« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Après de longs mois d’hiver, le printemps était enfin arrivé. Les jours se rallongeaient et les oiseaux faisaient résonner à tue-tête leur chant mélodieux à des kilomètres à la ronde. Personnellement, je n’avais jamais vraiment été très habitué à cette saison. J’imaginais que cela tenait avant tout au fait que ma fête d’Halloween se déroulait avant l’automne alors que la Nature commençait tout comme l’année à mourir. Le printemps était l’opposé parfait de l’ambiance morbide que je côtoyais en permanence. Le printemps c’était la renaissance de la vie, l’espoir de voir une année remplie de joie et de bonheur pointer le bout de son museau. Le printemps était porteur de beaucoup de choses positive et bien sûr, ne manquait pas d’être marqué par des fêtes amusantes ou touchante. C’était notamment le cas de la fête de Pâques, une fête religieuse chrétienne aussi essentielle pour les croyants que pouvaient l’être la fête de Noël.
C’est tout du moins ce que mes recherches sur le sujet semblaient indiquer. Oui car je l’avoue volontiers depuis quelques temps je m’étais pris d’une grande passion pour cette fête que je ne connaissais pas encore très bien. Depuis des semaines, j’avais passé beaucoup de temps à lire et m’informer sur le sujet. L’origine de cette fête, ses rituels et ses traditions, toutes les sucreries qui faisait la joie de toutes les personnes qui la célébraient avec plaisir. Mais le message derrière cette fête m’échappait encore. Je ne parvenais pas à comprendre le mystère qu’elle dissimulait quand bien même j’avais passé des heures et des heures à l’étudier. Bizarrement, cela me rappelait les évènements qui avait précipité la chute de mon trône dans ma très chère ville originelle. Mais à l’époque, c’était Noël que j’essayai de disséquer et de mettre en flacon pour mieux l’étudier. Une fête qui était beaucoup plus proche de la nôtre au niveau du calendrier mais qui constituait une terrible énigme pour mon crâne de squelette. Alors comment aurais-je pu comprendre Pâques qui contredisait toutes les traditions auxquelles j’avais été habitué depuis des siècles ?
Fort heureusement pour moi, je savais qui pouvait répondre à mes questions. Il était d’ailleurs la personne la mieux placée pour me donner toutes les informations dont j’avais besoin sur le sujet. Si les évènements d’Amazon nous avaient privés temporairement de nos amis, ils avaient eu le grand avantage de nous faire rencontrer des personnes des plus étonnantes. Grâce à cela, j’avais fait la connaissance d’un personnage haut en couleur bien qu’un peu râleur qui n’était autre que le lapin de Pâques en personne. Quel privilège cela avait été pour moi de rencontrer un autre ambassadeur d’une fête si emblématique. D’ailleurs, d’après mes souvenirs, nos rapports avaient été très courtois. J’imaginais donc que cela ne lui poserait aucun problème de me prêter main forte dans ma quête.
Vêtu de mes plus beau atours, poussant même l’audace à mettre un peu de couleur pourpres et violettes dans mes vêtements, je m’étais dirigé à la chocolaterie de la ville où je savais qu’il travaillait. Entrant dans la boutique, j’étais resté bouche bée devant toutes les merveilles qui s’offraient à moi. Toutes ces pièces en chocolat était véritablement un travail d’orfèvre et mes yeux se remplirent de paillettes à la vue de toutes ces magnifiques couleurs. Si mon diabète ne m’en avait guère empêcher, je me serais empressé d’acheter quelques-unes de ces pièces pour les dégustes à la maison. Malheureusement pour mon estomac, ce sont mes yeux qui seuls auraient le privilège de les déguster. Plaçant mes lunettes sur mon nez, j’examinais dans les moindres détails les friandises attendant que quelqu’un se manifeste et vienne m’accueillir.
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| Conte : Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Le Lapin de Pâques
❝ C'était pourtant pas cette année que ça devait tomber le 1er Avril. ❞
Une chose comptait, et compterait toujours énormément aux yeux d’Aster : Pâques. C’était un évènement qu’il préparait des mois à l’avance, et ce depuis qu’il avait ouvert sa chocolaterie. Chaque année, ils organisait une grande chasse à l’oeuf, aidé de bénévoles. Mais cette fois-ci, ce serait un brin différent de ce dont il avait l’habitude et ce changement venait de lui. Après l’aventure, en Décembre dernier il s’était rendu compte qu’il n’avait pas besoin d’être le Lapin de Pâques afin d’apporter de l’espoir aux gens. Alors, pour une fois avait-il accepté d’avoir de l’aide. Il étendrait sans doute possible, « l’invitation » à Nightlight. Sachant que la luciole se ferait évidemment un plaisir d’aider.
Ce matin, il était arrivé à la boutique, un carnet à la main dans lequel était écrit un certain nombre de recettes à tester. Si les tests concernant ce qu’ils allaient vendre, et ce qui était réservé pour la chasse à l’oeuf commençaient généralement début Décembre, ils ne s’arrêtaient qu’une semaine avant le jour J. C’était le genre de choses qui prenaient du temps, et Aster était quelqu’un d’extrêmement méticuleux. Particulièrement quand cela concernait le chocolat. S’il n’était pas satisfait du résultat, il était hors de question de mettre le produit en vente. Néanmoins, il avait rarement à se plaindre de son propre travail ou de celui d’Anna. Il devait bien admettre qu’elle avait fait du chemin depuis le jour où elle était venue lui demander un apprentissage. Généralement d’ailleurs, ils alternaient. Un s’occupait de l’accueil pendant que l’autre était dans l’arrière boutique. Étant donné son amabilité, c’était d’ailleurs souvent plus la rouquine que lui qui s’en occupait. Aujourd’hui, néanmoins les choses étaient différentes, et il avait besoin de son unique employée avec lui, derrière pour une mission très spéciale qui consistait à terminer les préparatifs de ce qui allait être vendu pour Pâques.
Évidemment, il ne pouvait pas fermer la boutique comme ça, et laisser les gens se démerder. Aussi, avaient-ils mit en place des roulements, et ce dès que le carillon de la porte se faisait entendre. C’était leur moyen de s’assurer que les clients n’attendaient pas non plus trois heures, lorsqu’ils étaient tous les deux en train de bosser sur la partie technique plutôt que sur la partie vente et ce même si l’un n’allait pas sans l’autre malheureusement. Aujourd’hui, plus qu’un autre jour il aurait aimé pouvoir se concentrer pleinement sur la partie « création. » Il devrait éventuellement songer à embaucher quelqu’un pour la vente uniquement. Mais on pouvait pas dire que les potentiels profil courraient les rues. Anna n’arrêtait pas de lui dire qu’il était trop exigeant, et qu’a ce rythme là ils trouveraient jamais personne. Lui n’était pas nécessairement de cet avis, la chocolaterie avait gagné le titre de meilleur de la ville ça voulait bien dire qu’il y avait un certain standing à respecter non ?
En tout cas, il était actuellement en train de travailler sur une recette mise au point en duo avec Anna, il s’agissait de petits œufs destinés à être vendus au sachets, ils étaient fourrés avec une mousse de chocolat blanc à la vanille. Après quoi, ils s’occupaient de soigneusement les emballés dans du papier métallique colorés et de les disposer dans les sachets. La boutique était en plein dans la période de Pâques, et chaque jour, l’ex lapin faisait en sorte de proposer des nouveautés aux clients. Anna en plus de s’occuper de l’étape du moulage, divisait en deux les petits œufs : ceux qui seraient à vendre et ceux proposés à la dégustation afin de donner une idée aux clients de ce que ce serait. Les échantillons étaient aussi très important, c’était ce qui permettait de se faire une idée du produite et de donner envie de l’acheter, c’était un plus au visuel qui lui aussi était très important. Et Aster évidemment ne laissait jamais rien au hasard avec les produits de sa boutique.
En une heure, ils avaient produit une dizaine de paquets, tous joliment ornés de rubans de couleurs, et ils étaient prêt à les disposer dans les rayons quand le carillon de la porte sonna. Aster regarda Anna pendant un moment, avant de prendre cinq paquets dans les mains et de lui fourrer les 5 autres dans les siennes. Ils devaient faire de la disposition dans la boutique, alors autant s’y coller à deux. Avec un peu de chance, le client s’éterniserait pas trois ans et ils pourraient reprendre leur activité de création les chocolats n’allaient après tout pas se faire tout seul :
« Bonjour ! » Annonça joyeusement la rouquine qui fût la première à franchir les doubles portes. « Est-ce qu’on peut vous aider ? Vous cherchez quelque chose en particulier ? »
Aster, qui pendant ce temps là s’était occupé de ranger ses 5 sachets, jeta un coup d’oeil afin de pouvoir intervenir à tout moment. Il fût surprit d’y voir un visage familier. Et en fait, maintenant qu’il y pensait ce n’était peut-être pas si étonnant que ça, il se souvenait vaguement lui avoir proposé de venir faire un tour si l’envie le prenait afin de voir la préparation de Pâques :
- J’suis pas sûr qu’il soit venu pour consommer rouquine. Intervint l’ex lapin.
« L’un n’empêche pas l’autre » rétorqua son unique employée « Tenez on est justement en train de bosser sur des nouveautés. »
Il la regarda tendre la coupelle dans laquelle se trouvait les chocolats servant à la dégustation, tout en levant les yeux au ciel tandis-qu’elle se contenta de lui lancer un regard signifiant « je te l’avais dit. »
- Elle c’est Anna, la présenta le chocolatier. On bosse en binôme depuis que cette chocolaterie a été ouverte au moins.
La rouquine se contenta d’un salut de la main avec un grand sourire.
- On est en pleine préparation, expliqua Aster. On a non seulement la boutique, mais aussi la chasse à l’oeuf qu’il faut préparer, une paire de bras supplémentaire ne serait pas de trop. Et puis, j’vous l’avais proposé alors c’est le moment, j’vais pas revenir sur ma parole.
Ce serait effectivement mal le connaître, Aster ne faisait jamais de proposition dans le vent et de promesse en l’air. Particulièrement si cela concernait Pâques ou le chocolat, et puis même sans ça ce n’était tout simplement pas dans son caractère. Ronchon, bourru pas aimable certes mais pas le genre à ne pas tenir paroles, ce serait s’abaisser au niveau de Pitch.
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Une fois rentré dans la boutique, je n’avais pu m’empêcher de poser mes yeux sur tout ce qui m’entourait. Il n’y avait pas à dire, c’était tout simplement magique. L’ambiance printanière et festive qui pouvait se sentir dans l’air était tout ce que j’avais pu imaginer de la part du lapin de Pâques. Bien sûr, je savais à quel point se charger d’une fête était important pour nous autres ambassadeurs et jamais je ne me serais permis de venir jouer les trouble fêtes. Cela dit, j’étais plutôt confiant et partais le cœur vaillant à l’idée qu’Aster n’ait pas oublié sa promesse et qu’il accepterait de partager sa couronne avec le roi d’Halloween Town. Peut-être qu’un jour j’aurais l’occasion de lui rendre la pareille ? En attendant, je souris en les voyant sortir avec dans les mains de merveilleux paquets sentant divinement les chocolats. D’ailleurs, j’eus le droit au meilleur des accueils. Une jeune femme rousse que je ne connaissais pas encore s’approcha de moi un sourire angélique aux lèvres.
« Euuuuh oui… je m’appelle Victor, Victor Lovecraft ! Je suis venu car comme vous le savez les fêtes de Pâques approchent à grands pas. J’ai rencontré votre patron il y a de cela quelques mois et il m’avait proposé de vous venir en aide pour la préparation de la fête. J’étais bien trop excité à l’idée de participer à une telle expérience. Du coup, si vous souhaitez une paire de main supplémentaire, je suis tout à vous. Bien sûr, je parle au sens métaphorique du terme. Elles resteront bien sûr rattachées au reste de mon corps. »
C’était de l’humour noir bien sûr, même plus que noir. Lorsque je me sentais nerveux, il y a deux choses que je faisais automatiquement. La première, c’était débité un long flot de paroles sans queue ni tête et très souvent interminable. La deuxième, c’était d’offrir un florilège de blagues étranges qui ne pouvaient réellement faire rire que les habitants de ma cité. En clair, cela posait tout de suite la couleur. Non je ne venais pas du même univers qu’Aster. Le mien était là pour faire peur aux enfants, leurs apporter de la bonne humeur en chassant les mauvais esprits pour la saison hivernale. Le lapin de Pâques représentait lui l’espoir et la joie de la renaissance de la nature après une longue période d’obscurité et de craintes liées au froid et des conditions météorologiques souvent très rudes.
Je souris malgré tout lorsque la rouquine me proposa sa coupelle remplie de délicieuses douceurs. En voilà une tradition qui différait encore des miennes. Lorsque l’on offrait des bonbons, c’était à une bande de jeunes enfants qui menaçaient de nous maudire si jamais nous ne leur offrions pas notre dû. Désormais, je n’avais en face de moi qu’une jolie rouquine qui me proposait à moi des sucreries en échange de simples remerciements. Décidemment, la richesse des mœurs et des coutumes de nos différents monde était prodigieux.
« C’est vraiment très aimable à vous, mademoiselle. J’en prendrais un bien volontiers si je n’écoutais pas les recommandations de mon médecin. Malheureusement, je ne pourrais pas être un très bon client pour vous. Je souffre de diabète depuis que je suis à Storybrooke… mais peut-être que je pourrais me laisser tenter par un chocolat très noir et corsé. Oserais-je abuser de votre hospitalité en vous en réclamant un ? »
Et oui forcément, gourmant que j’étais, je ne pouvais pas supporter l’idée d’être enfermé dans une aussi jolie boutique sans goûter quelque chose. Fort heureusement pour moi, je savais que le chocolat noir était quelque chose de recommandable car il était très pauvre en sucre. J’espérais cependant ne pas l’avoir vexée en refusant ce qu’elle me proposait ou en lui faisait une demande terriblement farfelue.
Je tournais alors mon attention à l’adresse du maître de maison. Il me présenta alors à cette charmante demoiselle et je lui renvoyais alors un sourire engageant.
« Eh bien bonjour Anna. Je suis vraiment ravi de faire votre connaissance. Aster, c’est un plaisir de vous revoir, cher ami. »
J’avais prononcé ses paroles sur un ton légèrement ampoulé, qui était propre à l’époque à laquelle j’avais vécu du temps de mon vivant. A certains moments, il me semblait que je n’en avais jamais vraiment décroché. De son côté, Aster accepta bien volontiers mon aide sans plus me poser de questions. Cela me rendit tout de suite très heureux et je laissais un large sourire apparaître sur mes lèvres.
« Oh c’est vrai ? Alors vous voulez bien de mon aide ? J’en suis vraiment très touché. Je vous promets que je ferais de mon maximum pour que cette fête soit la plus belle que vous n’ayez jamais eu l’occasion d’organiser. »
Tout heureux je relevais mes bras devant moi et les écartais comme pour offrir une vue d’ensemble des idées qui tournaient dans ma tête.
« Je vois déjà le tableau… une magnifique chasse aux œufs organisée sur tout le territoire de la ville. Des petits œufs dissimulés dans des endroits aussi improbables qu’un nid de vipère ou encore un poulailler. Des lapins mécaniques qui salueraient les enfants du haut des toits de la ville, des peintures magnifiques d’insectes ou de petites cloches sur les œufs… ce serait fantastiques. »
Puis, me rendant compte un peu trop tard que je m’étais laissé emporter, je me raclais le fond de la gorger et reprenait la posture digne d’un petit soldat au garde à vous.
« Mais j’imagine que vous avez déjà pensé à votre propre projet. Je vous écoute, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider. »
Passant mon regard très rapidement entre Aster et Anna, j’étais impatient de les voir me donner leur toutes premières instructions.
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❝ C'était pourtant pas cette année que ça devait tomber le 1er Avril. ❞
A peine la demande de Victor effectué, que la rouquine s’était limite mise au garde a vous pour la réaliser. La force de l’habitude, Anna s’occupait plus souvent que lui de la partie vente. Il fallait dire qu’il avait souvent une patience assez limité avec les clients. Surtout quand ils pouvaient se montrer insupportable et ça malheureusement comme partout ils avaient aussi leur lot de casse pied ici. Et lorsqu’ils se mettaient à un peut trop embêter Anna, il n’hésitait jamais à intervenir. Une employée comme ça, ça se trouvait pas à tous les coins de rues, il avait pas envie de la remplacer merci bien. Et d’ailleurs, il se tourna vers elle un brin en désespoir de cause devant les idées de Victor. Le but c’était pas de les « casser » mais disons que foutre des eux dans un nid de vipère c’était clairement moyen comme idée. Il avait pas spécialement envie de finir sa journée au centre anti-poison.
« Heuuuu » Buga Anna.
Ah ouais...Merci rouquine pour l’aide. Bon en même temps il pouvait pas lui en vouloir, elle avait un petit garçon de deux ans et demi, ce genre d’idée c’était pas vraiment le genre de truc qu’elle aimerait retrouver dans une chasse à l’oeuf où elle faisait participer son fils. C’était parfaitement compréhensible qu’elle bug légèrement. Bon, eh bah ça allait être à lui de prendre les choses en mains.
- En fait, on a déjà vu les lieux. Il faut que ça reste à porté des enfants, et que les parents aient pas nécessairement à les faire crapahuter n’importe où. Et il faut prendre en compte, qu’il y en aura d’âge différent il faut donc que ce soit complexe mais pas trop de manière à ce que tout le monde y trouver son compte.
Un enfant de trois ans, n’avait pas le même degré de complexité qu’un enfant de six ans. Certains œufs étaient cachés de manière à ce qu’ils mettent du temps à les trouver et d’autres l’étaient de manière à les trouver très rapidement. Les parents participaient aussi, mais d’une manière générale c’était aux enfants de trouver avec le moins d’aide possible. Il avait déjà pu observer ça chez certains que ça frustrait de devoir déléguer à papa/maman. Et en même temps, il pouvait comprendre. De base, sa chasse à l’oeuf était surtout pour faire plaisir aux enfants, même si il ne la fermait pas non plus aux grands enfants. Sa rouquine d’employée y avait participé avant de devenir maman par exemple. Aussi devait-il constamment s’adapter d’année en année. Non pas que ça le dérange, Aster avait l’habitude de s’adapter.
Anna qui entre temps, était revenue sur terre, donna son bout de chocolat à Victor, pendant qu’Aster allait chercher sa carte pour les emplacements des chocolats, afin de lui montrer de quoi il était question. Il laissait leur invité aux bon soins de la rouquine pendant quelques instants, il savait que s’il avait des questions elle pourrait totalement y répondre. Elle bossait ici depuis le début, elle avait d’abord été son apprentie avant de devenir son unique employée. Ça faisait un moment qu’ils se disaient qu’employer quelqu’un en plus pour la vente ce serait pas du luxe mais pour l’instant, aucun des deux ne s’était décidé à passer une annonce pour ce faire. Ce serait surtout à Anna de former leur prochain employé, puisqu’il s’agissait avant tout de vente et qu’elle passait plus de temps à le faire que lui. Sans parler du fait que si ça ne se voyait pas aujourd’hui dans leur manière d’interagir il l’avait terrorisé lorsqu’ils avaient commencé à bosser ensemble. Il se savait exigeant et assez intimidant avec son caractère bourru.
Il revint cependant environ 5 minutes plus tard, avec la carte qu’il avait récupéré dans l’atelier, alors qu’Anna était partie dans ce qui semblait être un exposé sur leur boutique et leurs produits. S’approchant, il fila une légère tape avec ses doigts sur la tête de la rouquine qui ne l’avait pas vu venir :
- J’vois que miss pipelette a déjà tout raconté. En attendant voici la carte dont j’ai parlé
Il l’étendit sur le comptoir, invitant Victor à y jeter un coup d’oeil :
- On commence sur la grande place, c’est un peu le point de rassemblement. On distribue généralement les cartes aux accompagnants -généralement les parents. Et la chasse commence, le but c’est que les enfants remplissent leur panier des chocolats qu’ils on trouvé. J’ai des bénévoles qui m’aident notamment pour la réalisation des cartes.
« Et après c’est moi la pipelette » Fit remarquer Anna
- Vu ton débit de paroles ça ne fait aucun doute rouquine la chambra-t-il
Anna se contenta de lui tirer la langue d’une manière très mature pour une jeune femme de 29 ans, pendant qu’Aster faisait mine de la lui couper. Sans pour autant, oublier leur hôte vers qui il se tourna afin de parler de la suite des opérations :
- C’que je vous propose c’est dans un premier temps vous faire découvrir l’endroit dans lequel on bosse, et après vous briefer sur comment vous pouvez nous aider.
Outre la réalisation du chocolat, il y avait aussi la décoration des dits chocolats et tout un tas d’autres truc a faire. Leur boutique n’avait pas encore totalement revêtu les couleurs de la fête qui tenait tant au coeur de l’ex lapin tant ils avaient eu de commande ces derniers temps. Être chocolatier c’était beaucoup de boulot. S’il n’échangerait son métier pour rien au monde -fallait pas déconner non plus- il savait qu’il était parfois plutôt contraignant. Mais comme c’était ce qu’il aimait faire il acceptait autant les bons que les mauvais côté de la chose. Même lorsque l’on exerçait un métier de passion, il n’y avait pas que des aspects agréables et si on lui posait la question il répondrait qu’il se passerait volontiers des enquiquineurs indécis ou qui estimaient que parce qu’ils étaient des clients ils devaient avoir raison sur tout et le commerçant était un abruti qui ne connaissait pas son métier et eux c’était le pire selon son avis très personnel.
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Débitant mes idées à une vitesse folle, je ne pris tout d’abord pas conscience du côté fafelus de mes propos. Il est vrai que j’avais une imagination des plus foisonnantes et qu’il était très souvent difficile pour mes interlocuteurs de m’arrêter en plein discours pour briser des rêves insensés trop tirer par les cheveux. Après tout pour quelle raison le ferait-il ? Les rêves n’étaient-il justement pas fait pour être plus qu’improbable ? A quoi cela pouvait-il bien servir de faire des projets si l’on se plaçait à chaque fois des barrières ? Viser la lune car même si vous n’y parvenez pas, vous atterrirez dans les étoiles. Telle était ma devise. Un concept auquel je tenais plus que tout. Cela dit la dernière fois que j’avais tenté d’adopter une dernière fête que la mienne, cette dernière ne m’avait pas fait atterrir dans un charmant jardin d’astres flamboyant mais tout droit dans un cimetière. Elle m’avait condamnée à en perdre même ma couronne et je me devais d’en tirer les leçons par respect envers tous me sujets que j’avais honteusement trahi. Voilà pourquoi lorsque je m’aperçus que mes interlocuteurs étaient loin d’être du même avis que le mien je n’avais pas même insisté. C’était la fête du Lapin de Pâques et cela se devait de le rester. Adoptant alors des manières beaucoup plus posées, je croisais les bras derrière moi comme un enfant prit en faute et tout prêt à prouver aux adultes qu’ils méritaient la confiance qu’ils tâchaient de placer en lui. J’approuvais alors de vifs mouvements de tête toutes les paroles de mon interlocuteur. Cela ne devait déjà pas être une si mince affaire pour lui de tout m’expliquer avec un calme olympien. A la fin de son discours, je lançais avec beaucoup d’enthousiasme.
« Je vois que vous avez réellement pensez à tout, c’est vraiment fabuleux ! C’est vrai qu’il faut songer que cette course sera dédiée à tous les âges. Il faut donc songer aux petits qui sur leurs petites jambes ne seront pas capables de courir d’un bout à l’autre de la ville pour aller chercher leurs friandises. J’aurais cependant une suggestion à vous faire. Serait-il envisageable pour corser un peu les choses de peindre les œufs de façon qu’ils se confondent avec leur environnement ? Vous pourriez par exemple envisager de dissimuler les œufs de couleur brune dans la cime d’un arbre et les œufs vert dans des buissons de feuillage ? »
C’était une suggestion pas trop osée et qui allait dans le sens des paroles du lapin de Pâques. N’était-ce pas ce qu’il me priait de faire après tout ? Peut-être allait-il accepter cette suggestion ? J’en avais encore quelques-unes dans ma tête mais je les garderais pour plus tard. Une idée à la fois, une amélioration après l’autre… c’était encore le meilleur moyen de faire accepter ou tout du moins réfléchir à mes projets.
Aster s’en alla quelques instants, ce qui me laissa quelques minutes pour parler sucreries et boutique avec sa rouquine d’employée. Toujours très intéressé par cette fête, je l’interrogeais beaucoup sur le lien entre le chocolat et Pâques.
« Avez-vous des produits particuliers pour cette fête ? J’avoue que je serais très curieux de les voir. »
Cela avait été une de mes nombreuses questions. J’avais vu dans mes recherches que la fêtes de Pâques était liée à de très nombreux symboles. Les lapins, les poules et les cloches faisaient notamment partie des ambassadeurs privilégiés de la fête. J’étais très curieux de voir les réalisations du lapin de Pâques, d’autant que le talent de réalisation témoigné par les très nombreuses friandises au chocolat qui s’étalaient devant moi ne manquait vraiment pas de panache. Ses créations devaient donc être un chef d’œuvre de beauté et d’originalité.
Lorsque Aster revint la carte à la main, je l’observerais avec la plus grande des attentions. A nouveau, des hochements de tête accompagnèrent chacun des propos du lapin. Je souris également en voyant les petites vannes échangées entre les deux tenanciers de la boutique. Elles me rappelaient avec beaucoup d’affection celle que je pouvais avoir avec certains de mes sujets. Mais les leur n’étaient accompagnés d’aucun pétard explosant ou piège à souris dissimulés sous la carte. Autre fête, autres traditions semblait-il.
« Voilà qui me semble très prometteur. Je serais véritablement ravi de découvrir les lieux et ainsi d’imaginer ou les œufs pourront être cachés. Ce sera véritablement une folle aventure. J’aimerais savoir si des bénévoles peuvent également vous aider dans d’autres tâches… comme peindre des œufs ? Cela m’intéresserait beaucoup de pouvoir y prendre part. Figurez-vous que je suis un assez bon dessinateur. »
Je laissais cette conversation en suspens, me préparant d’ores et déjà à quitter la boutique pour découvrir les lieux de la chasse aux œufs.
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