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 L'enfer est pavé de bonnes intentions [Bellamy & Solal]

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Solal A. Dorado
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Solal A. Dorado

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L'enfer est pavé de bonnes intentions [Bellamy & Solal] _



________________________________________ 2020-03-04, 19:37


L'enfer est pavé de bonnes intentions


La campagne électorale ne s'était absolument pas passée comme prévue, Solal avait engagé certains frais dans ce jeu et son candidat n'était pas arrivé au bout de ses engagements. Il connaissait Timur depuis de nombreuses années, il connaissait son esprit vicieux et son amour pour le pouvoir mais il ne pouvait pas laisser passer la moindre faiblesse de caractère. Il lui avait prêté de l'argent dans l'espoir de le voir arriver au pouvoir et obtenir certaines compensations mais son investissement n'avait pas été rentabilisé et il attendait que Timur le rembourse au centime près. Il inspira profondément en se pinçant l'arrête du nez alors qu'Eugénie rassemblait les derniers papiers de leur réunion improvisée. Elle le fixa avec un regard rempli de jugement, comme elle savait si bien les faire.

"Un problème ?"

Il secoua la tête avec un léger sourire en coin avant de sortir son Beretta de son coffre fort, de l'armer et de le glisser à sa ceinture.

"Pas vraiment... je dois juste aller rendre visite à Timur. Il me doit de l'argent."

Elle hocha la tête avec un sourire amusé, ils fréquentaient tous les mêmes cercles et elle savait pertinemment qu'il avait perdu les élections municipales. Les Dieux avaient investi la mairie en une espèce de coup d'Etat mais cela n'avait aucune importance.

"Je t'accompagne. Je lui ai vendu un produit dernièrement, j'aimerais savoir s'il est satisfait."

Solal leva des yeux surpris sur la jeune femme alors qu'elle haussait les épaules, malgré son jeune âge, elle était déjà à la tête d'un trafic qui continuait à le mettre mal à l'aise alors qu'elle en parlait comme s'il s'agissait de meubles. Il hocha la tête et sortit de son bureau avec un sourire amusé.

"Comme tu le sens."

Il n'allait pas l'empêcher de faire ce qu'elle souhaitait, il avait compris depuis des années que rien n'arrêtait Eugénie de Trémaine quand elle avait une idée en tête.

"On prend ma voiture, ce sera plus discret."

Il ne voulait pas s'embarrasser d'un chauffeur, il passa donc devant la berline de son amie et de son chauffeur pour rejoindre la Jaguar qui l'attendait dans son garage. Il ajusta le col de sa veste avant de prendre le volant avec un sourire d'anticipation. Il adorait conduire et parfois... il l'admettait bien volontiers Louis lui manquait. Il démarra le moteur après que la jeune femme se soit installée à ses côtés en lissant sa robe. Son sourire s'agrandit légèrement alors qu'il faisait rugir le moteur et sortait de sa cour en faisant crisser les pneus et voler les graviers.

Il n'attendit pas longtemps devant la porte qu'on vienne leur ouvrir, un majordome leur pris leurs manteaux et les conduisit jusqu'à un grand salon décoré avec goût. Solal s'installa dans le canapé en cuir beige et accepta avec un sourire en coin le whisky qu'il lui servit en attendant que Timur ne les rejoigne. Si ce dernier fut surpris de trouver le mafieux dans son salon, il le fut encore plus d'y trouver Eugénie. Le politicien s'avança vers eux en ouvrant les bras pour les accueillir comme si les recevoir chez lui le remplissait de joie. Solal savait parfaitement qu'il n'en était rien mais ne releva pas et se contenta de se lever pour lui rendre son accolade.

"Solal ! Eugénie ! Quel plaisir ? Que puis-je pour vous ?"

Il détailla ses deux invités avec un sourire avenant mais le regard rempli de questions. Il semblait occupé au vu de ses manches de chemise relevées. Sol le fixa attentivement alors qu'il le voyait remettre ses manches correctement et les ajuster autour de ses poignets grâce à des boutons de manchettes qu'il sortit de son gilet de costume.

"Je suis ici pour récupérer l'argent que je t'ai prêté."

Son regard se fit ennuyé et il porta son verre à ses lèvres, il savait parfaitement que Timur était un homme de parole et qu'il avait suffisamment d'argent pour le rembourser sans soucis. Ce dernier hocha d'ailleurs la tête avec un sourire alors qu'il claquait des doigts et qu'un domestique apportait son carnet de chèque sur un plateau d'argent. Il posa son regard sur Eugénie, c'était sa présence qui semblait l'intriguer le plus. Elle sembla comprendre qu'il attendait une réponse puisqu'elle esquissa un sourire espiègle.

"Je viens m'assurer que ton dernier achat t'apporte pleine satisfaction."

Le sourire de Timur se fit vicieux alors qu'il se passait une main sur son menton imberbe.

"Il est parfait... On a eu une période de dressage mais maintenant..."

Son sourire se fit pervers alors qu'il tendait son chèque à Solal et qu'il se tournait vers son majordome.

"Va me chercher Bellamy."

L'homme hocha la tête et disparut, Solal songea qu'il avait de la chance d'avoir un personnel qui ne le trahirait pas. Ce n'était pas tout le monde qui pourrait se permettre d'avoir un esclave sexuel et l'exposer à ses domestiques. Un adolescent amaigri entra dans la pièce et Solal ne put s'empêcher de le détailler avec une pointe... d'envie. Il avait une sensualité candide qui ne trompait pas et il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu de relation qu'il était légèrement frustré. Timur caressa la joue de Bel et le poussa un peu au centre de la pièce, il l'enlaça par derrière et embrassa sa nuque en respirant l'odeur de ses cheveux avec une jubilation pleinement visible. Il pinça ses fesses et tourna un regard lubrique vers Eugénie.

"Vois comme il est docile."

Il esquissa un sourire vicieux et tourna les yeux vers Solal avec amusement.

"Je vous laisse un moment tous les deux. En guise d'excuse pour le retard de paiement."

Une lueur brilla dans le regard du politicien alors qu'Eugénie se levait avec un léger sourire amusé, elle frôla Bellamy en sortant, elle s'arrêta pour l'examiner une seconde et pressa sa main sur son entrejambe avec un sourire amusé.

"Tu étais l'un de mes meilleurs produits. Timur a vraiment fait une affaire en t'achetant."

Elle le relâcha et avant que Solal n'ait eu le temps de réagir ou de dire quoique ce soit, il était seul dans la pièce en présence du jouet. Il poussa un soupir et secoua la tête. Mais après tout... pourquoi pas ? Il en avait envie. Il se leva, défit sa ceinture et dézippa sa braguette sans lâcher le gamin du regard, sans aucune expression sur le visage.

"Maintenant que tu es là... Rends toi utile."

D'un mouvement de menton et d'un regard inquisiteur, il lui ordonna de se rapprocher de lui et de faire ce pour quoi il avait été laissé dans la pièce. Ce n'était que ça après tout, un vide-couilles.


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Bellamy H. De Beaufremont
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L'enfer est pavé de bonnes intentions [Bellamy & Solal] _



________________________________________ 2020-03-28, 15:59



« L'ENFER EST PAVÉ DE BONNES INTENTIONS »
non, l'enfer, c'est les autres.



Bellamy était assis sur "son" lit. Le lit que lui avait gracieusement offert Timur, dans la chambre qu'il lui avait gracieusement prêté, avec le placard rempli de vêtements qu'il avait gracieusement choisi pour lui. Bellamy avait encore du mal, à la voir comme "sa" chambre. Pendant longtemps, si longtemps, son univers s'était réduit à l'obscure pièce ou s'était passée la majeure partie de son dressageadaptation. Ou, parfois, à la chambre du maitre. Bellamy ne se sentait pas digne de posséder quoi que ce soit. Une possession pouvait-elle posséder ? Il ne pensait pas. Mais il appréciait les présents de Timur. Non, pas les présents. Les récompenses. Quand il se comportait bien, il avait droit à de nouvelles choses. De belles choses. Parfois. Alors il ne pouvait que les chérir, n'est-ce pas ? Elles étaient durement gagnées. Il avait travaillé, pour ça. Il avait donné de sa personne. C'était important, d'être engagé dans ses tâches, quelles qu'elles soient. Important, d'être bon. Il l'avait enfin compris. Et il regrettait, maintenant, ses gamineries, son entêtement si sot... Résister était si puéril. Il était pendant trop longtemps passé à côté du confort.

Mais Bellamy avait appris sa leçon, et si tout se passait bien, il aurait bientôt de vrais vêtements à lui, à sa taille. Ce qu'il avait été encore trop grand, sa minceur (maigreur, lui souffle la petite voix serpentine, celle qu'il ne devait pas écouter, celle qui avait été colère, autrefois) le faisant un peu flotter dans toutes les tailles existantes. Timur lui laissait entendre qu'il pourrait même sortir, aller à l'école, s'il continuait. Et Bel... Ne savait pas s'il s'en réjouissant vraiment. Il avait toujours été un chat domestique, il s'était attaché à la... sécurité de dépendre d'une seule personne, d'un endroit réduit. C'était tellement plus simple, de se laisser diriger, comme un musicien suivait son chef d'orchestre.

On toque à la porte, et il se redresse, dos droit, expression ouverte... Mais c'est le majordome, qui lui fait signe de le suivre jusqu'au salon des invités. Sans attendre, Bel se lève, s'assure en regardant dans le miroir qu'il n'y a aucun pli, qu'il est présentable, et le suit en silence.

La vue qui s'offre à lui, lorsque la porte s'ouvre, le tétanise presque. Des invités ?!!!
Il est envahi par le désir, primal, désespéré, de faire bonne impression. Plus fort que la peur, que la nervosité, que la confusion, il s'avance avec une fausse timidité, poussé par les mains puissantes de Timur à s'avancer plus encore, la caresse et le bâton. Sans hésitation visible, il se laisse faire, semble fondre sous le baiser, l'embrassade, la mise en valeur. Il aurait cru que Timur le préviendrait, avant de le présenter à des connaissances à lui, mais non... Le regard mort de l'adolescent glisse sur l'homme et la femme, et il semble tout à fait content, de la situation, un gloussement quittant presque ses lèvres au pincement sur sa fesse.

"Vois comme il est docile."

Le compliment est comme un baume sur les plaies qui ne se voient pas, celles qui commençaient lentement à cicatriser, à chaque fois qu'un mot "doux" quittait les lèvres de Timur. C'était la première fois qu'il le complimentait en public. La première fois qu'il le montrait, en public, tout simplement. Une sorte de jubilation s'empare de son être, à être montré, présenté, comme une marchandise. Une belle marchandise. Bel est beau, il le sait, il est beau et comprend tout de suite que c'est surtout à l'autre homme dans la pièce, qu'il doit se montrer sous son plus beau jour. La femme, il la connaissait déjà -du moins, il en avait l'impression, elle était familière. Lui, non. Et les mains de Timur le tournent, très légèrement, vers cet homme, comme pour lui donner raison.

"Je vous laisse un moment tous les deux. En guise d'excuse pour le retard de paiement."

L'étrange contentement qui l'habitait se fait emporter par un sursaut de panique, de pure terreur et confusion. Comment ? Timur le laissait seul avec quelqu'un d'autre ? Pourquoi ? Il ne voulait certainement pas dire pour ça. Pour servir un autre que lui... Non. Timur lui avait dit qu'il était à lui, seulement à lui. Bel n'avait pas le droit de parler aux autres sans autorisation, pas le droit de toucher. Etais-ce un test ? Pour voir s'il était aussi dévoué qu'il le prétendait ? Mais qu'est-ce qu'attendait Timur ? Qu'il serve de compensation auprès de l'homme, ou qu'il refuse ? Mais s'il refusait et que c'était la mauvaise réaction ? Timur le punirait. Et si-
-le fil de ses pensées effrénées est interrompu par la jeune femme qui s'approche bien trop de lui. "Tu étais l'un de mes meilleurs produits. Timur a vraiment fait une affaire en t'achetant." Sa respiration s'accélère, quand elle le touche, il se retient de justesse de la repousser, mais ne peut retenir un sursaut. Il se souvient. Son regard croise celui sombre et pervers de cette femme, cette femme qui l'avait vendu comme un tableau dans une galerie d'art... Il retient un haut le cœur, alors que des flash de mémoire l'assaillent. Mémoire tordue, fracassée par la drogue, la terreur. Les cris, les rires, les enchères... Le fatidique adjugé vendu qui résonnait encore dans certain de ses cauchemars.

Il s'arrache à ses pensées, son regard perdu dans le vague retrouvant de son intensité. Il était seul. Seul avec l'homme.

Et quand l'homme parle, et se met à l'aise sur ce qui devait suivre, il sait enfin quoi faire. Ce qu'il savait faire de mieux. Ce pourquoi il avait été préparé, tous les jours, depuis des mois.

« Ne soyez pas trop impatient, Monsieur. » susurre-t-il d'une voix de ténor délicat, en appuyant sur les intonations séduisantes du français de "monsieur". Le français, auquel il était retourné inconsciemment, une fois ou Timur avait poussé son corps et son esprit à ses limites, ou il perdait le contrôle de ce qu'il disait, hurlait, suppliait. Timur avait aimé, alors Bel acceptait parfois de teinter le langage de son enfance d'une autre vie, pour plaire.

« Je promet de vous donner pleine satisfaction. » ajoute-t-il en s'avançant d'un pas lent. Il espère encore, que Timur attend le bon moment pour intervenir. Il s'agenouille sur le tapis, devant cet individu dont il ne connaissait pas même le nom, au charme ténébreux qui le laisse indifférent. Bellamy avait fait ça bien avant Timur, et il avait rarement, non, jamais, eu à s'occuper de quelqu'un d'aussi séduisant. Ca ne changeait rien. Il l'aurait fait, même s'il avait été vieux et croulant. Pour gagner quelque chose.
Et là il le faisait, pour faire plaisir à Timur.

Une fois en position, il tourne la tête, légèrement, regard furtif vers la porte close, derrière lui. Comme s'il espérait qu'elle se rouvre, que Timur revienne et change d'avis. Se souvienne que Bel n'était qu'à lui, regrette de le partager... Un fol espoir, comme il n'en avait plus, ou presque. Si seulement la porte pouvait se rouvrir...

La porte reste close.

Il se détourne, se concentre entièrement sur l'homme. Un léger sourire décore ses lèvres charnues, sur lesquelles sa langue passe, sensuellement. Ce que l'homme veut, c'est du travail bien faite, vite fait, de la soumission. A ce qu'il peut lire, de son langage corporel, des quelques mots qu'il a prononcé. Il n'est pas là pour perdre son temps. Un businessman. Bel range dans un coin la peur que sa décision soit la mauvaise. Qu'il échoue le test.
Mais il va faire de son mieux, pour plaire, parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux. C'est tout ce qu'il sait faire.

« Je ne pense pas avoir à le préciser mais... Il n'y a aucune limite. Je ferais tout ce que vous voulez, en compensation. Timur espère que toute rancœur sera oubliée. »

Et il se met au travail. Son membre est comme un piano, sur lequel Bellamy doit jouer, avec sa bouche, ses mains. Savoir ou appuyer, ou s'attarder, pour que le plaisir devienne musique à ses oreilles. Les yeux du pianiste qui joue à genoux se ferment, virtuose, qu'on disait avec admiration, avec surprise ; virtuose qu'on gémissait quand il se laissait emporter par la musique brisée, virtuose. Bellamy était bon, il le savait. Bellamy enferme toutes les émotions dans une petite boîte, et laisse son corps agir par instinct, ses mains glisser sous la chemise de celui qu'il tentait d'impressionner à corps perdu, explore l'armure tendue, caresse la chair d'un homme comme s'il avait rêvé de faire ça toute sa vie. Sa bouche est insatiable, son innocence emportée par la musique infernale.

Il avait toujours aimé la musique classique. Sa montée en puissance, la subtilité de certaines notes, la maîtrise technique demandée... Oui, il pouvait se convaincre qu'il aimait tout ce qu'il faisait.
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