vas enfin me dire qui t'as laissé dans cet état ? Qu'est-ce qui t'es arrivé hier soir ?"

Le laissant libre où non de m'expliquer ce qui s'était produit la veille, je finis par me relever lorsque nous finîmes de récolter les grains de café ! Ce n’est qu’en me relevant, tout en reposant la boîte de café sur la table, que je me rendis compte de mon état. Dans un réflexe, je posais la main sur mon ventre dénudé que je me rendais compte d’une chose… je pointais devant lui la seule preuve qu’il me restait de mon avortement ! L’immense cicatrice qui parcourait l’ensemble de mon ventre !

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________________________________________ 2018-07-23, 16:50


Now all the memories they're haunted
And I want you to know
You couldn't have loved me better
But I want you to move on
So I'm already gone


Balthazar se retourna et resta interdit. Il cligna des yeux, surpris de découvrir Angelika si peu vêtue. Mais plus encore que son apparence fut son éclat de rire qui sonna étrangement à ses oreilles. Il fit écho à des souvenirs enfouis et occultés. Il avait oublié comme le rire de la jeune femme était mélodieux, et il ne put s'empêcher de penser qu'elle était bien plus jolie lorsqu'elle souriait.

Il se rembrunit en se sentant parfaitement incapable avec le balai en main. Il manqua de le lui tendre lorsqu'elle approcha, puis finalement posa le manche contre le rebord de la table. Angelika paraissait curieusement décontractée, indifférente de ne porter que de la lingerie et un jean. Peut-être était-ce lui qui faisait trop de manières ? Après tout, il l'avait déjà vue bien moins habillée que cela, dans une autre vie...

Dès l'instant où elle se releva, son regard fut attiré par le mince serpent pâle, légèrement violacé, qui sinuait en largeur de son bas-ventre. Il ne parvenait pas à s'empêcher de le fixer, cette cicatrice qui formait un sinistre Grand Sourire sur sa peau. Un léger frémissement le parcourut et il éprouva le besoin de s'appuyer contre la table.

"Ca n'a pas d'importance." articula-t-il.

Il ne faisait que répondre tardivement à la question de la jeune femme, mais ses paroles pouvaient être mal interprétées, si jamais elle les associait à son regard insistant. Il s'efforça de cligner des yeux et les leva vers son visage.

"Je..."

Les mots moururent sur ses lèvres. Il ignorait ce qu'il pouvait dire, ce qu'il fallait dire. Chaque jour, Angelika voyait la preuve de son crime sur son corps. Pour Balthazar, la marque était mentale, intérieure. Il s'était tranché les veines pour se punir, se délivrer de sa culpabilité, mais ses balafres au poignet n'étaient rien en comparaison de celle que la jeune femme arborait.

Il s'interrogea, calcula, réfléchit. Finalement, il saisit la main qui tenait la boîte de café, l'incita à la poser et entremêla ses doigts aux siens, tout en détournant la tête. Souhaitait-il lui montrer un soutien tardif ? Lui signifier qu'il comprenait sa peine ?

Au départ, sa main demeurait incertaine, nerveuse. Puis, au fil des secondes, elle s'approcha davantage de la sienne et le contact se fit plus doux. Le silence s'installa, pesant et léger à la fois. Un ange passa entre eux.

Le barbier observa la cuisine bien rangée et chaleureuse. Il remarqua plusieurs clichés d'Angelika et sa fille aimantés à la porte du réfrigérateur. Toutes deux respiraient le bonheur. Son regard se posa ensuite sur les deux tasses vides. Sa main se crispa alors sur celle de la jeune femme, sans pour autant lui faire de mal. Il lui en avait déjà suffisamment fait.

"Je m'en vais."
marmonna-t-il abruptement.

Il ne pouvait faire semblant de boire un café. Il aurait dû quitter l'appartement à son réveil, comme un voleur. Cependant, malgré son intention, il n'avait pas lâché la main d'Angelika, ni esquissé un pas hors de la cuisine. Quelque chose le retenait encore. Une question. Difficile.

"Pourquoi...?"

Il se mordit les lèvres nerveusement tout en penchant la tête. Il prit le temps de déglutir, fermant brièvement les yeux et demanda d'une voix étrangement calme :

"Pourquoi tu l'as fait ?"

Son regard perçant se planta dans le sien avant de se baisser en direction de son ventre. Il se remémorait celui de Lucy, rebondi, abritant leur toute petite Johanna. Cette vision provoquait une double plaie béante dans son âme déjà fissurée.

"Pourquoi si tard ?"

Il avait presque murmuré, comme s'il craignait que l'ange qui planait toujours silencieusement au-dessus d'eux ne les entende.

Instinctivement, sa main se pressa davantage dans la sienne.
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________________________________________ 2018-08-03, 22:20


D'un souffle ou d'un cri
Le visage voilé par l'absence j'essaye de lire une confidence,
J'aimerais retrouver ta confiance savoir à quoi, à qui tu penses
Quand la vie te jettera au sol je serai celle qui te console

Il était déjà bien tard lorsque l’ami de Bianca sortit de sa chambre à coucher. Resté fidèlement à ses côtés aussi tard que possible, il avait fini par la laissée derrière lui lorsqu’après tant de pleurs, elle avait fini par s’endormir, épuisée par la fatigue. Silencieusement, il avança dans le couloir et finit par rejoindre la sorcière gitane qui avait mené toute l’opération d’une main de maître. Avec un sourire reconnaissant, il lui adressa ces quelques mots.

« Je vous suis infiniment reconnaissant pour les soins que vous avez apporté à Bianca. La pauvre méritait qu’on prenne bien soin d’elle ! »

Un étrange rictus apparut alors sur les lèvres de la gitane. Femme rusée, elle n’avait pas manqué de remarquer le ton quelque peu ironique de l’homme. Elle s’approcha alors de lui.

« Il faut dire qu’elle a de la chance d’avoir un ami tel que vous, n’est-ce pas ? Un homme sincère et honnête, voilà exactement ce dont elle avait besoin dans sa vie. »

Brutalement, elle sentit une main agrippée fermement son avant-bras. L’allure calme et réservée de l’homme se transforma alors. Une faible lueur démoniaque traversa ses yeux.

« Faites attention à ce que vous racontez, sorcière ! Rappelez-vous à qui vous devez votre position ! Ne faite pas l’erreur de croire que je lui suis entièrement soumis. »

La gitane adopta alors une attitude égale à la sienne. D’un sourire mauvais, elle passa outre ses menaces lui faisant comprendre qu’elle ne les craignait aucunement. Le ton de sa voix se fit alors plus sévère.

« C’est vous qui devriez prendre garde à vous ! Il est des forces en ce monde avec lesquelles il est dangereux de jouer ! Vous devriez avoir appris la leçon depuis le temps ! »

Comme pour appuyer ses dires, elle fit un signe de tête en direction de la petite boite boisée qu’elle tenait entre ses mains.

« Désormais que nos affaires sont réglées, je vais vous laisser ! Prenez garde à vous, monsieur, qui sait quel sombre esprit traîne encore dans ces lieux maudits ! »

Elle s’en alla ensuite, non sans avoir jeté un regard moqueur au grand escalier qui trônait devant elle. Ironique, elle se retourna une dernière fois vers l’homme.

« C’est curieux ! On dirait presque qu’on l'entend encore chanter ! »

----------------------------------------------------------------------

Je n’avais pas prêté attention à ma tenue, bien trop préoccupée par les grains de café éparpillé sur le sol. Mais que voulez-vous ? Lorsque l’on est maniaque c’était assez dur à supporter comme spectacle ! Je ne m’en étais rendue compte que bien plus tard, lorsque tenant le pot de café dans mes mains, j’avais vu le regard de Balthazar se poser sur mon ventre.
Bien sûr, ces paroles avaient raisonné en moi d’une bien curieuse façon. Je me sentais triste et déçue à l’idée qu’il refuse de s’ouvrir à moi. Le temps où j’étais sa seule confidente me manquait. J’aurais tant voulu lui faire comprendre qu’il pouvait me faire confiance, ouvrir son cœur sans aucune hésitation ! Après tout, je les avais vues ces cicatrices. Je n’avais pas manqué de remarquer ces traces rosées sur sa gorge et ces marques de doigts féminins ne me faisait présager rien de bon. Était-ce Elle qui lui avait fait du mal ? Je retins une réflexion mais je ne pus m’empêcher de sentir une boule se former dans mon estomac. Au sentiment de jalousie venait à présent s’ajouter celui de la colère. Était-ce vraiment à ce genre de femmes qu’il confierait sa vie désormais ?

Secouant la tête pour chasser ses vilaines pensées, je revins à l’instant présent. Balthazar venait de débuter une phrase et j’espérais du plus profond de mon cœur qu’il en viendrait à bout. Peut-être aurais-je enfin droit à cette confidence que j’espérais depuis la nuit dernière, lorsqu’il était venu se réfugier chez moi.

Tout en le regardant se perdre une fois de plus dans ses réflexions, je sentis soudainement sa main venir se poser sur la mienne. Ce geste si brutal et inattendu me paralysa complètement. Je le laissais alors agir à sa guise sans oser bouger un seul de mes muscles. D’ailleurs n’était-ce qu’une impression ou mon cœur venait-il de manquer un battement ? Laissant mes mains glisser dans les siennes, je lui souris tendrement alors que je tâchais de dissimuler à ses yeux le teint rosé qui venait colorée ma peau de couleur d’albâtre. Soudain, comme un écho lointain, j’entendais sa voix raisonner dans ma tête.

« Ne t’en fait pas Bianca, je suis à tes côtés et je resterais aussi longtemps que tu auras besoin de moi. »

Était-ce ce qu’il essayait de me faire comprendre au travers de ce geste d’une infinie douceur ? A vrai dire je n’en savais rien mais je l’espérais tout au fond de moi ! Il tentait avec sa maladresse naturelle de me témoigner son soutien ! Peut-être avais-je été trop touchée par les horreurs de la vie pour croire aux contes de fées mais l’espoir lui raisonnait en moi, plus fort que jamais ! D’une certaine manière, je comprenais que cet écho n’était plus qu’un fantasme de femme désespéré, il était devenu réalité !

J’aurais voulu que ce moment dure une éternité, tout comme je l’avais espéré lorsqu’il était venu se réfugier dans mon lit pour entendre mes confidences de la veille. Le garder à côté de moi, c’était tout ce que je désirais et je tentais de le faire comprendre lorsque son regard perdu s’égara vers les photographies de ma petite famille.

« Tu sais, je… enfin elle t’apprécie vraiment beaucoup ! Peut-être que… peut-être que tu pourrais revenir la voir un jour. Cela lui ferait tellement plaisir ! »

N’as-tu pas honte, Angelika Beresford, d’utiliser ta fille pour faire passer tes propres désirs pour les siens ?

Une fois de plus, notre jolie bulle d’intimité éclata bien vite ! Après avoir posé ses yeux sur les deux tasses à café vides, il me fit à nouveau part de son désir de s’en aller. Allait-il réellement passé le reste de son temps à me fuir comme la peste ? Fronçant légèrement les sourcils, je m’apprêtais à le rabrouer lorsque je me rendis compte d’un détail ! Jamais il n’avait retiré ses mains des miennes, comme si ses paroles étaient en total contradiction aves sa volonté profonde. Mais peut-être me faisais-je simplement des idées ?

Le fil de mes pensées fut interrompu par les questions qu’il m’adressa. Des interrogations légitimes et devraient forcément trouver leurs réponses un jour. Mais était-ce réellement le moment ? Rougissant de plus belle lorsque son regard se plongea dans le mien, je restais interdite ne sachant quoi lui dire. Au fond de moi, une bataille faisait rage entre l’envie de lui dire la vérité et celle de garder le secret. Mais c’était difficile… très difficile ! Ca l’était d’autant plus que son attitude attentionnée et adorable me déstabilisait totalement. Mais aurais-je été gagnante à le faire ? La Vérité ne me condamnerait-elle pas à perdre le peu d’affection qu’il conservait encore pour moi ? Ne trouvant pas la force de maintenir son regard, je rabaissais ce dernier en direction du sol.

« Je… je croyais te l’avoir fait comprendre, non ? Je n’avais pas le choix ! Je n’ai pas pu supporter l’idée de le condamner à une vie de souffrance et de misère ! Il y a des forces en ce monde avec lesquels il ne vaut mieux pas jouer ! »

Cette phrase me rappelait brutalement une discussion que j’avais eu avec un ancien ami ! Ce compagnon-même qui m’avait accompagné depuis le début de ma grossesse jusqu’au jour de mon avortement. Il me revient alors brutalement en mémoire, comme si cette déclaration avait été la clé qui avait déverrouiller un souvenir enfouis profondément dans ma mémoire.

« J’ai lutté jusqu’au bout pour le sauver mais je n’y suis pas parvenue. Et puis il… il a fini par me convaincre que c’était la meilleure des solutions ! »

Soudain, la sonnerie du téléphone retentit dans l’appartement. Je l’entendis à plusieurs reprises avant que le come box ne reçoive la communication. J’entendis alors la voix de Hayden, plaisante et joyeuse, raisonner dans l’appartement.

« Coucou ma petite souris ! C’est ton ex-bagnard préféré qui t’appelle ! Ecoute je… je voulais juste te dire que j’ai passé une journée fantastique avec toi hier et j’ai bien hâte qu’on remette ça. Appelle-moi dès que tu pourras te libérer pour une sortie… ou pour une soirée ! A tout bientôt, Sweetie ! »


Je soupirais à l’intervention de Hayden. Non pas que l’appel de mon ami me dérangeait ! Je tenais vraiment beaucoup à lui. Mais dans les circonstances, j’aurais préféré qu’il nous laisse quelques instants de tranquillité. Je pris alors le temps de me confondre en excuse.

« Pardonne-moi Balthazar, mais je… je te promet qu’un jour je te raconterais tout ! Mais pas maintenant… »

A vrai dire, je n’étais pas même certaine de trouver un jour en moi le courage de tout lui avouer ! En plus, il avait été suffisamment secoué comme ça durant la soirée de hier. Avec un infini regret, je relâchais ses mains et plantais un regard doux et sincère dans ses yeux.

« Ecoute tu… tu es sûr que tu doives vraiment partir si vite ? »


Puis soudain, je rabaissais mon regard tout en mordant mes lèvres. De quel droit pouvais-je le retenir ? D’autant plus avec les souffrances que je lui avais faites endurées en lui parlant d’Anthony ? M’écartant légèrement de lui, je lui souris tristement.

« Je vois ! Très bien si c’est ce que tu désires… Attends-moi juste quelques secondes ! »

Me rappelant brutalement du cadeau de Katelyn, je me précipitais vers la table du salon pour le récupérer. C’est alors que je trouvais un objet insolite bloqué entre les coussins du canapé. Attiré par l’éclat cristallin qu’il me renvoyait, je le dégageais de sa prison de velours et l’observait attentivement. Malgré une oreille légèrement fissurée, je reconnus immédiatement la petite souris de cristal que j’avais glissée dans sa boîte aux lettres peu après son hospitalisation. Je ne m’attendais guère pas à une telle surprise !

« Tu… tu l’as gardée avec toi durant tout ce temps ? »

Lançais-je d’une voix fluette en jetant un regard dans sa direction. Ne comprenant pas réellement son geste, je ne pouvais cependant m’empêcher de me sentir immensément flattée. L’avait-il à ses côtés lorsqu’il s’était retrouvé confronter au clown ? Lorsqu’il avait été enfermé en prison ? L’avait-elle aidé dans sa grande détresse à passer ce cap difficile. Mais dans ce cas… se pourrait-il qu’il ait encore besoin de moi ? Qu’il ait envie inconsciemment de me sentir à ses côtés ? Rougissant légèrement, je serrais la petite souris dans mes mains en le regardant.

« Pourquoi ? »

Puis, mes yeux se posèrent vers le portable qu’il avait posé sur la table ! Cette vision me ramenait à l’heure douloureuse que j’avais passé la veille, lorsqu’après avoir entendu son message je lui avais répondu.

« Je t’en prie, si tu tiens ne serait-ce qu’un tout petit peu à moi, Accorde-moi cette ultime faveur. Oublie-moi ! »

Avais-je vraiment prononcé ces paroles ? M’étais-je vraiment condamnée à ne plus jamais le revoir ? Le désirais-je réellement ? Non ! Je ne pouvais pas le laisser partir en sachant que c’était la dernière fois que je le verrais ! Je n’y survivrais pas ! Il fallait donc que je m’en débarrasse pour qu’il n’ait jamais l’occasion d’entendre ce message ! Je ne voulais pas le perdre…

D’un geste à la fois discret et réfléchi, je fis glissé en toute discrétion le portable sous les coussins du canapé, là où j’espérais qu’il ne penserait pas à venir le chercher. Je reviens vers lui, le coffret dans les mains et les souris en cristal glissée dans la poche de mon pantalon. Je lui tendis alors le cadeau de ma fille.

« Il vaudrait mieux pour toi de le conserver avec toi. Je n’ai aucune envie d’affronter les foudres de Katelyn. Ni même de prendre le risque de lui briser le cœur. »

Je posais le coffret sur le petit meuble en bois à côté de la porte d’entrée. Reprenant une mine sérieuse, je saisis sa main et plaçais la petite souris en cristal dans sa main. Puis de l’autre, je refermais son emprise sur le petit animal. Je ne relâchais alors pas ma poigne et me contenta de lever mon regard vers le sien.

« Avant que tu partes, je voudrais que tu me dises une seule chose ! Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que de toutes les personnes que tu connais dans cette ville tu as choisi de m’adresser le seul appel que tu pouvais passer ? »

Je tenais à entendre ses explications de vive voix. Dans un élan d’égoïsme, j’espérais qu’il puisse me faire comprendre à quel point j’étais importante à ses yeux et à quel point il avait besoin de moi ! Je voulais qu’il me donne une raison pour continuer à me battre pour lui. Si seulement cela pouvait être justifiable !

Relâchant alors mon emprise, je lui adressais un sourire qui se voulait réconfortant.

« Quoiqu’il en soit, je suis contente que tu l’aies fait ! Je veux que tu saches que quoiqu’il arrive, tu trouveras toujours un refuge ici ! Et tu… tu pourras toujours compter sur ta souris pour te venir en aide ! »

Hésitant légèrement, je relevais ma main jusqu’à sa joue.

« Et s’il te plait, la prochaine fois ne me laisse pas sans nouvelles de toi durant des mois ! »

Faisant un pas dans sa direction, je me ravisais et rabaissais la tête vers le sol l’espace de quelques secondes. J’aurais alors eu tant envie de lui offrir un baiser volé sur la joue mais je finis par renoncer. Je n’en avais plus le droit ! Cachant ma déception, je relevais un regard vers lui et souris de plus belle pour cacher mon regret de le voir partie si vite.

« Au revoir Balthazar et surtout prend bien soin de toi ! »

J’attendais alors patiemment qu’il quitte la pièce. Le retenir étant inutile, je décidais de me contenter de le suivre des yeux jusqu’au moment où il serait hors de ma portée… jusqu’à une période indéterminée !

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