« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je me demandais si j'avais bien agis. Si ça c'était passé exactement comme je l'avais imaginé dans ma tête. Pour moi, j'avais fait ce que je voulais faire, comme je voulais le faire. Mais pour lui ? Est-ce qu'il s'attendait à cela ?
« Tu as bien fait. » me confirma Meg.
Elle hochait la tête d'un geste entendu tout en croquant dans sa pomme et en mangeant un morceau. Socrate, quant à lui, il m'observait sans pour autant dire quoi que ce soit.
« C'est important d'exprimer ses émotions. » ajouta t'elle.
J'étais d'accord avec Meg. Il fallait dire ce qu'on ressentait. Il fallait mettre un mot dessus et ne pas cacher ses sentiments. C'était le meilleur moyen pour faire comprendre aux autres ce qu'on avait sur le coeur.
« Tu dois être sincère avec toi même et avec les autres. Extérioriser tout ça. Expulser tes émotions. Te laisser aller. Ouais... » poursuivit-elle avec un petit sourire tout en croquant une nouvelle fois dans sa pomme.
Je tournais la tête vers Socrate après avoir légèrement grimacé. Elle faisait quoi, là ? Socrate lui adressa le même regard.
« Quoi ? Je ne vous choque pas j'espère. » dit-elle le plus naturellement possible. « Il y a de très nombreuses études sur l'intelligence émotionnelle à Magrathéa. Elles sont toutes unanimes sur un point. En libérant tes émotions, tu te sens beaucoup plus libre. Même si tes émotions sont négatives. Parce que les retenir, c'est comme porter un lourd fardeau. Haine, colère, amour, sexe, tu dois tout laisser aller. C'est important. »
Elle croqua une nouvelle fois dans sa pomme. Je n'étais pas sûr d'être sur la même longueur d'onde qu'elle. Et Socrate encore moins. Cela dit, le débat l'intéressait beaucoup.
« Tu aurais voulu dire à ta mère que tu l'aimes, n'est ce pas ? »
Elle me coupa l'herbe sous les pieds. Elle me faisait quoi là ?
« Dit toi qu'elle aurait aimé faire la même chose. Et en t'écrivant la lettre, c'est comme si elle l'avait fait. Elle a du se sentir libérée en faisant cela. Et résultat, tu lui as sans doute permis de s'ôter un lourd fardeau sur ses épaules. »
Socrate ouvrit la bouche pour répondre. Mais il se contenta de hocher la tête pour approuver les dires de Magrathéa.
« Au début, quand tu pensais qu'elle ne t'aimait pas, tu te sentais rejeté. Tu avais envie d'extérioriser tout ça, mais tu ne l'as pas fait. Résultat, tu allais mal. T'étais paumée. Tu dormais peu. Tu n'avais pas le moindre amis. Et regarde maintenant autour de toi, et ta vie. »
Cette fois ci, c'était moi qui avait ouvert la bouche. Mais tout comme Socrate, j'avais fini par la refermer sans rien dire.
« Tu vois que j'ai raison. Tout doit être exprimé. Et tu dois prendre conscience des sentiments des autres. Ca t'aideras à aller beaucoup mieux. Tu ne te sens pas mieux, là, maintenant ? »
Elle... avait... raison. Je me sentais mieux. J'avais dit ce que j'éprouvais, sans pour autant réussir à comprendre tout ça. Et j'avais été plus loin en étant clair avec mon ami, Sherlock.
« Tu sais ce dont tu aurais réellement besoin ? » ajouta Meg tout en me fixant.
Socrate aussi la regardait. Il attendait tout comme moi la réponse à la question qu'elle venait de poser. J'avais peur de l'entendre.
« Winter break Naked. » dit-elle en hochant la tête sûre d'elle. « C'est dans un lieu tellement glacial de Magrathéa qu'on fini tous par totalement laisser parler nos émotions. »
Je l'avais juste entendu demander pourquoi on partait. Car autant Socrate que moi, on avait quitté la cuisine. Elle était parfois bien trop extrême.
Une fois hors de la cuisine, je m'étais habillée pour sortir dehors. J'avais envie de prendre un bon bol d'air frais. Je n'allais pas courir cette fois ci. Juste marcher. Marcher pour profiter du restant de la journée.
Une petite heure auparavant...
« Non. » avais-je répondu au détective.
Je ne voulais pas qu'il comprenne mal ce que je venais de lui répondre. Il m'avait demandé si je voulais former un couple avec lui. La réponse était non. Mais je voulais qu'il comprenne pourquoi je lui répondais cela. Autant j'étais effrayée à l'idée d'éprouver quelque chose pour lui, et de lui dire ce que je ressentais, autant maintenant que j'avais réussi, je comprenais un peu mieux ce dont j'avais envie. Et je savais comment le lui exprimer.
« Je n'ai pas envie qu'on passe du temps à boire un verre, regarder un film, ou parler de rien. » ajoutais-je. « Ce que j'aime avec toi, c'est ce qu'on vie là. Enfin, pas le clown et tout ce qu'on subi. Mais plus ce qu'on vie. Les sentiments qu'on ressent. »
Finalement, je n'arrivais peut-être pas si bien que ça à mettre les mots correctement en place. A lui dire clairement ce que je voulais pour nous.
« Tu l'as dit, tu ne sais pas ce que c'est s'aimer. Je ne le sais pas non plus. Et si ça se trouve, ce n'est pas ça. » constatais-je. « Je t'ai dit que j'ai l'impression de tomber amoureuse de toi. Je ne sais pas si c'est ça, mais c'est l'impression que j'ai. Et ça me fait peur. Ca me fait peur parce que je ne sais pas ce que je ressens. Je ne sais pas ce que c'est d'être amoureuse. La dernière fois que j'ai ressentis quelque chose pour quelqu'un c'était... »
Je ne savais pas comment le dire. C'était délicat vue la personne qui se tenait face à moi.
« C'était incompréhensible. Et juste avant ça, la première fois, c'était pour Elliot. Mais c'était compliqué. Je n'ai jamais... jamais vraiment su ce que c'était d'aimer. Et c'est ça qui est effrayant. Je me sens bien avec toi. J'aime bien tout ce qu'on vie ensemble. J'ai pas envie de le perdre. »
Il m'avait dit qu'on ne tombait pas amoureux, mais qu'on montait amoureux. Ca signifiait que c'était quelque chose qui se construisait. Qui montait. Qui grimpait. J'avais tout comme lui envie d'apprendre, de vivre, de comprendre. Peut-être qu'avec le temps je comprendrais tout ça. Je pourrais mettre un mot sur chacun de ces sentiments. Mais pour le moment, ça m'effrayait juste.
« On a eu deux jours vraiment éprouvant. Enfin surtout toi pour aujourd'hui. Tu penses pas qu'on devrait en parler à quelqu'un du clown ? Surtout si il commence à se faire passer pour l'un d'entre nous. »
C'est un pouvoir assez flippant. Comment savoir si c'était vraiment les gens avec qui on croyait discuter qui se trouvaient face à nous ? Le mieux était de laisser des experts dans le domaine gérer cela. Car on était dépassé face à lui. Du moins je me sentais une fois encore, totalement perdue.
CODAGE PAR AMATIS
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