« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Visiblement, son "acolyte" semblait presque perdre de sa superbe - comme si elle se rendait subitement compte que ses actes pouvaient avoir des conséquences qu'elle n'avait pas mesuré dans un premier temps... Typique des amateurs. La panique traversa son regard lorsque les sirènes des voitures de police se rapprochait à toute allure, et ils regagnèrent sa voiture... Elle consentit même à lui renvoyer les clefs - qu'il rattrapa au vol, avant d'actionner la commande à distance pour activer l'ouverture centralisée. Ils s'installèrent rapidement mais, lorsqu'il démarra, il prit tout son temps, comme si de rien n'était. Devinant le regard suspicieux de la jeune femme, il se contenta d'un haussement d'épaule, avant de s'expliquer sommairement.
« Quitter les lieux à toute allure serait suspect au possible. Et mieux vaut garder nos gentilles forces de l'ordre dans notre dos, histoire d'éviter qu'ils aient la délicieuse idée de nous contrôler en voyant l'état de l'avant du véhicule... Son ton était mielleux, agaçant au possible. Mais quitte à essayer de lui faire comprendre ses erreurs, autant le faire de la pire des manières possibles... N'est-ce pas ? »
La petite heure qui les séparait de l'aéroport se passa sans encombre - il choisit d'emprunter les routes secondaires, moins fréquentées afin d'éviter les éventuels contrôles de routine. De toute façon, leur petite comédie n'aurait jamais justifiée un déploiement conséquent d'unités, mais mieux valait rester prudent... Le seul moment où il brisa le silence, ce fut pour lui demander un "service".
« Je sais bien que ça va encore te contrarier, mais... Me laisserais-tu utiliser mon téléphone pour prévenir l'aéroport ? Histoire de trouver le jet prêt à décoller lorsque nous serons sur place... Un rictus moqueur va étirer le coin de ses lèvres. Oh, c'est vrai, excuse moi... Ce n'est pas moi qui suis aux commandes, alors j'attends d'avoir accès à tes saintes paroles... »
Du coin de l’œil, il ne parvint pas réellement à voir si ses propos parvenaient encore à l'agacer - même s'il lui sembla deviner les prémices d'un regard noir.
« Fais gaffe, n'essaye même pas d'organiser ta fuite, je t'ai à l’œil idiot. »
« Oh, loin de moi cette idée, voyons... Tiens, si ça peut te faire plaisir, je te laisse même le plein contrôle sur mon portable : tu le gardes entre tes mains, et tu les mets sur haut parleur... Qu'en penses-tu ? »
« Hm... Bonne idée, faisons ça ! »
... Qu'elle était naïve, c'en était presque navrant. Avec ses hommes de main, il devait disposer d'une bonne demi douzaine de codes en fonction des différentes situations dans lesquelles il se trouvait, mais il ne se sentait pas suffisamment menacé pour les mettre en place - pour lui, tout cela n'était qu'un jeu, rien de plus. Une façon de tester les limites de la rouquine, de la pousser dans ses retranchements, et de voir jusqu'où elle était capable d'aller pour atteindre l'objectif qu'elle s'était fixée : pour l'instant, il pouvait reconnaître qu'elle avait de la ressource, et qu'elle parvenait plutôt bien à compenser ses erreurs et ses mauvais pas - même si les manières de faire pouvaient parfois être un peu... Houleuses. Enfin : le coup de fil fut bref au possible - même pas deux minutes - mais il était amplement suffisant pour donner l'ordre que tout soit parfait pour leur arrivée, et la demoiselle sembla satisfaite, convaincue qu'elle n'avait rien à craindre de ce côté... Il se gara sur le parking réservé au stationnement à longue durée, avant de sortir en suivant le pseudo ordre que lui avait intimé sa "partenaire". Il ne put réprimer un soupir en revoyant l'état déplorable de son véhicule, mais il ne s'attarda pas sur ce point et reporta son attention sur la jeune femme.
« Tu as l'air d'apprécier d'avoir les pleins pouvoirs, et je sais qu'en tant que... Il marqua une courte pause, avant d'hausser un sourcil, donnant l'air de réfléchir - même s'il savait pertinemment les propos qu'il allait tenir, il aimait jouer avec les nerfs de sa "ravisseuse". ... Dommage collatéral ? Otage ? Victime de kidnapping précaire ? ... Enfin, tu saisis l'idée. Je sais que je ne suis pas réellement en position d'exiger quoi que ce soit, mais... Laisse moi gérer. Mes hommes me connaissent, ils savent comment je me comporte, si jamais ce que je fais n'a pas l'air... Naturel, je redoute qu'il en vienne aux mains et n'abîme ta jolie frimousse... Ce serait malheureux, n'est-ce pas ? »
« Mais enfin tu n’es pas un otage ! Tu dois seulement faire tout ce que je te dis sous la menace... Rafe leva les yeux en entendant cela, mais il ne sut même pas si Altana le remarqua, tout occupée qu'elle était à déblatérer. Et oui, gère si tu veux je n’en ai rien à faire. Je garde un œil sur toi en permanence de toute façon. »
Cette totale confiance en elle en était presque impressionnante... De stupidité, bien évidemment : c'était peut-être lui qui avait pris le coup sur la tête, mais elle semblait en subir les contres-coups... Enfin. Heureusement qu'il était un "non-otage" conciliant, si elle réitérait l'opération sur une autre personne, il n'était pas sûr de la voir s'en sortir à si bon compte...
Bénéficiant d'une relative liberté dans ses mouvements, il put interagir et discuter à sa guise avec ses employés, qui ne trouvaient même pas l'idée d'une sortie si précipitée surprenante - après tout, ils étaient habitués aux lubies étranges de leur supérieur, et qu'importe ce qu'il pouvait bien avoir derrière la tête, du moment qu'ils recevaient leur paye à la fin du mois, ils n'en avaient rien à faire. L'un d'eux se permis tout de même de lui faire une remarque, comme quoi il semblait se trouver en "bonne compagnie" cette fois-ci... Et il fallut quelques secondes à Rafe pour capter l'allusion fort peu subtile. Dans un premier temps, il haussa simplement un sourcil, et lorsqu'il comprit, il se fendit d'un demi-sourire, avant d'adresser un clin d’œil à l'homme tout en lui faisant comprendre d'un signe qu'il devait garder le silence sur ce point.
« Si jamais la nouvelle se répandait... Je n'ose imaginer la syncope que ça provoquerait à mes pauvres parents... »
A vrai dire, ce petit écart de conduite n'était pas parmi les coups les plus fumants dont ses parents avaient eu le retour, et il ne s'en préoccupait pas réellement, aussi... Pour être honnête, il aimerait voir la tête que ses deux géniteurs pourraient tirer si jamais son escapade remontait jusqu'à leurs oreilles. Juste pour voir leur réaction, les commentaires qu'ils trouveraient encore à dire... Et faire le tri dans son personnel, aussi. Ils furent conduit sur le tarmac, juste au pied de l'avion, et il laissa la fille passer devant lui, en un geste de fausse galanterie.
« Les dames d'abord, n'est-ce pas... ? Il avisa le pilote qui semblait vouloir monter à bord, lui aussi, pour prendre ses fonctions, et l'interrompit d'un simple geste. J'apprécie votre enthousiasme, mais... Je pense être en mesure de me débrouiller seul, pour cette fois. »
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La chose était peut-être difficile à croire - après tout, il possédait son propre jet, et était parfaitement capable de le piloter, même si pour l'instant il préférait s'en remettre au pilote automatique - mais Rafe ne s'était jamais senti vraiment à l'aise en avion. Peut-être un semblant de phobie, ou quelque chose de ce genre, mais les longs vols où il devait se retrouver enfermé dans une boîte de conserve survolant les océans le mettaient toujours dans un état d'inconfort et de stress. C'est pour ça qu'il avait espéré que le trajet à venir se déroulerait dans de meilleures conditions... Ce qui fut loin d'être le cas : au bout d'une demi-heure à peine, la rouquine qui l'avait entraîné dans tout cela sans vraiment lui laisser d'autre choix commençait déjà à se plaindre et à s'agiter. Il le supporta un moment, mais finit par laisser échapper un long soupir, avant de porter son regard sur elle.
« Rassure moi, tu as bientôt fini ? ... Il finit par esquisser un sourire narquois. Tu veux peut-être que je regarde s'il y a un doudou qui traîne, dans le coin ? ... »
Il savait pertinemment que ce n'était pas le cas, mais peut-être que de l'infantiliser un peu serait suffisant pour la faire taire. L'autre le dévisagea un moment, avant de souffler, repoussant une de ses longues mèches de cheveux qui lui revenait sur le visage par la même occasion.
« T’as qu’à avoir un jet privé qui va un peu plus vite ! Si t’as pas remarqué on doit trouver un trésor, pas rester des heures dans un avion. »
La remarque lui fit lever les yeux au ciel - si seulement c'était si facile...
« Si mademoiselle est si futée, elle n'avait qu'à se débrouiller seule - et seule uniquement - pour mettre la main sur son propre trésor, avec ses propres moyens... Pour une descendante de pirate, tu fais vraiment pâle figure. C'est peine croyable, vraiment... Il détourna le regard, observant le paysage qui défilait par le hublot, espérant ainsi apaiser son esprit qui s'angoissait d'un rien. Comme s'il n'avait jamais vécu des situations plus dangereuses que celle-ci... ... Enfin. Prends ton mal en patience, tu veux ? Il n'y a rien d'autre à faire de toute manière. Et, par pitié, cesse de te comporter comme une gamine. Tu m'as habitué à un peu plus de standing, jusqu'ici, j'aimerai grandement que tu t'y tiennes...»
Par bonheur, il y eut un court moment de silence, jusqu'à ce que...
« Ne commence pas à insulter mon héritage parce que je te promets que tu vas le regretter. siffla-t-elle entre ses dents, en colère. Tiens donc, venait-il de toucher un point sensible... ? Je suis une pirate et ce n’est pas ton avis qui y changera quoi ce soit. Et évite de parler comme si on se connaissait depuis des lustres. Je ne suis ni ton amie ni ta copine alors fais vraiment attention à toi. »
Du coin de l’œil, il devina le mouvement qui allait suivre, et parvint à lui attraper le poignet avant qu'elle ne puisse aller au bout de son geste. Il lui jeta un regard froid : s'il en fallait si peu pour la mettre hors d'elle...
« Et que devrai-je dire ? Tu m'as entraîné contre mon gré dans tes délires, tu m'as frappé, tu as flingué ma voiture, tu as ternis ma réputation, j'en passe et des meilleurs. Je tolère ton petit jeu, parce que tu parvenais à titiller ma curiosité, je voulais savoir jusqu'où tu pouvais aller pour parvenir à tes fins. Je te trouvais presque digne d'intérêt, mais ma patience a des limites, et tu t'en approches dangereusement... Il la relâcha, dédaigneux. Je n'aurai aucun scrupule à te faire passer par dessus bord - pour rester dans des termes que tu affectionnes. Alors tiens toi tranquille. »
Il ponctua sa phrase d'un mauvais sourire. ... Et il eut confirmation que celle qui lui faisait face devait être plus stupide que la moyenne lorsqu'elle se mit à rire.
« Sérieux ? C’est tout ce que tu as ? Je suis morte de peur ohlala ! J’en ai rien à faire de tes limites j’agis comme j’en ai envie et ce n’est pas toi qui va changer ça. »
(Et bien, profites-en tant que tu en es encore capable... Il sera trop tard pour pleurer lorsqu'on retrouvera ton corps et que tout le poids de tes actions te reviendra en pleine figure...)
Il garda ses pensées pour lui-même, ne prenant même pas la peine de lui répondre. Elle voulait se comporter comme une enfant gâtée ? Soit. Grand bien lui fasse. Sans lui adresser le moindre regard, il se dirigea vers l'arrière de l'avion, avant d'emprunter la porte qui menait sur l'espèce de kitchenette. Il s'assura de verrouiller la porte derrière lui, afin de s'assurer un moment de calme... L'équipement était sommaire, mais comportait tout de même de quoi se préparer un repas convenable, en plus d'intégrer une cafetière - en grand fan de café qu'il était, il en ingérait souvent bien plus que de raison pour pouvoir mener à bien ses contrats et ses expéditions... Au moment de l'enclencher, il entendit des coups répétés accompagnés d'une voix...
« C’est ça pars lâcheur ! Je te fais si peur que ça ? C'est... »
Le reste de ses paroles fut noyé sous le bruit que faisait le percolateur, et il ne trouva rien à y redire : un léger sourire étira même ses lèvres... Il prit le temps de boire deux tasses, l'écoutant s'acharner un moment, avant de constater avec plaisir qu'elle semblait avoir lâché l'affaire. De là, il s'accorda encore dix minutes supplémentaires, avant de revenir, un nouveau mug empli de café fumant à la main. Il regagna son siège, s'assit sans dire un mot, et but une nouvelle gorgée, puis il avisa de l'occupation que s'était trouvée la jeune femme... Et découvrit qu'elle n'avait rien de mieux à faire que de s'occuper de sa manucure, appliquant du vernis sur ses pieds avec application... Il retint un soupir, se demandant pourquoi il fallait toujours qu'il se retrouve en compagnie des pires spécimens possibles, avant de lui lancer :
« C'est bon ? L'adulte est de retour, ou je dois encore attendre pour qu'elle refasse surface ? ... »
« L’adulte n’a pas envie de parler avec quelqu’un qui ne la respecte pas alors oui, tu peux encore attendre un moment. »
... Merveilleux. Il ne chercha pas plus loin, et reprit une nouvelle gorgée. Les quatre heures qui leur restaient encore allaient être longues...
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Note à moi-même : la prochaine fois que je devrais prendre quelqu'un en otage, il serait mieux de faire en sorte qu'il ne soit pas aussi désagréable que cet idiot ! Le voyage en avion était déjà bien assez long comme cela, mais non il fallait que mon coéquipier de fortune passe son temps à me lancer des piques, allant même jusqu'à attaquer mon héritage de pirate. Les commentaires sur cette partie là de ma personne avaient toujours été compliqués à encaisser, du fait que j'étais déjà harcelée dans le monde des contes car mon père était pour la plupart, un "pirate raté". Tout le monde ne voyait en moi que sa fille bonne à rien qui ne pourrait jamais faire mieux que son père. Je savais que c'était faux, et j'avais tout de même assez de confiance en moi pour m'en persuader, mais... ça ne rendait pas les critiques plus douces. J'étais donc de plus en plus sur les nerfs. Le fait d'être dans un avion n'arrangeait rien, pas que je sois spécialement phobique de ce genre d'engins, mais j'étais toujours plus à l'aise sur terre ou mieux, sur l'eau. Mais, si on voulait trouver le trésor avant l'année prochaine, je devais bien prendre mon mal en patience et accepter de monter dans l'avion.
Le temps passa et les tensions ne faisaient que s'empirer. Et je devais bien avouer (jamais à voix haute toutefois) que j'y étais pour quelque chose. Bien que Rafael avait été loin d'être agréable, je n'avais pas été particulièrement sympathique à son égard non plus. Et alors que je finissais le dernier ongle de pied de ma pédicure, je me disais que finir tout le trajet sans s'adresser une seule fois la parole n'était pas la meilleure idée. Surtout quand on savait qu'on allait devoir chercher un trésor tous les deux. Autant que toute animosité soit enterrée avant qu'on se retrouve dans une situation qui pourrait nous mettre en danger de mort. La seule chose à laquelle je pensais sur le moment qui pourrait me permettre une approche pacifique était un simple jeu de cartes. J'en avais aperçu à mon arrivée dans le jet, et avait enfin décidé qu'il était temps de jouer avec. Un jeu de cartes ne pouvait pas empirer les tensions, si ? A moins que ce soit un mauvais joueur... Je l'attrapais d'une main et me rapprocha de Rafael.
-Tu veux faire une partie ? Je connais pas énormément de jeux à deux, mais au moins ça fera passer le temps. C'est pas comme si on avait mieux à faire avant d'arriver de toute façon.
Il ne me répondit pas tout de suite, faisant sûrement semblant de ne pas m'avoir entendu avant de poser les yeux sur moi, en haussant les épaules. Je m'attendais à ce qu'il me contredise, ou qu'il me traite de gamine pour encore jouer aux cartes. Il aurait dû. Après tout, je venais de le remballer assez violemment quelques minutes plus tôt mais le fait était là : je m'ennuyais comme un rat mort. Alors autant profiter de ce temps pour s'amuser. Je savais que la suite ne serait pas de la même augure.
-Hm... Pourquoi pas. Il avait l'air toujours aussi méfiant puisqu'il me regarda en plissant les yeux, sans cesser une seconde de me dévisager. Tu es mauvaise perdante ? Que je sache à quoi m'attendre si jamais ça arrive... dit-il en esquissant un demi-sourire mi amusé, mi moqueur. ... Et que je sache si je dois éloigner mon mug en prévention, histoire d'éviter de me le prendre en pleine tête...
Je ne pus m'empêcher de sourire pendant quelques secondes, amusée par sa remarque. Il faisait tout pour m'agacer, je le savais mais... ce n'était pas toujours méchant. Pour un criminel de sa trempe, je m'attendais à ce qu'il m'élimine à la première occasion mais il n'en était rien. On aurait presque dit qu'il appréciait ma présence. Je savais bien que c'était faux, puisque je l'énervais énormément mais... il n'avait quand même rien tenté contre moi ou pour s'enfuir pour le moment ce qui me laissait penser qu'il s'amusait, bien qu'il ne l'avouerait probablement jamais. Je sortis de mes pensées, remarquant que je souriais toujours comme une idiote et reprit mes esprits en secouant la tête vivement.
-Tu me demandes ça comme si j’allais perdre... Mais pour te répondre, non, je ne perds pas mes moyens face à un jeu. A moins que celui en face soit un tricheur.
-Ça reste une possibilité, non ? Il sembla faussement outré par mes insinuations. Mais en même temps c'était un criminel ! C'était normal que je pense qu'il triche... Franchement... J'ai l'air d'être un tricheur pour toi ? Il laissa une demi-seconde de blanc pendant laquelle je m'imaginais déjà lui expliquer par A+B que oui, en effet, il avait l'air d'un tricheur mais il m'en empêcha. En fait, ne réponds pas.
Choix judicieux. Je levais simplement les yeux au ciel, préférant ne rien ajouter. Le pauvre petit avait l'air susceptible. Je commençais à battre les cartes puis les distribua. Une moitié chacun. C'était bien ce qu'il fallait pour jouer à la bataille, non ? Et même si ce n'était pas le cas, on jouait selon mes règles. J'étais celle qui prenait les autres en otage ici alors j'établissais les régles que je voulais. Le jeu n'était bien sûr pas assez long pour tenir sur les trois heures de trajet qu'il nous restait. Mais, ce fut, comme prévu, un bon moyen de passer le temps. Il nous restait une bonne heure et demie avant d’atterrir, d'après ce qu'affichait le panneau interactif du jet. C'est alors que Rafael se leva, en plein milieu de la partie. Je le regardais, étonnée, attendant des explications de mon otage. Il m'expliqua alors qu'il devait régler deux trois petites choses avant notre arrivée pour ne pas encore plus nous ralentir. N'ayant pas vraiment le choix, je le laissais aller. Je ramassais les carte, estimant donc qu'il abandonnait et que j'avais donc gagné et les rangea dans le paquet. J'adressais un simple sourire à Rafael avant de le regarder partir. Mais j'étais morte d'ennui, je devais bien l'avouer. Et sans m'en rendre compte, Morphée me prit dans ses bras, oubliant pendant quelques minutes que j'étais sensé surveiller quelqu'un et que seulement quelques minutes d'attention lui laisserait assez de temps pour se venger... Pendant mon sommeil, Rafael eut le temps de finir ce qu'il avait à faire et revint dans la partie principale du jet où il me vit dormir comme un bébé. Il marmonna alors quelque chose dans sa barbe, que je n'étais malheureusement pas capable d'entendre.
-Dire qu'elle était intenable tout le long du vol... Elle n'aurait pas pu s'endormir plus tôt, non ?
Il me laissa dormir jusqu'au moment de l’atterrissage où il regarda si le simple fait de sentir que le véhicule ne volait plus me réveillerait mais, comme attendu, ce ne fut pas le cas. Il aurait pu en profiter pour m'abandonner là, ou même m'apporter plus loin et m'abandonner dans une jungle où je me serais fait mangé par des tigres mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, il s'approcha de moi doucement avant de me tapoter sur l'épaule délicatement. J'émergeais alors, le contact m'ayant immédiatement réveillé.
-Eh. La princesse est arrivée. Il serait peut-être temps d'émerger...
Je posais mes yeux encore flous sur lui, étonnée de le voir ici avant de me rendre compte de ce que j'avais fait... Je m'étais endormi ! Quel genre de tortionnaire s'endormait alors qu'elle devait surveiller son otage ? Ce n'était pas professionnel du tout mon dieu... Tant pis, je devais garder la face. Je me levais alors brusquement, coiffant mes cheveux du mieux que je pouvais avec ma main droite.
-Je dormais pas ! Je regardais si t’allais fuir et t’as passé le test, félicitations. Bon on y va ?
-Tss. Mais bien sûr... Je regrette presque de ne pas avoir pensé à te faire une mauvaise blague, juste pour voir la tête que tu aurais pu faire... Dommage. Il sourit, moqueur. -Mais en tout cas, niveau preneur d'otage, tu n'es pas la plus douée... Oh, et je te ferai remarquer aussi que c'est sur toi qu'on attend.
Mais pour qui il se prenait à critiquer ma façon de surveiller mon otage ? Et en plus il osait dire que c'est moi qu'on attend, alors que je suis prêté et réveillée depuis notre départ ! Quel culot !
-Tu aurais pu essayer mais je t’aurais empêché de faire quoi que ce soit ! Enfin bref, assez parlé ! Laissons place à l’action !
Il leva les yeux au ciel mais je n'y fis pas attention. Sans attendre sa réponse, j'avançais me dirigeant vers la sortie du jet et descendant les marches de l'escalier deux par deux, excitée de partir faire uen chasse au trésor, comme quand j'étais une enfant sur l'île de la Tortue ! La nostalgie prenait peu à peu part de moi mais ce furent les paroles de Rafael qui m'empêchèrent d'y plonger complètement.
-Je te suis, je suppose ? Vu que c'est toi qui est censée tout diriger.
Il marquait un point. Il était sensé être mon otage mais pourtant, j'avais prévu qu'il fasse tout le sale boulot...
-C'est toi qui sait où est le trésor ! Moir j'apporte mon expertise de pirate, ce qui est déjà pas mal Je ne vais quand même pas faire tout le travail ! Alors dis moi où on est, et où on doit aller exactement pour trouver le trésor !
-Donc... Ton plan, maintenant, c'est simplement me faire confiance ? Je pourrai te mettre sur une fausse piste, te guider dans un endroit où je pourrai me débarrasser de toi facilement, ce genre de chose... Je ne dis pas que je le ferai, hein, mais... Ça aurait pu. Ton expertise de pirate, pour le moment, j'en ai pas trop vu la couleur. Si je te laisse prendre le relais à partir de maintenant ? Histoire que tu me montres un peu ce dont tu es capable ?
C'est qu'il pouvait être vraiment agaçant ! On était en pleine chasse au trésor, mais non, lui me refilait tout le travail pour qu'il profite de ses vacances au soleil. A contrecœur, je remontais les marches du jet pour rentrer à nouveau dans l'avion et récupérer les affaires dont j'avais besoin.
-Ok ! Donne moi une carte ou les indices que tu as et je te trouve le trésor en deux minutes, tu vas être impressionnée !
-J'ose espérer que tu as encore toutes mes affaires... Parmi elles, il y a un petit carnet en cuir, regarde à l'intérieur, j'ai toutes mes notes, des cartes et des croquis. À toi de déchiffrer tout ça.
Il me prenait pour qui ? Son esclave ? J'avais intérêt à récupérer les deux tiers du trésor parce qu'à ce rythme là je serais celle qui apportait le plus à l'équipe. Surtout que j'étais certaine qu'il savait déjà où aller puisqu'il n'allait pas me faire croire qu'il n'avait pas déjà éplucher tout ce qu'il avait à sa disposition avant de savoir que j'allais l'accompagner. Enfin bon... il semblait que j'allais avoir de nombreux dossiers à éplucher... Je partis donc chercher ces fameux dossiers que j'avais posé à une endroit de l'avion que je saurais identifier à mon arrivée dans celui-ci. Le carnet en cuir duquel m'avait parlé Rafael était en réalité un journal intime, celui du pirate qui avait caché le trésor. Des cartes venaient avec. Nous avions atterri sur l'île de Madagascar, et une carte de l'île (de l'époque) figurait, ainsi qu'une croix rouge, en plein milieu de la jungle. Classique des pirates. Mais, la croix indiquait qu'un périmètre bien trop grand pour y creuser entièrement et bien que c'était déjà quelque chose, il allait nous falloir quelque chose de plus précis. Je me plongeais alors dans la lecture de son journal intime, prête à découvrir la moindre information sur le trésor. Après un long quart d'heure de lecture en diagonale, je réussis à finalement trouver le passage parlant d'un trésor enfoui à Madagascar. Mais forcément, William Kidd, le fameux pirate, ne voulait pas me faciliter les choses et avait écrit les instructions permettant de son trésor de façon peu claire : "Là où les arbres se resserrent, vous devrez entrer. Jusqu'aux jumeaux, vous devrez marcher. Via le lierre il faudra s'engouffrer car ce sera sous le serpent que le trésor sera caché." Et ça se finissait de cette façon, sans aucune autre indication... Je n'étais pas plus avancée, n'ayant aucune idée de quels jumeaux ils parlaient et surtout de quel serpent ! Pensait-il qu'un serpent vivant et se tenant quelque part il y a trois siècles de là était resté à la même place ? Quel idiot ce pirate ! Enfin, j'imaginais que je réfléchirais à toute cette histoire en chemin... Je me tournais vers Rafael, qui m'attendant, ne faisant je ne sais quoi.
-Emmène moi jusqu'à la jungle de Madagascar, je sais exactement où était le trésor !
Bon, c'était complètement faux, mais ça il n'était pas obligé de le savoir... J'avais une réputation à tenir moi !
Codage par Libella sur Graphiorum
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Rafael Adler
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Once, there was a kingdom ruled by a kind king and a beautiful queen...
| Conte : Uncharted 4. | Dans le monde des contes, je suis : : Rafe Adler, l'insupportable.
Sa proposition ne rencontra pas un franc succès, mais Altana finit par s'y plier - non sans un long soupir et des yeux levés au ciel. Mais si elle espérait l'attendrir à grand renfort de moues enfantines, elle se trompait lourdement. Il la laissa retrouver le carnet dont il avait parlé un peu plus tôt et, lorsqu'elle remis la main dessus, il s'assit sur l'un des sièges en face d'elle, croisa ses jambes et cala sa tête dans l'une de ses mains, laissant l'autre pianoter par à coup irrégulier sur l'accoudoir. Non, il ne comptait pas l'idée, d'aucune façon : ni en lui donnant un semblant d'indice, ni en lui montrant le paragraphe qui l'intéresserait le plus, rien. Il se contenta de l'observer faire, un demi-sourire amusé au coin des lèvres : après tout, les recherches et le décryptage d'énigmes faisaient partie à part entière des chasses aux trésors et, puisqu'elle se prétendait pirate, autant qu'elle s'y fasse dès à présent. Et, au bout d'un bon quart d'heure, il remarqua un changement dans l'expression concentrée de la jeune femme : ses sourcils se froncèrent très légèrement, elle sembla relire plusieurs fois quelque chose et… L'ébauche d'un sourire étira ses lèvres, et elle releva la tête pour le regarder droit dans les yeux, exigeant qu'il la mène aux abords de la jungle, qu'à présent elle savait exactement où se trouvait le trésor. Il la dévisagea pendant quelques secondes, avant d'hausser un sourcil.
« Oh, vraiment ? … À son tour, il sourit, amusé. Et bien, ça promet… Dans ce cas, peut-être que tu mérites le pédigré que tu revendiques haut et fort. »
S'il l'avait dit sur un ton volontairement taquin, il était possible qu'il le pense sincèrement… Ou pas.
« Tu penses que tu as une tenue adaptée pour aller crapahuter joyeusement dans la jungle ? D'un signe de la tête, il désigna les sandales tressées qu'elle portait, et qui lui semblait bien loin d'être indiqué pour ce genre d'opération… Ou tu juges préférable que l'on fasse un détour pour te trouver quelque chose de plus confortable et d'un peu plus sécurisé ? »
Il eut une nouvelle fois l'air moqueur.
« Bon, ne t'en fais pas, si tu n'as pas pensé à prendre de quoi payer, je veux bien me montrer généreux… Pour une fois. Donc ne t'y habitue pas, tu veux ? Récupère ce dont tu as besoin et, si tu es sûre d'être prête après ça, on pourra partir. »
Lui, il ne daigna pas bouger du siège, l'observant aller d'un coin de l'habitacle à l'autre, rassemblant les papiers dont elle aurait besoin pour les glisser dans le carnet, semblant hésiter à plusieurs reprises avant de faire son choix et, lorsqu'elle termina ses préparatifs, elle rangea le tout dans son sac, et se campa juste devant lui, l'air on ne peut plus décidé.
« J'en déduis qu'on peut y aller, hm ? »
L'autre acquiesça, et il se releva.
« Je suppose que tu gardes toujours mes affaires, c'est ça ? J'espère que tu as pensé à les reprendre au moins. »
Il y eut un court moment de flottement, comme si elle hésitait…Puis elle finit par faire oui de la tête une nouvelle fois. Et c'est ainsi que les deux compagnons d'infortune quittèrent le jet privé, sans même avoir conscience qu'un tiers intéressé s'était glissé hors de l'appareil presqu'en même temps qu'eux pour les prendre en discrète filature…
Comme Rafe se débrouillait toujours pour tenir parole - du moins, quand ça l'arrangeait - il profita du fait qu'ils se trouvaient encore dans un aéroport pour faire un semblant de lèche-vitrine : plusieurs boutiques occupaient les divers espaces disponibles, certaines plus luxueuses et fiables que d'autres, et ils n'eurent aucun mal à trouver un magasin de chaussures plus avenant que la moyenne. … Ce qu'il n'avait pas prévu, par contre, ce fut le temps d'essayage extrêmement long de la jeune femme, qui peinait à se décider sur la paire à choisir, hésitant entre plusieurs modèles. S'il essaya de se montrer patient, il finit par soupirer en levant les yeux au ciel, avant de dire :
« Tu sais, il y a très peu de risques que l'on croise quelqu'un qui s'intéressera à tes chaussures dans la jungle… Ce n'est pas un défilé de mode. Alors si tu pouvais te presser un minimum, ce ne serait pas de refus… »
Mais il aurait pu tout aussi bien parler à un mur que cela aurait eu le même effet : après une dizaine de minutes supplémentaires, Altana se décida enfin, et elle ressortit équipée de bottes plus solides, assez haute pour lui maintenir les chevilles en cas de chute - qui sait, on était jamais à l'abris de racines particulièrement traîtresses dans des lieux de cet acabit… Enfin : avant de s'éloigner du centre ville, Rafe lui suggéra de traîner un peu dans les rues, histoire de "prendre la température" - une tournure assez grossière afin de désigner la pseudo enquête destinée à savoir si d'autres étaient sur le coup, et s'ils risquaient quelque chose de s'y rendre sur un coup de tête. Devant l'expression interloquée d'Altana, il haussa simplement les épaules :
« Tu sais, ce n'est pas parce qu'on est en possession de la majorité des documents signés de la main de Kidd que les concurrents ont tout bonnement cessé d'exister… Certains peuvent être particulièrement acharnés et poursuivre les recherches, coûte que coûte… Quitte à espionner ceux qui s'approchent un peu trop près du but. Et, par ici, il y a toujours ces histoires de trafics et d'embrouilles, la jungle est un repère idéal pour dissimuler des affaires légèrement louches sur les bords… »
Et, alors qu'ils traînaient un peu dans des rues excentrées, et que, pour une fois, ils parvenaient à échanger sans se prendre la tête - ce qui devaient probablement les faire passer pour un jeune couple aux yeux des autres promeneurs -, il menait la marche lorsqu'il entendit une plainte étouffée, un peu derrière lui… Et, lorsqu'il se retourna pour voir de quoi il s'agissait, il pu voir quelqu'un qui avait plaqué sa main sur la bouche de la jeune femme et qui l'entraînait dans une ruelle encore plus éloignée des quartiers animés.
« Eh ! »
Sa réaction ne fit que précipiter les choses, et l'inconnue s'activa davantage pour achever l'étrange kidnapping. Alors qu'il aurait pu se dire qu'il n'en avait rien à faire et, qu'après tout, tout cela ne le concernait pas, il eut tout de même le réflexe de se lancer à leur poursuite… Pour découvrir que l'agresseuse menaçait à présent Altana en tenant un couteau juste sous sa gorge, et en souriant d'un air… curieusement mauvais.
« Mais qu'est-ce que… »
Ça n'avait absolument aucun sens. En face de lui, la nouvelle arrivante ne se démonta pas pour autant et lança d'un ton calme et assuré :
« Elle est insupportable cette petite vous ne pensez pas monsieur Adler ? Dinah Price enchantée, votre sauveuse et celle avec qui vous partagerez vraiment le trésor. »
… D'accord, au moins il savait à qui il avait affaire à présent, mais cela ne l'enchantait pas vraiment…
« Ah oui ? Et il y en a encore d'autres qui risquent de pointer leur frimousse sous peu ? … Histoire que je sache combien d'âme comporte notre petite expédition. »
Son ton se faisait sarcastique : il n'appréciait réellement pas quand la situation lui échappait, et cela faisait trop longtemps que les choses dérapaient sans acalmie… D'un coup, il revit l'air conspirateur et grivois d'un de ses hommes de main, et il comprit finalement pourquoi il lui avait lancé ce clin d'œil : cette Dinah Price devait déjà se trouver dans son jet avant qu'ils n'embarquent, et l'autre s'était fait des films, tout seul, comme un grand… Un soupir exaspéré lui échappa.
« … Mais quel crétin fini celui-là alors… » marmonna-t-il pour lui-même.
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Legends never die, they become a part of you
Can you hear them screaming out your name?
Dinah Price
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Emma Roberts
Doodle takes dad's scissors to her skin
And when she does relief comes setting in
While she hides the scars she's making underneath her pretty clothes
She sings: Hey baby can you bleed like me?
| Conte : Wonderland | Dans le monde des contes, je suis : : Dinah, le chat d'Alice
☾☾ Cette Altana... c'était la personne la moins discrète que j'avais eu le malheur de rencontrer de toute ma vie. Il avait fallu que je rentre dans un bar, celui dans lequel elle travaillait, pour tout comprendre du trésor d'un vieux pirate et de son plan pour le trouver. Elle voulait kidnapper un certain Rafael Adler qui aurait plus d'informations sur le lieu dans lequel est caché le trésor. A la base j'étais juste venue boire un verre, je n'avais aucunement prévu de tomber sur une histoire pareille. Mais maintenant que c'était fait, comment ne pouvais-je pas tomber sur l'occasion ? cette serveuse m'avait donné toutes les informations dont j'avais besoin sans même le savoir. Les trop grandes bouches, ça n'était jamais une bonne chose. En l’occurrence, pour moi, c'était la meilleure chose qui puisse arriver... Un véritable trésor de pirate, n'était-ce pas génial ? Encore un moyen de m'enrichir ! Il fallait que j'empêche cette idiote de le trouver avant moi. Je devais trouver un moyen de les dépasser.
Ce fut heureusement pas compliqué. Pendant une semaine, je devins une véritable habituée du bar où elle travaillait, m'asseyant au comptoir à chacune de ses heures de service pour écouter toutes les informations dont j'aurais besoin. Au fil des jours, son plan se précisa. Il avait de nombreuses, mais de nombreuses failles et je serais très étonnée de la voir réussir à s'en sortir sans soucis. Mais j'avais pourtant besoin qu'il fonctionne. Elle avait parlé du fait que le trésor se situait à Madagascar et qu'elle pensait kidnapper Rafael et l'obliger à les emmener jusque là bas dans son jet privé. Ah... les hommes riches. Ils avaient leurs avantages. N'ayant aucune envie de payer un billet d'avion, mon plan était donc d'infiltrer le jet privé. Ce n'était vraiment pas une mission compliquée. Il suffisait que je vois arriver Rafael et, sans attendre, que je me dirige vers le jet privé. Il m'avait fallu quelques coups de fils à mes contacts pour découvrir où celui-ci se trouvait. Ce serait un jeu d'enfant.
Et ça l'avait été. J'étais encore dans le bar que je vis Rafael entrer, regardant avec attention Altana. Les choses allaient se corser entre les deux, et je n'avais pas à être devin pour le savoir. Altana pensait que son plan marcherait sans qu'aucun obstacle se mette en travers de son chemin alors que... d'après les quelques informations que j'avais pu glaner par-ci, par là, Rafael était bien plus dangereux qu'il n'y paraissait. J'étais bien impatiente de voir comment Altana réussirait à improviser et à réussir à forcer Rafael à l'amener à Madagascar. Mais je ne serais malheureusement pas là pour y assister. A la place, je pris ma voiture et me rendit à l'adresse indiquée pour réussir à m'infiltrer dans le jet privé de l'homme d'affaires. Le trouver ne fut vraiment pas compliqué. Mais la partie la plus difficile arrivait : réussir à y entrer sans alerter Rafael. Et je n'avais aucune compétence en infiltration ou crochetage de porte d'avion -si c'était seulement possible à crocheter-. Une fois le jet bien en vue, je me dirigeais vers les escaliers, prête à y monter quand je sentis quelqu'un m'attraper les épaules. Je me retournais, étonnée et un peu dégouté qu'un inconnu me touche de la sorte pour poser mes yeux sur... qu'est ce que c'était ? Un garde, probablement... Ah. Bien sûr, j'aurais dû y penser que l'endroit était gardé. J'avais cette fâcheuse tendance de croire que tout m'appartenait et donc j'allais où je le voulais, quand je le voulais pour y faire ce que je voulais.
-Où est ce que vous pensez aller comme ça, mademoiselle ?
-Eh bien... Je n'avais rien préparé, il était maintenant temps pour moi de faire preuve de mes talents d'improvisation. Je vais attendre mon copain dans son jet privé ! Vous ne voudriez quand même pas que j'attende en bas de l'avion comme une plante verte ? En plus du fait que ce serait d'un ennui à mourir pour moi, je ne serais absolument pas en sécurité ! Vous voulez me voir me faire écraser par un avion ?
-Mais...
-Il n'y a pas de "mais" qui tienne ! Faites moi rentrer tout de suite !
Il eut l'air de réfléchir quelques secondes avant de hausser les épaules nonchalamment. Il me fit signe de me pousser pour avoir accès à l'escalier et les monta un à un avant d'ouvrir la porte du jet privé. Il se poussa pour me laisser rentrer et en ressortit avant de me dire qu'il n’avait aucune idée de l'heure à laquelle arriverait monsieur Adler. Je lui fis un grand sourire hypocrite, le rassurant en expliquant que j'avais de quoi m'occuper en attendant. Il tourna les talons pour sortir mais je le rattrapais, lui demandant de ne pas prévenir son patron, que je voulais lui faire la surprise. Il sortit finalement en acquiesçant. Le souci c'était que j'allais m'ennuyer à mourir dans ce jet, et je devais faire attention à ne toucher à rien pour ne pas griller ma couverture... je ne devais qu'apparaître une fois que l'on sera arrivé à Madagascar pour être sur que mon plan ne se retourne pas contre moi. Il ne devait pas me virer du jet ! De plus la surprise serait le meilleur moyen pour me débarrasser de cette Altana. Enfin, dans tous les cas j'étais certaine que ce ne serait pas compliqué mais bon... Je partis donc me cacher dans le jet sans plus attendre, ne prenant même pas le risque d'attendre qu'il y ait du bruit pour me cacher. Non, je devais être en position dés le départ si je ne voulais pas que tout ce plan foire.
L'attente fut longue, très longue, mais je finis par entendre la porte s'ouvrir. Ils avaient dû bien trainer. J'imaginais que, comme prévu, Altana avait rencontré bien plus de difficultés qu'elle ne l'imaginait. Ah... L'idiotie, ça faisait des ravages. J'avais profité de toute cette attente pour envoyer un message à Llwyn, au cas où il souhaitait passer me voir lui disant que je partais prendre quelques vacances à Madagascar. J'avais préféré omettre la partie sur le fait que j'allais avec un homme d'affaires dangereux récupérer un trésor caché par un pirate il y a des années de cela... Mais au moins je n'avais pas menti sur la destination ! Donc ça ne comptait pas comme un mensonge, n'est-ce pas ? Enfin, je dus passer tout le voyage à les écouter se chamailler... On aurait dit un couple. Mais moi ça me débectait... heureusement que je n'avais pas l'image sinon ma couverture aurait été découverte par les bruits de vomissement... Mais au bout d'heures qui étaient semblable à des décennies entières, je sentis l'avion toucher le sol, de façon assez peu douce. Je me disais que j'allais enfin pouvoir sortir de ma cachette, que j'allais enfin pouvoir m'étirer et arrêter de me cacher. Mais non... il fallait encore qu'Altana trouve dans le journal du vieux pirate où se trouvait le trésor... Et elle prit son temps. J'allais prendre plaisir à faire ce que j'avais prévue d'elle vu comme elle prenait plaisir à me faire souffrir sans même le savoir...
-Il était temps ! ne pus-je m'empêcher de m'écrier une fois les deux amoureux sortis du jet privé.
Altana avait l'air d'avoir trouvé le lieu de leur destination. C'était parfait... Il ne me restait plus qu'à les suivre tranquillement en les laissant se prendre tous les dangers et, au dernier moment, je prendrais la place d'Altana et voler sa part du trésor. Je préférais ne pas essayer de m'en prendre à Rafael. Je savais quand un ennemi était trop puissant pour moi, et lui semblait l'être. Ce qui ne voulait pas dire que je saurais me défendre si les choses tournaient mal, j'avais bien prévu quelque chose mais dans mon esprit, je comptais sur le fait que je l'avais libéré de sa kidnappeuse pour qu'il me laisse partir comme je l'entendais. Je demandais simplement la moitié du trésor, ce n'était pas grand chose.. Enfin, ce n'était sans compter sur leurs bonnes idées. Je dus les prendre en filature pendant des heures pour qu'Altana change ses chaussures parce que cette idiote était venue en nu-pied... Moi, j'avais été intelligente, j'avais mis des cuissardes (à talons bien sûr, je n'étais pas une sauvage) mais ce n'était pas un souci : je savais tout faire en talons, et parfois encore mieux qu'avec des chaussures normales. Donc pas de quoi s’inquiéter. Une fois les baskets de la demoiselle choisies, ils prirent le temps de... faire quoi d'ailleurs ? Faire du tourisme en ville ? Mais, étaient-ils au courant qu'ils n'étaient pas en lune de miel ?
-Bon, ça y est, j'en ai ma claque !
Les gens autour de moi me regardèrent comme si j'étais cinglée alors que je pris un rythme de marche rapide, faisant claquer mes talons sur les pavés du trottoir pour rattraper le duo improbable. N’hésitant plus une seule seconde, et profitant du fait que les gens m'aient pris pour une folle pour s'éloigner au plus vite, je sortis le flacon de chloroforme de ma poche de blouson et en versa sur le torchon, sortit du même endroit. Une fois à la hauteur d'Altana, je fis attention à ne pas faire de bruit tout en lui mettant le torchon sur la bouche et le nez, lui forçant à annihiler. J'appuyais bien fort, l'empêchant de faire le moindre bruit et la tira contre moi pour l'emmener jusqu'à la ruelle la plus proche. Au bout de quelques secondes, Rafael se rendit compte qu'il ne parlait à personne, se retournant pour m'apercevoir kidnapper sa propre kidnappeuse. Il ne cria pas de joie, au contraire, il partit à sa poursuite... Oh... l'aventure aurait-elle fait développer des atomes crochus entre les deux ? Voilà un fait intéressant... Je m'enfilais dans la ruelle, et en attendant que l'autre arrive et que le chloroforme fasse complètement effet, je sortis un couteau, dont le manche sortait de ma cuissarde pour le mettre sous la gorge d'Altana. Je ne comptais pas lui trancher la gorge, je n'avais en réalité jamais tué qui que ce soit, et la petite, bien que très chiante, ne le méritait pas. Rafel finit par faire son apparition, interloqué par la situation.
-Elle est insupportable cette petite vous ne pensez pas monsieur Adler ? Dinah Price enchantée, votre sauveuse et celle avec qui vous partagerez vraiment le trésor.
-Ah oui ? Et il y en a encore d'autres qui risquent de pointer leur frimousse sous peu ? … Histoire que je sache combien d'âme comporte notre petite expédition.
-J'attendais plutôt des remerciements que du sarcasme mais il faut croire que les gens sont peu reconnaissants de nos jours. Et non, personne ne nous rejoindra. Il faudra être fou pour s'en prendre à moi.
Je sentis Altana débattre une dernière fois, avant de s'arrêter brusquement, preuve que le chloroforme avait fait finalement effet. Je la posais délicatement sur le sol, avant de ranger mon couteau dans ma cuissarde et reposa les yeux sur Rafael.
-Voilà, elle ne devrait plus être un problème. Elle se réveillera dans quelques heures, un peu perdue, mais rien de grave. Nous devrions nous dépêchez si vous ne voulez pas qu'elle nous retrouve et qu'on partage le trésor en trois... J'avançais, passant devant lui pour sortir de la ruelle avant de me retourner soudainement, plantant mes yeux dans les siens. Et ne faites pas quelque chose que vous regretterez, croyez moi, je suis bien plus dangereuse que j'en ai l'air.
Je finis par un grand sourire avant de lui faire signe de passer devant. C'était lui qui connaissait le chemin après tout.
CODAGE PAR AMATIS
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★ I look inside myself and see my heart is black ★
I look inside myself and see my heart is black, I see my red door I must have it painted black. Maybe then I'll fade away and not have to face the facts. It's not easy facing up when your whole world is black
