Codage par Libella sur Graphiorum

Kitty n’aimait pas particulièrement le sport, sauf quand elle utilisait sa magie et que tout devenait beaucoup plus facile. Donc l’avantage à fuir comme la peste les transports motorisés, c’est qu’elle marchait beaucoup, souvent, et que ça faisait son sport ?

Sa petite balade de santé est interrompue par un cri à en réveiller les vivants, et les morts, et sans doute les demi-morts aussi. Alors qu’elle marche la tête en l’air, le regard perdu dans les nuages qui ressemblaient particulièrement à de gros chamallows pas encore grillés, le KITTY PUTAIN DE DEMON DES ENFERS la fait sursauter vivement et elle s’arrête en plein trottoir eu haussant les sourcils. Elle s’était déjà faite apostropher, comme tout le monde, mais en général le « putain de démon des enfers » ça irait plutôt à Gaby, enfin à la part démoniaque de Gaby. Il semblait que les gens n’osaient pas trop insulter Kitty, et si elle faisait la bête, elle savait bien que c’était surtout à cause de Gaby et Michel, et peut-être aussi un peu parce qu’elle était douée pour qu’on ne reste jamais longtemps en colère contre elle. Sans doute en partie grâce à son abonnement à vie au sourire naïf ultra bright.

Du coup, pas du tout comme une personne étrange sortie d’une boutique de poupées en porcelaines maléfiques –fallait bien rester dans le thème- Kitty regarde le grand gars –grand, grand, très grand, trop grand- qui saute dans un arbre comme Tarzan mais avec moins de cheveux.

Et c’est juste trop mignon, ce bodybuilder qui sauve un petit chat vulnérable, et qui crie « Kitty » d’une grosse voix d’homme des cavernes. C’est complètement, absolument, définitivement adorable et, si seulement Mister sauveur de chat avait su, il n’aurait jamais alpagué une Kitty en train de fondre devant une mignonitude dont il ne semblait même pas avoir conscience. Il semblait aussi ne pas connaître la délicatesse, le pauvre animal allait avoir encore plus peur, s’il se comportait comme ça.

Ah ! Une bonne action à accomplir ! Kitty Strauss ne ratait jamais l’occasion de se faire de nouveaux amis, encore moins d’aller couvrir d’affection une petite boule de poile, et encore-encore moins de décocher un grand sourire à un parfait inconnu qui lui beuglait dessus, tout en rompant la distance de sécurité, totalement détendue. Peace & Love forever.

L’instinct de survie ? Il avait été perdu en chemin, au fin fond de l’Amazonie et des drogues. Ce grand Tarzan ne lui faisait pas peur. A quoi ça servait, d’avoir peur ? A l’instant T, elle n’avait aucune raison d’avoir peur.

« Héhé, t’arrête pas d’appeler mon nom, aussi ! » Elle rit doucement, sans se dire que l’armoire à glace pouvait être dangereuse, nope, déjà en temps normal elle ne se méfiait pas, mais quand un chaton était impliqué, le peu d’inhibitions qui lui restait disparaissaient.

« Et okay, pour une photo, Tarzan ! » Elle sort son portable, débloque l’écran, enfin non, elle a du mal à coordonner ses doigts et doit s’y reprendre à deux fois avant d’aller sur l’appareil photo. « Kitty à du avoir peur, tout seul dans son arbre. Tu devrais le prend contre ton torse, près de ton cœur, ça va le rassurer. » Elle gratouille les oreilles de l’adorable chaton avec des yeux brillants de tendresse. Ce qu’il était chou. « Et après, photo ! Ça servira pour les prochains flyers de l’asso. On s’occupe d’animaux abandonnés, on aide à les replacer dans des familles aimantes. Intéressé ? »

Kitty, qui ne regarde plus ledit Tarzan, du tout, trop concentrée sur le félin miaulant pitoyablement d’être porté par la peau du coup, comme s’il avait fait quelque chose de mal. Bien sûr, ça portait à confusion, d’un côté il était grondé, de l’autre il était couvert de caresses par la nouvelle venue, avec des petits « ooooh » d’adoration. Kitty est attendrie, et quand Kitty est attendrie, il n’y a plus grand-chose qui peut lui faire entendre raison.

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