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 Speed Dating : Pour célibataires exigeants ! [Fe]

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________________________________________ 2020-09-14, 13:05


Le bâton parfait, il serait grand comme ça...
...et il pourrait s'agrandir et se réduire !
▼▲▼

« Je ne suis pas sûr que... » dis-je en me frottant les bras.

J'étais pas bien ici. Ce n'était pas le genre d'endroits que j'aimais bien. J'avais mis un pull à manche longue, de couleur bordeaux. Je portais un pantalon gris. Et j'avais froid. Ces derniers temps le temps changeait un peu. On était déjà début octobre, et ça y est, l'hiver arrivait ! J'adorais cette période de l'année. C'était bien mieux que l'été. Mais là en ce moment, aujourd'hui, j'étais pas dans la meilleure forme qui soit.

« Je pense que je vais rentrer. Tu t'en sortiras très bien sans moi. » affirmais-je en faisant demi tour.

Apple me rattrapa par le bras. Elle m'agrippa et me fit un grand sourire, sans rien dire. Je savais ce que ça voulait dire. Elle comprenait que je n'étais pas à l'aise et elle... profitait de la situation !

« Je suis sérieuse ! » dis-je en me libérant délicatement de son étreinte. « Je préfère rentrer... »

« ...et terminer ton tricot... » me coupa t'elle. « Que c'est palpitant ! Dire que tu as vécu dans un monde où il fallait survivre et aujourd'hui tu es ici, assise sur le canapé du salon, à faire ton tricot. »

Se moquait-elle de moi ?

« Allez ! Mets y un peu du tiens, ça va être fun ! » s'exclama t'elle en me montrant la salle remplie de tables qui était déjà bien animée. « Tu t'assoies, tu poses des questions, tu réponds à d'autres. Ca peut-être fun et tu peux faire plein de bonnes rencontres ! »

Je n'avais pas envie de faire des rencontres. Mais je n'allais pas une fois encore le redire à Apple. Elle le savait déjà. Je ne voyais pas pourquoi elle voulait que je l'accompagne. Elle aurait pu demander à Violette, ou encore à Magrathéa. Les deux se seraient fait une joie de venir avec elle. Alors pourquoi moi ? Je la fixais droit dans les yeux.

« Une table. Pas plus. Tu t'assoies à une table, je m’assois à une autre, et si ça ne te plaît pas, on s'en va. Promis ! »

Je soupirais. Elle savait qu'elle pouvait gagner facilement avec moi. Elle s'était comme promis assise à une table, en m'indiquant la table à côté d'elle. Sans même prêter attention à qui s'y trouver, je m'étais assise, avant de lever les yeux vers la dite personne.

« C'est une blague... ? » marmonnais-je entre mes dents.

Je savais très bien qui il était. Je l'avais croisé précédemment. Il était le frère d'Eurus et... il m'avait qualifié de noms bizarres. Il était bizarre. Totalement bizarre. Et pourtant j'en avais cotoyé des gens bizarres. Est ce que je pouvais déjà partir ?

J'avais tourné la tête vers Apple, qui m'avait adressé un pouce levé et un grand sourire. Elle était assise en face d'une personne que je ne connaissais pas, et elle semblait déjà beaucoup s'amuser.

Bon allez... Je pouvais au moins jouer un tout petit peu le jeu. Fixant l'homme, j'avais pris une carte sur le tas face à moi. Apparemment, selon Apple, il fallait poser les questions qui se trouvaient dessus.

Je pris le temps de lire la carte. Ca allait, ce n'était pas une question osée ou quoi que ce soit. Heureusement, on n'était pas dans ce genre d'endroits.

« Tu es pour ou contre continuer de voir tes parents dans les années à venir ? »

Je ne comprenais pas le but de la question. C'était assez banal. Est-ce qu'il avait des parents ? Eurus m'en avait jamais parlé. Mais tout le monde en avait. Au moins un en tout cas.

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________________________________________ 2020-09-14, 21:10


           
Un sourire, plus grand, que Grand Sourire. Speed Dating : Pour célibataires exigeants ! [Fe] 1375884928
La solitude est la consolation des cœurs trompés.








Ennuyant. Ennuyant. Ennuyant.
Voilà ce qui tournait en boucle dans la tête de Sherlock Holmes à cet instant précis. C’était une mesure de protection, qu’il avait lui même monter pour empêcher de penser. De calculer. D’analyser. Et à cet instant, le mot qui revenait en boucle était : ennuyant. Parce que ça l’était. Comme une évidence, Sherlock soupira. Il devait rester, au moins pour trouver assez d’arguments pour dire à John que c’était stupide. Son meilleur ami lui avait conseillé d’essayer le speed dating. Sherlock, en bon élève stupide sur les choses sociales de la vie, avait été piqué de curiosité. Quand il avait mis les pieds dans l’endroit, il ne savait même pas ce qu’était un « Speed Dating. ». 

Et ce n’était pas aussi brillant que ce que John disait. C’était véritablement ennuyant. On était obligé de répondre à des questions stupides, et obliger de poser des questions stupides. Le détective avait eu un rappel à l’ordre par un des organisateurs de la salle. Pourquoi ? Parce qu’il faisait les questions ET les réponses. C’était la seule chose qu’il avait trouvé amusante. Les trois femmes qui étaient venu le voir s’était plaintes, et il s’était fait gronder. En même temps… Les questions étaient vraiment simple, et Sherlock pouvait y répondre juste en analysant la personne en face de lui.
D’ailleurs, il ricana en se remémorant la dernière question qu’il avait posé. Celle qui lui avait valu un blâme. Il voyait encore la jeune femme, surexcitée d’y répondre...

« Tu trouves qu'une robe blanche, kilt écossais m'irait bien ?  C’est stupide. Très stupide. Tu vas dire que oui, parce que de toute évidence, tu m’imagines déjà comme un poupon. Je vois aux motifs de tes chaussures que tu n’es pas indifférentes aux tenues excentriques du style écossais. De plus, mon côté anglais t’y fait également pensé, et tu penses que nous sommes tous du même bord, nous autres habitants de Grande Bretagne. Alors que c’est faux. Rien n’est plus différent d’un anglais que d’un écossais. Et tu devrais le savoir, car à la forme des tâches de rousseurs que tu as sur le visage, je suppose que tu as de la famille de ce sang. Au vu des nuances de disparition, je dirai ancêtre proche. Grand père ou grand-mère. Et...»

Il allait continué. Toute une série d’analyse complexe qui permettait de donner la réponse à sa place de manière évidente. Mais elle s’était levé, en colère et était allé voir un organisateur. L’un d’entre eux était venu, et lui avait donné un avertissement. Sherlock s’était contenté de rouler des yeux.
Bref, les speed datings, c’était ennuyant, vous l’auriez compris.

 « Oh. »

Sherlock vit la personne s’asseoir en face de lui.

« Double oh. »

Le premier Oh, était simplement du au fait qu’il venait de comprendre. En fait, John savait que les speed dating étaient ennuyeux. Et il lui avait simplement dit pour lui jouer un tour. Vilain farceur. Le deuxième Oh, était adressé à… Nora. Qui venait de s’asseoir en face de lui. Sherlock fronça les sourcils, et continua à pianoter d’impatience sur la table. Son regard passa sur elle comme un rayon X, mais cette fois-ci, il s’abstint de tout commentaire.

« Joli pull. Même si certaines mailles sont ratés. Mais le tricot est un art complexe et indomptable. »


C’était vrai. Pendant ses périodes de sevrages, il s’y était mis. Et c’était fou comme un simple bout de laine pouvait faire en réalité ce qu’il voulait au bout d’une aiguille.

« Bonjour, déjà. Traîner avec ma sœur donne ses mauvaises habitudes... »


Sherlock fit une mine qui voulait dire simplement : Tsss. D’ailleurs, un petit « Tsss. » s’échappa de sa bouche. Ce n'était pas contre Nora. Non, elle n'y était pour rien. C'était juste un constat alarmant. Eurus avait mauvaise influence sur tout le monde. Les jambes croisés, de côté, il épousseta son costume bleu nuit impeccable, comme si ce geste permettait de lui faire oublier quelques mauvais souvenirs. A sa question, Sherlock ouvrit grand les yeux. »

« Cette question est trop personnelle. Mais étant donné que je t’aime bien, que tu n’es pas une parfaite inconnue, et que tu es ici toi aussi contre ton gré j’y réponds : contre. Papa et Maman sont beaucoup trop… Normaux pour nous. Mais on les voit tous les ans à Noël parce que nous avons un coeur, et que nous ne voulons pas le leur briser. »


Avec un ricanement imperceptible, il se saisit de sa carte dans un mouvement élégant. De l’autre, il fit tourner un verre de gin contenant des glaçons. Il était asocial, certes, mais il ne manquait pas de panache.

« Ta mère te ressemble? C’est juste pour savoir. »


Sherlock déposa la carte dans la pile de défausse, puis leva les yeux vers Nora. Il avait quelques connaissances sommaires en matière de divins, et son maigre savoir, associé à son bon sens aiguisé, lui fit reprendre.

« Tu n’es pas obligé d’y répondre. D’ailleurs, on peut inventer des questions. On peut aussi créer des cartes pour les joueurs suivants. Des cartes drôles. »


Puis, avec une lenteur extrême, Sherlock se pencha vers elle. Avec une grâce et une classe à l’anglaise, qui fait que chaque mouvement est maîtrisé, il murmura d’un ton imperceptible.

« Au fait. J’ai peur de paraître stupide. Mais… C’est quoi un Speed Dating ? Je veux dire, son objectif. Je comprends pas bien ce jeu. Si le but est de faire fuir un maximum de personne… Je crois que j’ai gagné. »


Et, avec fierté, persuadé qu’il était en train de dominer la partie que le speed dating était en réalité un jeu d’élimination, il enleva sa cravate, la fit tournoyer et dit :

« Sherlock Holmes gagne toujours ! Wouhou. »


Il était ridicule. Il s’en rendit compte, quand son petit « wouhou », ne lui attira que des regards méprisables. Sherlock soupira, et afficha une véritable mine triste.  C’était un fait avéré. Il était différent. Et quand on est différent, on a du mal à se faire accepter par la communauté… Et ça, il n’en pouvait plus. Alors, plus seul que jamais, il but son verre d’une traite.




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________________________________________ 2020-09-16, 10:38


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▼▲▼

Je m'étais assise. J'avais constaté que la personne en face de moi n'était autre que Sherlock Holmes, le frère de Eurus Holmes. J'avais pris sur moi et j'avais posé la première question, en espérant que tout ce manège se termine rapidement. Même si Apple semblait totalement épanouie, ici. Avait-elle seulement l'âge pour se retrouver dans ce genre d'endroits ? Elle semblait si jeune. Bien trop pour avoir un petit copain. Mais ce n'était pas à moi de lui dire ce qu'elle pouvait ou ne pouvait pas faire. Et il fallait que j'arrête de lire ces livres que Jules me passait et où on évoquait ce qui devait ou ne devait pas se faire en société et quel était l'âge normal pour fréquenter.

Pointant mon regard dans celui de Sherlock, je faillais quitter la table. Il avait commencé par critiquer mon pull. Je l'avais fait moi même et il m'avait pris beaucoup de temps. Cela dit, à tout bien y regarder - car j'avais penché la tête quelques instants - il n'avait pas tord. Certaines mailles n'étaient pas parfaites. Mais... rooh ! Pourquoi j'y apportais de l'importance ? Ce pull me plaisait ! Il était exactement comme je voulais. Et c'était l'un des rares que j'avais totalement achevé. Je faisait beaucoup de tricot, mais les pull prenaient beaucoup de temps et ils demandaient beaucoup plus de concentration. Ce n'était pas facile quand vous vivez en compagnie d'un chat capricieux, d'une fille qui est de loin la plus perturbante femme de la création avec ses manières, d'une autre qui évoque ses grandes difficultés à cause d'un Maire incompétent, selon elle, et d'une... je tournais la tête vers Apple. Elle avait posée sa main sur celle du jeune homme au lieu de la carte ? Je ne devais pas formuler la moindre critique, ni dire quoi que ce soit. C'était sa vie, elle faisait ce qu'elle voulait.

« Bonjour... » marmonnais-je en réponse à grincheux.

Bien sûr que ma question était trop personnelle ! C'était le but de ce lieu bizarre, de faire poser des questions trop personnelles ! Et je ne comprenais toujours pas pourquoi j'avais accepté d'accompagner la jeune femme. En tout cas, cette question m'avait interpellé. Car je n'avais jamais entendu Eurus parler de ses parents. Ils étaient comme eux ? L'un voleur et l'autre à critiquer tout ce qui l'entoure ? C'était méchant de penser ça. Je secouais la tête pour chasser ces idées. Après tout, comme il le disait si bien, on était deux personnes piégées ici, et sans doute de la même manière. D'ailleurs, qui l'avait forcé à venir, lui ?

J'avais tourné la tête pour voir si Eurus se trouvait dans les parages. Mais non. Ce n'était pas elle la responsable. Je me demandais bien qui avait pu pousser monsieur Holmes à se prêter à ce genre de jeu. Mais je fus coupé dans mes recherches, quand il me posa une question à son tour. Est ce que je ressemblais à ma mère ?

Pendant un instant, j'eu une petite absence. Je songeais à ce que je savais d'elle. A la dernière fois où je l'avais vue. Tout comme à la première. A toutes les fois. Je sentais les souvenirs remonter à la surface, et une énième fois je ressentais un immense manque au fond de mon coeur.

Est-ce que c'est normal de se sentir aussi seule ? Aussi perdue ? Aussi vide et abandonnée, quand il s'agit d'une personne qu'on a à peine côtoyé et dont on sait si peu de choses ? Même après tout ce temps passé, ma peine reste immense. Elle n'a pas bougée depuis le tout premier jour.

Je m'accroche. J'essaye de rester positive, de voir le bon et le beau côté de la vie, comme on dit. Mais c'est de plus en plus dur. Je me sens de plus en plus épuisée, mentalement, au fil du temps. Je ne sais pas si je lui ressemble en quoi que ce soit, physiquement ou autre, mais j'aimerais beaucoup. Elle était quelqu'un d’exceptionnel.

J'allais ouvrir la bouche pour répondre à Sherlock au sujet de ce qu'il me proposait pour les joueurs suivants. Il avait eu la délicatesse, que je n'aurais pas soupçonnée, de changer de conversation. Avait-il remarqué quelque chose ? Ca se voyait tellement que quand on me parlait de ma mère, ça m'affectait ? C'était pour cette raison que je n'étais pas allé poser des questions à ceux qui l'avaient côtoyés. Et ils étaient de plus en plus nombreux en ville. Thémis, Atlas ou encore Hyperion. Même Socrate l'avait connu. Mais je ne lui avais rien demandé. En tout cas, Sherlock, lui, il venait de me poser une nouvelle question. Qu'est ce que c'était un speed dating ? Je ne pu m'empêcher de sourire quand il cru que le but était de faire fuir un maximum de personnes. Il était amusant quand il voulait.

« Je crois que c'est exactement ça... » répondis-je en souriant.

Il venait d'avaler son verre cul sec. Je n'avais pas de verre. Fallait aller en chercher un ? C'était où ? Je vis au loin un petit coin bar. Mais je n'avais pas soif. Ou peut-être que si. En tout cas, c'était pas si pénible que ça d'être ici.

J'avais pris plusieurs cartes afin de voir à quoi ressemblaient les autres questions.

« C'est quoi un kilt écossais ? » demandais-je en lisant la question.

La question faisait référence à une robe blanche ou à un kilt écossais. Je ne comprenais pas.

« Ca c'est une question pour Elliot. » ajoutais-je en montrant la carte à Sherlock.

Il était écrit : "Une playstation 4 ça compte comme cadeau de mariage ?". Elliot jouait à cette chose. Il en parlait souvent. Et il passait même beaucoup de temps dessus à ce que j'en savais.

Je jetais un oeil vers Apple. Elle s'amusait toujours autant. Soupirant, je regardais Sherlock. Est ce qu'on devait continuer à se poser des questions ? En tout cas, quelque chose me traversa l'esprit. Quelque chose qu'il avait dit. Mais pas aujourd'hui... en tout cas, ça m'avait perturbé.

« Je ne suis pas sucrée, ni naïve. » dis-je en fixant l'homme.

En tout cas je ne portais pas de salopette aujourd'hui. Il n'allait pas pouvoir critiquer ma tenue. Même si il l'avait déjà fait avec mon pull. A dire vrai, il critiquait toujours ce que je portais... tsss...


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________________________________________ 2020-09-16, 13:50


           
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Sherlock recroisa les jambes et redevint impassible. Il avait écrit tout un article que personne n’avait jamais lu sur la description des émotions par les tiques du visage. Et, rapidement, en effet, il s’était rendu compte que la question la gênée. Il aurait pu quitter la table, soupirer et dire que ce jeu était une absurdité réelle. Il aurait pu aussi enfoncer Nora, par pur envie de démontrer qu’il avait raison dans sa théorie sur l’absence de sa mère. Il aurait pu, enfin, simplement changer de sujet.
Et c’est ce qu’il avait fait. Tout simplement parce que les gens ne sont pas figés dans le marbre et que l’on apprend de nos erreurs. Quand il s’était retrouvé seul, sans amis, sans personne pour partager son coeur, il avait appris. La Vérité n’amène que la Solitude. Parfois, il valait mieux la cacher, ou encore mieux se taire. Ca s’appelait protéger les autres, et au final, ça nous donnait une certaine sensation de plaisir insoupçonnée.
La voir sourire, comme ça, face à lui, avait été un réel plaisir. Déjà parce qu’il était plus que charmant, mais surtout, parce qu’il démontrait qu’il avait raison. Elle avait été heureuse d’oublier la question. Et c’était tant mieux.
Sherlock sortit de ses pensées quand elle demanda ce qu’était un kilt écossais.

« Le kilt est un vêtement traditionnel du Royaume-Uni. C’est un costume de cérémonie, qui se porte pour les grandes occasions. Il est d’origine celte, et à l’origine il s’agissait d’habiller les ouvriers pour pas grand-chose. C’est pourquoi ils s’enveloppaient d’un simple plaid. C’est un costume raffiné, souvent décrié par ceux qui ne connaissent pas son utilisation. »


Sherlock fronça les sourcils. Il avait tout ça en mémoire, car il avait fait tout un écrit pour lui même sur les petites boules de laines qui s’échappaient des kilts sur les scènes de crime pour reconnaître les meurtriers. Il était, aussi, anglais de naissance, et cela faisait en quelque sorte parti de son patrimoine.

« Si on te dit que ça se porte sans rien dessous, c’est une bêtise. C’est juste un fantasme, comme la jupe. Et comme tout fantasme, ça va avec son lot d’idioties. »


Sherlock fronça un peu les sourcils, et lui prit la carte des mains avec calme. Il l’a lu. Cette question était vraiment stupide. Puis, elle lui tendit la carte sur la Playstation 4. Sherlock ricana, tellement elle était perspicace. Effectivement, c’était une question pour Elliot. Son regard se porta sur elle une fraction de seconde. Ce n’était pas la première fois qu’elle en parlait. A vrai dire, souvent, le sujet venait sur la table quand elle était là. Plusieurs options se mirent à se lancer dans la tête de Sherlock. De l’amour caché, jusqu’au simple fait que leurs deux destinées soient étroitement liées. Mais, avec toute la délicatesse nouvelle que lui apporter de masquer l’envie de connaître la vérité, il se contenta simplement de… sourire. C’était étrange. Sherlock ne souriait pas beaucoup.

« Oui. C’est une question faites pour lui. »
avait-il simplement répondu.

Puis, alors tout s’enchaîna. Elle lui rappela un souvenir, une parole qu’il avait prononcé et se mit à éclater de rire. Pas un rire moqueur, ou encore désobligeant. Non, juste un rire sincère.

« Ca t’a donc tant marquée que ça. A défaut de te décevoir, cette fois-ci, je te contredis. Naïve, tu l’es. Mais, comme toute chose, tout dépend de l’angle selon lequel tu l’observes. La naïveté a pour principal avantage de faire confiance aux gens. J’ai appris, tardivement, que c’était quelque chose d’essentielle. Parfois, il est bon de se fier simplement à quelqu’un ou à quelque chose parce qu’on y croit. Appelle cela comme tu veux, c’est de la naïveté. »

Sherlock rougit un peu, car il savait ce qu’il allait dire pour la suite. Aussi, il leva son bras et un des serveurs se dirigea vers lui d’un pas traînant. Visiblement, sa réputation dans cette salle n’était plus à faire. Il avait remarqué son regard sur son verre. Aussi, il commanda deux gins tonics.

« Et sucrée, c’est juste un compliment. Si tu avais été un laideron, j’aurai certainement dit que tu étais amère. Je n’en fais pas beaucoup, de compliments. Et le peu que je fais envers toi, tu les refuses. C’est presque vexant. »


Le détective avait dit ça en ricanant nerveusement. Son regard balaya le reste de la salle, se posa sur Apple et l’homme qui lui tenait la main, puis à nouveau sur Nora. Les deux gins arrivèrent.

« Elle ne devrait pas insister avec cet homme. Sur sa main gauche, il a la marque du bronzage d’une alliance. Sur son épaule, une trace de lait. Et au niveau du bas de son pantalon, une très fine couche de gouache. Non seulement il est marié, il a des enfants, mais en plus il est stupide d’entretenir son vice d’adultère en public. »


Son regard était revenu sur Nora. Puis, avec lenteur, il chercha ses mots. Pour se donner du courage, il prit une carte. Au lieu de lire la question, il en inventa simplement une. Sherlock releva sa tête vers Nora avec un sourire en coin.

« Qui est le plus grand détective de tous les temps selon toi ? Sherlock Holmes, ou Sherlock Holmes ? Fais attention à ce que tu réponds. L’un des deux sera heureux et l’autre sera profondément vexé.  »


Sherlock souriait, signe que ce n’était pas de la vanité, mais une réelle blague qu’il faisait à la jeune femme. Finalement, il passait un bon moment. Son regard se tourna vers Apple, et tout en regardant Nora de côté, il commença à réfléchir à un stratagème pour la sortir de là.



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________________________________________ 2020-09-16, 14:47


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Je voulais bien lui laisser le bénéfice du doute, et croire au fait que c'était un compliment qu'il m'avait fait. En tout cas, il avait l'art et la manière pour se sortir de mauvaises situations. Je reconnaissais bien le côté manipulateur de Eurus. Peut-être que j'étais naïve, comme il disait, mais au moins face aux Holmes, je savais qu'il fallait se méfier de tout ce qu'ils disaient ou faisaient.

Tournant la tête vers l'homme assis en face d'Apple, j'avais prêté attention à sa main gauche et à la marque de bronzage sur l'un de ses doigts. Puis, à son épaule, et à cette trace de lait. Et enfin, à son pantalon. Mais...

« Comment vous faites ? » demandais-je à Sherlock.

Je venais de le vouvoyer ? Je faisais souvent cela avec Jules. C'était généralement quand j'oubliais qui se trouvait face à moi. C'était compliqué de passer du vouvoyement au tutoyement. Ils avaient des pratiques bien étranges à cette époque.

Il m'avait répondu en me posant une nouvelle question. Me prenait-il réellement pour quelqu'un d'aussi naif ? Je me doutais que ce n'était pas noté sur sa carte. Du coup, je la lui avais prise des mains et j'avais lu la véritable question à voix haute.

« Pour ta nuit de noces, tu serais plus cocotiers et caraïbes chez Bob l'Eponge ou Arendelle givrée ? »

Elles étaient vraiment bizarres leurs questions. Je me rendis compte d'ailleurs que celle ci m'étais destinée, vue que c'était à lui de me la poser.

« Il y a vraiment des gens qui apprécient ce genre d'endroits ? »

Et qui aiment répondre à ce genre de questions, voulus-je ajouter ? Ca me faisait songer au fait que je ne savais toujours pas qui...

« Qui vous a piégé en vous amenant ici ? » lui demandais-je tout en reposant la carte sur le tas.

Je n'avais pas envie de continuer le jeu des questions. Enfin sauf celle que je posais moi même, comme celle là.

Apple s'approcha de moi et me tapota l'épaule. Je tournais la tête dans sa direction, attendant de voir ce qu'elle souhaitait.

« Tu dois aller là bas. » me dit-elle en me désignant la table juste à côté de la nôtre.

Je tournais la tête. Il y avait une place qui venait de se libérer juste à la table d'à côté. Voyant que je ne comprenais pas, Apple ajouta quelques paroles.

« Dès qu'on entend la petite cloche, on change de table. Allez, vas y. Ne sois pas timide ! » s'exclama t'elle, en me désignant une nouvelle fois la table.

Je me levais, avant de quitter Sherlock. Je n'avais pas eu la réponse à ma question...

Je m'étais assise à la table juste à côté. D'ici, je pouvais non seulement voir Sherlock et Apple, qui venait de prendre place en face de lui, mais aussi entendre ce qu'ils disaient.

« Monsieur le grand Sherlock Holmes ! » s'exclama t'elle en en faisant trop.

Elle tendit sa main vers lui.

« Appoline Méléon. Je suis la petite soeur d'Elliot. »

Elle se voyait toujours comme ça. C'était peut-être pour cette raison que j'aimais prendre soin d'elle.

« Alors, première question. » précisa t'elle en piochant une carte. « T'es plutôt frite-coca ou st-jacques-champagne ? Histoire de savoir où réserver. »

Elle marque une pause en relisant la carte dans sa tête et en souriant.

« Tiens, c'est amusant, parce que ça me fait grave penser à Sasha les frites et le coca. J'aurai du lui proposer de venir, elle est célibataire elle aussi. D'ailleurs comme ça se fait que le grand Sherlock Holmes est célibataire ? »

Ca ne faisait pas deux questions, pensais-je ? J'entendis un verre se poser sur la table. Je tournais la tête, me rendant compte que depuis que je m'étais assis ici, j'avais regardé la table d'à côté, sans me soucier de qui se trouvait face à moi. Une fois fait, j'en restais bouche bée.

L'homme prit la carte et la lu dans sa tête. Puis, il m'adressa un petit regard et me demanda d'une voix des plus normale...

« Est ce que la taille compte pour toi ? »

Il avait un petit sourire en coin.

Je continuais de rester bouche bée. Il venait réellement de me demander si la taille comptait pour moi ? Parce que... c'était plutôt déplacé, non ? Enfin, si j'apportais la moindre importance à la taille d'une personne, ça serait déplacé. On pouvait être grand et fort, mais aussi grand et faible. Tout comme on pouvait être petit et fort. D'ailleurs, il était très fort, n'est ce pas ? On me l'avait décrit comme ça, et à ce que j'en savais, il était comme ça. Petit et fort.

« Euh... non. Je ne crois pas. La taille n'a pas d'importance. Vous êtes fort et pet... » ...petit ? « Moins grand que mo... » ...moi ? « Enfin vous n'avez pas de taille importante. De... je veux dire la taille d'une personne n'a pas d'importance. »

J'allais m'en sortir. C'était pas une réponse compliquée.

« Je ne suis pas très grande. » achevais-je, en me rappelant que je l'étais quand même beaucoup plus que lui...

Mais comment qu'il fallait se comporter face à lui ? Et pourquoi un Titan, qui plus est Atlas, participait à ce genre de choses ?


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________________________________________ 2020-09-16, 20:35


           
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La solitude est la consolation des cœurs trompés.








Sherlock avait recroisé les jambes, et s’était mis de côté sur sa chaise. Il était convaincu depuis le début que cette dernière lui donnait un air assez cool et moderne, aussi il persisté. Quand elle lui demanda comment il avait fait pour tout devenir, il fronça les sourcils. Puis, finalement, soupira légèrement et dit :

« Ca s’appelle la Sciences de la Déduction. Ce n’est pas reconnu comme une vraie science, pourtant j’ai écris de nombreuses lettres au Doyen de l’Université d’Oxford dans mon monde. A partir d’observations détaillées, on en arrive à des hypothèses presque évidentes. C’est très simple, il faut juste se forcer à observer. Et bien sûr… il faut juste s’entraîner, comme un sport. »


C’était rare que Sherlock explique comment fonctionnait cette science. D’ailleurs, de mémoire c’était la première fois qu’il en expliquait les principes à quelqu’un dans ce monde là. Son regard se posa sur Nora et il se perdit légèrement. Peut être qu’il changeait. En réalité, tout s’était compliqué ici, quand il avait commencé à combler le vide créé par John. Mais, il était de retour, et en plus il avait Nyx. De sorte qu’au lieu d’avoir un phare dans la nuit, il en avait désormais deux. Aussi, il recommençait à vivre normalement. Certes certains jours étaient encore complexe, mais avec ces deux là à ses côtés, son esprit était constamment stimulés et ça faisait un bien fou. Sherlock ressentait cette même chose avec Nora, mais avec une nuance, qu’il n’arriva pas à détecter. Dans l’art des éléments sociales, il n’était encore que novice.

« Ni l’un ni l’autre. Dans les Highlands. Voilà où j’irai. Mais dans un endroit moins insalubre que le précédent. »


A ce souvenir, Sherlock étira un sourire en coin de manière mélancolique. Ils s’étaient bien amusés. Enfin, jusqu’à ce que tout lui échappe car tout échappait à la logique. Et il détestait ça. C’était pour cela qu’il haïssait Grand Sourire plus que tout. Il avait combattu des Moriarty, des Jack l’Eventreur et d’autres encore, mais chacun avait sa logique propre. Le Clown n’obéissait à aucune d’entre elles, et il était convaincu, encore aujourd’hui, qu’il s’agissait de lui.

« Pas très sympathique, pour une première rencontre. Surtout que je n’étais pas au mieux de ma forme, dirons nous. Et, pour répondre à tes deux questions : certainement. Les gens sont de plus en plus stupides, car les politiques de chaque monde pensent qu’abrutir la population est le meilleur moyen de gouverner en paix. Et ils ont raison. A peuple idiot, gouverneur sans limite. Et, c’est ce stupide être qui me sert d’ami, et qui se nomme John Watson qui m’a piégé. Je ne savais pas que j’allais me lancer là dedans et... »


Et… Sherlock dut s’interrompre. Apple était arrivé et avait mis la main sur l’épaule de Nora. Sherlock ne bougea que la tête, et fit une moue du visage, désabusé et agacé. Il n’avait pas du tout envie de changer quoi que ce soit. Déjà par principe, il détestait le changement. Et en plus, il commençait à sympathiser avec quelqu’un, chose assez rare. On voyait qu’il commençait à apprécier Nora en mesurant son flot de paroles. Plus il était en confiance, plus il parlait. Mais là, quand elles échangèrent de place et que ce fut Apple qui se rassit en face d’elle, Sherlock redevint bizarrement muet, la mine plutôt maussade. D’ailleurs, lui ne changea pas de siège, et c’est le suivant dû passer par dessus lui dans l’ordre du tour. Quand il vit la jeune Apple assez joli, l’homme le foudroya du regard. Sherlock l’ignora complètement. Hors de question qu’il se lève. De toute façon, Apolline avait déjà engagé la conversation.
Par pur hasard, ou par étrangeté inexpliqué, son regard passa à la table voisine, où était Nora, et leurs regards se croisèrent plusieurs fois. Sherlock décroisa les jambes et fixa finalement Apple, un peu perturbé par la jeune femme à sa gauche.

« Vous connaissez donc mon nom, inutile de me présenter. Enchanté. Il faudrait vraiment songer à faire un arbre généalogique. Beaucoup sont issus d’Elliot Sandman. Que ce soit d’ailleurs les branches ascendantes ou descendantes. »


En même temps, c’était l’épicentre des divins. Il allait devenir Chronos, la raison, la cause, le début, la fin, le problème et la solution. Sherlock avait beaucoup réfléchi à ce problème, dont lui avait rapidement parlé Apollon, et Elliot lui même. Chaque fois, Sherlock avait arrêté de suivre le raisonnement. L’omniscience de Chronos dans cette merveilleuse Histoire qui étaient la leur à tous faisait qu’il désobéissait aux lois de physiques générales et que la Science de la Déduction ne s’appliquait pas. Paradoxe. C’était ce qu’il était. On ne pouvait pas être le problème, et la solution. La cause, et la conséquence. Le regard de Sherlock se fit un peu vague, tellement son esprit s’était encore fait aspirer par le jeune Sandman. Deux fois. Ca faisait deux fois qu’on en parlait en moins de quelques minutes. Sherlock le nota à l’intérieur de lui même.

« Frites-Champagne. »


Sherlock avait répondu avec un sourire. Il adorait répondre quelque chose qui n’était pas prévu. Et en même temps, il ne mentait pas. Frite et Champagne. Il était intolérant aux fruits de mer, et il détestait le Coca. Son regard se fit vague quand elle lui parla de Sasha.  Sherlock n’aimait pas tellement quand les gens racontaient leurs vies. Au moins, avec Nora, ce n’était pas le cas, elle se contentait de relancer la conversation en restant prudente. Elle était plus maline. Son œil se tourna vers elle, et du coin de l’oreille, il suivit la conversation ; Elle était avec un petit homme, et semblaient se connaître.
Mais l’attention de Sherlock revint immédiatement quand elle lui demanda comment cela se faisait qu’il était célibataire. C’était pourtant une question simple… Mais… Comment dire ? Il n’avait eu que deux histoires d’amour. La première s’était terminé par nécessité, et de toute manière Sherlock avait déduit qu’il n’était pas compatible avec une relation pareil. Et la deuxième… Sa gorge se noua un peu et il but un gorgée de Gin. Pour la première fois, il bafouilla. Si Eurus avait été là, elle aurait tout de suite perçu la détresse de son frère qui était bien rare.

« Heu… Je… Comment dire… Disons que c’est comme ça. »


C’était comme ça. Oui. Concours de circonstance. En même temps, Sherlock n’était pas un professionnel des relations, et encore moins de la drague. Il détestait se laisser aller à l’instinct, au ressenti irrationnel. Pourtant, on lui avait dit que c’était la clef, et maintes fois ils avaient échoué. Le plus triste dans tout ça, c’est que ce genre d’affection lui manquait cruellement. Au final, il avait appris à apprécier la chaleur d’un lit rempli à deux, les joies d’un dialogue qui part aux éclats car certaines choses sont incomprises par l’un ou par l’autre. Les silences aussi, à se regarder, sans rien dire. Il revoyait encore Kida, lire dans son canapé en face de lui. Son coeur se serra.
Comme un léopard, il se tourna vers la table d’à côté et dit :

« Apolline, 1m52. Sinmora, 1m70. Et vous monsieur, 1m32. »


En disant cela, il avait tendu son doigt devant lui et les avait mesuré.

« Ne me regardez pas comme ça. Théorème de Thalès, on voit ça à la maternelle. »


Sherlock se mordit un peu la lèvre. Il était redevenu condescendant. Tout simplement parce que la question d’Apple l’avait déstabilisé. A chaque fois qu’il était en danger, il faisait la même chose. Et faire ça à des inconnus, et surtout à Nora l’avait encore mis plus mal à l’aise.

« Excusez moi, je ne me sens pas très bien. Je vais aux toilettes. »


Et, ne tenant plus, Sherlock se leva. Maîtrisant sa démarche, il se dirigea vers les toilettes grâce à ses grandes enjambées. Cette entrevue avait quelque chose d’étrange, qui le sortait de sa zone de confort.



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________________________________________ 2020-09-17, 12:24


Le bâton parfait, il serait grand comme ça...
...et il pourrait s'agrandir et se réduire !
▼▲▼

Comment je réussissais à toujours me mettre dans des situations pas possible ? Je songeais à Atlas depuis un certain temps. Je me demandais à quoi il ressemblait. Non pas physiquement, mais plutôt dans sa façon d'agir. Est-ce qu'il était un Titan abordable ou pas ? Je ne voulais pas lui parler de ma mère et en apprendre plus sur elle par l'intermédiaire du Titan. Je voulais simplement m'intéresser aux Titans afin de comprendre leur façon de fonctionner. Après tout, c'était eux qui avaient, ou qui allaient faire d'Elliot ce qu'il était amené à devenir. Même si d'après ce que j'en savais, c'était Hyperion qui était le plus proche de Chronos. C'était perturbant de tenter de comprendre le Temps à travers toutes les époques.

J'observais Atlas, même si je n'osais plus croiser son regard. Heureusement que Sherlock nous avait interrompu, même si ce qu'il avait dit, ne nous avait pas permis de sortir de cette situation. En tout cas, il savait combien je mesurais. Et ça m'importait peu de savoir la taille de Apple et d'Atlas. Il était plus petit que Apple ? Pour le moment je l'avais vue qu'assis. Déjà qu'Apple n'était pas très grande...

Quand Sherlock quitta sa table en prétextant qu'il voulait se rendre aux toilettes, j'avais hésité à en profiter pour fuir à mon tour. Mais Atlas ne me quittait pas du regard. Quand à Apple, elle nous observait. Je ne savais pas si je devais dire quelque chose ou pas. Je me contentais de regarder Atlas d'en haut. Ou d'en bas. D'en haut... pourquoi je le détaillais ainsi ?

« Je sais ce que tu te demandes. » dit-il.

Je me sentis mal. Heureusement, Apple pris la parole.

« Pourquoi tu as cette taille, c'est ça ? Parce que tu es un Titan, n'est ce pas ? Un grand et puissant Titan. » dit-elle en lui faisant un petit clin d'oeil. « Alors pourquoi conserver une taille petite. Si j'avais le choix, je serais plus grande. Mais je ne peux pas choisir ma taille. Phobos, lui, qui a été conçu de la même manière que moi, il peut non seulement changer de taille, mais aussi de physique. Et j'ai aucune idée de comment il fait. Tu crois que c'est possible de changer de taille ? En tout cas, toi, tu pourrais. Alors pourquoi tu restes ainsi ? Même si on dit toujours que tout ce qui est petit est mignon. »

Elle acheva ses dires avec un grand sourire. Apple voyait toujours le bon côté de chaque chose. Et elle parlait toujours beaucoup trop !

J'observais une nouvelle fois Atlas. Cette fois ci, je tentais au mieux de fixer ses yeux. Il avait de très beaux yeux. Et j'avais aucune idée de pourquoi je songeais à cela. Je fis mine d'afficher un sourire pour approuver les dires de Apple. Parce que je ne savais pas quoi faire d'autre. A dire vrai, je cherchais un moyen de fuir. Atlas quand à lui, pris une gorgée de sa boisson avant de répondre à Apple.

« Je pourrais. Je l'ai déjà fait par le passé. Mais j'aime cette taille. » précisa t'il. « Et je ne suis pas mignon. »

Il prit un air mauvais pendant un court instant, avant d'afficher un nouveau sourire. Heureusement, il n'avait pas pris mal ce que Apple lui avait dit.

« Excusez moi un instant mes petites dames, mais je dois aller tester la taille de leurs pissoirs et voir si ils sont homologués. J'en trouve rarement à ma taille. »

Il quitta la table. Pendant un instant, je n'avais pas réagis, essayant de comprendre ce qu'il venait de dire. Puis, je vis Apple s'asseoir juste en face de moi. Je levais les yeux vers elle.

« Tu crois que tout est petit chez lui ? »

Ok. Je ne devais pas rester là. D'ailleurs, j'avais entrepris de me lever à mon tour. Mais au lieu de quitter la salle, je m'étais dirigée vers les toilettes. A gauche, la porte des hommes. A droite la porte des femmes. Je ne pouvais pas rejoindre Sherlock, ni aller voir si Atlas y était aussi. Je pouvais entrer dans celles des femmes et quitter la salle par la fenêtre. A dire vrai, j'aurai pu aussi emprunter la porte. En tout cas, je n'aurais pas du poser mon oreille contre la porte des toilettes pour homme. Car si quelqu'un passait par là, ça serait vraiment mal interprété. Mais au moins ainsi, je pouvais entendre ce qui se disait, et comme je l'avais anticipé, Atlas était en train de parler avec Sherlock.

« ...sur Kato Nemesis II, ils sont à ma taille. » dit-il.

Je n'avais pas entendu le début de la conversation. D'ici, je ne pouvais pas voir non plus ce qui se passait à l'intérieur. Et heureusement, car sinon j'aurai vue Atlas la tête penché devant l’urinoir pour analyser sa taille. Parce qu'apparemment, ici, les urinoires étaient bien trop grand pour lui.

« Je vais te dire un truc gamin. En généalogie divine, il ne faut mieux pas chercher à comprendre quoi que ce soit. A mon époque, tout était plus clair. On ne faisait pas d'enfants à tout va. On créait. On mettait un bout de terre là. Et on revenait voir ensuite ce que ça donnait. Puis, on leur disait ce qui était bien et qui n'était pas bien, et il suivaient nos pas. Toutes nos planètes étaient en harmonie. Sauf celles où on devait envoyer les Sentinelles afin de faire un brin de ménage. Et pour un explorateur comme moi, je peux te dire que j'en ai vue des mondes. Même certains qu'on n'a pas créé et qu'on n'a pas toujours compris ce qu'ils faisaient là. Mais à chaque fois, dès qu'il y avait une couille, c'était à cause d'un soucis de généalogie. Toujours. »

Il devait sans doute s'être dirigé vers le lavabo, car j'entendais de l'eau couler. Heureusement, le bruit de l'eau ne couvrait pas le son de leurs voix. Du coup, je pouvais continuer à les entendre.

« Ca m'a coupé dans mon envie de faire pipi. Je préfère ne pas trop me risquer ici. Et je déteste utiliser les cabines. Un bon arbre et le tour est joué. Il faut rendre à la nature ce qui lui appartiens. Et tu sais, entre nous, le pipi c'est vraiment très seins. »

J'étais véritablement en train d'écouter une conversation de ce genre ? J'avais véritablement l'oreille collée à la porte de toilettes pour hommes ? Qu'est ce qui me prenait ?

« Je vais te donner un bon conseil avec les femmes. Et tu peux me faire confiance, je suis connaisseur. Ne te fis pas à ma taille. » débuta t'il. « Les femmes adorent le mystère. Quand tu dis à une fille que tu vas pisser, elle a de suite dans sa tête l'image de toi en train de sautiller devant un pissoir. C'est pas quelque chose qu'elle veut voir. La prochaine fois dit simplement que tu t'absentes. Comme ça on ne sait pas où tu vas et c'est remplis de mystère. »

Il marqua un temps d'arrêt. Je me demandais bien pourquoi.

« Enfin c'est valable pour la plupart des femmes. Parce que pour certaines, si tu leurs dit que tu vas aux toilettes, elles seraient capable de te suivre afin de coller leur tête contre la porte pour écouter si tu as une descente facile ou pas. »

Je compris de suite qu'il parlait de moi. Mais je n'étais pas là pour ça ! J'avais brusquement ôtée ma tête de contre la porte et j'avais poussé un petit cri en me rendant compte que Apple se trouvait juste derrière moi. Elle avait les bras croisés et elle m'observait comme si elle me jugeait.

« C'est pas ce que tu crois. » lui dis-je.

Je n'étais pas en train d'espionner une conversation entre hommes dans les toilettes d'un speed dating.

« Vraiment ? Tu veux dire que tu n'es pas en train d'écouter à la porte des toilettes ? »

Je devais bien admettre que c'était ce que je faisais. Mais je le faisais dans le simple fait de... de je ne savais même pas pourquoi. J'en eu un frisson tellement que c'était perturbant. Et encore plus quand j'entendis une voix dans mon dos.

« J'ai vue des choses bizarres dans mon existence, mais là... »

C'était au tour de Atlas, qui tenait la porte ouverte, de me juger. Je ne savais plus où me mettre.

« C'est... je... pas moi. »

Je bégayais et ça ne voulait rien dire. Atlas s'approcha de moi et j’eus un mouvement de recul. Mais il se contenta de me tapoter le bras. Sans doute parce qu'il ne pouvait pas atteindre mon épaule.

« Lala. » dit-il d'un ton de compassion.

Je le fixais à mon tour. Il me prenait pour quoi, là ?

« La vie n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie. » ajouta t'il avant de retourner vers les tables.

Je ne savais pas quoi répondre à ça. Apple parla à ma place.

« C'est profond. » dit-elle.

Je la fixais, avant de jeter un oeil en direction de Sherlock. Lui, il avait sans doute compris ce que Atlas voulait dire. Et moi, je me payais sans doute l'une des plus grandes hontes de ma vie. Je ne voulais plus rester ici.

« Je vais prendre l'air. » dis-je à Apple.

Étrangement, elle ne tenta pas de m'en dissuader. Au contraire. J'avais quitté la salle du speed dating afin de marcher dans la rue. J'allais rentrer. C'était une soirée bien trop bizarre pour moi.

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Sherlock avait passé la porte sans rien dire. Et d’un geste simple et direct, il était allé au niveau des lavabos. D’abord, il s’était lavé les mains et utilisant le protocole habituel. Un peu hypocondriaque, il n’avait jamais attendu qu’une épidémie arrive pour se les laver correctement. Avec discipline, il termina, et passa ensuite un peu d’eau sur son visage, et au niveau de sa nuque. Quand le petit homme rentra et poussa une phrase étrange, Sherlock se contenta de l’observer dans le miroir. Sans répondre, il essuya son visage et sa nuque.
Puis, avec lenteur, il s’était retourné, les bras le long du corps. Il avait enlevé un bouton de sa chemise, et il avait retroussé les manches de cette dernière parce qu’il avait chaud. Puis, le petit homme se lança dans un long monologue sur la généalogie divine. Sherlock, toujours impassible, l’écouta sans rien dire et déduisit ce qu’il y en avait à déduire. Il n’était pas très bon, en terme technique concernant les dieux. Mais au vu de ce qu’il en disait, du langage qu’il employait et de sa manière de décrire des événements lointains spatialement et temporellement, pour les comparer à ici et maintenant, il en déduisit qu’il était quelque chose de supérieur à un individu comme Apollon. Intérieurement, il eut une petite angoisse, de savoir ce que lui voulait un homme pareil. Puis, finalement, il se rendit compte qu’il ne voulait que lui donner des conseils. Rien ne passa sur son visage. Aucune émotion, rien. Tout ce qu’il savait c’est qu’il l’avait appelé Gamin. Et pas grand monde n’avait osé ce genre de chose, de mémoire envers sa personne à Storybrooke. Sherlock s’écarta ensuite, lentement pour le laisser passer et le laisser aller aux lavabos.

« Evidemment, que l’urine, c’est sain. C’est ce qui nous permet de nous libérer des toxines. »


Sherlock, dans son pur esprit cartésien n’avait trouvé que ça à répondre. Quand à son conseil, il y médita sans un mot, et le garda précieusement dans son esprit. De toute manière, Sherlock était un homme mystérieux d’ordinaire. C’était donc pour ça, que certaines femmes lui faisait ce qu’on appelait communément la cour… Il leva un peu les yeux au ciel et fut content que le petit homme trouva réponse à sa question.

« Ce n’est pas la taille du corps, qui compte, mais celle de l’esprit. Et à en juger par vos propos, le votre est plutôt affûté. »


Alors, quelque chose vint à l’esprit de Sherlock. Son regard se dérida, d’un seul coup. Cet homme avait voyagé dans les mondes. Il avait traversé les étoiles. Il avait été dans l’espace. Depuis tout petit, ça avait été un rêve de Sherlock. Parfois, il se voyait encore, avec Eurus quand ils étaient encore proche, fixés le ciel et se demander s’ils étaient seuls dans l’univers… C’était un des premiers mystères qu’il s’était posé. Et, le petit homme venait de répondre à une question vieille de plus de quarante ans.

« Vous avez été dans l’espace ?! »


Tout changea. Son ton, son regard, son expression. Effectivement, face au Titan, il n’était qu’un gamin. Parce que les étoiles, ce sont des rêves pour enfant. Et Sherlock avait envie de savoir. De comprendre. De voir, d’apprendre, de résoudre des mystères de…

Mais ils furent interrompus. Sherlock, afficha une expression assez déçue. Mais son regard croisa celui de Nora. Aïe. Elle devait penser qu’il était déçu de son comportement, alors qu’en fait, il s’en moquait. Il aurait fait pareil qu’elle, mais avec plus de précaution. C’était naturel, d’espionner, dans une enquête pour résoudre un mystère. Aussi, ça ne dérangea pas du tout Sherlock, mais le Titan ne sembla pas du même avis.
Il essaya de la rassurer. Mais Sherlock connaissait ce ton faussement compatissant. En réalité, il se moquait d’elle. Puis, il ajouta quelque chose, et Apple le regarda d’un air admirative. Nora déclara qu’elle allait prendre l’air et partit, ce qui ne laissait plus que Apple et Sherlock face à face.

« Seneque. »


Au regard d’Apple, Sherlock dut s’expliquer.

« C’est une citation de Seneque. Un philosophe. Il n’a rien inventé. Mais il a raison. Et elle ment. »


Bien entendu, il parlait de Nora. Pour répondre à l’interrogation d’Apple du visage, il dut encore s’expliquer.

« Nora ment, elle s’en va. Je vais la chercher. Tu devrais le rejoindre. Vous avez un point commun tous les deux. Tâche de trouver lequel c’est. Oh, et... »


Sherlock se pencha sur Apple, et déclara d’un air assez malicieux.

« Il n’est pas si petit que ça, et pas partout. Si c’est ce que tu veux savoir. »


Sherlock posa une main sur l’épaule d’Apple, et il lui fit un clin d’oeil. C’était juste une petite farce, pour embêter un peu le petit homme et Apple qui avait tourmenté Nora. Pourquoi avait il pris sa défense tout à coup ? Apple lui avait fait un reproche, et le petit homme une remontrance cachée. Alors qu’elle avait simplement écoutée aux portes pour répondre à une question intérieure. Ce n’était que du courage.
Sortant par l’entrée principale, Sherlock récupéra sa veste et la mit rapidement. Au bout de quelques pas dehors, il remarqua qu’un orage était en préparation. Le vent était en train de se lever et quelques gouttes commençaient à tomber.

« Quel étrange petit bonhomme. »


La pluie se fit de plus en plus rapide, et Sherlock ne mit pas longtemps avant de rattraper Nora. Visiblement, la pluie ne la dérangeait pas plus que ça puisqu’elle avançait, déterminée.

« Nora, attends. »


Sherlock l’avait interpeller par l’abréviation de son prénom. Il avait entendu Apple le prononcer et l’avait trouvé plus pratique. La rattrapant, il lui barra le passage, et, se retrouva face à elle, sous la pluie. Bien. Et maintenant ?
Maintenant… Sherlock se trouva tout à coup assez stupide. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi n’était-il pas retourné simplement aux tables, ou pourquoi n’avait-il pas pris directement le sens de Baker Street ? Après tout, ce n’était pas ses affaires. Pourquoi se soucier de quelqu’un qui souffre quand ce n’est pas vous ? Le silence qui dura quelques secondes fut assez long. Son cerveau s’arrêta de fonctionner et son regard se perdit. Une seconde de plus, Sherlock comprit ce qui était en train de se passer. Son regard s’assombrit et son esprit logicien reprit rapidement le dessus.

« Tu n’as pas à voir honte. C’est naturel d’écouter aux portes. C’est humain, c’est de la curiosité. Et la curiosité est ce qui nous pousse à répondre à nos propres questions. Ce qui veut dire que quand elle agit, on se comprend mieux soit même. »


C’était complètement con. Mais ça avait le mérite au moins, d’avoir enlevé le blanc, quand il était resté en face d’elle.

« J’ai résolu 6 enquêtes en écoutant aux portes. Simplement parce que c’est la meilleure source d’information. Mais la prochaine fois, va dans les toilettes des filles, et colle ton oreille au sol. Le son se déplace mieux sur des surfaces compactes comme les murs que dans l’air coupé par une porte. »


Sherlock avait reculé d’un pas, car soudain, il venait de se rendre compte qu’il était trop proche de Nora. Ses joues passèrent au rose, mais avec la pluie, rien ne fut trop visible, du moins, il l’espéra.

« C’était un moment étrange. Mais je te remercie, plutôt que de te blâmer. J’essaie de changer. D’être plus proche des gens. Car j’ai compris il y a peu que c’est assez important. Merci. »


Et, sans un mot, Sherlock enleva sa veste et la mit au dessus de la tête de Nora. Ensuite, il replaça ses bras le long du corps, la pluie battant sur lui.
Sherlock Holmes était peut être un goujat avec les gens de manière générale, mais il avait l’avantage d’être anglais et gentlemen à la fois. Une dame n’avait pas à attraper la mort ainsi. Comme une andouille, il resta face à elle.
Puis… Lentement. Il recula. Et se mit à danser. Un pas, puis deux. Ca ressemblait à une espèce de Madison et de Counrtry bizarre.

« Tu n’as pas entendu le petit homme ? Il faut danser sous la pluie ! »


Sherlock avait souri, d’un sourire qui se faisait rare. C’était la faute d’Atlas, qui, dans son monologue, l’avait renvoyé à son enfance. Aussi, il avait songé en marchant, à tout ce qu’il avait raté quand cette dernière s’était brisé et qu’il était devenu ce qu’il était : un grand détective solitaire.
Le moment était venu de rattraper le Temps.




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________________________________________ 2020-09-17, 18:37


Le bâton parfait, il serait grand comme ça...
...et il pourrait s'agrandir et se réduire !
▼▲▼

La pluie ne me dérangeait pas. J'avais l'habitude de marcher sous la pluie. Tous les matins, quel que soit le temps, je faisais mon footing. A dire vrai, je préférais de loin la pluie à une forte chaleur. Bien qu'à dire vrai, quand je me baladais sous ce temps, je ne portais pas de pull. Ce dernier absorbait l'eau et ce n'était pas confortable. Heureusement pour moi, l'appartement n'était pas loin et il ne pleuvait pas beaucoup. J'espérais que ça resterait ainsi le temps que je franchisse le seuil de chez moi.

J'entendis au loin mon prénom. Ne voulant pas me retourner et préférant aller de l'avant, j'accélérais le pas. Mais l'homme fut plus rapide que moi, et il me barra le passage. Je ne voulais pas le pousser pour passer. Et à dire vrai je ne le fuyais pas lui. Je fuyais ma honte. Mais je ne comptais pas non plus rester ici à discuter.

Ce qui me surpris, c'est qu'il me remercia. Ce qui me perturba, c'est qu'il venait de passer sa veste au dessus de ma tête. Je l'avais machinalement rattrapée et elle était tombée sur mes épaules. Et ce qui me surpris et me perturba encore plus, c'est qu'il se mit ensuite à danser. Ou plutôt à sautiller sur place. Je n'avais pas compris de suite. Mais quand il m'expliqua, je ne pu m'empêcher de laisser échapper un petit sourire. Il était véritablement bizarre. C'était la caractéristique de tous les Holmes ? J'avais entendu dire qu'Eurus n'avait pas un, mais deux frères. Je redoutais d'un jour tomber sur le second. Deux Holmes ça me suffit amplement en terme de bizarrerie. Mais je trouvais tout de même amusant sa façon de chercher le bon côté dans chaque choses. Un peu comme Apple. Même si il avait une manière bien différente de la jeune femme.

J'avais secoué la tête. Je ne comptais pas danser à mon tour. Je voulais juste rentrer. D'ailleurs, j'avais ôté ma veste pour la lui tendre. Il ne pleuvait pratiquement pas. Et même si on entendait le ciel gronder au loin, je pouvais supporter la présence de quelques gouttes d'eau sur mon haut.

Prenant la route de l'appartement, je l'avais laissé me suivre. Enfin, je supposais qu'il allait dans la même direction. Car sinon pourquoi il me suivait ? Et tant qu'à faire, on pouvait continuer à discuter. Du moment qu'il n'était plus question de se poser des questions bizarres ou de devoir y répondre. D'ailleurs, au bout de quelque pas, j'avais entamé la discussion.

« Je ne voulais pas écouter aux portes... »

D'accord. J'aurais pu débuter par autre chose. Mais autant commencer par clarifier cela de suite.

« Je voulais juste m'assurer que tout allait bien. » ajoutais-je.

Je ne parlais pas de ce qui aurait du se passer dans ses toilettes en temps ordinaire, mais du fait que Atlas l'avait suivi. Et qu'ils avaient l'air de se prendre un peu la tête quelques instants auparavant. C'était un Titan tout de même. Eurus m'en voudrait si j'avais laissé son frère seul en proie à un Titan et sans défense. D'un côté, je ne pouvais pas vraiment l'aider. Ni personne quand il était question d'un Titan.

J'aurais pas du relancer la discussion. Soupirant, je me fis surprendre par un nouveau coup de tonner. Ca frappait fort par ici. Si ça se trouvait, l'orage allait réellement nous tomber dessus. Mieux valait ne pas trop traîner et accélérer le pas. Il habitait où déjà ? En tout cas mon immeuble était à plusieurs rues de là. Y'en avait pour un petit moment. Le speed dating se trouvait à la Mairie qui était au coeur de la ville. Et là on empruntait un chemin à proximité d'un parc, qui nous conduisait vers les immeubles à l'extérieur du centre. Mais ce n'était pas encore tout proche.

« Je ne pense pas que je retournerai dans ce genre d'endroits. La prochaine fois, je saurais dire non à Apple. » précisais-je.

J'avais un peu trop tendance à toujours lui dire oui. Mais ça ne serait pas toujours le cas. Je m'en étais fait la promesse. Désormais j'irais que là où j'aurais envie d'aller.

Il y avait quand même une question qui me perturbait. Quelque chose que je ne comprenais pas chez les gens d'ici. On ne fonctionnait pas pareil de là où je venais. On était bien plus solitaire. Du moins, je l'étais.

« Pourquoi c'est si important de trouver quelqu'un ? » demandais-je en repensant aux discussions avec les filles à l'appartement. « Apple ne pense pratiquement qu'à ça depuis quelque temps. Elle a déjà eu pas mal de petits copains à l'entendre parler. Elle évoque souvent le grand amour et Anatole. Enfin Hyperion... »

Je ne devrais peut être pas raconter à tout le monde qu'elle a eu un crush sur Anatole. A dire vrai, elle en a toujours un. Ca me rappelait celui que j'avais sur Elliot. Mais je tentais de l'oublier. C'était pas facile. Même si on n'avait jamais été ensemble.

« Magrathea amène souvent des garçons à la maison. Elle ne leur prête pas beaucoup d'attentions à ce que j'ai compris et elle en change tout le temps. Mais aussi dans le but de trouver le bon. »

Quant à Violette, apparemment elle fréquentait quelqu'un ces derniers temps. Et Socrate... hum... il se montrait très discret. C'était peut-être plus avec lui que je devrais parler de ce genre de choses.

« En quoi c'est si important de trouver quelqu'un ? » demandais-je une nouvelle fois avant de me rendre compte que pour une première discussion avec le frère de Eurus, j'aurais pu éviter ce sujet.

Ca allait me faire passer pour quelqu'un de bizarre. Heureusement, on fut coupé par un nouveau coup de tonnerre, et cette fois ci, il se mit à très fortement pleuvoir. On venait juste d'arriver dans le parc, et on avait eu le temps de courir les derniers mètres pour s'abriter sous un kiosque qui se trouvait là. Heureusement, il empêchait la pluie de nous tomber dessus. Ca allait peut être faire oublier à Sherlock la question que je venais de lui poser.

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Sherlock n'est pas quelqu'un de compliqué...
...sauf quand il ouvre la bouche et qu'il se met à parler... !
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________________________________________ 2020-09-17, 21:03


           
Un sourire, plus grand, que Grand Sourire. Speed Dating : Pour célibataires exigeants ! [Fe] 1375884928
La solitude est la consolation des cœurs trompés.








Sherlock s’arrêta de danser. Son sourie l’avait, même si petit, un peu figé. Puis, elle lui avait rendu machinalement sa veste et Sherlock s’était retrouvé un peu penaud. Puis, il avait suivi de son regard le début de sa marche et l’orientation qu’elle prenait. Baker Street était situé non loin d’ici. Sherlock avait le plan de Storybrooke intégrait dans la tête, et il savait que s’il la suivait le chemin serait plus long. Pas guerre plus long. Pas assez long pour éveiller quelques soupçons quand à son choix de route. Que devait-il faire ? La saluer ? Rentrer chez lui et méditer à cette soirée ? C’était certainement ce qu’il y avait de mieux à faire. Mais, à la dernière fraction de seconde, plusieurs paroles revirent en mémoire de Sherlock. Celle d’un homme, son frère Mycroft.

« Mon frère, si tu veux avoir un semblant de vie privée et sociale, et si ça te tient tant à coeur. Soit un peu moins Sherlock Holmes. »


Et il avait ricané, quand il avait dit ça. Sherlock s’en souvenait comme si c’était hier. Aussi, sans plus attendre une seule seconde, il emboîta le pas de Nora. Il était tant de changer de vie, de s’ouvrir. La souffrance de la solitude ne devait plus jamais l’attraper de nouveau. John avait ouvert la porte, Angelika l’avait maintenu, Balthazar l’avait agrandi, et… Il l’avait fermé. En même temps que le départ de Kida. Il s’était replié sur lui même, allant dans les méandres de sa solitude. Il lui manquait.
Le visage maussade, Sherlock fut sorti de ses pensées par la voix de Nora, qui revint sur la conversation et le petit accident qui s’était produit. Elle avait vraiment eu honte pour en reparler. Sherlock la regarda tout en marchant à côté d’elle, et se prêta à sourire légèrement malgré les pensées funestes qui étaient remontées au galop.

« T’assurer que tout allait bien ? Mais tout allait pour le mieux. Je n’ai fait offense à personne, et cet… Individu est simplement venu discuter avec moi. Et encore un fois, ta réaction était naturelle. Presque touchante, en réalité, car tu te soucies des autres. Et crois moi, avec moi, ça n’en vaut pas la peine. »


Il n’avait pas dit cela car il se sentait supérieur. Non, bien au contraire. Tout simplement parce que s’il disparaissait ou se faisait attaquer par un Titan, il ne serait pas beaucoup pleurer. C’était un constat alarmant qu’il s’était fait. Mais en même temps, on récolte ce que l’on sème. Sherlock serra un peu la mâchoire quand un bruit de tonnerre retentit de plus belle. D’instinct, il plia un peu la tête et regarda le ciel. Même s’il avait pleinement conscience du phénomène de manière scientifique, il n’appréciait pas particulièrement cela. Il se souvenait, que, enfant, il passait les orages avec Barberousse, leurs chiens, et Eurus. C’était peut être un des rares moments où, tous deux montraient leurs affections l’un pour l’autre. D’ailleurs, son regard se fit un peu inquiet. Etait-elle à l’abri ? Non, c’était stupide. Ils étaient grands, adultes et éloignés plus que jamais. Autant oublier.
Passant aux abords du parc, Sherlock tourna à nouveau la tête vers Nora.

« Et moi, je me vengerai de Watson. Je l’inviterai dans une soirée spéciale vétéran de guerre, et il trouvera une salle rempli de gogodanseur. »


Maussade, c’était une vengeance puérile. Sherlock était capable de mieux, c’était certains. Mais c’était la première chose qui lui était venu à l’esprit. Toujours le regard portait sur elle, Sherlock avança en plissant des yeux alors que la pluie commençait à augmenter.

« Tu me parles comme si j’étais des votre. Je ne sais pas qui est Anatole. En revanche… Je ne sais pas. C’est une question que je me suis posée. Peut être que les gens ont peur de la solitude. Peut être que les gens ont aussi besoin de montrer qui ils sont réellement, sans masques, sans artifice. Peut être que se sentir vulnérable face à quelqu’un, est une condition nécessaire à l’être humain. »

La pluie s’intensifia un peu. Et, elle parla de Magrathéa. Du peu qu’il en avait vu à la télévision et dans les journaux, c’était une planète. Sherlock fronça les sourcils, voulut répondre, mais fut interrompu par la pluie battante et le tonnerre qui gronda à nouveau. Alors, il fonça les derniers mètres, et une fois arrivée, secoua ses cheveux plus court qu’à son habitude. Ses petites boucles brunes étaient quand même en train de friser un peu plus avec la pluie. Par mesure de sécurité, il se plaça au centre du kiosque. L’orage allait arriver.

« L’amour de quelqu’un d’autre, et s’il est partager, permet de cultiver une reconnaissance réciproque. On rompt quand cette reconnaissance n’existe plus. C’est le besoin qu’à l’être humain d’être reconnu par ses pairs qui prévôt. Alors, les deux personnes trouvent un équilibre, entretenant les besoins de chacun. »


C’était ce qu’il avait lu quand Elle était partie. La première. Irène. Sherlock regarda, toujours au milieu du kiosque, l’extérieur qui commençait à être véritablement déchaîné. Il ne parlait pas beaucoup de l’amour, parce qu’au départ, il n’y avait pas cru. Ensuite, il ne l’avait pas compris. Et il s’était entêté dessus quand les deux personnes qui l’avaient aimé étaient partis. Et comme à chaque problème insoluble, il avait ignorer simplement la question, se tournant vers les drogues et la boissons, pour inhiber sa capacité à penser convenablement. D’ailleurs, reparler de tout ça lui donna un petit mal de crâne et il porta une main à sa tempe.

« C’est aussi la conformité sociale. L’envie de ressembler à tout le monde. Or c’est ce que je déteste là dedans. Au départ, je m’y refusais simplement parce que je ne voulais pas être comme tout le monde. Je ne suis pas un mouton qui suit un troupeau. Mais il arrive que, parfois, l’amour arrive de manière imprévisible quand on ne s’y attend pas vraiment. On peut essayer de le fuir, de le penser, de le raisonner, de l’anticiper. Rien ne fonctionne, il est irrationnel et aussi insaisissable qu’une goutte de pluie. »


Sherlock avait levé le bras et il avait désigné la pluie qui tombait avec hardeur dehors. Puis, finalement, il remit sa veste sur ses épaules. Même si elle était trempé, il ne le sentit pas car lui même était trempé jusqu’aux os.

« Et si tu attends une réelle réponse à ta question, alors je te dirai de faire comme tu fais toujours visiblement. Fais ce que tu veux. Va où tu veux. Alors, il viendra quand tu ne le chercheras pas. Ceux qui le cherchent attendent juste un coup du sort. Et ceux qui ne le cherchent pas sont surpris de leur sort. »


Sherlock s’avança vers elle, fit un pas. Il avait envie de lui poser la main sur l’épaule, et de la réconforter. Car elle était tourmenté par ce genre de question. Elle l’avait posée deux fois. Et il avait envie de la rassurer. Pourquoi il n’en savait rien. Il s’avança, d’un pas, et voulu tendre sa main pour lui prendre le bras. Au moment où son index toucha son avant bras…

« WOH LA VACHE QUEL TEMPS DE CHIEN ! »


Sherlock retira immédiatement sa main, comme si être surpris par un geste aussi intime lui avait brûlé la main. La mâchoire contractée, il se trouva honteux. Bien moins que l’homme qui venait d’escalader le kiosque et qui commençait à se frictionnait lui même.

« J’vous ai vu là bas ! J’ai essayé de courir plus vite que vous et d’vous dire : PREMS C’EST MON KIOSQUE. Mais vous avez été plus rapide. Désolé les amoureux, d’avoir brisé votre moment intime sous la colère de Zeus, mais vous savez… Faut être accueillant ! »


Sherlock avait envie de le frapper. L’homme passa une main dans ses cheveux blonds et fixa Nora et Sherlock.

« Vous êtes ensemble d’puis combien d’temps ? Hm ? Un an ? Deux ? Allez faites pas les timides »


Il se tourna vers Nora, et la prit à partie :

« Tu vois beauté, quand un homme a choisi la liberté, il peut s'offrir tout ce qu'il y a de meilleur !  Ah lala, j’suis mélancolique quand j’vous vois. Mais en même temps, ça m’manque pas. Vous le dites si j'vous gène..? »


Sherlock baissa les yeux. Il avait eu envie de tout, sauf d’être importuné par un imbécile.

« Oui. »


Et Sherlock rougit. Encore une fois. Il n'aurait pas du répondre.



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