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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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Melody Blackstorm
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________________________________________ 2017-10-14, 23:39


Once upon a biting dream.


I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam

Je savais que cette nuit allait être mortelle. Je l'avais deviné en me levant le matin même, quand mes orteils avaient salué le bas de l'armoire d'une façon peu amicale. En gros, je m'étais violemment cognée. Ca avait continué quand j'avais découvert des traces de mayonnaise sur mes Rangers noires. Il y avait un raton-laveur qui risquait de finir tondu avant la fin de la journée. J'appréciais Rocky, mais fallait pas pousser non plus. Quand je me levais de la nageoire gauche, mieux valait éviter de me chercher. Heureusement pour lui, il n'était pas dans les parages. Je ne le vis pas de la journée... qui alla de mal en pis, accessoirement.

Je savais que je n'aurais pas dû faire un pari stupide avec Lily, surtout que je l'avais perdu et qu'en conséquence, je devais porter le déguisement qu'elle m'avait choisi. Evidemment, elle avait opté pour un truc monstrueux : la robe de la Belle au bois dormant. Je la soupçonnais de vouloir me torturer. Je portais des robes, ça ne me posait pas problème, mais j'avais l'habitude qu'elles soient courtes car je n'aimais pas avoir trop de tissu sur les jambes. Là, j'étais servie.

En me voyant dans le miroir, j'avais poussé un soupir exaspéré. Après avoir nettoyé mes Rangers noires, j'avais finalement décidé de les mettre car on ne les verrait pas sous les mètres de tissu qui formait les jupes. Au moins, je serai à l'aise dans mes chaussures. Histoire de parfaire le costume -j'aimais bien Halloween, on le fêtait chaque année au manoir avec Aaron et Egéon- j'avais éclairci mes cheveux car la princesse Aurore était blonde. Au moins, Lily ne pourrait pas se plaindre que je n'avais pas fait d'effort.

Aux alentours de vingt heures, je m'étais rendue sur les lieux de la fête, le Rabbit Hole. C'était un endroit d'ordinaire malfamé et glauque. J'y avais bu un verre une fois mais ça ne m'avait pas donné envie d'y retourner. Ce soir-là, la décoration donnait une ambiance toute autre : le niveau malsain était toujours élevé -les danseuses enfermées dans des cages suspendues, par exemple- mais on avait inexplicablement envie de faire la fête.

Je tapotai du doigt contre une statuette à l'effigie de Hadès avant de grimacer et de les dépasser. Le but ultime était de croiser Lily le plus tard possible car je craignais qu'elle ne veuille prendre quantité de selfies. Je détestais les photos. Si j'étais là, c'était uniquement pour me détendre et décompresser. Je n'avais de compte à rendre à personne.

... et surtout pas au grand type à quelques mètres qui me déshabillait du regard. Sous prétexte que le gars avait un costume de prince charmant, il pensait que j'allais être sa damoiselle en détresse. Il s'était trompé de prise en partant à la pêche.

Maussade, je m'appuyai contre le comptoir et laissai échapper un grognement en sentant mon diadème glisser dans mes cheveux. Je le réajustai puis interpelai le serveur qui était déguisé en docteur Frankenstein ou en créature de Frankenstein. Je n'avais jamais compris qui était le monstre et qui était le type à peu près normal du lot.

"Donnez-moi ce que vous avez de plus fort."

"Un cocktail 'debout les morts' ?" fit-il avec un grand sourire édenté.

"Ca risque pas de m'achever, alors allez-y." soupirai-je.

Machinalement, je passai une main dans mes cheveux et le diadème chuta au sol. Un juron franchit mes lèvres avant que je me penche pour le ramasser. Ca servait vraiment à rien, ce truc. Du coup, je mis l'une des branches en bouche et commençai à le mâchonner en attendant que mon cocktail arrive.

Le prince charmant en profita pour se ramener. Il portait même des collants. Des collants ! Il se croyait sexy comme ça ? Il exécuta une courbette avant de m'attraper la main. Je me dérobai avant qu'il ne bave dessus.

"Ecoute Machin, tu perds ton temps, je suis plus sur le marché."
fis-je d'un ton sec, accoudée contre le comptoir.

Je coulai un regard désabusé dans sa direction et il me répondit par un sourire aux dents si éclatantes que c'en était surnaturel. C'était limite si elles ne brillaient pas dans la pénombre.

"Oh dommage. Je pensais être celui capable de réveiller votre coeur, douce Aurore."
roucoula-t-il.

Je fronçai les sourcils, la bouche entrouverte, et expirai un peu d'air avant de secouer la tête. Il allait insister quand l'arrivée de Rocky lui arracha un petit cri loin d'être viril.

"Ah, une souris géante !" fit-il avant de s'éloigner, sa main tremblante autour de son épée à sa taille.

Ok, il était vraiment bizarre. Je baissai les yeux vers le raton laveur qui avait trottiné vers moi.

"Oh mon pauvre vieux, t'es aussi ridicule que moi. Mais tu as davantage la classe que l'autre plouc."

Je faisais allusion au prince de pacotille. Rocky portait un costume de mousquetaire, mais il n'avait pas l'air d'apprécier le chapeau dotée d'une plume car il l'avait enlevé et le tenait entre ses pattes avant pour le grignoter comme un biscuit. Puis, il s'en désintéressa pour se focaliser sur ma robe. Il se saisit du bord de la jupe, sembla réfléchir et soudain, disparut en dessous.

"Eh ! Tu te crois dans un bar à sushis ?" m'écriai-je. "Sors de là !"

Je remontai mes jupes jusqu'aux cuisses pour récupérer le raton laveur et le secouer dans les airs d'un air réprobateur. Ce dernier avait les yeux rieurs. Je plissai les miens et en apercevant Emmet à quelques mètres, je compris le petit manège. Rocky avait fait en sorte que je dévoile mes jambes pile au moment où son acolyte arrivait. Pourtant, il les avait déjà vues, et plusieurs fois.

"Bande de pervers." grommelai-je avant de laisser tomber l'animal.

Je redescendis mes jupes et attrapai mon verre bleu électrique d'un geste nonchalant.

"La prochaine fois, quand tu veux voir un truc, suffit de demander." dis-je d'un ton éloquent sans regarder Emmet.

Je pris le temps de boire une gorgée du cocktail, reposai le verre puis pivotai vers l'homme pour passer mes mains autour de sa nuque et l'attirer vers moi. Au premier coup d'oeil, je remarquai qu'il n'avait pas tellement soigné son costume. Il était vêtu de noir et portait une cape. C'était censé représenter quoi ? Son sourire me dévoila deux canines aiguisées. Il en semblait très fier.

"Tu trouves pas que j'ai du mordant ?"
fit-il, taquin.

En guise de réponse, je me mis sur la pointe des pieds et posai ma bouche contre la sienne. Je l'embrassai pendant quelques secondes, avant de lui mordiller très légèrement la lèvre inférieure.

"Pas autant que moi." murmurai-je en plongeant mon regard dans le sien, nos visages toujours très proches.
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________________________________________ 2017-10-15, 10:43





« Mon amour, je t'ai mordu au beau milieu d'un rêve... »
« ...mon Amour, un aussi beau cou est un présage d'Amour. »



    Je m'étais relevé rapidement, sortant de mon cercueil. Quelque chose de doux et moelleux m'avait permis d'être allongé agréablement au fond de cette boîte. C'était inespéré que les morts aient un tel confort et cela me confortait dans l'idée que le doux baiser que pouvait nous procurer les ténèbres au moment de notre dernier sommeil, serait paissible et agréable. Il fallait prendre soin de nos morts, comme on prenait soin des vivants. Mais peut-être que la soie qui se trouvait là, était un surplus un peu trop exagéré.

    J'avais fait quelque pas en direction de l'homme qui se tenait face à moi. Il était emerveillé, fasciné, car je brillais sous la faible lumière de son domaine. La pièce n'était pas ce qu'il y avait de plus grand et il n'y avait qu'une issue, celle de devant. Je me trouvais entre lui et elle. J'avais profité de cet instant de calme pour remettre ma cape en place. Ma tenue devait être parfaite pour la soirée, ainsi que mes dents bien plus longues sur les côtés. Des dents qu'on appelait aussi des canines. Le Vampire parfait.

    « Etes vous satisfait de notre gamme de cercueils ? » dit-il d'un ton las.

    Après avoir jeté un nouveau coup d'oeil vers la dernière demeure des hommes, j'avais adressé un regard à celui qui se tenait face à moi. Je mourrais de faim et j'étais trop pressé de rejoindre la fête pour m'attarder ici.

    « On peut dire que c'est confortable. Je vais réfléchir encore un peu et je vous tiens au courant. »

    M'approchant de lui, je lui avais fait une petite tape sur l'épaule, tandis que mon raton laveur se dirigeait déjà vers la porte d'entrée. J'avais la sensation qu'être ici ne l'enchantait pas plus que ça. Mais quand j'étais passé devant la boutique funéraire qui jouxtait le Rabbit Hole, je n'avais pas pu m'empêcher d'y entrer afin de voir si je pouvais tester ou non un cercueil. J'avais le déguisement idéal et puis c'était un grand délire.

    Quand j'étais plus jeune, j'avais une liste de choses à faire et celle là en faisait partit. Allez savoir pourquoi à 9 ans, j'avais inscris "dormir dans un cercueil". La liste était très longue et comportait même quelque chose comme sortir dehors, habillé en clown, avec Enoch qui me tenait la main et habillé en siré jaune, tenant un ballon. Il n'avait que quelques années et c'était juste après la sortie de "Ca". Je l'avais lu quand j'avais dix ans et j'avais accroché de suite. Bref... une liste que je n'avais pas oublié avec le temps et que je comptais bien faire jusqu'au bout avant ma mort. Je regrettais juste que Enoch ne soit pas avec pour m'aider à la compléter. Sa liste à lui était bien différente et il avait eu la chance de la remplir en intégralité.

    Les minutes qui avaient suivis, je les avais passés à écouter un jeune homme tenter de pécher le même poisson que moi. Quelque chose qu'elle avait dit, m'avait fait sourire bêtemment. On était en couple, c'était vrai. Ca remontait même à plusieurs mois. C'était en l'observant le dire à quelqu'un d'autre qu'une phrase m'étais revenue. A dire vrai, c'était bien plus qu'une phrase, c'était la seule chose présente sur la liste d'Enoch. Pas étonnant que ce tricheur avait réussi à la remplir du début à la fin. J'essayais de ne plus trop penser à lui, ni à cette phrase et de me concentrer sur les jambes de la jeune femme. Ou plutôt sur le raton laveur qui lui avait fait soulever sa robe. Et c'était moi qu'on traitait de pervers.

    « Tu trouves pas que j'ai dut mordant ? » lui répondis-je taquin.

    En guise de réponse, elle s'était mise sur la point de ses pieds et avait posé sa bouche tout contre la mienne. Elle m'avait embrassé et on s'était embrassé pendant quelques secondes, avant qu'elle me mordille légèrement la lèvre inférieure et me fasse frémir. Mes mains étaient venues se loger dans son dos, afin de l'empêcher de fuir, et nos regards s'étaient croisés.

    « Rencontrer une jolie Princesse et m'envoler avec elle... »
    murmurai-je, sans qu'elle comprenne réellement le sens de ces paroles.

    Aussi étrange que cela paraissait, on avait partagé le même rêve. Mais ce n'était pas pour cette raison que j'étais avec la sirène. Quelque chose en elle m'avait totalement envoûté. J'avais un mal fou à me défaire d'elle, et pourtant, il allait falloir, rien que maintenant, la laisser s'éloigner. Du moins, ne plus la coller autant, car on était dehors et même si je n'avais qu'une envie : rentrer, ou simplement m'exclipser dans un lieu plus tranquille avec elle, il fallait mieux rester ici et profiter un peu de nos déguisements.

    « Ne dis surtout pas le Comte Dracula. J'ai plus opté pour Edward. Ca fait craquer les filles. Et à quarante ans, faut se permettre quelques effets de ce genre pour toujours faire craquer les demoiselles en détresse. T'en es une, n'est ce pas ? Enfin, c'est ce que sont les Princesses ? »

    Qu'est ce qui l'avait poussé à choisir une tenue de ce genre ? Je me l'étais demandé dès que je l'avais remarquée dans le bar. Même si je trouvais cela très charmant et envoutant. J'avais observé ses cheveux d'un air fasciné.

    « Je meurs de faim. Et à défaut de goûter ton sang, on pourrait peut-être se jeter sur les toasts ? Y'en avait à l'entrée. J'en ai vue au saumon, ça devrait t'aller. Par contre, j'ai peur qu'il n'y ait pas de mayo. »

    Rocky avait immédiatement laché le chapeau qu'il machonnait et nous avait observé avec un air rempli d'inquiétude. Qui plus est, pour une fois, je n'avais pas songé à en amener avec.

    « Va falloir te mettre au régime, t'auras plus le choix. » lui dis-je avec une petite moue.

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________________________________________ 2017-10-16, 16:28


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J'avais haussé un sourcil en l'entendant parler de son costume. Edward le vampire, ça venait de quel film ? Je n'étais pas très cinéphile, mais ça ne me disait vraiment rien. Je passais plus volontiers mon temps libre dans les profondeurs de l'océan que dans les salles obscures. Quant à la télévision, c'était surtout Rocky qui la regardait.

"Je sais pas comment se débrouillent les princesses pour être toujours en détresse."
répliquai-je en haussant les épaules. "A croire que c'est un lot avec la couronne, la robe et le cerveau de poisson lune."

J'esquissai un petit sourire en remarquant qu'Emmet était fasciné par ma chevelure. L'air de rien, je passai ma main dans quelques mèches afin qu'elles ondulent dans les faisceaux lumineux qui balayaient la salle. J'aimais quand il m'observait de cette façon. Ca faisait du bien de se sentir belle dans les yeux de quelqu'un.

J'emboitai le pas à Emmet pour retourner à l'entrée, vers le buffet. Rocky trottinait tristement à côté de nous, la tête basse. Je ne savais pas quoi dire pour lui remonter le moral.

"Eh, il y a de la béarnaise !"
fis-je en attrapant un petit récipient rempli d'une sauce jaune. "C'est presque comme la mayonnaise. Parole."

Je posai le pot au sol, devant le raton laveur qui joignit les pattes avant comme s'il effectuait une petite prière silencieuse.

Bientôt, la tête me tourna. Je m'appuyai contre la table du buffet froid et sentis mes jambes se dérober sous moi. Ce n'était pas comme quand mes nageoires apparaissaient contre ma volonté. Non, à cet instant précis, c'était mon corps tout entier qui ne me répondait plus.

Je voulus lutter mais je sombrai dans une brève inconscience.

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L'esprit comme engourdi, je soulevai les paupières. Une musique épouvantable tapait contre mes délicates oreilles. Le sol était dur et froid. Je me redressai sur mon séant et enveloppai l'étrange salle d'un oeil étourdi. Anxieuse, je passai un revers de main contre mon front.

"Ciel, où suis-je ?"

La salle de bal des plus étranges était emplie d'autres personnes qui semblaient s'éveiller, elles aussi. Oh, le sort avait donc été rompu ! Maléfique avait été vaincue ! Dans ce cas, où donc se trouvait Philippe ? Pourquoi n'était-il pas auprès de moi ?

Désemparée, je tapotai mes lèvres, comme si je cherchais la trace fugace d'un baiser. Puis je me relevai gracieusement en faisant voleter mes jupes dans les airs. Non loin de moi se tenait un homme vêtu sobrement de noir. Sans doute un page. Je m'approchai de lui et lui adressai un sourire charmant.

"Auriez-vous vu un prince ? Le prince Philippe. Je pense qu'il m'a réveillée d'un baiser mais il a dû s'abstenter. Il faut absolument que je le retrouve pour que nous puissions danser la valse de notre amour sincère ! Oh, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé d'affreux !"

Je joignis les mains contre mon coeur, une expression chavirée sur le visage. Puis, mon regard fut attiré par un éclat doré au niveau des pieds du page. Un raton laveur était assis sur son arrière train et mordillait une couronne.

"Mais... c'est à moi !" me rappelai-je.

Je me penchai vers lui afin de la récupérer mais le petit animal la serra jalousement contre son ventre rebondi et poilu. Il n'en fallut pas davantage pour que mon coeur fonde.

"Il est tellement mignon ! J'ai beaucoup d'amis comme lui dans la forêt !"
appris-je au page d'un ton important tout en me redressant. "Un hibou, un écureuil, un rossignol, un moineau, un rouge-gorge... il y a même une hirondelle qui se joint à notre chorale improvisée de temps à autre, mais elle est fort occupée, c'est pour cela qu'elle ne vient pas tous les jours."

Après les avoir tous énumérés, les mains dans le dos, j'ajoutai à l'adresse du raton-laveur :

"Tu peux garder ma couronne puisqu'elle te plaît. J'en aurais sans doute une autre. Mes marraines les bonnes fées m'ont toujours dit qu'il est important de tout partager."

J'adressai un grand sourire adorable à l'animal qui cessa de mordiller le diadème. Il paraissait choqué de me voir si radieuse. Etais-je décoiffée ? Ma chute avait sans doute défait quelques unes de mes boucles blondes. Il me faudrait un miroir afin de vérifier tout cela dans peu de temps.
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________________________________________ 2017-10-19, 19:11





« Mon amour, je t'ai mordu au beau milieu d'un rêve... »
« ...mon Amour, un aussi beau cou est un présage d'Amour. »



    « Tu tentes de me séduire ? » lui demandai-je avec un petit sourire en coin, quand elle avait passée sa main dans ses cheveux pour créer un petit effet lumineux en symbiose avec les faisceaux qui faisaient des vas et viens dans le bar.

    Elle était incroyable ! Avec elle, au début, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile. Pour se mettre en couple, il fallait prendre son mal en patience. Et il fallait surtout relativiser et ne pas croire que tout ce qu'elle faisait avait un but caché, qui d'ordinaire, chez une fille ordinaire, aurait été considéré comme de la drague. Car elle n'avait rien d'ordinaire. Oh ça non... la sirène était tout sauf comme les jeunes femmes de notre monde. Elle avait un côté unique, capricieux parfois et elle savait se montrer désirable quand elle avait envie de l'être aux yeux de quelqu'un. Par chance et depuis quelque temps j'étais devenu sa proie. Ca me donnait un air supérieur face à toute la population masculine du globe, même si je ne le montrais pas. Ce qui ne m'avait pas empêché de lui faire un petit clin d'oeil en dévoilant l'une de mes canines. Ben quoi ? Tous les vampires se devaient de montrer leur bien être de cette manière.

    « Il n'aime pas la béarnaise. J'ai déjà testé avec lui. Tu sais, c'est quelqu'un de généralement très difficile et... qui me fait totalement passer pour un menteur. »

    J'avais fusillé du regard le petit être qui se tenait là, et qui après avoir adressé une prière au dieu des sauces, s'était mis à déguster délicatement, puis plus avidement la béarnaise qui se trouvait dans le pot face à lui. D'accord... peut-être qu'elle avait un don avec les animaux. Ou alors que j'aurai du lui présenter cela autrement à l'époque. A moins qu'il se laissait simplement et facilement convaincre par les charmantes jeunes femmes dès qu'elles se mettaient à lui sourire. Ce raton laveur était faible ! Je comptais riposter et lui dire ses quatre vérités, mais à ce moment précis, j'avais failli me mordre la joue en fermant la bouche. Ma canine devait être mal taillée ou je n'avais plus l'habitude d'en avoir. D'ailleurs... depuis quand j'en avais ? Quelque chose venait d'arriver. Quelque chose qui me donna immédiatement la sensation d'être quelqu'un d'autre. Et c'était... jouissif.

    « Il a quel goût ? » demandai-je avec grand intérêt à la jeune femme qui se tenait face à moi.

    Une Princesse ? Réellement ? Où étais-je tombé ? Est ce qu'on m'avait lancé un sort ? C'était un coup de ces loups ? Une seule personne remplissait mon esprit et ce n'était pas d'un prince qu'il s'agissait. Quoi qu'il en soit, je n'avais rien contre de l'aider à trouver son Philippe si elle m'aidait à trouver le mien.

    « Des amis ? Forêt ? Tu connais les loups ? »

    C'était plutôt d'autres animaux dont il s'agissait. Elle avait même pris soin de les énumérer. J'en avais jamais vue de ce genre parmi la race des humains. Eventuellement des loup garou oui, mais pas des hibou garou, rossignol garou ou... est ce qu'on disait aussi "garou" dans leur cas ?

    « Bella. Je cherche Bella. »
    dis-je catégorique.

    C'était un beau nom, n'est ce pas ? Un nom qu'on avait inventé pour elle. Elle ressemblait un peu à cette jeune femme mais en brune. Vingt dieux que j'avais faim. Est ce que c'était le diable qui s'était incarné en cette Princesse pour que je zieutais son cou en continue ? J'avais fait voeux de végétarienneté ou quelque chose de ce genre. Je ne devais pas céder à la tentation aujourd'hui. Que penserais Bella si je craquais ? Encore avant de la rencontrer je pouvais faire ce que je voulais, mais depuis que je lui avais fait croire que j'aimais me déshabiller en forêt pour briller et que je ne mangeais que des petits animaux, j'avais une réputation à tenir face à elle. Quelle idée j'avais eu, n'empêche !

    « Je vais t'aider à retrouver ton Philippe. Ainsi, tu pourras danser avec lui. Car toutes les Princesses devraient pouvoir danser avec leur Prince. »

    Qu'est ce qui me prenait ? J'avais fumé de la moquette ? Mes les jeunes filles allaient adorer, c'était de la réplique mortelle.

    « Et ensuite on cherchera Bella. Elle est belle comme le jour, avec un coeur aussi pur que la rose blanche qui pousse à la pointe du mont Amour. »

    Wouah, j'y allais fort quand même. Quelqu'un m'écoutait au moins ? Elle semblait captivé, c'était impressionnant.

    « Mais avant ça. Si ça ne te dérange pas... j'ai faim. »

    Mes canines bien mises en évidence, je m'étais approché d'un geste rapide vers la jeune femme. Et sans crier gare, j'avais attrapé le raton laveur qui était à ses pieds.

    « Tu n'es pas obligé de regarder si ça t'écoeure. Et si tu veux, on ira te chercher du caviard juste après. Ca mange du caviard les princesses ou du foie gras ? »

    J'allais enfoncer mes canines dans le cou du jeune raton laveur et m'abreuver si rien y personne m'en empêchait. Et si personne venait à son aide... non c'était inimaginable de penser que personne l'aiderait. On savait à quel point seb tenait à ce raton laveur... Il n'y avait rien à craindre. Mais juste au cas où, j'avais pris mon temps, limite un ralentit à la Matrix, pour enfoncer mes dents dans le cou du jeune, innocent, sans défense animal...
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________________________________________ 2017-10-23, 22:48


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Il parlait bien, il avait une voix au timbre envoûtant et pour un page, il était plutôt séduisant. Je plaçai les mains contre mon coeur en l'entendant parler de sa dulcinée. Cette Bella avait beaucoup de chance d'être autant aimée. Cependant, je l'étais encore plus qu'elle car Philippe me chantait son amour en plus de me le montrer. Existait-il une plus belle preuve de dévotion ? Il avait bravé un dragon, des ronces, une sorcière Maléfique pour me délivrer d'une malédiction. A présent, j'ignorais où il se trouvait, mais il avait sans doute une raison excellente de ne pas être à mes côtés. Je ne doutais pas de lui.

J'allais préciser que je serais enchantée de l'aider à retrouver sa Bella, quand il attrapa le pauvre raton-laveur pour l'approcher de sa bouche grande ouverte. Ses canines semblaient aussi coupantes que des lames. Je réprimai un cri et portai les mains à mon visage, tétanisée. Mon visage avait perdu toute couleur. Je me sentais défaillir. Une grande faiblesse m'envahit et je chancelai, mais chose étonnante, je ne m'évanouis pas. Surprise, je baissai les yeux sur ma robe. Comment cela se faisait-il que je ne perde pas connaissance ? D'ordinaire, il m'en fallait moins pour que je défaille.

Cette fois-ci, je me sentais animée d'une fougue inconnue et terrifiante : je voulais protéger ce petit animal à tous prix. Mon instinct profond me paraissait très différent à d'habitude. Quoi qu'il en soit, je ne parvins pas à y résister plus longtemps. Je m'avançai d'un pas et... mon poing partit tout seul. Il heurta son visage à la symétrie intéressante. J'en profitai pour attraper le raton-laveur qu'il lâcha alors qu'il plaquait les mains contre son nez.

"Tu n'as qu'à boire ton propre sang, créature de l'enfer !" lançai-je d'un ton si acerbe que j'en frémis moi-même.

Tremblante de la tête aux pieds, je serrai le raton-laveur contre moi. Ce dernier me parut étrangement calme, comme si mon câlin avait suffi à l'apaiser. La main avec laquelle j'avais frappé l'homme ne m'élançait même pas. Peut-être n'avais-je pas cogné très fort ?

"Vous allez mieux ? Vous êtes calmé ?" demandai-je prudemment à Edward qui me tournait le dos.

Je poussai un cri aigu en entendant quelque chose vibrer à ses pieds. Il s'agissait d'un petit objet rectangulaire qui faisait de la lumière. J'avais l'impression de savoir de quoi il s'agissait même si cela était nébuleux dans mon esprit. Gardant le raton-laveur serré contre moi d'une seule main, je me penchai pour ramasser le-dit objet. J'appuyai sur l'écran machinalement et collai l'appareil contre mon oreille. Tous ces gestes me semblaient si naturels, comme issus d'une autre vie !

"Quel est ton film d'horreur préféré ?" demanda une voix à l'intérieur de l'objet.

Il s'agissait d'une femme qui tentait d'emprunter un timbre plus grave, presque menaçant.

"Je vous demande pardon ?"
fis-je, perplexe.

Il y eut un petit silence à l'autre bout du fil, puis la femme insista :

"Ton film d'horrrrrreurrrr prrrréférrré ?"

"Ca dépend lesquels..." répondis-je, prise au dépourvu.

Il y eut un rire et la femme lança, amusée :

"C'est qui ? C'est bien le téléphone d'Emmet ? Je suis plus sûre du coup ! Pourtant il m'aurait prévenu je pense, s'il avait changé de numéro !"

"Qui... êtes-vous ?" demandai-je, hésitante.

Qui était cet Emmet dont elle parlait ? S'était-il égaré à l'intérieur du petit appareil, comme la pauvre dame avec qui je dialoguais ?

"C'est Capucine !" dit-elle d'un ton évident. "Tu peux me passer Emmet ? Je suis sûre qu'il est à côté de toi ! Attention, si tu raccroches, la mort frappera !"

Cette menace m'arracha un cri et je tendis l'objet à Edward d'une main tremblante.

"Parlez-lui !" chuchotai-je, les yeux écarquillés d'angoisse. "Parlez à la voix ! Elle... elle a dit que si je raccrochais, la mort frapperait ! Je pense qu'elle travaille pour Maléfique ! Faites-lui croire que vous êtes cet Emmet avec qui elle veut discuter ! Dites-lui la vérité qu'elle veut entendre !"

Je caressai nerveusement le raton-laveur lové dans mon cou, sans cesser de fixer Edward. Oh, quelle terrible nuit ! Pourquoi Philippe ne venait-il pas ? Etait-il en proie à un autre dragon ? Maléfique avait-elle gagné, cette fois ? Toutes ces incertitudes me plongèrent dans un effroi sans précédent. Bientôt, mes lèvres tremblèrent et de grosses larmes roulèrent sur mes joues. Curieux, le raton-laveur approcha son museau de mon visage et cueillit une larme du bout de sa langue.
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________________________________________ 2017-10-26, 08:00





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    « Mais cha fait mal ! » m'exclamai-je en passant une main sur ma joue, après avoir retrouvé l'usage de ma mâchoire.

    Elle était folle ? Elle voulait me casser les canines ? Je me nourrirai comment ensuite ? Cette créature au corps de rêve et aux cheveux blonds venait tout droit du Paradis ! Diable ! Sur qui j'étais encore tombé ? Tandis qu'elle répondait à mon téléphone... j'avais un téléphone ? Normal d'un côté, vue que tout le monde voulait être pote avec un Vampire. C'était plutôt cool les Vampires. Bref... tentant d'accoster quelqu'un pour qu'il me dise si tout allait bien dans ma mâchoire, je n'avais pas suivi la conversation entre la jeune femme brutale et la personne au bout du fil. Mais elle m'avait très vite tendue le téléphone en me disant que la personne travaillant pour une certaine Maléfique, tentait de parler à un Emmet. Pourquoi elle disait "la voix" ? Elle n'avait jamais vue de téléphone ? Je lui avais adressé un petit sourire pincé en secouant la tête, avant de répondre au téléphone.

    « Ouais ! Hôtel Transylvania j'écoute ! »

    J'aimais bien faire cette blague depuis que le film était sortit. Au bout du fil, ce n'était pas un monstre, mais une jeune femme.

    « BOUH ! » hurla t'elle dans le combiné afin de me faire peur.

    Ca eu surtout effet de me faire sourire.

    « Salut Emmet ! C'est Capucine ! »

    « La classe ! Comment va ma Princesse ? »

    Je n'avais aucune idée de comment cet Emmet lui parlait et de pourquoi elle me prenait pour lui. En tout cas, à cette question, la blonde en face de moi pris un air surpris et me répondit quelque chose. Elle croyait que je parlais à elle ? Je lui avais indiqué le portable pour lui faire comprendre que je m'adressais à une autre Princesse. Ce qu'elle comprit rapidement - du moins j'en avais la sensation.

    « C'est qui la fille avec toi ? C'est Melody, c'est ça ? Alors vous en êtes où ? »

    « Aucune idée. J'allais prendre mon premier verre de sang et elle... t'es au combien t'ième ? » demandai-je à la Princesse blonde cette fois ci.

    « Qu'est ce que tu es marrant ! Je voulais juste te faire un petit coucou. Ca irait si je passais la semaine prochaine ? Ces vacances vont me faire le plus grand bien ! »

    « Oué évidemment ! Viens. Apporte ton chien, chat. J'aime bien aussi les écureuils ! »

    Elle se mit à rire au téléphone, avant de terminer la conversation par plein de bisous et de bon courage avec une certaine Melody. C'était cool. J'avais glissé le portable dans la poche arrière de mon pantalon, avant de prendre un verre de citronnade sur la table juste à côté et de le boire cul sec. Quand y'avait pas de sang, la citronnade me faisait patienter. C'était étrange d'en trouver une juste à côté de moi.

    « Bon alors, reprenons. Je ne peux pas manger cet animal, mais t'as autre chose à me proposer ? Au pire, on se fait un tour dans la forêt et je me croque une biche. Ou alors... AHHHHHH bon sang, c'est quoi ça ??? » hurlai-je sur un ton un peu trop aigu avant de voir sur ma main une araignée.

    Je l'avais faite tomber, mais d'autres marchaient sur la table et certaines venaient dans notre direction. Faisant ce que tout gentleman aurait fait, je m'étais mis derrière la Princesse, afin de la laisser être la première face à ces créatures des Enfers ! On disait bien "les dames d'abord", n'est ce pas ? C'était surement valable pour les Princesses aussi.

    « Fait quelque chose ! J'ai horreur de ça ! »
    lui hurlai-je dans les oreilles, tout en lui agrippant les épaules et en la faisant reculer avec moi.

    Elles étaient une dizaine, voir même une centaine ! Et elles grimpaient sur plein de gens qui ne semblaient même pas remarquer leur présence. Est ce que la Princesse les voyait elle au moins ?
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________________________________________ 2017-11-02, 12:50


Once upon a biting dream.


I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam

C'était un véritable cauchemar ! A travers un rideau de larmes, je vis une foule d'araignées se précipiter vers nous, leurs nombreuses pattes provoquant un bruit abominable sur le sol. J'en oubliai de pleurer, trop choquée par cette vision.

Edward se cacha derrière moi et commença à me faire reculer en m'agrippant par les épaules. Tétanisée, je ne trouvai rien d'autre à faire à part pousser un hurlement strident. Pourquoi ne tombais-pas dans les pommes ? C'était pourtant beaucoup trop d'émotions en si peu de temps pour une princesse telle que moi. A croire que j'avais une meilleure constitution que je ne l'aurais cru. A mon premier cri, les araignées se stoppèrent d'un même élan. Elles semblèrent hésiter, puis elles reprirent leur marche effrénée. Je poussai donc un second hurlement, encore plus aigu que le premier -chanter dans la forêt avait fortement musclé mes cordes vocales- et inexplicablement, elles firent demi tour pour courir en sens inverse et disparaître sous un meuble.

Le souffle court, je restais pétrifiée quelques instants, avant de remuer des épaules pour forcer l'ignoble vampire à me lâcher.

"Vous êtes une personne abjecte ! Vous m'avez exposée au danger !" m'écriai-je, révoltée. "Vous méritez une fin sinistre à la hauteur de votre lâcheté !"

J'époussetai ma robe et mon corsage tout en affichant une expression réprobatrice. Je me sentais souillée par le fait qu'il ait osé me toucher. Quelle terrible nuit ! Devoir passer du temps avec ce pâle reflet d'être humain ! Le temps était venu de prendre congé.

"Je vous laisse et je ne vous salue pas !" dis-je, la tête haute. "Trouvez-vous un autre bouclier pour affronter de potentiels ennemis !"

L'idée d'être seule dans cet endroit inconnu me terrifiait, mais moins que le fait d'être accompagnée par ce monstre ! Je serrai le raton-laveur contre moi et m'éloignai, la tête haute et la démarche impérieuse. En chemin, je croisai un animal de méchante humeur qui grogna dans ma direction. Il avait le poil hirsute et ses yeux rouges luisaient dans la pénombre. Il ressemblait à un loup qui se serait levé de la très mauvaise patte.

"Non, non ! Tu ne toucheras pas à mon raton-laveur !"
dis-je en agitant un doigt désaprobateur vers lui. "En revanche, tu peux aller taquiner le monsieur qui est là-bas !"

Après tout, Edward avait parlé de loups. Entre monstres, ils s'entendraient sans doute très bien. Il pouvait me remercier, je lui envoyais un ami ! Le loup suivit mon doigt et poussa un son guttural avant de se diriger à pattes de velours vers le vampire. Parfait.

Tout en continuant mon chemin, je serrais toujours le raton-laveur contre moi. Ce dernier s'agitait, comme s'il souhaitait retrouver Edward.

"Reste sage. Il voulait te croquer. Tu es bien mieux avec moi."
dis-je en le compressant un peu trop contre mon corsage, si bien qu'il laissa échapper un couinement étranglé.

Je possédais vraiment une force peu commune. C'était déstabilisant.

Soudain, je me stoppai net en apercevant la silhouette caractéristique de...

"Maléfique !" chuchotai-je, interdite.

La sorcière cornée tourna la tête vers moi et nos regards se croisèrent un court instant. Je déglutis avec peine et sans attendre, courus retrouver Edward, soulevant mes jupes afin d'aller plus vite.

"C'est terrible ! C'est affreux !"
m'exclamai-je, essoufflée. "Maléfique m'a retrouvée ! Je dois me cacher ! Cessez de faire l'intéressant et écoutez-moi !"

Agacée, je constatai qu'Edward ne m'écoutait pas, trop occupé à se battre avec le gros loup. Ce dernier l'avait plaqué au sol et le vampire lui donnait de violents coups de poing. Il parvint à se redresser quelques secondes, ce qui me permit de voir ses muscles saillants à travers sa chemise déchirée. Il était presque torse nu. Sa cape n'était plus qu'un lambeau de tissu. Très choquée par cette vision, je me contentai de le fixer avec des yeux ronds, tout en caressant le raton-laveur d'une main molle. Une part de moi trouvait cela incroyablement intéressant. Pourtant, ce n'était pas convenable ! Je ne parvenais pas à détacher mon regard de lui. J'en avais même oublié l'affreuse sorcière.
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________________________________________ 2017-11-03, 13:56





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    Je me débattais avec le monstre et la seule chose que la Princesse faisait pour m'aider, c'était de me parler comme si j'étais tranquillement aussi sur un banc. Était-elle aveugle ?

    « Tu ne vois pas que je lutte pour ma survie ? » dis-je en reprenant mon souffle et en sentant des crocs s'enfoncer dans mon épaule. « Ahhhhhhhhh ! Espèce de monstre ! » hurlai-je en lui donnant une droite.

    C'est à ce moment là qu'il fut plaqué au sol par une sorte d'ours blanc, ou quelque chose de ce genre qui avait bondis sur lui. Il s'était relevé en agrippant le loup par la fourrure et en lui hurlant dessus. Je n'avais pas tout compris, mais vue ce qu'il baragouinait, ça gueulait sévère.

    « Si j'ai bien compris, il fait partit du service de sécurité de la soirée et il est contre la violence. Pour ça qu'il l'a arrêté et que là il lui met une droite. Et encore une. Et encore une... et... pour un anti violent, il y va fort quand même ! »
    m'exclamai-je.

    Puis, je m'étais souvenu de ma blessure et j'avais regardé l'étendu des dégâts. Il y avait la trace des crocs, mais aussi du sang qui coulait. J'avais tenté de bandé du mieux que je pouvais la plaie avec mon restant de chemise. Mais ce n'était pas ce qui était des plus facile. Du coup, je l'avais totalement retiré et je l'avais mise en compresse sur la plaie.

    « Aide moi à me relever. Allez ! »
    dis-je à la jeune femme qui m'avait tendu le bras et m'avait relevé d'un bond. « Wouah ! Bien plus costaud que je l'imaginais. »

    Je lui avais adressé un sourire colgate avant de me rendre compte que ça me tirait dans l'épaule. Mais ça me tirait vraiment. Pas comme une blessure le ferait, mais comme si quelqu'un me tirait par l'épaule. Et justement, il y avait ce quelqu'un. C'était une sorte de sorcière habillée tout en noir avec des cornes.

    « C'est elle Maléfique ? »

    « Si Senor, si ça. »

    Maléfique avait un drôle d'accent. Bref... elle nous observait, tout en regardant autour d'elle, comme si elle était à la recherche de quelque chose. Je sentais quant à moi autre chose me tirer et dans l'autre sens.

    « Non mais tu peux arrêter deux secondes de faire la gamine ? » dis-je à Aurore qui me tirait le bras et tenter de se cacher derrière.

    « Xcusi. Jy mi suis déguisi pour la soirée et je cherche... »

    « Attends trente secondes mon gars. »

    Car ouais, cette Maléfique ressemblait plus à un mec qu'à une femme. Je m'étais tourné vers Aurore, qui semblait totalement tétanisé.

    « Bon tu as fini ? Y'a pas de monstre là, si ? Enfin le truc qui m'a mordu est partit, donc tu peux arrêter. Et elle c'est Maléfique ? Mais c'est un mec ! Donc y'a pas de raisons d'avoir peur. Et puis y'a pas Philippe. Il dirait quoi d'ailleurs si il te voyait comme ça ? »

    « Xcusi. » dit l'homme Maléfique en me tapotant l'épaule où j'avais encore mal, ce qui me fit pousser un râle. « Xcusi. »

    « T'as fini avec tes Xcusi ? Et tu veux quoi au juste ? »

    « Vous ny serai pas où y'a les toilettes ? »

    « Euh... si, là bas. »

    Je lui montrais la pancarte où était dessiné un petit monsieur et une petite madame. Il semblait satisfait. Mais juste avant de partir, il s'était tourné vers Aurore, qui avait sursauté une nouvelle fois. Je m'étais contenté de rouler des yeux.

    « Si vous cherchi un Philippe, y'en a uno juste là bas. » dit-il en indiquant une cible où se trouvait un homme au milieu tandis que d'autres personnes lançaient des couteaux tout autour.

    Juste au dessus de la cible, une pancarte :

Philippe Tell


    Chic. On avait retrouvé Philippe...
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________________________________________ 2017-11-10, 16:28


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Tout allait de mal en pis ! Maléfique était partie aux toilettes mais je me doutais qu'elle s'acharnerait sur moi dès qu'elle aurait fini de soulager sa vessie ! En tous les cas, son accent latino me rappelait quelqu'un d'autre sans que je me souvienne de qui il s'agissait, ce qui était encore plus déroutant que tout le reste.

Mon coeur manqua un véritable battement en apercevant Philippe aux prises avec des brigants qui lui lançaient des couteaux.

"Oh non, ils vont le blesser et il sera affreux ensuite !" m'épouvantai-je en plaquant les mains de chaque côté de mon visage.

Nous ne pourrions pas nous marier si mon prince était défiguré ! Comment pourrais-je prétendre l'avoir vu au beau milieu d'un rêve, dans ce cas ?

Sans plus attendre, j'attrapai mes jupes et me précipitai vers le groupe d'hommes qui jouaient au couteau en beuglant des obscénités. Je tapotai l'épaule du premier et à peine avait-il tourné la tête dans ma direction que je lui envoyai un direct du droit dans les mâchoires. Il tomba à la renverse et resta inerte. On pouvait presque entendre les petits oiseaux au-dessus de sa tête. Les trois autres me dévisagèrent, bouche bée. Je leur décochai un regard menaçant et il n'en fallut pas davantage pour les faire déguerpir, après m'avoir confié tous leurs couteaux. Voilà une belle collection ! Satisfaite, je les posai au sol et caressai le raton-laveur qui s'était hissé sur mon épaule durant le bref affrontement.

"Philippe ! Ô, Philippe !" m'écriai-je en battant des cils et me précipitant vers mon prince accroché.

Je le saisis par un bras et tirai pour le faire descendre de la cible géante contre laquelle il était fixé. On entendit le bruit d'un tissu qui se déchire et bientôt, mon prince fut délivré. Il manqua de me tomber dessus mais se rétablit de justesse. Je lui adressai un grand sourire auquel, profonde angoisse, il ne répondit pas.

"Qu'avez-vous fait ?" s'exclama-t-il en montrant son pourpoint déchiré. "Mon vêtement tout neuf est fichu ! Maman va me gronder ! Elle m'avait fait promettre de rester tout propre et bien habillé !"

"Certes, c'est terrible mais... le plus important est que nous soyons ensemble, non ?" avançai-je en voulant poser une main contre son torse.

Il m'en empêcha, me foudroyant du regard.

"Comment pourrais-je épouser une femme qui se moque de ma garde-robe ? Je trouverai une autre princesse. Une qui soit délicate !"

Il leva le menton très haut et s'éloigna en faisant voleter sa cape derrière lui. Curieusement, je me sentais plus en colère que peinée. J'eus même la terrible pensée de vouloir qu'il se fasse manger par un dragon. Si Maléfique revenait, je lui indiquerais la direction par laquelle Philippe était parti. Quel ingrat ! Je venais tout de même de lui sauver la vie !

"Je n'ai pas eu ma fin heureuse."
soupirai-je.

Mon regard tomba brusquement sur Edward. Le bel Edward aux vêtements déchirés et qui ne s'en plaignait pas. Certes, il était un vampire, un monstre, mais je venais de m'apercevoir qu'il en était ainsi de tous les hommes. Lui, au moins, ne cachait pas véritable nature.

Mon coeur battit plus fort à mesure que je m'élançais vers lui au ralenti, mes cheveux et mes jupes voletant dans mon sillage. Une fois parvenue à sa hauteur, je me grandis légèrement pour poser mes lèvres contre les siennes en un baiser passionné.

A cet instant, je sentis comme une brume s'éloigner de mon esprit. La lumière se fit de nouveau sur ma véritable personnalité. Mes yeux s'agitèrent derrière mes paupières closes mais je n'interrompis pas le baiser pour autant. Je décidai même de l'intensifier : ainsi, peut-être qu'Emmet oublierait à quel point j'avais été ridicule ? Oh nom d'une méduse, ça avait été réel. Pour le moment, je savourai l'étreinte d'un vampire au sang chaud. C'était plutôt pas mal. J'aurai tout le temps de me draper ensuite dans ce qui me restait de dignité.
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________________________________________ 2017-11-10, 23:54





« Mon amour, je t'ai mordu au beau milieu d'un rêve... »
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    Un immense gâteau venait d'arriver dans la grande salle où on se trouvait. Il était délicieux, succulent, aromatisé, ferme et gouteux à la fois. Il avait également quelque chose de surprenant et de brûlant. Mais je n'avais pas ouvert une seule fois les yeux afin de l'admirer. Mes paupières étaient bel et bien fermées et je savourais quelque chose de totalement différent. Tous ces adjectifs lui allaient à merveille. Je n'étais plus le même homme, ou plutôt le même vampire. Quelque chose avait changé en moi. Peut-être que ça venait du fait que je me rappelais enfin qui j'étais ?

    Qui ne rêverait pas d'être un Vampire immortel et sans âme, qui pourrait faire tout ce qu'il voudrait sans craindre le jugement dernier ? Sans doute que ça serait une personne qui avait déjà tout ce qu'il désirait ? Je n'étais pas quelqu'un de compliqué. Ce que je demandais, c'était uniquement un toit où dormir, voir même une simple voiture si il n'y avait pas d'autres choix. Il me fallait une forme physique convenable pour pouvoir bouger autant que je le désirais, et un compagnon de route. De préférence quelqu'un aux poils doux, avec une longue queue et une addiction à la mayonnaise.

    A peine j'avais ouvert les yeux que je l'avais cherché du regard. Lui aussi avait retrouvé sa mémoire ? Dans mes souvenirs, il ne l'avait pas perdu. En tout cas il s'éclatait dans un immense bol de punch. Je ne savais pas qu'il aimait ce genre de boissons. Il allait falloir que je le garde à l'oeil. Pour ce soir, je ne pouvais rien dire. Il devait sans doute boire afin d'oublier à quel point son meilleur ami s'était comporté comme un idiot. Je m'étais non seulement ridiculisé, mais j'avais tenté de manger Rocky. Voir plutôt de le vider de son sang, car le manger ça ne m'aurait pas plus intéressé que ça. Les Vampires ne faisaient que boire. Ca signifiait qu'ils faisaient pipi mais pas caca ? Allez savoir... qui aimerait savoir de toute façon ? En tout cas pas elle.

    « Pardonne moi. » dis-je à la Sirène.

    La Sirène. Car oui, elle en était une et je m'en souvenais. Pourquoi était elle venue habillée en Princesse ? Elle avait déjà tout d'une Reine. Je ne m'étais pas excusé pour cette soirée, car je n'en étais pas responsable. Je lui avais demandé pardon pour ce qui allait suivre.

    « Tu as été ridicule. » lui dis-je avec un petit sourire en coin. « Mais ce baiser à tout rattrapé. »

    J'avais sentis à quel point elle l'avait fait avec passion. Elle ne souhaitait pas que je me retirer, car ça voulait dire qu'on aurait ce genre de conversation. Cette soirée était déjà suffisament dingue pour y ajouter les souvenirs de nos folies passées. J'avais voulu la mordre elle aussi ? J'avais passé quelques instants à la contempler, tout en souriant.

    « Tu es incroyablement belle ! Même après tout ce qu'on vient de vivre. »

    C'était un compliment sincère qui venait du coeur. On était fatigué, ses habits étaient légèrement abîmés à force, mais elle était là, debout devant moi. Elle embellissait ce qu'elle portait. J'avais beaucoup de chances de l'avoir rencontré, même si ce n'était pas toujours facile. Même très rarement - je pouvais bien l'admettre.

    « Et si nous rentrions ? Je pense qu'on peut mettre une croix sur le restant de la soirée. Ca va être l'anarchie dès que tout le monde aura retrouvé ses pouvoirs. Et je n'ai pas la force ni l'envie d'aller rejoindre le club des pas contents qui voudront qu'on leur tienne des comptes. Je préfère passer le restant de la soirée à me balader sur le chemin jusqu'à la maison, main dans la main avec une Princesse. Si vous acceptez d'être escorté par... »

    J'avais déjà ôté mes fausses dents avant de commencer à parler, et voilà que je retirai désormais ma cape, afin de prendre un chapeau de cowboy sur un canapé qui se trouvait là. C'était pas vraiment un chapeau de cowboy... plus d'aventurier. J'étais revenu jusqu'à Melody, lui tendant la main.

    « Il parait que j'ai les yeux de mon père et les oreilles de ma mère. Mais ce qui compte, c'est que le reste t'appartiens. »

    J'espérais qu'elle comprenait l'allusion. Elle avait vue le film. Tout le monde connaissait le film. Par précaution, j'avais pris les devants.

    « Indiana Jones. Dit moi que tu connais. »

    Elle connaissait, c'était évident. Rocky nous avait rejoins, titubant un peu. Je m'étais penché pour le prendre dans mes bras.

    « Sa place est dans un musée ! » m'exclamai-je, en faisant allusion au même film.

    Non, dites moi que je rêve... elle ne pouvait pas connaître.

    « Allez quoi ! Tu connais ! Tu me fais marcher, c'est ça ? »

    Elle me faisait marcher... en tout cas on marchait bel et bien et jusqu'à la maison, sous un soleil couchant. Ou quelque chose de ce genre. La vie ne pouvait pas toujours être comme dans un film.

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Je t'ai vu au beau milieu d'un rêve... mordant ! ❤ EMMET _



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