« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« ...quarante neuf jours. » me corrigea mon frère.
Pourquoi parlait-il en jours ? J'avais évoqué une date. Un vingt quatre décembre. On était aujourd'hui le onze février. Il n'y avait aucune raison de transformer celà en journées. Je savais que quarante neuf jours séparaient les deux dates. Il était inutile de me le préciser.
« Tu as un grand malade ! » enchaîna t'il, me contrariant une nouvelle fois. « Quarante neuf jours. Tu l'as faite attendre quarante neuf jours avant de donner suite à ce baiser ? »
Je n'aimais pas qu'il parle de la sorte. Je n'avais pas fait attendre Eurus quarante neuf jours. En réalité, le jour de Noël, on avait reçu la visite d'un invité surprise. Une apparition dans le jardin du Cottage. Quelqu'un qui était là sans vraiment être là. Un message dans une bouteille pour ainsi dire, mais le message était crypté. La fréquence était mauvaise. La personne avait disparue aussi vite qu'elle était apparue. Évidemment, la suite de la soirée s'était passé d'une manière bien différente de celle qu'on avait imaginé. Est ce que ça avait un peu cassé l'ambiance de Noël ? Peut-être. Mais que pouvais-je y faire ? Ce n'était tout de même pas ma faute si quelqu'un avait jugé utile de faire son apparition chez moi et nous avait envoyé un message qu'on ne pouvait pas comprendre. N'est ce pas ?
« Tu aurais pu aller la voir. »
« Je l'ai vue ! » me défendis-je.
« Croisé. Ce n'est pas pareil. » affirma t'il à son tour.
Car oui, je n'avais fait que croiser Eurus durant ces quaran... journées. Mais j'étais occupé. Cette apparition qui n'avait eu aucune suite avait accaparé mes journées. Du moins en grande partie. Et puis le Cottage en lui même demandait du temps...
« Quel gentleman embrasse une jeune femme puis disparaît sans donner suite à ses attentes ? »
« C'est elle qui m'a embrassé. » me défendis-je.
Ce dernier m'observa avec un sourcil levé. Est ce que je me comportais comme un gamin ? Oui. Est ce que je perdais la face face à mon frère ? Oui également. J'avais déjà tout raconté à Atlas. J'avais besoin de conseils, d'aide ou je ne sais quoi. Du coup il savait déjà et ça se voyait au regard qu'il me faisait, que oui, elle m'avait embrassée, mais je l'avais également embrassée. Pourquoi m'étais-je mis dans une pareil situation ?
« Tu sais ce qu'un Titan est censé représenter ? »
C'était peut-être lui qui allait me dire cela ? Songeais-je.
« De la noblesse. » lui répondis-je sûr de moi. « De l'éloquence. »
Il en voulait d'autres des adjectifs ? Je savais très bien ce que représentait un Titan aux yeux des autres personnes. L'image qu'on devait donner de nous. Et j'en donnais sûrement une meilleure que lui et ses excès.
« Alors pourquoi tu te montres incapable de lui parler et de te comporter bien avec elle ? »
J'allais ouvrir la bouche pour lui répondre, mais les mots ne sortaient pas. J'étais capable de parler à Eurus. C'est juste que là, on avait rien de particulier à se dire. Et je me comportais bien. Même si ne pas être allé la voir n'était peut-être pas ce qu'il fallait faire, mais... sapristi ! Fallait qu'il se mêle de tout ça ! J'étais en train de fulminer au moment où Eurus venait d'apparaître au coeur du Cottage. Pourquoi avait-il fait ça ?!
« Eurus ! Qu'elle joie de vous revoir ! » s'exclama Atlas.
Il l'avait fait apparaître ici. Qui faisait ce genre de choses ? On ne trimballait pas les gens d'un point à un autre sans leur accord !
« Avec Hyperion on a besoin de vos précieux conseils ! » lui dit-il tandis que je me demandais à quel jeu il jouait. « Imaginons qu'une jeune femme, par mégarde venait à embrasser un beau jeune homme. Ce qui pourrait s'avérer gênant si ce même jeune homme a toujours été incapable d'extérioriser ses sentiments envers la jeune femme. »
Et si je lui piquais sa hache ? Celle qu'il s'était créé récemment et qui pouvait briser une âme ? Et si je l'utilisais contre lui là, maintenant ?
« Que penses tu que le jeune homme devrait faire ? Lui dire ce qu'il ressent et être totalement honnête avec elle ? L'ignorer et faire comme si rien s'était passé ? »
Je n'avais jamais eu autant de pensées négatives envers mon frères qui m'avaient traversés l'esprit aussi rapidement. Pourquoi faisait-il cela ? Croyait-il vraiment me venir en aide en me mettant devant le fait accomplis ? N'était-il pas plutôt en train de gâcher quelque chose... ?
« J'ai dit que c'est un beau jeune homme, mais elle, elle est tout simplement parfaite. Un peu trop carré parfois et obtus, mais parfaite. »
« Elle n'est pas comme ça ! » le coupais-je.
Ce n'était pas elle qui était un peu trop carré et obtus.
« Quoi ? Parfaite ? » me répondit-il du tac au tac.
« Si ! » lui répondis-je à mon tour du tac au tac. « Carré et obtus. » ajoutais-je.
« Vraiment ? Tu ne trouves pas Astrid un peu trop carré et obtus parfois ? »
J'allais ouvrir la bouche pour lui affirmer que ce n'était pas le cas, avant de me rendre compte qu'il venait de prononcer le prénom d'Astrid. Qu'est ce qu'il manigançait ? Où voulait-il en venir ? Voilà qu'il se tournait une nouvelle fois vers Eurus après m'avoir adressé un petit sourire. Je n'aimais pas ce sourire.
« Tu vois, Astrid a embrassé Socrate le soir de Noël et depuis, ils s'évitent. Et tu sais à quel point Soso est incapable de dire ce qu'il ressent réellement. Il est de la vieille école comme on dit chez vous. Il tient ça de son créateur je crois. Quoi qu'il en soit, j'ai très envie qu'il se parlent. Qu'ils évoquent ce qui s'est passé et qu'ils clarifient les choses. J'ignore si Astrid éprouve quelque chose pour lui ou non. Mais je sais que Socrate a un véritable grand faible pour elle. Tu en penses quoi ? Devraient-ils en parler ? Ou ne pas évoquer cela pendant près de quarante neuf jours, c'est mieux ? Parce que depuis le jour où c'est arrivé, ça fait quoi ? Quarante-neuf-jours, c'est ça ? »
Il s'était tourné dans ma direction. Je le détestais. Je n'avais jamais éprouvé cela pour lui, mais là sur le coup, je le détestais.
« Petit chanceux... » laissa t'il échapper sans que j'en comprenne le sens.
Pourquoi me disait-il cela ? Il trouvait réellement que je l'étais ? Ce qui aurait pu me sauver là, c'était qu'on soit coupé. Par quoi que ce soit ou qui que ce soit. D'ailleurs... en observant attentivement le regard d'Atlas, je remarquais qu'il ne me regardait plus, mais qu'il observait ce qui se passait derrière moi. Socrate venait d'arriver ? Astrid ? Qui que ce soit, je le remercierais grandement !
Me tournant pour couper court à cette discutions, j'avais pu distinguer la même chose que la jeune femme et mon frère. Un homme se tenait là. Le même que le soir de Noël. Il était debout, un peu plus grand que moi, quasiment la même taille qu'Apollon. Il avait les cheveux en pagaille. Il était... nu comme un vers et il nous observait à son tour...
« Ai...ai-dez...moi... » laissa t'il échapper avant de s'effondrer par terre.
*
On avait installé le nouveau venu dans l'une des chambres à l'étage. C'était Sinmora qui nous avait prêté la sienne pour la journée. Il allait falloir que j'aménage de nouvelles chambres, maintenant qu'on était de plus en plus nombreux au Cottage. Quoi qu'il en soit, le nouveau venu était allongé sur le lit et dormait. Son état était stable. Il semblait être juste épuisé. Cela faisait déjà deux petites heures qu'il était là. Atlas le surveillait à distance, attendant qu'il se réveille. Il pouvait aisément capter son aura et à ce qu'il m'avait dit, elle disposait de quelque chose de particulier, même si il n'arrivait pas à distinguer quoi.
« Une tasse de thé ? » proposa Socrate à Eurus.
Elle se trouvait dans le salon avec le jeune homme, Atlas et moi même. On avait discuté durant les heures qui avaient précédés. C'était plutôt Atlas qui avait parlé. Socrate étant présent à la maison, il nous avait rejoins rapidement dès qu'on avait pu allonger le nouvel arrivant.
« Je vais retourner voir au dehors. Y'a quelque chose qui m'intrigue. » lança Atlas.
Je ne partageais pas la même sensation que lui, car je ne sentais rien de particulier autour de l'inconnu. En tout cas j'avais les même interrogations sur lui sur la raison de sa présence ici. Il nous avait demandé notre aide, mais si il n'était pas en état de parler, on ne pouvait pas savoir comment l'aider.
Socrate avait quitté le salon afin de préparer du thé dans la cuisine. Par conséquent, et depuis quarante neuf jours et quelque heures, c'était la toute première fois qu'on se retrouvait seul en tête à tête avec Eurus.
« Tu n'es pas obligée de rester si tu ne le souhaites pas. » lui dis-je. « Je sais que Atlas t'as demandé ton aide pour quand le jeune homme se réveillera, mais on peut aussi très bien gérer tout seul. »
Je ne voulais pas qu'elle parte ni lui faire croire que c'était le cas. Mais Atlas l'avait amenée ici sans son accord et voilà qu'il en était à lui demander de rester pour nous aider. Je ne voulais pas lui imposer cela.
« On doit parler je crois. » la coupais-je ou me coupais-je.
Avait-elle parlée ? Etait-elle sur le point de le faire ? Je devais me comporter en adulte et avoir cette discussion, maintenant. Je levais les yeux dans sa direction. Nos regards se croisèrent. Je ne savais pas trop par quoi commencer... puis, ça me vint tout naturellement...
« Socrate devrait lui dire. » affirmais-je.
Noblesse et éloquence furent deux mots qui me revinrent à l'esprit...
« Il a apprécié le baiser, même si ça l'a un peu perturbé. » ajoutais-je en me rendant compte que je devrais parler à Socrate dans les prochains jours. « Et quarante neuf jours... c'est long. Très long. Il s'en veux beaucoup d'avoir laissé autant de temps s'écouler et de ne pas s'être comporté comme il le devrait, en venant lui parler de suite. Ca n'est pas digne de lui et c'est injuste pour elle. »
Je la regardais toujours dans les yeux. Je me demandais ce qu'elle pensait de moi à ce moment précis.
« Je suis vraiment désolé, Eurus. J'aurai du venir te parler plus tôt. »
CODAGE PAR AMATIS
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Save The Planet
Dans la Nature, rien n'est parfait et tout est parfait. Les Arbres peuvent être déformés, pliés de façon bizarre, et ils sont toujours beaux.
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