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 I'll carry your heartbeat in mine } Beasty Dust

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Evangeline Leviosa
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________________________________________ 2019-04-09, 14:15

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I'll carry your heartbeat in mine.

Depuis la discussion qu’elle avait eue avec son frère, Jamie et Madame Joanne, les choses allaient de mieux en mieux. D’abord parce qu’elle appliquait leur conseil, ce qui avait grandement favorisé sa compréhension des choses, notamment dans tout ce qui touchait de près ou de loin aux émotions, mais aussi dans tout ce qui concernait les réactions ‘logiques’ à avoir. Quand il lui prenait la main par exemple, ou quand il l’enlaçait. C’était aussi grâce à eux qu’elle avait un peu mieux comprit pourquoi est-ce qu’Adam avait réagi si bizarrement au fait qu’elle avait préféré garder sa chambre les premiers temps… Mais en même temps, c’était si compliqué, et puis il le savait bien, lui, qu’elle était une étoile! Elle ne savait rien à ces choses là! La moindre des choses, c’était de lui expliquer, au lieu de se vexer et de bougonner…

Soupirant, elle arrangea le vase de fleurs coupées qu’elle avait monté dans ‘leur’ chambre, jetant un regard circulaire à la pièce. Après un combat plutôt épineux, elle avait obtenu le droit de garder ses coussins roses de son côté du lit, et ils décoraient joliment son côté du lit, contrairement à ceux d’Adam, gris et sans volume. Si il y avait bien une chose qu’elle ne comprenait pas chez lui, c’était bien ses oreillers, mais elle avait renoncé à lui faire utiliser l’un des siens. Trop ‘macho’ d’après Madame Joanne. Evie avait chercher la définition, et si elle n’était pas d’accord avec tout ce qui décrivait un ‘macho’, elle était tout de même d’accord pour dire qu’il y avait deux ou trois détails de ressemblant. Elle avait aussi eut le droit de prendre ses couvertures et peignoires, qui trônaient sur son fauteuil et son secrétaire à miroir, qu’elle avait aussi fait rapatrier dans la chambre. Après tout, comme elle le lui avait dit, si il voulait qu’il dorme dans la même chambre qu’elle, cela voulait dire qu’elle avait aussi le droit d’y mettre ses affaires!

Rapidement, elle refit le lit, soigneusement. Adam était parti au travail depuis quelques heures maintenant, et elle aurait dû elle aussi être au travail dans le jardin, mais la pluie diluvienne l’empêchait de faire le moindre jardinage en dehors de la serre, dont elle s’était occupée la veille. Comble de la malchance, c’était le jour de congé des habitants, ce qui faisait qu’elle n’avait personne à qui parler. Elle fut tentée un instant d'appeler son frère ou Jamie, ou Nate, mais elle se ravisa, se disant qu’ils devaient tous avoir fort à faire. Après tout, ils avaient tous les trois un métier. Contrairement à elle.

Quand elle avait mit les choses au clair avec Adam, il lui avait dit qu’elle n’était plus son employée, alors techniquement, elle était désormais au chômage. Elle s’occupait certes du jardin, mais ce n’était pas exactement pareil, surtout maintenant que la malédiction avait été levé: tout poussait désormais à merveille, et les ronces avaient disparus! Autant dire qu’elle n’avait plus vraiment grand chose à faire, hormis le ménage. Et ce n’était pas vraiment ce qu’elle préférait faire. Soupirant d’ennui, elle attacha néanmoins ses cheveux en une queue de cheval rapide, avant d’aller chercher son tablier et ses chiffons. La bibliothèque avait besoin d’un dépoussiérage rapide, et puis elle avait besoin de s’occuper les mains. Si elle continuait à ainsi traîner dans leurs chambres, elle finirait par repenser à la manière dont il l'avait prise dans ses bras et…

Elle en rougit malgré elle, secouant la tête pour ne plus y penser. Nouant son tablier, elle se pencha pour prendre son spray et son chiffon quand elle ressentit une sorte de pincement, au niveau de la poitrine. Elle avait finit par se familiariser avec les différentes petites imperfections du corps humain, mais elle ne put s’empêcher de frotter sa peau, à travers son t-shirt, comme pour apaiser ce pincement. Cela lui avait fait vraiment mal, mais au moins, c’était passé. Soupirant pour achever de faire passer la douleur, elle prit la direction de la bibliothèque, qu’elle ouvrit en faisant résonner la pièce. C’était la partie qu’elle préférait, quand elle ouvrait la porte, qui se mettait à grincer et à résonner dans tous les rayonnages. C’était un peu devenu son petit rituel, qu’elle vienne pour lire ou pour nettoyer.

Elle s’attaqua rapidement à la tâche, époussetant chacun des rayonnages en bois. Même si elle n’aimait pas vraiment ça, elle s’appliqua, en profitant pour ‘nourrir’ un peu le bois, comme le lui avait suggéré Miss Samovar. Elle se mit donc à frotter de plus en plus fort et ce ne fut qu’à partir de la troisième étagère que le pincement revint lui faire mal. Pestant, elle passa à nouveau sa main sur sa poitrine, frottant légèrement. A nouveau, cela passa, mais elle n’eu pas le temps de faire trois pas que la douleur revint, encore plus forte cette fois. Tellement, qu’elle en trébucha, et qu’elle dû s’agripper à l’échelle pour ne pas tomber de tout son long. La douleur revint, irradiant le haut de son corps et lui coupant la respiration, si brutalement, qu’elle se laissa tomber à genoux, les mains sur ses coeurs.

Instinctivement, elle ferma les yeux, cherchant à entrer en contact avec les coeurs de ses soeurs. Mais au lieu de la douce mélodie stellaire, elle sentit une vague de chaos lui envahir l’esprit, mélange de cris silencieux et de paniques incompréhensible, émanant de sa poitrine. Un sentiment incompréhensible de peur la saisit, et l’air se fit de plus en plus rare, malgré tous ses efforts. Par réflexe, elle agrippa l’échelle, cherchant à se relever, mais elle perdit l’équilibre et sa tête heurta l’une des marches. La douleur irradia de son crâne, éclipsant un instant celle de ses coeurs, et dans un réflexe, elle appela à l’aide, mais sa voix résonna dans la grande bibliothèque, faible et éteinte.

Et pendant quelques secondes, Evie se demanda si elle allait mourir.


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________________________________________ 2019-04-29, 12:13


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ARetrouver le commissariat et toutes les étranges habitudes qui y étaient liées… Avait fait quand même un petit quelque chose à Adam. Chris, le nouveau shérif, avait décidé de lui refaire confiance et le prince se doutait bien qu’Adèle n’était pas innocente à sa nomination. Il avait donc pu rencontrer ses nouveaux collègues et découvrir tous les changements effectués dans un lieu qui, auparavant… Etait bien plus bruyant et désordonné. Enfin, ne dites pas ça à Adèle ou elle en ferait une syncope, elle qui se démenaient à l’époque pour tout maintenir dans un ordre impeccable. Il avait récupéré sa plaque, son uniforme, son arme de service et même les clefs de sa moto de fonction qui était restée sagement dans un garage. Quelques réparations plus tard et voilà que tout était opérationnel ! Même si Chris Brooke était différent de Nolan, de Pascal ou des autres, il restait shérif et un shérif qui avait à cœur de protéger sa ville… Alors on s’en accommoderait. Tant qu’il existait une cafetière – que la prénommée Eulalie avait brisée puis remplacée – d’opérationnelle, évidemment.

Depuis que la malédiction avait été brisée et que la Bête n’existait plus que dans son cœur et ses souvenirs, Adam essayait de s’habituer à cette nouvelle vie lourde de promesses mais aussi encore bien trop remplie de vides. La mémoire de son enfance n’était pas reparue et les songes devenaient de plus en plus violents, cauchemardesque sous les cris et les lamentations, les bruits de lames s’entrechoquant et toujours cette question qui résonnait dans son crâne lorsqu’il se réveillait en sursauts. Il manquait quelque chose à l’équation. Evie avait envoyé valser le sortilège qui les transformait tous mais elle n’avait pas apporté toutes les réponses. Une clef manquait. Une évidence cachée qui commençait à le ronger de l’intérieur.

Il ne sut pas vraiment pourquoi il rentra à la pause de midi, ni pourquoi Chris lui accorda son après-midi… Peut-être qu’il avait l’air encore plus fatigué que ce qu’il pensait ? Ou peut-être qu’un vent d’instinct s’était répandu dans toute la ville pour lui permettre de ne pas arriver… trop tard chez lui ? Il mit le pied au château et poussa un soupir, observant l’endroit qui semblait désormais très différent : lumières et joyeusetés colorées remplissaient le hall auparavant sombre et tumultueux. Chaque pièce semblait avoir repris goût à la vie et s’il n’avait pas été là le jour où tout c’était passé, il aurait pu croire à un brin de folie de Mrs Samovar. Réalisant le silence régnant dans les lieux, il hésita clairement à se laisser tomber dans un des salons pour juste y dormir…

Mais avant, il devait trouver Evie.

Vu la pluie diluvienne, les jardins étaient un choix peu judicieux. Après avoir jeté un coup d’œil à leur chambre, propre et vide, il dévia en direction d’un autre salon et des cuisines… Sans l’y apercevoir. Le silence régnait, olympien, même pas une horloge pour le perturber puisqu’elle avait aussi pris son jour de congé. N’ignorant pas la passion de la jeune femme pour la bibliothèque, il se demanda si elle prenait toujours des cours en compagnie de Jamie ; depuis qu’il avait trouvée une nouvelle blonde pour captiver son attention et qu’il était devenu… père, il passait moins ici. Si Evie ne disait rien, Adam avait bien remarqué que ça lui faisait quand même un peu de peine. Peut-être qu’elle s’entraînait pour le jour où il reviendrait évaluer ses capacités ? Sans doute. La porte était ouverte.

« Evie ? » Appela-t-il, la franchissant.

Pas de réponse.

Ses sourcils se froncèrent. Bien qu’elle puisse être complètement absorbée par sa lecture et ne pas l’attendre, il était plutôt rare qu’elle ne réponde pas à son prénom. Il fit quelques pas en avant, contourna un bureau… Et la vit. Allongée sur le sol, une petite mare de sang en halo autour de ses cheveux blonds et le teint si pâle que la possibilité qu’elle soit morte l’effleura avec la puissance d’un coup de poing droit dans le plexus solaire !

En une seconde il fut à ses côtés, appelant de nouveau ce prénom cristallin qui d’habitude lui faisait ouvrir de grands yeux vexés ! Elle avait la peau fraiche mais lorsqu’il se pencha vers son visage, il cru sentir un mince filet d’air traverser son nez. Il ne sut par quel instinct il posa sa main sur sa gorge, sentant un pouls faible et filant, ni comment il parvint à attraper son téléphone portable pour appeler… N’importe qui. N’importe quoi qui pourrait les aider !

« Evie ? Evie, réveille-toi… Réveille-toi, s’il te plait… ! »

Psalmodia-t-il en la redressant légèrement contre lui, fixant son visage inerte, sa paume se couvrant de sang lorsqu’il la glissa dans sa chevelure pour la soutenir. Une voix familière résonna au téléphone, haletante et paniquée lorsqu’il tenta de lui expliquer la situation, puis plus résolue en lui disant qu’elle s’en occupait. Adam eut la très nette impression que cette attente dura des heures, d’horribles minutes où il craignit de la voir arrêter de respirer, où il cru voir son torse se soulever faiblement mais que les battements réguliers qu’il avait déjà écouté n’existaient plus qu’en vague souvenir. Trop pâle. Trop faible. Trop petite. Trop fatiguée. Trop entêtée…

Il résista lourdement à l’envie de partir directement dans son pick-up pour l’emmener à l’hôpital. il savait qu’elle ne voulait pas y retourner, qu’elle craignait qu’une prise de sang ne révèle son véritable statut et qu’on cherche à lui faire du mal… Mais pour l’heure, elle était en train de mourir dans ses bras !

Lorsque l’ambulance fut là, il remercia le ciel qu’Adèle ai eu la présence d’esprit de leur indiquer la pièce où ils se trouvaient et comment y accéder. Il s’excuserait plus tard de lui avoir causé une dose de stress mais pour l’heure, tout ce qui le préoccupait c’était la jeune femme qui était soulevée précautionneusement pour être emmenée de toute urgence à l’hôpital de Storybrooke. Des paroles prononcées qui entrèrent par une oreille et sortir directement de l’autre, des questions auxquelles il répondit de mauvaise grâce et les secousses d’une ambulance où les bips des machines ne lui inspiraient aucune confiance. Sa main posée sur celle d’Evie, le prince cru sentir un instant ses doigts serrer les siens et un geignement mais il se pencha rapidement vers son visage inexpressif.

« Je… Suis là. »

Fut tout ce qu’il fut capable de dire, ne sachant pas du tout comment la rassurer. Parce qu’en cet instant, alors qu’il n’en menait pas large, Adam avait peur. Peur de la perdre. Peur de la voir disparaître alors qu’il l’avait enfin trouvée. Peur, tout simplement…

Parce que les étoiles n’étaient pas éternelles.
Mais il voulait croire que la sienne, si.



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________________________________________ 2019-05-06, 10:30

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I'll carry your heartbeat in mine.

Elle avait la sensation d’être piégée dans son propre corps. Comme si quelque chose d’infiniment plus fort qu’elle l’enserrait, et l'étouffait lentement dans un étau implacable. Elle avait froid, mal et ses sens se perdaient. Elle suffoquait de l’air qu’elle respirait, tremblait de douleur mais plus que tout, c’était cette puissance, cette course folle qui agitait ses veines qui la tordait en tous sens. Ses coeurs battaient une chamade folle et chaque pulsation était une décharge, une pique qui s’enfonçait jusqu’au plus profond de sa peau, et la brûlait dans de froides vagues glacés. Elle avait perdu notion de toute réalité, et après ce qui lui parut un temps infini, enfin, le répit vint la soulager, l’emportant dans un univers sans rêves ni cauchemars. Ni douleur.

Il lui fallut du temps pour parvenir à revenir à elle. Deux journées entière, en réalité. Elle n’en eut jamais vraiment conscience. Ce fut à peine si elle fut capable de reconnaître la pièce dans laquelle elle se trouvait. Pourtant, elle y avait déjà été, longuement. Très longuement. Des années de coma, perdues elles aussi. Quand elle rouvrit les yeux, elle fut accueilli par la couleur vaguement crème des murs et le bipement léger de quelques machines, toutes reliés à elle, bien qu’elle ne s’en rendit pas immédiatement compte. En revanche, elle comprit rapidement qu’elle avait quelque chose sous son nez, et que cela la dérangeait un peu. Ce n’était pas agréable, mais quand elle tenta de relever la main pour l’enlever, elle pu à peine la relever, tant elle était engourdie. Sa main retomba mollement sur son ventre, et elle déglutit avec peine, réalisant soudain à quel point elle avait soif.

Avec un petit grognement, elle tenta de se redresser, appuyant tant bien que mal ses paumes à même le matelas, mais elle eut rapidement le vertige, et se contenta de demeurer à demi allongée, ses yeux papillonnant de plus en plus à mesure que le silence s’étirait. Pourquoi était-elle ici? Elle reconnaissait vaguement l’hôpital, mais n’avait aucun souvenir d’y être venu. Elle ne voulait pas être là! Elle l’avait pourtant dit, c’était dangereux! De nouveau, elle tenta de se redresser, sentant une pointe de panique lui vriller le coeur. Qu’est-ce qui s’était passé? Comment était-elle arrivée ici? Elle… Se souvenait de la bibliothèque, de la pluie, elle se souvenait d’avoir eue mal et puis…

La porte de sa chambre s’ouvrit, dans un chuintement discret, et aussitôt, Evie ressentit un immense soulagement. Parce que si Adam était ici, malgré tout, elle savait que tout irait bien. Elle eut un petit sourire, presque timide, penaud. La réaction d’Adam ne fut cependant pas similaire. Au contraire, il combla l’espace entre eux en quelques secondes, prenant son visage entre ses mains avec une avidité tremblante. L’expression de son visage était si tordue et torturée qu’Evie sentit aussitôt ses mains se serrer contre ses poignets, les caressant doucement. Maladroitement.

-A.. dam? croassa-t-elle, d’une voix un peu cassée et sèche.

Il eut un murmure, quelque chose qu’Evie ne comprit pas, mais qui lui fit mal au coeur tant il avait l’air désespéré. Adam n’était jamais aussi… Fragile. Pourtant en cet instant, Evie avait l’impression qu’il aurait pu se briser aussi facilement que du verre. Doucement, elle caressa ses poignets, avant de prendre à son tour son visage entre ses mains, caressant ses joues parcheminées. Elle eut une hésitation, avant de se redresser, légèrement, venant poser ses lèvres sur les siennes dans un baiser chaste, qui le fit presque sursauter. Aussitôt, Evie se mordit la lèvre, se demandant si elle avait bien fait, ou si elle aurait du s’abstenir.

-Adam? Qu’est-ce qui se passe? murmura-t-elle, après un silence.

Il eut un soupir, avant de venir s’asseoir au bord du lit, se penchant pour l’embrasser sur le front, l’air fatigué et las. Malgré elle, Evie se mit à chiffonner le drap de son lit, hésitante. Penaude.

-... J’ai fais quelque chose?

Elle savait désormais qu’elle perdait tout souvenir des moments où elle utilisait la magie. Peut-être qu’elle avait fait quelque chose de mal? Peut-être qu’elle avait blessé quelqu’un?! Sab lui avait pourtant dit qu’elle avait une magie défensive, et non offensive, mais peut-être qu’il s’était trompé? Et si il s’était trompé? Elle se mordilla la lèvre, furieusement, sentant d’étranges larmes paniquées lui envahir la gorge et lui couper la respiration. Et si elle avait fait du mal à quelqu’un?

-Adam… Je suis désolée, se mit-elle à murmurer, à demi en train de sangloter, ce qui sembla surprendre Adam, qui écarquilla les yeux de surprise. Si j’ai fais… Si j’ai fais du mal à quelqu’un… Je suis...

Sans qu’elle ne comprenne, elle fut soudain contre lui, le visage enfoui contre cette chemise un peu épaisse qu’elle aimait tant, ses petites mains agrippées à ses épaules, et ses grandes mains caressant ses cheveux tendrement. Il y eut un silence, un instant, avant que la porte ne s’ouvre à nouveau, et si elle se crispa, elle sentit très clairement Adam faire de même.

-Oh! fit la jeune femme qui entra. Vous êtes réveillée. Parfait.

Doucement, elle s’approcha, venant se placer de l’autre côté du lit.

-Mademoiselle Evangeline, comment vous sentez-vous?

-Je m’appelle Evie, répliqua Evangeline, cherchant la main d’Adam inconsciemment. Et… j’ai soif.

L’infirmière eut un petit sourire, avant de sortir un petit gobelet de sa table de chevet, et de le remplir avec une bouteille posée sur celle-ci.

-Tenez. Faîtes attention. Bien. Alors, de quoi vous souvenez vous en dernier?

-Je… J’étais dans la bibliothèque, fit-elle hasardeusement, jetant des regards à Adam comme pour qu’il confirme ses dires. Et…. Je suis tombé… ?

-Vous vous souvenez être tombé?

-Je crois...

Elle hocha la tête, souriant légèrement.

-Très bien, je vais aller chercher le médecin qui s’occupe de vous. Pour qu’il procède à quelques examens pour vérifier que tout va bien.

Elle eut un sourire, avenant, saluant même Adam avant de partir. Dès que la porte fut fermée, Evie se mit aussitôt à écarter tous les fils et les draps qu’on avait mit sur elle, à la grande surprise d’Adam.

-Il faut… Partir, expliqua-t-elle, se mettant maladroitement assise. S'ils… M’examinent, ils vont voir pour… Mes coeurs et… Je serais… Ils vont… Ils vont me les prendre!

Et ça, c’était hors de question! Personne ne lui prendrait ses soeurs, jamais! Même si pour cela elle devait s’effondrer à même le sol! Ce qui, fort heureusement, n'arriva pas, puisque Adam la retint de justesse, la plaquant contre lui.

-Evie! pesta-t-il, la soulevant sans problème.

-S’il te plait, Adam ils… Ils ne doivent pas les prendre… Je suis désolée, pardon, mais il faut… Il faut les...

Ses coeurs se mirent à battre, beaucoup trop vite, et avant qu’elle ne réalise le bourdonnement qui emplissait ses oreilles, elle perdit à nouveau connaissance, sa tête rebondissant mollement sur le torse d’Adam.


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________________________________________ 2019-07-30, 11:49


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Deux jours. Ca avait pris deux putain de jours pour qu’elle ne reprenne conscience… Mais c’était aussi un miracle vu l’état dans lequel Evie était arrivée à l’hôpital. Adam avait du se reculer lorsqu’on l’avait emmenée dans une salle remplie de fils et de machines, poussé contre le mur par un soignant qui l’y avait maintenu afin d’être certain qu’il n’entravait pas le bon déroulement des opérations. Il n’avait pas besoin de le faire, Adam ne serait pas intervenu ; son retour à la police lui avait rappelé quelques souvenirs sur les actions et rôles de chacun et… En cet instant, son rôle était de la regarder glisser vers la mort sans pouvoir y faire quelque chose. D’observer sa peau plus pâle que d’ordinaire, ses cheveux décolorés et ses yeux irrémédiablement clos sous une respiration aussi sifflante que difficile… Il l’avait vu dans un état second, dans un entre-deux songes cauchemardesque où plus rien n’a de sens que cette vision brouillée devant vous. Il avait attendu. Il avait espéré. Il avait… Prié, presque, pour qu’Evie lui revienne.

Parce que maintenant qu’il l’avait enfin trouvé, sa plus grande frayeur était de la perdre.

Deux jours entiers. Trois nuits. Et voilà qu’à son réveil… Elle sombrait à nouveau dans ses bras à peine sur ses jambes ! On lui avait dit de la ménager et qu’elle ne récupèrerait peut-être jamais complètement, mais elle était une étoile bordel ! Elle allait récupérer. Elle devait s’en remettre sinon lui non plus ne s’en remettrait pas. Lentement, il la souleva avec son poids-plume pour ne pas la brusquer malgré les sonneries assourdissantes des scopes reliés précédemment, et la déposa de nouveau sur le lit d’hôpital où elle séjournait. Rapidement, des infirmières firent irruption dans la pièce et les examens recommencèrent, enchainement protocolaire auquel Adam ne comprenait pas grand chose. Il savait juste que ces gens, malgré toutes leurs manières de faire et d’être, tentaient de la sauver. Et c’était tout ce qui comptait.

Sebastian était passé un peu le matin, prenant la main de sa sœur pour caresser son poignet de longues minutes, des volutes de sable évoluant tout autour de son esprit avec une tranquillité aussi douce que silencieuse. Si Adam lui avait demandé ce qu’il voyait, le marchand de sable n’avait pas répondu et c’était contenté d’un sourire un peu triste. Il avait tenté de le rassurer, l’esprit d’Evie était en paix mais d’autres luttaient imperceptiblement pour que son corps en fasse de même ; autant dire que le prince n’avait pas vraiment apprécié cet aspect. Ce n’était pas la faute de Sab, il le savait, ce n’était la faute de personne… pourtant un coupable aurait été idéal : au moins aurait-il eu une raison de frapper quelqu’un. Quelque chose. Quoi que ce soit pour qu’Evie lui revienne.

Un certain Maximilien s’occupait de son dossier. Il ne travaillait pas souvent à l’hôpital mais les rares fois où Adam l’avait vu, il lui avait semblé qu’il voyait clair dans le jeu que jouait la jeune femme… C’était comme s’il était parfaitement au courant de ce qui battait sous sa poitrine lente et qu’il faisait avec. Pourquoi elle lui demandait toujours de partir de peur qu’on lui vole ses cœurs, il l’ignorait ; mais ça ne serait pas ce médecin qui ferait quoi que ce soit à ce sujet. Lui, il se contentait de l’informer que certains étaient beaucoup plus faibles que d’autre et que l’un d’eux avait même cessé de fonctionner le jour de son second malaise. Max semblait ignorer ce qu’il convenait de faire mais il étudiait la question, étonnement ce n’était pas difficile de le croire.

Evie lui avait un jour parlé que ces cœurs correspondaient à ses sœurs qui l’avaient protégé lors de sa chute sur Terre… Etaient-elles à nouveau en train de la protéger ou bien étaient-elles responsables de cette déchéance de son état ? Elle semblait aller si bien ces derniers temps, un peu plus heureuse, un peu plus ronchon, un peu plus insolente mais si souriante et si douce sous ses doigts. S’il s’était attendu à ce qu’elle manque de passer l’arme à gauche, jamais il ne l’aurait laissé seule et sans surveillance un seul instant ! C’était fait. C’était trop tard. Même Chris, son nouveau sherif, s’était montré compréhensif en le laissant rester à l’hôpital en sa compagnie à attendre… Attendre quoi ? Attendre qui ? Attendre qu’elle s’éteigne peu à peu et retourne dans ce ciel d’où elle venait ? Hors de question !

Sa main dans la sienne, Adam observait le vague au dessus des draps couvrant le corps de la jeune femme. Elle respirait, son pouls était stable, les médicaments qui passaient dans la perfusion étaient censés l’aider à se stabiliser et on ignorait encore si elle aurait un nouveau réveil comme le précédent. Trop d’efforts pour son corps. Trop de tension et de requêtes pour un organisme humain. Maximilien lui avait dit que son énergie était arrivée à un stade critique, supplanté par les besoins de son être face à ce qu’elle pouvait lui apporter. Au souvenir de l’utilisation de ses « pouvoirs », la Bête ne put que valider cette idée en se maudissant de ne pas avoir vu les signes avant coureurs de cette situation… Il aurait du faire plus attention. Observer les signes. Encore une fois, il s’était montré égoïste sans le vouloir et la destiné se rappelait à lui : on ne jouait pas dans la même catégorie. Ce qu’elle donnait, elle pouvait aussi le reprendre… Il se pinça l’arrête du nez pour inspirer profondément, chassant ce sanglot qui menaçait de sortir de sa gorge.

Lentement, alors que le jour déclinait pour laisser place à une nuit supplémentaire, Adam se décida à prendre une douche rapidement. Se changer un peu, accepter de se couper de la réalité de brèves minutes et ressortir pour l’affronter de nouveau. Un tee-shirt propre, son jeans et voilà qu’il se glissait sur le matelas pour enlacer la jeune étoile endormie. Il du bouger un peu, ajuster son bras sous sa tête, avant de pouvoir convenablement enlacer sa taille et caresser son bras. Du bout des doigts. Du bout de l’espoir. Il huma l’odeur parfumée de ses cheveux qu’une aide-soignante avait lavé le matin, inspirant sa présence, respirant sa vitalité qui devait bien se trouver quelque part derrière ses yeux clos. Sentir son corps si petit près du sien, sa peau fraiche qu’il enlaça pour la protéger du reste.

Il ferma les yeux et essaya de dormir… En vain.
Parce que chacun de ses songes la ramenait toujours vers elle.


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• Tututut et c'est parti pour une nouvelle journée !
• Ouiii Emy ! Chantons ensemble !
• ... Il n'est que 7h et vous m'épuisez déja les filles ...



| Conte : Cendrillon
| Dans le monde des contes, je suis : : Marraine la BonneFée

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| Cadavres : 335



I'll carry your heartbeat in mine } Beasty Dust _



________________________________________ 2019-08-01, 01:32

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Le sommeil cotonneux dans lequel elle avait sombré n’était ni rassurant ni chaud, ni froid ni effrayant pour autant. Il était… Immobile et silencieux. Simplement. Quelque chose que rien ne semblait pouvoir interrompre ou égailler et dont elle ne garda qu’un souvenir vague, quelque chose de blanchâtre dont elle finit tant bien que mal par s’éveiller, s’échappant sans vraiment le chercher. Quand elle rouvrit les yeux, elle n’eut aucune idée de combien de temps elle avait dormi, encore une fois. Elle ignorait même si il s’agissait du matin ou du soir. Tout ce qu’elle savait c’était que le ciel était sombre, et que les machines autour d’elle bipaient sans heurt. Elle mit quelques secondes à réaliser pourtant qu’à ses côtés dormait quelqu’un. Quand elle baissa les yeux, découvrant le visage d’Adam, cerné mais endormi, elle ressenti aussitôt un profond soulagement, refermant les yeux un instant. Et pendant quelques secondes, elle songea que rien n’avait changé.

Mais elle réalisa bien vite que ce n’était pas le cas. Au fond d’elle même, un son, comme une chanson, résonnait, diffus et lointain, mais elle le reconnu entre milles. Le chant d’une étoile qui se mourrait. Un instant, elle cru que c’était elle, et la panique enserra son ventre mais avant même que les machines ne puissent biper plus fort, elle comprit que ce n’était pas elle, mais l’une de ses sœurs, tapis en son sein. Uriona. Fermant les yeux plus fort, elle plongea en elle même, redevenant une masse de lumière et de poussière, volant au secours de sa sœur, mais les autres constellations l’en empêchèrent. C’était la fin. Et nul ne pouvait l’empêcher. Tout ce qu’elles pouvaient faire, c’était de pleurer et d’accompagner sa mort par le chant que seules les étoiles connaissaient et pouvaient entendre.

Alors doucement, Evie se mit à murmure, un chant qu’aucun humain n’avait jamais chanté ou entendu, entourant Uriona de tout l’amour qu’elle pouvait ressentir pour elle. Son corps humain se mit à luire, faiblement, et elle sentit rapidement Adam se réveiller, en sursaut, mais elle caressa ses cheveux avec une douceur infinie, les yeux clos cependant que des larmes roulaient sur ses joues, attendant la fin. Elle ne dura guère que quelques minutes, et quand elle mourut, un halo diffus de lumière quitta le corps d’Evie, s’élevant dans l’air avant de se dissoudre comme l’écume au-dessus d’elle. Si Adam battit plusieurs fois des cils, visiblement médusé, Evie elle ressentit brutalement une intense fatigue, beaucoup plus normale cette fois-ci. Comme si elle venait de réaliser un énorme effort. Doucement, elle enfouit son visage contre celui d’Adam et elle pleura en silence de très longues minutes avant de parvenir à chuchoter.

-Elle est partie, murmura-t-elle, essuyant son visage avant de relever les yeux vers Adam. Je n’ai pas pu l’aider.

Même si il eut l’air désolé, Evie comprit qu’il ne comprenait pas exactement de quoi elle parlait, et même son coeur ne semblait pulser que d’un seul désir, celui de la voir continuer à lui parler. Alors elle continua.

-Uriona était une étoile jeune, elle n’aurait pas du s’éteindre comme ça… Le corps des humains… Il n’est pas fait pour ça. Il n’a pas du lui donner suffisamment d’énergie...

Elle marmonna un instant dans une langue incompréhensible, avant de froncer les sourcils, comme si elle parlait à quelqu’un d’autre.

-Vraiment ? Mais… Pourquoi ? Pourquoi vous ne m’avez rien dit ?

Il y eut un silence avant qu’elle ne secoue la tête.

-Quand j’ai utilisé la magie, je n’ai pas uniquement puissé dans la mienne, expliqua-t-elle finalement, se reconcentrant sur Adam. Hela… Etait trop puissante pour que ma lumière seule la repousse. Je… J’ai du puisé dans la leur. Et j’en paie le prix.

Le visage d’Adam se fronça, comme pour dire quelque chose, mais il se ravisa et elle se redressa légèrement, se peletonnant contre lui.

-Les docteurs n’ont pas pris mes coeurs ? chuchota-t-elle doucement, posant sa main sur son visage.

Rapidement, il lui expliqua ce qui était arrivé les trois derniers jours, dont elle ne gardait aucun souvenir. Elle eut même du mal à se rappeler de comment elle était arrivée ici, épuisée soudain. Elle manqua même de s’endormir plusieurs fois, mais elle s’accrocha à sa voix, battant des paupières pour rester éveillée.

-Je suis désolée, murmura-t-elle finalement. De t’avoir causé tellement de soucis.

Doucement, elle posa sa main sur sa joue, bougeant légèrement pour venir déposé un baiser sur sa joue, puis sur ses lèvres. Si il fut chaste, il se transforma rapidement en quelque chose de beaucoup plus désespéré. De plus avide. Elle connaissait suffisamment Adam pour savoir quand celui-ci avait vraiment peur, et elle pouvait le sentir de le moindre recoins de son être, il avait eu peur. Pire, il avait encore peur. Et les souhaits qui déferlaient dans sa direction ne s’apaisaient en rien.

-Je ne vais pas m’éteindre, murmura-t-elle, entre deux baisers, le souffle rude. Je ne vais pas t’abandonner. Jamais.

Etait-elle véritablement en mesure de faire de telles promesses, elle n’en savait rien. Mais elle y croyait. Jamais elle ne l’abandonnerait. Jamais totalement. Les étoiles qui mourraient laissaient derrière elles une trace d’énergie, une forme d’existence. Nul ne savait exactement ce qu’il advenait d’elles. Mais elles demeuraient. Et elle demeurerait. Pour lui. Avec lui.

-Je t’aime.

Cette fois, sa voix fut encore plus basse, légèrement rauque quand il se pencha sur elle, la poussant sur le dos, tout en attirant sa taille vers lui. Les gestes étaient instinctifs, plus encore pour elle, attirant son visage au sien, sa jambe s’enroulant autour de la sienne, avide, quémandeuse. Et profondément frustré quand il s’arracha à ses lèvres, posant son visage sur sa poitrine, comme pour se raisonner. De quoi, Evie n’en savait rien, mais la fatigue revint lui piquer les yeux, et sa frustration s’envola dans un baillement sonore qu’elle eut du mal à retenir. Quand enfin il releva les yeux, presque amusé, elle prit son visage entre ses mains, plongeant dans ses yeux.

-Je ne vais pas mourir, Adam. Pas maintenant. Je te le promets. J’ai encore beaucoup trop de choses à apprendre de toi.

Elle eut un sourire, caressant ses cheveux ternis par la tristesse. Si son corps faiblissait d’être tant sollicité, sa certitude elle ne faisait qu’augmenter. Elle n’abandonnerait pas. Ni maintenant. Ni jamais. Elle n’était pas têtue que pour son prénom !

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________________________________________ 2019-09-06, 00:42


Cross my heart, hope to die. To my lover, I'd never lie.
She said "be true", I swear I'll try... In the end, it's her and I.
- G-Eazy & Halsey -

Parfois, Adam se demandait sincèrement ce qu’il avait fait pour mériter d’un coup autant de bon karma après avoir affronté les abysses les plus sombres de son être… On avait révélé à la vue quel monstre il était, on l’avait obligé à subir des malédictions dont il n’avait même pas idée, rabroué sa confiance en lui comme envers les autres ; et soudain, on lui rendait tout et même plus. Qu’allait-il se passer lorsqu’il faudrait payer un nouveau prix face à ce bonheur fragile ? La voire inconsciente, au sol avec tout ce sang autour d’elle… L’espace de longues minutes indéfinissables, Adam avait réellement cru qu’on lui retirait Evangeline. Qu’on lui l’arrachait de la pire des manières après lui avoir fait miroiter un avenir un peu plus radieux. La voir morte, livide et encore instable par la suite avait terminé de ternir l’image d’espoir qui s’était pourtant installée depuis la levée de la malédiction. Tout ne tenait qu’à un fil, finalement. Un fil du destin près à se casser au moindre chahutage…

Il avait soigneusement gardé le silence après ses aveux, consentant à lui accorder le dernier mot pour cette fois. Evie pouvait poser des promesses dont elle ignorait parfois la teneur mais, cette fois, Adam avait cruellement besoin de la croire. De se bercer dans ses paroles aux teintes amoureuses, de s’accrocher à l’espèce de bouée qu’elle tentait de maintenir à flots pour eux deux et de ne pas paraître trop pessimiste. Il avait toujours du mal à accorder le bon côté d’une situation, à s’accrocher alors qu’il se persuadait rapidement que tout était vain… Mais elle l’avait embrassé et tous les doutes s’en étaient allés pour le moment. Il avait humé son odeur, écouté les battements irréguliers de son cœur à travers sa blouse, entendu sa respiration et les murmures sortir de sa bouche… Et le prince avait bien dû se rendre à l’évidence que, pour le moment, elle tenait très bien sa promesse.

Evie était là. Et ils avaient effectivement beaucoup de choses à apprendre encore.

* * *


« Vous êtes certain qu’elle ne craint plus rien ? » Insista-t-il.

Face à lui, Maximilien ne semblait pas le moins du monde impressionné par ses bras croisés et sa carrure haute. Il aurait pu être encore plus bodybuildé que ça n’aurait rien changé : déjà parce que le robot aurait pu le mettre au tapis en quelques instants, mais aussi parce qu’il n’avait aucune véritable notion de force avec qui que ce soit. Il était là pour sa patiente, Miss Dust, et pour s’assurer qu’elle allait retrouver un état stable assez rapidement… Si elle suivait ses prérogatives.

« La dernière échographie cardiaque de mademoiselle Dust démontre encore une faiblesse au niveau de certains cœur, mais l’absence du septième semble avoir permis aux restants de reprendre des forces et de mieux répartir les besoins corporels. »

Adam fronça les sourcils, peu certains de ce qu’il était en train de lui raconter. Il était policier, pas infirmier !

« … En gros, avec beaucoup de repos et un traitement adapté, comme celui que je vous ai prescrit, vous irez rapidement mieux. »

Rajouta le médecin en s’adressant directement à Evie cette fois. Il tenait un dossier dans les mains, qu’il referma soigneusement sans y jeter un regard, puis les observa l’un et l’autre tour à tour en silence. Adam n’aimait pas beaucoup l’air hautain de ce type mais ils n’avaient pas le choix : Max avait accepté de garder le secret sur les cœurs d’Evie, ils devraient lui faire confiance en retour. Ca ne lui plaisait pas du tout qu’elle soit sous des espèces de pilules mais il avait déjà dit qu’il la surveillerait autant qu’il le pourrait ! A défaut d’être là toute la journée, Mrs Samovar et Lumière s’étaient portés volontaire pour chaperonner la jeune étoile afin que jamais elle ne soit retrouvée trop tard après un malaise cardiaque…

Evie avait pesté, évidemment. Mais Adam n’avait pas dérogé et maintenant il recevait des regards sombres régulièrement. C’était pour son bien, ne pouvait-elle pas au moins faire l’effort de comprendre ça ?! Déjà qu’il avait manqué des jours de travail pour rester à son chevet – le shérif Brooke s’était montré étonnement compatissant – il n’était pas question qu’elle profite de sa première absence pour jouer les aventurières et se brise le dos ou la nuque en grimpant sur un arbre ! Evie était parfaitement capable de faire ça en plus…

« Veillez à rester au calme pendant au moins quinze jours. Votre corps à besoin de repos et de détente. Pas de situations stressantes et au moindre signe de faiblesse, vous revenez nous voir. D’accord ? »

Max serra poliment la main de la jeune femme, suffisamment pour agacer Adam qui souleva le sac d’affaires de la jeune femme pour le placer sur son épaule. Cette dernière resta encore quelques instants à discuter avec le médecin puis elle consentit enfin à le rejoindre, passant à côté d’Adam le menton haut et le port de tête digne d’une reine avant de tout bonnement le dépasser. Il ne lui fallut pas plus de quelques mètres pour la rejoindre et venir glisser sa main vers la sienne. Un instant, il crut qu’elle allait la retirer par pure fierté… Mais elle le laissa entrelacer ses doigts aux siens. Le prince resserra sa prise, poussa un soupir rassuré et l’accompagna jusqu’à l’extérieur sans ajouter quoi que ce soit. Juste quelques coups d’œil pour s’assurer que son teint pâle n’allait pas virer au livide et qu’elle ne ferait pas un malaise inopiné après quelques pas… !

Une fois installée, il continua de la fixer et se fit rappeler à l’ordre. Se mordant l’intérieur de la joue, Adam démarra le pick-up sombre d’un air distrait avant de reporter son attention sur Evie. Elle était là, assise à côté de lui, sans doute à se demander ce qu’il attendait pour lancer la voiture… Et lui était pris dans ses pensées, partagé entre la possibilité imminente de la perdre et celle, plus rassurante, de la savoir sauvée pour le moment. Qu’allait-il se passer ensuite ? Allait-il devoir s’inquiéter chaque instant désormais ? Allait-il accepter de s’en fire ? De la laisser seule ? De lui faire confiance en sachant ce qui pouvait arriver à tout instant ? Allait-il simplement concevoir qu’on puisse la lui retirer, maintenant qu’il l’avait trouvée ? Hors de question. Il ne pouvait juste pas… La perdre, maintenant, ce serait bien trop dur à vivre. Impossible à surmonter.

La main douce d’Evie sur sa joue barbue le tira de ses songes, l’obligeant à relever les yeux vers les siens. Sans doute avait-elle parlé mais il ne l’avait pas entendu. Parsembleu.

« On y va. » Souffla-t-il. « Ils ont hâte de voir que tu vas bien. »

Et il recula le pick-up dans l’allée pour prendre la route en direction du château. Lui l’aurait bien gardé juste pour lui encore un peu mais… Être égoïste ne faisait plus vraiment partie de ses priorités désormais. Il posa sa main large sur sa cuisse lors du trajet, caressant sa peau du pouce distraitement, mais la laissa tranquille. Le Docteur Bayne avait bien insisté sur le fait qu’elle devait se reposer ; ça excluait toute possibilité de lui montrer à quel point il tenait à elle, aussi bien dans le cœur que dans le corps.



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