Esteban et Alice

La nuit me guette et avec elle son lot de visages grimaçant. J'ai réussi à dormir cette nuit mais mon sommeil est troublé par des cauchemars atroces. Je vois des visages encore et encore, dont ma tante et mon oncle, me reprochait d'être un neveu indigne.

- Tu est la honte de notre famille, tu est un menteur, un lâche, c'est par ta faute que nous ne sommes plus de ce monde, c'est a cause de toi qu'Isabel et Elena sont orphelines.

Je me bouche les oreilles pour ne plus entendre ces abominables paroles qui sont pourtant vrai, je le sais. Elles restent dans mon esprit jusqu'à l'arrivée du jour ou le soleil filtre à travers les rideaux de l'appartement que j'occupe dans la villa. Je sors du lit, m'habille et passe mon temps à houspiller les domestiques.

- monsieur Yoann, monsieur De La Rocca désire un jus de fruit, pas un jus d'orange, ça ne va pas du tout mais alors pas du tout ce plateau. Avez vous perdu l'esprit ?

Mais mes fantômes nocturne ne cessent de me tourmenté, et pour me changer les idées je profite d'une pause pour prendre ma fidèle guitare et partir m'aerer l'esprit vers neuf heure trente. Je marche jusqu'à arrivé à la lisière de la forêt. L'endroit est calme, tranquille, paisible, serein. Un petit banc de pierre est installé devant la lisière et pas loin repose des ruines qui me semble, ma foi, fort antique. Je m'installe et je commence a jouer un air de guitare, mes doigts sont guidés par l'habitude. Je chantonne un petit air que j'ai joué lors d'un carnaval a Avalor. Le temps est couvert, et je prie les jaquins, les esprits protecteurs d'Avalor, en mon fort intérieur pour qu'il ne pleut pas. Des gens font du jogging, rient ou font de la marche scandinave, parfois de l'equitation, la forêt est assez fréquentée.

Soudain, une jeune demoiselle s'approche de moi et je reconnais la petite Alice Boderland, juste ciel quel nom étrange !

- Bonjour miss Alice Borderland, je maintiens que votre nom de famille est étrange.

Je la scrute de haut en bas et plaque avec horreur mes mains sur ma bouche :

- Sacrilège votre maintien, ça ne va pas du tout.. tenez vous droite non d'un jaquin !

Miss Borderland me rappelle beaucoup Isabel, ma plus jeune cousine férue d'invention, de par son engouement pour les jouets qui sont des inventions en soi également, en cet instant une pointe de tristesse apparaît en mon coeur, est ce que je la reverrai un jour, elle aussi ?

Esteban et Alice

J'écoute avec indignation et sans en comprendre un seul mot toute les inepties que la jeune demoiselle sort de sa bouche, sans dire un seul mot. En me posant la question sur sa nature : prends t'elle quelques substituts illicites ? Après tout, les docks de Storybrooke sont connus pour être aussi le lieu idéal pour le trafic de drogue, et cela n'est que du tout convenable pour une jeune fille distinguée de consommer des substances douteuses. Ou alors frequente t'elle la forêt pour les champignons hallucinogènes ? J'imagine que si l'on s'enfonce dans la forêt on peut en trouver des raffinés.

- Nous sommes le matin miss, il est neuf heures du matin et s'il vous plaît, je vous prierez d'avoir un language correct, je ne comprends pas un traître mot de vos billeversées . Qu'est ce que un rat grisonnant, dites vous ?

Mon faux nom de famille est écorché ce qui m'arrache une moue de dédain, je prends une profonde inspiration, ma guitare posée à mes côtés :

- Je suis Esteban Flores, chancelier du royaume d'Avalor, si cela est plus facile pour vous a retenir que Rodriguez.

Elle fait alors ce que je lui dit, elle se tient bien droite, j'esquisse alors un sourire satisfait mais sa position ne dure pas longtemps et son corps reprends mollement sa tenue habituelle, j'etouffe un soupir las. C'est a ce moment-là que je remarque un couteau de cuisine dans l'une de ses mains. Mon regard est encore plus horrifié par la présence de cet instrument de cuisine qui n'a rien à faire là. Compter elle égorgé quelque un ou le poignardé ? Un rendez-vous pour un règlement de comptes lié aux substances illicites ? Il ne manquait plus que cela, ma foi, et j'aimerais mieux ne pas assisté à cette scène.

- Qu'est-ce que c'est que ce couteau ? Par les jaquins, avez vous perdu l'esprit de vous promener avec ça dans la forêt ? Si c'est pour un règlement de comptes lié aux substances illicites, je vous demanderais de ne pas m'impliquer dans vos histoires et d'aller faire votre.. chose ailleurs !

J'étais venu pour aérer mon esprit, et non pas pour assister à un assassinat avec préméditation bien que je sois moi même un assassin d'une certaine façon.

Esteban et Alice

Comme quoi, le temps passe vite quand on s'amuse. Pour le Rat Grisonnant, je vous remercie de poser la question ! C'est une grosse créature qui ressemble a un croisement entre un rat, un chat et un chien. On l'appelle aussi le Rat Garou tellement il est moche...mais il parait que leur queue porte bonheur alors pourquoi pas ?


Au moins elle a répondu à une de mes questions, j'essaie d'imaginer ce que peut être une créature croisé avec un rat, un chat et un chien, sans succès, cet animal ne peut exister que dans l'esprit troublé d'une jeune fille dérangée par la prise de drogues dures ou de champignons douteux. Ou alors viens t'elle d'un autre monde, elle aussi? La suite confirme mon hypothèse.

Enchantée Esteban, je m'appelle Alice Borderland mais tout le monde m'appelle "LA Alice" au Pays des merveilles.

Elle vient bien d'un autre monde, ce qui explique ses paroles quelques peu décousue depuis tout à l'heure, mais peut être que d'ou elle vient, prendre des herbes et des champignons sont monnaie courante ? Je n'en serait pas étonné. Je croise les bras sur mon torse et je l'observe d'un air sévère, elle et son couteau alors qu'elle prend un air rêveur pour me dire que je suis sans doute un homme doux contrairement à la reine de son monde ? Je réponds à son compliment par un reniflement dédaigneux sans daigné y répondre, si elle savait le poids de ce que je porte sur les épaules, elle ne me penserais plus si "doux". Ah, la naïveté des jeunes gens !

Quand soudain, alors que je lui ai demander de ne pas me mêler à ses affaires sordides, qui ne me regarde pas par ailleurs, elle commence à paniquer complètement, et mon air sévère vire à la suspicion face à ce comportement suspect. Je ne la crois pas un seul instant, que l'on se promène avec un couteau de cuisine pour se défendre des ours et des animaux vindicatifs de la forêt me paraît bien saugrenue comme excuse. Et je ne me cache pas de le lui faire savoir :

- Ma chère, lorsque l'on veut se protéger de la vindicte des animaux de la forêt, on s'arme d'une épée où a la rigueur d'un poignard ou d'un sabre, pas d'un couteau de cuisine. Vous n'allez pas me faire avaler des bêtises a mon âge.

Elle me pose la question sur les jaquins et j'y répond d'un ton sec :

- les Jaquins sont les gardiens de mon royaume, ils sont le croisement entre un ara et un jaguar, ils ont pour mission de défendre Avalor des forces du mal qui le menace.

Et ils ont échoué à vaincre Shuriki, bien trop puissante pour eux. C'est alors que des cavaliers nous croisent pour pénétrer sur le sentier de la forêt et qu'une jeune femme blonde perché sur un cheval alezan lance un étrange regard sur Alice et l'arme qu'elle tient dans la main. Elle rapproche son cheval de celui de sa compagne et commence à chuchoter, tout ceci commence a prendre une tournure des plus nauséabondes.

- Mademoiselle Borderland, vos histoires ne me concerne pas mais je vous conseille neanmoins de vous débarrasser de ce couteau, vous vous donnez en spectacle et, de surcroît, je n'ai nullement envie de voir les forces de l'ordre, ni d'être mêlé à vos soucis illicites. Je suis un homme de cour, pas un vulgaire dealer.

Esteban et Alice

- J'en ai une d'épée figurez vous. Ne vous Figurez pas trop fort en revanche parce que, c'est assez douloureux. Elle s'appelle Vorpale et c'est l'épée la plus tranchante de tout le pays des merveilles. Comme je viens de le dire, elle appartient au pays des merveilles donc, elle est resté là-bas...J'espère juste que le Jabberwocky ne m'a pas suivit jusqu'ici...

Qu'est ce que c'est que le Jabberwocky ? A entendre la description j'en juge que c'est un peu l'équivalent de Shuriki ou encore le sorcier Fiero chez moi, du moins c'est ce que je pense comprendre, ou alors peut être que je me trompe ? Mais c'est ce que je pressens dans la manière dont elle me parle de cette créature, personne ou chose ?

- Est ce l'ennemi de votre royaume ? Chez moi c'est plutôt Shuriki ou encore le sorcier Fiero qu'il faut redouter, même s'ils ont été vaincus. Le deuxième avait le pouvoir de pétrification, la faculté de changer les gens en pierre si vous désirez. Il a bien failli gâcher un de mes meilleur bal le grossier homme, d'ailleurs. Nous avons tous été pétrifiés, moi y compris, du moins je l'ignorais avant que ma cousine ne nous l'annonce. J'étais comme endormi, j'avais l'impression d'être sorti d'une longue sieste, une expérience ma foi fort étrange et très désagréable. Quand à Shuriki...

Je laisse ma phrase en suspension, ne desirant pas allé plus loin dans un souvenir si peu agréable, je suis assez hanté comme cela. D'ailleurs, la question se pose : est ce que avec la malédiction, Shuriki ou encore le sorcier Fiero ont ils ressuscité ? Je ne suis jamais interrogé à ce sujet et si c'est le cas je pense que son principal fil conducteur sera la vengeance, sur moi qui l'ai trahie et sur la famille royale.

- Oh, je vois ! Vous en aviez un vous aussi alors ? Vous lui avez donné un nom ? Il était de quelle couleur ? Je reste persuader qu'il sentait bon la fleur...Je sais pas pourquoi.

Je mets les choses au clair, une moue hautaine inscrite sur mon visage :

Les jaquins sont libres et n'appartiennent à personne, miss Borderland, vous avez des idées bien extravagante, les jaquins n'ont absolument rien à voir avec la botanique, quelle idée saugrenue !

Les cavaliers sont partis mais le chuchotement des jeunes filles laisse planer en moi un malaise, une boule vient se loger au fond de mon ventre. La jeune demoiselle agite son couteau devant mon nez avec excitation et me sermonne avec force vigueur. Je rêve ou moi, un chancelier, je me fais faire la leçon par une gamine d'une vingtaine d'années ? Je me pince discrètement le bras pour m'assurer que je ne suis pas en plein songe, et la douleur vive me fait comprendre que non. Tout ceci est parfaitement incorrect et je dois y mettre un terme sur le champ.

- Bon, j'ai passé la nuit dans la forêt Monsieur Flores a chercher Nivens McTwisp. Si j'avais trouvé ce que je cherchais je serais probablement plus ici, dans la forêt et ni dans cette ville d'ailleurs parce que j'aurais réussit a rentrer chez moi. Un endroit, on se demande pas pendant dix mille ans au "Pourquoi Notre Alice se ballade avec un couteau". De plus, la police viendra pas ici PARCEQUE, je cherchais simplement Nivens. Ça fait des années que je le cherche, lui et les autres et c'est déjà pas agréable pour moi d'avoir encore échoué, alors ça suffit maintenant avec cette histoire de couteau !

Et par ses mots je puis également faire l'hypothèse d'un règlement de compte avec ce Niven Mctwisp et un règlement qui n'a rien à voir avec une quelconque illégalité comme je l'aurais pensé au départ mais plutôt avec une personne de son monde à elle si je suis cette logique. Elle lui en voulait assez pour le chercher pendant des années entières ? Est ce que Shuriki me cherche et cherche (peut être) ma famille avec autant de hargne ? Car j'ignore tout du sort de ce petit monde. Je me lève du banc, je gonfle ma poitrine et j'ecrase miss Borderland de tout mon dédain, un sourire méprisant aux lèvres :

- Comment oser vous me faire la morale, miss Borderland, dois-je vous rappeller ma place à la cour ? Ceci est inacceptable, parfaitement intolérable.

Mais dans sa voix, je sens, en plus de la colère qui la rend rubiconde, une certaine tristesse, je perçois de l'impuissance et sentant que je suis peut être allé trop loin, je me radouci très légèrement, son monde lui manquait.

- Mademoiselle, croyez vous vraiment que tuer ce Niven avec un couteau de cuisine vous apportera quelque chose ? Mis à part des soucis avec la justice, vous ne serez pas gagnante. Même si vos histoires ne me concerne pas, encore une fois.

La question sur ma guitare arrive comme un cheveux sur la soupe. Je prends dans mes mains mon fidèle instrument, assez semblable à celui que j'ai laissé dans mon royaume avec la malédiction. Je pousse un soupir excédé :

- Soit, vous êtes bien entêtée.

Je recommence alors à jouer, mes doigts glisse sur les cordes avec agilité, je joue une berceuse espérant qu'elle soit assez fasciné pour laisser tomber son couteau sur l'herbe. Soudain, je sens tomber sur mon jabot une goutte de pluie. J'interrompts ma musique et je lève la tête pour sentir les premières gouttes de pluie :

- Il y a des ruines non loin, nous devrions nous y réfugier. Pour une fois que vous vous êtes donnée du mal pour vous habillée convenablement selon le goût du protocole, cela serait fort dommage que ce mauvais temps ruine vos efforts, miss. Par contre votre coiffure ne VA PAS DU TOUT ! Oh non, une queue de cheval un peu haute est tellement plus élégante pour une dame du monde !