« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Erwin & Jessie "Power versus Control"

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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

| Avatar : Rufus Sewell

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre
| Dans le monde des contes, je suis : : Preminger

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Erwin & Jessie "Power versus Control"  _



________________________________________ 2021-10-25, 22:31 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Power versus Control
““Tout obtenir afin de pouvoir tout mépriser..” -



Erwin prenait ses quartiers… Après l’impressionnant discours qu’il venait de livrer à la populace, ivre de pouvoir, repu de son triomphe éclatant, il avait enfin tout le loisir d’évoluer au sein de la mairie dans un local décent et à un poste décent. Le sourire ne quittait pas ses lèvres, tandis qu’il désignait aux employés les aménagements qu’il désirait effectuer au sein du Palais de Justice. Le Palais de Justice, quelle merveilleuse ironie. Il n’y avait que lui pour s’octroyer à la fois le Palais et faire de la Justice sa propriété privée. Le tout sous les acclamations du public… D’ici une semaine, tout ceci serait fonctionnel et tout ceci serait à lui. Pleinement à lui. Et mieux que cela : à son IMAGE.
Il chantonnait de joie, imaginant qu’il pourrait en faire, ensuite, le siège de son royaume. Jusqu’à ce qu’il ait obtenu son palais et la gouvernance royale du monde entier, cela allait de soi. Comment refuser ? Il avait souri à son reflet… Oui, comment refuser après tout ? La vie lui souriait ! Il était attendu grand gala organisé par les soins de Georgia pour festoyer en son honneur. Comme les choses seraient différentes à présent. Comme elles seraient grandioses ! Sa femme ne se doutait de rien. Elle n’avait pas vu le spectre du Preminger qu’elle avait failli épouser, elle avait vu le politicien acharné, comme elle le lui avait signifié à la fin de son discours…l’Homme du peuple, Il avait manqué de lui rire au nez, s’était contenté de rire sous cape, se délectant de son influence ! Il était merveilleux ! Merveilleux !

« Allez, un peu de nerfs Messieurs ! » commenta-t-il aux employés chargés de déplacer les quelques documents de valeur de l’ancienne Mairie, regardant leur démarche hasardeuse traîner le long des couloirs, « Je suis assez pressé et nous avons un emploi du temps chargé à respecter… »

Leur emboitant le pas, il les avait suivi jusqu’au grand bureau, encore vide de toute décoration, où avaient néanmoins déjà été installé le bureau immense d’acajou dont il avait fait commande quelques mois auparavant, dans l’expectative de cet usage. Qu’il avait grande classe sur le sol en damier… Les moulures de la salle, les grandes vitres qui montaient jusqu’au plafond inondant la pièce de lumière, oui c’était prometteur ! Divin.. Et même au-delà ! Un ricanement ivre monta de sa gorge… Il aurait pu danser en ces lieux, sous la puissance qui se déversait sur lui. Enfin ! Enfin, une première dose de triomphe l’enveloppait !

« Vous apporterez le grand miroir, ICI » précisa-t-il en désignant le mur de droite, « Pour le reste, je veux un tapis d’inde, violet ! Vous vous référez avec le designer commis à ce sujet, n’effectuez aucune démarche de votre propre initiative, je ne veux pas courir à réparer les erreurs, une suffit ! »

Un sourire ironique était venu ponctuer son propos, une simple plaisanterie dont la chute n’était connue que de lui seul. Pour le reste… Les hommes avaient fini par quitter les lieux, déposant le carton sur le bureau, se dépêchant d’aller chercher la suite des objets choisis. Preminger se pencha au dessus du carton, sa main baguée farfouillant sans vergogne dans les documents qu’on lui confiait. Il avait demandé à ce que ces documents, soient livrés en priorité, pour en prendre connaissance… Les dossiers privés des maires précédents… Il n'avait hélas rien eu... Une moue dédaigneuse se peignit néanmoins sur son visage. L'imbécile avait tout fait dynamiter... De toute manière qu'aurait-il pu espérer en tirer? Un Guide du meilleur parrain, ouvrage pour Minotaure? Toutes des babioles sans intérêt qui grouillaient auparavant dans les tiroirs d'Hadès... Mais il avait espéré tout de même pouvoir mettre la main sur un document... plus intéressant. un secret, un mystère. Oh, Hadès n'en n'avait peut-être pas conscience, lorsqu'il avait réduit en poussière l'ancien édifice, mais... oui, des papiers de valeur n'avaient que pu être réduits en cendre par la même occasion... Pour tout "héritage", il n'avait reçu qu'une note gribouillée sur un post-it... … A quoi aurait-il pu s’attendre d'autre… ?
Néanmoins, vite, sans tarder, il avait ordonné qu’on LA troûva. Et à présent, en attendant sa venue, il tentait de garder les idées claires. Il convenait de régler la situation, promptement, sans heurts.
On frappa soudainement à la porte et il se retourna, satisfait. Personne ne s'attendrait à ce qu'il reçoive qui que ce soit, pas ici, tout du moins… Tout le gratin se massait déjà chez lui. Et pourtant, elle était là, avec le même regard droit et intransigeant qui l’avait frappé lors de leur précédente rencontre. Jessie James. L'ancienne cow-girl. La policière. La nouvelle shérif.

« Oh just who I want to see »  sourit-il en écartant les bras d’un air théâtral « Miss James ! »

Il glissa prestement d’un pas leste et gracieux jusqu’à elle pour lui serrer la main

- « Comment vous portez vous en cette belle journée ? Je suis ravi que vous ayez pu faire le déplacement si promptement malgré la...foule. Pas de problème particulier avec la police à déplorer ? Pas de débordement ? »

Il y avait-il eu accident ? Ici ou une émeute dans la populace ? Il se le demandait… Une vision se forma sous ses yeux, imaginant deux groupes de militants se battre pour l’un des autographes qu’il avait bien volontiers signé au sortir de son discours… Grande vision...Et quelle grandiose plate-bandes d’odieuses fleurs des champs… Si faciles à piétiner…

« Vous devez vous demander ce qui vous vaut une visite dans mes nouveaux quartiers  municipaux? » sa voix avait roucoulé au dernier mot et il s’était rengorgé légèrement « D'ailleurs, ils ne sont même pas encore prêts à accueillir qui que ce soit, vous êtes en avance, pour tout ! » Il avait lâché sa main pour désigner le décor d’un petit geste évasif « Veuillez en excuser le dépouillement, je ne suis même pas en moyen de vous offrir un verre ! Mais le coeur y est !  »

Il avait souri à la jeune femme. Il ne craignait pas la police. Depuis des années, sa « mafia » avait sévi dans les rues de Storybrooke, grande toile aux diverses ramifications, sans jamais mettre à mal son existence. Tous ignoraient son identité, tous ses agissements se faisaient sous couvert de multiples masques… Il était inarrêtable. Il n’avait pas eu besoin de recourir à une quelconque intimidation ou tricherie pour le recours aux votes… Il avait été Elu. Comme son Destin le voulait. Il trouvait cela remarquement risible d’ailleurs. Le peuple était idiot… Mais le peuple connaissait son rang.

Il n’est pas spécialement nécessaire de tourner autour du pot, je pense que vous aimais les discussions franches et moi aussi. » il inspira un bref instant puis déclara : J'ai appris...votre nomination...par Hadès....en tant que shérif... Le choix aurait du être différent, seulement, nous savons, tous les deux, à quel point Hadès peut-être...imprévisible. Au-delà de l'effarement, je considère que si le maire...pardon, l'ancien maire...souhaitait absolument votre nomination, c’est à raison. Autant l’admettre, malgré ses choix hasardeux de mandat, il avait su s’entourer de personnes compétentes… »

Il laissa un rire amical cristallin s’échapper de ses lèvres, secouant un peu ses boucles brunes sous l’effet de son rire étudié puis précisa, reprenant son sérieux :

- « Je ne vous connais que peu ma chère Miss James, mais vous me paraissez honnête, intègre. Aisha, de plus, m’a dit le plus grand bien de vous et j’ai foi en son jugement. Aussi, je préfère que nous ayons cette conversation. Vous avez visiblement déjà accepté la mission confiée par Hadès...Par simple curiosité, qu'est-ce qui vous a incité à sauter le pas? Je présume que c'est votre sens du devoir et de la justice bien plus que votre loyauté, ai-je tort?  »

crackle bones

♥°•.¸ Once ☆ Upon ★ a ☆ Time ¸.•*´♥´*•.¸°•.¸ Disney ☆ R ♥ P ☆ G ♥

La famille est un lieu où tout le monde vous aime, peu importe comment vous êtes, ils vous acceptent pour qui vous êtes.

ICI GIT L'ERREUR :
http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80427-how-can-i-refuse-erwi


Jessie James
« Jessie never gives up,
Jessie finds a way! »


Jessie James

Erwin & Jessie "Power versus Control"  Cnxt

Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...


Erwin & Jessie "Power versus Control"  V27a

Edition Août-Septembre 2020

| Conte : Toy Story
| Dans le monde des contes, je suis : : Jessie, l'écuyère

Erwin & Jessie "Power versus Control"  Sherif10

| Cadavres : 744



Erwin & Jessie "Power versus Control"  _



________________________________________ 2021-11-06, 14:15 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


Power VS Control
Jessie never gives up...

31 Octobre, aux alentours de midi.

S’il y avait bien une chose que Jessie avait apprise de son année de service au sein de la police, c’était bien cela : si Norbert ou Hadès pointait le bout de son nez dans la journée, alors celle-ci s’annonçait... compliqué. Et c’était le cas de ce 31 Octobre. C’était le dernier jour de la Mairie d’Hadès, demain, Storybrooke se réveillerait sous un nouveau Maire et Jessie ne pouvait encore affirmer à la vue des candidats qui s’étaient présentés si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Nous étions le jour de l’anniversaire d’Hadès, son dernier jour de fonction, cela aurait forcément été trop demander que d’avoir une journée de répit en cadeau d’au revoir. Alors quand Norbert était apparu devant elle, elle avait soupiré une fois, quand il s’était montré intraitable sur le fait qu’elle devait la suivre MAINTENANT, elle avait soupiré deux fois et quand il lui avait précisé que c’était pour une affaire “top secrète”, elle avait craint le pire. Ils étaient arrivés dans le bureau du Mairie, dans sa mairie désaffectée. Tout était calme aux alentours et Hadès semblait s’affairer dans des cartons :

— Vous vouliez me voir ? C'est vraiment urgent ? Parce qu'il y a pas mal de boulot là si ça peut attendre...

C’était vrai, ce n’était pas juste une excuse pour raccourcir la discussion. Halloween était toujours une période d’insécurité en ville.

— Oui, prend celui sur le Bureau.

Il parlait du carton, du même que celui qu’il avait pris dans les bras. La rouquine constata alors que Norbert n’était plus à côté d’elle. En jetant un coup d’œil par une des fenêtres, elle constata qu’il montait désormais la garde devant la Mairie. Tout en soupirant et en secouant la tête de gauche à droite, elle récupéra le carton dans ses mains et se tourna pour suivre Hadès :

— Donc... vous aviez besoin de moi pour faire du rangement ? Norbert pouvez pas vous aider ou vous vous sentiez seul ?

La remarque avait suivi sa constatation du lieu : tout était désert, vide, silencieux. On pouvait presque encore plus percevoir l’humidité de l’endroit qu’à l’habitude. Les bureaux aux portes ouvertes avaient entièrement été vidés, il n’y avait plus aucune âme qui vive.

— Norbert monte la garde. Il ne peut pas tout faire. En plus en ce moment il récupère de l'accouchement.

Donc c’était bien ce qu’elle avait vu... mais monter la garde contre quoi ? Ou contre qui ? Contre des voleurs qui auraient eu une folle envie de s’introduire dans un bâtiment moisi sur le point de s’effondrer et totalement vide ? Elle avait presque eu envie de lui répliquer avant de battre en retraite, préférant le suivre le silence dans les tréfonds de l’endroit, descendant l’escalier qui menait jusqu’à la cave. Quant au sujet de l’accouchement... elle avait préféré ne pas relever de peur de finir avec une histoire encore abracadabrante pour laquelle elle n’avait pas le temps.

La cave était entièrement plongée dans la pénombre, ce qui ne semblait pas gêner Hadès qui continuait à avancer comme en plein jour. La seule lumière qui lui parvenait était la faible source des étages supérieurs et bien qu’avançant toujours, Jessie avait dégluti. Elle n’avait jamais aimé les caves. Ce n’était pas des endroits pour les jouets : c’était dangereux pour les enfants de jouer dans les caves et l’humidité abimait les jouets. Et tout ce silence, toute cette noirceur, elle avait presque l’impression que les murs se rapprochaient de son corps, comme prisonnière, prisonnière à jamais des lieux. Pour calmer sa claustrophobie grandissante, elle avait posé la main sur le mur à la recherche de l’interrupteur de la pièce dans laquelle ils venaient d’entrer. C’était une salle banale où s’entassait des vieux dossiers et des cartons, sans doute toutes les archives de la mairie. Elle remarqua un fin fil rouge qui courait sur les murs tandis qu’elle déposait son carton mais n’y prêta pas plus d’attention, toujours peu à l’aise à l’idée de rester dans cette cave. Se concentrant de nouveau sur ce qu’il lui avait dit, elle préféra reprendre la conversation même si c’était peine perdue :

— La garde ?! On fait quoi là ? Un rassemblement de confrérie universitaire ?

— Des vieux dossiers à stocker. On peut rejoindre Norbert.

Il avait pris le chemin inverse et Jessie l’avait suivi avec un certain empressement à l’idée de remonter à la surface.

— Je sais pas encore qui va être élu mais je veux pas que certains dossiers tombent entre de mauvaises mains.

Ils étaient désormais dehors et Jessie avait hoché la tête d’un air entendu :

— Je comprends totalement... mais vous êtes sûrs que les mettre dans la cave de la mairie c’est la meilleure des idées pour que le nouveau maire les récupère pas ? Et puis c’est quoi ces dossiers ?

Elle commençait à s’inquiéter sincèrement : plus Hadès maintenait le mystère sur quelque chose et plus ola bêtise était grosse... et dans son cas on ne pouvait jamais prévoir à l’avance. Pour toute réponse, il s’était tourné vers Norbert avec un grand sourire :

— On est prêts.

Ils avaient tous fait quelques pas en direction du bout de gazon qui se trouvait devant l’ancienne école. Après cet instant, Norbert avait signé son corps et Hadès l’observa sans comprendre. De son côté Jessie ignorait que les minotaures étaient catholiques, c’était une information qui lui avait échappé au Tibet mais la créature précisa :

— C’est par habitude.

Hadès ne sembla pas plus comprendre mais au même moment, Nobert avait sorti un détonateur et Jessie se souvint brusquement du fin fil rouge. Elle avait fait un pas en avant pour stopper le minotaure mais c’était trop tard. Son énorme doigt se posa sur le bouton et en une fraction de seconde tout explosa, soufflant tout sur son passage. Jessie avait d’ailleurs été complètement déséquilibrée et s’était rattrapée tandis bien que mal, tentant de reprendre possession de son corps et de ses sens totalement déboussolés. Ses oreilles sifflaient avec insistance et elle voyait flou. Elle toussa sous l’amas de poussière avant de relever la tête aussi rapidement qu’elle le pouvait (non sans perdre une nouvelle fois l’équilibre) pour observer le désastre qui s’étalait devant elle tandis que la voix étouffée d’Hadès lui parvenait :

— Voilà, comme ça, pas de traces. En tant que nouvelle sheriff je pense que le mieux est d'oublier cette histoire. C'est un tragique accident.

La cowgirl continuait à observer les débris, bouchée bée. Encore sous le choc, elle constatait les morceaux fumants voire brûlants de l’ancienne mairie. Les informations que le dieu lui livraient peinait à trouver une place dans son esprit :

— Que... qu...quoi ? Mais vous êtes sûrs qu’il y avait plus personne ? On fait pas sauter un bâtiment comme ça !!! Vous auriez pu faire des dégâts sur d’autres bâtiment ou sur des gens...

Elle observa tout autour d’elle mais tout était bel et bien désert. Les autres bâtiments étaient toujours debout. Par miracle plus que par réel savoir-faire des deux compères, seule l’ancienne mairie avait fini en cendre. Et voilà qu’il lui demandait maintenant de passer l’éponge ! Et puis quoi encore ?! Un tragique accident... c’était pas un tragique accident quand il y avait un détonateur et qu’on prenait le temps de dire qu’on était prêt avant que tout ne saute ! En tant que Shérif, elle ne pouvait absolument pas laisser passer ça ! Et... que... quoi... attendez... QUOI ? Comment CA, “Shérif” ??

— Nouvelle shérif ? Vous entendez quoi par nouvelle shérif ? Hé non mais y’a déjà quelqu’un au post hein, moi j’ai rien demandé !

— Y'a plus Chris. Ça collait plus. Et puis c'est urgent. Les élections c'est ce soir. D'ailleurs y'a quelques petits trucs dont on devra parler mais c'est pas pressant on a toute l'année. Ah et...

Il s’était approché d’elle tandis qu’elle l’observait toujours aussi ahurie. Il y avait trop d’informations d’un seul coup et aucune n’avait un véritable sens. Il avait nommé un shérif avant la fin de son mandat, Chris ne l’était plus. Est-ce qu’il était au courant ? Est-ce qu’il lui en voudrait ? Elle n’avait absolument pas voulu cette situation. Est-ce que c’était Chris qui l’avait recommandé ? Comment elle pouvait passer l’éponge sur cette explosion ? Plus rien n’avait de sens dans son cerveau :

— Faudrait appeler les pompiers.

Les pompiers ? Bien SÛR les pompiers ! C’était ça, l’action d’abord ! Recentre toi Jessie, ne te laisse pas déstabiliser ! Elle avait sauté sur son téléphone pour composer le numéro d’urgence avec une certaine frénésie tout en marmonnant avec force et colère :

— Mais c’est paaaas vraiiiiii, Hades bon sang !!

Elle avait pris le temps de tout signaler avant de raccrocher. Pendant quelques secondes, elle observa les débris d’un air dépité, ne sachant plus où reprendre la conversation. Rien n’avait de sens dans le discours et pourtant tout semblait en avoir un :

— Mais... urgent de quoi ? Et comment ça on a « toute l’année » pour en parler ? Vous êtes au courant que vous vous êtes pas présenté au moins ? Vous serez plus maire !

— Mais tu seras toujours Shérif, c’est ce qui compte. J'ai un contrat qui l'atteste. J'ai tout prévu avant de quitter la mairie.

Elle détourna le regard des ruines pour l’observer en grimaçant :

— J’ai toujours peur quand vous dites que vous avez tout prévu, vous le savez ça ?

Elle l’observa un court instant en silence avant de préciser :

— Vous avez conscience que je peux pas non plus faire ce qu’un citoyen demande ? Shérif ou pas shérif... il va surtout falloir que je collabore avec le maire et son équipe... vous comprenez ça hein ?

— Provisoirement.

Un doute affreux s’empara alors de son esprit et son cœur loupa un battement :

— Vous allez pas rejoindre la police, hein ?

— Pourquoi je rejoindrai la police ? Je suis déjà bien occupé. J'aurai même pas eu le temps de rester maire.

— C’est bien si vous êtes occupé parce que vous m’inquiétez un peu sans vous vexer. Mais... j’le sens pas vot’truc.

Elle avait secoué la tête de gauche à droite en soupirant. Hadès n’en faisait qu’à sa tête, tout le temps et l’arrêter n’était jamais une mince affaire.

— C’est censé être officiel quand ce truc de shérif, là ?

— C'est déjà officiel. T’es pas passé au poste avant de venir ? Norbert a mis une banderole.

Elle était précisément au poste avant de venir et il n’y avait pas de banderole. Norbert sembla tilter au même moment qu’il avait effectivement bien oublié quelque chose et Hadès précisa :

— Je te l'avais dit. Depuis l'accouchement il est fatigué.

Jessie tourna la tête vers Norbert qui semblait être dépité :

— C’est pas grave Norbert, je t’assure que c’est mieux ! Je vais m’en charger toute seule, en douceur... je savais pas que chez les Minotaures c’était les mâles qui portaient les bébés... t’aurait dû me le dire, avec les répèt’ qu’on a enchaîné, t’as dû être crevé et les portés ça doit pas être très bon pour les bébés...

Tous les jeudis depuis leur retour du Tibet, Jessie et Norbert se retrouvaient pour danser ensemble. Ils préparaient différents concours de danse de salon dans un club de Storybrooke et si le minotaure était un abruti fini pour bien des choses, il fallait avouer qu’il était excellent quand il s’agissait de danser.

— Ah non, je les portais pas. C'est celui d'Alexis. Mais avec les contractions, le stress et le médecin je suis épuisé.

Alexis... c’était qui Alexis ? Sa copine ? Il ne lui en avait jamais parlé. Elle avait légèrement froncé les sourcils mais préféra ne pas creuser le sujet plus loin et se concentrer sur le problème qui la taraudait nettement plus :

— Bon et je suis censée faire quoi maintenant ? Je joue au shérif et j’attends que vous me contactiez ? Et pourquoi moi, d’abord ?

Il y avait des gens nettement plus qualifiés ! Elle n’était policière que depuis un peu plus d’un an, elle n’avait jamais été Shérif avant, c’était Woody le Shérif dans leur coffre à jouets. Et même si elle avait été le jouet préféré d’Emily, la petite n’avait pas vraiment d’autres jouets, ce qui ne lui donnait pas de très grandes responsabilités.

— Aucune idée c'est plus moi le maire. Mais... Garde l'oeil ouvert.

Il marqua une pause avant d’ajouter sur le ton de la confidence, comme si elle était censée exactement savoir de quoi il parlait :

— Parce qu’on sait jamais ce que l'avenir nous réserve et ce qu’on peut bâtir quand on dispose de la bonne forêt.

— D'accord... Mais vous êtes au courant que pour avoir la bonne forêt, il vous faut un permis hein ? Je vous apprends rien …

Elle sous-entendait clairement et avec appui qu’en tant qu’ancien maire, il était CENSE le savoir.

— Et vous êtes au courant qu'on va devoir avoir plus d'explications pour... ça...

Elle montra du pouce les débris fumants derrière elle tandis que les sirènes des pompiers s’approchaient de plus de plus.

— Je vous apprends rien... Donc je vous propose qu'on finisse au poste... en voiture ou par téléportation, comme vous voulez, menottes ou pas menottes, comme vous voulez mais on doit aller au poste.

Elle ne pouvait pas laisser passer ça. Maintenant qu’elle reprenait ses esprits petit à petit, elle commençait à réagir de la tâche qui lui incombait. Elle était Shérif et elle était surtout témoin de l’acte voire presque complice. Le laisser partir ainsi revenait à se corrompre et il en était hors de question. De son côté Norbert s’était mis à gesticuler avec nervosité à l’idée de finir en prison. Il fallait le calmer, le rassurer avant qu’il ne décide de prendre la fuite :

— T'es juste complice, ça va aller...

C’était faux. Il était autant dans la mouise qu’Hadès mais ça, c’était un peu risqué de lui dire. De son côté, Hadès réfléchissait :

— Tu le fais stresser. Ne me fais pas regretter mon choix. On doit se soutenir en tant que... Que... Que gens qui se soutiennent. Et puis...

Il avait sorti un carnet de sa poche pour y griffonner quelque chose avant de le tendre fièrement à Jessie :

Pas de témoins de la triste explosion de l'ancienne mairie. J'étais là, j'ai tout vu.

Signé : Monsieur le Maire, Hadès Bowman.

Jessie avait lu le mot avec une grimace de scepticisme. Il se rendait compte qu’il était en train de se contredire dans son mot ? Comment pouvait-il ne pas y avoir de témoin s’il avait tout vu ? Elle avait relevé lentement les yeux vers lui pour voir s’il était en train de réaliser sa bêtise mais la lumière ne semblait pourtant pas s’allumer dans son esprit. Les pompiers venaient de débarquer et commençaient à déballer leur matériel à la hâte. Jessie allait devoir rester pour en parler avec Richard et débriefer. Soupirant, elle rangea le papier dans sa poche en lui précisant :

— Une enquête va devoir s’ouvrir sur le sujet. Vous serez convoqué. Je garde votre papier avec moi. En attendant n’essayez pas de fuir la ville, restez joignable en toute circonstance. C’est compris ?

Elle l’observa quelques secondes avant de lui sourire sans approuver. Elle n’avait pas besoin qu’il approuve, on lui demandait juste d’émettre ses droits. Elle sentait que ça allait encore être peine perdu de réussir à le faire témoigner mais elle ne lâcherait pas. Elle n’abandonnait jamais.



1er Novembre, aux alentours de midi.

Cette nouvelle mairie commençait bien, elle le sentait. Est-ce que c’était de l’ironie ? Sans doute un peu. Déjà parce que son arrivée en tant que Shérif avait été plus que chaotique mais que l’annonce du nouveau Maire ne l’avait pas plus enchantée. Ca n’avait pas été une grosse surprise, il était annoncé vainqueurs par les sondages depuis plusieurs jours et c’était bien ce qui l’avait poussé à le rencontrer la veille au soir mais dire qu’elle n’avait pas été déçue à l’annonce des résultats aurait été mentir. Elle avait voté pour quelqu’un d’autre, ne parvenant pas à trouver en cet Erwin Dorian les qualités nécessaires qu’elle voulait pour son maire. Aisha ne tarissait pas d’éloge pourtant à son sujet et il s’était montré sympathique à son égard mais quelque chose clochait, elle en était sûre. Elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus pourtant, quelque chose dans son attitude générale, sa façon de couvrir les gens de mots sucrés, sa façon de serrer la main, tout en lui révélait une hypocrisie latente. Elle avait encore plus vu le danger quand il avait pris la parole pendant son discours d’investiture. Il avait la verve de la passion et ses yeux brillaient d’une inspiration nouvelle mais rien ne semblait refléter une énergie positive et résolument tourné vers les autres. Derrière les pommades de politicien, il avait surtout parlé de lui, s’était limite déifié comme le symbole vivant du Soleil après la Lune et ce genre de mégalo, Jessie avait plutôt tendance à les arrêter qu’à les acclamer dans son monde de jouets et dans les histoires d’Andy.

La façon dont elle avait été contactée également laissait entendre que rien de bon risquait de sortir de tout ça. Alors que tout le monde s’était levé pour ressortir de la salle, un certain Jeremi Das s’était présenté à elle pour lui préciser qu’Erwin désirait lui parler. Il lui avait donné un lieu : la nouvelle mairie et une heure. Le type ne semblait pas avoir de place dans la mairie de Dorian et pourtant il avait fait partie des invités d’honneur. Après quelques recherches, elle s’était rendue compte qu’il était son associé et sans doute son ami. La démarche était pourtant bien cavalière : pourquoi mandaté quelqu’un pour lui préciser qu’il voulait la voir plutôt que de tout simplement lui dire en personne en s’armant de courage pour réaliser quelques pas dans sa direction. Non. Tout ça n’annonçait rien qui vaille. Dans quoi tu t’es encore fourrée, Jessie...

Elle s’était donc présentée dans le nouveau bâtiment en passant de longs couloirs où des ouvriers se dépêchaient de réhabiliter le lieu... mais en grandes pompes semblait-il. Il n’avait pas perdu de temps... Vêtue de son jean délavé, de sa chemise à carreaux rouge et de ses bottes de cowgirl, elle dénotait totalement dans ce grand décor digne d’un décor de cinéma sur un film au temps de la royauté. Des dorures s’affichaient un peu partout, de lourds rideaux de velours étaient accrochés à certaines longues fenêtres sans compter toute l’agitation qui y régnait. Elle avait presque l’impression d’être entré dans une fourmilière. Les mains dans les poches, elle s’était hâtée de monter les marches quatre à quatre en saluant les ouvriers qu’elle croisait sur son chemin. On lui indiqua la route jusqu’au bureau du nouveau maire et elle ne fut presque pas surprise de le voir au bout d’un long couloir, dissimulé par une lourde double porte en bois qui rappelait clairement les appartements dans les châteaux. Tout en soupirant, elle s’était approchée du lieu, avait inspiré un moment pour se donner le courage de rester calme et avait frappé à la porte.

Du calme, reste calme, ne dit pas tout de suite ce que tu penses, laisse-le parler.

— Oh just who I wanted to see !

Ok ça partait mal. Très mal. Il avait écarté les bras comme pour l’embrasser toute entière et elle s’était contentée d’un faible sourire en levant une main de sa poche pour le saluer. La cowgirl était plutôt tactile quand elle connaissait et appréciait les gens mais quand elle ne savait pas encore sur quel pied danser avec eux, elle préférait s’abstenir.

— Bonjour m’sieur l’maire.

Elle lui avait tendu la main quand il s’était approché d’elle et il l’avait serré de la même façon qu’il l’avait fait la veille. Se concentrant pour rester factuelle, elle hocha la tête d’un air entendu :

— Rien a déplorer. Tout est sous contrôle. On a l’habitude de ce genre de manifestation.

— Vous devez vous demander ce qui vous vaut une visite dans mes nouveaux quartiers municipaux ?

— Pas vraiment...

Si elle avait réussi à retenir une réaction à son roucoulement presque écœurant, elle n’avait pas réussi à retenir sa franchise. Il fallait faire des choix dans la vie. Elle n’était peut-être pas Einstein mais elle pouvait encore très bien se douter de pourquoi le nouveau Maire demandait à la nouvelle Shérif de le rejoindre dans ses locaux, surtout quand il n’avait ps eu l’occasion de choisir le poste lui-même. Elle s’était d’ailleurs préparée à cette confrontation toute la nuit. Avec politesse, elle avait regardé le décor quand il le lui avait présenté de sa main avant de lui faire un signe que c’était inutile pour le verre :

— Oh ce n’est pas grave, ne vous inquiétez pas pour ça. Vu la situation, nous aurions sans doute dû fêter cela avec de l’alcool et je ne bois pas pendant le service. Félicitations d’ailleurs, je n’ai pas eu l’occasion de vous le dire hier soir. J’espère tout de même que vous avez eu l’occasion de vous servir un verre d’eau après un discours aussi enflammé.

Le ton n’était ni agressif, ni moqueur, elle l’avait dit sur le ton de la conversation, avec une pointe d’humour énergique d’ailleurs. Elle avait été juste sincère. Qu’on l’aime ou non son discours avait été prononcé passionnément et avait été plutôt long. N’importe qui aurait eu besoin d’un verre d’eau. Elle avait accueilli son envie d’aller droit au but comme une bénédiction en l’appuyant d’un hochement de tête lent qui signifiait clairement “meeerci”. Elle le laissa ensuite parlé, préparant ses armes. Sous son faux air sympathique et détendu il semblait pourtant voir sa nomination comme une curiosité à défaut d’être une menace. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour le coup, cela était compréhensible. Après tout, il avait été dans la même équipe qu’Hadès, il était annoncé vainqueur et le dieu lui avait tout de même fait ce dernier pied de nez... pouvait-elle lui en vouloir de se méfier et de chercher à comprendre ? Non, absolument pas. En revanche, ses faux airs alors qu’il avait précisé vouloir avoir une conversation franche et honnête... quel homme serein prenait la peine de convier une personne qu’il n’avait pas élu à la première heure, avant même de fêter sa victoire, dans ses bureaux encore déserts et en travaux si ce n’était un homme méfiant ? Alors pourquoi faire semblant. Elle soupira lentement avec un hochement de tête entendu avant d’aller s’appuyer contre le rebord d’une des fenêtres, les mains dans les poches :

— En d’autres termes, vous m’auriez absolument jamais choisi parce que vous me connaissez pas et vous voulez savoir si vous pouvez me faire confiance quand même pour faire mon job, c’est ça ? Ah et je pense même que vous vous demandez si Hadès prépare pas un coup de Trafalgar et que je suis sa super taupe pour vous miner, j’ai tout bon ? C’est ce que votre question sur la “loyauté” laissait supposer en tout cas.

Elle haussa un sourcil interrogateur en l’observant. Elle n’était toujours pas fâchée ni même hostile, elle était juste plus “brut de décoffrage” que lui. Comme pour le rassurer, elle haussa les épaules en précisant :

— Je vous l’ai dit, j’aime les conversations franches et claires. Je pense que vous n’avez pas de temps à perdre vu les projets que vous souhaitez mettre en place et moi non plus, parce que du boulot, j’en ai, y’a aucun soucis là-dessus. Du coup vu que j’ai du boulot, j’ai pas trop trop le temps pour les super coups de Trafalgar et je suis pas intéressée non plus.

Elle l’observa encore un instant, cherchant ses mots sans bouger de sa position avant de préciser :

— J’ai sauté le pas parce qu’on m’a forcé à le sauter. C'était pas ma décision. J’étais très bien sous le commandement de Chris. Hadès m’a pas proposé de poste, il m’a juste annoncé ma nomination. C’était déjà fait. Et je me suis dit que j’avais pas le droit de démissionner parce que c’était mon devoir si on l’avait placé là sur mon chemin. Je préfère encore prendre le poste et tenter de faire au mieux que d’ignorer qui va le prendre. Je dis pas que votre choix aurait été pire que Chris ou moi, je vous connais pas. Je dis juste que si le choix m’aurait pas convenu, j’aurai passé mon temps à regretter d’avoir rendu l’étoile en pensant que j’aurai pu faire mieux. Alors pour pas avoir de regret, j’ai pris mes responsabilités. Sans vouloir vous vexer, je suis pas quelqu’un de politique. Je donne pas ma loyauté comme ça. Elle a un sens ma loyauté. Et la mienne ne se dirige que pour mes convictions. Mes convictions, c’est la sécruité et le bien être de cette ville. C’est assez clair et rassurant pour vous ou je vous la redonne tout de suite ?

Elle avait retiré l’une de ses mains de sa poche et avec elle, la petite plaque de Shérif que Chris lui avait remis. La montrant bien en évidence, la tendant légèrement vers le Maire, elle ne le quitta pas des yeux, l’air sérieux. Il n’y avait aucun air de défi dans son regard, juste de la sincérité. Elle n’était pas stupide, elle savait qu’il ne l’était pas non plus. Ce qu’elle avait pu chercher un peu depuis la veille, il avait dû le faire aussi. Lui retirer son poste aurait des implications pour lui aussi. C’était sans doute pour cela qu’il ne l’avait pas convoqué à la première heure, qu’il avait attendu de passer la matinée et son discours. Il avait sans doute eu besoin de réfléchir. Et c’était pour ça qu’ils se parlaient à l’abris des regards et des oreilles indiscrètes, la destitution se jouait maintenant : est-ce qu’il était préférable de prendre le risque de se destituer tous les deux et de tenter de se faire réélire ou était-elle suffisamment loin de ressembler à un danger pour la laisser entrer dans l’équipe. Elle lui laissait le choix, elle avait parlé avec franchise, c’était à lui de décider. Mais qu’il le fasse vite, comme il le savait, il y avait pas mal d’émulation dans la ville et elle avait un boulot à faire.
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________________________________________ 2021-11-18, 22:27 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Power versus Control
““Tout obtenir afin de pouvoir tout mépriser..” -


Elle était venue promptement, avec ses habits qui juraient avec l’élégance superbe qu’il construisait en ces lieux. Plus qu’une policière, elle semblait tout droit sortie d’un rodéo ou d’une forêt avec cette chemise proche de celle que l’on associait systématiquement à l’imaginaire des bûcherons canadiens, ce qui restait pour le moins pittoresque. D’une certaine manière, elle personnifiait l’image que l’on se faisait de sa fonction dans une ville pour le moins boisée comme l’était Storybrooke, une ville de prime abord sans histoire, ce qu’elle n’était en revanche pas. Ainsi vêtue, elle se trouvait bien loin du costume pour le moins osé mais réussi qu’elle avait abordé la veille. Il supposa que pourtant, le vêtement qui la paraît seyait bien davantage à ce qu’elle était au fond d’elle-même. Cela témoignait d’une sincérité d’âme qui n’était pas sans lui déplaire. Bien évidement, cela démontrait une nature coriace et assez libre, mais aussi une sorte de naturel qui excluait la manigance. Si des réponses il devait obtenir de Jessie James, des réponses, il aurait. Encore fallait-il gagner sa confiance. Ce qui était, chose plus ardue. Elle possédait visiblement une aura de limier aux aguets. Il l’avait saluée, alors, lui serrant la main, ignorant le raccourci bref qu’elle faisait en s’adressant à lui « M’sieur »… se focalisant sur les informations qu’elle lui transmettait et notamment l’exclusion de tout débordement liée à sa victoire…

« Me voilà rassuré. J’ai rarement vu tant d’effervescence en ville, alors, je m’inquiétais déjà » commenta-t-il en souriant facticement.

Il ignorait en réalité si le manque de répression des foules l’ennuyait ou l’enchantait. Cela dépendait de la manière dont on l’interprêtait. Le peuple ne se battait pas pour se masser au plus près de lui...mais il se trouvait uni sous sa gouvernance, sans la moindre trace de rébellion. Aujourd'hui, était un superbe jour qui aurait presque pu être qualifié de magnifique.
Il manqua de rire sous la franchise de la jeune femme, son sourcil droit se soulevant, circonspect. Oh really ? Ainsi pensait-elle savoir ce qui l’amenait ici ? Sa franchise l’avait, non désarmé, mais surpris. Positivement. Elle était réellement de cette sorte d’individus rares, donc ? Franche, presque sanguine. Et... Elle savait. Pour le poste de shérif...et même au-delà. Il n’en doutait plus. Et pourtant...elle n’avait pas cherché à le dissimuler réellement, à feindre l’ignorance… Elle jouait franc-jeu, entièrement, le buste droit, le regard affirmé. Pas une once de défi, seulement de l’assurance. Avait-elle redouté ce moment depuis sa nomination ? Avait-elle répété ce moment ? Il l’ignorait mais elle réussissait à incarner, aujourd'hui, une sorte de force, une posture que l’on attendait de la police. Un maintien droit, une assurance.
Il continua d’enjoliver l’entretien souriant lorsqu’elle le félicita de son succès, s’en repaîtrant comme un nouveau plaisir auquel il accédait depuis peu. « Félicitations Monsieur le Maire » C’était si peu de choses… Un poste médiocre s’il le comparait à l’échelle de ce qu’il convoitait… Mais c’était déjà si puissant. Une dose non négligeable de pouvoir, avec cet emplacement, il mettrait la main sur ce qu’il désirait. Et cette fois, ce titre lui appartenait pleinement. A lui-même. A lui seul. Il ne dépendait de rien d’autre. Non, il n’avait pas eu besoin de verre d’eau. Il avait bu bien plus, il s’était abreuvé à la sève même du Pouvoir. Il avait pourtant accueilli ses félicitations en levant une main modeste, ne renchérissant pas.

Puis avait avancé, joué à visage découvert et elle avait elle même réagi avec une sincérité bien décuplée s’il ne prenait que le temps de la comparer avec la sienne.

C’est exact. Doublement exaaact, pour être sincère. Hadès est doté d’une logique bien à lui. Il représente...une sorte d’électron libre, curieux, pour le moins… étrange mais surprenant d’inventivité… Il faut suivre le cheminement de sa pensée et cela constitue un réel défi » un léger rictus creusa le coin de ses joues « Effectivement… Sans vouloir, vous offenser, je ne peux que m’interroger sur la raison qui l’a poussé à vous choisir. Je suppose qu’il rêverait d’un « coup de Trafalgar » comme vous le dites si bien…et votre nomination à « la dernière minute » confirme cette idée. »

Hadès… Ce bouffon ridicule. Il garderait pour lui, toute la condescendance que lui inspirait le personnage, ce misérable petit bouffon qui pensait pouvoir encore atteindre le pouvoir… Pitoyable. Oui, il ne faisait pas de doute qu’il s’y accrochait encore. Suffisamment pour lui refuser l’accès aux dossiers précédents. A lui ou tout autre successeur potentiel. Cela n’avait pu être dirigé contre lui, avait suffisamment rampé pour que ce cher pantin le considère comme inoffensif.. Il avait même incité à voter pour lui, si ce n’était pas risible. Bien sûr, Hadès n’était pas un réel danger, mais il pouvait se révéler aussi horripilant qu’une minuscule abeille tourbillonnait autour d’un poste qui n’était plus sien. S’il avait jeté son dévolu sur Miss James, c’était qu’il y avait une raison. Oh bien sûr, elle était peut-être insignifiante, connaissant le personnage, peut-être avait-elle retrouvé le portefeuille perdu de Norbert avait ramené ses courses, ou une quantité de justifications ridicules qui trouvaient une estime particulière sous le regard de l’ancien maire. A l’écoute de la jeune femme, il sembla à Preminger que le choix de l’ancien maire possédait des attraits et des défauts, pour l’un comme pour l’autre.
Elle semblait bien trop honnête pour que sa loyauté puisse être achetée. Mauvais point. Pour Hadès… Comme pour lui. Mais elle semblait compétente. Et dénuée de tromperies. Sa manière de « déjouer » ses éventuels soupçons de son ton net, lui arracha un rire amusé :

« De notre conversation d’hier, qui somme toute était jusqu’à peu notre unique conversation, c’est une qualité flagrante à votre endroit : j’apprécie votre franchise.. »

Il n’épilogua pourtant pas, la laissant davantage poursuivre. Erwin appréciait sauter sur chaque miette que lui offraient ses interlocuteurs, encore plus ses adversaires. Pour une femme telle que Jessie, la tactique était différente, la sincérité exhécrait la tromperie. Il fallait ruser pour éviter de lui permettre d’en deviner la présence. C’était un défi comme un autre, amusant.
Il croisa les bras, penchant la tête, conservant son allure neutre, introspective, écoutant les justifications qu’elle lui servait naturellement. Ainsi elle avait été « forcée » ou plutôt… mise devant le fait accompli. Typique d’Hadès. Le reste de son raisonnement tenait la route… Cette volonté de vouloir bien faire, cette pensée qu’importait qui nous nommait, nous n’étions peut-être pas forcément « un mauvais choix ». Ou tout du moins pas le pire des choix potentiels. Il rangea cela dans un coin de son esprit.
Tandis qu’elle lui tendait l’insigne, il observa l’objet luire dans sa main affirmée. Elle s’attendait à ce qu’il lui repousse la paume, sûrement. Elle était si sûre, si sincère. Tout son être vibrait de ses valeurs… Des valeurs qu’il ne partageait pas. Elle ne serait pas malléable, ni corruptible…
Pour toute réponse, il esquissa un geste récupérant l’étoile pour la laisser glisser quelques instants entre ses propres doigts. Sans pour autant lui donner l’impression de la lui subtiliser, il la leva, observant l’objet avec concentration :

« Je vous crois, Miss James. Il va de soi que vous semblez ne désirer qu’exercer la justice et l’équité. Exerçant moi-même une profession juridique, comprends cette motivation. C’est d’ailleurs tout à votre honneur. J’aime votre manière d’appréhender les choses, votre...angle d’attaque, si je puis m’exprimer ainsi »il sourit, laissant ses lèvres dévoiler ses dents blanches, alors que l’objet laissait le soleil le transpercer d’un rayon qui se refléta sur la chemise de la jeune femme « Vous avez votre manière de voir les choses. Directe. Très directe. Effectivement, il doit être difficile de se positionner sur un poste, lorsque auparavant, vous n’avons pas d’ambition première à son encontre. Pourtant… Vous, vous n’avez pas pu vous empêcher de vous interroger, au-delà de vos volontés personnelles, pour réfléchir au bien de tous… Il est difficile de le faire lorsqu’on ignore qui serait le second choix. Et cependant, vous avez, malgré tout, positionné votre boussole morale à cette hauteur. C’est intéressant… » il redescendit l’objet, le redéposant entre sa paume «  Loin de moi l’envie de m’arroger le droit de vous l’ôter sur un simple caprice de ma part, cela serait...injuste.Il ne m’appartient plus de jauger si vous en êtes digne. Cela vous appartenait. Et votre choix est fait. Saluons notre collaboration, Shérif James. »

Il avait maintenu sa main sur celle de la jeune femme, l’octroyant une nouvelle poignée de main , sans se départir de son sourire.

« J’aurais choisi notre amie commune. Mais si vous vous appréciez taaant, c’est que vous possédez des qualités communes, indubitaaaaaably. Je vous crois dans votre investissement professionnel… J'ai hâte de pouvoir vous voir à l'oeuvre! Enfin, dans la plus faible des mesures. Moins la police a besoin d'agir contre la malfaisance et mieux se porte notre ville... Mais nous ne sommes jamais à l'abris de quelques comportements et tristes situations.... D’ailleuuuurs… Je vous suppose on ne peut plus prise par les événements récents, n’est-ce pas ? L’ambiance est on ne peut plus explosive… » ajouta-t-il malicieusement, reculant d’un pas pour désigner les lieux d’un mouvement ample de la main laissant ses traits se durcir « Je n’aimais pas les anciens locaux, dans un sens, le crime aurait pu me profiter mais…je n’approuve pas la méthode. Cela va bien au-delà d’une simple destruction de bâtiment public...l’ensemble des documents officiels de la mairie ont été détruits. C’est un sabotage à l’encontre de l’autorité publique. Je souhaite porter plainte et me porter partie civile dans cette affaire. Je veux que justice soit faite et que le préjudice soit réparé.»

Le coupable à ses yeux n’était pas très difficile à deviner. Il portait la marque de l’inconsistance. Un acte irréfléchi. Non une vraie vendetta, une bêtise excessive, non maîtrisée… Tout avait du suivre le même trait de temps, la même logique. La volonté de contrôler, d’empêcher l’inéluctable. Il laissa son regard croiser celui de la jeune policière. Elle n’avait rien d’une oie blanche d’une innocente brebis avait tout d’un coriace et agile cheval sauvage. Impropre au domptage, fier de ses convictions. Difficile à amadouer. La collaboration s’avérerait plus ardue mais non moins divertissante. Et ô combien cette détestable petite flambée pouvait être une mise en situation particulièrement intéressante. Oui… Une situation parfaite pour savoir. Pour mesurer la parole du Shérif James, sa probité… Connaître quel sens avait définitivement sa loyauté.

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Jessie James
« Jessie never gives up,
Jessie finds a way! »


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Elle va être sympa cette mairie, j'le sens bien... On va s'entendre copains comme cochons...


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________________________________________ 2022-04-19, 21:23 « Jessie never gives up, Jessie finds a way! »


Power VS Control
Jessie never gives up...

Dans quel pétrin s’était mis Hadès ? Et elle, par la même occasion. Pourtant, même si elle avait secrètement convenu avec elle-même qu’elle ferait tout pour boucler ce sujet de la façon la plus juste et la plus rapide possible tout en évitant tout de même à l’ancien maire la prison, le nouveau ne semblait pas de cet avis. Il était évident qu’il le portait responsable de toute cette explosion, et il n’avait pas tort. Comme les alliances tombaient vite en revanche quand il s’agissait de pouvoir... Si elle avait été seule, elle aurait pu avoir un rire acide à cette remarque sarcastique. Hadès lui avait fait suffisamment confiance pour en faire son trésorier et la sheriff n’avait jamais noté une quelconque animosité de la part du notaire envers son “patron”... en apparence du moins dans la mesure où elle ne le connaissait pas personnellement. Et voilà qu’à présent, s’il pouvait voir sa tête au bout d’une pique, il le demandait volontiers. L’écuyère trouvait tout cela de plus en plus intriguant. Sous ses airs de sympathie se cachait tout de même un être méfiant qui pensait qu’on pouvait le trahir et que cette explosion avait été pour l’atteindre et un être qui souhaitait absolument faire payer le commanditaire... Y’avait-il donc aussi un être envieux de récupérer certaines choses de cette ancienne mairie qui ne pouvait plus le faire ? Après tout, vu comme les travaux étaient déjà bien avancés, à peine l’élection finie, on pouvait facilement supposer qu’il n’avait pas eu l’intention d’emménager dans l’ancienne mairie. Ce n’était donc ni sentimental, ni par amour de l’édifice...

Erwin Dorian avait beau être charismatique, il laissait en cet instant tant d’indices derrière lui qui laissait supposer qu’il était effectivement louche. Elle n’avait pas trop aimé la façon dont il s’était rapproché de Aisha lorsque celle-ci le lui avait raconté leur relation et cela se voyait encore aujourd’hui. Pas étonnant qu’il aurait voulu l’avoir à ce poste, il avait su faire naître en elle une confiance dont ses actions actuelles aurait pu éviter tout soupçons, mais ce n’était pas le cas de Jessie. Elle n’avait pourtant rien laissé transparaître, se contentant de garder un visage neutre et sérieux, remplaçant son badge dans sa poche après qu’il les lui ai rendu, non sans lui serrer la main une nouvelle fois. Peu importe ce qu’elle pouvait penser de lui, elle n’avait pour l’instant aucune preuve et comme cela le laissait supposer, souligné par l’annonce du maire, ils allaient devoir collaborer.

— Justice sera faite, monsieur le maire, je ne comptais absolument pas laisser cette affaire se refroidir.

Elle laissa sa phrase planer un instant, prenant le temps de choisir ses mots et préciser ce qu’elle voulait préciser. Elle avait besoin de temps pour pouvoir boucler cette affaire au mieux mais elle ne pouvait pas non plus lui mentir ou lui cacher délibérément ce qu’elle savait déjà. Cela revenait à refuser de collaborer voire de trahir une confiance qui n’était pas encore vraiment accordée et cela ne pouvait rien annoncer de bon pour le futur de la relation qui était désormais la leur, qu’ils le veuillent ou pas. Ils étaient liés... pourquoi finissions-nous souvent liés à des personnes avec lesquels nous ne désirions aucun lien ?

— Pour tout vous dire, j’ai déjà au moins deux témoins de la scène sinon trois. Nous sommes au début de cette enquête, je ne suis pas habilitée à vous en dire plus pour le moment mais vous pouvez tout à fait vous porter partie civile. Souhaitez-vous que j’enregistre votre déposition dès à présent ? Oh excusez-moi...

Son téléphone portable venait de sonner avec force dans la pièce encore vide de meuble, raisonnant plus que de mesure dans le lieu. Voyant que c’était un collègue et sur son téléphone du boulot, elle s’éloigna du maire, ressortant du bureau pour décrocher tout en se bouchant une oreille pour éviter d’être parasitée par le bruit alentour.

— Oui, Penny, qu’est-ce qui se passe ?

— Chef, on a trouvé un truc qui pourrait vous intéresser sur votre affaire d’explosion. Je vous envoie la photo.

Pile ce qu’il lui fallait ! En espérant que ça la sortirait du pétrin dans lequel elle se mettait chaque minute un peu plus. Retirant son portable de son oreille pour observer la photo, un grand sourire naquit sur ses lèvres. Elle l’avait, cette providence. Elle la tenait entre ses mains. Se posant contre une des fenêtres, elle pressa Penny de lui expliquer ce qu’il en était. Un fois le récit fait, elle donna les ordres quant à la récupération des documents et leur scellage jusqu’à la fin de l’histoire. Elle lui précisa alors qu’elle pouvait commencer la paperasse, qu’elle était avec le maire et qu’elle n’en aurait sans doute pas pour longtemps et elle raccrocha. Revenant dans le bureau, elle croisa Dorian qui semblait avoir trouvé de quoi patienter. Il lui sembla qu’il rangeait un miroir dans l’une de ses poches interne et Jessie eu tout le mal du monde pour ne pas hausser un sourcil, intriguée, elle qui n’était pas spécialement une grande friande des miroirs. Avait-il cherché à l’observer de façon plus discrète ? Ou bien avait-il quelque chose entre les dents ? Elle refusait de croire qu’il pouvait y avoir une raison plus narcissique à cela. En réalité... elle ne parvenait même pas à l’imaginer.

— M’sieur l’maire, il y a du nouveau.

Elle lui tendit son téléphone sans lui donner pour lui montrer la photo d’un box de dépôt à dans le quartier des docks. A l’intérieur, on pouvait y voir de nombreuses caisses en carton contenant des documents.

— Il semblerait que tous les documents de la mairie aient été entassé là-dedans. Il n’y a pas eu de perte à proprement parlé. Enfin, pour l’instant nous n’en savons rien, nous allons avoir un travail de recensement et d’archivage à réaliser pour pouvoir se prononcer. Je vous tiendrai au courant quand nous y serons, je pense que je reviendrai ensuite vous vous voir pour établir s’il y a une raison de vous porter partie civile ou non. Apparemment, une lettre est arrivée chez nous aujourd’hui pour nous préciser de nous rendre à cette adresse. Anonyme. Mais il était précisé dans le mot que la personne l’a fait pour “Isaac”. Nous ignorons ce que cela veut dire, nous allons enquêter de ce côté également. Vous qui étiez à la mairie, vous avez peut-être une idée ?

Elle ne pouvait pas accuser pleinement Hadès d’avoir écrit cette lettre tant qu’elle n’avait pas de preuve, c’était totalement à l’inverse de ce son métier exigeait mais il semblait plus que probable qu’il en soit l’auteur et elle était convaincu qu’ils étaient deux à le penser. En revanche, elle ne voyait pas ce que ce “Isaac” venait faire là-dedans. Elle n’avait pas souvenir d’avoir vu un adjoint avec ce nom ni même une connaissance d’Hadès aussi particulière qu’un Minautore. Était-ce un nom codé ? Un véritable nom ? Et qu’avait-il avoir avec tout cette pile de document ? Peut-être que le maire saurait l’éclairer sur le sujet.
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________________________________________ 2022-05-01, 12:25 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

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Jessie lui avait assuré que Justice serait rendue. Il attendait donc. Un sourire satisfait au coin de la bouche. Au fond, le résultat s’avérait moins important que la quête. Les éventuels documents confidentiels avaient péri dans l’explosion et le surplus administratif de moindre importance et financiers qui le concernait directement aussi. Dans un certain sens, il aurait presque pu remercier le saboteur de la disparition de ces documents d’une manière aussi formidable avant qu’il ne soit obligé de s’en charger lui-même… Mais quelle image aurait-il pu donner s’il avait réagi en laissant cet édifice public se faire atomiser sans la moindre réaction. Offrir l’impunité ouvrait la voie aux saccageurs et Preminger le premier savait à quel point la ville s’en trouvait infestée. Des individus qui n’appréciaient rien d’autres que le chaos. La particularité et le risque de vivre dans une ville remplie de personnages du monde des contes. Il pouvait ainsi facilement se targuer de ce risque éventuel.

Pour tout vous dire, j’ai déjà au moins deux témoins de la scène sinon trois. Nous sommes au début de cette enquête, je ne suis pas habilitée à vous en dire plus pour le moment mais vous pouvez tout à fait vous porter partie civile. Souhaitez-vous que j’enregistre votre déposition dès à présent ? Oh excusez-moi…

Il l’avait vu s’éloigner avant de n’avoir pu répondre quoique ce soit. Deux voir trois témoins. Sûrement Hadès et l’ombre stupide qui lui servait de sorte de garde-du-corps...Norbert. Qui était donc le troisième ? Puisqu’elle avait semblé hésiter, cela sous-entendait que la fiabilité du témoin n’était pas encore établie. Ou que sa version ne coïncidait pas forcément avec les dires des autres… Ce qui, si son pressentiment se retrouvait fondé, n’était certes pas déraisonnable…
Il l’avait observé s’éloigner pour prendre son appel. Pouvait-il lui faire confiance ? Il lui semblait que oui. Il lui semblait que non. Non constituée du même métaux qu’Aisha, moins malléable et non saisie au même moment. Aisha lui était venue dans une période de grande anxiété, faible, influençable où il avait pu se révéler vital d’une moindre mesure pour elle. Ce qui avait suffi à la jeune femme pour l’apprécier et lui accorder progressivement sa confiance. Jessie venait vers lui, auréolée d’une étoile accrochée à son veston. Toute aussi gênée qu’elle pouvait être du contexte de sa nomination, elle n’était pas en position de faiblesse. Son esprit ne faisait état d’aucune brèche où il aurait pu aisément se faufiler. Elle ne serait pas de son côté. N’avait pas vocation à servir ou suivre des individus. Elle suivait et servait le bien de la collectivité. Et en cela, si elle ne serait jamais une complice convaincue par sa personne, elle pouvait aussi se trouver être une alliée occasionnelle s’il parvenait à bien la manier. Non pas par un quelconque éblouissement de sa personne mais par leur apparente tangente commune : le « Bien commun ». Dans l’attente, il sortit son miroir de poche. La silhouette de Jessie dansait derrière son épaule, mais il n’y prit pas attention. Loin de là. Il était déjà bien trop absorbé par l’élégance faite homme qui lui souriait dans le miroir. Songeait à sa nouvelle posture, tout ce qu’il possédait. Il avait hâte d’inviter Alexis dans ces lieux, une fois les travaux terminés… Il sourit davantage. Le soleil faisait luire le grain de sa peau, mâtinant son teint doré d’un hâle si parfait qu’on eut pu croire qu’il avait été sorti de l’or. N’eeeest-ce paaas ?
So n oreille perçut néanmoins le mouvement derrière lui et il rangea à regret son objet favori pour se tourner vers son interlocutrice.

M’sieur l’maire, il y a du nouveau.
Oh vraiment ? Splendide !

Il s’était approché, lorgnant sur le téléphone qu’elle lui présentait à présent, avidement. C’était un box de dépôt qui provenait vraisemblablement du quartier des dockers. LE siège de la criminalité connue de Storybrooke. Un parfait trompe-l’œil. La photographie montrait une quantité de caisses en carton entassées, dont des documents blancs s’échappaient. Jessie commentait l’image. Une partie des...documents de la mairie ? Qui diable les avaient entreposés là ? Il écoutait les informations que la shériff disposait, farfouillant dans ses réflexions. Pourquoi diantre…

Apparemment, une lettre est arrivée chez nous aujourd’hui pour nous préciser de nous rendre à cette adresse. Anonyme. Mais il était précisé dans le mot que la personne l’a fait pour “Isaac”.

Il avait crispé sa mâchoire, de manière indiscernable. « Pour Isaac ». Demeura imperturbable, laissa seulement un sourcil remonter, circonspect. La parfaite allure d’un individu innocent et étonné. Alors que tout tournait rapidement au sein de son esprit. Pour Isaac… Hadès avait signé son œuvre. Mais lui seul pouvait le deviner. Pourquoi cette précision ? Avait-il su qu’il était le géniteur ? Ou simplement eu un état de conscience en se remémorant que l’acte de naissance de son filleul se trouvait dans ses documents ? Preminger penchait pour la seconde des hypothèses. Hadès n’aurait pu apprendre le secret. Il avait confiance en Alexis. Et Regina avait promis de se taire… Cela ressemblait bien davantage à Hadès que de se lancer dans un remord inconsidéré pour son filleul...Sans jamais avoir songé à l’acte de naissance de sa fille dans le même temps. Pitoyable.
Jessie poursuivait :

Nous ignorons ce que cela veut dire, nous allons enquêter de ce côté également. Vous qui étiez à la mairie, vous avez peut-être une idée ?

Il fronça les sourcils, feignant de chercher dans le vide, avant de hausser les épaules d’impuissance :
« Je suis désolé, non. Je n’ai pas de souvenir d’une personne portant ce prénom à la mairie. » finit-il par admettre en secouant la tête, ajoutant après un petit moment « Mais je dois également avouer que je ne connaissais pas, non plus, tous les membres du personnel. Je pourrais vous transmettre une liste des employés. Cela demandera cependant un temps supplémentaire puisque nous...avons...- avions maintenant peut-être, que le Ciel soit loué- perdu l’ensemble de nos fichiers dans l’explosion. Mais je peux toujours demander à notre directeur des ressources humaines de vous dresser une liste provisoire en attendant que nous puissions récupérer nos logiciels par l’intermédiaire de nos nouveaux équipements… Liste des actuels employés et des anciens, puisqu’il pourrait aussi s’agir de quelqu’un ne travaillant plus pour nous. Ou même d’un simple habitant de la ville à qui la mairie aurait rendu service. Cela reste un prénom usité. Ou un nom de famille. D’aujourd’hui ou d’autrefois…
Je suppose que ce « Pour Isaac » fait référence à la cause de la rédemption du malfrat… Ou à la justification de l’agissement d’un témoin de l’empilement de ces documents sur les docks. »


Il laissa traîner son regard au loin. Semblant réfléchir sérieusement à la question. Rejoignit le regard franc de Jessie avant de poursuivre :

- Puisque l’acte criminel a été perpétré pendant le mandat d’Hadès, je suppose qu’il était directement visé… Enfin, lui ou l’équipe municipal dont il faisait partie, j’entends… A moins que cela ne soit une rebuffade quant à sa non réélection ? Je ne sais pas. J’avoue être perdu et je crains de vous embrouiller… » il soupira, puis poursuivit plus affirmatif « Mais vous êtes une personne avisée, Miss James et vous connaissez votre métier. J’ai totalement confiance en l’efficacité de la justice. Vous saurez bien davantage que moi résoudre les puzzles de cette tortueuse affaire… »

Il se mis, subitement, à sourire, joignant les mains croisant les doigts, comme brusquement égayé par une perspective dont il prenait conscience progressivement :

- « Je dois avouer être déjà pleinement satisfait qu’une partie des documents municipaux soient probablement saufs !
J’imaginais déjà mes concitoyens sans identités, sans acte de mariage, sans autorisation d’urbanisme.. Une sorte de malédiction administrative trèèès désagréable et les plaintes et dangers en résultant...! Ca m’ôte une dérangeante épine du pied en début de mandat. Et j’avoue que si l’ensemble des documents se retrouve... surtout ceux correspondant aux habitants et leur vie quotidienne, me constituer malgré tout partie civile serait... presque cruel face au regret apparent du coupable. Me concernant, l’enquête est close, j’aurai obtenu ce que je voulais... »
il hocha la tête, faussement désolé, plissant les yeux d’un air contraint et apaisé. Sa voix vibrait presque de gentillesse :

- « Si l’incident s'avère clos, une main peut-être tendue. Après tout, ce Monde est une seconde chance pour chacun… Concernant le bâtiment, puisqu’il s’agit d’une propriété privée d’Hadès, il me m’appartient en revanche pas d’éviter au coupable une plainte ou non à ce sujet… Il aurait presque été heureux que l’incident ne soit l’oeuvre d’une malheureuse manœuvre de son propriétaire, il est si maladroit, nous le savons tous deux… M’enfin… Le personnage a beau être haut en couleurs, il n’en demeure pas moins pourvu d’une aimable bonté. Il devrait accorder le pardon. 

Il avait sourit, comme si cette solution était une évidence. Elle l’était en théorie. Parce qu’il savait très bien ce qu’il en était… Il avait haussé les épaules d’un entrain nouveau, dans un sourire lumineux, qu’aurait eu n’importe quel individu soulagé :

«  Si vous le voulez et si cela arrange votre service, Miss James, je peux dépêcher quelques agents administratifs municipaux pour l’authentification et la vérification des documents retrouvés. Après tout, qui mieux que la mairie elle-même pour les reconnaître ? Je me tiendrais bien sûr à votre disposition jusqu’à la fin de cette enquête. Même, si je pense que vous n’aurez pas besoin de moi. » il sourit fort modestement puis ajouta « Mais pour le reste, je demeure ravi d’avoir eu l’occasion de cette discussion. Puis-je vous inviter à mon garden party de ce soir, dédiée d’investiture ? Elle se tient ce soir, à mon domicile. Je vous donnerai l’adresse si cela vous tente. Il me ferait plaisir de vous y voir, Shériff James . Hadès nous a réuni, presque malgré nous, mais je suis, à présent, persuadé que nous pouvons effectuer une excellente collaboration. Pour le bien de Storybrooke. »

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