Human are not human...

Anita & Anastasia

••••

Il y avait plusieurs choses qu’Anita détestait. Les gens imbus d’eux-mêmes, les salsifis, le rose outrancier… Mais vraiment, le pire, c’était les gens qui battaient leurs femmes, violaient les femmes ou encore ceux qui s’en prenaient aux enfants. La lionne avait beaucoup de mal à savoir ce qui était le pire pour elle. Même si elle penchait plus pour les enfants. Après tout, les gamins, ça avait moins le moyen de se protéger qu’une femme. Enfin c’était le cas la plupart du temps.

Quoi qu’il en soit, si la lionne était aussi enragée, c’était surtout parce qu’on l’avait appelé pour aller enquêter sur un couple et leur gamin. Le petit semblait un peu trop maigre aux yeux de la voisine d’à côté de chez lui et elle avait souvent entendu des bruits de dispute quand le père était à la maison. Inquiète, la brave femme avait préféré appeler les services sociaux que de venir voir d’elle-même. Si en un sens elle avait parfaitement raison, le cœur intrépide d’Anita avait du mal à l’accepter : elle-même aurait agi et s’en serait prise à l’homme si elle avait été certaine de son fait.

Et ça, c’était un point qu’elle continuait à travailler même à présent qu’elle était devenue assistante sociale, parce que la lionne savait parfaitement qu’elle avait un caractère enflammé et qu’une étincelle pouvait la faire devenir très vicieuse en plus… C’était aussi pour ça qu’elle n’était toujours pas rentrée chez les gens qu’elle visitait, elle voulait qu’un policier soit avec elle au cas où… Tant pour arrêter l’homme au besoin que de la garder calme elle. Et quand elle entendit une porte de voiture claquer, se retourna et vit Anastasia sortir d’une voiture, Anita écarquilla les yeux, surprise, avant de se souvenir que son amie était policière.

- Anya. Fit-elle avec chaleur et un sourire. Je suis contente que ça soit toi qui sois avec moi… Avoua-t-elle après avoir embrassée son amie sur la joue. J’ai eu un signalement d’une possible maltraitance sur enfant. L’informa-t-elle. Je préfère qu’il y ait un policier avec moi… Ajouta-t-elle avec un petit air gêné.

Mais son amie la connaissait parfaitement, elle savait à quel point Anita ne supportait pas que l’on s’en prenne aux enfants, alors elle comprendrait sans doute les précautions qu’elle prenait.

- On y va ? Demanda-t-elle ensuite après avoir pris une inspiration pour se mettre autant que possible dans la posture de la professionnelle qu’elle était devenue.

Ses études pour devenir assistante sociale lui avaient pris du temps et il s’agissait-là de sa première affaire d’importance depuis qu’elle avait eu son diplôme. Son patron l’avait gardé au chaud à se familiariser avec le service et l’envoyait seulement maintenant en mission solo. Enfin plus ou moins puisqu’Anastasia était là avec elle, ce qui était un vrai soulagement pour la blonde.

••••

by Wiise

Anita sembla étonnée, l'espace d'un court instant, certes, mais d'un instant quand même, lorsqu'Anastasia la rejoignit devant une maison particulière dans la banlieue de Storybrooke. La rouquine était peut-être parano mais elle avait l'impression que certains de ses proches s'étonnaient encore de la savoir dans la police alors que ça faisait un an. Sa grand-mère était peut-être la personne qui en parlait le plus. Ce n'était pas comme ça qu'elle aurait imaginé la vie de sa petite fille chérie et, d'un autre côté, connaissant le cœur intrépide et volontaire d'Anastasia, elle ne pouvait pas réellement s'en étonner - tout comme elle ne pouvait pas renier la noblesse de ce travail.
Dans tous les cas, Anya avança d'un pas déterminé vers son ami, son visage pourtant chaleureux - pour le moment. Dans quelques instants, il reprendrait le sérieux qui seyait à la profession, mais pour le moment, Anya était avant tout une jeune femme contente de revoir son amie, marraine de sa fille, même si les circonstances de la rencontre étaient professionnelles. Elle préférait nettement collaborer avec Anita qu'avec Aloysius et se réjouissait de passer du temps avec la lionne qui avait été très prise ces derniers temps.
- Moi aussi je suis contente de te voir. J'ai l'impression que ça fait une éternité mais je crois qu'on rattrapera le temps perdu après tout ça. Tu as bien fait de nous appeler, je pense, même si je ne suis pas policière mais profiler. Faut toujours prendre ce genre de précautions dans ces cas là, on sait pas vraiment ce qui nous attend et l'insigne peut faire la différence. Je pense que ça pourra servir à calmer le jeu, affirma la rouquine sans faire grand cas de la gêne d'Anita.
Les histoires de famille, c'était parfois plus complexe et démoralisant que les autres types d'affaires. Presque tous les habitants de cette ville venaient des mondes des contes, mais force était de constater que leur vie n'en était pas plus rose pour autant. Elle n'avait pas à avoir honte de vouloir faire les choses aussi bien que possible.
- On y va, approuva la rouquine en se mettant en route vers le pavillon.
Seuls quelques mètres les en séparaient, ce qui força Anya à se montrer concise dans ses propos :
- Au fait, je crois que des félicitations sont de rigueur, reprit-elle avec un air entendu. Je sui sûre que tu vas assurer, tu as ça dans le sang. Tu es une lionne, une maman et une personne très empathique, mais si tu veux un conseil, ne t'implique pas trop émotionnellement, ça pourrait finir par te bouffer.
Les deux femmes étaient maintenant sur le perron. Anastasia appuya sur la sonnette et dit encore :
- Voyons voir ce qui se cache derrière cette jolie porte.

Human are not human...

Anita & Anastasia

••••

La lionne avait été étonnée de voir son amie débarquer. Certes, elle savait pertinemment qu’Anastasia faisait partie de la police de la ville, ceci dit, la blonde avait cru que son boulot se passait essentiellement derrière un bureau, pas qu’elle était un agent de terrain. En même temps, si Anita avait été un peu plus présente ces derniers temps, peut-être qu’elle n’aurait pas été aussi surprise. En attendant, c’était parfait d’avoir la rousse à ses côtés : elles se connaissaient bien et Anya saurait la calmer au besoin.

- Dans les deux sens… Souffla-t-elle. Je n’ai pas peur de ce qu’il pourrait me faire. Expliqua-t-elle à son amie. Mais de ce que moi je pourrais faire. Reprit-elle avant de secouer la tête. Mais bon, nous verrons bien. Tu as raison cependant, il va falloir qu’on passe un peu de temps ensemble plus tard pour tout rattraper. Sourit-elle avant de rire légèrement. C’est ma première mission sur le terrain, attendons de voir comment je m’en sors avant de me féliciter, on sait jamais, je pourrais être totalement nulle. Plaisanta-t-elle. C’est la partie la plus compliquée du boulot, mais tu dois avoir le même problème j’imagine… Répondit-elle ensuite plus gravement.

Avant d’inspirer un bon coup et de laisser Anya sonner. Anita pensait que la mère serait celle qui viendrait ouvrir, mais il n’en fut rien. À dire vrai, les deux femmes s’y reprirent à plusieurs fois, mais personne ne venait. Jusqu’à ce qu’elle entende un bruit qui lui fit froncer les sourcils. C’était… Très faible mais elle avait l’impression d’entendre des coups. Reculant un peu, la lionne remarqua un chemin entre les deux maisons.

- J’entends un bruit, très faible. Mais… On pourrait faire le tour de la maison pour s’assurer que rien ne se passe à l’arrière ? Demanda-t-elle à son amie.

Anita n’était pas policière, pour elle, il était évident qu’il fallait le faire, mais Anya pourrait lui confirmer que c’était faisable : si elles découvraient le père entrain de s’en prendre au gamin, Anita ne voulait pas que sur une décision inconsidérée de sa part l’homme s’en sorte. Un vice de procédure dans ce genre de situation n’était pas envisageable, pas alors qu’un enfant était en jeu.

••••

by Wiise

Anita était une femme de cœur et une maman. Fatalement, à faire dans le social, elle était inévitablement témoin de tragédies privées dont la plupart des gens n'avaient pas conscience. Et étant également une lionne... Oui, Anya, pour l'avoir vu à l'œuvre sur Raspoutine quelques années plus tôt, savait de quoi son amie était capable. Mais ce qu'elle savait par-dessus tout c'était la bonté qui habitait l'ancienne lionne : pour qu'elle anticipe à ce point la réaction négative que le suspect pourrait provoquer chez elle, il fallait vraiment qu'elles soient tombées sur l'incarnation du glauque et du malsain.
Néanmoins, Anastasia répondit avec force de conviction :
- J'ai confiance en toi, je sais que même si ce sera peut-être difficile tu sauras prendre la bonne décision le moment venu.
Ca, du point de vue de la rouquine, était inhérent à la personnalité d'Anita, pas au nombre de missions sur le terrain qu'elle avait pu accomplir.
- Pour moi aussi c'est difficile des fois. Y a des baffes qui se perdent et crois-moi je suis très douée pour en donner, affirma-t-elle non sans fierté, notamment pour essayer de relâcher la tension omniprésente. Toi et moi n'avons pas choisi la voie de la facilité mais je crois que ça nous ressemble bien, en fin de compte.
Attendre en vain devant la porte, en revanche, ça ne leur ressemblait pas. Il était possible que, de par son passé de félin, Anita ait une ouïe plus fine que celle d'Anastasia qui n'avait pas perçu ce bruit faible qui avait attiré l'attention de l'assistante sociale. Elle devina cependant que si elle ne suivait pas sa piste tête baissée mais la consultait d'abord, c'était pour s'assurer d'éviter les vices de procédures. Et ça aussi, c'était le signe qu'elle était faite pour ce travail !
- Etant donné qu'on vient pour un signalement de possible maltraitance et que si tu as demandé l'aide de la police c'est probablement parce que c'est du costaud, nous avons une raison légitime d'aller voir. Rien n'indique pour le moment que nous allons entrer dans la maison, pour le moment on fait juste le tour, on a totalement le droit.
Sur ces mots, Anya prit la direction du chemin qui permettait, littéralement, de faire le tour du propriétaire. Tous les muscles de son corps étaient tendus et ses sens en alerte maximum. Sur quoi allaient-elles bien pouvoir tomber ?

Human are not human...

Anita & Anastasia

••••

Des fois Anita se demandait si elle avait bien fait de choisir de devenir assistante sociale. Vu les dossiers qu’elle avait eu entre les mains, il lui avait fallu beaucoup de détermination pour continuer. Mais il fallait avouer que son envie d’aider et de prendre soin des autres ne s’était pas laissé abattre par la cruauté humaine. Après tout, quand on avait vécu sous un dictateur et que la nourriture en était venue à manquer à un point où elle avait arrêté de se nourrir pour que les petits puissent manger, on avait une carapace assez solide. Mais la blonde ne supportait pas du tout que l’on touche aux enfants, c’était ainsi.

- Merci. Dit-elle à son amie avec un sourire qui se fit plus grand encore en entendant parler des baffes qui se perdaient. Oh ça, ça je n’en ai jamais douté. C’est bien de toi qu’est cette réplique célèbre concernant les hommes qui sont tous des bébés non ? Rappela-t-elle sans cesser de sourire.

Sans doute qu’Anastasia avait raison. Elles ne faisaient jamais rien comme les autres. Et c’était peut-être l’une de leur plus grande force. Quoi qu’il en soit, Anita ne mit pas longtemps à revenir dans son rôle d’assistante sociale sérieuse. Elle craignait vraiment pour la vie de l’enfant et ne supporterait pas d’arriver trop tard. Aussi quand un bruit attira son attention, elle se hâta d’en faire par à Anastasia et de lui demander des indications quant à ce qu’elles pouvaient faire ou non. Parce qu’avoir des sens un peu plus affutés que la moyenne, c’était sympa, mais se précipiter gâcherait tout et ça, ça n’était pas envisageable.

- Passe devant alors. Indiqua-t-elle à son amie.

Il valait mieux que cela soit la policière qui soit devant. Ensemble, elles firent le tour de la maison. Et Anita ne s’attendait pas à ça. Elle avait compris que la voisine n’avait vu qu’une toute petite partie de l’histoire de cet enfant. Mais là ? Un grondement lui échappa quand elle entendit le cri de l’enfant et le bruit sourd d’un coup. Montrant la cabane au fond du jardin à Anya d’un signe de la tête, la blonde laissa son amie rouquine passer devant : elle risquait de déchiqueter l’homme et ça n’était pas le but.

••••

by Wiise

Anastasia était toujours un peu étonnée, pour ne pas dire gênée, par sa renommée et celles de ses faits, gestes et paroles, alors même que tous les habitants de Storybrooke avaient une vie qui avait été retranscrite dans un conte, quelle qu'en soit la forme. Cependant, c'était aussi un peu flatteur. "Les hommes sont tous des bébés", oui, c'était bel et bien d'elle. Anastasia avait toujours été très fière de cette trouvaille - qui plaisait, étrangement, moins à Dimitri. Alors, en souriant, elle confirma ce qu'avait justement supposé Anita :
- Oui, c'est bien de moi. C'est bien dit, non ?
Ce n'était peut-être (sans doute) pas le moment d'épiloguer. D'ailleurs, les deux femmes furent totalement en mesure de retrouver leur sérieux et professionnalisme pour contourner la maison, tous sens en alerte (même si, n'étant qu'une humaine, Anastasia comptait davantage sur les sens d'Anita que sur les siens pour les alerter).
Ce fut d'ailleurs son grondement, plus proche de l'animalité que de l'humanité, qui sursauter Anya. C'était toujours particulier quand l'une de vos amies les plus chères grognait pour ainsi dire dans votre oreille. Mais la réaction d'Anita, paradoxalement, était surtout très humaine. Les oreilles d'une simple humaine suffisaient amplement pour percevoir le douloureux bruit qui l'avait fait réagir.
Anastasia suivit l'indication d'Anita : la cabane au fond du jardin. Elles avaient eu raison de ne pas s'éterniser devant la porte davantage. Machinalement, Anya sortit son badge, preuve irréfutablement de ses fonctions. Elle avait l'impression que les présentations n'allaient pas tarder et espérait que tout irait pour le mieux. Elle n'avait en effet pas besoin de se retourner pour sentir la tension et la colère d'Anita. N'importe qui aurait été en mesure d'analyser les sentiments qu'elle éprouvait, à ce moment précis.
Comme la procédure l'indiquait, la jeune femme, une fois devant la cabane, s'annonça, prête néanmoins à changer de méthode si la douce ne fonctionnait pas :
- Je suis Anastasia Romanov de la police de Storybrooke et je suis avec Anita Jones des services sociaux. Nous aurions quelques points à éclaircir avec vous. Est-ce que vous pouvez sortir tranquillement, les mains en évidence, s'il vous plait ?
Dans une cabane, on pouvait probablement trouver toutes sortes d'outils. Mieux valait donc s'attendre à tout.

Human are not human...

Anita & Anastasia

••••

Anita fit un grand sourire à son amie. Effectivement, sa phrase mythique était très bien trouvée. Cela résumait assez bien l’opinion féminine concernant les hommes. C’était de vrais bébés. Qu’ils soient adultes ou non, ils se plaignaient pour un rien et que dire quand ils étaient malades ?! Alors là, à chaque fois, ils étaient à l’article de la mort… Autant dire que si c’était amusant les deux premières fois, c’était très vite très agaçant. Cependant, elles n’étaient pas là pour ça, même si cela lui faisait du bien de retrouver Anastasia.

Alors qu’elles faisaient le tour de la maison, un grondement lui échappa. Heureusement pour ce père indigne que la police était à ses côtés. Sinon Anita l’aurait sans doute tué. La rouquine ne mit pas longtemps à entendre ce qui l’avait fait grogner, mais la lionne avait compris que c’était ça qu’elle avait entendu alors qu’elles étaient devant la porte à attendre qu’on vienne leur ouvrir. La blonde ne comprenait pas comment on pouvait être aussi monstrueux… La nature humaine lui échappait parfois. Quoi que. Quand Scar s’amusait ainsi avec les lionceaux, elle s’était posée la même question.

- Anya… Je ne crois pas qu’il viendra. Fit-elle remarquer alors que des bruits sourds se faisaient entendre, suivi d’un cri d’enfant. Il va le tuer ! S’exclama-t-elle en regardant son amie avec horreur.

Certains, sous l’effet de la peur, prenaient de très mauvaises décisions. Anita en avait vu qui s’était précipité sur elle pour la frapper ou la blesser avec le premier objet qu’ils trouvaient. C’était la première fois cependant qu’une personne qu’elle venait interroger s’en prenait directement à l’enfant. Car elle n’était pas dupe, il avait dû frapper l’enfant une nouvelle fois. Voir pire. Mais elle ne voulait pas y songer. La lionne s’efforçait d’être calme et de laisser les autorités compétentes s’occuper de l’homme. Elle, elle se devait de rester impassible pour aider au mieux l’enfant. Cela ne l’empêchait pas de bouillir d’impatience et de rage.

••••

by Wiise

Anita avait raison. Anastasia pouvait le sentir et l'entendre. Pour ce faire, pas besoin cette fois de sens plus affutés ou d'un instinct particulier. Les faits étaient criants - assez littéralement, d'ailleurs, songea la jeune femme en sentant un frisson glisser le long de son échine. Il était l'heure de passer la deuxième vitesse. La manière douce n'avait rien obtenu et les deux femmes avaient toute la légitimité du monde, étant donné les circonstances, d'opter pour la manière forte.
Et fortement légale.
Anastasia était bien contente que Carrie, avant son départ, lui ait appris à tirer. Etant profiler, elle n'avait pas eu de formation aux armes à feu tout de go car son travail consistait en principe en la réalisation d'analyses, ce qui ne nécessitaient pas une mise en danger physique. Mais ça, c'était la plupart du temps.
Dans une ville aussi petite, on en venait souvent à outrepasser sa fiche de poste et même si le profilage n'était pas la discipline la plus dangereuse, il était bon de savoir se défendre. Anya avait passé l'examen haut la main quelques temps plus tard : officiellement, elle avait donc le droit de porter une arme de service et l'avait évidemment prise pour sortir.
Toujours en tenant son insigne, elle mis la main à sa ceinture où l'objet était rangé et coula un regard assuré vers Anita :
- T'inquiète, on est là. Ca va bien se passer. Permission de bondir toutes griffes dehors si ça se corse. Je te couvre. Ca fait pas longtemps que j'ai le droit de tirer mais j'ai eu de bonnes notes et je suis prête à mettre en pratique... Prête ?
Anya attendit de voir Anita opiner puis, ayant les mains prises, donna un grand coup de pied dans la porte de la cabane pour l'ouvrir grand. On entendit le pan de la porte heurter violemment le mur qu'il rencontra, ce qui eut d'autant plus l'effet de perturber ce qui était en train de se passer dans cet endroit sordide.
- Police de Storybrooke, les mains bien en évidence !

Human are not human...

Anita & Anastasia

••••

L’instant avant de bondir était toujours le plus compliqué à supporter. Il en fallait de la patience pour ralentir le rythme, prendre ses appuis et relâcher tout son corps pour ne pas se faire remarquer avant de se tendre comme un ressort et de bondir sur sa proie. Anita n’était plus une lionne au sens premier du terme, mais c’était ce qu’elle ressentait en cet instant. Personne n’aurait pu croire qu’elle soit capable de tant de patience, mais elle n’était pas l’une des meilleures chasseuses du clan pour rien.

- S’il est près de moi, je m’occuperais juste de le déstabiliser pour m’occuper de l’enfant. C’est lui ma priorité. Indiqua-t-elle à son amie avant d’hocher la tête.

Ce n’était pas l’envie qui lui manquait que de planter ses griffes dans le bide de l’ersatz d’être humain qu’elles allaient rencontrer derrière la porte. Mais la blonde savait que cela ne serait pas une bonne idée : trop d’images atroces pour le gamin qui serait déjà bien assez traumatisé comme ça et trop de paperasses. Ceci dit, puisque malgré l’injonction d’Anastasia ne semblait pas vouloir lâcher l’enfant, la lionne ne se gêna pas pour l’agripper et le faire lâcher de force. Peut-être que se furent surtout ses griffes qui se plantèrent malencontreusement dans le bras de l’homme qui réussirent plus que le reste, mais bon, ça n’était pas son problème.

Car une fois que l’homme eut relâché sa prise, elle s’occupa d’éloigner l’enfant. Le petit était dans un sale état. Il était couvert d’hématomes au niveau des bras et du dos et elle voyait même du sang perlé des blessures sur son dos, probablement dues à des coups de ceinture. Anita s’accroupit devant l’enfant pour qu’il ne la craigne pas trop et lui fit tout doucement relever la tête qu’il gardait baissée avec crainte.

- Hey… Tu dois être Andrew. Moi c’est Anita. Et la femme là-bas, c’est mon amie, Anastasia. Elle est policière, elle va s’occuper de ton père. Moi je suis là pour toi. Lui indiqua-t-elle doucement.

« Il… Il me fera plus de mal hein ? » Demanda une toute petite voix pleine de larmes et de douleur.

- On fera tout pour ça. Lui assura-t-elle alors que l’enfant laissait enfin couler ses larmes et se jetait dans ses bras.

Anita le serra contre elle autant qu’elle le pouvait sans lui faire plus de mal. Ça allait être une longue soirée… Gardant l’enfant contre elle d’un seul bras, la lionne se débarrassa de sa veste et la lui mit sur les épaules pour le protéger du froid. Son affaire faite, elle se releva et le prit dans ses bras, choquée de le sentir aussi léger : il devait bien avoir dans les 10 ans, alors pourquoi était-il aussi léger ?!

- Est-ce que tu vas pouvoir l’embarquer ? Demanda-t-elle d’une voix sourde à son amie.

Elle l’espérait de tout cœur en tout cas. Il ne méritait rien de moins que de mourir avec les entrailles pourrissant à l’air libre. Mais ça, la lionne ne pouvait pas se le permettre…

••••

by Wiise

Quand on habitait dans une ville aussi étrange que Storybrooke, on était habitué à voir bien des choses. Et pourtant, rares étaient les habitants totalement blasés qui n'arquaient même plus un sourcil quand quelque chose de surnaturel se produisait. Anastasia, en tout cas, était encore de ceux qu'on pouvait surprendre. Et, même si elle était au courant des griffes qu'Anita renfermait sous ses jolis ongles et avait dû les voir une ou deux fois, elle ne resta pas indifférente quand elle remplacèrent ces mêmes ongles pour s'enfoncer dans la chair du suspect.
Y avait pas à dire, c'était drôlement pratique et efficace. Plus que son injonction, en tout cas. Le commissariat devrait peut-être étudier sérieusement la possibilité d'embaucher d'anciens félins dans leurs rangs : pour les scènes d'action, c'était autrement plus utile que de savoir parler russe !
Anya ne resta pas bien longtemps dans ses pensées et passa à l'action. Elle n'avait pas les griffes, mais elle avait les menottes ! Maintenant qu'Anita l'avait suffisamment désemparé, elle n'eut aucun mal à attraper ses bras ensanglantés pour les menotter dans son dos d'une pogne peu délicate.
- Vous avez le droit de garder le silence et si j'étais vous j'en userais. Tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n'avez pas les moyens de vous en procurer un...
Lire ses droits à un suspect qu'on appréhendait, après un moment, revenait à réciter une étrange poésie. C'était toujours le même scénario, cependant, Anastasia faisait rarement partie de ceux qui arrêtaient les méchants : elle, normalement, s'occupait d'établir leur profil et les observait de loin. Ce type-là, en l'occurrence, était suffisamment dégoûtant pour qu'on ait envie de l'observer de très loin.
Un coup d'œil près de la sortie, indiqua cependant à la jeune femme qu'Anita avait les choses bien en main avec Andrew, vision qui adoucit ses traits durcis par ce à quoi elles venaient d'assister. Cette scène à elle seule suffisait à témoigner qu'Anita était vraiment faite pour ce job. Si elle avait été à la place d'Andrew, Anita était exactement la sauveuse dont elle aurait rêvé. Ce n'était pas étonnant que le petit garçon s'autorise enfin à craquer.
- Oh oui, j'ai suffisamment de preuves pour qu'on aille se dire deux mots au commissariat, assura la jeune femme en resserrant l'emprise des menottes sur les poignets du suspect. Allez, on y va, annonça-t-elle en entrainant sans ménagement l'homme vers la voiture de service avec laquelle elle était arrivée.
Il faudrait bien sûr aussi recueillir la déposition d'Andrew mais cela attendrait. Il avait besoin d'une pause et la police aurait déjà assez à faire avec son père. Les services sociaux aussi.
Anastasia le fit monter en voiture et prévint le poste. Elle revint ensuite auprès d'Anita et Andrew.
- T'es entre de bonnes mains, assura-t-elle à ce dernier. Anita va bien s'occuper de toi et on se reverra plus tard pour parler de tout ça. Pour le moment c'est pas le plus urgent. Tu l'emmènes à l'hôpital j'imagine ? demanda la rouquine à son amie. Toi aussi je pense qu'il faudra que tu repasses au poste mais comme dit, c'est pas le plus important maintenant.
La jeune femme marqua une pause, coula un regard en direction de la voiture de patrouille puis reprit :
- J'ai pas mal de choses à régler avec monsieur, autant m'y mettre tout de suite !
Anastasia refit alors le chemin en sens inverse et s'installa dans la voiture : direction, le poste, songea-t-elle, globalement contente de cette intervention. Il faudrait sans doute des années à Andrew pour retrouver une vie normale, si tant est qu'on puisse guérir totalement de ce genre de traumatisme. Mais il était vivant, donc l'espoir l'était aussi.