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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès

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Eulalie
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Eulalie

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Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès E3bZ9mz6_o

"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès _



________________________________________ 2020-08-31, 10:36


Pour un pote, elle pourrait faire le tour de la Terre - et de l'espace.
Parce que la famille c'est pour la viiiie.


"Vos chaussures sont sales." fit-elle observer sans bouger d'un seul millimètre, les bras croisés, alors que le bruit des vagues matinales qui s'écrasaient contre les murs en pierre du port venaient appuyer ses propos. "Et depuis quand vous ne vous êtes pas rasé ? Hors de question que vous montiez à bord dans cet état."

L'amazone serait intransigeante. Accueillir une divinité à bord d'Argos était un service qu'elle acceptait de rendre simplement parce que la situation s'y prêtait grandement et que leur objectif était commun, mais il était hors de question qu'elle autorise Hermès à poser ses propres conditions. Tant qu'elle ne le trouverait pas digne d'être le passager du Hollandais Volant, ce dernier ne le laisserait de toute façon pas fouler son plancher vieilli. Depuis le temps qu'ils se côtoyaient et qu'elle était devenue sa Capitaine, ils avaient finit par tisser une relation que peu comprenait et qui allait au-delà de celle d'un simple respect. Ils se comprenaient, à dire vrai, bien qu'ils n'étaient pas à l'abri de certaines prises de tête quand leurs deux caractère s'opposaient. Puisqu'ils pouvaient tous deux être aussi capricieux et têtus l'un que l'autre, des débordements arrivaient inévitablement, mais c'était aussi ce qui faisait la force de leur partenariat.

Elle avait ainsi laissé le dieu s'occuper de son relooking express - et heureusement qu'il était doté de pouvoirs lui permettant de faire ça vite et bien, puisque sa patience était totalement inexistante et qu'elle serait partie sans lui si il n'avait pas prit la peine de se presser. L'une de ses mains posés sur le gouvernail, ses doigts le tapotant de façon régulière, elle dévisagea de sa hauteur le dieu qui venait de prendre place sur le pont. Pour approuver cette nouvelle apparence bien plus présentable, elle hocha la tête, ce simple geste indiquant au navire qu'il pouvait débuter son avancée. Alors l'imposante stature du Hollandais quitta les abords de Storybrooke, sous les yeux intrigués de quelques passants qui venaient de passer s'acheter leur croissants à la boulangerie ou en plein milieu de leur footing. Et comme à chaque fois, Eulalie ne pouvait s'empêcher d'avoir un petit sourire en coin plein de fierté provoqué par la curiosité et que l'admiration de ces inconnus humains.

"Ne cassez rien, surtout. En fait le plus simple serait que vous ne touchez rien." finit-elle par énoncer une fois que la terre de Storybrooke n'était plus en vue, en s'exprimant d'un ton inconsciemment autoritaire tout en plissant le nez. "Votre réputation vous précède, Monsieur Hermès, et vous pourriez m'offrir tout le chocolat du monde que je ne vous pardonnerai pas si vous ne causez ne serait-ce qu'une fissure sur le plancher. Vous pouvez regarder, avec vos yeux, mais contenez vos pulsions destructrices si vous ne souhaitez pas personnellement subir les miennes."

Elle ponctua cet avertissement/menace/conseil d'un sourire poli alors que, si on enlevait le son sur toutes ces choses qu'elle venait de dire, on aurait pu croire qu'elle était simplement la plus adorable des créatures foulant cette terre. Qu'est-ce qu'elle pouvait être de mauvaise foi, quand on savait qu'elle était sans doute celle qui avait le plus grand taux de désordre causé à son actif en si peu de Temps d'existence... Elle aimait penser qu'elle arrivait à mieux se contenir à présent, qu'elle était plus mature, qu'elle prenait à coeur ses responsabilités et que, fêtant ses 3 ans le lendemain, elle atteignait un nouveau stade de sa vie ou elle se devait de faire un peu d'introspection et de faire les efforts nécessaires pour être celle qu'elle aspirait être un jour. Elle ne désirait pas grand chose, de toute manière, si ce n'était de ne plus avoir de regrets.

"Concernant notre affaire, je sais déjà où nous devons nous rendre. Seulement il sera nécessaire d'être prudent une fois sur place. L'endroit est dangereux et les humains, mais aussi les divins, font preuve d'une faiblesse absurde face aux nombreuses tentations présentes en ces lieux... Je crains que c'est ce qui soit arrivé à Monsieur Apollon. Et à Michel-Ange." supposa-t-elle en fronçant les sourcils, inquiète de tout ce qui pouvait arriver à son ami pendant son absence.

Elle n'avait pas été une amie très présente et elle se doutait que cela devait avoir eu des conséquences néfastes pour son moral. Quant au Gardien, il était évident que son comportement depuis sa séparation avec cette Sandman avait changé et que parfois il agissait... bizarrement. De là à perdre le contrôle à ce point, c'était affligeant. Elle essayait pourtant de ne juger personne actuellement mais si elle était dotée de ce trait de caractère, c'était de la faute d'Hyperion, c'est lui qui l'avait créée, ça devait forcément être à lui qu'on devait le reprocher, non ?

"L'idéal serait qu'on ne ne se sépare pas trop. Ne me collez pas non plus, ce n'est pas la peine, je sais que la gente masculine cherche constamment le contact physique pour se rassurer ou se satisfaire mais je n'hésiterai pas à vous frapper aux endroits sensibles si je juge votre comportement déplacé." le prévint-elle encore, à croire qu'elle n'arrivait pas à s'adresser à lui autrement qu'en le prenant pour un enfant de colonie qu'elle devait remettre à sa place.

C'était à force de traîner avec les pirates, peut-être. Ou parce qu'avant aujourd'hui, elle n'avait jamais vraiment eu la moindre conversation avec Hermès. Elle ne le connaissait pas, elle ne savait que ce qu'on lui en avait dit ou ce qu'elle avait pu s'imaginer. Et puisque lui non plus ne pouvait prétendre la connaître elle, il était normal qu'elle se comporte de la sorte pour qu'il sache à qui il avait à faire : une emmerd... non, juste une femme indépendante et sûre d'elle.

Les mouvements du navire se firent plus brusques, plus violents. Elle conseilla à son passager de s'accrocher, tout en le fixant du coin de l'oeil pour s'assurer qu'il n'arrachait pas un bout de mât au passage - c'est qu'elle tenait à Argos même si il était bien capable de se défendre tout seul. La coque était solide, supportant sans mal le tumulte de l'océan et l'agitation du vent qui ne faisaient que s'accroître. Les bourrasques impétueuses faisaient voler sa chevelure rousse autour de son visage tandis que ses pieds étaient à présent trempés, une de ses mains protégeant ses yeux des projections des vagues tandis que l'autre s'accrochait à la rambarde. Elle ne le disait pas, mais ces instants où la Nature se montrait plus virulente étaient ceux qu'elle préférait. Elle n'avait jamais été une grande adepte du calme. Elle préférait la tempête.

"On arrive." indiqua-t-elle en pointant sa main vers l'horizon alors que la grisaille et les nuages qui les surplombaient se dégageaient peu à peu pour laisser place à une voûte ensoleillé.

Elle ne comptait pas faire accoster Argos, hors de question qu'il se rapproche trop près, on risquait de vouloir le lui subtiliser ou de le taguer ou de le prendre pour un navire de croisière pour riches excentriques. Alors, une fois qu'ils furent complètement à l'abri de la tumulte, elle lui intima de se stopper. Le dieu qui l'accompagnait pourrait bien se charger de les téléporter sur cette étendue de terre couverte d'immeubles qui brillaient au loin. Trop de lumières artificielles, trop de bruit qu'ils pouvaient percevoir d'ici. C'était là l'agitation dans laquelle les deux disparus qu'ils recherchaient étaient allés se perdre.

"Bienvenue à Magrathea, Monsieur Hermès." soupira-t-elle en adoptant une moue quelque peu nerveuse.

C'est que même si elle ne l'exprimait pas, elle ignorait dans quel état elle allait bien pouvoir retrouver son meilleur ami ou même le Gardien d'Olympe et... ça allait forcément mal tourner tout ça, n'est-ce pas ?
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Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès _



________________________________________ 2020-09-02, 14:37








Je déposais mon vélo prêt du port. Avec mon jean plein de bout, mon petit pull en laine et mes chaussures de sports, j’avais l’air d’un véritable américain standard. Ceux que vous voyez dans la rue, dans les villes ou même les campagnes. Partout. J’aimais bien le vélo, car même si je pouvais me téléporter d’un point A à un point B en quelques secondes, j’aimais prendre mon Temps. Il n’y avait rien de plus sympathique que de regarder les arbres et les bâtiments défilés, tout en flânant. Ma sacoche de courrier vide, j’attachais le vélo à un lampadaire en silence, puis, doucement je m’approchais d’Eulalie. La remarque sur ma tenue vestimentaire me fit sortir une grimace. Pour qui elle se prenait, de juger les gens comme ça ? J’étais pas venu ici pour souffrir ok ?

« Très bien... »


Mais je n’étais pas non plus venu pour rentrer dans un quelconque conflit. L’instant d’après, mes vieux habits disparurent pour faire place à un magnifique costume impeccable. Je voulais impressionner. J’allais retrouver mon ami, mon frère. Et il aimait les gens bien apprêté. Je le faisais pour lui, et pas pour cette rouquine désagréable et mal léchée.
Une fois sur le pont, je m’étais appuyé sur la rambarde, en silence. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris un peu de temps pour moi. Entre mes émotions pour les grandes divinités de ce monde et mes problèmes, j’avais décidé de m’occuper en distribuant le courrier aux habitants de la ville. C’était un job simple, et j’aimais la simplicité. Elle avait quelque chose de rassurant. Quand elle vint m’attaquer, j’avais gardé mes deux mains sur la rambarde.

« Et moi, je pourrai bien vous téléporter dans un endroit où personne ne pourrait venir vous chercher, pas même Basile. Alors continuez de m’asticoter, et je vous garanti que c’est ce qui arrivera. »


J’avais changé. J’étais moins drôle qu’avant peut être. Ou alors je n’étais drôle et gaffeur qu’avec les personnes qui l’étaient. Quoi qu’il en soit, je lui retournai mon dos et la laisser contempler mon arrière train. Soupirant, je regardais vers la mer, sans me soucier de Storybrooke. Après quelques minutes de silence, elle continua. Hermès se retourna, un peu offusqué cette fois-ci et il fronça les sourcils. Elle le cherchait ou quoi ? Elle cherchait la bagarre. C’était certain. Mais Hermès ne se battait qu’en cas de nécessité absolu. Ce n’était pas un adepte de la violence, aussi bien verbal que physique. Par contre… Il savait riposter. Avec un sourire en coin cynique et mauvais, il s’appuya sur la rambarde et l’évalua comme si c’était un sac de viande.

« Oui, c’est certain. Mais il faut encore en avoir envie. L’enveloppe corporelle ne fait pas tout pour tout le monde. Quand on manque de poitrine, de charme et surtout d’amabilité, on est abonné aux coups d’un soir. Changez un peu, grandissez, par exemple. »


Avec un geste de la main, comme quelqu’un qui essaie de faire un mouvement circulaire classe pour désigner qu’on pouvait passer à autre chose, je fronçais les sourcils. Elle m’avait parler trois fois, et par trois fois elle m’avait contrarié. J’allais pas me laisser faire.
Le reste du temps, je me contentai de me retenir de parler et de vomir. Je n’aimais pas la mer. Elle était aléatoire, chaotique, et se perdait à perte de vu. Ces remous ne me convenait absolument pas, et plus d’une fois j’hésitais à m’envoler pour suivre le Hollandais dans sa trajectoire. Mais, j’avais un minimum de politesse, et malgré le caractère de mon hôte, je ne comptais pas lui faire cet affront. Une fois arrivée, dans le lointain, j’aperçus la dite ville. L’eau fut plus calme, et je repris mon sang froid et surtout ma classe et mon charisme naturelle. M’avançant tout en réajustant les manches de mon sublime costume, j’arrivais vers elle, et je lui posais la main sur l’épaule.

« Désolé, il faut un contact physique. Je vous aurai bien pris la main, mais je pense que vu notre conversation précédente, l’épaule, c’est mieux. »


Et, dans un clin d’oeil coquin et espiègle, je nous fis disparaître.

Hall principal de Magrathéa.


Je lâchais Eulalie. Mes yeux se tournèrent tout autour de moi, et je balayais l’endroit d’un air entendu. Mes yeux ne bougeaint que très peu et mon visage n’exprima rien. Même si intérieurement, j’avais toujours été passionné d’espace et de grandes découvertes, je n’en montrai rien. Gardant ma retenue, je me tournai vers Eulalie et me mit à ricaner.

« Ils ne sont pas loin. On va arriver à pied pour ne pas les effrayer. Tâchez de sourire un peu, de vous détendre, et surtout de ne rien faire d’imprévisible. Et d’ailleurs, appele moi Hermès, et tutoie moi. C’est plus commode. On tutoie les amis et les cons dans la vie, je te laisse le soin de décider dans quel camp je me tr... »


Mais, je n’eus pas le temps de finir ma phrase, qu’un jeune homme, visiblement ivre, et torse nu sortie en trombe d’un casino. Il était poursuivi par deux gardes Magrathéens. Dans ses mains, il avait son T-Shirt et il était rempli de plein de petits jetons. L’un d’entre eux roula à ses pieds. Il avait l’éphigie des Templeton. On l’entendait hurler :

« JE L’AI GAGNE A LA MACHINE A SOUS ! PAS DE MA FAUTE SI LES MECS QUI SONT LARGUE ON UNE MOULE DE FOU ! M’APPROCHEZ PAS ! C’EST MON PRECIEUX ! »


Je tournai ma tête vers Eulalie, et désignait le petit casino d’où il était sorti.

« Je pense que c’est ton ami, et je pense qu’il était avec Apollon. »


Elémentaire, mon cher Hermès.



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Mais sont pas là, mais sont où ? ❚ Hermès _



________________________________________ 2020-10-29, 11:41

J'irai chercher ton cœur
si tu l'emportes ailleuuuurs !


"MEME SI DANS TES DANSES, D'AUTRES DANSENT DES HEUUUURES !!!"

....

Pour ceux qui seraient arrivés ici par hasard, ignorant de quelle sorte d'étrange situation ils se retrouveraient les spectateurs malgré eux, imaginez simplement que l'air de cette fameuse chanson française résonnait actuellement de manière assourdissante dans une rue passante de la planète Magrathea. Aucune enceinte sonore ne diffusait pourtant cette chanson à l'heure actuelle, et personne ne l'avait même demandé, mais Apollon était le dieu des Arts, du rythme, de la fête d'après lui, et forcément de la musique, cette attribution lui permettant habituellement d'animer des soirées extraordinaires et des karaokés d'une qualité inégalable. Et, parfois, comme c'était le cas à cet instant, il abusait de son pouvoir sur les sons pour... et bien, faire son propre spectacle.

Peu après qu'une tortue ninja ait été poussée à fuir le plus grand casino de ce monde (tout ça parce qu'il était accusé de tricherie, n'importe quoi), la divinité avait suivi le mouvement en chantant à tue-tête en signe de soutien envers cet ami qu'il s'était fait en moins d'une heure, s'extirpant du bâtiment sous les regards étonnés de plusieurs aliens tout en étant applaudi par certains. Son accent français été peu prononcé et le rendait de toute façon sexy - même si il l'était déjà en toutes circonstances - et il se faisait une joie de ravir les oreilles de ces gens qu'il croisait, bien que contrairement à d'habitude, il était davantage animé par une sorte de torrent d'émotions diverses dans son interprétation que par sa technique parfaitement maîtrisé ou son talent inné pour le chant. C'est que cette chanson, elle lui parlait. Elle lui correspondait. Elle lui prenait les tripes. Oui, Apollon n'avait toujours pas surmonté la rupture. Alors qu'est-ce qu'on fait, quand on est un dieu, qu'on est paumé, qu'on sait plus quoi faire de sa vie, qu'on arrive plus à tenir son rôle de Gardien d'Olympe et qu'on se dit que tout est foutu, de toute façon ? Et bien on fait comme n'importe quel autre être vivant un peu au fond du trou : on trouve un endroit où boire, tout seul, beaucoup, où se divertir, ou se distraire, et on fait n'importe quoi.

"POUR QUE TU M'AIMES ENCOOOOORE !"
répéta-t-il encore et encore, justement, tellement porté et habité par ce show improvisé, en se stoppant sur une des marches du casino pour prendre une pose des plus théâtrales pour appuyer son interprétation.

Son charisme légendaire était fort heureusement toujours présent, puisqu'en dehors de son aura magnétique et agréable, son apparence était plutôt... débraillé. Sans savoir vraiment comment il en était arrivé là (et c'était sans doute mieux qu'on ne sache pas tous les détails), il se retrouvait affublé d'une chemise hawaïenne aux teintes orangées qui juraient avec ses cheveux blonds soyeux, et il portait... un kilt ? Oui, ça devait être ça, sans rien en-dessous, avec de hautes chaussettes jaunes qui montaient jusqu'à ses genoux et des... sandales (coucou Seb). Autant dire que n'importe quel Londonnien aurait été capable d'avoir plus de style que lui. Il portait aussi à peu près cinq montres à son poignet, chacune affichant une heure différente, parce qu'il avait fait tout un discours quelques heures plus tôt à un vendeur sur l'importance du Temps mais aussi son incohérence, les paradoxes, le futur, le passé, le présent, le manque de prise, le manque d'impact, l'absence de compréhension et... en fait il ne se souvenait plus de ce qu'il avait dit exactement, mais le Temps, c'était important, alors cinq montres c'était mieux qu'une.

"Ohhhhh !!!" s'exclama-t-il une fois ses pensées plus posées (c'était faux, elles étaient toujours aussi chaotiques, mais il avait reporté un peu de son attention sur le monde qui l'entourait), en percevant la proximité d'une aura des plus familières à quelques mètres. "Cet oiseau sublime au plumage resplendissant serait-il venu tenir compagnie à l'être éperdu que je suis ?"

Quand Apollon était quelque peu... drogué -disons les choses clairement sans chercher à justifier ses paroles et ses actes insensés- il avait une tendance à vouloir se montrer créatif, poétique, faire preuve de profondeur dans ses mots et dans ses conversations. Même si ça ne voulait pas dire grand chose, il se sentait bien quand il se prenait pour un grand philosophe.

"Hermès, Ô Hermès !" poursuivit-il en ignorant alors finalement qu'il était de base venu jusqu'ici pour venir en aide à Michel-Ange, toujours embêté par les gardes extra-terrestre. "Qu'est-il advenu de moi ? Qu'est-il advenu de toi ? Que deviendrons nous quand le ciel s'obscurciraaa ?"

... Il faisait un petit peu pitié, au fond. Mais cet air dramatique qu'il exagérait volontairement (et la quantité de cocktails qu'il avait ingéré sur cette planète aidait vraiment), se transforma bien vite en expression de pure panique, lorsque dans son champ de vision apparu cette chevelure de feu qu'il aurait reconnu parmi mille.

"Non ! Pas l'amazone !!!!" s'écria-t-il en couinant et en se mettant à courir avant qu'elle ne le voit, ses grandes enjambés lui permettant de se retrouver très vite à hauteur de son frère qui ne devait pas comprendre grand chose à ce qui se passait.

Si il le dépassait largement, cela n'empêchait pas Apollon de tenter de se dissimuler derrière l'autre dieu, ses mains posées sur ses épaules pour se donner un appui, en se recroquevillant comme il le pouvait en faisant souffrir ses genoux tant il les pliait et les tordait dans tous les sens.

"Faut pas qu'elle me voit, elle va me frappeeeer, j'ai pas envie, elle me fait peur, on s'en va !" ordonna-t-il donc sans attendre de réponse et, en moins de temps qu'il en fallait pour dire Geronimo, la divinité solaire les téléporta loin de cet endroit.

Ou plutôt il essaya, puisque ses capacités étaient quelque peu perturbées par tout ce qu'il avait ingéré en plus d'êtres légèrement atteintes à cause du trouble qui habitait son esprit. Il n'était pas au meilleur de sa forme, il avait sans doute même atteint le pire des paliers. Et si il était le plus heureux des frères de savoir qu'Hermès était maintenant à ses côtés, cela n'avait provoqué aucun déclic. Ce n'était pas ce qui allait le faire bouger. Au contraire, maintenant qu'ils étaient deux, la fête serait encore plus folle !

"C'est bon elle est plus là, on est bien cachés ?" murmura-t-il à l'attention de son compagnon, alors qu'il ne voyait absolument plus rien autour de lui.

C'était l'obscurité complète. Il ne savait pas si il s'était trompé et les avait fait apparaître dans un placard à balai non-éclairé, ou dans une boîte de magicien en pleine représentation, ou encore si c'était parce qu'il avait caché sa tête dans les vêtements de son frère pour ne pas voir si la rouquine folle furieuse était sur le point de lui faire la morale et de lui donner une raclée.


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OR WATCH IT ALL BURN DOWN TOGETHER ?
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________________________________________ 2020-11-02, 13:15








Tout était allé très vite. Apollon était sorti, visiblement ivre du bâtiment, habillé étrangement. Plusieurs montres sur le bras. En moins de temps qu’il ne faut pour dire Geronimo, il avait hurlé, comme une fillette, sauté dans mes bras et nous avait téléportés… Dans l’obscurité la plus total. L’endroit était assez étroit, et je tombais sous son poids. Même si j’étais doté d’une force divine, il m’avait pris par surprise, et nous tombions l’un sur l’autre dans un endroit très obscur. J’étouffais.
Je détestais les ténèbres, elles me faisaient peur plus que tout. Seul la présence de mon frère ne me fit pas perdre les pédales. En fait, j’étouffais aussi parce qu’il était sur moi…

« Humpf ! Mais qu’est ce qui te prend... »


Ca ne lui ressemblait pas. Rien ne lui ressemblait. Enfin… J’avais déjà connu Apollon triste. Dans mon monde. Et j’avais aussi connu la tristesse de celui là… Tout était différent et semblable à la fois. Tout ce que je savais, c’est qu’il n’allait pas bien. Alors, je pris sa tête, et je la collais contre moi.

« Là. C’est fini. Je suis là. »

Je continuais le câlin. Il en avait grandement besoin, je le savais. Finalement, avec Apollon, même les ténèbres n’existaient pas. Je profitais de ce moment de calme quand soudain… La porte de l’endroit s’ouvrit en grand. Tous les deux, nous tombions au sol rapidement. Je roulais sur un sol qui était du parquet.  Face à nous, un monsieur gras, moche et avec une moustache très épaisse nous pointaient avec un fusil.

« JANETTE ! Y’A DES HOMOS DANS L’ARMOIRE ! »


Je clignais des yeux. Rapidement, j’évaluais le langage comme étant du russe. Pas très tolérant comme pays concernant la population homosexuelle. A terre, je me relevais, et… Aussi, le fusil se pointa droit sur ma poitrine. Nous venions de sortir d’une espèce de vieille armoire, d’un style datant des années 30, qui devait d’ailleurs être issus de l’Union Soviétique, étant donné sa forme et son style… Une femme arriva ensuite en peignoir blanc et se mit à hurler à plein poumons. Je levais les mains par réflexe et…

« Ce n’est pas ce que vous croyez. »


Comment leur expliquer ? Que nous étions deux dieux. L’un, ivre et en mal être très fort, et l’autre venu le chercher sur une planète extraterrestre… ? Mon regard se porta aux alentours. De la fenêtre, je vis rapidement que nous étions dans une ville. Peut être Moscou. Ou Leningrad ? Enfin, Saint Petersbourg. L’homme trembla, son fusil à la main.

« J’vais vous apprendre, moi, à vous bécoter dans mon armoire, bande de d’junkie. »


Sa main ne tremblait plus. J’étais en danger, je le savais. Je n’étais plus immortel. Mais c’était hors de question que je parte sans Apollon.

« Calmez vous… Nous ne sommes pas homosexuels. Et quand bien même, croyez moi, c’est pas si grave... »

L’homme ne fut pas du même avis. Sa femme se mit à hurler encore. C’était fini, je le savais. J’allais certainement mourir, là, ici. C’était très bête, comme mort. Il allait tiré. Qu’est ce que ca faisait de mourir ? Est-ce que ca faisait mal ? Je me souvenais que ce n’était pas si douloureux que ça. Mais à chaque fois, j’étais revenu. Là, c’était certains, je ne reviendrai pas. Ce n’était pas possible. Son fusil se baissa sur ma jambe, et il tira.
Des volées de plombs et une décharge de feu envahit la pièce. C’était un cauchemar. Quelques plombs atteignirent ma jambe. Je plongeais. Immédiatement, ma main se referma sur celle d’Apollon et…
Nous nous retrouvions à Olympe, dans la salle du trone. Ma jambe saignant au niveau du mollet. Sans s’arrêter. Je tombais le nez sur le sol et je marmonnais.

« Je crois qu’il faut vraiment qu’un jour je réfléchisse à arranger ça... »




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________________________________________ 2020-11-11, 20:30

J'irai chercher ton cœur
si tu l'emportes ailleuuuurs !


Tout s'était quelque peu mélangé dans la tête du Gardien. D'abord apaisé par l'étreinte de son frère, ses pensées s'étaient brouillées lorsqu'un dialogue russe s'était incrusté à la scène. Si son cerveau avait encore les capacités requises pour en traduire le sens et le comprendre, l'homme en lui-même n'avait fait preuve d'aucune réactivité ni bon sens face à l'absurdité de la situation. Son regard avait distingué l'arme pointée vers eux, mais son corps n'avait pas bougé. Et si son ouïe avait capté le son produit par la détonation, ses réflexes n'avaient pas été au rendez-vous pour protéger le dieu qui se trouvait à ses côtés de l'impact.

Son estomac s'était retourné au moment de la nouvelle téléporation et il demeura un instant immobile une fois les pieds fixés au sol de la Cité. Cependant, lorsqu'il cligna des yeux pour observer la silhouette allongée au sol de son compagnon de route, ses yeux ne laissaient plus transparaître la moindre brume présente pour altérer sa perception des choses. Au contraire, ils pétillaient de mille émotions diverses : la colère, l'incompréhension, le doute, la peur et la culpabilité.

"Putain, Hermès !" s'exclama-t-il alors, comme sorti d'une transe dont il n'avait lui-même pas cerné complètement le sens, pour venir s'accroupir aux côtés de son frère et le retourner sur le dos. "C'est pas possible d'être aussi con !"

Même si il pouvait en donner l'impression, ce n'était pas à l'attention du blessé qu'il adressait de tels propos. Il se les infligeait à lui-même, sa mâchoire se contractant tandis que, si il dégageait toujours une odeur persistante de cocktails fruités et que sa tenue demeurait des plus discutables, il semblait au moins avoir reprit le contrôle de ses mouvements et un tant soit peu de cohérence dans ses réflexions.

"Pourquoi tu t'es pas planqué derrière moi ? Pourquoi je t'ai pas poussé ? Il aurait pu te tirer dans le crâne ce taré ! T'aurai pas dû venir me chercher, t'aurai pas fini comme ça !" poursuivit-il tout en s'appliquant à déchirer le pantalon de son frère afin d'observer de plus près la blessure.

C'était pas très joli, autant l'admettre. Si les trous provoqués par les résidus de balles qui l'avait touché n'étaient pas trop profonds, cela n'empêchait pas le saignement d'être impressionnant. Sans attendre, Apollon avait fait apparaître tout le nécessaire pour lui prodiguer les premiers soins. Il l'aurait bien en plus de cela transporter dans une chambre pour être plus à l'aise, plutôt que de rester dans cette salle trop lumineuse et impersonnelle, mais il préférait ne pas imposer de déplacement au Messager pour l'instant.

"Tout ça parce que je nous ai emmené dans un endroit au hasard et.. Je suis désolé. J'aurai pas dû faire ça. Bouge pas surtout, ça va piquer."

Il avait imbibé des compresses de désinfectant et d'une main, il maintenait la jambe du dieu afin de l'empêcher de s'échapper, au moins le temps qu'il nettoie la plaie. Il s'appliqua tout en agissant rapidement, avec une précision qui détonait grandement avec son incohérence précédente lorsqu'ils se trouvaient encore sur la planète extra-terrestre. Parfois, il suffisait de pas grand chose pour faire redescendre quelqu'un qui se trouvait en plein trip de désespoir : soudainement se retrouver à craindre pour la santé ou la vie d'un proche était certes radical comme méthode, mais elle était des plus efficaces.

"Tu sens toujours ta jambe hein ? Ca va aller de toute façon, t'es un solide, mais je te jure que si ça se reproduit je..."

Il s'interrompit, stoppant son geste l'espace d'une seconde avant de prendre une grande inspiration et de secouer la tête. Il n'avait pas l'envie ni l'intention de lui faire la morale, puisque Hermès n'avait rien fait de mal, ni même chercher à se retrouver dans cette situation. Le seul responsable, c'était lui - et plus encore le tireur, certes, mais cette pensée raisonnée lui passait un peu au-dessus de la tête à ce moment là.

"Si t'as besoin de mordre dans mon bras pour supporter la douleur, vas-y, te gêne pas."

Il le proposait sincèrement, tandis tandis qu'il avait à présent entre ses doigts une pince toute fine qu'il maniait avec dextérité afin de retirer les morceaux de métal potentiellement encrées dans la peau de son frère. Se retrouver dans cette situation, où il devait soigner l'un des siens, lui rappelait malgré tout quelques souvenirs douloureux. Et savoir qu'il en était en partie la cause n'aidait pas.

"Ca aurait vraiment pu mal finir..." avoua-t-il à demi-mot, dans un murmure, gardant sa tête baissée alors qu'il faisait en sorte de ne pas agir précipitamment et de faire les choses avec le plus grands soins pour ne pas brusquer le blessé ou risquer de lui faire encore plus mal. "Je perds un peu le contrôle en ce moment... C'est un secret pour personne je crois. Mais je veux pas que ça te mette en danger, ou qui que ce soit d'autre."

Il n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle. Après tout, il faisait de son mieux pour tenter de trouver un moyen de gérer la menace Chronos, les gardes se débrouillaient bien seuls pour le reste, et de toute façon tout partait dans tous les sens depuis tellement longtemps que maintenant il était trop tard pour rattraper le coup... Sans Artémis, Olympe aurait déjà eu le temps de brûler cent fois. Il n'avait jamais été un leader par choix, si il fallait le rappeler. Et il n'avait jamais su comment faire, même après tout ce Temps. Avec tout ce qui s'était produit, avec tout ce qui l'avait personnellement touché, avec Cassandre, il avait juste eu besoin de lâcher prise, et il ne s'était pas soucié des conséquence sur le plus grand nombre. Et voilà où il en était maintenant... Un bien piètre Gardien si il était incapable de protéger ne serait-ce qu'un frère.


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________________________________________ 2020-11-15, 14:43








J’avais mal. A la jambe, certes. Mais pas que. J’observais mon frère prendre soin de moi, comme on ne prenait soin de personne d’autres. Je l’observais faire, un silence. Un silence de mort. Je le regardais, me parler, se confier, sans rien ajouter. D’ailleurs, je serrai les dents. Ca faisait assez mal. Mais j’avais l’habitude. La douleur était devenue une très vieille amie. Aussi, je souriais. Lui attrapant l’avant-bras, je le forçais à me regarder.

« Ecoute moi. »


Je m’étais rassis, la voix assez grave. J’étais blanc, pâle. Je ne pus en placer une, car il m’opéra rapidement, retirant les corps étranger. Je serrai des dents, mais je ne criai pas. Finalement, quand tout fut fini et bander, et qu’il eut fini de se lamenter, ma main lui saisit l’avant bras. Fortement.

« Oui, je le sens. Et ne t’inquiète pas, je vais guérir. Je guéris plus vite qu’un homme normal. Mais ça va prendre du Temps. Mais c’est pas le plus important… Ecoute... »


J’étais un peu pâle, parce que mine de rien, la douleur faisait que j’étais plus faible. J’étais un peu honteux, d’ailleurs, de paraître aussi faible devant un de mes semblables… C’était quelque chose de particulier.

« Diane est partie premier. »


Je serrai son bras. Des larmes perlaient sur mes joues. Une boule était apparu dans ma gorge, et elle n’avait rien à voir avec la douleur que j’éprouvais à la jambe. Tout ce que j’allais dire, il l’avait su, quand il était venu dans mon monde. Mais… Il ne l’avait pas vécu.

« Elle a fait promettre à Chimère de ne rien te faire, et elle a tenu parole. »


Cette fois-ci, les larmes coulaient. Encore. Et encore. Ca ne s’arrêtait plus. Ca ne voulait plus s’arrêter… Mais devant Apollon, je savais que je n’avais pas à me retenir.

« Tu as changé à partir de ce moment là. Tu avais certainement compris quelque chose que nous n’avions pas encore vu… »


Je disais tu. Pourtant, ce n’était pas de cet Apollon là que je parlais. Mais du miens. Celui avec qui j’avais tant partager et tant fait. Mes larmes étaient devenus incontrôlables cette fois-ci. On aurait dit un enfant qui pleurait. Mais après tout c’était ce que j’étais derrière cette carapace de dur, survivant que je m’étais forgé. 

« Puis tu t’es sacrifié à la place de Sasha. Tu étais un des derniers à partir. Un des meilleurs. Tu avais déjà compris qu’une vie, c’était une vie. Que nous soyons créature, humain, dieu, ou même moins que ça... »


Ma main se serra. Mes ongles s’enfoncèrent dans sa peau. Un, parce que j’avais mal, deux, parce que j’avais envie de dire quelque chose de marquant. Quelque chose de puissant. De balaise. Qui résonnerait dans son coeur pour l’éternité. Il fallait qu’il se réveille. Qu’il devienne qui il était.

« C’est ça, un Gardien. Il protège les plus faibles, il défend les autres contre l’oppression des autres. »


Je le fixais dans les yeux. Les larmes coulaient encore, parce que c’était très douloureux d’en reparler. J’en parlais jamais. En fait, ici, tout le monde avait tendance à considérer que j’avais toujours était là. Alors que ce n’était pas du tout le cas.

« Et… Tu es le même que là bas. Je l’ai vu dés que tu es venu nous chercher, nous sauver. Je m’en rappelle très bien. C’était l’Enfer. Et pas celui d’Hadès. Celui de Zeus, de Dolos et du Nuage. A côté, celui d’Hadès c’était un monde rose et merveilleux. Et… Quand tu es arrivé, avec les autres… J’ai vu... »


Ma main tremblait, tellement son corps était fébrile. Mais il devait l’entendre. Il avait besoin de l’entendre.

« J’ai vu la Lumière. Ta Lumière. Nous étions dans la nuit, éternel, condamné, et tu nous l’as apporté. Parce que c’est ta Nature. Que tu es né comme ça. Tu étais là, et je savais que nous étions sauvé. »


Les larmes s’arrêtèrent. Aussi vite qu’elles étaient apparus. Je m’assis, mieux, la douleur commençait déjà à partir, et j’avais retrouvé quelques couleurs. Je desserrais mon étreinte. Assis contre un des murs de la salle, je souriais.

« Et la lumière n’est jamais parti. Je l’ai suivi, ici, dans ce monde, qui n’était pas le mieux, mais qui grâce à toi, l’est devenu. Je te dois beaucoup Apollon. Je te dois la vie, cette vie, cette nouvelle vie. »


Mes yeux étaient encore brillant, mais de plus en plus déterminé.

« Et j’ai compris que, quelque soit le monde, nous étions maudits. Quelque soit le monde, nous étions condamnés. Mais qu’à partir du moment où tu étais là, il y avait de l’espoir. »


J’avais lâché sa main, et remit ma jambe contre moi, mon teint était devenu un peu plus rosé.

« Et je sais que parfois, la responsabilité est trop lourde pour tes épaules. Je sais que tu as l’impression de ne pas être à la hauteur. Mais… Ensemble, unis, nous y arriverons. Tu as Artémis, tu as Dionysos, Héra, Athéna, Hadès, et bien d’autres. La Lumière ne s’éteint jamais quand nous sommes tous là pour la raviver. Et... »


J’avais la tête qui tournait, un peu. Je sentais que mon corps avait besoin de se reposer.

« Le moment venu, elle s’en souviendra. Le moment venu, elle te rejoindra dans la lumière. Et nous serons tous enfin réunis. Et nous vaincrons, grâce toi, et grâce à nous. »


Je souriais, j’avais envie de me reposer un peu. 

« Parce que je crois en toi. J’y ai toujours cru. »


Et je m’endormis, épuisé.



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________________________________________ 2020-12-14, 19:54

Ici, nos rêves sont étroits
.

Des semaines plus tard...

L'automne lui semblait plus rude que tous les précédents qu'il avait pu vivre par le passé. Ce n'était pas étonnant si l'on prenait en compte les changements récents et les perturbations que sa vie avait connu ces derniers long mois. Si Apollon n'était sensible ni aux rafales de vent sauvage ni au contact glacial de la pluie, il n'était pas grand adepte de cette période de l'année où le soleil se cachait plus longuement. Surtout lorsque que son coeur peinait à se contenter de la chaleur apportée par un moment fraternel ou par une nouvelle enthousiaste capable de provoquer un peu de gaieté - il fallait admettre que c'était rare dernièrement, d'être comblé par l'apport d'une nouvelle positive.

Malgré tout, si le Gardian avait longtemps semé sur son sillage une atmosphère lourde de peine et de douleur, il parvenait à laisser aujourd'hui derrière lui quelque chose de plus doux, bien que coloré d'une nostalgie soucieuse. L'inquiétude était omniprésente sur le monde, l'angoisse, la nervosité, la crainte des jours prochains, et il ne pouvait y échapper. Il tentait simplement, avec plus de modestie qu'il pouvait le laisser paraître, d'y croire encore. Parce qu'il était ainsi. Et qu'il se le devait, à lui-même, et aux autres.

"J'aurai bien opté pour l'Himalaya comme point de rendez-vous, mais avec les tempêtes en ce moment, je préférais éviter de prendre le risque qu'on tombe dans un trou et qu'on fasse un remake de 127 heures." annonça-t-il à l'homme ailé qui venait de le rejoindre en haut d'une colline recouverte de feuilles mortes, de laquelle on pouvait voir au loin à travers la brume matinale les maisons illuminées de Storybrooke. "C'est tout petit vu d'ici, tu trouves pas ?"

Il appuya ses dires en allongeant son bras face à lui, pouvant ainsi de sa simple main englober l'entièreté de la ville entre son pouce et son index. Tout était si minuscule à l'échelle des univers. Si l'astronomie n'avait jamais été un de ses domaines de prédilections - à la limite, l'astrologie, ça le connaissait davantage, c'était une sorte d'art mystique - il n'en restait pas moins fasciné par tout ça.

Hermès s'était remis de ses blessures passées. Apollon s'en était assuré. Il ne l'avait pas quitté d'une semelle lorsqu'il était tombé inconscient, après avoir tiré des larmes des yeux de son frère avec son discours des plus touchants. Souvent, même si il ne l'admettrait pas à voix haute, le dieu solaire se remémorait les paroles qu'il avait entendu ce jour-là, avant de s'assoupir la nuit venue. Et même si, sur toute une vie, quelques semaines ne représentait pas grand chose, elles résonnaient depuis toujours en lui avec cette force galvanisante et salvatrice. Il ignorait si Hermès était conscient de ce qu'il avait fait renaître, ce jour-là, celui où il s'était mis en danger pour sauver sa vie. Mais il l'avait sauvé.

"J'ai réfléchi à mon projet de reconversion." enchaîna-t-il en se redressant, alors qu'il était assis par terre, un gros gilet simplement posé sur ses épaules.

Il avait changé de style, légèrement. Plus simpliste, même s'il se trouvait toujours aussi charismatique. Il avait laissé repousser sa barbe et quelque peu ses cheveux, des fois en se regardant dans le miroir il se disait que ça lui donnait un air de Jésus et que c'était sans doute too much. Honnêtement, ça le vieillissait légèrement, et si il y réfléchissait trop, il se mettait à penser qu'il avait de plus en plus le visage d'un futur Oracle à temps plein. Ca le faisait rire de se dire ça, mais tant qu'il lui restait ses muscles et son sourire Colgate, il avait encore de la marge avant de ne plus faire se retourner les visages d'admiration sur son passage.

"Finalement je suis pas sûr que ce soit la meilleure option de créer une ferme pédagogique, je saurai pas gérer un troupeau de poules, j'ai déjà du mal avec le rappel pour Luna..." estima-t-il en affichant une moue circonspecte, tout en croisant les bras.

Il était toujours Gardien d'Olympe, et s'occuper des affaires divines demandait du temps, certes, mais il n'avait plus les rennes en main. Ce changement, il l'avait vécu avec soulagement. Il ne s'était jamais considéré comme un leader. Du moins, pas celui d'une potentielle armée ou d'une guerre à mener, il l'avait déjà répété tant de fois... Il était là pour souder, pour soutenir, pour rappeler que la famille comptait plus que tout et pour apporter cette humanité qui l'animait depuis toujours. Mais il n'était pas fait pour diriger, particulièrement après les événements qui avaient secoué sa vie personnelle. Il changeait en même temps que son existence évoluait et Apollon étant Apollon, cet être animé par les sentiments, il ne parvenait à faire la part des choses quand la tristesse l'envahissait. Diane en avait payé les frais, assumant toutes les responsabilités, et s'il faisait aujourd'hui abstraction de la culpabilité qu'il avait ressenti en laissant sa soeur s'occuper de tout à sa place, il n'en restait pas moins conscient des erreurs qu'il avait commise. Il ne lui restait plus qu'à se refaire une place, à présent, autant au sein de sa famille agitée que dans cette ville qu'il avait laissé à l'abandon.

"Je me disais que je pourrai refaire des concerts dans les bars, j'ai un bon air de guitariste folk en ce moment et puis depuis A Star is Born les chanteurs country ça revient à la mode je crois." poursuivit-il, plus ou moins assuré par ce projet, même si il n'était pas complètement convaincu. "T'as monté ta boîte toi, t'as géré là-dessus. Tu me conseilles quoi ? D'ouvrir une boutique de luminaires ? Je pourrai faire voyant sinon, t'en pense quoi ? C'est dans mes aptitudes innées. Enfin bon je pourrai pas assurer l'exactitude de mes prédictions c'est un coup à me faire traiter d'arnaqueur !"

Il émit un rire léger, et son air volontaire était bien plus enthousiaste qu'il avait pu l'être par le passé. Certes, il n'avait pas encore fait tout le chemin nécessaire pour se retrouver, mais il était sur la bonne voie, celle sur laquelle l'avait poussé Hermès. Et il le ressentit, cette petite flamme en train d'onduler au creux de sa poitrine, vacillante mais persistante comme aucune autre.


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________________________________________ 2020-12-17, 12:31








J’étais apparu à côté d’Apollon. Nous nous étions fixer des rendez-vous récurrents. En réalité, ce qui se cachait derrière tout ça, c’est que je le surveillais. Il était hors de question qu’il pète à nouveau les plombs comme il l’avait fait quand j’étais parti le chercher à Magrathéa. Non seulement il avait un rôle à jouer dans l’avenir, mais surtout, c’était hors de question que je le revois souffrir comme ça. Je lui avais proposé d’aller de l’avant.
Les bras croisés, je fronçais les sourcils quand il me parla de son projet de ferme pédagogique. C’était pourtant une super idée. Mais… Pas le pull. Ne voulant surtout pas le vexer, prenant des pincettes car je savais qu’il était un peu soupe au lait quand on parlait de son style vestimentaire, je me contentais d’un simple :

« Hmmm. C’était quand même un beau projet. »


Je regardais la ville de loin, toujours les bras croisés. Les sourcils froncés, je regardais alternativement la ville et Apollon. De là où j’étais, je ne pouvais pas voir qu’il prenait la ville entre ses doigts, mais je le devinais. Fermant à mon tour un œil, je la mettais aussi entre mes doigts pour voir ce que ça faisait.

« Effectivement ; c’est tout petit. On voit pas grand-chose d’ici. »


Je ne savais pas comment entamer le sujet. Je ne savais pas non plus si c’était le bon moment. J’étais devenu bras droit d’Olympe et Héra Maître d’Olympe. L’avantage c’est que contrairement à Diane, j’étais bien moins performant dans cette tâche. Mais Héra l’était suffisamment pour deux. D’ailleurs, je n’avais jamais fait ça, me contentant toujours d’un rôle de second plan dans mon monde comme dans celui là. Mais je savais qu’Apollon, même s’il était soulagé, avait un grand égo. Je savais aussi qu’il y avait autre chose qui le rendait très triste, mais je ne savais pas comment aborder le sujet.

« Non ! Non non non non ! Rien de tout ça ! »


J’avais décroisé mes bras et je les agitais fortement. Je commençais à connaître Apollon et je savais qu’il allait se lancer corps et âme dans ce genre de projet. C’était pas une bonne idée, même s’il était performant dans tout ce qu’il venait de dire.

« Tu dois pas faire ça, tu dois trouvé ta voie. Ce que tu veux faire vraiment. Tu peux pas te lancer dans n’importe quoi sans en être sûr, vu que tu n’acceptes pas beaucoup l’échec… Tu devrais d’abord réfléchir à... »


Je marquais une pause. Mes bras se recroisèrent. Je faisais toujours ça quand un sujet ne voulait pas sortir alors qu’il avait besoin d’être mis sur le tapis. Finalement, m’en rendant compte je les décroisais et massais ma tempe nerveusement ainsi qu’une barbe naissante.

« A elle. »

Voilà, c’était balancé. Maintenant je pouvais me téléporter et fuir cette conversation. J’en avais une grande envie mais ce n’était pas très sympa. Passant ma main dans les cheveux, gêné, je m’avançais pour tapoter Apollon sur sa veste horrible. D’ailleurs, j’avais hésité à le faire juste à cause de la veste.

« Tu dois être clair avec toi même. Qu’est ce qui a pas marché, pourquoi. Pour que ça évite de se reproduire. C’est important. Tu en as parlé à Diane ? Elle pourrait peut être t’aider mieux que moi.  Je suis pas un champion en liaison amoureuse. »


A tout bien y réfléchir, peut être que Diane non plus. Il lui aurait peut être fallu Aphrodite. C’était peut être ça la solution, mais à l’heure actuelle, ce n’était pas tellement possible. Et puis, Diane était sa jumelle, le niveau de confiance était un cran supérieur, peut être qu’il gardait des choses pour lui car trop personnelle pour être dites avec moi et trop honteuse ou importante pour être dites à Diane.

« Tu peux aussi rien faire. Glander c’est bien. J’ai fait ça quand je suis arrivé. Bon ça a pas durer très longtemps, je bouge beaucoup, et j’ai besoin d’action. Là, monter ma boîte c’est plus pour le fun. J’y prends beaucoup de plaisir, c’est marrant. Mais c’est qu’un à côté. Faut que tu te laisses du temps ! Tu sais quoi, guitariste c’est pas mal. Pas mal du tout. Je sais faire un peu de harpe. On peut monter un duo. »

C’était pas vraiment une bonne idée. Je le savais, j’avais de nouvelles attributions. Mais qu’est ce que je préférais ? Voir mon frère allait mieux, ou mon pouvoir personnel ? Apollon, sans hésiter. J’étais prêt à trouver un moyen de trouver du temps pour faire ça.

« On peut s’appeler Lumière et Ange, c’est bien ça. Tu pourras même organiser des spectacles, et on pourra venir nous voir. Pas au Rabbit Hole, Hadès voudra jamais. Mais on peut commencer par les bars d’ici. T’as remarqué le nombre de bar qu’il y avait dans cette ville ? Affligeant. »


Je secouais la tête de gauche à droite. J’avais plus ou moins dévier le sujet. Je m’en servais comme technique, comme ça, si l’envie lui en prenait de reparler de ces problèmes de coeur, c’était bon. Sinon, il pouvait continuer sur le sujet du groupe de musique.

« Voyant c’est trop imprécis. Mais tu peux faire voyant charlatant, ça rapporte, mais t’es pas à l’abri de décevoir les gens. Une fois, une voyante m’a dit que j’allais mourir à l’âge de 23ans alors que j’étais plus vieux que ça de 1000 ou 2000 ans. J’avais bien rigolé ce jour là. Hmmm… Et puis tu sais, les gens ne veulent pas trop savoir leur avenir ici. Il est trop incertain. »





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