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 Double jeu

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Gajeel Redfox
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Double jeu - Page 5 _



________________________________________ 2020-12-15, 11:18

Elle ne comprenait pas elle-même ce qu’il se passait, dans sa tête, dans son corps, pire… dans son cœur. Shannon s’était fermée, depuis longtemps, au monde extérieur. Elle préférait prendre ses distances, rester dans son coin, loin de tout, ne plus se faire toucher par ceux qui l’habitaient. Elle avait connu une chose qu’elle ne voulait pas avouer, qu’elle finirait par devoir avouer et elle n’était pas prête à le faire. Une chose qui l’avait à ce point traumatisée qu’elle ne pouvait plus être autrement que la femme bizarre qui s’occupe des cadavres. La Shannon que personne n’a envie d’approcher, que ceux qui essaient d’approcher finissent par le regretter. Anders finirait-il par le regretter ? Elle n’en doutait pas, en vérité.

Mais pour l’heure, elle ne voulait pas y penser, accrochée à lui comme elle ne s’était plus accrochée à personne depuis longtemps. Shannon savait, qu’au fond d’elle, il existait une femme docile, dépendante, qui avait besoin des autres pour avancer, pour savoir ce qu’elle devait faire, dire, comment agir. Une femme qui avait été détruite à grands coups de poings, de pieds, jusqu’à presque la tuer. Il ne restait rien de cette femme que ce besoin étrange de rester dans les bras du tueur, de les sentir se refermer dans son dos, de lui dire qu’elle pouvait être faible, il serait fort pour deux. Sauf que cette femme avait, aussi, la fâcheuse tendance à baisser la tête pour prendre les coups qu’elle méritait, s’excuser quand elle n’avait rien fait et avouer haut et fort que tout allait bien, qu’elle ne lui en voulait, qu’elle l’aimait quand même.

Shannon ne voulait plus être cette femme.

Que pouvait-on attendre d’autre d’un tueur ? Sa douceur avait, soudain, le goût du mensonge. L’autre aussi, avait été doux, au début. Aussi doux que l’amant éperdu. Et il n’avait pas eu tant de noirceur, au fond du cœur. Tant de sang sur les mains. Seulement celui de la légiste, qui avait coulé à flots sur le parquet. Alors, quand il dit qu’il n’était pas un tueur, Shannon ne put que se laisser tenter, tendre le menton, s’emparer de ses lèvres, ne pas lui laisser le choix qu’il lui avait donné. Elle n’était pas aussi gentille que lui, elle. Ses bras serraient fort sa nuque pour qu’il ne lui échappe pas. Même s’il ne sembla pas vouloir lui échapper.

Et elle aurait pu continuer, aller plus loin, pour qu’ils puissent tous les deux le regretter, proie à leurs propres démons. Incompatibles par définition. Elle aurait pu et les doigts qu’elle glissa dans ses cheveux bruns laissaient peu de place au doute, au mensonge qu’elle essaiera, juste après, de lui donner. Elle aurait pu, mais une tête pointa dans un coin du couloir et Shannon sentit son regard perçant braqué sur elle. Alors elle se détacha du criminel et, dans une position bien plus possessive qu’elle ne pouvait le croire, elle indiqua qu’ils ne tarderaient pas à arriver pour le petit-déjeuner.

Au moins, cela eut le don de faire fuir l’intrus. Pas les envies de Shannon qui se détacha, tout de même, d’Anders pour lui offrir le pire de ses mensonges. Même la veille, à deux doigts de craquer dans la douche, elle avait su être plus convaincante qu’en cet instant. Mais elle fit mine de rien et soutint son regard, sans faillir, alors qu’il évoquait la possibilité d’être au milieu des commérages du club. Être prise pour une prostituée ou la petite-amie d’Anders ne la dérangeait pas. Peu importait, au fond, ce que pouvaient penser des gens qu’elle ne croiserait plus jamais.

Elle ne répondit rien, perdue entre une envie de grincer (ses rires ressemblaient plus à des grincements de porte désagréables, avouons-le) ou de lui assurer qu’elle n’en avait rien à péter, qu’elle se fichait des rumeurs tant qu’elle connaissait, elle, la vérité. Mais quelle était la vérité ? Une question qui la figea sur place, ses yeux sombres levés vers ceux d’Anders, sans savoir ce qu’elle devait penser de tout ceci. Sûrement était-elle encore trop vulnérable, perturbée par l’intention de meurtre qui était tombée sur elle. Rien de plus. Le déni coincé sous les ongles, qu’elle n’arriverait jamais à gratter.

– Ça suffira.

Cette fois, le ton de Shannon fut plus dur et elle en profita pour reculer d’un pas et se séparer tout à fait de la chaleur d’Anders. Ça devait suffire. Elle ne voulait plus en donner plus, risquer de retomber entre les griffes du diable, trompée par son allure d’ange gardien. Il était un tueur et elle était médecin légiste. Incompatibles dans leur nature-même. Elle n’était pas elle-même, c’était tout. Au lendemain, elle reprendrait tout à fait ses esprits, le scalpel entre les doigts, les yeux braqués sur le but-même de son métier : coincer les criminels.

Elle devait garder ses distances le temps de se retrouver elle-même, de rebâtir ses défenses. C’était cela, dont il était question, au final. Les barrières de Shannon avaient été mises à mal par l’envie de meurtre, du mal qui s’était abattu sur elle. Alors, dans un réflexe tout à elle, elle s’était jetée sur la première douceur qu’on voulait bien lui donner. Les caresses après les coups. Typique des femmes comme elle, de la femme qu’elle ne voulait plus être, mais qu’elle n’arrivait pas à tuer. Qu’elle risquait de ne jamais pouvoir tuer, face à un homme comme lui.

L’espace de quelques secondes, les yeux de Shannon s’emplirent d’une douleur ancienne, d’une peur irrationnelle qu’il ne pourrait pas comprendre. Elle détourna le regard, la légiste, mais frissonna, bien malgré elle, alors qu’il glissa sa main dans la sienne. Inconsciemment, ses doigts s’enroulèrent autour des siens et ce fut, au final, ce qui lui fit le plus peur. Shannon ravala tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle pensait, prit une grande inspiration et referma le château, autour d’elle. Ce qui passait par relâcher les doigts d’Anders et enfoncer les mains dans les poches de son jogging pour qu’il ne puisse plus les prendre.

– Allons-y. Le deal tient toujours, je m’occupe de Jason, on mange, on part.

Shannon redressa le dos et tourna les talons, en se forçant elle-même de ne plus regarder le tueur. Il verrait bien vite, en vérité, qu’elle ne laissait aucun autre homme la toucher, même le contact des femmes la rebutait. Elle s’effaçait devant chaque main tendue, chaque geste qui pourrait lui être désigné. Elle gardait, toujours, ses distances avec le sexe opposé. Rares étaient ceux qui arrivaient à l’approcher. Ses ex avaient dû batailler pendant des semaines entières, voire des mois, pour arriver à entrer dans sa bulle. Anders y avait déjà sa place et elle voulait faire croire que ce n’était pas le cas.

Ce qu’elle prouva, en vérité, à peine arrivée au bout du couloir, alors qu’une certaine Candy débarquait dans l’autre sens, visiblement prête à venir leur demander une autre chose que Shannon ne comprendrait pas. Alors qu’elles auraient dû se rentrer dedans ou passer très près, la légiste s’écarta brusquement et se para du regard hautain de celle qui est persuadée que le monde va la salir. Candy ne méritait sûrement pas ça, mais Shannon ne pouvait pas s’en empêcher. Elle n’en avait même pas envie en vérité.

L’autre balbutia quelques mots auxquels Shannon ne répondit pas, avant de disparaître vers ce qui semblait être le lieu du petit-déjeuner. Shannon n’avait, soudain, plus très envie de supporter cette mascarade. Elle ne pensait pas qu’elle devrait affronter autant de monde d’un seul coup, elle qui évitait soigneusement les foules, mais elle le ferait. Ce qu’elle fit comprendre à Anders d’un regard en coin, avant de s’avancer vers l’effervescence créée par le repas du matin.

Quand elle arriva dans la pièce, la lumière dévoila sa dégaine étrange (les habits trop grands d’Anders, ses cheveux emmêlés et ses mains négligemment enfoncées dans les poches) ainsi que l’hématome qui lui bouffait une partie du visage. Sans oublier le suçon, dans son cou, juste à hauteur de son carré décoiffé. Quand une main se tendit dans son champ de vision pour s’inquiéter de sa blessure, Shannon recula d’un pas et haussa un sourcil.

– Tu sais ce que c’est, souffla-t-elle, en toisant l’autre de haut en bas. Pour toucher, il faut payer. Et certains paient plus cher pour ajouter un peu de couleur au tableau. (Elle se détourna pour prendre place à table, comme si elle était chez elle.) On a pas toutes les moyens de refuser, ni de se payer des gardes du corps.

Ce qui était la vérité qu’elle offrit avec un rictus dégoûté, alors que la brune repensait à quelques corps de prostituées retrouvés dans un état qu’aucun d’eux, à table, ne pouvait imaginer. Sans plus de cérémonie, l’air de ne pas s’inquiéter des regards braqués sur elle, Shannon tendit la main pour s’emparer d’un bout de pain. Évidemment, si quelqu’un avait remarqué qu’elle avait choisi pile une place qui n’était à côté de personne, en laissant juste une chaise à Anders pour la séparer des autres, personne n’en dit rien. Pas plus que l’on ne commenta le clin d’œil qu’elle offrit à Jason en se donnant l’air d’une reine, en rejetant ses cheveux d’un mouvement sec, même dans ses habits d’homme.


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________________________________________ 2021-01-08, 23:45

Anders était au bord de la panique … Au bord parce qu’il gardait étrangement une contenance qu’il ne savait pas avoir alors que son cerveau carburait à toute allure … à vive allure, bref de manière très très très vite et très très .. bordélique … son cerveau allait dans tous les sens, son cerveau ne pouvait pas s’arrêter sur une information sans passer à une autre qu’il jugeait plus importance dans la seconde … le seul constat qu’il pouvait faire était que toutes les informations avait le même sujet. Elle. Et il ne pouvait, et ne voulait pas, analyser ce sujet là pour le moment.

Il n’avait pas voulu s’échapper de ses bras, et si on lui demandait, il était même prêt pour un autre tour de manège. Et par manège il voulait parler de ce baiser échangé, de ce baiser qui était sortit de nulle part et qu’il avait étrangement l’envie d’analyser comme de repousser loin dans son esprit. Comme un péché qu’il commettait envers un dieu dont il ne croyait même pas l’existence. Il ne dit rien sur sa réponse. Cela suffira peut peut être … mais il en doutait, et il ne voulait pas que cela suffise c’était surtout cela. Il avait essayer de lui prendre les mains, et elle les avait repris. Il ne dit rien. Il avait vu de la peur passé dans ses yeux, mais il avait pensé qu’elle était passée outre son travail.

Il avait tord de tout évidence. Il eu un regard triste, mais n’en dit pas plus sur cela. Il ne pouvait pas la blâmer, même si alors le secret risquerait de vite exploser dans leur visage mais c’était une autre histoire. Il envoya un simple « Ta gueule » très poli à Jason en la suivant sans rien dire de plus. Candy arriva à ce moment là… Jason ne l’avait même pas vu arrivé, et observait plutôt la réaction étrange de la jeune femme… elle l’a massé, elle l’a laissé la doucher, pourquoi réagissait elle ainsi alors ? C’était bien plus qu’étrange. Candy avait disparu dans la pièce mais Anders continuait de regarder la jeune femme. Quand ils arrivèrent dans la salle, quelqu’un essaya de la toucher, et la réaction prit au dépourvu le tueur qui ne s’attendait pas à autant d’agressivité.

Jason observa Anders et fit le geste d’un doigt tournant pour dire qu’elle était folle. Il s’approcha alors d’Anders pour lui donner une feuille. Dessus, il n’y avait que les noms des parents de Shannon et rien de plus. Anders demanda d’un haussement de sourcils plus à Jason … qui ne lui répondit que pas un haussement d’épaule. Lui il avait été que le messager de toute cette histoire. Il s’assit ensuite en face de Shannon pour la regarder de sa tête de petit imbécile. Du haut de ses 17 ans, il avait la tête du petit con, mais on l’aimait tout de même il parait.

- Alors …

Dit il en commençant par la regarder elle, avant de voir Anders s’assoir à ses côtés comme si c’était sa place naturelle. Ce dernier prit un verre d’eau qu’il commença à boire pile quand Jason continua sa phrase.

- C’est quoi sa position préféré ? Il est doué au …

En faite, il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Anders cracha par la surprise toute l’eau qu’il avait dans la bouche. Il l’eu jeta le regard… ce genre de regard que l’on ne faisait que quand on avait envie de trainer la carcasse d’une personne derrière une moto jetait à pleine vitesse sur l’autoroute… pas qu’il l’avait déjà fait, mais c’était une idée.

- Jason !
- Anders !
- Jason !
- Candy !

Fini par dire Candy pour arrêter le combat entre les deux hommes en leur proposant des serviettes à tous les deux … après tout, Jason avait pris une douche. Anders essuya son visage en le couvrant. Il était un peu rouge et son regard se posa sur la jeune femme bien malgré lui… Il aurait du la préparer à ça, mais c’était plutôt lui qui aurait du se préparer. Il finit de s’essuyer alors que Candy se plaça à côté de Jason.

- Tu sais, personne ici n’accepterait qu’une femme se fasse battre, et même si on a pas de garde du corps, on fait bien attention. Il n’y a personne ici qui te veut du mal et aucun client.
- Si moi, je suis un client !

Candy ignora Jason alors qu’une fille vient lui faire un bisou sur le front en le traitant de « gros bébé » OK OK il n’avait touché aucune des filles du club … mais il pouvait bien faire semblant non ? Au moins, à l’école il était le plus grand de tous… Tout le monde le connaissait comme le mec avec le plus de conquête. Au départ c’était une méprise. Il était juste sortit avec deux des filles du club pour porter plainte contre un harceleur … mais ensuite, c’était devenu un jeu. Il aimait voir les gens qui abusent sur son compte et sont tellement loin de ce qui arrive réellement. Candy elle était tout simplement en train d’observer la jeune femme … Jason avait dit à tout le monde qu’elle et Anders c’étaient embrassés, comme il faut en plus, et plus encore…. Et elle connaissait Anders comme tout le monde … et sa réaction dans le couloir … elle ne comprenait pas. Elle se mit d’un coup debout, planquant ses mains sur la table.

- Anders ! Laisse moi être l’amie de ta petite amie s’il te plait.

Allait il encore boire quand cette nouvelle énormité sortit de la bouche de la prostitué ? Oui… heureusement il n’était pas encore exactement en train de le faire alors Jason évita une deuxième douche. Il soupira.

- Si elle a envie d’être ton amie, ce n’est pas mon problème.

Venait il d’avouer qu’elle était sa petite amie ? Oui… Mais est ce que c’était la vérité ? Non. Est-ce qu’il en avait envie ? Oui. Est-ce que c’était possible ? Non … Anders savait déjà que cette histoire tiraillait des choses en lui qu’il avait tué depuis des années … depuis la mort de sa sœur ..Des choses qui devraient rester mortes … Sauf que s’occuper des morts n’étaient ce pas le boulot de Shannon ? Et merde.



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________________________________________ 2021-01-14, 19:35

BBien assise à son coin de table, Shannon n’était pas le genre autruche, petit moineau fébrile qui tremble sur sa branche, ni proie effarouchée qui s’enfuit en courant. Elle tendit la main vers un morceau de pain avec l’assurance de celle qui sait être chez elle partout, et fixa, droit dans les yeux, chacun de ceux qui étaient assis à cette grande tablée. Chaque regard qui se posait sur elle devait se confronter au sien et Shannon jurait, sur sa vie, qu’elle ne serait pas celle qui détournerait le regard et partirait en couinant, la queue coincée entre les jambes. Elle se devait de prouver qu’elle ne craignait rien, qu’elle ne craignait personne, et qu’ils ne pourraient jamais rien dire, ou faire, pour la perturber.

Jusqu’à ce qu’Anders vienne s’asseoir à ses côtés.

Si ça lui avait paru être une merveilleuse idée de se séparer des autres par une chaise vide, elle se demanda soudain pourquoi ça ne lui paraissait pas étrange d’avoir l’impression qu’il n’aurait pas pu s’asseoir ailleurs qu’ici. Une pensée qui la fit décrocher de l’un de ses duels de regards pour poser les yeux sur Anders. Et lui aussi, du coup, eut le droit au regard foudroyant de la légiste qui a trop de pensées et aucune envie de les analyser. La dureté du métal froid, dans ses yeux sombres, qui ne cherchait à faire passer aucun message, mais qui stressait, habituellement, tous ceux qu’elle côtoyait plus de quelques secondes. Juste assez longtemps, en somme, pour en venir à les regarder ainsi.

Il ne le méritait pas plus qu’un autre, mais Shannon avait bien du mal à faire autrement. Surtout dans l’état de stress qui commençait à s’emparer d’elle, bien qu’elle sut le dissimuler… ou presque. Les quelques petites boules de mie, qu’elle venait de faire avec son morceau de pain, dans son assiette, devaient bien prouver, au moins un minimum, qu’elle n’était pas la légiste calme qu’Anders avait cru bon de pousser dans sa chambre. Face à un homme seul, bien que tueur entraîné, Shannon pouvait garder une certaine contenance, essayer de comprendre, d’analyser, de se défendre. Elle était, aussi, encore sonnée par les coups et les intentions, de vilenie pure, qui s’étaient abattus sur elle. Là, face à une foule inconnue, tant d’yeux braqués sur son corps, alors que son esprit était plus clair, désormais, grâce à son sommeil, elle n’arrivait plus à être à côté d’elle-même, en quelques sortes. Elle se sentait prisonnière de son corps et, pire encore, prisonnière de ce repas, de ce club, de ceux qui attendaient d’elle qu’elle s’explique.

Tout comme Jason qui, soudain, prit la parole. Étonnamment, entendre sa voix, être persuadée qu’il posera des questions auxquelles il n’attend aucune réponse, calma le stress de Shannon. Elle retrouva une main stable, enroulée autour du couteau qui étalait le beurre, sur ce qui lui restait de pain. D’ailleurs, elle ne fut pas réellement certaine de savoir si son calme, comme un vent froid qui soufflait sur son cœur, ne venait pas de l’arme, plutôt que de l’adolescent. Peu importait, le résultat était le même et les yeux sombres de Shannon se plantèrent dans les siens, sans ni l’encourager, ni le décourager à poser ses questions. La seule réflexion qu’elle eut, sur le moment, fut de se dire qu’Anders choisissait le mauvais moment pour se décider à boire un coup.

Le geyser explosa vers l’avant, droit sur Jason, alors que Shannon se contenta d’un battement de cils, puis reprit l’étalage du beurre, sur sa tartine. Ses yeux sombres n’avaient pas quitté Jason et elle n’eut ni mouvement de recul, ni grimace choquée, de dégoût, ou qu’importe. Elle resta stoïque, immobile, silencieuse, imperturbable. Comme une statue, posée en bout de table, dont un mécanisme subtile lui permettait de continuer de faire glisser le couteau, sur la tartine. Elle ne s’indigna pas, ne s’énerva pas et ne rougit pas non plus. Rien. Rien que le mouvement lent de la lame, sur le pain.

Elle suivit l’échange de prénoms sans rien dire de plus, ni amusée, ni perturbée par leur maturité, ou manque de maturité. Après tout, il s’agissait d’un gamin, d’un petit-frère qui, apparemment, voulait sauter trop tôt dans la cour des grands et profitait d’avoir, enfin, le droit de rencontrer sa belle-sœur pour se donner des airs d’adulte. Sauf que Shannon, dans son silence, dans ces yeux sombres braqués sur Jason, analysait ce qu’il faisait, ce qu’il disait, essayait de comprendre le comportement humain au-delà des mots, avec les gestes conscients et inconscients. Si elle n’avait pas l’habitude des corps vivants, elle savait, tout de même, user de perspicacité, quand il le fallait.

Candy vint mettre un terme à cette histoire et Shannon baissa, enfin, les yeux sur sa tartine. Le beurre luisant, soudain, ne lui donnait plus envie et elle réprima un haut-le-cœur. Ce qui ne se vit, sur son visage, que par un léger froncement de sourcils. Dégoûtée par la vue et l’odeur, elle se débarrassa de la tartine dans l’assiette de son voisin, essuya méticuleusement son couteau plein de beurre et prit une grande gorgée d’eau. Inconsciemment, ses doigts restèrent posés sur le manche du couteau, près d’elle, alors que son attention revenait sur une discussion qui, soudain, semblait braquée sur elle.

– Pas de garde du corps ? ne put-elle s’empêcher de relever, en coulant un regard vers Anders. J’ai dû me tromper, alors.

Mais elle savait bien, Shannon, qu’il était un tueur, pas un sauveur. Malgré ce qu’il avait pu dire, malgré ce qu’elle avait voulu croire. La vérité la rattrapait au galop et la brune détourna le regard pour se concentrer sur Jason. Réfléchir au moyen d’enfoncer l’adolescent dans le silence, une bonne fois pour toutes (ou au moins pour quelques semaines), lui permettait de ne pas avoir à penser au baiser échangé avec ce que le monde avait fait de pire. Un baiser qu’elle n’arrivait même pas à regretter, comme une chose qui se devait d’être, une opportunité qu’aucun d’eux n’aurait pu laisser passer. Car il s’agissait, certainement, du premier et du dernier, entre la légiste et le criminel.

– Deux minutes. (Ses yeux sombres se fixèrent dans ceux de Jason.) C’est tout ce qu’il me faut pour trouver la tienne. (Elle attendit qu’Anders boive un nouveau coup, juste au cas où.) Pour la sienne, et juger de son expertise, la prochaine fois, tu devrais essayer de le découvrir par toi-même, c’est bien plus amusant.

Un sourire forcé comme elle ne savait pas les faire, vint étirer ses lèvres et lui donner une expression étrange, à mi-chemin entre une proposition sérieuse et une blague vaseuse. Proposait-elle à Jason de coucher avec Anders ? Absolument. En avait-elle la moindre chose à faire ? Pas vraiment. Shannon savait perturber, faire des dégâts chez eux qui se pensaient tout permis. Face à un homme plus expérimenté, elle aurait sûrement pu l’écraser de quelques mots bien placés, d’allusions déplacées et de gestes sans plus aucun sous-entendus. Mais Jason n’était, à ses yeux, qu’un gamin, un puceau qui criait au loup pour cacher qu’il n’avait rien fait, qu’il n’en connaissait que les formes, sans en connaître les détails. Elle ne pouvait décemment pas le traumatiser, et préféra une attaque un peu moins violente. Un peu moins.

Soudain, Candy bondit sur ses pieds et le regard de Shannon, enfin, lâcha ce pauvre Jason pour glisser sur elle. Une fois encore, la légiste ne comprit pas ce qu’elle demandait. Sauf que, cette fois-ci, en plus de l’incompréhension, la brune se sentit une pointe d’animosité naître à l’égard de la prostituée. Pour qui la prenait-elle, en fait ? Une potiche que l’on attache dans la cuisine, qui n’a le droit de regard sur rien d’autre que sa casserole et surtout pas à l’argent du mari, aux décisions de la famille ? Pourquoi demandait-elle l’autorisation à Anders de devenir son amie à elle ? Une chose qui ne lui plaisait pas la moins du monde et hérissa les poils, sur ses bras. Ça lui rappelait, au final, une époque où elle n’avait rien à dire, où elle n’avait plus envie de dire.

La réponse du tueur ne lui plut pas davantage. Les mâchoires serrées, les doigts repliés sur le manche du couteau, Shannon toisa chacun de ses voisins, l’un après l’autre, le regard plus dur que la pierre. Puis elle sourit, d’un sourire inventé pour elle, ce sourire qui voulait dire à ses parents qu’elle allait bien, merci, qu’ils n’avaient pas besoin de venir chez elle, s’inquiéter pour rien. Un sourire presque gentil, bien qu’un peu froid, qui contrasta, pourtant, avec le ton brut de sa voix :

– Non, merci, ça ira. (Elle se leva.) Je ne suis ni ton amie, ni ta petite-amie, et nous ne nous reverrons plus jamais de nos vies, alors ne faisons pas semblant d’être intéressés.

Elle haussa les épaules, comme pour minimiser la portée de ses mots, mais le mal était dit, le ton était donné. Shannon ne voulait plus supporter cette ambiance étrange, comme si elle était adoptée dans une famille dont elle ne voulait pas, dont elle ne voudrait jamais. Ils étaient incompatibles et il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. Elle, elle le voyait. Elle ne voulait pas mentir, feinter l’amabilité alors qu’elle s’était jetée dans la tanière des loups. Mais elle avait promis à Anders de s’occuper de Jason et elle ne reviendrait pas sur sa promesse. Alors, elle contourna son bout de table pour se positionner derrière l’adolescent, glisser une main dans sa nuque et s’agenouiller près de lui, pour pouvoir lui chuchoter à l’oreille :

– Le jour de ta majorité, appelle-moi, et je t’apprendrai tout ce que tu ne sais pas… En attendant, je te laisse un petit cadeau d’adieu, mais ne pense pas trop fort à moi.

Dans sa nuque, ses doigts glissèrent quelques secondes, sur sa peau, le temps de suivre la ligne d’un muscle et d’en trouver le point sensible, l’emplacement exact sur lequel appuyer, d’une main experte, pour libérer un nœud et offrir, à Jason, la même sensation de bien-être qu’à Anders, quelques minutes plus tôt. D’ailleurs, les yeux sombres de Shannon s’étaient reposés sur le tueur, tout en s’occupant de l’adolescent. Quand elle eut massé, à peine, la zone désirée, la légiste se releva, tapota l’épaule de Jason et recula d’un pas. Ses yeux, eux, n’avaient pas quitté Anders.

– Je rentre chez moi.

Et ils lui criaient, à leur manière dure et froide, que s’il ne venait pas avec elle, alors leurs chemins cessaient de se croiser ici et ils reprendraient leur petite vie. Lui, les meurtres. Elle, la mort aux trousses, bien décidée à démasquer ses adversaires et à les faire tomber. Ou tomber avant eux, jetée aux rats dans les caniveaux.

Puis, elle tourna les talons, comme pour l’inciter à ne pas la suivre, ce qui, pourtant, pouvait tout aussi bien l’implorer de le faire. Shannon préféra ne pas s’attarder sur le sous-entendu de son propre comportement. Il ne valait mieux pas.


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________________________________________ 2021-01-29, 21:34

Anders avait bien du mal à comprendre l’étrange personnage qu’était Shannon. Elle était à la fois un mystère et un livre ouvert. Il pouvait voir en elle des émotions, des envies. Il avait vu en elle une femme forte, une femme qui a peur, une femme qui fait des cauchemars. Et maintenant elle était aussi fermé qu’une huitre. Il ne comprenait pas. Il avait bien envie de découvrir ce qui la rendait ainsi. Il avait envie de gratter sur la surface, fouillé dans le fond de cet océan de froideur pour y trouver le trésor englouti. Il ne voulait bien évidemment pas savoir pourquoi ça lui importait autant. Il laissait cela pour une autre fois.

Pour le moment il plongeait son regard dans la froideur du regard de Shannon et il avait l’impression d’y voir bien plus que ce qu’elle ne disait. Bien sur, il ne pouvait se laisser aller à la contemplation, chose qu’il aurait pu faire à l’abri dans leur chambre, à cause de Jason. Il était insupportable, et il remerciait le sien qu’on l’avait prévu qu’il était le frère du patron … sinon il l’aurait secoué comme un prunier.

Il était presque content d’avoir eu l’occasion de cracher sur le gamin, même si c’était un accident. Presque. Il n’appréciait pas réellement le manque de réaction de Shannon. Non… Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas, c’était qu’il ne comprenait pas, et on revient au début du rp. Il voulait comprendre pourquoi elle semblait avoir un si grand …. Balai dans les fesses ? Même s’il n’aurait jamais osé utiliser cette expression à haute voix. Il l’avait vu à moitié nu, il l’avait frotté, habillé, porté, manipulé. Et elle, elle était monté sur lui, l’avait déshabillé aussi, câliné, embrassé …. Toutes ses choses … Ce n’était pas dans sa tête.

Un instant il se demanda s’il avait été fou. S’il n’avait pas juste bu hier le verre de quelqu’un d’autre ayant des substances illicites dedans. Pourtant Shannon utilisa une discussion qu’il avait eu ensemble, dans cette intimité étrange, pour répondre à Candy … C’était qu’il n’avait pas rêvé. Il aurait bien voulu répondre, mais il ne savait pas comment expliquer cette histoire. Il n’était pas embauché pour être le garde du corps, mais c’était ça, sa fonction. Il était le tueur de ce club, mais il ne servait pas qu’à tuer. Il fit une grimace, coupant son visage en deux et le déformant dans une moue presque triste. Candy, inconsciente ou pas de ce qu’il se passe, fini par sourire.

- Non pas de garde du corps. Mais au moins on a Anders qui fait office de gendarme, tu devrais le voir avec son uniforme il est super sexy.

Il ne dit rien. Les filles l’avaient houspillé …. Pendant des heures et des heures pour qu’il accepte de parader quelques secondes dans son uniforme de policier. Bien sur, c’était rapidement fait, mais depuis, il leur arrivait dans reparler. Comme à cet instant… alors même qu’il n’avait pas envie d’en parler. Et encore moins devant Shannon. Il la laissa répondre à Jason. Observant d’un coin de l’œil ce qu’elle faisait. Il avait bien vu la main contre le couteau à beurre. Il avait bien vu sa manière de le tenir comme une arme. Elle n’était pourtant pas en terrain hostile ici … mais peut être que pour les gens normaux, c’était toujours hostile ici ? Jason avait remarqué aussi, mais il savait qu’Anders serait le protégé au cas où alors il préféra faire comme si de rien n’était.

- Je serais curieux de voir ça. Mais si je te laisse essayer, je vais me faire arracher la tête, héritier du club ou pas. Tu n’es pas drôle parfois, tu le sais ça ? Anders n’a jamais réussi à être attirer par la perfection de ce corps, je le comprends pas.

Venait-il de réagir avec elle comme s’il la connaissait depuis des années ? oui. Le faisait-il consciemment ? Pas réellement. Pour Jason, il n’y avait pas longtemps avant qu’une personne passe de « connait pas » à « je connais trop bien ». Bien sur, pas tout le monde avait le droit à la version amicale de ce « je connais trop bien ». Il pouvait avouer sans mentir qu’avoir vu Anders en train d’embrasser la femme l’avait tout de suite placé dans la catégorie à apprécier… et ça même si pour le moment elle réagissait un peu comme une peau de vache. Il lui répondait en rigolant bien sur. Il n’avait aucune envie auprès d’Anders. Bien qu’il jalousait un peu son corps. Un tout petit peu.

Candy était venue éclater la bulle de rivalité. Anders répondu. Jason observait. Il se demandait un instant ce qui se passait dans la tête de sa nouvelle camarade. Anders aussi. Candy elle, était déjà heureuse de s’imaginer avec une nouvelle amie. Elle n’avait connu que la rue avant de venir travailler ici … alors avoir une amie qui n’était pas dans la même galère qu’elle, qui pourrait lui parler d’autres choses, et qui semblait si … extraordinaire, elle avait envie de connaître.

Jason observa la scène, et Anders aussi. Si les deux froncèrent les sourcils pour la violence des paroles, Candy elle se décomposa. Livide devant les paroles de la jeune femme, elle laissa échapper un petit « pardon » avant de se rassoir rapidement. Oui, Shannon était coupable d’avoir brisé le cœur d’une pauvre fille qui n’avait rien fait de mal. Anders se releva alors qu’elle se déplaça, attentive à ce qu’elle pourrait faire.

Verdict ? Il aurait préféré qu’elle essaie de tuer Jason que … ça … il aurait préféré qu’elle essaie de le planter avec son couteau à beurre que de la voir le toucher. Cette pointe de jalousie rentra dans ses entrailles et fit un salto. Non. Il n’avait pas à être jaloux… mais une réflexion simple passa les bords de son esprit… Il n’avait tout simplement pas envie qu’elle touche, ou masse en l’occurrence, un autre homme que lui. Il laissa partir. Fin.

Mais non ! Anders eu un moment d’arrêt en la voyant partir ainsi. Quelques secondes pas plus, avant qu’un sourire étirent ses lèvres et qu’il sorte un rire. Un tout petit rire, mais assez présent pour que tout le monde dans la petite assemblée l’entendes. Il passa fort au fait qu’elle le faisait tourner en bourrique comme il n’avait pas connu depuis des années. Il avait presque l’impression de voir une enfant de maternelle qui pique le goûter à un autre pour dire qu’il s’intéressait à lui. Il prit le pain avec le beurre et le mit dans sa bouche alors qu’il passa à travers la table. Il donna un coup dans le dos à Jason, pile là où le nœud avait été défait par Shannon. Mais ça c’était qu’une coïncidence n’est ce pas ?

- Tu la touches, je te tue.

C’était un énorme « chasse gardé ». Et si d’ordinaire il aurait dit cela pour la protection de la jeune femme, un petit diable sur son épaule lui disait qu’il n’y avait pas que cela… il y avait une petite pointe de jalousie. Il savait qu’il ne pouvait dire que la jeune femme était avec lui, pour de vrai… Mais il n’avait pas non plus envie de ne pas y croire. Il aurait assez de temps plus tard pour penser à la réalité. Il fit un petit sprint, qui pourtant ne le fatigua pas plus que ça, pour arriver au niveau de la jeune femme.

- Tu sais où se trouve le garage ? Parce que si tu veux rentrer à pied chez toi, tu n’es pas réellement habillé pour cela ?

Il était d’abord à côté de lui, puis dans un geste plein de grace, il se mit en face pour lui bloquer le passage. Plaquant ses yeux dans les siens avec un regard qui voulait tout dire. Il voulait comprendre. Il ne comprenait toujours pas pourquoi elle était si…. Froide. Surtout quand il l’avait connu bien plus chaleureuse. Puis… il se recula. Ses yeux se perdirent loin derrière elle. Encore plus loin que ce qu’il pouvait voir.

Il était un tueur. Et quelqu’un avait essayé de la tuer. Elle était en état de choc hier. Et elle l’avait laissé faire des choses qu’elle n’aurait pas dites. Ce matin elle devait toujours être en état de choc. Et maintenant, elle devait s’en vouloir non ? Après tout quelqu’un lui avait fait du mal, et lui était fait dans le même moule ? Cela ne pouvait pas être autre chose. Il se mit à se gratter l’arrière de son crâne dans un geste gêné.

- Suis-moi. Nous allons passer par le couloir des employés pour rejoindre le garage, et de là je pourrais te ramener chez toi en toute sécurité, d’accord ?

Il avait envie de lui prendre sa main. Etrangement. Il avait envie de se contact. De lui prendre la main et de l’amener vers la voiture. Mais il n’en fit rien alors qu’il se remit à côté d’elle pour avancer. Il était vraiment trop con.



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________________________________________ 2021-01-30, 20:23

Apprendre que Anders s’amusait à enfiler un uniforme, pour plaire à ces dames, ne plut pas tellement à la légiste. Des uniformes de policiers, elle en voyait toute la journée, Shannon, ce n’était pas ça qui allait l’intéresser. En revanche, elle ne put deviner s’il était question d’un véritable uniforme ou de ce genre d’accessoires que l’on peut trouver, dans un club comme celui-ci. Elle ne savait pas, et ne voulait pas savoir, s’il y avait des danseurs, en plus des danseuses, et si le tueur s’amusait à ce genre de choses. Elle ne le pensait pas capable de le faire, mais au fond, elle ne le connaissait pas. S’il s’agissait d’un véritable uniforme, par contre… ce ne serait pas mieux. Shannon trouverait ça… déplacé, malvenu, hors de propos. Un tueur ne pouvait pas devenir policier. Un policier ne devait pas devenir tueur. Point.

Elle ne répondit rien, en tout cas, pas plus qu’elle ne répondit à Jason. Il ne savait pas si bien dire, en vérité, l’adolescent, mais il ne se doutait pas une seconde de la véritable origine du danger. Ce n’était pas tant Anders, qu’il devrait craindre, que les griffes de la lionne qu’elle se devait d’être, pour se protéger du monde. S’il l’approchait, elle mordrait, tout simplement. Et elle n’avait pas besoin d’un tueur, sur ses basques, pour se défendre. Elle n’avait besoin de personne, elle était grande, indépendante. Elle n’était plus l’inverse.

Mais tout ceci la dépassait et le nombre de personne, l’ambiance, le lieu, tout la stressait comme elle n’avait plus été stressée depuis longtemps. Shannon savait qu’elle finirait par exploser, qu’elle se devait d’exploser pour fuir, pour sortir de cet enfer et retourner à sa petite vie à elle, loin, très loin d’eux. Elle ne voulait plus être ici, à supporter le regard des autres, sur elle, sur son hématome, sur les vêtements d’Anders. Elle ne voulait plus être le centre d’attention. Shannon avait besoin de retrouver l’ombre dans laquelle elle se sentait plus à l’aise.

Ce qui passait par envoyer chier Candy, même si elle n’avait pas fait grand-chose pour le mériter (quoi que… Shannon n’appréciait pas qu’on décide à sa place et elle ne voulait pas lui pardonner ça) ; embêter Jason en fixant Anders droit dans les yeux ; se barrer sans plus de cérémonie. Peut-être que ce n’était pas l’idée du siècle, mais Shannon se sentait, bizarrement, plus à sa place dans la haine des autres à son sujet, que dans leur amitié. Elle avait presque besoin qu’ils la détestent, qu’ils ne veulent plus la voir, plus lui parler. Elle ne voulait plus avoir aucun lien avec eux. Retourner dans son côté de la vie et ne pas être mêlée au leur.

Pourtant, aussi convaincue qu’elle le fut, elle ne put s’empêcher de tendre l’oreille, de se demander s’il tiendrait parole, s’il ferait vraiment ce qu’il lui avait dit. Shannon ne comprenait pas, elle-même, son besoin de l’entendre courir derrière elle, la rattraper, lui dire, peut-être, qu’elle n’était qu’une conne et qu’il ne voulait plus jamais la voir. Le tueur retournerait à ses contrats, la légiste retournerait à ses cadavres. Et peut-être qu’elle en disséquerait un qu’il lui aurait envoyé, lui. Peut-être qu’elle serait celle qui le précipiterait en prison.

Elle n’en avait pas vraiment envie.

Un constat qui se coinça dans sa gorge et la fit grimacer. Shannon releva le menton, essaya de l’avaler, mais la chose était bien là, bloquée, et elle ne voulait pas s’en aller. Entendre le galop d’Anders, derrière elle, n’arrangea rien à son impression. Elle eut comme un souffle chaud, au fond de la gorge, qui essaya de s’échapper, d’enlever, avec lui, un poids qui était posé sur ses épaules. Mais Shannon se ferma tout à fait au soulagement qui la prenait. Elle ne voulait pas être soulagée de le voir se pointer à ses côtés. Elle ne voulait pas relever les yeux vers lui, le fixer de cette manière bien à elle sans rien dire. Elle aurait presque aimé avoir des insultes à lui donner, mais à l’instant où elle croisa son regard, elle se contenta de garder la bouche fermée.

Alors qu’il critiquait sa tenue, Shannon baissa les yeux sur le jogging, tira un peu sur le t-shirt et haussa les sourcils, sans vraiment comprendre le problème. Ce n’était qu’une tenue comme une autre, au fond, et elle ne sut pas dire pourquoi ça l’intéressait, lui, la façon dont elle était sapée. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Avait-il honte de se tenir à ses côtés ? Ou n’était-il pas capable d’assurer sa protection, si on l’abordait ? Elle ne comprenait pas, en tout cas, ce qu’elle devait en déduire et se contenta de relever les yeux vers lui.

– T’as honte de sortir avec moi dans cet état ? La voiture, pour aller à côté, sérieux, c’est vraiment abusé. Mais allons-y, je ne vais pas me battre avec toi sur ce sujet.

Elle n’avait pas véritablement envie de se prendre la tête avec lui seulement pour savoir s’ils devaient aller chez elle en voiture ou à pied. Elle était arrivée jusqu’au club sans aucun véhicule, alors que la tête lui tournait atrocement et qu’elle titubait, sur la moitié du chemin. Mais monsieur le tueur voulait prendre sa voiture. Qui était-elle pour l’en empêcher ?

Quand il se planta devant elle, Shannon le fixa droit dans les yeux, puis se permit un détour par les lèvres du tueur, qui brillaient, à peine, du beurre qu’il avait mangé. La tartine qu’elle avait, sans doute, abandonnée dans son assiette, incapable de la manger. Ce constat réveilla une pointe de chaleur, au fond de son ventre, et Shannon se maudit intérieurement. Elle se détestait. D’une puissance que le tueur ne devait pas imaginer. Elle se détestait et il ne comprendrait sûrement pas la grimace qui naquit sur son visage, alors qu’elle détournait les yeux.

Pour toute réponse, cette fois Shannon se contenta de hocher la tête et d’attendre qu’Anders lui ouvre la voie. Elle aurait pu parler, lui expliquer pourquoi elle avait envoyé balader une inconnue, pourquoi elle se sentait si mal, au milieu des autres, pourquoi elle n’avait aucun problème à être si proche de lui, maintenant. Ou essayer de lui expliquer, puisqu’elle ne comprenait pas elle-même ce qui lui arrivait, ce qui lui prenait, soudainement. Un besoin étrange de fuir, de se protéger des autres, comme elle l’avait fait toute sa vie. Ou presque toute sa vie.

Dans le couloir, dans le garage, dans la voiture, la légiste ne dit pas un mot de plus. Ses lèvres restèrent hermétiquement fermées, ses yeux obstinément braqués sur la route ou les bâtiments qui défilaient, par la fenêtre. Dans l’habitacle, en mouvement, elle se sentit vulnérable, à la merci des mains du tueur. Alors, elle se blottit contre la fenêtre, discrètement, les jambes serrées l’une contre l’autre, les mains agrippées à la poignée. Si le voyage avait duré plus de dix minutes, Shannon aurait sûrement explosé. Son scalpel lui manquait, pour se calmer, pour se donner la force d’affronter le monde. Mais elle tint bon, continua de pointer les directions, du doigt, de temps en temps. Jusqu’à ce qu’ils arrivent devant son immeuble et qu’elle lui indique de se garer.

Toujours sans parler.

En sortant, Shannon releva les yeux vers les balcons, essaya de deviner si ses voisins la feraient chier. Elle se persuada que non, jeta un œil de chaque côté et pénétra dans le bâtiment, sans même vraiment regarder si Anders la suivait. Bizarrement, elle ne voulait pas jeter un œil, au-dessus de son épaule, et constater qu’il n’était plus là, qu’il l’avait abandonnée. Alors, elle traça, grimpa les escaliers quatre par quatre, les mains enfoncées dans les poches, et se pointa devant la porte de son appartement. Là, enfin, elle s’inquiéta de savoir s’il était avec elle et attendit qu’il se cale à côté d’elle pour mettre la clé dans la serrure.

Un instant, elle bugua, l’oreille tendue à un bruit, le nez pointé vers une odeur, un signe qu’il pouvait y avoir un tueur, de l’autre côté. Elle ne remarqua rien d’anormal. Le seul mouvement, qui attira son attention, fut celui de la porte d’à côté qui s’ouvrit sur un homme grand, musclé, le regard doux qui devint dur, en rencontrant celui d’Anders. Nate sortit complètement de son appartement, toisa l’étrange couple devant lui. Ses yeux bleus retombèrent sur Shannon et se couvrirent d’inquiétude.

– Tout va bien, Shannon ?

– Fous-moi la paix, Nate, c’est pas le moment.

– Dis-moi que ce n’est pas ce que je crois.


Shannon fronça fort les sourcils, sur ses yeux sombres, et regarda son voisin, sans comprendre l’allusion. Sur le coup, en tout cas, elle ne comprit pas, mais les yeux de Nate étaient braqués sur l’hématome, qui lui bouffait la moitié du visage, puis glissèrent sur Anders, derrière elle. Pourquoi lui avait-elle raconté ça ? Un moment de faiblesse, sans doute, qu’elle regrettait amèrement. Elle aurait préféré qu’il ne soit pas là, maintenant. Où était-il, quand elle avait eu besoin d’un flic pour l’aider à ne pas crever ?

Malheureusement, son silence fut mal interprété et Nate eut la fabuleuse idée, soudain, de tendre une main vers elle pour lui attraper le coude. Dans un mouvement de recul brusque, Shannon échappa à sa poigne et recula d’un pas. Son dos percuta Anders, mais elle ne bougea pas de là, bien calée contre lui. Au fond, même si elle ne voulut pas y croire, même si elle ne pouvait pas y croire, elle devait se faire à l’évidence : la présence du tueur la rassurait.

– Tu leur diras que je suis assez grande pour gérer ma vie comme je l’entends, sans avoir besoin de chevalier servant, OK ?

La légiste s’empara soudain de la main d’Anders, ouvrit la porte qu’elle avait tout juste eu le temps de déverrouiller et le tira à l’intérieur, sans plus de cérémonie. Tout était mieux que de laisser Nate et le tueur se parler. Tout. Même se précipiter au devant du danger, sans s’en inquiéter. Du moins, jusqu’à ce que la porte claque, derrière eux, pour tourner la page de la menace « voisin » et l’ouvrir sur la menace « souvenirs ». Face à l’entrée de son appartement, Shannon se figea soudain. Malgré elle, ses doigts se crispèrent, sur la main d’Anders, et elle planta ses ongles dans sa peau, sans le vouloir.

Elle aurait voulu s’excuser, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle ne put que lever les yeux vers les siens, essayer de trouver le courage d’affronter l’endroit-même de son agression et ne surtout pas regarder, ni la tache de sang, sur le mur à côté, ni les meubles déplacés par sa lutte, dans le salon. Ne rien regarder d’autre que les yeux d’Anders, la largeur de ses épaules et le tatouage de dragon, au creux de son cou, qu’elle eut très envie de toucher, comme si ça suffisait à tout effacer.


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________________________________________ 2021-02-26, 12:03

Il était devenu un policier devenu tueur. C’était la réalité, et il avait fait en sorte de montrer son uniforme une seule et unique fois aux filles. C’était le sien après tout. Il l’avait mit, et il avait eu un sentiment de nostalgie roulait dans la merde. Il s’était senti … clairement pas à sa place, et toutes les autres émotions négatives qui allaient avec…. Il n’était plus un policier, parce que la justice, il n’y croyait plus depuis qu’on avait laissé le meurtrier de sa sœur faire sa vie.

Devenir une personne meilleure et devenir une personne capable de venger la mort de sa sœur étaient deux choses complètement différentes, et qu’il avait pourtant essayé de faire au début en même temps. Puis, il avait comprit qu’on ne courait pas deux lièvres à la fois et qu’il lui fallait choisir une chose à faire après l’autre. Alors il avait choisi de venger sa sœur, et tant pis pour le faire d’être une personne bien. C’était en regardant Shannon que, pour la première fois, il aurait voulu choisi le deuxième lièvre plutôt que le premier qu’il avait déjà attrapé.

- Je n’ai pas honte, je me dis que cela ne doit pas être agréable. Et même à côté, s’il y a quelqu’un qui te menace, avoir une voiture nous permettra de partir, ou de les suivre, plus facilement.

Si on les attaque, les vitres de la plupart des voitures étaient par balles … Si il voyait quelqu’un s’échappait alors il y aura plus de facilité à le rattraper avec une voiture. C’était donc tout bénéfique pour Anders d’avoir une voiture, qu’il connait en plus, sous la main en l’amenant. Il se doutait que la jeune femme n’avait pas l’habitude d’être protégé, mais juste ça suffisait pour qu’il veuille prendre la voiture la plus blindé du garage.

Le reste du chemin se fit dans le silence, et Anders eu plusieurs fois des idées pour reprendre la conversation, moins sérieuse, mais il se tut. Il ne savait pas ce que la jeune femme voulait et suivait juste les instructions pour arriver à bon port. Anders avait toujours eu le don du silence, mais quand le voisin ouvrit sa porte, il avait bien eu envie d’hurler. Cela faisait 10 minutes que Shannon n’était pas très locace, et qu’elle était agacé disons ce qui est…. Et il sentait que sa présence ne faisait que l’agacer un peu plus.

Quand le voisin dit « dis moi que ce n’est pas ce que je crois » il fronça les sourcils, l’air encore plus sévère. Il ne pouvait pas comprendre lui que ça allait lui donner l’air encore plus suspect… Il comprenait juste que Shannon ne lui avait peut être pas tout dit. Ce qui n’était pas la chose à faire quand on était la personne chargée de sa sécurité. Quand l’homme toucha Shannon, ou essaya, il se tendit de toute son être alors qu’il réceptionna le corps de Shannon contre le sien.

Ici c’était mieux. Elle était bien ici non ? Il trouvait que cela était même sa place. Il jeta un regard noir au voisin à qui il aurait bien brisé la main si Shannon n’était pas dans le milieu. C’était bien la première fois qu’il ne voulait pas passer pour un monstre violent devant une femme … Une femme qui savait son métier en plus. Il devait être un peu con. A la place de quoi, il avait juste laissé son bras trouvé sa place le long du corps de la jeune femme. Ainsi posé il pouvait la protéger, et c’était ce qu’il voulait au fond. Il aurait bien voulu répondre, mais elle ne lui en laissa pas le temps.

S’engouffrant à l’intérieur d’une maison qu’il n’avait toujours pas vérifié, il sentait déjà la jeune femme se tendre devant les souvenirs que ça devait lui amener. Il avait toujours une main dans la sienne et la seconde vient s’approcher tendrement de son visage pour lui faire lever les yeux vers lui. Il suivit, mentalement, ses yeux pour savoir ce qu’elle regardait. Tâche de sang, murs, lui, tatouage. Il fit un rictus, presque un sourire. Il ne savait pas ce qu’elle avait avec ce tatouage, mais c’était bien la première fois qu’Anders pouvait voir une réaction pareille.

Alors, il fit ce qu’il pu. Doucement, il prit sa main dans la sienne pour la placer sur son tatouage. Il attendait qu’elle se calme quelques instants. Il attendait qu’elle reprenne le cours de sa respiration. Après tout, ils avaient le temps, et Anders ne pensait pas sentir aux alentours la moindre personne.

- Tu as une pièce dans cet appartement où tu te sens particulièrement bien ?

Tant que ce n’était pas le balcon… il continua de caresser sa joue doucement alors qu’il avait lâché la main de la jeune femme qu’il avait laissée sur son tatouage.

- Je vais ranger tout ça. Je vais nettoyer. Toi il faut que te calmes, d’accord. Alors on va t’amener dans cette pièce où tu te sens le mieux, je vais la vérifier, puis je reviendrais ici pour nettoyer et ranger un peu. Tu n’as pas à voir tout ça.

Il savait aussi qu’il allait devoir prendre le sang pour le faire analyser…. Mais il n’était pas sur de devoir dire à la jeune femme qu’il avait des contacts dans la police scientifique qui serait prêt à faire n’importe quoi pour le club Valentine. Plus d’un homme était passé au club, et plus d’un en était repartit avec les suppléments qui vont bien. Mais Shannon était le genre à ne pas vouloir de flic corrompus, de « sous le manteau », alors il ne pouvait pas lui dire pour le moment.

Alors qu’il était en train de réfléchir sur ça, il avait pose sa tête délicatement contre la sienne, assez pour ne pas qu’elle souffre de leur contact…mais assez aussi pour qu’elle sente qu’il était là, qu’il ne la laisserait pas. Ils ne pouvaient pas parler, pour le moment, comme il fallait de toute cette histoire tant que la jeune femme ne s’ouvrait pas à lui. Sans panique. Sans peur… Plus facile à dire qu’à faire quand on avait un meurtrier dans les bras.

Anders cru voir une ombre passer sur le palier. Peut être le voisin avait il besoin d’aller faire deux courses ? Il ne savait pas …mais il donnerait tout pour le voir disparaître, lui et sa manière de toucher Shannon sans lui demander. Il ferait peut être des recherches sur lui. Alors qu’il remonta les yeux sur le visage de Shannon, son menton sa bouche, son nez, et enfin ses yeux… Il se dit que lui non plus n’avait pas demandé avant de la toucher… Il se défendit en se disant que lui, il voulait juste la détendre voila.

- Tu te sens un peu mieux ?



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________________________________________ 2021-03-04, 18:49

Nate tombait mal, très mal. La veille, alors qu’elle avait eu besoin de quelqu’un pour se sortir d’une situation impossible, à deux doigts de crever sur son propre plancher, il n’était pas là, de l’autre côté du mur, l’oreille collée à la cloison pour s’inquiéter de ce qu’il se passait chez elle. Aujourd’hui, un jour en retard, il se demandait enfin si elle avait des problèmes et, en plus, il se permettait de supposer des choses fausses devant un inconnu. Sincèrement, même si Shannon n’était pas la plus violente des femmes, elle avait eu très envie de lui foutre un pain pour qu’il la boucle une bonne fois pour toutes. Pour qui il se prenait, en fait ? Il n’était pas son garde du corps et elle ne pensait même pas qu’il était son ami. Il ferait mieux de rester à sa place.

La main toujours serrée sur celle d’Anders, elle comprit que son malaise venait, en grande partie, de la présence du tueur, derrière elle. Mais de quoi avait-elle peur, exactement ? Elle n’était pas certaine de le savoir. Avait-elle peur qu’il ne comprenne ce qu’elle ne lui avait pas encore dit à cause de son abruti de voisin ? Elle aurait préféré être celle qui lui explique, qui met des mots sur sa propre vie, qui l’aide à comprendre pourquoi elle n’était pas certaine de n’avoir aucun ennemi. Nate avait tout gâché avec ses gros sabots de pachyderme. Ou était-ce la peur que son voisin le super flic ne reconnaisse le criminel et ne décide de le coffrer ? Elle n’avait plus vraiment envie de se débarrasser d’Anders maintenant qu’elle trouvait, dans sa proximité, des sentiments qu’elle n’était pas encore certaine d’identifier. Beaucoup de sécurité, une once de complicité (ce qui lui faisait le plus peur, en vérité). À moins qu’elle ne s’effraie, simplement, que le tueur ne saute trop vite aux conclusions et croit qu’elle entretenait une relation avec son abruti de voisin ?

Une pensée sur laquelle elle ne préféra pas s’arrêter, en entrant dans son appartement. Toujours persuadée que Nate avait, justement, été mis là pour la surveiller et essayer de percer sa coquille, Shannon ne voulait pas imaginer ce qu’il serait arrivé si elle avait été tentée. Les mensonge n’étaient pas franchement un bon commencement, dans une relation, et si l’autre n’avait déménagé à côté que sur ordre de ses parents, comme elle le suspectait, alors il n’en avait encore rien dit. Il avait donc menti en faisant mine de ne pas la connaître et ne mentionnant jamais les deux débiles qui lui avaient donné la vie. Alors qu’Anders avait beau être un tueur, au moins, il avait joué cartes sur table depuis le début, non ? Une comparaison qui tomba comme un cheveu dans la soupe et la perturba plus que de raison.

La porte claquée derrière eux, Shannon retrouva la peur qui avait été la sienne, la veille, alors que son crâne venait percuter le mur. Elle frissonna, lorsque ses yeux tombèrent sur la tache du sang qui était le sien. Tout était mieux que regarder cette tache qui la renvoyait à hier soir, la chaleur du liquide, sur sa tempe, les coups de l’autre, la sensation de sa tête, sous son talon. Tout… et surtout Anders, devant elle, alors qu’elle glissait les yeux sur ses épaules, son visage, ses yeux, ses lèvres et jusqu’à son tatouage. Elle-même ne savait pas exactement ce qu’elle avait, avec ce tatouage. Elle s’était d’abord dit qu’il lui rappelait quelque chose, qu’il émanait de lui une impression de familiarité. Néanmoins, elle devait bien avouer que ce n’était pas la seule raison de son obsession.

Au fond, elle avait toujours aimé les marques. Que ce soit des cicatrices ou des tatouages, elle aimait les observer longuement, sur les corps de la morgue. C’était, aussi, pour cette raison qu’on la prenait parfois pour une folle. Elle aimait glisser les doigts le long des lignes, appuyer sur les couleurs, essayer de comprendre ce qui avait été fait, le message que son propriétaire avait voulu passer, ce qui avait pu les causer. D’habitude, elle finissait par se lasser, à court de réponses ou de questions. Sauf que c’était la première fois qu’elle avait le droit de toucher et d’observer un tatouage sur le corps d’un vivant. Ce n’avait peut-être l’air de rien, mais ça changeait tout, en vérité.

Évidemment, elle savait plus ou moins se tenir, la brune, et elle ne comptait pas lever les doigts pour toucher le dragon noir. Même si elle en avait très envie. Il lui fallait juste quelques minutes pour reprendre son calme en admirant le battement de ses artères, sous la peau de son cou. Le rythme régulier lui donnait un nouveau souffle, un point auquel se raccrocher pour ne pas flancher. Sauf que son regard, braqué sur le tatouage, n’échappa pas à Anders. Il eut un genre de sourire qui détourna l’attention de Shannon. Ce fut peut-être pour cette raison qu’elle ne réagit pas à la main levée du criminel pour poser ses doigts froids sur le tatouage de dragon. À l’instant où elle fut posée dessus, la légiste prit une grande inspiration et remua les doigts, à peine, pour les glisser le long d’une ligne noire.

– Une pièce, souffla-t-elle, tout bas, avant de reprendre un peu plus fort : Il n’y a que deux pièces, dans l’appartement.

Et puisqu’elle ne se sentait plus à l’aise du tout dans la pièce de vie, avec les meubles poussés par leur lutte, le calcul était vite fait : il ne restait que la chambre ou la salle de bain, mais Shannon avait passé assez de temps sous la douche la veille, elle passait son tour aujourd’hui. Son regard fixé dans les yeux sombres d’Anders, elle se demanda si c’était une bonne idée. Elle se demanda, au final, pourquoi ce ne serait pas une bonne idée. Ils avaient passé la veille dans sa chambre à lui et tout c’était presque bien fini, non ? Elle ne pensait pas lui demander plus que ce qu’ils n’avaient déjà fait.

Et ce, même si une pensée étrange lui traversa l’esprit : son voisin pouvait-il entendre ce qu’il se passait dans sa chambre et pourrait-elle lui faire regretter d’avoir voulu être curieux ? Elle préféra ne pas se pencher sur la question. Elle n’était pas ainsi, elle, de toute façon.

– D’accord.

Ou pas d’accord, en vérité, mais Shannon préférait lui laisser croire qu’il avait le droit de lui donner des ordres et de faire ce qu’il voulait dans son appartement à elle. C’était mort. Il ferait ce qu’elle voulait ou acceptait, mais elle ne comptait pas rester seule dans sa chambre, à se morfondre dans son coin sur la probabilité, ou non, qu’il y ait un autre tueur qui se cachait dans les ombres. Son appartement pourrait être nettoyé plus tard, qu’est-ce que ça changeait ? Elle n’avait pas franchement envie qu’il l’abandonne pour aller jouer les fée des logis. Si elle voulait une femme de ménage, elle ne serait pas allée toquer chez le Club Valentine. Mais pourquoi était-elle allée toquer à la porte du Club ?

Elle ne sut pas pourquoi, d’un seul coup, elle prit conscience de la main d’Anders, sur sa joue. Elle ne sut pas, non plus, pourquoi elle ne s’en défendit pas, pourquoi elle ne comprit pas que c’était étrange. Tout aussi étrange que la tête qu’il posa sur le dessus de la sienne, comme si c’était normal, comme s’il avait le droit de faire ça. Avait-il le droit de faire ça ? Elle était un peu perdue, la légiste, et elle ne savait plus elle-même ce qu’elle pouvait accepter ou non du criminel. Il était un tueur. Il avait du sang sur les mains. Et pourtant, ses doigts étaient blancs, immaculés, plus propres que ceux de Shannon après ses opérations, et ce malgré les gants qu’elle enfilait.

Pouvait-elle le laisser la toucher ainsi alors qu’elle se défendait du contact de tous les autres ? La réponse vint à l’instant où elle sentit, elle-même, appuyer plus fort sa joue contre la main du tueur. Peu importait le mal qu’il avait fait, pour l’instant. Elle réfléchirait plus tard à tout le reste. Là, elle voulait juste sentir sa douceur, une douceur qu’elle n’avait pas connue depuis trop longtemps, avant que tout bascule, dans sa vie.

– Un peu, oui. Viens.

Shannon s’extirpa de toutes ses pensées, caressa, une dernière fois, le dragon noir, et s’empara de la main du tueur, sur sa joue. Les doigts serrés autour des siens, elle se retourna et quitta l’entrée de l’appartement pour arriver très vite dans le salon. Le canapé et la table basse poussés, la télévision qu’elle n’allumait jamais, la kitchenette très peu utilisée. Elle jeta un seul coup d’œil au balcon, de l’autre côté, se demanda avec irritation si le voisin se tenait sur le sien, à l’affût du moindre mouvement dans l’appartement et se détourna de tout ceci pour entrer dans la chambre.

Elle était, en vérité, tout aussi froide et impersonnelle que celle d’Anders, la veille. Seule la couverture repoussée sur une moitié du lit indiquait que Shannon y dormait. Le reste ne s’encombrait d’aucune décoration. Sans plus d’explication, la légiste referma la porte derrière eux et s’avança jusqu’au lit. Là, elle lâcha la main d’Anders et regarda tout autour d’elle. En vérité, elle ne se sentait pas plus à l’aise dans sa chambre que dans le reste de l’appartement. Le seul endroit qui la calmait était sa morgue. Ce qu’elle ne pouvait pas avouer au tueur. Et, à vrai dire, maintenant qu’il se tenait à côté de son lit, elle se sentait un peu plus à l’aise, dans cette chambre impersonnelle. Une chose qu’elle ne pouvait pas lui dire non plus.

Puisqu’il semblait impossible de parler, Shannon préféra agir. Elle se planta devant Anders et le poussa sans ménagement sur le lit. Sans lui laisser le temps de se défendre, elle grimpa à son tour, l’obligea à se coucher et, d’un mouvement brusque, rabattit la couverture par-dessus eux. Là, dans leur cocon d’obscurité, Shannon se serra contre le tueur et profita de sa chaleur. Elle avait peut-être l’air d’une enfant, à croire qu’une couverture la protégerait des monstres, mais elle n’en avait, franchement, rien à péter. Il pouvait bien se moquer, ça ne la dérangeait pas.

– Je te mens souvent, on dirait. J’ai pas envie que tu ranges le reste. Tu n’as rien besoin de vérifier. Contente-toi de rester à portée de vue… ou de main, du coup.

Clairement, sous la grosse couverture, Shannon ne voyait plus qu’une ombre, sous elle. Ce qui ne l’empêcha pas de glisser les doigts dans son cou, de sentir les pulsations de ses artères et d’imaginer la gueule du dragon, ouverte sur sa peau blanche. Finalement, dans un grand soupir qui s’écrasa sur le matelas, Shannon se redressa. Elle s’assit, sans honte, directement sur Anders. Ce n’était que la… troisième fois, non ? Alors, ce n’était pas grave, il devait avoir l’habitude maintenant. Et s’il ne l’avait pas encore, tant pis pour lui. Elle, bien assise, presque à sa place, leva les bras pour soulever la couverture et la faire tomber sur ses épaules, les libérant du cocon dans lequel elle les avait enfermés. Ses yeux noirs glissèrent dans la chambre et tombèrent sur l’armoire intégrée dans le mur, ses deux battants fermés sur la penderie.

– Avant… Je me cachais dans l’armoire, comme si ça suffisait pour qu’on me trouve jamais. (Ses yeux sombres tombèrent sur Anders et elle eut une moue.) Évidemment, il finissait toujours par me trouver.

Shannon se débarrassa tout à fait de la couverture et se décala pour, finalement, s’asseoir sur le lit. Elle essaya de trouver l’erreur, dans cette chambre, ce malaise qui la prenait soudain au cœur. Mais elle eut beau regarder tout autour, elle ne trouva rien que la honte de n’avoir rien à cacher, tant elle ne s’était jamais encombrée d’affaires.

– Tu veux essayer ?

Ses yeux revinrent se poser sur Anders, allongé sur son lit. Même lui, au milieu d’un matelas qui ne le connaissait pas, elle n’arrivait pas à le trouver décalé, à se dire qu’il ferait mieux d’aller dans l’autre pièce jouer à Cendrillon. Il était là où elle voulait qu’il soit : près d’elle, en envoyant valser tous ses principes.

– Je plaisante, il y a encore moins de place que sous la couverture.

Ou peut-être ne plaisantait-elle pas ? Qui aurait pu le dire ? Pas elle, en tout cas, alors que Shannon préféra se glisser dans le lit pour s’allonger à côté d’Anders, les yeux rivés sur le plafond.

– Le voisin… C’est un flic, cracha-t-elle, d’un ton plus sec que prévu. Je suspecte mes parents de l’avoir mis là pour me surveiller et me… décoincer. Ils sont un peu cons, faut pas trop chercher. (Elle tourna la tête pour regarder Anders, la ligne de sa mâchoire, encore et toujours le battement de son sang, au creux de son cou.) Il a pensé que tu me frappais. Mais je comprends pas pourquoi il a cru que ça le regardait.


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Double jeu - Page 5 _



________________________________________ 2021-03-09, 16:34

Anders avait dû mal à comprendre toutes les situations qui lui tomber dessus en ce moment. Oui, tomber. Comme un ange déchu, Shannon avait fini dans ses bras, et tout ce qui passe depuis avait cette aura de situation nouvelle et presque insurmontable. Presque … parce que les bras de la jeune femme l’entourait et lui donner du courage. Il espérait que son tatouage lui donnerait de quoi avoir ce courage dont elle a besoin. Il avait l’impression que ce tatouage donnait quelque chose à Shannon… une chose que même lui ressentait face à ce dessin. Sa sœur lui manquait, et ce tatouage lui rappelait toujours pourquoi il se bat, pourquoi il ne laisserait plus jamais quelqu’un souffrir… et pourquoi il avait choisi de se battre avec les Valentine dans cette guerre hors des radars qui avaient lieu dans cette ville.

Il l’écouta alors qu’elle expliqua qu’il n’y avait que deux pièces ici. Oui… En effet. Il ne pensait pas à un appartement aussi petit … Il aurait préféré qu’elle est plus de pièce, plus d’espace, plus de … moyen de se cacher dans un endroit qu’elle aimait. Un bureau ? Lui il aimait le bureau de son père, à l’époque de sa jeunesse. Il y allait à chaque fois qu’il se sentait mal, se gorgeant de la force de son paternel.

La jeune femme finit par accepter sa demande. Il sentait qu’il y avait quelque chose de plus, un mensonge, ou une omission dans son « d’accord » jeté ainsi. Leur caresse commune, la joue, la main, le coup, le front, était quelque chose qu’Anders ne connaissait pas. Il ne connaissait pas telle situation, avec aucune autre. Il la laissa la guider.

La main dans la main, Anders observa ce contact entre eux, et la suivit dans un calme qu’il se connaissait. Anders était toujours calme … était il calme là ? Non. Son cœur battait plus fort pour une raison qu’il ne comprenait toujours pas. Il sentait les pulsations dans ses doigts liés à la jeune femme … et aussi dans ses tempes… et quand il arriva dans sa chambre, ce fut dans ses joues qu’il sentit le sang montait.

Il ne savait pas vraiment ce que ça pouvait signifier ce rouge, rose, aux joues, mais il fut heureux que la jeune femme ne puisse pas le voir à ce moment là. Il se laissa faire, la laissant les enfermer ensemble. Il avait bien compris que la jeune femme ne le laisserait pas partir comme ça … et cette certitude ne venait que d’augmenter. Il l’observa. Et d’un coup, il se fit pousser. Il se retrouva sur le lit…. Puis elle le suivit dans le lit. Et il reçu un câlin.

Alors qu’ils étaient cachés sous la couette, le sang remonta à nouveau sur ses joues alors qu’il ne comprenait pas la situation. La jeune femme l’avait envoyé balader tout à l’heure, et là elle le prenait de force pour un câlin. Cela ne le déranger pas plus que ça. Il aimait être dans les bras de cette magnifique femme. Il ne dit rien au début sur cette demande atypique. Puis, il finit par répondre alors qu’il passa la main sur son épaule pour « augmenter » le câlin.

- Ce n’est pas grave. J’aime bien ce genre de mensonge, ça fait des jolies surprises. Mais tu aurais pu aussi le demander, je ne t’ai jamais dit non pour le moment.

Il s’était fait caresser, masser, toucher, embrasser … Il n’avait jamais dit non à aucune des demandes, même muettes, de la jeune femme… et il avait eu envie de chaque idée de la jeune femme aussi … il ne pouvait le cacher… Quand elle se rassit à nouveau sur lui, il trouva cette position normale. C’était naturel. Et il mit les mains sur ses cuisses sans même sans rendre compte. Il posa les yeux sur elle, et il avait envie de toucher ses cheveux en bataille pour en mettre encore plus de désordre.

Et elle parla à nouveau. Et il comprit. Il entendait les mots qui n’étaient pas dit. Elle se cachait dans l’armoire… parce qu’elle avait peur qu’il ne la trouve. Il décala son regard vers l’armoire. Il imaginait Shannon, toute petite caché dans l’armoire. Ne voulant pas être sentit, remarqué, vu, et se faisant disparu… Il l’imaginait et une profonde tristesse l’attrapa au cœur. Il avait sa main contre ses cuisses et ses mains finirent par la caresser. Pas une caresse sexuelle. Une caresse juste pour apaiser. Une caresse du pouce pour qu’elle sente qu’il était là. Maintenant. Et la tenir dans ce présent.

Quand elle lui posa la question sur le fait d’essayer …. Il bugua. Il ne comprit pas. Il voulait essayer des choses … Mais il n’était pas sur de ce qu’elle proposait réellement. Il avait envie de … rendre l’armoire puis attrayante. Il se souvient d’un jeu… lointain, qu’il jouait quand il était jeune et con. Les 7 minutes au paradis. C’était comme le jeu de la bouteille mais en se faisant enfermer dans une zone pendant 7 minutes avec une personne tiré au sort. Il avait eu son premier baiser dans ce genre de lieu … et ça le désolé que la jeune femme ne voit dans l’armoire qu’un lieu pour se cacher des coups.

Il prit une décision alors. Une décision qui venait de son cœur. Une décision qu’il avait l’impression avoir pris il y a des années déjà alors que ce n’était clairement pas possible.

- Si tu veux, j’irais avec toi dans l’armoire. Et je remplacerais ton souvenir par un autre bien plus fort.

Il n’avait pas levé la voix en disant cela, il n’avait pas fait de sous entendu, il n’avait pas fait de rythme. Il disait juste ce qu’il lui passait par la tête, et là c’était le fait de rendre plus fort un souvenir qu’un autre. Même s’il ne doit plus jamais revoir la jeune femme à l’issu de cette histoire, chose qu’il n’espérait pas, au moins aurait il marqué sa vie dans un sens très positif, et ça, ça le faisait sourire.

- Ce sont des parents. Certainement qu’ils t’aiment plus que tout. Et il a peut être pensé cela parce que j’ai un visage fermé qui n’inspire pas confiance.

Ses mains qui étaient avant sur les cuisses de la jeune femme, étaient repassées sur ses reins et son dos. Il aurait bien voulu lui montrer son visage sans sourire … il pouvait comprendre qu’on le prenne pour une mauvaise personne … Cependant, l’idée même de penser à la toucher lui hérissa le poil, et il la prit plus fortement dans ses bras.

- Shannon. Je sais que tu penses que je suis un meurtrier, mais il faut que tu saches que jamais je ne te ferais du mal. Je ne te touch… je ne te taperais pas. J’allais dire toucher, mais toucher je le fais déjà, et je n’ai aucune envie de m’arrêter, sauf si tu ne le désires pas. Je …

Il comprenait maintenant la méfiance … sa manière de se tenir droite. Elle était forte … elle était belle…. Et Anders cala sa tête dans un coin pour ne pas qu’elle puisse voir la haine qui dansait dans son âme à ce moment là … on avait osé lui faire du mal … à Shannon… à cette femme si forte, prête à venir demander de l’aide pourtant quand elle en a vraiment besoin ? Il avait envie de tabasser quelqu’un…. Il se calma doucement alors qu’il essayait de mettre le battement de son cœur au rythme de celui de la jeune femme.

- Je veux que tu te sentes en sécurité avec moi… et je pense que c’est déjà un peu le cas non ? Sinon tu ne m’aurais pas amené ici …

Il ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait… ils n’avaient quitté le lit que depuis une heure peut être ? Et les voilà à nouveau couché ainsi sans la moindre hésitation. Seuls. Anders lui sourit doucement.

- Si tu veux dormir encore un peu, je suis là, je ne te quitte pas … et ensuite nous irons, ensemble, faire le ménage, cela te convient il ?

Elle semblait ne pas vouloir le laisser hors de sa vue … mais il avait besoin de vérifier l’appartement, les zones, et surtout d’effacer la souffrance qu’il avait vu sur son visage.


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________________________________________ 2021-04-03, 09:54

Anders, dans son lit, c’était comme une évidence sur laquelle elle ne voulait pas se pencher. Shannon ne voulait pas comprendre pourquoi son cerveau trouvait ça normal, pourquoi elle ne voulait pas le voir quitter les draps pour se perdre ailleurs, dans l’appartement, loin de ses yeux noirs pour le surveiller, s’assurer qu’il était bien là et qu’il ne la quitterait pas de sitôt. Elle ne voulait pas réfléchir à la possibilité que les choses dérapent un peu, en envoyant balader sa blessure qui guérissait lentement et, déjà, ne lui faisait plus aussi mal qu’avant. Elle se sentait capable de bouger sans tirer sur les fils, sans prendre le risque de rouvrir la plaie et cette information cachait, derrière un constat clinique, une dangerosité insoupçonnée.

Sauf que Shannon, au contraire d’autres personnages, n’était pas assez naïve pour ne pas comprendre ce qui se jouait, ici. Elle sentait le bras d’Anders, sur ses épaules, ses mains qui se posaient naturellement sur ses cuisses, et elle se demandait si elle avait le droit d’en réclamer davantage. Il l’avait tant touchée, la veille, sans qu’elle n’y prête la moindre attention. Pourtant, aujourd’hui, la pulpe de ses doigts posait des flammes, sur la peau de la légiste, et elle savait que ce que ça voulait dire. Elle n’était pas née de la dernière pluie, la brune. Elle comprenait le monde, la vie, les envies, les besoins, aussi.

Depuis combien de temps ne s’était-elle pas laissée toucher par un homme ? Shannon avait été chassée par son ex dans un grand éclat de voix et elle était revenue ici, seule, sans la moindre larme à offrir à celui qu’elle avait… squatté, en vérité. Aucun sentiment au fond du cœur, la brune était un désert aride qui, il fallait l’avouer, était attiré par l’océan qu’elle avait coincé sous elle, entre ses jambes, sans la moindre seconde d’hésitation, sans la moindre honte, non plus. Que devait-elle faire de lui, alors ? Devait-elle s’écarter pour de bon, pour ne pas risquer de lui demander ce qu’ils regretteraient ? Ou devait-elle se laisser tenter, prendre le risque de rouvrir ses blessures pour soigner celles qui s’ouvraient à l’intérieur de son âme ?

– Tu m’as dit non, pour le massage, au début. Avoue que tu regrettes, maintenant, et que tu es prêt à dire oui, la prochaine fois que tu en auras besoin.

Elle préférait remettre les choses au clair, entre eux. Anders s’était permis de refuser le besoin étrange qu’elle avait soudain eu, en tripotant (disons les choses clairement) le criminel. Ce n’était pourtant rien qu’un massage, une envie étrange qui venait s’ajouter à toutes les autres que la légiste avait, sans cesse, à son égard. Il attirait toutes les pensées les plus bizarres, Anders, sans même s’en rendre compte lui-même. Elle ne mentait pas, la brune, en jurant qu’il devait être un véritable tombeur et que les tombeurs qui ne se soupçonnaient pas eux-mêmes étaient, au fond, les plus dangereux de tous.

Pouvait-elle tomber ?

Quand il posa les mains sur ses cuisses, alors que Shannon se tenait, presque trop fièrement, au-dessus de lui, elle eut envie de fuir. D’ouvrir les portes de l’armoire et de disparaître à l’intérieur. Non pas parce qu’elle avait peur de lui, mais parce qu’elle eut, soudain, peur d’elle-même, peur de ce qu’elle était prête à faire, demander, exiger sans trop lui laisser le choix, le droit de lui dire non une nouvelle fois. Il pensait n’avoir jamais dit non et cette phrase, soudain, prenait un autre sens, dans les oreilles de la légiste. Elle non plus, à une époque, n’avait pas su dire non. Ce n’était pas pour autant qu’elle voulait dire oui. Ce qui jeta un froid sur ses drôles d’envies. Heureusement pour lui, pour eux.

Elle ne pensait pas, Shannon, qu’il prendrait sa proposition au sérieux. Elle ne savait pas, elle-même, si elle était sérieuse ou s’il s’agissait, seulement, d’une bonne occasion de se moquer un peu de lui, d’alléger des aveux terribles, jetés entre eux comme du sel sur la neige. Pourtant, il le fit, avec tout son sérieux, sur le même ton que tout le reste, sans le moindre sous-entendu dans la voix. Ce qui n’empêcha pas la brune d’en avoir plein la tête et de faire tomber, sur lui, un regard amusé, accompagné d’un sourcil arqué, sur son front. Il ne faisait pas de sous-entendus, lui, mais ça ne voulait pas dire que Shannon allait, elle, rester sage. Elle n’était pas un ange, loin de là, et il était temps qu’il s’en rende compte alors qu’elle se penchait sur lui, les mains posées de chaque côté de son visage, sur le matelas. Perchée par-dessus lui, elle regarda ses cheveux sombres qui vinrent frôler le front du tueur.

– À quel point, plus fort ? souffla-t-elle, de sa voix grave.

Mais elle eut, alors, sur les lèvres, un sourire qui voulut tout dire. Lentement, il prit place sur son visage et donna, à ses mots, tous les sous-entendus qu’elle voulait leur donner. Shannon avait, depuis longtemps, laissé tomber les faux-semblants. Ainsi penchée sur lui, elle avait très envie que ses mains lâchent ses cuisses pour remonter plus haut, glisser sous le t-shirt, lui faire comprendre qu’il avait, lui, très envie de l’avoir en vie. Le premier vrai sourire qu’elle lui offrit, sans doute, et qu’il regretterait d’avoir vu alors qu’il laissait peu de place au doute. Ou pas du tout de place, d’ailleurs.

– Ce débile est un vrai tue-l’amour, soupira-t-elle, en se redressant. Il est peut-être juste trop con pour comprendre les limites à ne pas dépasser. Ma vie ne le concerne pas. Ton visage fermé m’inspire confiance, à moi. (Aveu qu’elle balança comme une évidence, sans y penser.) Il t’a surtout confondu avec… l’autre. Je sais pas pourquoi je lui ai raconté ça, sérieux. Pour quelle débile il me prend, s’il me croit capable de l’inviter chez moi ?

Une grimace dégoûtée s’empara du visage de Shannon qui ne voulait même pas imaginer ce que ça serait de se retrouver, à nouveau, devant celui qu’elle avait fui. Elle ne voulait pas croire qu’elle pourrait, aussi facilement, redevenir la victime qu’elle avait toujours été et tendre la main à celui-ci. Elle préférait, encore, les doigts pleins de sang du criminel qui remontèrent dans son dos, comme en réponse à ses prières. Sauf qu’elle n’était plus vraiment d’humeur, Shannon, à apprécier les mains d’Anders sur elle. Même si elle ne bougea pas d’un pouce et se contenta de baisser les yeux sur lui.

Un abruti.

Lui, aussi, c’était un gros abruti de première. La légiste avait réussi à écarter ces questions de meurtres gratuits d’un revers de main pour ne plus penser qu’à la sécurité qu’elle ressentait, à ses côtés. Mais il était assez con, Anders, pour le lui remettre en plein visage et elle n’hésita pas à le lui faire comprendre, en levant les yeux au ciel. Bien sûr, qu’il était un meurtrier, mais ils avaient dépassé ce stade depuis longtemps, non ? Bon, OK, elle voulait bien lui accorder qu’à peine une heure auparavant, elle l’avait envoyé chier. Mais la brune n’était pas à l’aise dans la foule et l’attention, braquée sur elle, lui avait fait peur. C’était la seule excuse qu’elle avait à donner et, pourtant, elle resta silencieuse, ses yeux sombres braqués sur lui.

– C’est bon ? T’as fini ?

Sa voix claquait un peu fortement, dans l’air, mais depuis le temps, Anders devait être habitué à ce ton cinglant qui était le sien. Shannon ne savait pas faire autrement. La douceur, la gentillesse, elle avait du mal avec. Parce qu’il existait, dans son passé, des souvenirs d’une femme trop docile, trop bonne, trop conne, qui avait été foulée au pied. Parfois, littéralement. Il n’avait peut-être pas vu de cicatrices, sur son corps, mais elles s’étaient formées sur son cœur et la brune avait bien du mal à se séparer d’elles.

– Tu es un meurtrier, oui. Et je suis médecin légiste. Toi et moi, on n’est pas du même côté de la ligne. Mais… (Elle s’empara de l’une de ses mains, dans son dos, pour poser la sienne contre, puis glisser les doigts entre les siens.) Dis-moi qui a le plus de sang sur les mains.

Elle-même n’était pas certaine de la réponse. Il lui semblait, soudain, qu’elle était aussi coupable que ceux qui tuaient. Elle empêchait, peut-être, certains criminels de réitérer leurs crimes, mais il ne s’agissait que d’une poignée sur tous les corps qu’on lui envoyait. Il arrivait même qu’elle ne puisse déterminer, avec certitude, de la cause de la mort ou des sévices corporelles subies par les vivants. Alors que valait-elle, face à un tueur qui jurait de ne tuer que pour protéger les autres ? Elle n’approuvait pas la démarche, mais elle ne se sentait pas mieux que lui.

– Comme tu le dis : tu me touches déjà, et j’ai plutôt l’impression que c’est moi qui te force à le faire, depuis le début. Ne dis pas non, réfléchis bien à tout ce que je t’ai demandé depuis hier. (Elle haussa un sourcil, pour forcer l’illumination à éclairer l’esprit du tueur.) J’espère que tu sais dire non, parce que je risque de ne pas m’arrêter là.

Depuis la veille, Shannon lui avait, plus ou moins, demandé de l’aider à se déshabiller, à se soigner, de la prendre dans ses bras, de dormir avec elle, de la laisser le toucher et… elle l’avait même embrassé, soi-disant pour les apparences. Alors que personne, à table, ne leur avait demandé de prouver quoi que ce soit. Franchement, il était assez évident, pour elle, qu’elle était la seule à exiger de lui tout plein de choses auxquelles il n’osait pas dire non, ou un non qui ne durait pas longtemps. Elle espérait, sincèrement, qu’il ne lui disait pas oui parce qu’il était, au fond, une victime inavouée. Un comble pour un tueur, sans le moindre doute.

– Anders, Anders, Anders… soupira-t-elle. Tu poses des questions auxquelles tu as déjà les réponses.

Qu'elle n’avait pas envie de donner à haute voix, pour tout avouer. Elle ne pouvait pas dire à un tueur qu’elle était, en effet, en sécurité avec lui et qu’elle n’invitait pas n’importe qui dans sa chambre. Même si sa vie était merdique, Shannon n’était pas folle à ce point. D’ailleurs, ses petits-copains, eux-mêmes, avaient rarement eu le droit d’entrer dans son appartement. Ce qui, peut-être, avait contribué à mettre la puce à l’oreille de son voisin, maintenant qu’elle y pensait. Mais elle ne voulait pas penser au voisin !

– Non.

Il ferait bien de s’habituer, le tueur, à cette façon toute à elle de répondre à ses questions. Ça ne lui convenait pas, non, ce qu’il lui proposait. Shannon n’avait pas envie de faire le ménage. Elle n’avait pas, non plus, envie de dormir. Elle avait bien assez dormi hier, bercée par ses cauchemars. Ce qui était, sans doute, paradoxal, mais elle s’en fichait royalement. Elle avait, depuis longtemps, dépassé le stade des questions pour se contenter des actions. Ce qu’elle mit en œuvre avec Anders, alors que, toujours assise sur lui, bien droite, elle glissa un doigt de son épaule à sa cage thoracique, pour la première branche du Y qu’elle traçait sur les corps, à la morgue.

– Et si je n’ai pas envie de dormir ? (Son doigt descendit plus bas, sur le ventre, jusqu’au nombril.) Tu resteras là, tu ne me quitteras pas, peu importe ce qui arrive ?

Sourcil haussé, elle refit ce petit sourire bien à elle qui laissait aussi peu de place à l’imagination que la main qu’elle n’arrêta pas au nombril d’Anders. Elle plaqua la paume un peu plus bas et ne s’arrêta là que parce qu’elle était assise sur le reste, très clairement.

– C’est ta dernière chance de me dire non, je crois bien.


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________________________________________ 2021-04-05, 19:15

Observant la brune et ses cheveux en bataille, il aimait ses cheveux ainsi, il sourit quand elle osa lui rappeler avoir déjà dit non à quelque chose. Ce n’était pas réellement vrai, ou en tout cas ne l’avait il pas vécu comme un non. Il sourit doucement à ce constat …. Dans sa tête en tout cas il n’y avait pas eu de non pour refuser quoi que ce soit …. Peut être refuserait il si elle lui demander de partir ? Là dirait il un non clair et sans équivoque, mais il ne voyait pas d’autres raisons de faire sortir ce mot de ses lèvres.

- Je n’ai pas dit non, j’ai dit plus tard. Ce n’est pas pareil. Et je te ne regrette pas, tu as des doigts de fée.

Il ne dit cependant pas le reste de sa pensée. Il faudrait qu’elle remarque qu’il en est besoin pour lui demander, parce que lui avait tellement l’habitude de ses nœuds qu’il ne les remarquait qu’une fois qu’ils étaient partit. Imaginer qu’il puisse, encore, profiter de l’expertise de la jeune femme sur cela le faisait sourire. Il avait bien envie d’avoir mal au dos … et cette idée lui faisait aussi peur que ce qu’elle lui plaisait.

Se concentrant sur le passé de la jeune femme, il était donc sérieux comme jamais quand il lui disait qu’il voulait mettre des souvenirs plus fort sur son armoire …. Il ne savait pas réellement comment, mais il ne voulait pas qu’elle pense à l’armoire comme l’endroit où elle se cachait …. Le mieux serait qu’elle pense à cette armoire comme à une armoire …. Mais si le souvenir était trop fort pour revenir dans la neutralité alors … il fallait tout simplement le surpasser par un autre. Il laissa la jeune femme se mettre devant lui.

Ce qui était sur, c’était qu’il aurait dû mal à se coucher sur un lit sans avoir l’image très nette de cette femme par-dessus … C’était une image forte qu’elle lui renvoyait, et qu’il avait envie de garder pour lui, égoïstement. Le souffle qu’elle lança lui fit sourire, et il eu un moment de malice à la regarder.

- Pour savoir, il faut me laisser essayer.

C’était bien ce qu’il fallait faire non ? Essayer pour prouver qu’ils pouvaient faire bien mieux dans une armoire qu’avoir peur… déjà… Elle pourrait avoir une armoire plus grande comme un dressing ? Une armoire tellement grande qu’elle ne le verrait plus comme une armoire. Ou … toute autre idée qu’Anders pourrait avoir…. Bien sur, Anders ne perdit rien de ce sourire qu’elle lui faisait… et encore une fois, ça lui faisait autant peur que ça l’attirer.

Il avait envie de toucher ce sourire, de le voir encore, avec lui bien sur comme destinataire. Il se demandait sa réaction s’il l’aurait vu pour une autre personne … il serait devenu fou, sans nul doute… Il savait pourtant qu’il ne pouvait se laisser aller à accepter ce sourire, et à prendre ce qu’elle lui offrait.

Parce qu’il était un tueur, et il lui fallait lui rappeler avant qu’elle ne fasse ce qu’elle allait très certainement regretter. Quand elle parla de son voisin, il n’eut qu’un rire sous la jeune femme. Il rit doucement, mais elle pouvait le sentir dans son torse.

- J’espère qu’il n’est pas amoureux de toi. Je suis contente que tu aimes mon visage. Il te prend pour une femme qu’il a envie de protéger. Je n’ai pas envie de le défendre, mais au fond je le comprends un peu.

Il avait une femme magnifique en voisine … il ne pouvait que vouloir l’aider, et cela même si c’est d’une manière maladroite … mais il n’aimait pas le défendre alors il préférait dire des conneries à la place, c’était bien ça aussi … Quand elle leva les yeux au ciel, pour lui rappeler qu’il était un abruti, il sourit un peu … Il savait qu’elle ne voulait pas se souvenir de ce qu’il était… mais il l’était … et il ne voulait pas qu’elle l’oublie et ensuite se fustige pour ce qu’elle avait voulu faire … Il fit un oui de la tête quand elle lui demandait s’il avait fini. Tant qu’elle en avait conscience, alors elle pourrait ne pas trop s’en vouloir s’ils dépassaient le stade qu’ils s’étaient eu même imposé.

Il observa sa réaction, et il ne savait pas quoi lui dire… Quand elle entrelaça ses mains, il ne pu que regarder les mains ainsi et se demander quoi répondre … Littéralement parlant, elle avait plus de sang sur les mains, c’était vrai. Elle était légiste et lui ne ferait pas l’erreur de tuer quiconque de ses mains …. Mais quand on disait cette phrase, on pensait souvent à la manière métaphorique… Il réfléchit alors qu’il prit ses mains dans les siennes en enfermant à peine ses doigts.

- Je dirais que ce n’est pas la même chose. Et tu le sais aussi bien que moi.

Avait elle déjà dû tuer quelqu’un ? Il ne pouvait pas le dire. Il ignorait, et au fond une petite voix lui dit qu’elle aurait bien aimé qu’elle tue l’homme qui lui avait fait tant souffrir…. Mais il savait que lui, même si c’était rare, avait plus tué. Dont une fois en tant que policier ? Il ne pourrait pas le dire. Il ne voulait pas, au fond, qu’elle pense être comme lui … parce qu’elle était bien plus pure, plus belle et plus … tout que lui. C’était une évidence. Le fait qu’il tue pour protéger les autres était un fait qu’il voulait mettre en rapport. Il voulait croire que la jeune femme pouvait accepter ça … mais il restait un tueur, à la solde d’un gang, et qui jouait de la police et de leurs lois comme ci de rien n’était.

- Je sais dire non. Je ne dis non que quand j’ai envie de dire non.

Et là, il avait juste envie de lui dire de faire absolument tout ce qu’elle veut. Il ne voulait rien de plus que de la voir sourire alors qu’elle … profite de lui ? Ce n’était pas le mot. Elle ne profiterait de toute façon pas seule. Et que cela soit de faire le ménage, ou bien autre chose qu’il pouvait lire dans ses yeux. Il savait dire non. Il aurait pu dire non. Et il ne s’était sentit forcé à rien du tout depuis qu’il l’avait rencontré. Il avait prit des devants qui l’avait gêné, comme l’aider à se laver, mais en aucun cas il ne s’était senti forcé de le faire comme la jeune femme pouvait le penser.

Alors il lui avait fait des propositions simples… Elle ne voulait pas le quitter … il pouvait bien faire le ménages avec elle sur le dos si c’était ce qu’elle désirait … elle voulait dormir encore ? Il pouvait rester avec elle le temps qu’elle soit parfaitement reposée. Cela ne le dérangeait pas de moduler les choses à faire pour lui convenir un peu plus. Cependant, quand elle dit qu’il avait déjà la réponse, il fronça les sourcils … Il n’avait pas eu de réponse. Et quand elle reprit …il comprit qu’elle avait comprit ce qu’elle voulait dire … elle se sentait en sécurité avec lui…. Elle. Avec lui. Il observa doucement un instant la jeune femme, cette façon qu’elle avait de…. Remplir son esprit, son temps et son âme.

Il eu même un fin sourire, éloigné, quand la jeune femme lui dit « non ». C’était clair, net et précis. Non. Elle ne voulait pas qu’il bouge de là, et il se demandait bien ce qu’elle désirait alors …. Refusant d’accepter que le sourire, le regard, et la position, puissent être de véritables indicateurs de ses envies. Anders l’observa attendant qu’elle lui dise plus … et elle dit, et fit, bien plus. Elle toucha son corps, comme la veille, mais avec ce petit quelque chose en plus dans sa manière même de le toucher. Il l’observait, ses mains immobiles. Son corps immobiles mais tendu vers ce qu’il ne pouvait espérer. Il ne dit rien. Pas un mot. Alors qu’elle refit un sourire qui était assez parlant. Trop pour lui. Il sentait sa main sur lui.

- Qui….

Il se releva un peu, juste à peine pour mettre une main dans ses cheveux. Il en mourrait tellement d’envie qu’il pouvait se laisser tenter non ? La main dans les cheveux, approchant son corps du sien. Il planta son regard dans le sien.

- Qui pourrait dire non ?

Quand un ange acceptait d’être toucher, il ne voyait pas pourquoi il refuserait. C’était aussi simple que ça. La main dans ses cheveux, il se permit de mélanger les mèches à ses doigts. Doucement. Il ne la touchait pas pour la première fois, mais il avait envie de profiter de ce contact avec elle.

- Shannon. La réponse est oui. Oui. Et encore oui. Mais je ne veux surtout pas que tu puisses regretter, tu le comprends ?

Il lui fit un sourire, un large sourire. Qui voulait dire clairement, que si elle acceptait les termes du contrat, alors rien ne l’arrêtera non plus.



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