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 Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe]

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Kida
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Kida

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 Original

| Conte : L'Atlandide, le monde perdu
| Dans le monde des contes, je suis : : Kida

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-03, 00:20



L'Heritage Perdu


C'était comme si le monde tournait au ralenti autour d'elle depuis la révélation de ce souvenir. Sa mère s'était suicidé à cause d'elle, sa mère avait commis l'acte le plus impardonnable qu'un Atlante pouvait oser faire à cause de sa propre fille. Comment celle-ci pouvait-elle encore espérer être digne de son Héritage ? Être digne d'être Guide, même si elle demeurait à présent la dernière de son espèce ? Quel revirement de situation... Sa mère avait refuser de la voir disparaître dans d'atroce souffrance et elle était toujours là, debout malgré la destruction de la Cité... mais pour encore combien de temps ? La jeune femme reprenait doucement ses esprits face au serpent géant. Les autres s'étaient enfuis, il n'y avait plus qu'elle et Sebastian.

Prise de réflexion, elle s'était remémorer la façon dont son peuple traitait les serpents à Atlantis. Ces êtres étaient généralement peu enclin aux fortes vibrations du sol, souvent synonyme de danger. C'était d'ailleurs la première règle de survie que l'on apprenait aux enfants atlantes : taper le sol très fort avec les pieds si jamais l'un deux se retrouvait nez à nez avec un rampant. Mais malgré les efforts acharnés de la jeune femme, le monstre ne bougea pas d'un poil, hormis pour s'approcher dangereusement d'eux.

- Il veut forcément quelque chose de nous... mais quoi ?

Le jeune homme l'observa et un petit serpent doré fit son apparition au dessus de sa tête, à côté d'un petit bonhomme de la même matière. Le rampant sableux se précipita alors sur le petit personnage pour l'avaler tout entier en une bouchée sous les yeux ébahit de Kida qui purent bientôt lire :

"Nous occuper ?"

Drôle de façon de les occuper... à croire que le gardien n'avait pas tendance à dire exactment le fond de sa pensée quand il s'agissait de danger. Aussi déterminé qu'inquiète, Kida marmonna d'un ton qu'elle espérait convaincan et convaincu :

- Ouais... ben on va pas lui permettre de s'occuper de nous comme ça, tu en penses quoi ?

Elle lui lança un sourire malicieux, un plan presque construit en tête. Malheureusement, le sourire de la jeune femme sembla déconcentrer le jeune homme une seconde de rop et celui-ci se retrouva propulsé après un coup de queue bien placée du reptile.

- SEBASTIAN !!

L'Atlante se précipita sur lui pour l'aider à se relever, ne perdant pas le serpent des yeux pour autant. Ils n'étaient plus qu'eux deux... il était hors de question de le laisser se faire prendre par le rampant. Au même moment, un grondement sourd se fit entendre au niveau de la cascade et la jeune femme risqua un rapide coup d'oeil en arrière pour comprendre l'origine du bruit. Pourtant, rien d'autre que l'eau limpide n'apparu dans son champs de vision. Elle reposa alors son attention sur le serpent et une idée lui vint. Pertubée à l'idée d'avoir trouvé la solution, elle risqua un nouveau coup d'oeil vers la cascade en murmurant :

- Un leurre...

C'était ce que Pan avait dit. Un leurre était généralement un objet ou une personne servant de distraction pour éviter aux piégés de s'intéresser au véritable objet d'attention. Et si le leur était la fameuse cascad.

- Un leurre... mais oui... c'est ça ! Ce serpent essaye de nous occuper pour nous détourner de la vérité. Tu peux te relever ? J'ai peut-être une idée... tu penses pouvoir endormir le reptile ? Ca nous permettrait d'avoir un peu de temps pour nous mettre à l'abri...

Elle s'était penchée avec douceur vers le sol pour éviter les gestes brusque et avait pris une poignée de terre dans la main. De son côté, Sebastian avait répondu à l'affirmative à sa question et Kida était désormais en pleine concentration.

- Prêt ? A trois. Un ? Deux ? Trois !

Sans attendre plus longtemps, la jeune femme balança la poignée de poussière droit sur le serpent qui, gêné par le projectile, ne vit pas Sebastian rassembler du sable dans sa main pour former une boule qu'il lui envoya à son tour droit sur sa tête triangulaire. Instantanément, le monstre s'assoupit tandis que l'Atlante poussait un petit cri victorieux avant de se jeter sur le gardien pour le relever sans peine et sans véritablement mesurer sa force. Elle prit le temps de l'épousseter tout en s'inquiétant pour sa condition physique :

- Tout va bien Sebastian ? Tu n'as rien ?

Elle se massa les côtes au souvenir de son propre coup quelques minutes auparavant :

- La douleur s'estompe avec le temps, normalement.


Elle se savait plus robuste que lui pourtant et s'inquiêtait désormais à l'idée qu'il puisse avoir quelque chose de cassé. Mais le jeune homme se massa le dos, les jambes avant de lui accorder un sourire doux et encourageant. D'un geste de la main, il chassa un peu d'air devant lui avant d'hausser les épaules :

" Ce n'est que de la douleur physique "

Il poussa un soupire qui déchira le coeur de l'Atlante. Il semblait si gentil, si attentionné, il ne méritait pas ce qui lui arrivait. Avec douceur, elle posa sa main sur son épaule avant de lui préciser :

- On va s'en sortir. Tous ensemble. J'y crois. Ne t'en fais pas.

Elle lui lança un sourire avant de se diriger lentement vers le serpent inanimé :

- T'es sûr qu'il est bien endormi ? Qu'on ne risque plus r...

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que le reptile leur fonçait dessus, toute gueule dehors, prêt à enfoncer ses crocs dans la chair d'une de ses deux victime. instinctivement, Kida avait placé son bras tendu au niveau du torse de Sebastian et avait esquissé un mouvement de recul, le projetant en arrière, tandis que son réflexe à lui avait été de créer un bouclier de sable. Sous le choc, Kida avait à peine entendu le grognement sourd qui en avait résulté et avec des yeux ébahit, elle observa Argos fondre sur le serpent et l'envoyer valser plus loin en lui croquant la queue. Toujours sous l'effet de l'adrénaline, la jeune femme ne trouva rien d'autre que de souffler un petir "Merci !" plein de gratitude au géant. Sebastian avait lui même joint ses mains pour exprimer sa gratitude. Elle pointa ensuite son doigt vers la cascade avant de préciser :

- L'une d'entre nous à plonger là-dedans avec Ouranos... Il faut l'aider ou Poseidon a dit qu'elle mourrait !


Pour toute réponse, Argos se contenta d'observer la cascade et de pousser un autre grognement, comme si un autre danger arrivait... un danger invisible cette fois-ci. Sans perde une seule seconde et avec toute la brusquerie du monde dans son envie de le protéger, Kida attrapa la main de Sebastian et l'attira à sa suite derrière le géant.

- Tout ici est beaucoup trop fort pour nous. On était déjà infoutu de nous protéger contre un serpent géant alors contre une force invisible, je refuse même que nous tentions !

Elle leva ensuite la tête vers le géant avant de lui demander poliment :

- On peut faire quelque chose pour vous aider ?

Pour toute réponse, un bruit de feuillage se fit entendre et un revenant fit son apparition :

- Éloignez-vous !

Sans se laisser prier, le duo rejoignit Pan qui observait à présent le géant.$

- Qu'est-ce qui se passe ? On doit l'aider et retrouver Eulalie !
- Eulalie n'est pas plus en difficulté que nous pour le moment. Il est en proie à la vérité. C'est ce qu'Elle voulait de l'avoir lui.
- Mais...

Elle avait soupirer, ne sachant comment terminer sa protestation. Bien sûr que Pan avait raison... on ne pouvait pas dire qe leur sitation était des plus optimales pour se permettre de s'inquiéter pour l'amazone en dépit de leurs propres vies. Mais la laisser en arrière lui semblait inconcevable. Des images de sa mère lui revint en mémoire... elle qui s'était toujours figuré de prendre des décisons réfléchies, analytiques et digne de la sagesse d'un Guide ne savait plus vraiment que croire à présent.

- C'est pour cela que l'île se déchaîne avec le serpent et la force invisible ? Parce que la Vérité mets Ouranos en difficulté ?
- Ouranos n'est pas en difficulté. Il l'a libéré. Il est avec Elle.

Elle se rendait à présent coment qu'elle avait mal interprêtait les paroles du capitaine. Ce n'était pas Ouranos que la Vérité avait voulu avoir... mais Argos... ce qui expliquait ses grognements.

- Argos doit détenir des secrets selon Elle. Il voyage depuis une éternité, il a vu de nombreuses choses.

- Donc... C'est finalement Argos qu'elle veut, n'est-ce pas ? Toutes ces attaques sont menées contre lui ? Ca n'a pas de sens... le serpent était là avant son arrivée...
- Il ne serait pas venu sans le serpent.

Objecta Pan. Elle devait bien admettre qu'il avait raison. Un silence s'installa pendant lequel le pirate prit le temps de réfléchir avant de préciser :

- Quoi qu'il Lui révèle, ça ne suffira pas. Elle s'en prendra à nous ensuite. Poséidon dit que le moyen de la stopper est de réveler un secret qui ébranlera l'univers tout entier. Et qu'on est tous là pour une raison précise. Du moins... ceux emportés par l'eau au début.

Elle se contenta de déglutir à sa phrase, de nouveau mal à l'aise à l'idée de devoir révéler un tel secret. Elle avait une petite idée du secret qui la concernait mais elle se refusait pour l'instant à se résoudre à le partager. Elle constata que le capitaine observait Sebastian et l'atlante en fit alors de même, sans pour autant avoir une once de curiosité dans les yeux ou une quelque expression qui pourrait lui faire penser qu'elle le pressait à révéler son secret. Faire quelque chose qu'elle n'avait pas envie qu'on lui fasse à autrui... très peu pour elle.

Le marchand de sable les observa à tour de rôle avant de s'attarder sur l'Atlante. Il avait soudain une inquiétude qui marquait son visage mais il semblait que c'était moins celle de révéler un grand secret que de devoir accepter le sacrifice pour pouvoir le révéler ou que quelqu'un ai un tel secret en sa possession. Portant ses paumes à ses tempes, il précisa alors :

"Je peux me boucher les oreilles."

L'action arracha un sourire attendrit à l'Atlante. Il avait l'air si précautionneux à l'idée de recevoir le secret d'une personne malgré son fort désaccord. Lui-même ne semblait pas avoir conscience d'être possiblement en détention d'un aussi grand secret. Son sourire se teinta d'amertume :

- Merci mais si je dois révéler mon secret, te boucher les oreilles ne te servira à rien... Crois-moi, la nouvelle serait bien trop fracassante pour que tu puisses y échapper.

L'idée de cacher qu'elle était en possession d'un secret ne servait à rien. Elle ne voyait pas l'intérêt de mentir pour si peu. Kida avait toujours manipuler ou menti dans un but bien précis, pour une cause ou le bien être d'autrui. Elle avait appris très jeune que toutes les Vérité n'étaient pas toujours bonnes à dire et celle qu'elle venait d'apprendre en était la preuve excellente. Si l'enfant qu'elle était avait appris ça instantanément, Kida était persuadée qu'elle n'aurait pas survécu jusque là... qu'elle ne se serait jamais retrouvée sur cette île, avec ce secret et tout l'héritage de son peuple comme poids sur ses épaules. Elle aurait sans aucun doute été une enfant perdant toute illusion et confiance en elle avant de sombrer dans une profonde tristesse, un profond désespoir et se laisser mourir. Non... toutes vérité n'était pas bonne à dire, elle en était persuadée et elle refusait de condamner à son tour un innocent. Elle déglutit avant de sourire de nouveau, le regard toujours braqué sur Sebastian :

- Mais je te retourne la politesse... Si tu veux, je peux me détourner pendant que tu écriras ton secret...

Elle fit un signe de tête en direction de Pan pour lui signifier qu’apparemment, son secret valait bien plus aux yeux du capitaine que le sien. Ce dernier s'était contenté de réfléchir pendant leur dialogue tandis que le géant se débattait toujours contre la force invisible. Soudain, son visage s'anima d'une compréhension nouvelle :

- Argos ne va rien lui révéler. Ce n'est pas ça le piège... il y autre chose... Ouranos devait avoir une idée bien précise en tête.

Il ne semblait pourtant pas cerner laquelle.

- Argos voyage. Il peut propager la Vérité. C'est peut-être ça leur but ? Non pas qu'il révèle mais que...

Il hésita avant de regarder autour de lui d'un air attentif, guetant le moindre truc louche. En écho, Kida termina sa phrase, elle-même plongée dans ses pensées

- ... mais qu'il emmène la Vérité jusqu'aux personnes qu'ils souhaitaient atteindre ? Comme ceux qui vous ont désignés pour venir nous chercher sans oser venir eux-même ?

Il ne fallait pas être devint pour l'imaginer... d'après Sasha, cela faisait trois jours qu'ils avaient disparut bien qu'il ne leur semblait n'avoir disparu que depuis quelques heures. Certains avaient du s'inquiéter et voilà que les trois dernières personnes à les avoir vues, toutes mêlées à du divin et un pirate qu'ils ne connaissaient ni d'Eve ni d'Adam avaient su exactement où débarquer pour les retrouver... Pour toute réponse, Pan regarda autour de lui une nouvelle fois tandis que le géant semblait doucement se calmer.

- Je suis né ici. on me l'a caché. J'ignore pourquoi. Sans doute parce que quelque chose de mauvais est arrivé ici. Quelque chose de leur fait.

Il soupira, l'air pensif, avant d'ajouter :

- On jette la faute sur un seul d'entre eux mais ils sont tous responsables. Ils ont détruit les rêves de chacun...

Après un court moment d'hésitation, Kida posa la main sur celle du pirate avant de lui dire avec douceur :

- Alors il serait peut-être temps de chercher la Vérité au lieu de la craindre ? Si on vous a ammené jusqu'ici, c'est qu'il y a une raison. Qui vous a demandé de venir nous chercher ?
- C'est Hypérion qui a appelé Argos. Il ne serait pas venu de lui-même. A dire vrai...

Il les observa tous les deux :

- Poséidon a dit que vous aviez tous été amené dans un but précis. Tous les trois.

Toujours dans ses pensées, Kida s'était contentée d'hocher la tête :

- Un titan donc... Peut-être essaye-t-il de racheter sa faute ? Oui... il est vrai qu'Ouranos nous a signifié que nous n'étions pas là au hasard... Mais il ne nous a pas dit quel était notre rôle si ce n'était qu'il souhaitait constituer une armée. Sebastian se charge des rêves et du sommeil, peut-être peut-il ramener les rêves perdus ? De mon côté... il a précisé que j'étais la dernière de mon espèce et connaissant Poséidon, il doit sans aucun doute bien pls s'intéresser au cristal qu'à ma bibliothèque génétique... Lily enfin...

Elle eût une hésitation et une nouvelle gène avant de préciser :

- Il n'a pas vraiment dit ce qu'il attendait d'elle... Il s'est stoppé sans dire un mot mais... si nous n'étions qu'une partie du puzzle? Si c'était ça le piège ? On nous fait croire que c'est nous qui avons une certaine utilité, nous qu'il faut préserver alors que la réalité est différente ... que nous ne sommes que le leur pour VOUS amener ici ? Ouranos était certain que l'on viendrait nous chercher, que vous seriez là... tout comme Argos. Et si... et s'il tentait de reproduire le dernier départ de cet endroit ? Il y avait Argos... il y avait vous... Il y avait Atlas... Ce titan a découvert en premier notre Cité, c'est peut-être le rôle que je suis censé représenter... Quant à votre soeur... elle est peut-être liée à Lily? Ou Sebastian ?

Elle avait pris son temps pour énoncer cela, se permettant de compter sur ses doigts quand cela avait été nécessaire, si bien que l'ont pouvait voir son processus de réflexion qui venait en même temps que ses paroles.

- Le mensonge a peut-être commencé à se reproduire à cause d'Atlas ? Tous comme les autres maux de la légende ? Peut-être que nous devons reproduire la scène où tous les ennuis ont commencés ? Nous aurions un nouveau départ ?
- Le mensonge a toujours existé, la Vérité aussi. C'est juste qu'on ne dit pas toujours tout. Rarement ce qui nous mets nous-même en cause.

Pour toute réplique, un bruit de feuillage se fit entendre. Les autres venaient de les rejoindre.


Sebastian Dust
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Sebastian Dust

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 03

From Gold to Grave
Who's making the Sandman dream ?


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| Conte : Les 5 Légendes.
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-04, 00:36





I know all your secrets. I know all your lies...

« I know where you keep 'em. Buried deep inside.
No, you can't hide your secrets and lies. »




Sebastian n’éprouvait que rarement de la douleur physique, le sable étant constamment là pour le défendre en cas de nécessité. Pourtant le serpent les avait pris au dépourvu et, désormais, il avait l’impression que son corps s’était rajouté quelques os et muscles dans des endroits particulièrement désagréables. Debout pourtant, malgré ses genoux éraflés et le tee-shirt déchiré au niveau du flanc – Sasha n’allait pas être contente… - il tentait de suivre le raisonnement de Kida face à Pan.

Le premier mensonge. La première vérité. Des entités complémentaires, comme on aurait pu le dire de la Vie et de la Mort mais… Sab avait appris il y a plus d’un an que la mort n’était qu’une conséquence et non pas un fait absolu. Un destin inratable. Il y avait eu des êtres avant l’existence de la mort. Il y avait eu des êtres avant même la mise en place du temps. Alors, était-il possible qu’il y ait eu un temps sans aucun mensonge ? Par exemple, sur cette île dont ils avaient entendu la narration, auprès de ces deux enfants ? Et qu’en était-il des promesses bafouées ? Des odes dissimulées ? Un mensonge changeait-il de valeur ? Et si oui, dépendait-il de la personne ou bien de tout autre chose ?

C’était épuisant, cette Vérité. Et le marchand de sable, en très mauvais menteur, ne parvenait pas toujours à en saisir la teneur… Ou l’aboutissant. Ce qui semblait limpide devenait obscur et quand il s’agissait de jouer sur les mots pour donner un tout autre sens à la réalité, certains étaient des maîtres en la matière. Malheureusement, lui ne faisait pas parti de ceux-là.

Son regard croisa celui de Lily qui revenait vers eux, en compagnie d’un Jules Verne fort mal en point et d’une Sasha qui n’avait pas l’air de s’être tournée les pouces. Ils avaient tous l’air dans le même état qu’eux… Il eu un pincement au cœur en se rendant compte que la jeune brune avait été blessé mais il était aussi soulagé de voir qu’elles semblaient aller bien. Ce n’était que de la douleur physique. Il se le répétait. Il fallait se le répéter. Parce que c’était important.

« Il faut aller aider Eulalie. »

Ecrivit-il, plus pour lui-même que par une réelle question envers qui que ce soit. Kida avait déjà évoqué l’idée et il était d’accord… Si la jeune femme – amazone sexy – était en danger en restant seule avec un titan roi, il était hors de question de la laisser mourir pour leur propre survie. Si tant était qu’ils puissent quitter cette île à leur tour.

« Si Eulalie a été emportée par la cascade avec Ouranos, c’est qu’elle doit être quelque part. Je vais descendre avec Argos pour contourner l’île et fouiller les alentours.»

Les… Les alentours ? Sebastian pencha la tête sur le côté. Ils avaient plongés d’une cascade, pour lui soient ils se trouvaient sous terre, et donc sous l’île, sois… Etait-il possible qu’ils aient été recrachés quelque part à proximité de l’océan alentour ? Celui-là même qui résonnait des voix et des murmures ? Celui-là même qui les avait attiré jusqu’ici et rejetés sur une plage pleine de crânes ? A ce souvenir, il frissonna. Si Eulalie avait été envoyée là-bas, il espérait très sincèrement qu’elle puisse être relâchée en vie. Elle avait l’air gentille et plutôt efficace comme personne…

Mais sauter à pieds joints dans l’invitation d’un titan-roi n’était pas forcément la chose la plus censée à faire, en comparaison.

« Vous voulez demander aux sirènes ? »

Le capitaine paru hésitant face à la question.

« Elles pourraient nous aider, si on arrive à entrer en contact avec elles.»

Il fit un pas en arrière, signe qu’il s’apprêtait à partir.

« Je vais faire de mon mieux.»

Cette soudaine nécessité de s’en aller laissait un sentiment étrange en Sebastian. Il y avait soudain une nervosité qui n’était pas là auparavant et, lui qui prétendait vouloir repartir avec tout le monde, semblait soudain décider à faire cavalier seul en compagnie du géant qui leur avait sauvé la vie. Mais il y avait quelque chose qui ne collait pas : Argos avait été amené ici. Ils avaient compris que c’était là le but de sa présence. Alors… N’était-ce pas suicidaire que de vouloir l’extirper de là ? Quel serait le prix de ce geste ?

«  Mais.. Si Argos était attendu ici, vous pensez vraiment que vous pourrez le faire repartir de l'île ? Et… Seul ? »

Tout semblait être fait pour les amener exactement où ils se devaient d’être et, si les ficelles du destin pouvaient exister, le marchand de sable aurait juré qu’elles étaient tirées depuis le départ. Une toile invisible mais suffisamment étendue pour que, quoi qu’ils arrivent, ils se retrouvent toujours au centre. Près du prédateur. Près d’un destin funeste dont ils avaient du mal à comprendre les aboutissants… ou même le simple sens.

Malgré lui, il se tourna vers le géant qui les observait. Il avait affronté la vérité en silence et semblait attendre. Quoi ? Il l’ignorait.

« Peut-être qu’il a… Quelque chose à dire, ici, sur cette île ? »

« Argos ne parle pas. Ou ne parle plus… Il n’a rien à dire. Et l’île n’a rien à attendre de lui. »

Le ton de Pan était soudain plus vindicatif, un regard s’échangeant entre lui et Argos tandis qu’il faisait demi-tour pour clairement s’en aller.

« Il sera mieux sur l’eau.»

Est-ce que… Qu’est-ce que c’était que ça ? Est-ce qu’il venait très sérieusement de lui dire, à lui, que parce qu’Argos ne parlait pas, il n’avait rien à dire ?! C’était vraiment très mal juger les muets ! Il eut un air contrit et lança un coup d’œil envers le géant qui, sans attendre, emboita le pas du Capitaine. Malgré lui, Sebastian ne savait pas quoi faire : suivre Pan ou bien rester ici et attendre ? Il posa ses yeux clairs sur Lily, toujours à proximité de Sasha et de Jules. Elle était entourée. Elle n’était pas seule. Il y avait Kida aussi, vers qui il se tourna sans rien dire. Une hésitation. Des mots qu’on ne dit pas. Une demande silencieuse.

Puis, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il partit à la suite de Pan.

« Comment pouvez-vous savoir ce qui est le mieux pour lui ? »

Le sable se fixa devant le capitaine après plusieurs mètres et ils étaient déjà à une bonne distance lorsqu’il cessa sa marche pour regarder le gardien. Tant mieux, parce qu’avec ses quelques blessures et contusions, il avait un peu de mal à suivre un rythme soutenu. Et ce n’était pas faute d’avoir des grandes jambes.

« Pourquoi me suivre ? Si tu veux veiller sur eux, mieux vaut rester à leurs côtés.»

Il le savait. Ô combien il savait qu’il devait rester avec les autres. Même s’il n’était pas forcément utile, il avait promis intérieurement de veiller à leur sécurité. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter du sort d’Argos, cet étrange géant lié à un mensonge vieux comme le monde… Qui n’avait jamais rien avoué. Jamais rien tenté pour cela. Ou peut-être que si ?

« Pourquoi éloigner Argos de l’île ? »

Ce n’était pas lui qui avait fait ça. Ce n’était… Comment est-ce que cette force invisible parvenait à réaliser quelque chose que nul autre n’avait alors pu faire ? Comment influençait-elle le sable qui lui était inconsciemment lié ? C’était à n’y rien comprendre. C’était même effrayant. Une fois. Deux fois… Trop de fois.

Pan lui adressa un coup d’œil et, après quelques secondes, paru comprendre que ce n’était pas lui qui avait posé la question. Il avait l’air un peu trop surpris pour cela, sans doute.

« Il n’a rien à dire que la vérité ne sait déjà…»

Et sans attendre, il se tourna pour poursuivre son chemin.

Sebastian aurait bien fait de même mais, à cet instant, une douleur s’insinua en lui et vint lui retourner les viscères. Il en eut le souffle coupé, ployant vers l’avant en portant une main à son abdomen. C’était comme si quelqu’un était en train d’affuter ses griffes pour lacérer ses chairs et tenter de l’éventrer. Une douleur vive. Cuisante. Soudaine. Il ouvrit la bouche comme pour gémir mais aucun son n’en sortit. Son soupir mourut étouffé dans sa gorge serrée et il sentit une fraicheur singulière s’emparer de son échine.

C’était gratuit. Purement soudain. Inconnu. Ou… En réponse à quelque chose ?

« Vous avez mentit. »

Le sable s’était matérialisé en grandes lettres devant le capitaine quand le marchand de sable l’avait compris. Il revoyait Lily et le sang qui coulait de son nez. Et il ressentait exactement le prix à payer pour ces mensonges que certains affectionnaient tant…

« Vous avez compris quelque chose et vous savez qu’Argos a encore des secrets, mais vous ne voulez pas qu’il les révèle. Qu’est-ce qui vous fait peur ? »

Les lettres étaient légèrement vacillantes, trahissant de sa difficulté à se concentrer en cet instant. Pan savait. Pan avait semblé saisir une donnée lorsque Kida avait évoqué ses hypothèses et, maintenant, il la mettait en pratique. Mais à quel prix ? Etait-il en train de tenter de les sauver tous, ou bien de les condamner pour la survie d’Argos ? Etait-ce un acte purement égoïste ? Etait-ce bien Argos, son objectif, ou bien le propre de ses secrets ? Ils avaient eu un aperçu de son histoire quand Ouranos l’avait contée mais… Une histoire ne définissait pas l’adolescent devenu adulte. Il manquait tout un pan de chapitres. Peut-être les pires. Peut-être les meilleurs.

Dans tous les cas, il s’était joué de la vérité et voilà que c’était à Sab d’en payer le prix. Respirer était compliqué. Son torse tremblait alors qu’il avait l’impression que des lames s’amusaient à couper lentement son diaphragme en plusieurs feuillets.

Le capitaine arrêta de nouveau sa route. Son visage semblait hésiter. Ses poings se serrèrent et se relâchèrent rapidement, comme s’il luttait intérieurement. Sur quoi dire ? Sur quoi faire ? Ou sur le sort du gardien qui, plus les secondes s’effilaient, commençait à sentir la tête lui tourner et ses jambes vaciller.

« Il ne possède pas de secret suffisamment grand. Mais…»

A nouveau une hésitation et un silence. A nouveau l’estomac qu’on presse et déchire.

« … Il sait où réside le plus grand.»

La douleur s’atténua légèrement, libérant au moins ses poumons pour lui permettre de respirer un peu mieux. Les lames ralentirent au creux de son ventre, sans pour autant cesser. C’était un début. Une esquisse. Une vérité qui se dévoilait, à contre cœur peut-être ?

Argos savait quelque chose. Et c’était sans doute ce savoir que réclamait Ouranos. Ou la Vérité. Se nourrir d’un secret prêt à faire basculer l’univers tout entier. Un secret qui lui garantirait un repu total. Comme une bête affamée qui ne pourrait plus rien avaler. Une peste qui aurait son content de victimes. Un cancer qui n’aurait laissé aucun organe inerte. Tomberait-elle alors en sommeil ? Des questions qu’il n’était pas vraiment en état de se poser.

« Et vous craignez qu’Ouranos ne s’en serve pour aller trouver ce secret ? »

Quoi de mieux que le guide pour vous menez exactement où vous voulez aller ?

« Il y a quelque chose qu’on ne nous dit pas… Argos n’est pas ce qu’ils souhaitent.»

Il jeta un coup d’œil au géant, toujours à côté d’eux, et marqua une nouvelle pause. Ça lui coûtait de parler, Sab pouvait le sentir et le comprendre. Etait-ce sa douleur qui le poussait à agir ?

« Sous sa forme humaine, il a une faiblesse.»

Une… Faiblesse ? Une faiblesse qu’il n’aurait pas en étant sous forme… De bateau ? Voilà pourquoi le serpent avait été un leur : pour l’attirer sur terre et donc le pousser à reprendre une forme plus abordable que celle d’un navire ? Les yeux de Sab s’écarquillèrent sous les pièces qui se mettaient doucement en place, même si la souffrance ne le quittait pas complètement. C’était moins violent mais encore là. Argos était-il vulnérable sous cette apparence ? Pouvait-il être plus facilement dompté ou… Tué ? Pouvait-on le faire parler plus aisément ? Il eut, en cet instant, beaucoup de peine pour Argos. Être un instrument comme cela, condamné au silence pour éviter de rependre de terribles secrets…

Et des secrets qui, visiblement, intéressaient depuis la nuit des temps certains titans.

« Ca à quelque chose à voir avec la première âme ? »

La question était venue d’elle-même, s’imposant à son esprit. Ouranos avait eu l’air surpris, mais intéressé, du sujet. Et à présent, c’était le visage de Pan qui se peignait de stupeur.

« Que sais-tu de la première âme ?»

Une grimace échappa du gardien. Liée au mal qui le rongeait, et non vraiment à ce qu’il devait répondre. Il savait qu’elle était gardée par quatre titans en armures. Il savait qu’un dieu, au moins, voulait la récupérer. Il savait qu’elle était protégée dans un palais qui avait été sans doute détruit. Il savait qu’elle résidait dans un au-delà inaccessible… Sauf pour quelqu’un.

«  Je sais… Où elle se trouve.
Mais… Je ne sais pas à qui elle appartient.
 »

Les sourcils du capitaine se froncèrent et, un instant, un éclat de réflexion brilla au fond de ses prunelles. Une étincelle singulière résonna à son tour : la connaissance. Savait-il ? Connaissait-il l’identité de cette âme cachée de tous ? … Un morceau de puzzle. Une pièce détachée. Une connaissance partagée. Combien d’autres secrets encore ?

Il y eu un instant de flottement entre eux. Pan inspira lentement.

« Archeron… C’est bien ça ? Je me disais bien que cette aura m’était familière. Tu es un oneroi ?»

Le concerné hocha doucement la tête malgré une légère grimace.

« Archeron est… Mon futur. »

Pan le connaissait. Et il connaissait aussi les oneroi. C’était étrange de le rencontrer alors qu’ils ne s’étaient jamais vu et… de se dire que cet homme en savait peut-être plus que lui sur son propre avenir. Très étrange.

« Vous le connaissez ? »

« Je voyage à travers les mondes… Et les mondes morts. Je le connais.»

D’accord. Donc, dans un futur inconnu encore, il allait côtoyer ce capitaine qu’il découvrait pourtant pour la première fois ici. Les lignes temporelles, parfois, c’était pas évident à suivre. Il observa le grand géant immobile.

« Lui aussi, vous connaît, alors. »

Il avait du mal à parler de l’homme qu’il avait eu en face de lui comme de lui-même. C’était quelque chose qu’il ne parvenait pas encore à concevoir ; dans les films, il était dangereux de se croiser soi-même. Mais cette fois-ci, ils avaient survécu visiblement tous les deux et… L’un avait dépassé la notion de temps. En même temps, une fois mort, qui se souçiait vraiment des minutes qui passent ?

« Est-ce qu’Argos a un rapport avec cela ? Est-ce que… c’est lui, qui a mit l’âme là-bas ? »

Le capitaine marqua une dernière hésitation et, finalement, ne répondit pas. Le sable s’effaça doucement et s’agita légèrement, comme une nouvelle question en devenir mais rien ne s’inscrivit car Pan fut finalement plus rapide :

« Oui.»

C’était…. A n’y rien comprendre. Si c’était Argos qui avait guidé l’âme concernée jusqu’à l’endroit où elle se trouvait, pourquoi avoir besoin de lui en tant qu’humain et pas en tant que navire ? Il serait plus simple de le faire naviguer par le même chemin, non ? Et qu’est-ce que cette âme avait de si mystérieux pour que cela réclame une vérité et une telle protection ? De quoi avaient-ils tous peur ? Ou… De qui ?

L’âme était l’entité vitale et spirituelle capable d’animer un corps d’un être vivant. Sans son enveloppe charnelle, elle semblait maintenir un flot de souvenirs et une identité mais qui ne pouvaient être utilisés. Ou du moins, mis en fonctionnement. Sebastian avait souvent eu l’impression, au cours de ses discussions avec Louise sur le sujet, qu’une âme était aussi une espèce de mémoire de tout ce qui lui était rattaché. Y avait-il quelque chose, au creux de celle-ci, qui vaille le poids une vérité pouvant bousculer jusqu’aux lois de l’univers ? La première mort. Le premier esprit sans enveloppe. Le premier silence forcé. Les premiers secrets… La première vérité ?

« Pourquoi avoir fait cela ? Quelqu’un vous l’a demandé ? »

Il questionnait le géant, cette fois-ci.

« Nous faire venir ici pour l’âme n’aurait pas de sens. Argos peut se rendre où elle se trouve et moi aussi. Il n’y a pas de raisons pour que la vérité souhaite s’y rendre.»

Pan en avait l’air persuadé et, malgré tout, son cheminement se tenait.

« Ce n’est pas pour ça qu’elle nous a fait venir. Ni Argos, ni moi, ni toi. Ca n’aurait pas de sens.»

Ça n’en avait pas, effectivement. Sebastian était un peu perdu.

« Les âmes voyagent à bord du hollandais jusqu’à leur dernière destination. C’est le cas de toutes les âmes. Celle-là à été amenée ailleurs. Dans un palais conçu que pour elle et protégé par les titans eux-mêmes. Ou du moins par une partie d’eux.»

Et pas n’importe lesquels : Ouranos. Chronos. Gaïa. Hyperion. Deux titans-roi et deux titans… Il n’aurait su les définir. Louise lui avait dit, à son retour de son aventure avec les explorateurs, que Hyperion était sans aucun doute le créateur du monde des contes. Il avait toujours été le plus proche d’eux. Le plus proche des Storybrooke au point d’y vivre quotidiennement. Quant à Gaïa, Sab ne l’avait jamais rencontrée autre part et il ignorait ce qu’elle avait pu faire… A part protéger les enfants-dieux. Ce qui lui conférait déjà une place de choix au milieu des trois autres. Etaient-ils les plus puissants ? Malgré leurs oppositions ? Il n’était pas très à jour dans la chronologie des titans mais, quelque chose lui rappelait que Chronos n’était pas le grand amour d’Ouranos ou d’Hyperion…

Sab s’habituait peu à peu à la douleur qui diminuait progressivement. Il tapota son index sur son menton.

« Et si ce n’était pas l’âme qui l’intéressait mais, ce qu’elle contiendrait ? Vous y êtes allé, Argos l’y a placé et... Moi, j’en serais vraisemblablement le surveillant. Si elle nous avait fait venir ici non pas pour la guider jusque là-bas, mais pour la faire venir à elle ?  »

Autant tenter toutes les possibilités. Si y aller n’avait pas de sens… Peut-être que l’île où ils se trouvaient en avait un ? La Vérité était ici. Elle se répandait jusqu’à leur monde. Mais pas encore dans celui des morts ?

« Elle ne peut pas quitter le palais des songes. Mais peut être que oui... La vérité cherche à aller la bas... »

Le capitaine fit quelque pas d’un air pensif, comme si cela lui permettait de mieux réfléchir.

« Si elle entre dans le palais... Une vérité lourde à porter pourrait toucher beaucoup de gens.» Avant d’ajouter, après réflexion : « il n’y a pas que la première âme la-bas. Il y a aussi la dernière. Les deux sont liés.»

Attendez… Pause. Rembobinage. Deux ? Deux âmes ?! C’était à la fois… Surprenant et… Logique. Un début, une fin. La vie, la mort. La vérité, le mensonge. La nuit, le jour. L’aube, le coucher. Mais… c’était quand même quelque chose qui surprit le marchand de sable, se sentant bête de ne pas y avoir pensé comme éventualité. Quatre titans pour protéger une âme. Quatre autres pour en protéger une seconde ? Ou bien…

« Ouranos est censé protéger cet endroit. Pourquoi est-ce qu’il aurait changé d’avis en se liant à la Vérité ? »

Le protéger pour que rien de ce qu’elle pouvait contenir ne soit révélé. Sab était toujours parti du principe que le titan-roi savait de quelle âme, pardon, quelles âmes il s’agissait et ce qu’elle pouvait contenir. Mais était-il possible qu’il ne le sache pas ? Ou bien, qu’il n’en connaisse qu’une partie et ait décidé de la comprendre entièrement ? … Cela paraissait insensé. Les quatre titans savaient probablement. Mais que l’un décide de se livrer à la vérité appelait peut-être les autres à le faire ?

Ou alors… Ouranos avait-il d’autres plans ? Les âmes étaient retenues prisonnières au palais des songes mais, toute âme pouvait être glissée dans un corps si celui-ci était à même de le supporter. Ça paraissait logique. Si elles avaient été cachées dans le monde des morts, c’était bien pour les tenir à distance des vivants, non ? Lui-même n’avait pu s’en approcher mais Archeron, si. Est-ce qu’il avait pour objectif de les récupérer ? D’ailleurs, les titans, avaient-ils une âme ? Etait-ce deux âmes de leur propre espèce ? C’était… Beaucoup de réflexion pour trop peu de temps.

« Je ne sais pas quels sont ses plans. Je ne les comprend pas. Mais une chose est sûre : quoi qu’il veuille, il ne doit pas l'obtenir.»

Ils étaient au moins d’accord sur ça. Argos bougea soudain, tournan la tête vers le bord de la falaise qu’ils avaient longée en avançant. Sebastian ne remarqua d’abord rien, même lorsque le Capitaine tourna à son tour son attention sur le même point. Puis ce fut comme une brise légère qui vint faire voleter ses cheveux blond-roux dans une étrange douceur. Une aura très fine. Apaisante, comme le sable qui caressait ses paumes en cet instant comme pour chasser le mal que le mensonge avait provoqué en lui.

Pan s’approcha du bord.

« Elle est là.» Murmura-t-il.

Cette entité légère et tranquille… Etait-ce elle, La Vérité ?


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-05, 11:49





« Mon retour va être Grandiose ! »
« Je ne crois pas, non... »


    Argos était partit. Ce géant qui était plus qu'impressionnant. J'avais du mal à comprendre comment une personne pouvait être à la fois un géant et un bateau. Ca voulait dire que quand on dormait à bord du hollandais volant, on se reposait sur son ventre ? C'était assez difficile à imaginer. En tout cas lors d'une attaque, il pouvait se montrer très utile, car le géant serpent qui nous avait attaqué, avait été réduit en bouillie par Argos.

    Ce dernier n'était pas le seul à être partit. Pan aussi. De même que Sab. Là, ça me dérangeait un peu plus, car quand il était à côté, je me sentais en sécurité. Mais il restait toujours Sasha, Jules et mes autres amis. D'ailleurs d'ici je pouvais voir que Jules s'était assis plus loin. Il s'était mis à l'écart également, sans doute pour récupérer des forces. On s'en souvenait pas toujours, mais il n'était plus si jeune que ça.

    La Vérité avait guidé nos pas jusqu'à présent. Elle nous avait conduit ici pour une raison qu'on ignorait. Car si elle se nourrissait de nos secrets, pourquoi nous avait-elle fait venir ici ? Pourquoi n'était elle pas venue à nous ? Elle aurait eu encore plus de gens en proie à elle. Elle aurait obtenue encore plus de secrets. De ce que j'en avais compris, c'était Ouranos qui était derrière tout ça. Il l'avait réveillé. Est ce que c'était en marchant sur son ventre lui aussi ? Ca je l'ignorais. Si ça se trouvait, la Vérité était aussi un bateau, voir même toute l'île !

    « J'ai une cave à vin. Plutôt impressionnante. Elle est cachée quelque part dans les caves du Vatican. Là où personne va jamais. » affirma une voix à côté de moi.

    J'avais beau tourner la tête, je ne voyais pas âme qui vive. Et pourtant je savais qu'il était là. Ici, autour de moi, mais sans que je puisse le voir ou le toucher. Cela dit, je ne comptais pas lui adresser la parole.

    « Peut-être que j'ai blasphémé en faisant ça et que c'est pour ça qu'on est tous punis. » ajouta t'il.

    Cette fois ci, je lui adressais un regard surpris, les yeux plissés. Il se fichait de moi ? Comment pourrait-il blasphémer, étant lui même un dieu et sachant lui même que les dieux étaient grecs ?

    « Tu es un dieu ! » m'exclamais-je tout en me remettant à bouder et en tournant la tête à l'opposé de là où il se trouvait.

    Du moins j'avais imaginé qu'il était à l'opposé de là où je regardais.

    « Ouais, t'as raison. Mais ça n'empêche pas que ça ait pu énerver tu sais qui. »

    Voldemort ? Il ne faisait sans doute pas allusion à lui. N'empêche, j'avais regardé tous les films récemment et débuté le chapitre 1 du livre 1. C'était énorme !

    « Attends, je suis de l'autre côté. » dit-il. « Bouge pas, je me déplace. »

    Mais j'avais bougé. Du moins j'avais regardé ailleurs. Et il avait bougé lui aussi. Puis j'avais bougé à nouveau.

    « Mais Lily ! J'essaye de t'aider à voir où je suis ! »

    « Je ne veux pas voir où tu es ! » laissais-je échapper.

    « Hein ? Ben pourquoi ? »

    « Pourquoi ?! » m'emportais-je avant de me mettre à marcher pour m'éloigner de lui, tout en regardant autour de moi si il me suivait.

    Enfin, si j'entendais le moindre de ses mouvements. Car si je voulais lui dire ses quatre vérité, autant qu'il soit à proximité.

    « Tu es mort ! Puis, tu es ré apparu. Et là t'as pas jugé bon de venir me trouver pour me le dire. Surtout après tout ce qu'on a vécu tous les deux. Parce que j'aurais pu te proposer ma tête. Enfin, comme la dernière fois. T'aurais pu trouver un moyen de venir loger dedans et t'aurais eu un corps. Du moins une moitié. Ca ne m'aurait pas dérangé. Mais non, monsieur le dieu du Vatican a préféré se la jouer solo et aller voir plein d'autres gens, à part moi. Donc solo avec moi, et en duo avec les autres. Mais c'est pas grave, j'ai grandis, je suis passé à autre chose. Je peux très bien me lier d'amitié avec d'autres dieux et partager ma tête avec eux aussi ! »

    J'avais dit cela d'un trait, avant de me rendre compte qu'à force de marcher je m'étais retrouvé juste en face de Jules, qui se trouvait toujours assis. Il avait tout entendu ?

    « Wouah... j'ai été un con... »

    « Exactement ! » m'emportais-je une nouvelle fois en sentant quelque chose de très froid tout contre moi.

    Un frisson me parcouru.

    « Merde, désolé... je pensais qu'un câlin arrangerait tout, pas que ça te refroidirait. Attends, je vais te réchauffer ! »

    « Mais t'approche plus ! »

    « Pardon... non vraiment là, pardon. J'ai été con... » acheva t'il tandis que je tournais la tête vers Jules, toujours aussi énervé.

    « Il me faut du temps pour encaisser tout ça. Y'a beaucoup trop de trucs à encaisser... » dis-je avant de me tourner vers le vide et de serrer mes bras contre ma poitrine pour me réchauffer.

    C'était pas facile tout ça. Rien était facile dans la vie. On était en proie à beaucoup trop de difficultés. Et je me demandais où Eulalie avait bien pu atterir et si ça allait mieux pour elle. Car quand j'avais regardé dans le vide, je ne l'avais pas vue. Si il lui était arrivé quelque chose, son corps aurait flotté, mais ce n'était pas le cas. Elle allait bien. J'en étais persuadé.

    « Cassandre me manque... » murmurais-je en repensant à l'armure de ma fille qui était apparue sur le corps de l'écrivain.

    « A moi aussi... » répondit Jules.

    Je tournais la tête d'un air surpris. Il m'adressa un petit sourire d'un air désabusé. Je me doutais qu'il mentais.

    « On n'a pas le droit de mentir, ici. » affirmais-je.

    « Mais on a le droit de faire de l'humour. »

    Je ne pu m'empêcher de lui sourire, mais après avoir quand même plissé un peu les yeux pour montrer mon mécontentement. Même si ça n'avait duré qu'une fraction de secondes. Puis, mon sourire s’effaça. J'y avais réfléchis longuement. Si quelque chose nous affectait à tous, c'était bien cette Vérité là...

    « Si il faut une Vérité, c'est que le plus dur dans la vie, c'est la solitude. C'est se retrouver tout seul sans personne à aimer ou personne qui nous aime. » affirmais-je avant de tourner la tête pour regarder à nouveau vers l'horizon.

    « Je ne puis qu'affirmer. » répondit-il tout en se levant pour s'approcher de moi et regarder l'horizon lui aussi.

    « Penny est toute seule quelque part et je ne peux pas aller l'aider. Je lui avais promis de la ramener avec nous, de lui donner un foyer, une famille et qu'elle ne serait jamais plus seule, mais je n'ai pas réussi. Je n'ai pas pu... » ajoutais-je en me touchant légèrement le ventre. « Je n'ai pas pu le protéger lui non plus. Tous ceux qui m'approchent, qui m'aiment, finissent par se retrouver tout seul. »

    Jules resta silencieux.

    « Il ne faut pas penser cela. Vous êtes une lumière qui guide les autres vers le chemin de la bonté. » dit-il avant de marquer une pause. « La solitude fait partie de la vie. Les gens vont et viennent. On ne peut pas toujours les retenir malgré toute notre volonté. »

    J'avais fait le vide quelque instants, écoutant ce qu'il m'avait dit. Je comprenais son raisonnemment, mais il ne me voyait pas comme j'étais réellement. Il avait une trop bonne image de moi. Il risquait d'être déçu.

    « Si j'avais accepté de sauter, Eulalie n'aurait pas été seule. On aurait été là avec elle, Sab et moi. Mais je ne l'ai pas fait. Du coup elle n'est pas réapparue. » dis-je avant de regarder Jules. « Je n'ai pas eu le courage de sauter. Pas eu le courage de dire ce que j'avais envie de dire. Parce que... parce que je ne sais pas ce que ça ferait... et... et je n'ai même pas le courage d'en parler avec Cassie... parce que je sais qu'elle sait elle aussi... Et je ne peux pas lui en vouloir de ne pas me l'avoir dit, vue que je suis incapable moi même de lui dire. Peut-être que... peut-être qu'il a raison, Ouranos. Que si tout le monde connaissait la Vérité sur chaque chose, on serait tous moins... seul. »

    Le Gardien posa une main sur mon épaule.

    « Toutes les Vérités ne sont pas bonnes à dire. » dit-il. « Certaines trouvent leur propre chemin avec le Temps. Parfois il ne faut rien brusquer, même si c'est dur. »

    Il tourna la tête vers nos amis au loin, avant de me regarder à nouveau. Ils ne pouvaient pas nous entendre, car ils étaient un peu éloigné de nous. C'était peut-être l'île, le lieu où on se trouvait qu'il observait, plus que les gens qui nous entouraient.

    « Cette façon de procéder en nous plaçant devant le fait accomplis, c'est contre Nature. » dit-il d'un ton pensif et amère. « Vous ne devez pas vous sentir coupable de résister à l'ennemi. »

    J'avais pris quelques instants pour songer à tout ce qu'il avait dit. C'était tellement beau et juste. Puis, je m'étais tourné vers lui, avant de m'approcher et de passer mes bras autour de lui. Ce n'était pas un câlin froid.

    « On est moins seul, quand on l'est à deux. » murmurais-je.

    Je sentais que j'avais besoin de ce contact. J'avais fermé quelque instants les yeux, profitant de cette sensation de bonheur que j'éprouvais en ce moment même. Sentir un ami tout contre soi, c'était se sentir moins seule. Puis, j'avais ouvert les yeux, la tête tourné sur le côté, reposant toujours contre le torse de Jules. De là, je vis quelque chose s'inscrire sur le sable.

    « La solitude, c'est se retrouver seule face à la Vérité. »

    Les lettres disparurent petit à petit, tandis que d'autres prenaient leur place. Une nouvelle phrase s'inscrivit. Elle s'était achevée par un point d'interrogation. Qu'est ce qui se passerait si on ne jouait pas le jeu ? Si on ne répondait pas à la question ? Je ne pouvais pas mettre la vie de mon ami en jeu. Mais je ne voyais pas d'autres solutions pour que la Vérité nous laisse tranquille. Il n'y avait qu'un moyen de lui résister, c'était de la vaincre. De lui donner la plus grande Vérité qu'on pouvait lui donner. Peut-être que ce n'était pas la mienne, mais j'espérais que ça suffirait pour nous sauver tous les deux. Ou du moins pour sauver mon ami.

    J'allais ouvrir la bouche, mais le sol commença à vibrer sous nos pieds. Je me cramponnais toujours à Jules, tandis que je voyais nos amis au loin avoir du mal à rester debout eux aussi. Les lettres sur le sol s'effaçaient petit à petit, comme balayé par le vent. Mais du sable continuait à apparaître pour tenter de ré écrire la phrase. Qu'est ce qui se passait ? Je tenais toujours Jules contre moi. Lui aussi avait vue ce qui était inscrit. Lui aussi connaissait la question. Une nouvelle secousse, et l'écriture passa du sable brun à un sable plus sombre, qui effaça les lettres les unes après les autres. Mais en vain, car le sol ne s'arrêta pas de trembler et c'était comme si les deux sables se battaient l'un avec l'autre pour soit écrire, soit empêcher que ce soit écrit. Ca ne s'arrêterait pas. A moins que...

    Je levais les yeux vers Jules. Je n'avais aucune idée de si il pensait la même chose que moi. Mais en tout cas, j'avais fait glisser ma main de sur son torse, jusqu'au creux de sa main à lui. Et dans un dernier regard, je m'étais dit que mon idée n'était peut-être pas si mauvaise que ça. Le seul moyen pour que le sable cesse et que ces secousses cessent également, c'était qu'on ne puisse plus lire ce qui était inscrit. Je lui tenais fermement la main, attendant de voir si il était d'accord. Si il prendrait le risque avec. Je n'avais pas eu le courage de suivre Eulalie. Peut-être qu'il n'était pas encore trop tard.

    A dire vrai, je n'avais pas attendu sa réponse. Et je l'avais entrainé avec moi dans le vide... Entendant au loin un dernier tremblement, tandis que nos pieds touchèrent l'eau et... et ?
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-05, 17:27


That's what the water gave us.
'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.


Ça n'avait pas été douloureux. Ni rapide. Ni lent. Je n'aurai su le dire, finalement. La chute avait été suivie par... le blanc. Tout autour de moi était lumineux, immaculé et brillant. Je baissais les yeux vers ma tenue qui n'était plus la même. J'étais délestée de mon épée, me sentant quelque peu vulnérable sans rien pour me défendre. Je reconnaissais les vêtements que je portais pour en avoir déjà vu. C'était une tenue basique d'hôpital, tout comme les couloirs dans lesquels je vagabondais ressemblait à ce type d'endroit. J'ouvrais quelques portes, curieuse et intriguée, mais l'intérieur était vide. Le silence pourtant n'avait rien de pesant. Je n'aurai pas été jusqu'à affirmer qu'il était rassurant non plus. C'était... juste étrange.

« Il y a quelqu'un ? »

J'avais beau me concentrer, aucune aura ne semblait présente en ces lieux. J'atteignais sans mal la sortie, poussant la porte avec une pointe d'appréhension. Remplacée par un certain étonnement tandis que je me trouvais de nouveau à l'intérieur. Les sourcils froncés, je poursuivais mon avancée. C'était une boucle. Du moins, je le supposais. Ce n'était pas par là que je pourrais m'échapper. En sautant dans cette cascade, j'avais supposé me retrouver au moins face au Titan, pas seule comme c'était le cas. Je m'étais préparée à me noyer, à me retrouver sous l'eau, dans une grotte peut-être. La situation était bien loin de ce que j'avais pu imaginer.

Je tournais à un nouveau couloir, me demandant si quelqu'un avait pu lire dans mes pensées tandis qu'à quelques pas, je pu enfin distinguer une présence. Ouranos était là, debout, portant la même tenue que moi. Je me stoppais immédiatement, le jaugeant du regard avec méfiance. Je n'étais pas certaine qu'il ait apprécié cette chute forcée même si ça m'importait peu, ce qu'il pouvait en penser.

« Vous savez où nous sommes ? »

Je n'aimais pas l'idée de devoir lui demander la moindre information. Je ne me l'expliquais pas, mais il ne m'inspirait pas confiance. Je respectais naturellement les Titans, habituellement, mais ce dernier avait des intentions que je n'arrivais pas à cerner et à une façon de procéder à laquelle je ne parvenais pas à adhérer. Et le léger sourire qu'il m'offrit ne me permit pas de me sentir plus à l'aise.

« Chez elle. La gardienne de la Vérité. Ta mère, Eulalie... »

Je clignais plusieurs fois des yeux, indécise.

« Ma mère ? Je n'ai pas de mère. » fut la seule chose que je fus capable de prononcer.

Je n'étais pas supposée avoir de père non plus, ce qui ne m'empêchait pas de considérer Hyperion comme tel. Tout comme j'aimais me dire que Socrate était une sorte de frère. Malgré tout, je ne m'étais jamais fait la réflexion que j'avais... une mère. Le Titan secoua simplement la tête alors que la mienne se penchait, réflexe automatique de mon corps quand je me mettais à trop penser.

« De qui provient la Vérité selon toi ? La Vérité ou le Jugement. La Justice. Tu crois que ta mère aurait apprécié le mensonge ? Elle était la première à dire la vérité et à l'exiger des autres. Ça a été la première à libérer la Vérité. »

Bien évidemment. Il ne pouvait faire allusion qu'à Thémis. Est-ce que je devais donc la voir comme une mère ? Je n'étais pas sa créature. Je ne correspondais pas à l'image qu'elle avait des amazones. Mais... cette idée me plaisait, pour être honnête. Je retenais le sourire qui cherchait à s'afficher sur mon visage, secouant la tête à mon tour. Ce n'était pas le moment pour m'interroger sur ce sujet.

« Si Thémis l'a libéré mais que vous l'avez fait également... ça signifie qu'Elle a été arrêtée une première fois, n'est-ce pas ? »

Son sourire me laissa penser que je ne me trompais pas. Je n'étais pas étonnée que la Titanide soit à l'origine de tout cela, d'ailleurs. C'était... son domaine. Je n'étais cependant pas persuadée qu'elle voit les choses comme son frère. Aurait-elle été d'accord avec sa façon de procéder ? Elle n'était pas là pour me le dire. Mais mon créateur nous avait envoyé pour y mettre fin. Je savais au moins qu'un de mes deux « parents » n'approuvait donc pas ce qui se passait en ce moment.

« Pourquoi faudrait-il se passer d'elle ? N'est-ce pas mieux quand on sait tout sur tout ? N'es-tu pas plus heureuse sans le moindre secret ? N'aimerais-tu pas que les autres aussi arrêtent de te mentir ? »

J'ouvrais de grands yeux, quelque peu prise de court par ce flots de paroles. L'amusement laissa place un instant à cette surprise.

« Généralement, c'est moi qui pose trop de questions. »

Je n'avais pas prévu de faire cette réflexion à voix haute. Je comprenais mieux ce que c'était que de se sentir soudainement étouffée par des interrogations imprévues. Je me retrouvais de l'autre côté, cette fois, incertaine de ce que je devais lui répondre. Je décidais d'agir comme j'aurai apprécié qu'on le fasse avec moi.

« On ne se passe pas de la Vérité. Sans mensonges, elle n'aurait pas de raisons d'exister, donc mentir... c'est aussi la considérer, d'une certaine façon. »

Je haussais les épaules, plus ou moins satisfaite de cette première réflexion.

« Et le trop plein de connaissances peut être dangereux, autant que l'ignorance. Il n'y a pas que le savoir qui importe mais l'interprétation que l'on en fait. »

Tout était une question de point de vue, toujours, continuellement. Connaître tout sur tout ne me paraissait pas être une bonne alternative. A moins que ce ne soit sa manière de le dire, qui ne me plaisait pas.

« Je n'ai pas de secrets, c'est vrai, j'aimerais qu'on ne me cache plus rien. Mais je ne veux pas qu'on me dise tout par obligation, je veux que ce soit un choix. »

Je pris le temps de respirer après avoir enchaîné chacune de ses phrases, sans cesser de le fixer. Je n'allais pas ciller simplement parce qu'il était plus puissant ou plus sage. Sans doute mes propos ne lui conviendraient pas. Je n'adhérais pas à sa vision des choses, je ne me plaçais pas de son côté, au contraire même je venais me mettre sur son chemin. Je l'avais emmené avec moi contre son gré et cela ne correspondait pas au plan qu'il avait eu en tête, j'en étais certaine.

« Maintenant c'est à mon tour : qui l'a arrêté la première fois et pour quelle raison ? Pourquoi avoir choisit ce moment pour la libérer ? Pourquoi avoir enlevé mes trois amis ? »

Je tentais de contrôler cette vague de colère qui menaçait de refaire surface. Nous devions tout nous dire, non ? Autant utiliser ce temps passé en face à face à bon escient. Je devais en profiter pour comprendre, pour cerner les tenants de cette histoire, pour savoir comment y mettre fin. J'espérais juste que tout le monde, là-haut ou où qu'ils soient, était en sécurité.

« Tu n'es encore qu'une enfant... »

Je serrais légèrement mes poings tandis qu'il se rapprochait de moi. Il cherchait à me dominer par sa hauteur, je pouvais le deviner. Je gardais pourtant mon regard rivé dans le sien. Je n'étais pas effrayé, j'étais consciente des risques que je pouvais prendre.

« C'est le moment idéal. C'est maintenant qu'il faut se rassembler, s'unir et affronter notre ennemi commun. C'est en dévoilant la Vérité que l'on pourra en venir à bout. Et tes amis ont chacun leur utilité ici. Que ce soit pour ouvrir le passage, pour dévoiler la Vérité ou simplement pour empêcher qui que ce soit de s'interposer ! »

Il s'en servait comme des objets, pour des fonctions précises. Je n'appréciais pas qu'il en parle ainsi, qu'il les traite comme s'ils n'existaient que pour tenir des rôles dans cette histoire. Je me pinçais les lèvres, cherchant à définir plus précisément les détails avec le peu d'informations que j'avais. Il me paraissait évident que Lily ne pouvait ni être celle qui ouvrirait un passage, ni celle qui s'interposerait. Kida me paraissait correspondre au premier rôle, grâce à son cristal, mais Sebastian était lié aux rêves. Les deux étaient également assez forts et puissants pour être les guerriers. C'était encore trop vague dans mon esprit.

« La vérité c'est que la première fois, on la vit en ce moment même. Une fois là, la Vérité n'a jamais été stoppée. Elle a juste un appétit plus grand aujourd'hui. »

J'affichais une moue perplexe. Il fallait la nourrir ? Je n'aimais pas non plus cette idée. Mon avis restait le même. Il ne fallait pas forcer la Vérité. Quiconque avait le droit de ne pas avouer ses secrets ou de les partager quand bon lui semblait. Les forcer à être prononcés ne pouvait apporter que de mauvaises choses.

« Allons Eulalie. Tu sais que toi aussi tu as besoin d'elle. Toi aussi tu as besoin de savoir certaines choses. »

Il était à présent à ma hauteur et je ne bougeais toujours pas. Bien évidemment, si tout pouvait m'être dit... je ne l'aurai pas refusé. Mais où passait la confiance dans cette histoire ? La loyauté ? Ça n'apporterait que des problèmes.

« Tu crois avoir un but. Une existence. Tout savoir. Mais tu ignores tout ! »

Je retenais un rire. Il n'était pas le premier à me faire une telle remarque. Est-ce qu'il s'imaginait que je n'étais pas consciente de ça ? C'était une de mes faiblesses. Ou de mes forces. L'une et l'autre pouvaient facilement se confondre...

« Crois-tu vraiment que Thémis aurait créé des amazones dans le but de tuer Surt et les aurait laissé sur une île loin du combat ? Elle ne vous a pas mises là-bas en l'attente d'un combat. Elle vous y a abandonné quand elle a trouvé mieux. Quand elle a su qu'il y avait une autre arme bien plus efficace. Quand elle ne vous a plus trouvé la moindre utilité. »

Je restais stoïque, même si mon cœur s'emballait tandis que mon sang se mettait à bouillir. Il en parlait comme si j'avais moi-même été de ces créatures laissées de côté, sans objectif et sans raison d'être. Elles ne se résumaient donc qu'à ça, pour eux tous ? Je ne me résumais qu'à ça ?

« Même si elle n'a pas eu le courage d'achever votre tâche. De vous faire disparaître. »

Mes poings se crispèrent davantage et mon regard se fit plus sévère. Je sentais tous mes muscles tendus et mon corps entier sur la défensive, comme si j'étais en train de me faire attaquer. Ce n'était pas le cas physiquement, mais ses mots me heurtaient violemment.

« Je sais déjà que si Thémis n'en a pas eu le courage, quelqu'un d'autre s'en est chargé à sa place. Leur abandon n'a plus d'importance, leur utilité non plus. Les amazones n'existent plus. »

Ma mâchoire était serrée, mon ton plus rude, plus agressif. Il le savait également. Et ça ne l'empêchait pas de chercher à me provoquer pour je ne sais quelle raison. Que voulait-il ? Que je me rebelle contre ma mère ? Contre celui qui les avait fait disparaître ? Que je m'oppose à tous les autres ? Je repoussais la tristesse à l'idée que toutes celles que j'aurai aimé un jour rencontrer, avec qui j'aurai aimé échangé, ne faisaient plus partie de ce monde. C'était une réalité à laquelle je devais faire face.

« Mais je ne suis pas comme elles. Je n'ai pas été abandonnée. Je suis encore là. C'est la seule vérité que j'ai besoin de connaître. »

Si j'étais à présent la dernière, j'étais déjà unique avant même qu'elles ne cessent d'exister. Ce n'était pas une façon de me vanter, mais une simple constatation. Même Ouranos devait le savoir, non ?

« Tu crois que ça a été une décision facile ? » prononça-t-il si simplement.

J'eus l'impression de tituber l'espace d'une seconde. Mon rythme cardiaque se ralentit immédiatement, tandis que je n'arrivais pas à comprendre tout de suite le sens de ses mots. J'avais écarté mes réflexions pour trouver le responsable, craignant de me rendre compte que mon créateur était derrière tout ça. Je m'étais trompée. Complètement trompée.

« Si elles avaient été utiles et fortes, elles n'auraient pas disparu. Je n'aurais pas achevé leur tâche. Mais elles n'étaient qu'un vestige du passé. On ne pouvait pas miser sur elles. On a une arme bien plus efficace et puissante entre nos mains. La tâche des amazones était achevée. Et les faire disparaître a permit de montrer à notre ennemi commun qu'il ne contrôle pas tout. On demeurera les plus forts. »

Mes mains se détendirent subitement et je sentais mon corps lourd. Utiles. Fortes. Arme. Achevée. Que des mots qui ne voulaient rien dire.

« Est-ce que je dois vous remercier de m'avoir épargné ? »

Ce n'était qu'un murmure, prononcée dans un rire plein de sarcasme. Etait-ce pour ça que je n'arrivais pas à l'apprécier ? Parce qu'il était celui qui avait tué toutes les autres amazones ? Je sentais ma respiration s'affoler, mais mes yeux ne quittaient pas les siens.

« Vous n'aviez aucun droit sur leur existence. »

Ça n'avait rien changé. Ça n'avait pas arrêté Chronos. Il avait cherché à faire une démonstration de force inutile et vaine. Ça n'avait pas de sens. Pas d'intérêt.

« Vous n'avez pas non plus le droit d'utiliser mes amis. »

Il était hors de question qu'il se serve davantage d'autrui. Je ne pouvais le concevoir. Qu'il soit un Titan n'excusait pas ce massacre injustifié. Tout me paraissait encore moins clair qu'auparavant.

« Vous parlez d'un ennemi commun... mais nous n'avons rien en commun. »

Ma tête se secoua légèrement. Peu importe qu'il cherche à combattre Chronos et à l'arrêter. Je n'allais pas m'allier à lui pour arriver à cette fin. Ce n'était pas dans mes principes. Je n'accepterai pas de rester aux côtés d'un être que je ne pouvais pas respecter.

« Vous ne pensez qu'à vous, qu'à votre pouvoir, qu'à votre but. Vous vous fichez bien de la souffrance que vous pouvez causer. Vérité ou non, il y a une chose dont je suis sûre : vous êtes le Titan le plus détestable et le plus stupide que j'ai jamais rencontré. »

Je n'avais pas prévu un tel discours. Mes paroles m'échappaient sans que je ne puisse le contrôler, ce qui se passait régulièrement quand ma rage commençait à s'extérioriser. Je l'avais retenu jusque là, mais je ne le pouvais plus. C'était un tout qui commençait à devenir insupportable. Ma main se leva dans un automatisme et je compris trop tard ce que mon corps cherchait à faire. Gifler un Titan, vraiment ? Pourquoi pas. Il n'en était qu'une pâle copie horripilante.

Il saisit mon poignet avant que je n'ai eu le temps de l'atteindre. Je réfrénais un grognement de frustration, mes dents serrées grinçant presque sous l'agacement. Ses réflexes étaient exemplaires. Sa prise était serrée, ferme et implacable. Son regard transpirait d'arrogance, tout comme sa voix lorsqu'il reprit la parole :

« T'épargner ? … Je t'ai laissé une chance de ne pas être stupide... »

Un sourire étira ses lèvres, me donnant envie de le frapper encore davantage. Tant de suffisance, tant d'égo. Je cherchais à retirer en vain ma main de la sienne, ce qui ne faisait qu'accroître mon agacement.

« Ta tâche est achevée, amazone. »

Je m'attendais à souffrir. A disparaître en tant qu'argile. Mon cœur rata plusieurs battements consécutifs, dans l'attente de ma punition. Pourtant, rien ne vint. Et ma surprise grandissait à mesure que les secondes passaient, tout comme je pouvais la voir naître sur le visage d'Ouranos. J'étais malgré tout quelque peu satisfaite de le voir aussi étonné.

Sa main me relâcha et je dégageais mon bras d'un mouvement brusque, tremblant légèrement sous le coup de la colère.

« Une âme... »

Il secoua la tête, me faisant hausser un sourcil. Ne l'avait-il pas remarqué avant ? N'avait-il pas comprit, alors, que je n'étais pas comme les autres ? Il était encore plus idiot que ce que je m'étais imaginée.

« Il t'en a confié une... »

« Qu'est-ce que ça change ? » lâchais-je brutalement.

Intérieurement, je remerciais Hypérion d'avoir fait preuve de tant de générosité, même si je n'arrivais toujours pas à en comprendre le sens. Si c'était ce qui venait de me sauver, je ne lui devais qu'encore plus de mon admiration et mon affection.

« Que pour te tuer il faut le faire d'une manière plus ordinaire, petite sotte. »

Je pouvais ressentir autant d'animosité dans sa voix que dans la mienne. Enfin, il se montrait moins avenant et agréable. Je ne regrettais pas de m'être méfiée. Il avait voulu me tuer, je ne m'étais pas trompée. Je laissais échappé un rictus désabusé. C'était décevant. Mais je comprenais un peu mieux ce qui se passait. Heimdall avait prononcé ces mêmes mots, face aux amazones que j'avais vu. Votre tâche est achevée. Peut-être était-ce une méthode facile et rapide pour se débarrasser de créatures, en temps normal. Je n'avais rien de 'normal'.

« Je préfère petite peste, ça me va mieux. » répliquais-je, pleine de dédain. « Mais allez-y. Tuez moi. Mes amis et Hyperion seront ravis d'apprendre que vous m'avez achevé. »

Je n'avais pas à le traiter correctement, à le considérer comme un être honorable et honnête. Il n'allait pas le faire, j'en avais l'intuition. Qu'expliquerait-il ensuite aux autres ? Qu'il m'avait étranglé parce que je le dérangeais ? Parce que ce que je lui disais ne lui convenait pas ? Il serait obligé de leur dire la Vérité, n'est-ce pas ? Qui le suivrait si il décidait de mettre fin à mes jours de ses propres mains ?

« C'est tout ce que vous savez faire. Vous vous débarrassez de ceux qui ne veulent pas vous suivre. Vous avez beau avoir la Vérité de votre côté, vous n'en restez pas moins abject. »

Le ton était hautain, plein de hargne et de mépris. J'hésitais même à tenter de nouveau à le frapper mais je savais que ça ne servirait à rien. Seule, je n'arriverai à rien. Tout comme lui n'atteindrait pas son but sans l'aide de personne. Il fallait que je retrouve les autres pour le tuer. Mon souffle était toujours précipité et affolé, ma rage ne s'estompait pas. Je levais les yeux au ciel avant de le dépasser pour reprendre ma marche.

« Fuir ne servira à rien ! »

Je ne me retournais pas, l'ignorant en tournant à un nouveau couloir. Je préférais tourner en rond dans cet endroit étrange sans le voir. Je ne supportais plus sa proximité, j'étais frustrée de ne rien pouvoir lui faire ici. Et il me dégoûtait au plus haut point.
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-06, 21:25



❝L'héritage perdu❞
Sasha & Les autres
J’avais pris de sacré coup mais la douleur avait finit par s’estomper au fil des minutes qui passait, le serpent semblait avoir été vaincue par Argos et tout le monde ou presque avait disparue, il ne restait plus que moi et Kida.”C’est l’hécatombe, si ça continue je vais finir par sauter moi aussi.”Après tout presque tout le monde avait sauté dans le vide, alors il était logique que je le fasse aussi.

“Ca sent pas bon ces gens qui partent tout le temps.”Je sursautais à moitié en entendant la voix de François, moi qui pensais qu’il avait suivit sa belle fille dans le vide; je m’étais trompé apparemment.

“Pas bon du tout, surtout que je sais même pas ce qu’on est censé faire à présent.”

“Aucune idée et j’ai rien apporté à manger. Quelqu’un à quelque chose? .”Je tournais la tête pour regarder en direction d’où venait sa voix, arquant un sourcils.

“Tu peux pas manger, enfin je pense pas que tu puisse dans ta situation.”Il ne semblait pas avoir encore complètement piger sa situation.

“J’avais pas pensé à ça, la diet ça ne me réussit pas d’ordinaire, j’ai déjà tenté un régime. Non seulement j’ai pas perdu un gramme mais en j’ai aussi eu l’impression d’avoir le ventre vide pendant plusieurs jours ! c’était affreux.”

“Si tu veux perdre du poid, fait du sport.”On avait vraiment touché le fond en matière de conversation; je lâchais un soupire avant de poursuivre.” J’en ai marre de rien faire, tout le monde se casse et nous on est la planter comme des débiles a attendre les autres.”


“Ca ne me réussit pas le sport.”Me répondit Diony tandis que Kida se tournait vers moi pour me regarder.”Nous devons agir... on ne peut pas continuer à nous séparer de la sorte où nous sommes perdus... “diviser pour mieux régner” les Surfaciens n’apprennent pas cette notion ?”Elle soupira.”Il faut qu’on les retrouves et qu’on s’en aille, tout ça a assez durée.”


“Je suis complétement d’accord, mais par où on va ? On saute aussi ? On cherche un autre passage ?.”

Kida sembla réfléchir et j’attendais avec patience sa réponse.”Je ne connais pas d’autre passage...je ne connais pas assez bien cette île pour prendre le risque de nous perdre…”Elle se pencha pour regarder dans le vide.”Je pense qu’il va falloir qu’on saute...Il faut les retrouvers.”Elle n’avait pas vraiment l’air rassurer, moi même je n’étais pas complètement à l’aise au fond, mais nous n’avions pas le choix. Je l’entendis soupirer une fois de plus avant qu’elle ne me tende la main.”Tu sais nager ?.”Elle hésita avant de tendre son autre main dans le vide.”Vous aussi Dionysos ?.”

J’attrapais la main de Kida avant d’hocher la tête.”Ouai.”Et heureusement d’ailleurs sinon ça aurait rajouté une complication.”Sauter ? C’est hyper haut.”Nous informa Dionysos ce qui arracha un petit rire gênée de la part de Kida.

“Au risque de vous choquer ou de vous paraître impolie … il semblerait que vous soyez déjà mort … il ne peut rien vous arriver...mais si vous avez aussi peur ...mettez vous sur mon dos et j’armotirais la chute.”Quand je croisais le regard de l’Atlante, je pouvais voir qu’elle semblait perplexe par rapport à la situation et je me contentais d’ajouter à l’adresse du Dieu.”Fait pas ton bébé, tout va bien se passer.”

Il y eu un grand blanc avant d’entendre un simple.”Ok.”Et alors que nous étions enfin prêt à sauter je sentit quelqu’un m’agripper l’épaule pour me retenir et j’avais presque envie de taper du pied de colère mais je restais cool, jetant un coup d’oeil par dessus mon épaule pour voir qui avait eu l’audace de nous stopper.”Ah bah tient, coquillage et crustacé.”Il était caché depuis un buisson depuis tout à l’heure et avant attendu le moment propice pour venir nous gonfler ? Je le dévisageais du regard avant de poursuivre.”Tu veux quoi ? On est un peu pressé là.”

“Si quelqu’un saute d’une falaise vous n’avez rien de mieux à faire que de l’imiter.”


Et je répondais du tac au tac.”On pourrait aussi faire une ronde et manger des craquottes mais ça va pas nous aider à grand chose.”Poséidon se contenta de me fixer du regard et je me retenais de lui tirer la langue.

“Vos amis sont venu ici dans le but de s’éparpiller, ça n’a aucun sens.”Il nous regarda à tour de rôle avant de dire un simple.”Venez.”Pour ensuite commencer à marcher, bien sûr personne ne le suivit, on n’était pas assez débile pour suivre aveuglément ce dieu là.”Et si on vous suit… où est-ce qu’on va ?!.”

“Ca vous ne le saurez qu’en me suivant.”Je roulais des yeux, j’aurais bien voulu lui en coller une pour qu’il s’exprime plus clairement mais ce n’était pas le moment.”Vous pourrez au moins nous dire si on va finir par retrouver les autres.”Dit Kida et je m’empressais d’ajouter.”T'es pas censé nous dire la vérité toi aussi ? Donc répond nous au lieu de jouer les singes mystérieux.” Dans ma tête j’imaginais le Dieu des Océans comme ce vieux singe dans le roi lion dont j’avais oublié le nom.

Il se tourna vers nous.”La vérité ne fonctionne pas comme ça. Vous n’avez toujours pas compris que c’est elle qui fixe les règles et pose les questions et non vous ?.”Il y eu une bref pause avant qu’il n’ajoute.”Soit vous me suivez, soit vous ne me suivez pas, c’est aussi simple que ça.”

J’entendis à mes côtés Kida pousser un soupire.”Tout ce que nous essayons de déterminer c’est si nous avons une chance de les retrouvés en vous suivant … vous l’avez dit vous même s’éparpiller n’a aucun sens alors si nous vous suivons qu’est-ce qui nous assure que nous serons pas plus éparpiller.”Puis l’atlante se tourna vers moi et Diony avant de dire un peu plus bas.” Vous en pensez quoi vous ? On suit ou on attend de savoir ce qu’il nous veut ?.” Diony ne dit rien pour participer à la conversation alors je pris la parole.

“J’ai comme l’impression qu’il va pas nous répondre même si on insiste longtemps, autant le suivre, on verra bien.”Kida hocha la tête, elle semblait se faire à l’idée d’accepter de suivre Poseidon même si je pouvais voir son hésitation, moi même je n’étais pas certaine que c’était une bonne idée mais si nous voulions des réponses, il nous fallait suivre l’autre moule. Tout le monde se mis en marche derrière le Dieu et pour une fois je restais silencieuse, tout comme Kida, j’espérais que nous n’avions pas pris la mauvaise décision en le suivant. On atteignit des escaliers en pierre qui menait vers le bas de la montagne, on les descendit en suivant le Dieu dans le silence le plus total. Une fois arriver en bas, je jetais un coup d’oeil vers l'étendue d’eau qui était en dessous avant de tourner la tête en direction de notre guide.

“Et maintenant ?.”Questionnais-je en arquant un sourcils.

“Maintenant?”Un sourire apparut sur son visage.”C’est moins haut d’ici.”D’un geste de la main il indiqua l’eau et je secouais la tête exaspérer, c’est qu’il avait un sens de l’humour plus que débile celui là.

“Je suppose que l’effet comique aurait eu moins d’impact sans tout ce mystère.”Commenta Kida en levant les yeux au ciel.

“Tout ça pour ça ?.”Ajoutais-je agacée.”C’est gentil de nous avoir faire perdre du temps.”

“Vous avez commencé.”Dit-il avec un petit sourire.

C'était quoi cette réfléxion de gamin de 5 ans franchement.“Ah nan mais quel gros gamin celui-là.”Puis j’attrapais la main de l’Atlante avant de sauter dans le vide et on atterrit dans l’eau, l’eau ne semblait pas hyper profonde car quand je remontais à la surface, je remarquais que nous avions pieds, levant les yeux en direction du Dieu des Océans, je remarquais que celui-ci ne nous avait pas suivit et se contentait de nous regarder avec un rictus moqueur.”Vous n’auriez rien pu faire pour vos amis, mais il ne leur arrivera rien. Le seigneur et titan roi Ouranos est avec eux. Il va falloir apprendre à faire confiance en ceux qui veulent votre bien et disent toujours la vérité. Vous allez devoir vous rapprocher d’autres titans que ceux qui vous mentent sans cesses.”Je me contentais de simplement le foudroyer du regard et je regrettais de ne pas avoir récupérer mon épée avant de partir car j’aurais pu au moins le transpercer pour me détendre.

Kida elle non plus ne semblait pas avoir apprécié la petite blague de notre anguille détester.”Très bien merci du conseil.”Commença-t-elle à dire, sur un ton détaché.”Pourriez vous nous préciser la nature d’une telle personne ? Car ça ne semble visiblement pas être vous dans la mesure où vous nous menez en bateau depuis tout à l’heure, nous prouvant -une fois de plus pour certains d’entre nous- que vous n’êtes pas digne de confiance mais pas bienveillant non plus par votre malfaisance et humiliation répéter.”Elle me tendis la main une fois qu’elle sortie de l’eau et je l’attrapais pour qu’elle m’aide à sortir, secouant la tête négativement.

“Et moi qui croyait qu’on pouvait pas faire pire que Dolos en matière de blague douteuse.”J’étais habitué au sale coup de mon meilleur ami, mais il avait bien été le seul Dieu de tout le panthéon qui pouvait me faire des blagues sans que je ne le déteste à vie, ce qui n'était pas le cas de Findus ici présent, je lui jetais un dernier regard noir et il nous fit simplement un regard énigmatique, ce qui n'avait rien de rassurant.



©️ Pando


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 Original

| Conte : L'Atlandide, le monde perdu
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-07, 23:10



L'Heritage Perdu


La maîtrise de soi. Kida avait toujours veillé à exceler dans ce domaine. Ne rien laisser paraître de ses émotions, ne jamais s'emporter, ne laisser autour de soi qu'un aura de balance, d'équilibre, de force qui ne pourrait se démolir. C'était ainsi que son père l'avait toujours élevé, ainsi qu'elle était parvenu à tuer Egéon, ainsi qu'elle se comportait à présent en face de son père. Il s'était moqué d'eux volontairement, les avait humiliés sans vergogne et plus que tout, s'était définitivement montré comme indigne de sa confiance. C'était bien plus qu'elle ne pouvait le supporter. Un tel comportement était synonime de déshonneur auprès des siens et il était hors de qustion que cela dure plus longtemps. Elle avait tendu la main à Sasha pour l'aider à s'extraire du bassin tout en restant stoïque bien que c'était l'intérieur tout entier de son corps qui bouait. Elle aurait aimé lui sauter dessus, lui arracher le coeur à mains nues, lui trancher la jugulaire, mais elle n'était pas ici pour céder à ses vieux démons. Sa mission était tout autre. Retrouver le groupe sain et sauf et partir d'ici avant que tout n'empire.

Face au regard médisant et au sourire mystérieux du dieu, Kida avait détourné le regard, laissant tout de même apparaître une moue de dégoût avant de se détourner totalement et montrer à Sasha la direction opposée. Elle souhaitait poursuivre leur route seule, elle n'en avait nullement peur, elle qui s'était élevé de façon solitaire depuis si longtemps. Certes, tout aurait été plus vite avec un fin connaisseur des lieux mais dans la mesure où le dieu des océans ne désirait pas prendre ce rôle :

- Mieux vaut être seules que mal accompagnées, tu ne crois pas ?

Elle lui avait sourit, disant sa phrase de manière détâché et sans aucune force dans la voix. Elle ignorait même si le blond l'avait entendu, elle s'en contre fichait, la phrase ne lui était pas destinée. Sasha regarda en direction de sa compagne de fortune et hocha la tête pour signaler son accord. Afin de l'appuyer, elle précisa en jetant un dernier coup d'oeil au dieu :

- Tout à fait, Captain Igloo peut aller se faire voir chez les crabes.

Après que Sasha lui eût confirmé sa volonté de la suivre, l'Atlante prit la direction de la plage sans plus se retourner.

Il fallait longer la plage. Elle ignorait pourquoi, mais elle en avait l'intime conviction. Peut-être était-ce dû au fait que son peuple s'était toujours repéré et guidé grâces aux mers et océans... Cela avait sans aucun doute un lien avec sa prédisposition à la logique : elle ne connaissait rien de l'île sur laquelle ils étaient. Les êtres vivants avaient une sournoise tendance à tourner en rond lorsqu'ils se perdaient, même involontairement. Cela les conduirait sans aucun doute à perdre beaucoup d'énergie sans atteindre un résultat probant. Le bord de plage n'avait pas dix mille chemin : il faisait inlassablement le tour de l'île. La boucle était la plus large qu'ils pouvaient faire et donc elles augmentaient considérablement leur champ d'observation de la sorte.

- Dyonisos? Vous êtes toujours avec nous ?

Depuis l'entrevue avec Poséidon, la jeune femme avait remarqué que le fantôme qui ne semblait pourtant pas avoir la langue dans sa poche était resté très silencieux jusqu'alors. Son invisibilité rendait la tâche de garder tout le monde groupé plus difficile. A sa grande stupeur, seul le silence lui répondit. Avec une stupidité certaine qui marquait son étonnement, elle s'était retourné et scrutait les lieux comme si elle espérait le voir, précisant :

- Si c'est de Poséidon que vous aviez peur, vous pouvez parler à présent... il était parti...

Mais une fois de plus, seul le vent lui tient compagnie. Tout en déglutissant, elle murmura plus pour elle que pour quelqu'un d'autre :

- Non mais c'est pas vrai...

Et dire qu'ils devaient restés groupés... elle échangea alors un regard perplexe avec Sasha qui fronça les sourcils.

- Tu boudes ? C'est parce que tu as pas pu grimper sur le dos de Kida ?

Encore une fois, la solitude. Embarrassée, l'Atlante ne savait plus s'il fallait poursuivre ou rebrousser chemin. Comment trouvait-on quelqu'un d'invisible ? Et à bien y réfléchir, le dieu était déjà mort... de tout le petit groupe d'aventurier, il était sans aucun doute celui qui avait le moins à craindre d'une excursion seul sur cette île, non ? Comme pour appuyer son raisonnement mental, la petite brune haussa les épaules, son regard signifiant clairement qu'il fallait tout de même songer à avancer.

Ce fut un bruit d'eau qui décida pour elles deux. Un bruit de clapotis, comme si un mouvement avait dérangé l'océan qui s'étendaient devant elles deux. En observant mieux, la jeune femme pu constater que l'eau avait bougé, comme si un poisson était monté à la surface avant de disparaître de nouveau sous l'eau. L'atlante e figea instantanément, pointant le rond d'eau du doigt :

- Tu as vu ça ?
- J'ai vu ça oui...

Elle observait l'eau avec les sourcils froncés :

- Si c'est une blague de l'autre face de moule, ça va barder.

Pour la première fois de sa vie, Kida se surprit à espérer que c'était bel et bien Poséidon qui était derrière tout cela... car pour elle, cela annoncé tout autre chose mais rien de bon en vue. Un nouveau bruit d'eau se fit entendre mais la jeune femme n'eut pas le temps de trouver l'origine du bruit que déjà les feuillages derrières elles s'y mettaient également. Toujours statiques, l'atlante se contenta de se tourner vivement à chaque interaction de la Nature pour ne jamais avoir d'angle mort.

- Dyonisos ?

Elle s'était approché avec lenteur et d'un pas souple des feuillages. Les jambes pliées, en position de pré-attaque, elle s'attendait à bondir sur n'importe quel danger qui s'approcheraient d'elles. Elle avait plus tenter de poser la question pour se donner du courage que parce qu'elle y croyait réellement et pour toute réponse une femme entièrement nue sauta des fourrées et plongea sans attendre dans l'eau, ses jambes laissant place à une nageoire colorée et somptueuse... un cauchemar en perspective... ou la porte de sortie ? Après tout, c'était Poséidon qui lui avait dit que les sirènes étaient dangereuse et dans la mesure où elle ne voulait plus croire en lu, autant tenter de comprendre par soit-même.

- Hé vous ! Revenez ! On veut juste vous parler...

Elle tourna rapidement la tête vers Sasha pour l'inviter à émetter un avis négatif sur ce qu'elle était en train de faire avant de reposer les yeux sur la forme qui avait disparue sous l'eau.

- Pas sûr que ce soit une bonne idée...

La créature ne semblait pas rassurer et il fallait bien avouer que Kida ne l'était pas plus... Mais il fallait pourtant tenter quelqu chose, elle préférait vivre avec des remords qu'avec des regrets... Un nouveau rond d'eau était apparu mais aucune bulle ne remontait en surface. Cherchant vivement un caillou plat des yeux, Kida s'en empara et le lança dans le but de faire des ricochets en direction du rond, dans l'espoir de réveillé la sirène en dessous. Cela sembla fonctionner puisque la jeune femme sortit la tête de l'eau, l'observant fixement. Un peu désemparée à l'idée d'avoir réussi son coup aussi facilement, l'atlante bredouilla :

- Bon... euh... bonjour... Je m'appelle Kida, je... ON...

Elle pointa Sasha du doigt ainsi que sa poitrine pour bien lui signifier qu'elles étaient une équipe :

- ON veut juste discuter... On te fera pas de mal... si tu nous n'en fait pas non plus.


Et ça, c'était loin d'être gagné... La sirène disparut sous l'eau tandis qu'une nouvelle apparu, une brune aux yeux verts magnifiques. La première, une blonde aux yeux océans remonta à son tour à la surface et tout le monde se fixait désormais dans un silence des plus pesant. Les deux créatures étaient assez loin du bord de l'eau, ce qui la rassurait étrangement, tout en la poussant à élever la voix :

- Vous semblez parfois venir sur cette terre... pourquoi ?
- Pour la nourriture.

Elles échangèrent un regard qui ne disait rien de bon.

- La nourriture ? De quoi vous nourrissez-vous ? Je pensais que votre mode de vie avait avoir avec les cadavres qui jonchent cette plage...
- Non ! Faux !

Si la première avait hurlé sa réponse, la seconde l'avait fusillé du regard. Kida venait-elle de toucher une corde sensible ? La brune avait pourtant repris son sourire amical après avoir réprimandé son amie pour préciser :

- Venez, on va vous montrer...

L'Atlante eût un petit rire avant de préciser :

- Vous m'êtes très sympathique mais nous préférons rester hors de l'eau...

Réfléchissant à l'idée de voir ce que les deux créatures aquatiques connaissaient de cette île, elle précisa :

- Ce sont Poséidon et Ouranos qui nous l'ont précisé...
- Les jolis garçons...

Comme pour faire un effet de miroir avec le regard deux deux sirènes quelques minutes auparavant, le regard de Kida croisa celui de Sasha avant que la première ne précise avec une moue :

- Affaire de goût...

La blonde nagea rapidement en leur direction et sorti de l'eau, laissant son corps nu apparaitre une nouvelle fois.

- Vous êtes venus avec le capitaine ?
- Non.

Elle n'avait pas menti. Elle, elle n'était pas venu avec le capitaine, elle ne parlait bien sûr qu'en son nom. D'instant, elle passa son bras devant la créature des enfers pour la pousser à reculer, tout en faisant de même.


- Vous semblez effrayées, pourquoi ?

- Parce que vous beaux garçons n'ont pas dit que du bien de vous... Et que dans la mesure où je ne sais pas en qui je peux avoir confiance, je prends le parti de me méfier de tout le monde...

La brune avait disparu sous l'eau tandis que la blonde continuer d'avancer vers elles. Sans un mot, elle les contourna de sorte à ce que les deux femmes soient entre l'eau et la sirène, ce que lAlante constata avec une certaine appréhension.

- Vous venez de loin, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas l'odeur des marins d'ici...
- Disons qu'on vient chacune d'un lieu différent...

Sans rien ajouter, elle attrapa fermement la main de Sasha, exerçant une petite pression amicale, comme pour la supplier de garder sa main dans la sienne. La créature sembla d'accord avec cette idée puisqu'elle n’eut pas de mouvement de recul, tout en gardant le silence. Kida les fit alors repasser derrière la sirène.

- Pourquoi votre amie s'est-elle enfuie ? Et pourquoi Pan vous intéresse-t-il ?
- Pan ? Parce qu'il est beau garçon...

Son ton était aussi mutin que l'expression de son visage. Pendant ce temps, la brune était réapparu... avec plusieurs de ses amies à présent... Du bruit se faisait entendre dans les feuillages également et Kida ne put rien fait d'autre que de déglutir. Avec un sourire carnassier, la blonde précisa :

- N'ayez pas peur... Mes soeurs ne sortent que lorsqu'il y a à manger... Et si vous avez peur, votre viande sera moins tendre...

Elle risquait surtout d'être plus acide mais le moment était sans doute malvenu d'avoir cette petite conversation, sans compter que le psychiatre et ancien maire de la ville aurait sans doute était plus utile à la conversation. L'Atlante se contenta alors de sourire sympathiquement comme si la sirène ne venait pas du tout de lui avouer ses intentions meurtrières :

- D'accord... je comprends. On va faire de notre mieux...

Sans crier gare, elle porta un violent coup de pied dans le bas ventre de la sirène, l'envoyant valser un peu plus loin. Sans prendre le temps de s’inquiéter de l'état dans lequel elle avait mis la créature, elle s'était mise à tirer sur la main de Sasha qu'elle tenait toujours fermement dans la sienne :

- COURS!

Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 200

De grands bruits d'éclaboussures se faisaient entendre derrières elles, signe que toutes les sirènes avaient plongés et les poursuivaient à présent par l'océan, soit le terrain où étaient plus rapides.

- ON NE VA PAS ASSEZ VITE !!

C'était une évident... Sasha donnait tout son possible dans cette course mais cela n'était pas suffisant. Il semblait que la vitesse de la créature ne soit pas aussi élevé que la sienne et le sable ne faisait qu'engluer un peu plus ses pas tandis qu'elles couraient toujours le long de la côté. L'Alante avaient bien plus l'habitude de courir dans un tel environnement, les lieux sablonneux n'étaient pas rares sur Atlantides elle avait appris avec le temps à faire en sorte que ses pieds survolent le sol plutôt que de s'y enliser. Sans crier gare, elle se stoppa droit devant Sasha qui lui fonça dessus, s'effondrant sur son dos :

- MONTE !!

L'aidant en donnant une impulsion de sa main sur la cuisse de la jeune femme, elle l'aida à trouver une position adéquate tout en se remettant à courir bien plus vite.

- TU T'OCCUPES DE FAIRE NOS YEUX A L'ARRIERE ?
- OUAIS !

Elle avait la vague impression que la horde de sirène les poursuivraient jusqu'en enfer, à la manière des aborigènes face à Jack Sparrow. Sasha n'avait pas l'air très à l'aise dans son rôle de personne soutenue mais l'Atlante ne pouvait pas s'en occuper pour le moment, trop décidée à courir aussi vite qu'elle le pouvait.


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-08, 20:39

« Les sages cherchent la Vérité... »
... les imbéciles l'ont déjà trouvée.


Un saut dans le vide. J'aurais pu hurler à Lily qu'elle était totalement inconsciente, mais aucun son n'était résolu à quitter ma gorge. Quelque part, je comprenais sa décision. Parfois, on se doit de forcer le destin afin d'obtenir une réponse de l'Univers. Un sursaut. Une réaction.

Pour le moment, nous n'avions rien en retour hormis une chute rapide et vertigineuse. L'air agressait mes pupilles, déformait mes joues, et pourtant, je m'acharnais à regarder.

Soudain, je sentis la main de Lily se détacher de la mienne. Je cherchais à la retenir, en vain. Qu'allait dont penser Elliot si je ne parvenais pas à rester auprès d'elle ? Cette unique pensée m'obsédait, plus forte que la crainte de mourir écrasé. Une force me happa, me propulsant davantage vers le bas. Terrorisé, je me rendis compte que l'étendue d'eau rétrécissait à vue d'oeil, comme si elle quittait rapidement les alentours par un égout invisible. Bientôt, il n'y eut plus qu'un sol que je devinais dur. Le choc allait être terrible, bien qu'en y réfléchissant, d'une telle hauteur, heurter de l'eau équivalait à une paroi de métal épaisse de plusieurs mètres. Le résultat serait donc le même : clafoutis de Jules Verne. Pourquoi fallait-il que mon cerveau continue de fonctionner ? Dérouté, je m'aperçus que Lily avait disparu. C'était épouvantable. Une force mystérieuse l'avait-elle épargnée pendant que j'allais m'écraser contre la surface plane ?

A l'instant où mes pieds touchèrent le sol, je ressentis l'équivalent d'un bond depuis une chaise, et non d'un saut dans le vide abyssal. On avait réduit brusquement la chute. Le souffle coupé, alors que je tentais de maintenir mon équilibre, je constatais que je me trouvais tout en haut de la montagne qui dominait toutes les autres sur l'île. L'océan s'étendait au loin, à perte de vue. La forêt se situait dans mon dos. La pointe de la montagne était plane. J'enregistrai ces informations, incapable de m'y attarder. Mon cerveau, qui fonctionnait à merveille durant ma chute, éprouvait un certain ralentissement depuis que j'avais "atterri".

Je lançai des regards de tous côtés, certain que quelqu'un allait arriver. On ne m'aurait pas fait venir pour rien. Effectivement, j'aperçus bientôt une femme derrière moi. Ma vision était trop floue pour que je parvienne à discerner son visage ni même sa couleur de cheveux. Je tentai de faire une mise au point tout en levant mollement les mains pour une raison qui m'échappait. Puis, je clignai plusieurs fois des yeux, l'esprit loin d'être clair. Une phrase que j'avais entendue dans un film me revint en mémoire et franchit mes lèvres avant que je n'eus le temps de la retenir :

"Salut poupée !"

Ironie du sort, la silhouette féminine se précisa. Belle, gracieuse, élancée et grave, le cheveu brun sagement rassemblé en un chignon. Thémis observait l'horizon, pensive, ses longues manches flottant derrière elle.

Je sentis mon esprit s'embourber, se démener pour trouver une justification à mes paroles déplacées. Diable, que m'avait-il pris ?

"Oh je... je suis confus ! Jamais je n'aurais osé si je savais qui vous..."

Mieux valait se taire, surtout qu'elle faisait semblant de ne rien avoir entendu. C'était aimable de sa part. Je ne méritais pas tant d'égards. Prudemment -car les femmes sont douées pour se venger au moment où l'on s'y attend le moins- je décidai de m'approcher et de me placer à côté d'elle afin de fixer l'horizon à mon tour.

"Magnifique panorama, n'est-ce pas ?"

"J'ai libéré la Vérité la première fois." révéla-t-elle posément. "Avec le Temps, le mensonge était bien trop difficile à déceler."

C'était compréhensible que les mensonges irritent la noble et juste titanide. Elle n'avait sûrement pas envisagé l'ampleur de la chose. Ou au contraire, peut-être que si. Les êtres comme elle voyaient les choses plus globalement, de façon dépourvue d'empathie. Fort heureusement, Hypérion était plus proche des gens.

"J'ai bien peur que nous n'ayons aucun secret substantiel à lui offrir pour apaiser Sa grande faim."
dis-je, soucieux. "N'y a-t-il aucun autre moyen de La rassasier ?"

"Il y a toujours un secret. On aura toujours quelque chose à cacher." poursuivit-elle sagement. "La Vérité est toujours suivie du Jugement. C'est lui qui est terrifiant, et qui empêche d'être sincère et honnête avec les autres."

J'étais entièrement d'accord, mais n'était-ce pas à nous de décider quand révéler nos secrets ? Pourquoi nous mettre devant le fait accompli ?

Un petit bruit derrière nous m'arracha à mes pensées. Quelqu'un marchait sur des brindilles au sol. Me retournant, j'aperçus Pan suivi par Sebastian. Argos fermait la marche, d'un pas curieusement léger pour un géant. Décidément, ce bateau vivant était plein de surprises.

Dès l'instant où il arriva, le capitaine n'eut d'yeux que pour Thémis, ce qui n'avait rien d'étonnant étant donné la conversation que j'avais surprise à Titania, lorsque j'étais caché dans un placard. Ils avaient été épris l'un de l'autre, et à en juger par le regard ému de Pan, c'était toujours le cas. La titanide tourna la tête vers lui et l'observa, impassible. Elle cligna des yeux et l'instant d'après, elle se volatilisa. Pan, se rapprochant toujours, fixa quelques instants l'endroit où elle se trouvait, avant de me demander:

"Elle était là, n'est-ce pas ?"

Alors, je compris que j'avais été le seul à la voir. Pour quelle raison m'avoir réservé cet honneur ? En guise de réponse, je hochai légèrement la tête.

"Pourquoi s'est-elle manifestée à moi ? Je n'ai pourtant aucun secret de valeur à révéler. Les miens sont dérisoires..."

Le capitaine m'observa en gardant le silence, puis se tourna vers Sebastian. Pourtant, la question qu'il posa m'était adressée :

"A-t-elle dit quelque chose sur la façon d'en finir avec tout ça ?"

"Elle a seulement dit qu'il y a toujours des secrets et que c'est la peur du Jugement qui nous empêche de les révéler."

"Le Palais des Songes." dit-il après une hésitation.

Il continua de fixer le marchand de sable avant de pivoter de nouveau vers moi.

"C'est là-bas que réside le plus grand secret et le plus lourd Jugement."

Je connaissais cet endroit pour m'être documenté dessus à la Bibliothèque d'Olympe. Il me semblait d'ailleurs y avoir été lors de mes escapades divines, mais je n'avais aucune certitude. Les lieux de ce genre étaient si nébuleux. Je restai plongé dans la réflexion, pour finalement avancer un début de solution qui n'en était pas une :

"Ne serait-ce pas une folie de révéler ce grand secret ? Ne serait-il pas préférable de vivre avec la Vérité ?"

Certes, ce serait difficile. Une lutte de chaque instant. Mais également un pas vers la sagesse. Une façon de devenir des êtres meilleurs en acceptant nos secrets et en les avouant au monde entier, au lieu de déterrer le plus grand mystère et de risquer de tout perdre.

"Vivre avec la Vérité, c'est vivre sans le moindre secret. Je vais révéler quelque chose. Une fois que je l'aurais fait, on retrouvera nos amis pour partir d'ici." décida Pan, sûr de lui.

Je ne pouvais qu'approuver. C'était une résolution digne d'un grand capitaine. Il énonça donc son secret :

"Tant que je serai vivant, cette Vérité ne quittera pas le Palais des Songes. Si c'est ce qu'Elle souhaite, il faudra qu'Elle trouve un autre moyen."

"Je m’emploierai à vous aider dans cette tâche."
appuyai-je, même si j'ignorais le contenu de ce terrible secret. J'avais compris qu'il fallait le préserver à tous prix.

Pan était une personne de confiance comme on en rencontre peu. Le moins que je puisse faire était de l'épauler.

"Bien, allons retrouver nos amis, à présent !"
lançai-je, ragaillardi à cette perspective.

Je passai devant Sebastian avec un petit sourire. Une voix se fit entendre dans mon dos, glaciale et claquant comme un fouet :

"Si ce n'est pas vous, ce sera un autre !"

Ouranos. Je fis volte-face et découvris le titan placé devant Pan. Il lui avait enfoncé un poignard en plein coeur. Argos poussa un terrible grognement empli de menaces. Etrangement placide, le capitaine plaça sa main sur elle d'Ouranos qui tenait le couteau.

"Vous ne réussissez qu'à me blesser." dit-il, plein de défi.

Le titan eut un petit sourire assuré. Je me doutais qu'il avait prévu autre chose. Plein d'appréhension, je le vis regarder vers le géant.

"Mais je connais la marche à suivre pour vous tuer." susurra-t-il.

D'un geste sec, il retira le poignard. Pan tomba à genoux, une grimace douloureuse déformant ses traits malgré les efforts évidents qu'il faisait pour paraître décontracté. Du sang ruisselait de sa plaie thoracique.
Je m'avançai instinctivement, souhaitant lui porter secours, bien que ne sachant que faire.

"Laissez-le tranquille !" m'exclamai-je à l'adresse du titan.

Paroles bien dérisoires face à la démesure de cet aliéné puissant. Aussitôt, une force écrasante m'enveloppa, me coupant presque le souffle. Du coin de l'oeil, je constatai que Sebastian était paralysé, lui aussi. Il tenta de bouger mais d'un geste négligent de la main, Ouranos le jeta dans le vide, en bas de la montagne. Je déglutis. La colère battait contre mes tempes avec autant de frénésie que la peur.

Argos s'avança vers le titan d'un pas enragé. Je sentais qu'il était à deux doigts de l'affronter.

"N'oublie pas qui je suis." dit-il au géant tout en observant le poignard. "Et agenouille-toi devant ton roi. Il est temps que le Hollandais ait un nouveau capitaine."

Argos lutta quelques instants mais son genou gauche finit par ployer contre sa volonté. L'autre suivit et bientôt, il fut courbé en deux.

Puis, ce fut mon tour. La force puissante m'enserra de plus belle et me propulsa en avant avec une douceur étonnante. Ouranos me fit venir jusqu'à lui. Là, il m'attrapa la main et referma le poignard dessus en manquant de me casser les phalanges. Je laissai échapper un grognement de douleur mais je n'eus pas le loisir de m'y attarder que la lame s'enfonçait déjà de nouveau dans le coeur de Pan. Mon geste. Mais l'intention d'Ouranos. J'écarquillai les yeux en même temps que le capitaine. Nos regard se croisèrent, mélange d'incompréhension et d'effroi.

Je suis si désolé... Je ne voulais pas...

La poigne d'Ouranos se relâcha et dans mon désarroi, j'éloignai aussitôt le poignard.

"Maintenant fais pareil avec Argos." m'ordonna-t-il.

"Pourquoi ne pas lui poser la question ? Pourquoi le faites-vous souffrir ?"
m'insurgeai-je, choqué.

"Il est né ici. La Vérité ne l'atteint pas."

Très bien. Pour autant, j'estimais que Pan n'avait pas menti. Il était de ces capitaines capables de mourir pour leur équipage. Je secouai la tête, devenant fou en sentant son sang chaud couler sur ma main. C'était insupportable.

Argos essaya de se relever. Il voulut se tourner comme pour sauter de la montagne. Ouranos se contenta de lui dire, d'une voix calme parfaitement détestable :

"Ne te crois pas plus fort que moi. Tu ne retourneras pas dans l'eau."

Ce fut à cet instant que je décidai de jeter le poignard au sol. Chacun avait ses décisions à prendre. Ce geste m'avait coûté énormément d'énergie ; j'en avais profité en sentant l'emprise du titan se relâcher sur moi pour se diriger contre le géant, l'espace de quelques secondes.

"Vous ne vous servirez pas de moi. Autant me tuer tout de suite."
déclarai-je, terrifié mais déterminé.

"Tu n'es pas venu seul ici. Si ce n'est pas toi, ce sera un autre." fit le titan, nullement troublé.

"Vous sous-estimez les valeurs des êtres humains." certifiai-je, une lueur farouche dans le regard.

Avec lenteur et sans se pencher, il leva la main au-dessus du sol, à l'endroit où se trouvait le poignard. Ce dernier, comme aimanté à sa paume, se colla tout contre. Il s'avança ensuite vers moi. Je ne pouvais toujours pas bouger.

Je me raidis en sentant la main du titan se presser contre ma nuque.

"Crois-tu vraiment qu'une armure me résisterait ?"

Le poignard était juste entre nos deux corps trop proches. Je retins ma respiration. La lame heurta le métal dans un tintement étrangement mélodieux avant que ce dernier ne se fende comme du beurre. Je sentis le poignard s'enfoncer entre mes côtes. Je laissai échapper un gémissement misérable. J'aurais aimé avoir la prestance du capitaine, mais je ne serais jamais qu'un écrivain.

Alors que je me sentais défaillir, j'eus malgré tout un faible sourire au coin des lèvres.

"Le temps des titans-rois est révolu... pauvre fou..." laissai-je échapper dans un filet de voix.

Ouranos, sans surprise, m'adressa un regard méprisant. Puis, il se tourna vers Argos. Tout devint très vite flou, sans possibilité d'ajustement, cette fois. Je tombai à genoux comme Pan. J'aurais souhaité lui signifier que je ne cherchais pas à le copier, mais déjà, mes idées s'embrouillaient.

"Tu vivras jusqu'au moment où tu verras l'un de tes amis faire ce que tu n'as pas voulu faire."
déclara le titan d'une voix étrangement lointaine.

Mes paupières trop lourdes se baissèrent et je basculai en avant.



Après un long moment, je sentis que mon corps reposait contre quelque chose de moelleux et d'agréable. J'ouvris les yeux sur une chambre que je ne reconnus pas. Je me trouvais dans un lit confortable. Me redressant, je constatai que j'étais torse nu. Le drap recouvrait seulement jusqu'à mes hanches. Indécis, j'effleurai le bandage en bas à droite de mon ventre et grimaçai en sentant la blessure encore sensible en dessous.

Perplexe, j'aperçus ensuite Cassandre qui me fixait de ses yeux perçants, debout devant le lit, les bras croisés.

"Alors comme ça, on se permet de fissurer mon armure !" fit-elle, incisive.

Je me laissai retomber contre l'oreiller sans retenir un soupir d'exaspération. Si c'était cela l'enfer, je souhaitais me repentir au plus vite !


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________________________________________ 2018-08-09, 20:25





Is this the end ? Or just the beginning ?

« Only time will tell... »




La chute libre. Ouranos venait, d’un simple geste de la main, de le propulser par-delà la falaise et de le laisser choir dans le vide comme si rien d’autre ne comptait. Un insecte aurait eu plus de dignité, sans compter que les insectes savaient voler pour la plupart… Ce qui n’était pas le cas de Sebastian – pas en plein jour du moins.

Paralysé entièrement, incapable de bouger, il était trop choqué pour même comprendre ce qu’il était en train de vivre. De survivre. Peut-être les dernières secondes de son existence ? Peut-être la fin, aussi abruptement ? S’il s’était attendu à rencontrer la faucheuse de cette manière, peut-être aurait-il prit une assurance pour les voyages divins sans garantie de retour… Mais non, ça ne pouvait être ainsi. Ça ne pouvait se terminer de la sorte. Ça ne devrait jamais se terminer de cette manière, quoi qu’il se passe. Ce n’était pas ainsi qu’il devait mourir.

Il ferma les yeux, attendant le choc. Brisant les secondes. Arpentant le vent qui fouettait son visage et… Son corps heurta le sol avec beaucoup moins de violence qu’il ne l’aurait cru. Il chuta dans un mélange d’herbe et de sable à proximité de l’étendue d’eau, comme s’il avait simplement glissé de sa hauteur et non du haut d’une montagne, et affala ses paumes devant lui pour s’empêcher de tomber plus encore. Le souffle coupé, la surprise peinte sur la figure, le gardien fixa ses doigts comme s’il ne parvenait pas à réaliser ce qu’il venait de se passer.

Vivant.

Il était vivant et… Là-haut, Pan avait été poignardé par Ouranos.

Précipitamment, aussi vite qu’il le put en tout cas, il se redressa et chancela légèrement, sonné. Ses paupières papillonnèrent, son esprit tentant de se remettre en marche après le choc qu’il venait de subir. De présumé mort il était passé à vivant. Et d’un titan, il venait d’en trouver un autre : Hyperion. Ce dernier se trouvait à quelques pas à peine de lui, le fixant d’un air sérieux. Etait-il finalement venu ? Etait-il réellement là ?! Etait-ce le glas qui avait fini par sonner et leur dernière heure exemptée de comptes à rendre ? Il l’ignorait.

Par réflexe, ses yeux se relevèrent vers les falaises où il se trouvait précédemment.

« Il… Il l’a… »

Le sable lui-mêle ne parvenait pas à formuler ce qu’il venait de se passer. Il revoyait pourtant clairement Ouranos poignarder Pan en plein dans le torse. Il retrouvait son sourire satisfait et la faiblesse du capitaine lorsqu’il avait ployé le genou, le liquide carmin maculant son vêtement petit à petit. Lentement. Comme une vie qui s’essouffle et qui décide de jouer les filles de l’air. Pan était-il mort ? Argos était-il en vie ? Et Jules, que lui arrivait-il en cet instant précis ?!

La migraine le ramena sur terre et il porta sa paume contre sa tempe dans une grimace à peine dissimulée. C’était beaucoup trop. Le début de quelques réponses puis d’autres questions encore plus absentes que les précédentes. Des suppositions. Des hypothèses. Mais les morts n’étaient pas des hypothèses et les meurtriers aucunement une équation sur un tableau. Le mal pouvait frapper partout. Y compris dans un paradis qui semblait à l’abri de tout. Y compris dans un autre monde qui renfermait mille secrets. Y compris au fond d’un palais qui était aujourd’hui menacé par celui-là même qui se devait de le protéger.

Le titan l’observa simplement sans répondre. Sa présence était si rassurante et, pourtant, il semblait manquer quelque chose au schéma. Sab aurait tué pour le voir lui proposer un arlequin ou bien refermer les pages d’un livre, cela aurait signifié qu’Hyperion était détendu. Mais il n’y avait rien de tout ça. Juste un homme en costume droit comme un i qui tourna la tête vers la gauche quand des bruits de pas résonnèrent contre les arbres alentours : deux femmes étaient en train de courir dans leur direction, l’une vraisemblablement sur le dos de l’autre. Lorsqu’elles franchirent l’ombre des bois, le gardien reconnu Kida et Sasha ! Et, après quelques instants, tout un banc de femmes entièrement nues apparu à son tour, poursuivant vraisemblablement les deux étrangères.

Si Sebastian aurait été dans son état normal, il aurait purement et simplement détourné les yeux pour ne pas regarder ces dames dans leur plus simple appareil ; c’était le comble de l’impolitesse ! Il le fit d’ailleurs, à la recherche d’une explication écrite sur le front du titan mais… Ce dernier avait disparu. Il voulait bien le comprendre, une horde pareille aurait fait fuir n’importe quel homme un tant soit peu censé !

Incertain de devoir prendre ses jambes à son cou, le marchand de sable attendit que ses deux amies aient contournées l’eau pour soudain lever les bras et effectuer un mouvement vers la droite. Aussitôt, jaillissant du sol comme si rien ne pouvait l’en empêcher, un mur de sable doré se hissa entre elles et leurs poursuivantes et grimpa sur plusieurs mètres. Solennel. Efficace, aussi, puisque lorsque Kida et Sasha furent à son niveau, plus aucun bruit ne sembla provenir de l’autre côté. Aucune ne tenta de passer. Aucune n’y parvint. Et bientôt, le silence fut tout ce qui répondit à leurs souffles courts et leurs yeux curieux.

Ils se regardèrent tous les trois, incertains de la fuite des jeunes femmes derrière leur bouclier. Cela aurait été bien trop facile et, ici, rien n’était jamais aussi simple. Alors, prudemment, Sebastian fit s’abaisser le mur pour révéler un spectacle bien différent de ce à quoi ils s’attendaient : debout face à eux se tenait Ouranos et, à ses pieds, gisaient deux corps peut-être sans vie de jeunes femmes. Les autres semblaient avoir toutes fuies pour leur survie. Le gardien eu un haut-le-cœur en voyant les deux cadavres ; combien de mort allait-il encore falloir pour que tout cela s’arrête ?!

« Où est Eulalie ? »

Ecrivit le sable, tentant sans doute de leur faire gagner quelques secondes. Car s’il était là, ça ne pouvait signifier qu’une seule chose : soit Jules avait accepté de lui répondre favorablement, soit… Il n’osa pas songer à la suite, surtout lorsque le titan-roi balaya les grains devant lui d’un geste vif et agacé.

« C’est moi qui parle. »

Bien. Monsieur.

« Je pensais n’avoir besoin que d’un gardien mais il a été incapable de faire ce que je lui demandais. Du coup, je viens quérir le second. A moins que l’une d’entre vous ne se porte volontaire ? »

Un frisson glacé remonta le long de son échine à ses mots, ses muscles se tendant et le sang semblant quitter son visage pour se dissimuler dans ses jambes. Fuir aurait sans doute été l’une des meilleures solutions au monde, si seulement… Jules était le premier gardien dont il devait parler, puisqu’il était celui qui gardait la bibliothèque d’Olympe. Mais alors, est-ce qu’il… ? Il n’osa pas y penser. Pas y songer. L’écrivain avait survécu à son temps et son époque, il ne pouvait pas passer l’arme à gauche maintenant lui non plus !

« Où est Jules ?! »

Il avait outrepassé la question mais il devait en avoir le cœur net.

« Il a brillé pour son inutilité. »

Sa bouche s’ouvrit mais aucun son n’en sortit. Même pas le gargouillis ignoble qu’il voulu dire, ou tout autre manière de traduire le dégoût pur qui s’empara de ses sens. Comment est-ce qu’il pouvait, aussi simplement, décider de l’utilité de quelqu’un ou non ?!

« C’est gentil de penser à nous. »

Intervint Sasha, d’un ton détaché mais ne quittant pas leur adversaire des yeux. S’il avait pu, Sebastian aurait tourné la tête vers elle. La retrouver était à la fois un soulagement mais aussi une inquiétude. Etaient-ils les derniers survivants de cette aventure ? Où était passée Lily, qu’il avait pourtant vu en leur compagnie un peu plus tôt ? Où étaient tous ceux qui avaient disparus ?!

« C’est pour faire quoi exactement ? »

« Survivre. » Ouranos marqua un instant de pause. « Je n’ai pas besoin de vous trois. Un seul suffira. Vous auriez dû accepter ma proposition de nous unir contre un ennemi commun. Je dois faire sans du coup. »

C’était… Sab sentit sa mâchoire se crisper et ses dents lui faire mal tant il la serrait. Les dresser les uns contre les autres ? Avait-il réellement eu besoin d’eux un jour ou bien prévoyait-il par avance d’en sacrifier quelques uns pour n’en garder qu’un dernier à ses côtés ? Voir de le tuer, lui aussi, pour enfin atteindre seul son objectif ? Pourquoi Diable Ouranos, le titan roi, avait-il besoin de l’un d’entre eux ?! Il avait un dieu avec lui. Il avait été un roi. Il avait soi-disant le pouvoir de la Vérité à ses côtés… Et pourtant, il continuait de réclamer la présence de l’un d’eux. Soit il avait un sérieux problème, soit il avait besoin d’un animal de compagnie à maltraiter.

Dans tous les cas, il refusait de laisser tomber les deux jeunes femmes qui se trouvaient avec lui. Sasha avait toujours été son amie depuis qu’il l’avait rencontrée et Kida semblait être une personne juste et remarquable. Le titan pensait-il réellement que l’un d’entre eux allait s’avancer et dire qu’il était d’accord pour le rejoindre ? Sab l’avait suivi pour savoir, pas pour trahir les siens. La preuve, il avait refusé d’exécuter ce qui était à l’encontre de ses principes, au risque de décevoir le seigneur de l’île… Et maintenant quoi ? Maintenant, Jules était probablement mort, Pan aussi, Lily avait disparue et Eulalie… Si Ouranos seul était revenu, est-ce que cela signifiait qu’elle avait outrepassé elle aussi ? Kida et Sasha étaient-elles les deux seules survivantes de leur groupe ? Une raison de plus pour s’unir, et non pour se délier les uns contre les autres.

« Nous sommes unis,
contre un ennemi commun.
 »

Il avait osé relever ses yeux clairs sur le titan, le fixant d’un air décidé.

« Vous n’obtiendrez pas ce que vous voulez de cette manière.  »

S’il ne l’avait pas obtenu par la manipulation, la force n’allait pas se montrer plus efficiente. Ouranos avait sans doute l’habitude d’être craint et puissant, pouvant détruire l’existence d’un claquement de doigts… Mais cela n’avait jamais été le mantra de Sebastian. S’il devait tenir tête, il tiendrait tête. S’il devait agir pour protéger ceux qui en avaient besoin, il agissait. Et si pour cela il devait courir des risques inconsidérés, et bien… Il espèrerait que les risques ne seraient pas trop fatals. Il n’était pas un combattant mais il y avait une chose qu’il avait appris ces dernières années : c’est que toute cause pouvait en valoir la peine lorsqu’elle était juste.

Survivre au prix de la vie d’autres, ça n’avait rien de juste.

« Et bien, même si vous n’avez pas besoin de nous trois, nous venons tous. Nous ne laisserons pas Sab seul, c’est à prendre ou à laisser... Vous voyez qu’on peut faire front contre un ennemi commun. »

Kida avait parlé calmement, arquant un sourcil. Pour elle, il semblait évident qu’ils n’allaient pas se séparer et le marchand de sable lui fut reconnaissant d’être de son avis. Sasha hocha elle aussi vivement la tête. Ouranos laissa échapper un petit sourire.

« Je ne suis pas votre ennemi. Vous êtes juste incapables de voir ce que l’avenir vous réserve et de vous y préparer. »

Il fit un signe de la main et un hurlement à vous glacer le sang résonna dans l’air. Lorsqu’il leva la tête vers le ciel, Sab vit une masse sombre tomber du ciel dans leur direction. Il recula d’un pas par réflexe, surpris. Choqué, à nouveau, en reconnaissant l’objet qui fonçait dans leur direction.

« Vous ne savez rien de l’avenir… » Souffla-t-il, comme si la vision qu’il avait eu venait de lui rappeler quelque chose de très important.

« Vous faites des promesses que vous ne tenez pas, depuis le départ. Vous mentez. Et vous prétendez défendre la Vérité ? En assassinant Pan, quelle vérité avez-vous comblée ? Ou quelle vérité avez-vous ainsi évitée ? »

La masse sombre s’intensifia de plus en plus et, bientôt, Sebastian fut tiré en arrière par Kida pour se reculer de quelques pas. Il sentit immédiatement le sable se précipiter vers le lieu probable de l’impact et s’étaler pour amortir la lourde chute d’Argos, réceptionnant le géant avant que celui-ci ne souffre davantage. Pas sûr que la chute aurait été aussi supportable que pour lui.

« Assassiner Pan ? Il a fait son temps. » Repris Ouranos. « Le Hollandais à besoin d’un véritable capitaine ! »

Argos tenta de se relever une fois le sable disparu mais il n’y parvint pas, un regard acéré du titan le forcer à ployer genoux et flancher vers l’avant. On pouvait lire la souffrance sur son visage et le cœur du gardien s’enserra d’inquiétude ; il venait de perdre Pan, son « ami » le plus fidèle si on pouvait dire ainsi. Et maintenant, il devait assister complètement impuissant à la suite des évènements. Si seulement il savait comment l’aider…

« Qui ? Vous ? »

« Non. Je suis un titan. Je ne peux me lier à qui que ce soit. Mais un gardien… »

Sebastian sentit quelque chose de métallique et de lourd apparaître dans sa main et, lorsqu’il baissa les yeux, il découvrit un poignard dans sa paume. C’était la seconde fois dans la même journée qu’un titan lui proposait une arme ! Il retint à peine la grimace d’incompréhension qui peignit son expression, les yeux écarquillés d’une surprise qu’il ne maîtrisait pas. Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre pourquoi une arme se retrouvait entre ses doigts. Il ne voulait jamais se retrouver avec ça. S’il avait pu le lâcher, il l’aurait fait immédiatement.

« Laissez Argos repartir… »

Le sable l’avait écrit à ses côtés, comme un murmure. Argos n’avait rien fait à part obéir aux ordres et suivre la voie qui lui semblait la plus acceptable. Ou presque. Il avait été forcé et ne s’était jamais rebellé. Il s’était attelé à sa tâche pendant tous ces siècles et… Les yeux du gardien ne cessaient de fixer le géant.

« C’est ta réponse ? »

« Il n’y a pas de réponse quand il n’y a pas de question. »

Cette fois, il avait affronté son regard en fronçant les sourcils. Il était muet, pas sourd.

Ouranos fit un pas dans sa direction.

« Deviens celui qui permettra au monde de changer. Tue Argos. Prend la place de Pan. Rejoins-moi. »

Etait-il possible de changer son destin dans un claquement de doigts ? Ou bien les lignes étaient-elles toutes tracées par avance et, quoi qu’il se passe, on en revenait toujours au même point d’arrivée ? Neil avait eu l’air de dire que le futur se modelait en fonction des décisions que l’on prenait, mais qu’il existait des points fixes inviolables. Ceux-là ne pouvaient être modifiés ou détruits, ils étaient inscrits à même le temps et aucun d’entre eux ne pouvait s’altérer. Quels que soient les choix. Quels que soient les décisions. Ils devaient exister et ils existeraient, qu’on revienne en arrière ou que l’on se projette en avant.

Ouranos avait parlé qu’une de ses sœurs, une titanide donc, l’avait choisi lui pour son rôle au Palais des Songes. Il n’avait pas été désigné par Ouranos mais par quelqu’un d’autre. Il avait eu la confiance absolue d’un être ancestral et, si cette personne l’avait choisi lui, c’était pour une bonne raison. Et sans doute pas pour avoir suivi un titan-roi disparu depuis longtemps et caché sur une île… Ça paraissait plus qu’absurde.

« J’ai déjà une place dans ce monde et dans le futur…
Et ce n’est pas de devenir Pan. Si le monde doit changer, ça ne sera pas au prix de la vie d’Argos.
 »

Il n’avait rien d’un capitaine de Hollandais Volant. Il avait été capitaine étoile et c’était une aventure qui avait régenté son existence bien avant de devenir gardien, dans cette autre vie ou dans celle-ci. Mais il n’avait eu personne à sacrifier pour cela, il n’avait pas eu à choisir entre une vie ou une autre ; quelqu’un l’avait fait à sa place malgré lui mais il n’avait pas de sang sur les mains. On ne tuait pas pour obtenir ce que l’on voulait, c’était une règle peut être absurde mais d’une éthique aussi humaine que nécessaire. Aussi mortelle que demandé. Sab ne tuerait pas pour parvenir à quelque chose. Il ne franchirait pas la dernière limite. Il ne sacrifierait personne pour son avancée personnelle. Encore moins pour une cause qu’il ne parvenait pas à comprendre et dont on lui dissimulait les tenants et aboutissants.

Il n’avait pas toujours un instinct hors pair mais, quelque chose lui disait qu’il avait déjà perdu l’égard d’Ouranos au moment où il avait refusé de sauter. Une déception de plus, qu’est-ce que c’était dans l’existence d’un être millénaire ?

Sebastian s’avança d’un pas à sa rencontre, passant devant Kida et Sasha pour les placer stratégiquement derrière lui. Il lança un regard lourd d’excuses au géant, incapable de mettre fin à son calvaire en l’achevant ; ce n’était pas ce qu’il souhaitait pour lui. Et c’était une décision extrêmement dure à prendre.

« Je suis un gardien. Pas un capitaine. »

Il tendit le poignard devant lui, dans le bit évident de le rendre à son propriétaire. La paume ouverte et l’air décidé. Il sentit le sable chaud caresser sa nuque dans un encouragement silencieux. Une communication qui ne s’établissait qu’entre eux.

Si Ouranos voulait une réponse, il l’avait désormais.

Ce dernier secoua la tête lentement, l’air visiblement très déçu.

« Je comprend. »

Le poignard se volatilisa et, avec lui, le poids d’un meurtrier en devenir aussi. Peut-être qu’il n’était pas aussi fâché qu’il en donnait l’air ? Peut-être qu’il pourrait les laisser juste repartir ainsi ?

Il y eu un flottement.

« C’est dans les gènes des gardiens de se montrer faibles. »

Sab se sentit alors soulevé dans les airs et, avant qu’il ne comprenne de quoi il retournait, sentit le sable s’envelopper doucement autour de son torse. De ses bras. Puis de sa gorge. Et, sans prévenir, celui-ci se mit à serrer avec une violence qu’il ne lui avait jamais vu ! Le gardien hoqueta de surprise, tentant de bouger et de résister alors que son visage perdait de nouveau ses couleurs. Le sable ? Sincèrement, le sable ?! Etait-ce réellement cet ami de toujours qui était en train de l’attaquer ? Il ne pouvait le concevoir ! Il ne pouvait même pas songer à une trahison ! Le sable n’avait pas d’entité propre, il répondait simplement à son inconscient et…

Piqué à vif, blessé à l’âme, Sebastian tenta de reprendre le dessus sur son pouvoir qui lui échappait littéralement. Il sentit son esprit le brûler, chauffé à blanc quand deux entités semblaient se battre à l’intérieur. Il sentait l’air lui manquer peu à peu, suffoquer, se noyer en plein jour. Un instant il sentit la prise se desserrer légèrement… Mais elle reprit de plus bel, quitta ses bras pour faire subir le même traitement à son torse. Il tenta de s’en détacher alors, de saisir les grains qui glissaient entre ses doigts pour se reformer l’instant d’après.

Un pouvoir puissant. Un pouvoir terrible qui, utilisé à mauvais escient, pouvait faire des ravages. Il avait vu Pitch s’en servir de tant de terribles manières, mais jamais il n’aurait pensé que l’or pouvait lui aussi provoquer le trépas. Il était fait pour rêver et entretenir l’espoir. Il était fait pour protéger et défendre. Pas pour tuer. Pas pour… L’oxygène commença à lui manquer, il sentit ses poumons s’enflammer et son cœur s’affoler au point de tambouriner contre sa cage thoracique. Il pouvait même suivre le glissement de son sang au cœur de ses veines, frémir du picotement qui s’intensifia au niveau des ses membres jusqu’à ne plus les sentir.

Ne plus rien ressentir d’autre que la douleur.

Il inspira sans y parvenir. Il lui sembla alors que son cœur cessa de se battre. Que ses poumons implosèrent et se ratatinèrent sur eux-mêmes. Sa vision, déjà floue, se voilà d’un linceul opaque qui balaya tout sur son passage. Sa conscience glissa hors de son corps.

Et soudain, il n’eut plus mal du tout.




Un homme peut-il mieux mourir
qu'en affrontant un destin contraire ?




* * *




La première inspiration sembla si naturelle qu’elle lui fit tourner la tête. Il lui en fallut une seconde pour parvenir à prendre conscience qu’il était… Vivant ?! Ses yeux s’ouvrir et furent aveuglés par la lumière aveuglante qui éclairait un plafond blanc. Le bourdonnement dans son crâne ne cessa pas pour autant et il porta ses paumes sur ses paupières pour les masser lentement.

Après un moment qui paru infiniment long, il parvint à retrouver le contact du monde. Il était allongé dans ce qui semblait être un lit d’hôpital. Dans une chambre d’hôpital. Avec une couleur d’hôpital.

Et face à lui, muni d’un petit sourire qui le caractérisait si bien, se tenait Hyperion.

« J'espère que vous avez fait de beaux rêves, Marchand de sable. »



Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Eulalie

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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-10, 21:49


That's what the water gave us.
'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.


Les couloirs blancs. Les portes qui ne menaient nulle part. Ma rage grandissante qui ne semblait pas s'estomper au fil des secondes. Je regrettais un instant ne pas être restée avec le Titan. J'aurai certainement pu l'agacer davantage avant de me mettre à flâner toute seule, ce qui aurait pu m'apporter une sorte de satisfaction déplacée. Il était trop tard maintenant.

Un couloir m'amena jusqu'à une double porte vitrée, derrière laquelle je ne pouvais malgré tout pas percevoir grand chose. Elle était brouillée, me laissant simplement distinguer qu'il y avait de la lumière derrière. Encore plus de murs blancs ? Peut-être. Je n'avais pas grand chose à perdre en continuant sur ce chemin, si ce n'était du Temps. Je soupirais, l'ouvrant avec un léger espoir cependant, fermant les yeux au moment même où je me retrouvais de l'autre côté.

Le soleil m'éblouissait et je plaçais ma main devant mes yeux dans un geste automatique, sentant le vent me frapper doucement et le sable sous mes pieds. Loin d'être perturbée par ce changement soudain de décor, j'avançais de quelques pas, observant le paysage une fois habituée à cette nouvelle luminosité. La plage. Les au-dessus de moi. Et... un objet non-identifié. Ou plutôt une femme. Je restais béate un court instant en réalisant que quelqu'un était en train de tomber de cette falaise. J'hésitais à m'écarter pour la laisser s'écraser à côté de moi mais me reprenais au bon moment pour choisir d'amortir la chute.

Je me préparais à la violence d'un choc en cherchant à rattraper cette personne, mais cela fut bien moins surprenant que ce à quoi je m'attendais. C'était comme recevoir brutalement quelqu'un dans ses bras, simplement. Je restais indécise un instant, l'aidant à se redresser en distinguant ainsi plus clairement visage.

« Lily ? Qu'est-ce que vous faites là ? »

J'étais donc bien sortie de cet endroit étrange. Ouranos aussi, probablement. Je grinçais des dents rien qu'en pensant au Titan, fixant Lily avec mes yeux grands ouverts. Elle en faisait de même, certainement aussi étonnée que moi que nous nous retrouvions ainsi.

« Pendant tout ce temps t'as pas bougé ?? C'est pas une critique ! Au contraire ! Sinon je me serai écrasée ! »

Bien sûr que j'avais bougé, j'étais... quelque part. J'ignorais où. Elle avait bien dû remarquer que ma tenue n'était plus la même. J'avais toujours cette tenue d'hôpital qui m'arrivait aux genoux, je n'avais pas récupéré mon arme. Je n'en fis pas la remarque, secouant la tête pour tenter de remettre mes idées en place.

« Jules a atterri où ? »

Je fronçais les sourcils, le choc laissant place à l'incompréhension.

« Jules ? Jules n'est pas là. »

C'était une constatation. J'étais seule sur cette plage avant qu'elle-même ne... tombe du ciel. Littéralement. J'ouvrais la bouche, restant silencieuse quelques secondes avant de comprendre ce qui avait dû se passer en mon absence. Combien de temps les avais-je laissé seuls ?

« Vous avez sauté tous les deux ? » l'interrogeais-je brutalement, luttant pour conserver un calme apparent. « Et les autres ? Où sont les autres ? »

Il m'était difficile de dissimuler complètement la colère qui m'animait, tout comme je ne pouvais ignorer l'inquiétude qui me gagnait. Il avait dû se passer tellement de choses. Et nous étions encore plus séparés qu'à notre arrivée... Je devais les ramener, c'était le but.

« Il a sauté avec ! Il devrait être là ! » répondit Lily, aussi agitée que moi. « J'aurai pas dû fermer les yeux. »

Elle regardait tout autour et j'en faisais de même. Je ne captais pas la moindre aura, comme si personne d'autre que nous ne se trouvait sur cette île. Je savais que c'était faux et un bruit sourd et violent venant d'au-dessus de nous me le confirma. Je relevais la tête, indécise. Un combat à l'évidence. Ou... Le bruit que peut faire un géant. Je me crispais instantanément. Il n'aurait pas dû retrouver cette forme.

« Je ne sais pas où sont les autres. Mais on t'a retrouvé ! Même si on a perdu Jules du coup... »

Je me pinçais les lèvres et mon corps se tendait à mesure que les secondes défilaient. Ne pas le lui montrer. C'était ce qui comptait, à cet instant.

« Pourquoi avoir sauté ? »

La question était posé innocemment. Je ne voulais pas qu'elle pense que je le leur reprochais, ce n'était pas le cas, je pouvais comprendre. Même si je ne pensais pas qu'il s'agissait de la meilleure option. Je l'avais fait, certes. Pour écarter Ouranos, pour comprendre.

« On va le trouver. Il ne doit pas être loin. » poursuivais-je sur un ton que je souhaitais confiant et encourageant. « Vous restez avec moi, d'accord ? »

Hors de question que je me sépare d'elle à présent. C'était pour elle, en partie, que j'étais venue ici. Je m'étais approchée pour attraper sa main et elle n'émit aucune résistance à ce contact soudain.

« On voulait te retrouver. »

Je clignais des yeux, quelque peu perturbée par cet aveu auquel je ne m'attendais pas. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres et je sentis que cette simple phrase avait quelque peu calmée la tempête intérieure qui m'animait. Je serrais un peu plus sa main dans la mienne, une drôle d'émotion agréable me parcourant. C'était pour moi, qu'il l'avait fait ?

« Je n'étais pas perdue. » fis-je constater sans parvenir à rendre ma réplique amusée.

« On croyait. »

Elle était d'une gentillesse incroyable. Comment une jeune femme comme elle pouvait se retrouver ici ? Sa simple compagnie rendait tout plus doux, moins insupportable. Je l'entraînais avec moi, sans savoir vraiment où je souhaitais l'emmener, mais rester sur place ne me paraissait pas être une option envisageable. Tout comme je ne pouvais pas l'emmener en haut de cette montagne. Je ne comptais pas la rapprocher du moindre affrontement, ce serait la mettre en danger. Je devais y aller, pourtant.

Je ralentis quelque peu notre marche en entendant d'autres bruits de pas se mêler aux nôtres. Immédiatement, je pivotais, gardant Lily derrière moi dans le cas où quelqu'un s'amuserait à nous suivre. Rien. Pas de présence, pas de silhouette. Mais le murmure qui s'éleva dans ma tête, grinçant et désagréable, me confirmait que quelque chose se passait. Alors même que je tenais plus fermement la main de Lily, je la sentis glisser, comme si elle voulait s'en échapper. A l'expression de son visage, je devinais que ce n'était pas de son fait. Quelque chose essayait de nous séparer.

« Si c'est le dieu invisible qui nous fait une farce, je ne trouve pas ça drôle du tout. »

Je n'étais toujours pas dotée du talent permettant de détendre les atmosphères tendues. Et je n'avais pas vraiment envie de me détendre non plus, à ce moment précis. Dionysos ne devait pas être derrière tout ça. Il ne se cacherait pas, il n'oserait pas. Si Lily me tenait toujours, je sentis sa prise se relâcher doucement et lentement.

Le visage contracté par l'anxiété, je la rattrapais alors que je la sentais tomber. Elle s'était évanouie. A cause de quoi ? A cause de qui ?

« Lily ? Vous m'entendez ? »

L'angoisse se mêlait à ma colère et je maudissais quiconque venait de s'en prendre à la jeune femme. Je la tenais dans mes bras, sans qu'elle n'ait la moindre réaction à mes appels, et je tentais de me concentrer sur les alentours.

« Heimdall ? »

Le Gardien était apparu de nulle part. Il n'était pas là, avant, et voilà qu'il venait se présenter à quelques pas de nous. Son regard se posa un instant sur moi, avant de passer à Lily. Je ne bougeais pas, méfiante face à sa venue soudaine et imprévue. La dernière fois que je l'avais vu... Il avait tué les amazones. Sous les ordres d'Ouranos.

« Hyperion vous envoie ? »

La question était incisive et autoritaire. Il ne prit pas la peine de m'accorder de l'attention, se rapprochant de nous pour tendre les mains vers Lily. Dans un automatisme, je me reculais, ne faisant que la tenir plus fort contre moi.

« Non. »

Je ne pensais pas un jour me montrer aussi vigilante face à une personne dont je n'avais auparavant jamais douté. Mais je ne pouvais pas fermer les yeux et le laisser agir à sa guise. Plus maintenant.

« Est-ce que c'est Hyperion qui vous envoie ? »

Je le fixais sans ciller, la mâchoire serrée et la voix plus dure qu'auparavant. La seule réponse que je reçus fut de nouveau ce picotement me prenant la tête, plus percutant que le précédent, me faisant fermer les yeux juste une seconde et relâcher involontairement ma prise. Ma main se porta à ma tempe et je distinguais le Gardien venant récupérer Lily.

« Qu'est-ce que vous lui voulez ? »

Je n'aimais pas ce qui se passait. Je ne cessais de cumuler les irritations diverses et je n'arrivais plus à me contenir.

« Vous la ramenez à Olympe ? »

L'espoir. Une seconde d'espoir. Qui s'effaça bien vite.

« Si vous lui faites quoi que ce soit... »

« Faites attention à vous. »

Son regard ne m'avait pas lâché. Et ils avaient tous les deux disparus.

Mon cœur battait de plus en plus fort, à un tel point que je me demandais comment mon corps fonctionnait encore. Je respirais trop vite, j'enrageais encore davantage et il y avait ce murmure qui ne cessait de résonner dans ma tête. Il était si léger que j'aurai pu l'ignorer, mais il m'était impossible d'en faire abstraction. Qu'est-ce qu'il disait ? Mes mains portées à ma tête, je me concentrais pour le faire cesser.

En vain. Il ne fit que prendre davantage d'ampleur, sans que je ne sois plus capable de définir ce qu'il disait, ce qui ne faisait que faire monter en flèche mon agacement. Le sable à mes pieds se mit alors à bouger, comme si quelque chose s'écrivait dessus. Vérité. Un simple mot qui voulait dire tant de choses, ici. J'hésitais à l'écraser et le faire disparaître, mais... il était déjà en train d'être effacé. Quelqu'un d'autre, quelque chose, se chargeait de le faire fuir à ma place. Le mot avait beau tenté de résister contre le sable, il ne fut bientôt plus qu'un souvenir.

Le silence fut total. Perturbant et presque angoissant, tellement le calme était revenu subitement. Plus de murmure, plus de mouvement. Juste une brise légère qui ne me rassura en rien. Je relevais la tête, fatiguée par l'enchaînement des événements. Je devais aller en haut de cette montagne. Je n'avais pas mon armure, je n'avais pas mon épée et...

Je n'étais pas si seule que je le pensais. Un homme était accroupi face à moi, sa main posée sur le sable. Était-ce lui qui avait fait disparaître ce mot qui m'avait été montré ? Je m'approchais d'un pas, puis d'un autre, mon regard le scrutant et mes muscles se tendant à l'extrême.

Ce ne fut que lorsqu'il se redressa que je pus reconnaître son visage. Ses traits étaient tirés, fatigués, il ne présentait pas l'expression que je lui connaissais.

« Je ne pensais qu'on se recroiserait si vite. » fut la seule chose que je prononçais, en reconnaissant le Titan Chronos.

Je restais figée, nos regards fixés l'un vers l'autre. Est-ce qu'il voulait profiter d'un nouveau tête à tête en ma compagnie ? Pourquoi, cette fois ?

« Ouranos se cache ici. »

« Je sais. Je l'ai vu. »

Il n'attendait pas de réponse, en réalité, tout comme je ne cherchais pas vraiment à lui en apporter. Il ne s'agissait que de faits.

« Vous le cherchez ? Moi aussi. »

J'éprouvais des difficultés à communiquer de manière correcte. Mon énervement était tel que toutes les mesures de bonne conduite me semblaient futiles. Allez droit au but me paraissait plus adéquat. Je n'avais plus de Temps à perdre. Je voulais simplement savoir ce qu'il faisait là, savoir pourquoi il me parlait.

« Il est lui aussi à la recherche de quelqu'un. Une personne qu'il ne doit pas trouver. »

« Qui ? » l'interrogeais-je dans un automatisme, avant de me reprendre. « Il faut l'arrêter. »

C'était une évidence. Ce que voulait Ouranos ne pouvait rien amener de bon. Chronos semblait d'accord sur ce point, si je comprenais le sens de ses paroles.

« Toi. »

Mon air laissa transparaître toute mon incompréhension et ma surprise. Qu'est-ce que j'avais fais ? Qu'est-ce qu'il insinuait ?

« Moi ? »

« Hyperion t'a sûrement dit quoi faire si cela venait à se produire. Par conséquent, tu es la personne qu'Ouranos cherche. »

Mon rythme cardiaque se stoppa brutalement. Je fronçais les sourcils, étonnée dans un premier temps que Chronos sache tant de choses, mais j'aurai finalement dû m'y attendre. Je déglutis péniblement, cherchant un lien, une logique à ce qu'il venait de dire. Si Ouranos me cherchait, qu'il vienne, je me ferai un plaisir de le retrouver. Je serrais les poings, mes idées se remettant lentement en place. Quelque chose n'allait pas.

« Pourquoi Ouranos et Hyperion voudraient la même chose ? »

La question m'avait échappé. Je me souvenais des derniers instants sur Olympe avant de faire ce voyage. Des recommandations d'Apollon, de ma préparation, des paroles de mon créateur.

Si Argos prend forme, ne laisse personne lui faire du mal. C'est toi et uniquement toi qui devra le tuer.

J'étais préparée, je m'en savais capable. J'avais espéré que ce scénario n'aurait pas à se produire, non pas par crainte, mais parce que je ne voyais pas ce qui justifiait un tel acte. Avoir un but était une chose, en connaître les motivations était bien mieux. J'obéirais, c'était ce qu'on attendait de moi. Seulement... si tel était également le but d'Ouranos, est-ce que je le devais vraiment ?

« Ils ne veulent pas la même chose. »

Je m'attendais à cette réponse. C'était évident. Qu'ils n'aient pas le même objectif me rassura un instant.

« L'un des deux ne souhaite que pouvoir garder le contrôle sur celui qui dirigera les mers. Il l'aura si c'est toi. »

Je me crispais davantage, mon cœur retrouvant sa course folle. J'avais imaginé plusieurs possibilités. Que le géant était dangereux sans que personne ne le sache, qu'il était nécessaire de mettre fin à sa vie pour le bien de tous, qu'il... Peu importait. Finalement, c'était bien plus simple que ça. Il avait le contrôle sur moi. Je n'agissais que dans le but de lui convenir. J'en étais consciente, mais l'entendre dire par un autre avait quelque chose de dérangeant. Ma gorge se serra mais je ne montrais rien à mon trouble. Je ne pouvais pas le reprocher à mon créateur. S'il pouvait m'utiliser, il devait avoir raison d'en profiter. Même si ça ne me plaisait pas.

« Et l'autre ? »

J'avais l'impression de parler avec trop de distance. C'était nécessaire, pour ne pas me laisser envahir par mes sentiments divers.

« L'autre pense pouvoir m'atteindre grâce au Hollandais. »

« Et il se trompe ? »

« Cela ne dépend que de toi. »

Je soupirais longuement, mes yeux se détournant un instant pour me permettre de respirer. Ça n'avait pas de sens. Rien de ça n'était logique.

« Ça ne répond pas à ma question. » lâchais-je avec un agacement certain. « Si je ne fais rien, Ouranos trouvera quelqu'un d'autre. »

Il ne lâcherait pas son but rien que parce qu'une amazone décidait de ne pas faire ce qu'il souhaitait. Il serait au contraire certainement étonnée que j'agisse en sa faveur. Et cette idée me révulsait également au possible.

« Si je le tue... Qu'est-ce qui se passera ? »

Je devais le faire. C'était ma mission. Mais on ne me présentait pas les conséquences, ce que ça impliquait, ce que ça signifiait. La main droite du Titan se crispa et son regard se porta autour de nous. Je retenais un rictus. J'imaginais qu'Ouranos avait raison, il pourrait l'atteindre avec ce bateau. Pourquoi sinon ne pas souhaiter que les choses se passent ainsi ?

« La véritable question est : est-ce que tu es avec ou contre moi ? »

J'ouvrais la bouche, intriguée par ce soudain intérêt qu'il portait à mon avis sur la question, avant de me rétracter. Je ne sentais pas sa puissance m'écraser, je n'en faisais que maintenant la constatation. Il n'était pas défiant, il ne tentait pas de faire usage de son pouvoir pour me mettre dans une position délicate. Il ne m'avait pas tué, quand l'occasion lui avait été présentée. Il ne le faisait pas maintenant non plus.

« Pan est en haut de la montagne. Argos est avec Ouranos. Ce dernier affronte en ce moment même tes amis. Ceux que ton soit-disant père a envoyé avec toi ici. Moi je suis venu. Tu ne devrais plus douter d'où est ta place. Tu es la dernière amazone. Tu n'as plus à leur obéir. »

Ma poitrine se serrait étrangement. Soit-disant père. Je me demandais parfois si j'étais la seule à considérer notre lien avec autant d'importance. Je me trompais peut-être. Jules s'en rapprochait sans doute plus d'un point de vue extérieur, il avait le comportement qui correspondait. Et j'étais la dernière amazone. Je n'avais pas vraiment de famille, si on regardait le schéma global. Je m'en créais simplement une pour me rassurer.

« Je ne te le demanderai qu'une seule fois. Sois libre. Et rejoins-moi en le restant. Je n'exigerai jamais rien de toi. Ceux qui sont avec moi le sont par choix. »

Je contrôlais chacune de mes inspirations, chacune de mes expirations. Trop de choses se bousculaient en même temps. La vision de ces amazones mortes. Les mots d'Hyperion. Les paroles de Pan.

Nous sommes tous libres. Nous sommes tous des pirates dans l'âme.

Tout le monde était confronté à la Vérité, sans exception. Était-ce celle-là la mienne ? J'avais l'impression qu'on me répétait les mêmes discours, dans l'attente d'un déclic. Le Titan exigeait cependant bien quelque chose : que je fasse un choix. Ne se doutait-il déjà pas que jamais je ne choisirais ses rangs ? Qu'est-ce qui m'y motiverait ? Qu'est-ce que ça lui apporterait ? Qui me disait qu'il ne mentait pas ? Il n'avait aucune raison de le faire. Qui en avait ? Hyperion ? Je me sentais instable sur mes pieds, incapable de réfléchir correctement. Je devais prendre en compte tellement de faits, tellement d'événements, tellement de leçons.

« Je ne doute pas. Je sais pourquoi je suis là. Et j'ai déjà fais mon choix. »

Je me posais constamment des questions : que ce soit sur le sens de mon existence, sur ce que je devais faire pour ne pas être considérée comme une fille indigne, sur ce qui était important, ce qui ne l'était pas. Des interrogations persistances qui ne me quittaient que rarement. Mais je ne les subissais pas à cet instant.

« Je ne serai ni avec ni contre vous. Pas aujourd'hui. »

Il ne s'agissait pas de ça. Ce n'était pas la question. Je secouais la tête et mon regard se porta en haut de la montagne et mes lèvres se pincèrent.

« Aujourd'hui je suis là pour mes amis. Si pour les secourir je dois tuer Argos, je le ferai. Si ce n'est pas nécessaire, je ne le ferai pas. »

Mes mains se crispèrent. Je n'agirai pas comme le souhaitait Ouranos. Ou Chronos. Ou... Hyperion. Je sentais comme un poids s'abattre sur moi à cette confession que je me faisais. Est-ce que j'allais le décevoir ? Est-ce qu'il me le reprocherait ? Est-ce que je devais m'en vouloir d'imaginer aller contre sa directive ? Non. Je n'avais pas à culpabiliser de vouloir connaître cette liberté dont tout le monde me parlait.

« Vous êtes un Titan, vous êtes puissant. Et vous êtes là. Alors je ne me permettrai de vous le demander qu'une seule fois. »

Je pivotais juste assez pour lui faire face à nouveau, plantant mon regard dans le sien. Je restais droite, assurée et confiante. Tout ce que l'on avait pu me dire, tout ce que j'avais mis des mois à apprendre ou à accepter, était à remettre en question. Mais la seule chose qui ne m'avait jamaiis trompé était mon instinct, alors je décidais de le suivre.

« Aidez moi, s'il vous plaît. Aidez moi à sauver mes amis et à stopper Ouranos. »

Ce n'était pas la réponse qu'il attendait, certainement moins encore celle qu'il désirait. Je n'étais en rien prévisible. J'avais pleinement conscience de ce que je faisais. Je demandais un service à Chronos, celui que l'on m'avait dépeint comme un être destructeur, celui qui nous mènerait tous à notre perte. J'accordais ma confiance à l'ennemi commun.

Je ne pouvais pas lui promettre de le suivre, tout comme je ne pouvais pas lui promettre d'emprunter le chemin opposé. Je n'avais aucun désir de l'abattre pour l'instant, aucune envie de lui faire du tord, il n'était pas la cible que je voulais atteindre. Il n'était qu'un soutien potentiel que je me devais de tenter d'acquérir pour atteindre mon propre objectif. C'était bien ce qu'il voulait lui-même faire avec moi, non ? L'égoïsme était une notion que j'avais déjà pu expérimenter. Je ne l'avais jamais pratiqué à un tel point cependant.

« Ou si vous acceptez au moins de me fournir une arme, ça me serait d'une grande utilité. »

Sans frémir une seule fois, je tendais ma main dans sa direction, dans l'attente de son jugement. Se contenterait-il de rire ? De me tourner le dos et de s'en aller ? De changer d'avis et de décider de me tuer ? Il hésitait, je le voyais. Plus l'attente se faisait longue, plus je m'impatientais. Son regard me lâcha pour se poser vers l'océan.

« J'ai créé le Palais des Songes. C'est mon domaine. Mon monde. Mon... Paradis Perdu. »

J'avais entendu parler de ce lieu. Je ne comprenais pas vraiment le rapport avec toute cette histoire, pour être honnête, mais je me retins de le faire remarquer. Il n'avait pas terminé de parler.

« Le Hollandais peut se rendre dans le seul lieu où je ne peux plus aller aujourd'hui. Comprends-tu le risque que ça implique de voir quelqu'un d'autre prendre la barre de ce navire ? Pan ne tentera rien contre mon royaume. Je ne peux pas laisser Ouranos aux commande de ce vaisseau. »

C'était ainsi qu'il voulait donc l'atteindre, en se rendant dans le lieu qui semblait compter le plus aux yeux de Chronos sans qu'il ne puisse y venir lui-même ? Il n'était peut-être pas si stupide que je le pensais, même si je n'avais pour autant aucune estime pour cet être détestable. Je me surpris à ne pas m'interroger sur ce qui poussait Pan à ne rien faire, ou sur ce qu'en pensait Hyperion. Après tout ça... ça ne comptait plus.

« Il n'y a qu'une arme qui peut venir à bout d'un Titan et vous la possédez déjà. » ajouta alors Chronos. « Je ne peux pas te venir en aide. Je ne peux que t'approcher de ta destinée. »

Ses yeux croisèrent de nouveau les miens. Mon cœur avait retrouvé un rythme normal. Il était étrange de se sentir comme d'égal à égal face à un individu possédant un tel pouvoir. Ce n'était pas déplaisant, simplement perturbant. Je n'étais pas même frustrée qu'il ne me dise pas de quelle arme il s'agissait, alors que l'information était des plus capitales. C'était... comme la Vérité. La facilité n'était pas toujours bonne à prendre. Il y avait des choses que nous devions découvrir par nous-même.

« J'ai agis en ami. Ne l'oublie pas. »

Le décor changea sensiblement. Je ne m'attardais pas sur Kida, ni Sasha, ni même le géant en mauvaise posture que j'aurai pu achever rapidement. Ma main se referma sur la garde de mon épée. Mes yeux se baissèrent un instant sur mon armure. Je me sentais bien mieux ainsi, souriant en relevant un regard perçant vers Ouranos. Je n'oublierai pas.
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« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 Rdzm

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 5 _



________________________________________ 2018-08-11, 11:11

L'Héritage Perdu
« La Vérité sans Compromis. »



    « Ce n'est pas l'Asbru qui saigne. » dis-je. « C'est son coeur à elle. »

    Quand Eulalie avait disparue, j'avais tourné la tête, observant le Titan qui se tenait face à moi. Hyperion, comme on l'appelait. Lui aussi avait fini par venir. Après tout, tant qu'on était entre nous, la Vérité ne pouvait pas nous atteindre, car il n'y avait pas de secrets entre frères.

    « Chaque être qui passe par lui, se lie à lui. » ajoutais-je. « Même avec les yeux rivés sur elle, vous restez aveugle, Titan. »

    « Je sais qui elle est. » répondit-il, tandis que je l'observais toujours.

    « Ils ont forgés une arme capable de venir à bout d'une création de la Nature. Ils ont souillés l'Arbre Monde. En un coup bien porté, elle peut briser l'être imparfait que sont les Titans. Cette arme a été tenue secrète pendant si longtemps et découverte récemment dans les Plaines de Vigrid. Ils ont amenés l'épée avec eux, à Olympe, mais ils n'ont pas idée de ce qu'elle est capable d'accomplir. »

    Je ne lui apprenais rien. Il le savait déjà. Il ne faisait pas partit de ceux qui l'avaient créés, mais il n'ignorait pas qu'une telle chose avait vue le jour.

    « L'épée de Sinmora. L'un et l'autre lié à la destinée de Surt. C'est pour cette raison qu'il ne peut pas la tuer. » dis-je avant de marquer une courte pause, l'air pensif. « Si il venait à briser l'un des deux au mauvais moment, au mauvais endroit, le pouvoir jadis libéré se répandrait dans le lieu qu'il souhaite le plus préserver. Et ça, il ne peut l'accepter. »

    Le Titan resta une nouvelle fois impassible, scrutant mes faits et gestes. Est ce qu'il me redoutait ? Avait-il peur de moi ? J'en doutais. En réalité, il avait peur de ce qu'il pourrait faire là, ici, maintenant. Même si je l'en empêcherait, car sa force n'égale en rien la mienne.

    « Notre lien était aussi puissant que celui de deux frères. Vous m'avez tellement appris, Seigneur Hyperion. Vous êtes un grand Titan. Mais aujourd'hui, nous voilà l'un face à l'autre, en ennemi ? Tout ça parce que vous avez arrêté de croire en moi. » dis-je en regardant avec admiration l'homme qui se tenait face à moi. « Je sais pourquoi vous êtes là. Ce n'est pas pour eux. Vous êtes venu, car vous avez sentis ma présence ici. Et vous avez une question à me poser, n'est ce pas ? »

    Je savais précisément la raison de sa présence ici. Une question enfouie au plus profond de lui, qui pouvait enfin être dévoilée au grand jour. Une question à laquelle il pensait obtenir une réponse. Mais encore aurait-il fallu que je puisse la lui donner. Car nous étions deux dans l'ignorance.

    « Vous voyez cette même lueur dans son regard que vous avez vue dans le mien, jadis. Cette même force de caractère. Ce même acharnement. Ca vous émerveille autant que ça vous effraye. Mais il y a autre chose. Quelque chose que vous ne voulez pas voir se briser. Alors vous êtes venu jusqu'ici, non pas pour l'Asbru. Non pas pour vos amis. Mais pour obtenir la réponse à cette question qui vous hante jour et nuit. Désormais la Vérité s'est emparée de chacun d'entre nous. Même moi je ne peux lutter contre elle. Et vous avez déjà fait ce qu'il fallait faire pour la faire taire. Mais vous n'irez pas jusqu'au bout tant que vous n'aurez pas votre réponse, n'est ce pas mon vieil ami ? »

    J'avais fait quelque pas dans sa direction, de manière à être assez proche pour pouvoir le toucher. Il n'y avait pas besoin de garder une distance de sécurité, quand on ne craignait rien de la personne en face de nous. Car cette dernière ne tenterait rien, tant que j'aurais encore quelque chose qu'elle désire.

    « Je n'ai qu'une Vérité à avouer. Celle que je ne peux pas vivre sans l'être qui me manque. » dis-je en sentant de la colère monter en moi. « Mais ça, vous le saviez déjà. La véritable question qu'il faut vous poser, quand nous foulerons une nouvelle fois le sol de Titania, c'est... vous... Seigneur Hyperiol n. Celui qui se dit sage. Qui prétend agir pour le bien de tous, comme sont censés le faire chaque Titan. Vous. Pourrez vous vivre sans elle ? »

    Il n'eu aucune réaction. Il partageait la même douleur que moi. Celle de perdre l'être aimé. A la différence que moi, je l'avais déjà perdu. Mais que si il me suivait, on pourrait tous les deux garder notre âme soeur à jamais à nos côtés.

    « Vous savez ce qu'elle fera à l'aube du dernier jour. Les Prophétesses l'ont vue. Et vous avez fouillé dans la mémoire de votre protégé. Vous avez caché cette partie de ses souvenirs. Vous avez agis comme le font chaque Titan. Avec orgueil. »

    Il ne pouvait le nier. Car on devait toujours dire la Vérité. Surtout quand on n'avait pas le choix.

    « Un jour tu es venu me voir... » murmura une voix derrière nous.

    Il se tenait debout, lui le Capitaine du Hollandais Volant. Il avait une blessure au coeur, mais ça ne l'empêchait pas de marcher, difficilement, jusqu'à nous.

    « Un jour tu es venu me voir... » répéta t'il. « Et tu m'as posé une question à laquelle j'ai répondu... a laquelle j'ai dit la Vérité... »

    Je ne l'avais pas fait face au Titan, mais je l'avais fait face au Capitaine. Le submergeant de mon aura, je l'avais empêché de poursuivre sa route vers moi, le stoppant dans sa marche. Mais ça ne l'avait pas pour autant empêché de parler...

    « Je n'avais jamais lu de la peur dans ton regard... jamais avant ce jour... de la tristesse. De la déroute. Tu étais totalement perdu... »

    Je l'avais foudroyé du regard, serrant les poings. Cette époque était révolue. La réponse qu'il m'avait donné était fausse. Il n'avait juste pas la connaissance nécessaire pour me permettre d'obtenir la réponse que je souhaitais.

    « Si vous savez pourquoi je suis venu ici. Pourquoi vous, vous vous êtes déplacé jusqu'à la Vérité ? Vous tentez d'obtenir une réponse que vous avez déjà ? » demanda Hyperion.

    « Ca ne sert à rien de poser la question à qui que ce soit, c'est toi qui a la réponse. Tu la connais déjà. »

    La blessure de Pan se fit plus présente. Il la sentait d'avantage et je pensais que ça le stopperait, mais il n'en fit rien.

    « Comment peut-on sauver une âme brisée ? » demanda le Capitaine.

    Je l'avais fixé. J'éprouvais une telle haine envers lui d'avoir prononcé ces paroles à voix haute. Peut-être que oui, je n'avais pas la réponse à la question. Ou peut-être pas la réponse que je souhaitais. Mais ça finirait par arriver.

    « J'ai créé les âmes. Je pourrais réparer n'importe quelle âme brisée. » affirmais-je.

    « Non. Tu ne les as pas créés. Tu leur a juste donné un sens. Une âme brisée, le reste à jamais. »

    Il avait sentis une nouvelle douleur s'emparer de lui.

    « Tu es l'être le plus puissant que je connaisse. Aucune force ne t'égale. Tu ne peux pas chercher un pouvoir capable de réaliser un exploit dont tu es toi même incapable d'accomplir. Tu sacrifieras toutes les âmes qui croiseront ta route avant de te rendre compte que tu ne peux pas sauver la seule qui compte pour toi. »

    « Ca suffit. » ordonnais-je.

    « Le Ragnarok ne la ramènera pas. » affirma t'il une nouvelle fois.

    Mais je savais qu'il mentait ou qu'il se trompait. Le Ragnarok était la solution à tout. La Nature avait fait son Temps. C'était au Temps de prendre sa place.

    « Je vois les secondes s'égrener dans le sablier du Temps. La venue du Ragnarok n'est qu'un compte à rebours. Rien ne l'arrêtera. Et tout sera comme je l'ai vue. »

    « Vos visions sont un leurre. » me coupa Hyperion. « Le Temps se joue de vous. Il est composé de Sable Noir, une force qu'on ne contrôle pas. Trop instable. Trop complexe. Trop maline pour se faire diriger par un homme. Elle vous dicte vos actes et vous pousse à commettre des erreurs. Certaines irréparables. »

    « Vous avez raison. » dis-je après avoir marqué une pause.

    Ca eu pour effet de les surprendre. Ils ne s'attendaient pas à ce que je prenne leur partis et que je capitule. Mais ce n'était pas vraiment ça.

    « Le Temps se joue de nous. Mais ça fait longtemps que je l'ai vaincu. Il ne compte plus pour moi. Les époques, le passé, le présent et le futur. Tout n'est qu'un à mes yeux. Je suis ancré dans le Temps. Je suis devenu le Temps. Il n'y a plus de place pour nous deux. Et quand le Temps n'existe plus, et qu'il n'y a plus que le présent, il faut agir. N'est ce pas ? Agir sans craindre quoi que ce soit. Car de toute façon, je n'ai rien à craindre, vue que la mort elle même a peur de moi. Quand à vous, vous faites tout reposer sur l'espoir. L'espoir d'un avenir meilleur, alors qu'il pourrait l'être si vous me laissiez faire. Si vous obéissez à votre Roi. Mais l'espoir n'est qu'un leurre pour vous. Un moyen de continuer à exister. De vous cacher de la Vérité. De croire qu'en ce que vous souhaitez croire. » ajoutais-je.

    Je voyais bien dans son regard que je disais vrai.

    « Peut-être qu'Ouranos avait raison. Il était important de libérer la Vérité, car on ne pourrait plus compter sur l'espoir. Il pensait pouvoir réunir une armée contre un ennemi commun. Il avait juste peur de mourrir. Il a vue que les nuits sont plus courtes. Les rêves moins présent. Sa tâche, comme la vôtre Seigneur Hyperion, est achevée. L'univers tout entier touche à sa fin, et à sa Renaissance. Un renouveau dans lequel vous n'aurez peut-être pas votre place. »

    « Une Vérité profonde... ancré dans le coeur même de l'être le plus puissant. De quoi rassasier la Vérité elle même... » murmura Pan, tandis que je tournais la tête dans sa direction.

    Il m'avait coupé dans mes paroles, sans que je comprenne où il voulait en venir. Une larme coula le long de sa joue. Quelque chose avait changé dans son regard.

    « Je te vois aujourd'hui, et je comprend enfin... »

    Je savais que je ne devais pas poser la question. Ca devait s'arrêter là, maintenant. Je devais partir. Je n'avais plus rien à faire ici désormais. Mais la curiosité m'avait poussé à poser la question.

    « Qu'est ce que vous comprenez Capitaine ? » demandais-je avant de voir que son regard était passé de moi à quelqu'un d'autre.

    Désormais un autre Titan se trouvait là. Elle était à quelque pas d'Hyperion et avait les yeux fixés sur Pan. Je l'avais à peine regardée. Thémis. Portant mon attention sur le Capitaine. La situation m'échappait. Je ne comprenais pas ce qui arrivait. Pourtant je n'avais rien à craindre même en présence d'un titan de plus...

    « Tu sais aujourd'hui la Vérité... » dit-il à l'intention de la Titanide, rejetant totalement ma question. « Je ne pouvais pas trahir mon Roi... car ça aurait été te trahir toi... »

    Il se passait quelque chose entre eux. Quelque chose que je ne ne comprenais pas. J'aurais du stopper leur discussion. Ca aurait du prendre fin, maintenant. Mais j'avais laissé faire.

    « Qu'importe mes valeurs... ce en quoi je crois... Tout ce Temps, ces années, ces siècles, ces millénaires, j'ai enduré la même souffrance que toi. » dit-il en me regardant. « J'ai cru bien agir, alors qu'en réalité, je trahissais la femme que j'aimais... tout ça parce que je n'ai pas compris plus tôt qui tu devenais réellement... »

    Je faisais face au Capitaine, tout en sentant une aura bienveillante sur moi. Une aura qui tentait de m'apaiser. Ca venait de Thémis. Qu'est ce qu'elle croyait faire ? Je l'avais repoussé sans bouger le moindre petit doigt et j'avais reporté mon attention sur le Capitaine. Il me regardait toujours, une nouvelle larme coulant le long de ses joues.

    « Tu n'es plus qu'un pâle reflet de l'homme que tu étais. La folie s'est emparée de toi... la déroute t'as fait perdre la tête... »

    Je serrais les poings.

    « J'aurais peut-être pu te sauver si je ne t'avais pas suivi, et que j'avais tenté de te raisonner... mais il est trop tard maintenant. Enfin peut-être pas totalement. Mais pour l'être qui se trouve devant moi, si. » dit-il sans détourner son regard de moi. « Il y a une Vérité puissante. Une Vérité qui pourrait mettre un terme à tout ça. »

    Le Capitaine adressa un dernier regard en direction de la Titanide, avant de me fixer à nouveau droit dans les yeux.

    « Je n'ai pas peur de la regarder. De regarder la femme que j'aime. Je n'ai pas honte de ce que j'ai fait, ni de qui je suis. J'ai toujours agis pour le mieux... même si je n'ai pas toujours pris la bonne décision. Et aujourd'hui je peux croiser son regard. La contempler une dernière fois. Me perdre dans ses magnifiques yeux... Je n'ai pas honte. »

    Le sable tournoyait autour de nous. Quelque chose était en train de s'inscrire sur le sol. Mais je ne le regardais pas. Je continuais de fixer le Capitaine.

    « Peut-être ferait-elle mieux de rester brisé cette âme. » dit-il tandis que je sentais une nouvelle fois cette colère monter en moi. « C'est sans doute pour ça que tu ne croises jamais son regard quand tu en as l'occasion ? Parce que tu as honte. Tu sais ce qu'elle verrait si elle te regardait. Elle verrait la même chose que moi en cet instant. Une chose que j'ai refusé de voir... une chose que tu refuses d'accepter... La Vérité sur ce que tu es en train de devenir. »

    Thémis fit un pas dans notre direction, mais je la stoppais par mon aura imposante. Hyperion était resté près d'elle. Nos regards se croisèrent une nouvelle fois avec le Capitaine.

    « Elle verrait non pas l'homme qu'elle a aimée, mais le monstre qu'il est devenu... »

    Je vis le capitaine vaciller et je sentis Thémis retenir son souffle. Un feu follet apparu au dessus de lui, tandis qu'il gisait par terre. Il était encore vivant. Il respirait toujours. Mais sa blessure devait d'avantage le faire souffrir, maintenant. Je voyais le feu follet se tortiller dans tous les sens. Hyperion voulait parler, mais il ne pouvait pas. Il s'était contenté de prendre la main de Thémis, qui l'avait repoussé, tentant en vain d'avancer.

    « Peut-être que vous continuerez à croire en moi, Capitaine, si votre âme subi le même sort que celle que vous pensez que je suis incapable de faire revenir... » dis-je tandis que le feu follet tomba en cendres.

    Voilà une nouvelle âme brisée, liée au même destin que toutes les autres. Mais je le raménerai lui aussi. Afin de lui montrer qu'il se trompait. Qu'il aurait du me suivre jusqu'au bout, me faire confiance. Que ce dont j'avais peur, n'était pas du jugement de celle que j'aimais, mais de mettre trop de temps à la retrouver. C'était tout. Elle comprendrait ce que j'ai fait, ce que j'ai accomplis afin qu'on soit à nouveau réunis. Elle, elle me comprenait. Je tournais la tête vers les deux Titans, laissant le capitaine agonissant.

    « Désormais le Hollandais a besoin d'un nouveau capitaine. Qu'importe qui le sera. Ce dernier fera le bon choix. Car il sait que les monstres ici, c'est vous... »


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