« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 L'Arbre des Possibles [ANATOLE, ELLIE & JULES]

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Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »

Anatole Cassini

| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski

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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »


L'Arbre des Possibles [ANATOLE, ELLIE & JULES] - Page 3 Hi6b

« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »



| Conte : ➹ Intrigue Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.

L'Arbre des Possibles [ANATOLE, ELLIE & JULES] - Page 3 Nono12

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L'Arbre des Possibles [ANATOLE, ELLIE & JULES] - Page 3 _



________________________________________ 2017-03-25, 21:09 « Maîïîtreuuuh !!! »


Je peux t'emprunter un câlin ?
Promis, je te le rendrai. :-)


    « C'est d'accord. Entre Terre et ciel... la lune. En plus, j'aime beaucoup la lune. Il s'y passe de grandes choses. C'est un grand oui pour moi, Jules. » dis-je à l'écrivain qui arborait un magnifique sourire.

    Il n'avait pas fallu que j'insiste plus longtemps, pour que Jules se précipite vers Ellie et Cassandre et leur annonce la bonne nouvelle.

    « Anatole a déjà dit oui. » avait-il jugé bon de préciser aux jeunes femmes.

    Je n'étais pas sûr que ça changerait quelque chose sur leur jugement, mais en tout cas, elles étaient partantes. J'avais adressé un petit sourire à Cassandre, qui m'avait répondue en levant les yeux au ciel. J'avais la sensation qu'elle était un peu à saturation avec l'excitation grandissante et continu de Jules. Sans piper mot, nous nous étions dirigé vers le guichet et tandis qu'Ellie payait, on lui annonça qu'elle avait une réservation à nos deux noms. Sur le coup, j'étais plutôt hésitant et méfiant quant à cette invitation pour la moins surprenante. Mais ma curiosité finissait toujours par reprendre le dessus.

    « Ca va aller ? » me chuchota Cassandre en posant une main sur mon bras, tandis qu'Ellie devenait toute rouge face à la vendeuse.

    « Ne t'inquiète pas pour moi, Cassandre. Je suis un grand garçon. Et comme ça tu auras la chance d'assister à une séance en tête à tête avec Jules. » lui répondis-je avec un petit sourire.

    Elle allait riposter, ce rendant compte de ce qui était sur le point d'arriver, quand Jules lui attrapa la main et l'entraîna à sa suite vers la salle indiquée sur les billets. J'avais secoué la tête, en ne pouvant pas m'empêcher de sourire. Puis, me tournant vers Ellie, je lui adressai un petit sourire, qui en disait long.

    « Je ne veux pas t'entendre. » grommela-t-elle, le visage fermé. « De toutes façons, rien ne dit que le mot ait été laissé par moi, même s'il s'agit de mon écriture. »

    « C'est sûr. » me contentai-je de répondre.

    Elle passa la porte la première, s'enfonçant dans une salle plongée dans la pénombre. Je la suivis, tout en admirant le plafond qui était composé d'une coupole extrêmement large et haute. La salle était en elle-même circulaire. J'aurai pu prendre n'importe quel fauteuil, mais c'était celui juste à côté d'Ellie que j'avais choisi. De toute façon dans ce genre d'endroit, on était censé s'asseoir l'un à côté de l'autre et pas un à un bout de la pièce et l'autre, à l'opposé. Les lumières s'éteignirent, nous plongeant dans l'obscurité. Ca commençait.

    « Destructrices, les collisions sont aussi souvent créatrices. La lune est le résultat d’une collision, et c’est grâce à un autre choc cosmique que la terre est peuplée de mammifères et non de dinosaures. Notre galaxie, la voie lactée, est aussi le produit de plusieurs collisions de petites galaxies, et dans l’avenir, d’autres collisions auront lieu. »

    Je reconnu aisément Saturne, grâce à ses magnifiques anneaux. C'était à mes yeux l'une des plus belles planètes de ce système. Il m'arrivait souvent de l’appeler la dame au chapeau. Ses anneaux donnaient l'impression que sa tête avait été séparée en deux, comme quand une femme portait ces immenses chapeaux qui cachaient une partie du haut de leur crâne. Je m'étais amusé une fois, quand je me reposais dans l'herbe et que j'observais l'étendue noire au-dessus de ma tête, à nommer chaque planète, chaque corps céleste qui composait le ciel.

    « La naissance d'une étoile est infiniment précieuse, car à elle se greffe tout un système planétaire. Selon l'intensité de ses rayons, elle brûle ou irradie. L'on pourrait comparer son rayonnement à celui d'un sentiment pur et sincère. Elle n'a d'autre raison que de briller... Elle n'est jamais seule car peu importe sa forme, qu'elle soit géante rouge, nébuleuse planétaire ou naine blanche, elle aura toujours d'autres astres autour d'elle. »

    Mercure portait le nom de la messager. Elle tournait si vite autour du Soleil que c'était celle qui devait lui raconter le plus de choses. Jupiter, la géante, la plus grande de toutes les planètes. Je l'avais simplement surnommée la plus grande, car ça la représentait bien. Quant à Venus... je m'étais de nombreuses fois posé la question de comment l’appeler, et ça m'avait paru au final si évident. Elle essayait de se faire la plus visible possible, apparaissant en première le soir, disparaissant en dernière le matin, afin de se faire remarquer par le Soleil. C'est l'astre le plus brillant du ciel, après le Soleil et la Lune. Mais plus je la contemplais et plus je me rendais compte que ce n'était pas pour être la plus visible qu'elle faisait cela, mais simplement pour être la première à dire au revoir au Soleil le soir et celle à rester le plus longtemps avec lui le matin, avant de devoir s'en aller, car on l'appelait ailleurs. Elle était la plus merveilleuse de toutes les beautés du ciel.

    « Parfois, il arrive en de rares cas que des étoiles soient jumelles. Elles se tiennent l'une à côté de l'autre, brûlent et se consument ensemble, jusqu'à se fondre et disparaître. Mais l'intensité de leur lien les garde visible à travers le ciel. »

    En l'espace de quelques instants, tellement d'images s'étaient bousculées dans mon esprit. J'avais eu la sensation en voyant cet oeil nous observer qu'une immense force apaisante s'était emparée de moi. Elle m'entourait, m'enveloppait, m'emmaillotait. Elle était bel et bien présente, mais non pesante. Plutôt rassurante. Je la sentais comme une caresse contre mon corps, d'une douceur sans égale. Un doux parfum m'arrivant jusqu'aux narines, tandis que je sentais une odeur de vieux bouquins envahir l'espace qui nous entourait. J'avais la certitude que des Temps durs nous attendaient. Qu'ils étaient plus proche qu'on pouvait l'imaginer. Je savais qu'à tout moment le pire pouvait arriver, que je n'étais pas certains d'être là suffisamment longtemps pour elle. Pour ma magnifique Vénus...

    Plus belle que les plus beaux jours,
    Les étoiles ne luisent pas tant qu'elle,
    Vrai déesse de ce que j'ai dans l'âme,
    C'est que lorsqu'elle m'abandonne
    Sa blanche main pour la baiser,
    Que le Temps se déchaîne et tonne,
    Que m'importe, - La Nature me pardonne,
    Elle ne peut autant me toucher !

    Qu'importe qu'il faille mourir,
    Si je te vois toute rayonnante,
    Sous mes baisers, qui te feront frémir,
    Si nous mourons ensemble !


    J'avais sentis la main d'Ellie se rapprocher, puis se désister. Le spectacle sous nos yeux était rayonnant. La salle frémissait sous nos pieds. L'ultime image était celle d'une nébuleuse dont le contour doré et le centre bleuté, évoquait un oeil bienfaiteur qui veillait sur nous. Un message à travers le Temps... une promesse... divine.
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« Le Temps n'efface pas tout. »

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Fondateur Disney Rpg

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L'Arbre des Possibles [ANATOLE, ELLIE & JULES] - Page 3 _



________________________________________ 2017-03-31, 21:03


Je peux t'emprunter un câlin ?
Promis, je te casserai ta gueule pauvre con ! :D


    Je n'en pouvais absolument plus de toutes ces étoiles, cette lune et ce Soleil qui tentaient de se faire une place sur l'écran qui se trouvait devant, derrière, en dessous, au dessus de nous, où je ne savais où d'autre. J'aurai tellement voulu que Jamie débarque en mode cavalier méga badass et qu'il nous explose. Mieux... car ça, ça aurait pris trop de temps. Ca aurait pu être carrément le planétarium qui aurait explosé et nous aurait fait disparaître à jamais. Mais vraiment explosé en mille morceaux pour que papa ne puisse pas nous faire revenir. J'aurai tellement aimé que ça se produise, là maintenant, et que tout ça s'arrête, mais non, bien sûr, le était repartit de plus belle.

    Et à la fin de cette troisième diffusion, fort heureusement, on nous avais poussé à sortir car Jules n'avait plus de ticket. Quelle était l'utilité de voir et revoir le même film ? Je me demandais si Anatole de son côté, avait survécu. Si il ne s'en était pas tiré, je trouverai le moyen de le ramener, quelle que soit l'époque où il faudrait aller, afin de lui dire ma façon de penser. Car si lui avait évité cette mort lente et douloureuse, et que ça avait été radicale, je ne lui pardonnerai jamais ! Jules m'avait enfoncé si profondément dans l'ennui que je m'y noyais totalement. La lune, le Soleil, les étoiles, je ne voulais plus du tout en entendre parler.

    « Comment vous pouvez être tellement accroc à ça ? Quand on a voyagé dans le Temps, qu'on vient d'une autre époque, quel est l'intérêt de se poser devant un écran pour visualiser ce qu'on peut voir à l'oeil nu ? Encore les galaxies je pourrai le comprendre, mais pas la lune, qui est juste là au-dessus de nos têtes. »

    Je m'étais levé. On était seul dans la salle, vue que personne s'intéressait à ce genre d'endroits. J'avais fixé Jules d'un air désespérée, avant de secouer la tête. Qu'est-ce que j'allais faire de lui ? Mettant mes mains sur mes hanches, j'avais tenté de réfléchir à une solution pour changer sa vie, changer ses habitudes nulles et lui proposer quelque chose de différent, de bien plus motivant. Tendant les bras vers lui, une fois qu'il m'avait pris les mains, je l'avais aidé à se relever au vieux papy.

    « Bon, faut tout changer ! Y'en a marre ! Ca fait déjà quoi ? Deux aventures qu'on vie ensemble et c'est toujours le même look, toujours le même langage obsolète, toujours les même goûts de... obsolescence ?! Allez ! On va changer tout ça ! »

    Sans lui laisser le temps de dire oui ou non, je nous avais fait voyager d'un endroit à un autre. En l'espace d'une fraction de secondes, on était arrivé dans un tout nouvel endroit pour le monsieur, qui semblait bien plus sexy dans cette tenue.

    « Déjà niveau look, c'est mieux. Ca fait toujours aussi vieux, mais en même temps y'a un petit côté... agent secret ! Quelque chose à la James Bond ! »

    En l'observant bien plus attentivement, je lui trouvais même un air à la Jude Law et peut-être un petit côté sexy et... c'était une mauvaise idée ! Une nouvelle tenue avait remplacé la précédente. Il était bien moins sexy là !

    « On est loin de James Bond. Ca fait plus un James Bond des années Sherlock, mais sans le haut de forme. Tournez vous pour voir ? »

    Niveau coutures tout allait. Il lui fallait peut être une petite veste en plus. Le haut ça allait, le bas ça allait, le milieux ça mettait ses fesses en valeur. Tout était... peut-être un peu trop en valeur. Pourquoi il était sexy dans tout ce qu'il portait ? Je lui avais totalement changé de tenue.

    « Voilà ça c'est mieux ! C'est soft, c'est pas sexy du tout, c'est... totalement à chier. » dis-je en toute franchise.

    Pourquoi rien allait ? Là au moins ni les fesses, ni le reste étaient en valeur, mais c'était totalement ridicule. Je n'accepterai jamais de sortir dehors avec un type à côté de moi qui arborait ce genre de tenues ! Nouvelle tenue encore !

    « Baskets, jeans, t-shirt, gilet et veste. C'est parfait, on ne change plus ! »

    Il était ni sexy, ni moche, ni humilié avec ce genre de tenues ! Là c'était parfait, fallait rester ainsi. Bon, après tout ça, il ne restait plus qu'à observer où on se trouvait. J'avais conduis Jules dans une pièce pratiquement vide avec un lit une place, une petite table de chevet, une armoire et une porte qui menait sans doute vers les sanitaires. Au loin il y avait la porte principale et tout autour de nous, des murs blancs et une grande vitre. C'était pas trop mal encore.

    « On est dans une clinique. »

    C'était pas le top du top, mais c'était toujours mieux qu'un hôpital. En tout cas tout pouvait être aménagé. On pouvait changer la tapisserie, rajouter des cadres, voir des fleurs ou d'autres choses.

    « Dehors y'a vue sur le court d'eau et y'a un immense jardin. Et puis, je dois vous montrer un truc. Allez, faut pas traîner ! »

    Sans lui laisser le temps de poser la moindre question, je l'avais conduit au dehors. On avait longé le grand couloir, croisé une ou deux infirmières qui nous avaient souris, avant de croiser une troisième qui m'avait reconnue. On avait discuté deux petites minutes, tandis que Jules se tenait à l'écart. J'avais levé les yeux au ciel au bout d'un moment, avant d'aller le chercher par la main et de le ramener devant l'infirmière.

    « Faut pas être timide ! Eglantine, une amie infirmière dans cette clinique et Jules Verne, un... célèbre écrivain obsolète. »

    « Le Jules Verne ? Je suis très honorée. Vous savez que beaucoup d'enfants ici lisent vos romans ? »

    « Tutututu... s'il te plaît, ne flatte pas son égo. Et puis je suis sûr que tu dis ça à tous les écrivains qui franchissent le seuil de votre clinique. »

    « Tu crois vraiment qu'on en a tant que ça ? »

    « C'est pas la question. Et puis de toute façon, on n'a pas le temps de discuter, on est pressé. Monsieur visite les lieux. »

    Je l'avais tiré vers moi, faisant un coucou de la main à Eglantine, avant de poursuivre ma route le long du couloir. C'était en marchant que j'avais lâche la main de Jules.

    « Faut pas que ça devienne une habitude. »

    Au détour d'un nouveau couloir, on était tombé nez à nez avec un petit garçon qui portait un baladeur cassette. Qui avait encore ce genre de choses à part lui ?

    « Bonjour mon époux. » dis-je au dit garçon avant de le voir me faire un grand sourire en m'apercevant.

    Il retira immédiatement ses écouteurs, puis il passa ses deux bras autour de moi pour me serrer.

    « Je sais ! Tu es déçue, je n'ai pas encore assez grandit, mais c'est en cours. Je fais tout ce qu'il faut ! »

    Il se recula avant de jeter un coup d'oeil septique à Jules, qui se transforma en regard de défis.

    « Ne t'en fais pas pour ça. J'ai tout mon temps, je te l'ai déjà dit. »

    « C'est lui l'Apollon ? »
    dit-il tandis que je croisais les bras contre ma poitrine tout en le fixant.

    « Serait-on jaloux ? »

    « Il n'a pas mon charisme, donc non. Mais dans un monde aussi incertain que le nôtre, je ne sais pas de quoi sera fait demain et préfère rester prudent. »

    Je n'avais pas pu m'empêche de rire.

    « Ce n'est pas Apollon. C'est Jules Verne ! »

    « Le Jules Verne ? »

    « Non, mais vous avez quoi tous avec lui ? Ca suffit. Si tu veux qu'on reste ensemble, tu oublies qui il est. »

    Il me regarda, fit mine de se taper sur la tête pour en faire sortir Jules Verne, puis il regarda l'homme avec un air surpris.

    « C'est qui lui ? »

    « Jules Verne. »

    « Connais pas... »

    Je lui avais adressé un magnifique sourire avant de regarder Jules.

    « Lui c'est Maverick. Mon mari. »

    « Son meilleur mari ! » précisa t'il.

    « Exactement ! »

    « Meilleur qu'Apollon ! » ajouta t'il une fois encore.

    « Hum... ok... si ça te fait plaisir. »

    « Je le savais ! »

    Je lui avais ébouriffié les cheveux, le trouvant trop craquant quand il se la jouait amoureux fou. Puis, j'avais regardé Jules.

    « Voilà comment il faut s'y prendre avec une Princesse. »

    Puis, j'avais porté mon attention sur Maverick. Il m'observait avec un grand sourire plein d'admiration.

    « Maverick, j'ai mon ami qui aimerait faire venir un membre de sa famille ici. Et il aimerait que tu lui dises à quoi ça ressemble la clinique. Faut le convaincre que c'est le meilleur endroit. »

    Parce que pour moi c'était le meilleur endroit. Son descendant, le dernier, n'avait pas besoin de Jules dans sa vie. C'était Jules qui avait besoin de lui. Et si il n'avait vraiment plus personne, autant qu'il passe ses derniers jours ici, dans l'endroit le plus féérique au monde. La clinique de Storybrooke, à proximité du grand Jules Verne !

    « C'est ici qu'il doit être. » dis-je avant que Maverick entame la discussion.
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❝ Happiness is only real when shared. ❞


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________________________________________ 2017-04-05, 12:35

« Il faut viser la lune »

Parce qu'au moins si vous échouez, vous finissez dans les étoiles.

Comment Neil s'y prenait-elle pour être une personne presque charmante et l'instant d'après, redevenir une véritable peste ? Le moment passé dans la salle de projection du planétarium avait eu quelque effet néfaste sur le bon fonctionnement de son système cérébral. Sans doute s'était-elle sentie agressée par le trop plein de connaissances qui cherchait à pénétrer ses pensées. Voilà qu'elle se "vengeait" en me considérant comme un poupon à habiller. J'avais encore trop la tête dans les étoiles pour réagir. Je m'étais donc laissé faire, planant à moitié entre Saturne, Mars et Jupiter, émerveillé par les avancées technologiques qui m'avaient fait voyager à travers le système solaire. J'avais tant appris sur la lune, ses cratères, sa face cachée et ses révolutions que j'avais retenu une larme d'émotion. Si ce siècle prévalait sur les autres pour quelque chose, c'était bien pour les recherches interstellaires. Désormais, l'univers me semblait peut-être toujours aussi vaste, mais cependant il se dessinait de façon plus nette dans mon esprit. J'aurais aimé y basculer réellement, prendre une navette en partance pour l'espace et vivre toutes ces sensations auxquelles je n'avais pu que rêver jusqu'à maintenant du bout de ma plume. Malgré toute la crainte qu'une telle épopée m'inspirait, je me sentais prêt. L'aventure à bord du Nautilus avait été différente. Je voulais prendre la décision de quitter le sol terrestre à bord d'un projectile créé par l'Homme, plutôt que de manquer de perdre la vie en atterrissant en catastrophe sur quelque satellite imprécis. Je mis ce désir de côté dans un coin de mon esprit car ce n'était pas le moment d'établir un tel souhait, surtout pas en présence de Neil qui considérait qu'observer la lune était une perte de temps. Comment expliquer à une personne capable de se téléporter que l'on voulait éprouver son corps à bord d'une navette spatiale ?

Baissant les yeux, je m'aperçus que je portais des vêtements contemporains. Je ne comprenais pas ce qui était malvenu avec mon ancienne tenue. J'aimais arborer un style en accord avec mon époque, tout en ajoutant quelques notes du XXIème siècle.

Nous nous trouvions dans une sorte d'hôpital, une clinique pour être plus précis. J'aurais aimé rester dans le planétarium mais c'était sans compter sur Neil qui avait déjà choisi pour nous deux. De mauvaise grâce, j'écoutai la jeune femme qui entreprit de me faire faire le tour du propriétaire. Elle me présenta une infirmière ravissante qui me connaissait, de surcroît. Agréablement surpris, je voulus faire la conversation mais Neil poursuivit la visite, m'entraînant par la main... qu'elle lâcha bien vite. Effectivement, mieux valait que cela ne devienne pas une habitude. J'estimai que nous étions de retour à Storybrooke puisque l'infirmière avait trouvé naturel de parler à une personne d'un autre siècle. Dans le monde entier, il n'existait qu'un seul endroit à ma connaissance où cela était possible.

Au détour d'un couloir, nous rencontrâmes un petit garçon que Neil connaissait, puisqu'elle l'appela même son "époux". Un petit sourire m'échappa, amusé par leur jeu. L'enfant était très sympathique -il savait également qui j'étais même si par respect pour sa "femme", il fit semblant que non. Je voyais bien qu'il me regardait d'un air intrigué, à la limite de l'admiration.

"A ce que je constate, vous avez un galant à tous les coins de rue."
déclarai-je à l'adresse de la jeune femme d'un ton taquin. "J'en informerai votre père."

"Pas la peine, c'est Elliot qui a arrangé notre mariage." précisa le dénommé Maverick d'un ton sérieux.

"Oh, il s'agit donc de noces approuvées par le père de la future mariée ? Je crains fort que vos jours avec Apollon ne soient comptés, mademoiselle."
fis-je en ouvrant de grands yeux surpris, me retenant de rire.

Je croisai les bras vers Neil mais me raidis en sentant qu'on piquait quelque chose dans mes côtes. Baissant les yeux, j'aperçus Maverick qui tapotait de l'index sans discontinuer.

"Je vérifie si votre corps réagit normalement aux stimuli." expliqua-t-il. "Pour un mort, vous avez d'excellents réflexes !"

Il cessa brusquement ses tapotements pour lever la tête vers moi, impressionné. J'aurais pu lui dire que j'étais bel et bien en vie, mais cela dépassait sans doute l'entendement d'un enfant.

"Je veux devenir médecin." déclara-t-il. "Ou alors aviateur en vol long courrier. Ou vendeur de pizzas parce que j'adore les pizzas et que j'aurais des réductions. Je suis en pleine introspection, en ce moment."

Il se gratta la tempe d'un air indécis.

"Tu as encore le temps de choisir ta voie, bonhomme."
dis-je avec un sourire.

"On croit ça, mais la vie passe beaucoup trop vite." répliqua-t-il en haussant les épaules. "Et je dois trouver un métier idéal pour faire vivre ma famille. Je pense que trois enfants seraient parfaits. Que des garçons parce que les filles, c'est nul."

Il avait parlé tout en observant Neil avec un sérieux désarmant. Je masquai un rire derrière une quinte de toux.

"Je vous souhaite beaucoup de bonheur." murmurai-je à la jeune femme avec un sourire en coin.

Maverick plaça les mains sur ses hanches et observa ensuite le couloir dans lequel nous nous trouvions.

"Par ici pour la visite ! Cet endroit est génial ! En plus, il y a un pudding excellent à la cafétéria !"

Juste avant qu'il pivote sur ses pieds, je le retins par la capuche de son sweat-shirt (je crois que c'était ainsi que l'on appelait ce vêtement). Je me penchai vers lui et déclarai :

"C'est très gentil de ta part, mais je ne compte pas faire venir quelqu'un ici. Neil s'est trompée."

Je me redressai ensuite pour me tourner vers la jeune femme :

"Je vous remercie pour votre sollicitude mais je ne peux utiliser les facilités que vous m'offrez pour arracher une personne à son univers. Je ne sais rien de Jean hormis qu'il est mon arrière petit-fils. S'il se réveille -et je l'espère de tout coeur- il doit retourner à sa vie, aux gens qu'il aime et qu'il connaît. Qui suis-je pour décider à sa place ? Le fait qu'il soit de mon sang ne me donne aucun droit sur son avenir. De plus, il n'est peut-être pas prêt à découvrir et à accepter ce monde qui est le vôtre. Storybrooke est une ville fabuleuse mais... il faut soit être contraint, soit vraiment le vouloir pour en faire partie. Je ne peux imposer ce choix à une personne que je chéris de tout mon coeur sans la connaître."

Je prononçais toutes ces paroles d'une voix à la fois déterminée et douce, car je ne souhaitais pas que Neil se méprenne ou pense que je dénigrais la ville qu'elle aimait tant. Pouvait-elle seulement comprendre ce que je ressentais ? Elle avait toujours connu cet univers imprévisible et surnaturel, alors que j'avais grandi et vécu dans un monde ordinaire, régi par les lois naturelles et sublimé par les merveilles de la science.

Je fis une courte pause, pris une légère inspiration, et poursuivis, les yeux baissés :

"Je pense qu'à travers lui, j'aimerais retrouver mon frère, mon fils, ma petite soeur, tous ces gens qui me manquent et que je n'oublierai jamais. Ce serait une erreur. Il n'est pas eux. Il ne le sera jamais. Le mieux que je puisse lui souhaiter, c'est une ville heureuse et épanouie, loin de moi."

"En fait, c'est triste d'être un mort-vivant." glissa Maverick d'un ton philosophique.

J'esquissai un pâle sourire attristé. Je me rendis compte qu'il existait un parallèle entre ce que j'éprouvais et ce que Neil avait dit dans le planétarium, quelques minutes plus tôt et des milliers de kilomètres plus loin.

"J'aime observer la lune, car peut-être est-elle visible à l'oeil nu, mais justement, on ne la regarde pas suffisamment. Les enfants du XXIème siècle comme vous n'y prêtent pas attention. Peut-être pensez-vous qu'elle est obsolète. Vous êtes pressés, vous courrez sans cesse vers les nouvelles technologies. Toujours plus loin, toujours plus vite... Si vous preniez le temps de vous poser, vous vous rendriez compte de toute la beauté du monde, dans sa simplicité même. Il n'est pas utile d'aller bien loin, du moment qu'on apprécie le voyage et les connaissances qui en résultent."

"Je suis pas branché nouvelles technologies." intervint Maverick en montrant le drôle d'appareil rectangulaire qu'il tenait dans la main.

Comme je ne savais pas de quoi il s'agissait, je décidai de répondre :

"Je ne parlais pas de toi, mais de Neil qui fonce toujours tête baissée sans prendre le temps de... prendre le temps, tout simplement."

Je décochai un regard amusé à la jeune femme puis ajoutai :

"Rentrons, si vous le voulez bien. Vous avez déjà été plus que conciliante de passer autant d'heures en ma compagnie. Votre jauge de patience a été mise à rude épreuve, au moins autant que la mienne."

J'avais prononcé les dernières paroles à voix basse tout en me grattant l'arête du nez, espérant qu'elle ne se sentirait pas agressée outre mesure.

Le voyage à Paris avait été incroyablement bénéfique et j'estimais qu'il pouvait s'arrêter là, pour le moment du moins. Je prévoyais de repartir prochainement, ou peut-être de me rendre dans mon ancienne maison à Amiens, dès que je m'en sentirai le courage.

En tous les cas, le moment était venu de bâtir les fondations d'une nouvelle vie, ici, à Storybrooke. J'avais souhaité respirer le parfum des souvenirs perdus à Paris, mais la capitale avait désormais une odeur goudronnée et impersonnelle. Je n'y trouvais plus ma place. Je n'avais d'autre choix que de m'établir dans un lieu où j'espérais, un jour, me sentir chez moi.


crackle bones
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