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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Without you, I'm nothing ◈ PETITE PESTE

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Balthazar Graves
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Balthazar Graves

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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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Without you, I'm nothing  ◈ PETITE PESTE - Page 2 _



________________________________________ 2018-09-16, 13:39


You're taking up all my time. You ghost of mine.
I keep my front door unlocked just in case.


Sa main ferme posée sur son épaule, puis ses doigts caressant distraitement sa nuque. Balthazar avait encore l'impression de les sentir, bien que la petite peste avait quitté l'appartement depuis dix bonnes minutes, à présent.

Il resta un moment indéfini, immobile, à ressasser les paroles de l'amazone. Les babillages du bébé lui parvenaient de très loin, comme assourdis par le bruit de ses propres pensées. Dans un état second, il sentit l'enfant s'extirper de ses bras, agripper son pantalon et glisser en bas du canapé. Pendant tout ce temps, il demeura méditatif. Plus rien n'avait d'importance. Aucun être vivant. Il s'interrogeait : Eulalie avait-elle gardé sciemment son rasoir afin de le contraindre à être présent chez lui à vingt heures, ce soir-là ? Ou l'avait-elle gardé afin de se sentir... rassurée ? Cet objet avait-il une valeur affective à ses yeux ? Agissait-il sur elle comme il agissait sur lui ? Etait-ce simplement parce qu'il lui rappelait le barbier ?

Trop de questions. Inintéressantes et inutiles questions.

Balthazar inspira profondément et décontracta la mâchoire. Au prix d'un terrible effort, il s'anima enfin. Soudain, un faisceau vert lumineux l'éblouit. Il se retourna sur le canapé, voyant que l'éclat verdâtre était dirigé droit sur la tasse brisée sur le sol. Il écarquilla les yeux, perplexe. Autumn tapa dans ses mains en riant.

"Désirez-vous un renvoi immédiat ?" demanda une voix informatisée féminine.

Le barbier leva les yeux vers le plafond que le faisceau lumineux traversait.

"Désirez-vous un renvoi immédiat ?"
répéta la voix sans aucune impatience.

"... Non." répondit-il, incertain.

"Votre hésitation prouvant le contraire, voici les nouveaux modèles disponibles."
déclara la voix avec une joie toute commerciale.

Aussitôt, le faisceau s'élargit alors trois sortes de mugs apparaissaient, suspendus dans le vide. Ils étaient illustrés par trois photos différentes : l'une était celle de la tasse d'origine, le second les représentait tous deux, cachés sous une arcade de roses rouges, à la roseraie. Quant au troisième, il s'agissait d'un cliché les montrant étroitement enlacés, Eulalie étant assise sur un piano. Le sang de Balthazar ne fit qu'un tour et il se releva d'un bond, les poings serrés. Depuis combien de temps les espionnait-on ? Cela lui rappelait la mésaventure à Venise avec Holmes... Les deux affaires étaient liées. Etait-il le fil rouge de toute l'histoire ?

"Pourquoi moi ?"
demanda-t-il tout en observant les tasses suspendues avec méfiance.

Un petit silence s'installa et enfin la voix informatisée déclara :

"Je n'ai pas compris le sens de votre question. En revanche, vous devriez surveiller votre enfant. La porcelaine brisée n'est pas comestible pour les humains."

Balthazar fronça les sourcils et tourna machinalement la tête vers Autumn. Il se précipita vers elle avant qu'elle n'attrape un morceau de tasse. Il la garda contre lui et alors qu'il se redressait, la voix poursuivit, enthousiaste :

"En l'absence de réponse concise de votre part, je vous offre un essai gratuit avec le prototype d'une tasse trois en un : quand vous mettrez un liquide froid, le modèle par défaut restera. Avec une boisson tiède, le modèle 2 "A la Roseraie" se manifestera. Et avec un liquide chaud, le modèle 3 "Piano Ardent" sera visible. Nous espérons que vous profiterez pleinement de nos services ! Paix et félicité. Soyez heureux !"

Sur cette dernière réplique, le faisceau disparut et une seule tasse fut posée sur la table, représentant le "modèle par défaut" qui en cachait deux autres. Le barbier la fixa un long moment, hésitant à la casser. La voix se re-manifesterait-elle ? Il préféra en rester là pour l'instant. Il n'était pas d'humeur à discuter avec un ordinateur venu d'ailleurs, ou autre fantaisie du même genre. Malgré tout, il n'appréciait pas de se savoir espionné, et nourrissait la détermination de mettre un terme à tout ceci dans les plus brefs délais.

Pour l'heure, il se contenta de coller le bébé dans la poussette, mettre une chemise convenable appartenant possiblement à Casquette, et quitter l'appartement. Cet endroit le rendait bien trop hargneux. Il ne supportait plus de s'y trouver ; l'absence de la petite peste pesait tout autant que son parfum y était omniprésent.

***

Quelques heures plus tard...

Toujours aussi renfrogné, Balthazar survécut-tant bien que mal- à l'ouragan Autumn. La petite fille venait de s'endormir et le barbier quitta l'ancienne chambre d'Eulalie avec une démarche lente et épuisée, digne de celle d'un mort-vivant déprimé. Il s'assura d'avoir fermé la porte et exhala un long soupir. Quelle journée ! Il ne manquerait pas de signaler son mécontentement à la rouquine écervelée qui lui avait confié la garde de sa fille. Plus JAMAIS.

Il grimaça en décollant un morceau de purée d'épinards qui avait séché sur son bras. faire manger un bébé était épouvantable. Il ne se souvenait pas que c'était aussi pénible avec Johanna. Non, sa fille était un modèle de perfection. Elle était sage en toutes circonstances. En réalité, c'était Lucy qui se chargeait de la nourrir et de s'occuper d'elle. Lui n'avait pas le temps puisqu'il exerçait son art à longueur de journée.

Il tira sur sa chemise couverte de purée verdâtre. Heureusement que ce n'était pas la sienne. Constatant que de la nourriture maculait ses cheveux, ses bras et son cou, il décida de se doucher. Il aurait fallu qu'il reste des années sous l'eau chaude et ruisselante pour se sentir détendu -et encore- mais en tous les cas, la pause fut de courte durée car bientôt, il entendit la sonnette de sa porte d'entrée.

Pestant contre l'amazone -ce ne pouvait être qu'elle- qui risquait de réveiller Autumn- le barbier s'essuya sommairement, enfila un pantalon noir à la hâte, attrapa une chemise de la même couleur et traversa l'appartement, redoutant d'entendre les pleurs du bébé qu'il avait réussir à endormir avec beaucoup de patience. Fort heureusement, la petite fille avait le sommeil lourd.

Balthazar enveloppa la pièce envahie par la pénombre d'un regard accru et ouvrit la porte d'entrée alors qu'il venait de fermer le dernier bouton de sa chemise. Ses cheveux trempés qu'il n'avait pas eu le temps de coiffer étaient en bataille, penchant d'un côté en cachant presque l'un de ses yeux. Il dispensait une agréable odeur de shampoing aux notes de noix de coco.

Ne sachant que dire après avoir ouvert à Eulalie, il s'effaça de devant la porte et lui tourna le dos. Désormais, elle pouvait voir les multiples bougies qu'il avait disposées et allumées aux quatre coins du salon-cuisine. Il y en avait partout afin de créer une atmosphère étrange et intimiste. Il avait compris qu'elle éprouvait le besoin de se sentir rassurée. Il ignorait si cette tentative lui conviendrait. Après tout, beaucoup de gens sont angoissés par les ombres qui naissent de la lumière. Mais Eulalie n'était pas comme tout le monde. Peut-être qu'elle, elle s'y sentirait en sécurité.

Il se raidit, plaçant les mains dans son dos, sentant ses dents s'entrechoquer à l'intérieur de sa bouche. Il n'avait pas peur. Il était seulement nerveux.

Avait-il bien fait de dresser la table avec deux couverts, ainsi que deux serviettes écarlates en tissu joliment pliées dans un verre à pied ? C'était sûrement trop. Trois bougies de différentes tailles se consumaient au milieu de la table.

"Tu vas mal, alors j'ai voulu..."

Il s'interrompit. Pas de justifications. Pas d'explications. Rien n'était logique dans toute cette histoire, de toutes façons. Il sentait des gouttes d'eau glacée glisser le long de sa nuque. Il tressaillit et ajouta d'un ton brusque :

"J'ai expliqué à Lucy. Elle comprend."

Cette phrase n'avait aucun sens. Qui sait lequel allait lui donner Eulalie ? Balthazar se maudit de l'avoir prononcée, mais ne savait quoi dire pour apporter un éclaircissement. C'était peut-être plus prudent de rester évasif.

Il aurait souhaité aborder l'épisode du faisceau lumineux ainsi que de la tasse, mais il voyait que l'amazone était encore bien trop tourmentée. Et dire qu'au tout début, lorsqu'il la connaissait à peine, il pensait que sa tête était vide... Il secoua la sienne. C'était plutôt l'inverse.

"Est-ce que tu sais qui tu es ?"

La question tomba aussi abruptement qu'un couperet. Il avait parfaitement affilé ses pensées depuis qu'elle l'avait quitté. Il s'était remémoré plus d'une fois les doutes de l'amazone. Lentement, il s'avança vers elle et l'enveloppant d'un regard perçant, il posa une main contre sa joue, l'incitant à redresser la tête.

"Tu es bornée, violente, manipulatrice, opportuniste, passionnée, impulsive, ingénue, agaçante... Inspirante."

Chaque mot était articulé d'un ton sec, comme un claquement de fouet. Pourtant, la caresse sur sa joue était empreinte de douceur. Balthazar était incapable d'accorder ses gestes avec sa voix et quand il y parvenait, c'était très rare. Il laissa un petit silence s'installer tandis qu'il la fixait sans ciller. Enfin, il reprit :

"Ne laisse personne te changer. Ni te juger. Tu es parfaite dans toute ta différence."

Ses doigts glissèrent doucement de sa joue à sa bouche, frôlant ses lèvres l'espace de quelques secondes. Puis, il écarta sa main et adressa un dernier regard à la jeune femme, l'ombre de son sourire s'effaçant dans les ombres environnantes.

Le barbier baissa les yeux vers le sachet plastique que l'amazone tenait en main. Sans doute le repas. Il s'éloigna de quelques pas pour tirer l'une des chaises, lui indiquant par ce biais de venir s'asseoir.

Il attendait le moment où elle lui rendrait son rasoir. Etant donné qu'elle n'avait pas de sac et que sa robe ne comportait pas de poches, il n'y avait que deux endroits où elle avait pu le "ranger" -puisque le sachet plastique était à proscrire, elle n'aurait pas commis un tel outrage : dans son décolleté (ce qui lui rappelait New York) ou contre sa hanche, glissé entre sa peau et la dentelle de son sous-vêtement. Il déglutit, ne souhaitant pas s'attarder sur cette question délicate. Il préférait laisser le soin à Eulalie de le lui rendre quand elle le déciderait. Mieux valait ne pas pratiquer de fouille au corps.
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


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"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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________________________________________ 2018-09-19, 23:09


You're the smoke in the air, everywhere
You're the trigger on the gun and I surrender.


Je fronçais les sourcils, mon regard s'attardant sur la table à côté de laquelle il se trouvait. J'étais encore surprise de ne pas avoir eu le droit à un accueil glacial ou à une agression verbale dans les règles de l'art pour que je lui rende son bien. L'espace de quelques secondes, j'avais même cru qu'il cachait bien son jeu en ne me dévoilant pas qu'il avait invité quelqu'un d'autre pour me contrarier. Mais je n'étais pas restée sourde à toutes les paroles qu'il avait prononcé, d'un ton qui m'aurait blessé si il n'avait pas été le sien. Son contact m'avait fait frissonner, ses mots me perturbaient encore et ma confusion se mélangeait à ma curiosité. Je ne pouvais ignorer le fait qu'il avait préparé tout ça... pour moi.

Je me perdais dans la contemplation des bougies qu'il avait disposé. Dire que j'avais d'abord imaginé qu'elles n'étaient là que pour pallier à une panne d'électricité imprévue.

« C'est... joli. » estimais-je, mon regard se déplaçant pour se mettre à le détailler. « Le noir te va bien. »

Je sentais que ma gorge serrée ne me permettait pas d'en dire davantage. J'étais partie pour mettre fin à la conversation, le fait qu'il l'ait abordé de nouveau comme si aucune interruption n'avait eu lieu me prenait de court.

Je n'étais ni vexée ni dérangée par la liste de mes défauts qu'il avait établi. Je ne me voyais en nier aucun. Et ils n'avaient étrangement pas sonné comme des reproches, j'avais plutôt l'impression qu'il s'agissait du contraire. Si j'avais déjà été déstabilisée lorsqu'il m'avait décrite comme étant « merveilleuse », je ne savais comment définir l'état dans lequel j'étais à présent. Je ne parvenais plus à suivre mes réflexions bancales, je sentais mon cœur s'emballer et je ne comprenais pas tout ce qui se passait, en réalité. Il venait encore une fois bousculer le fil de toutes mes pensées tel un raz de marée.

Je décidais d'ignorer la chaise qui m'était à priori destinée, ne me mettant en mouvement que pour me rendre du côté de la cuisine.

« Je ne savais pas quoi prendre. J'hésitais entre acheter quelque chose de prêt ou cuisiner, je me suis améliorée depuis la dernière fois, je n'ai empoisonné personne d'autre que toi et... J'ai voulu te demander ce que tu préférais, mais je n'avais pas mon portable et je ne suis pas retournée le chercher donc... J'ai improvisé. »

J'avais conscience de parler vite, de ne pas articuler suffisamment et d'avoir des gestes trop agités tout en vidant l'intégralité du contenu de mon sac sur le plan de travail. Je m'étais encombrée de trop de choses, comme à mon habitude, c'était sans doute une forme de l'expression de la passion dont je pouvais faire preuve.

Je n'avais rien pour Autumn, mais je supposais qu'elle dormait puisque je sentais sa présence dans ma... la chambre. Ce n'était plus la mienne. Au moins cela signifiait qu'il avait finit par se plier à son rôle de baby-sitter pour la journée. L'enfant avait survécu au barbier. Ou le barbier avait survécu à l'enfant. Un sourire étira brièvement mes lèvres avant de s'effacer tout aussi rapidement qu'il était apparu.

« Ce n'est pas pour toi. Je sais que tu n'aimes pas ça. » énonçais-je tout en laissant de côté la boîte en plastique remplis de sushis.

Le seul fait de les voir réveillait ma faim. Je me contentais de morceaux de pizza et de gâteaux depuis plusieurs jours sans que ça ne me contente le moins du monde. Je supposais qu'avoir retrouver au moins l'appétit était une bonne chose. Pour une fois, j'avais abandonné l'idée des fraises en dessert, j'avais davantage envie d'une tarte aux pommes.

« Tu as le choix. » annonçais-je finalement, pivotant après avoir disposé plusieurs paquets emballés soigneusement dans du papier devant moi. « J'ai dévalisé le rayon boucherie, alors tu as plutôt intérêt à trouver quelque chose capable de te contenter. »

Mon ton était sévère, presque réprobateur alors qu'il n'avait pas encore émit le moindre avis. J'avais acheté tout ce qu'il était possible de trouver comme pièces de bœuf. De la hampe, des côtes, du filet... Je n'en avais jamais transporté autant. J'aurai pu passer pour une dompteuse chargée d'apporter son repas à un régiment de bêtes carnivores. Je n'espérais pas lui faire plaisir, c'était un but que je considérais comme hors d'atteinte, si ce n'est peut-être dans un domaine particulier.

Je me raclais la gorge, tout en tentant de garder une posture assurée, ma tête relevée dans sa direction. Mes doigts tapotaient nerveusement le rebord du meuble sur lequel je restais appuyée.

« Ces produits coûtent extrêmement cher et je ne gagne plus de salaire, je ne veux pas qu'ils terminent à la poubelle. » précisais-je en le fuyant du regard.

J'affichais une moue perplexe. Je ne risquais pas de poursuivre une grande carrière dans la police, ce n'était plus à l'ordre du jour et incompatible avec mes nouvelles fonctions. Je pouvais toujours continuer à me faire entretenir par le Gardien d'Olympe, mais j'en étais de plus en plus dérangée à mesure que les mois passaient. Michel-Ange devrait certainement payer le loyer à ma place pendant un moment. Je l'entendais déjà me faire la morale sur la manière dont j'avais dépensé une grande partie de mes économies depuis notre emménagement.

« J'aimerai bien regarder un film aussi. Tu n'es pas obligé de le voir avec moi. Je ne sais même pas lequel, j'ai juste pensé que... »

Je m'interrompais brutalement. Je pensais quoi exactement ? Je penchais la tête sur le côté, réalisant à quel point cette situation manquait de la moindre logique. Un repas, un film. Un rendez-vous. C'était presque aberrant.

« J'ai... j'ai oublié l'accompagnement Mais tu as ce qu'il faut, non ? » réalisais-je soudainement.

Mon angoisse se manifestait aisément. Ma rage n'avait plus lieu d'être, elle s'était évanouie à force de persévérance. Je l'avais canalisé en détruisant des mannequins sur Olympe, avant de passer des heures à dessiner sur la plage. Maintenant, il ne me restait plus que le reste. L'anxiété. L'incompréhension. Mes mains étaient fébriles, ma voix teintée d'appréhension. Je n'avais pas les idées assez claires. Si j'avais su, je serais restée dans la simplicité en commandant des pizzas, il n'en aurait pas été ravi mais j'aurai pas été agacée de n'avoir fait les choses qu'à moitié.

Un miaulement stoppa ma frustration avant qu'elle ne s'installe de façon trop persistante. Le contact du pelage du félin contre mes jambes ne me fit esquisser aucune grimace ni marque de dégoût, juste un sursaut d'étonnement que je baissais les yeux dans sa direction. Je ne savais pas qu'il était revenu à son maître. J'avais compris cependant que son côté satanique n'existait que dans mon imagination, en grande partie, et que le reste n'était qu'affection.

Sans avoir pleinement conscience de mon geste, j'attrapais la barquette que je m'étais réservée et l'ouvrait pour la poser au sol. Ce chat me rappelait Figue à présent. Je ne pouvais pas ignorer ses supplications. Un ronronnement de satisfaction lâché par l'animal me fit frémir alors qu'il se délectait de mon repas et je n'osais qu'une seule caresse timide avant de le laisser tranquille.

« Tu n'as pas à être comme ça avec moi. Prévenant et inquiet. » laissais-je alors échapper. « Je ne le mérite pas. Je te fais vivre un enfer. Ça n'a... pas de sens. Il n'y a rien à comprendre. »

Je déglutissais péniblement et passais mes mains sur les plis de ma jupe en me redressant. Je tentais au mieux de faire abstraction du contact froid du rasoir, serrée contre ma cuisse à l'aide d'une bande de cuir que j'avais récupéré dans le stock d'armures de la cité. C'était bien plus facile de le porter ainsi.

« Je ne l'ai pas cassé ni perdu, si tu te poses la question. Je sais qu'il est important. »

Je me retournais pour faire face à Balthazar, intriguée et incertaine de ce qui le poussait à avoir un tel comportement. Ça ne pouvait être lié qu'à cet objet, après tout. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer que j'appréciais l'air que ses cheveux encore humides et désordonnées lui donnait, sous l'étrange luminosité procurée par les bougies. Est-ce qu'il avait seulement conscience de tout ce qu'un seul de ses regards pouvait provoquer ?

Je n'agissais pas abruptement cette fois-ci en avançant dans sa direction. Au contraire, ma main était même fébrile en passant distraitement sur les plis de sa chemise. Je pouvais la déchirer, celle-là aussi, ou bien le frapper. L'embrasser. Il l'avait dit lui-même, j'étais impulsive, ça me ressemblerait bien.

« Tu pourrais m'expliquer, à moi aussi ? »

J'avais eu du mal à prononcer cette interrogation, mon regard agité et craintif demeurant fixé dans le sien. Qu'est-ce qu'il lui avait dit ? Qu'est-ce qu'elle avait saisit ? Qu'est-ce qui était en train de m'échapper que même un fantôme que je ne connaissais pas pouvait réaliser ?

« Ou... Ça peut rester votre secret à vous deux. » ajoutais-je dans un chuchotement en secouant légèrement la tête. « A toi et à Lucy. »

Une drôle de sensation me parcourait tandis que je prononçais ce nom. Jusque là, jamais je n'avais osé me permettre de le dire à haute voix. Il était celui qui l'avait évoqué en premier, mais je n'en étais pas moins mal à l'aise pour autant. Nous n'étions pas comparables, nous n'avions rien à voir l'une avec l'autre. Je ne serai jamais aussi parfaite qu'elle, j'en avais conscience.

Mon rythme cardiaque reprenait une cadence inconstante, me faisant me maudire de ma propre faiblesse. Je pouvais entendre chaque battement de son cœur contre ma paume collée contre son torse. J'inspirais longuement avant que mes bras ne se glissent autour de sa taille. C'était agréable. J'avais l'impression de retrouver un peu de sérénité.

« Je te déteste toujours. » laissais-je échapper d'une voix trop douce, tout en affirmant ma prise sur lui.

Ça m'avait paru plus pertinent qu'un "merci" trop fade et trop banal. Peu importait les bougies, la table dressée, ou sa capacité à se montrer juste assez déstabilisant pour me donner envie de rester... Je pouvais toujours tenter de m'en convaincre.
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Balthazar Graves
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________________________________________ 2018-09-24, 22:16


If only angels could prevail...
We'd be the way we were...


Il sentait les mains de l'amazone posées en bas de son dos, le poids de sa tête contre son épaule, ses cheveux chatouiller son cou et son menton. C'était une sensation nouvelle. Ses paroles le firent frémirent, car elles étaient porteuses de bien davantage que ce que l'on pourrait croire. Il le devinait.

"Je te déteste aussi." articula-t-il à voix basse, sans aucune dureté.

Lentement, il passa les bras autour d'elle, l'incitant à se blottir davantage contre lui. Il ne savait pas s'il appréciait cette étreinte. Elle provoquait de grands bouleversements en lui. En revanche, il avait compris que c'était ce dont elle avait besoin, en cet instant. Alors il prenait sur lui pour le lui procurer.

Elle semblait étrangement fébrile, presque fragile. Tout en en la serrant contre lui, le barbier fixait les pièces de viande emballées dans différents morceaux de papier. Une façon comme une autre de paraître détaché. Moustache avait déjà fini les sushis et venait de sauter sur la table pour renifler les papiers desquels émanait une forte odeur de viande froide.

Balthazar patienta encore quelques instants, puis il s'écarta doucement d'Eulalie pour s'approcher des morceaux de viande. Plusieurs fois, il repoussa le chat qui se montrait de plus en plus curieux tandis qu'il inspectait les différents papiers méthodiquement. Finalement, il en mit un de côté et se saisit de tous les autres pour les ranger dans le congélateur. L'amazone avait bien signifié qu'elle ne souhaitait aucune perte.

"Tu pourras les récupérer en partant." grommela-t-il. "Ou un autre jour."

Il aurait souhaité que sa voix soit plus assurée. Cette preuve d'incertitude confirmait qu'il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Etait-ce si problématique de le reconnaître ? Probablement.

De plus en plus nerveux, il se détourna tout à fait de la jeune femme. Il s'abîma de nouveau dans le silence, ouvrant plusieurs placards très mal rangés et fouillant sans aucune délicatesse, jusqu'à trouver la poêle à frire qu'il cherchait. Elle semblait avoir connu des jours meilleurs et son emplacement stipulait qu'elle était rarement utilisée. Il la posa sur plaque de cuisson dans un claquement sec et récupéra le filet de boeuf qu'il avait gardé. Ensuite, il se remit en quête de quelque chose qu'il trouva en bas de l'évier, entre plusieurs bouteilles de gin : de l'huile d'olive. Il ne subsistait qu'un fond qu'il déversa dans la poêle. Après quoi, il jeta la viande dans le récipient, une fois qu'il fut bien chaud. Le filet de boeuf poussa un sifflement furieux alors qu'il se faisait agresser par l'huile frétillante. Le visage fermé, focalisé sur la cuisson, le barbier remuait la poêle de temps à autre. Ses gestes étaient étrangement précis et experts.

"Bleu, saignant, à point ?" lança-t-il soudain, presque hargneux.

Il braqua brusquement le regard vers Eulalie, attendant une réponse qui ne vint jamais. La petite peste semblait aussi ahurie que s'il lui avait demandé de faire une mis-en-plis à Moustache. Certainement qu'elle ne savait pas ce qu'était une temporalité de cuisson. Agacé, Balthazar coupa net la cuisinière. Ca serait bleu. Il préférait ainsi, de toutes façons.

Il se rendit jusqu'à la table et disposa un morceau de filet dans chaque assiette, avant de retourner d'un pas fulminant vers l'évier. Il y laissa la poêle après l'avoir rincée sommairement. La fumée provoquée par l'eau sur l'aluminium brûlant dessina comme des volutes en forme de cornes au-dessus de la tête du barbier.

Il se pencha ensuite pour prendre un paquet de cacahuètes, noix de cajou et pistaches mélangées et le placer au milieu de la table. Il n'avait que ça pour accompagner la viande. Lily Olyphant avait insisté pour le lui donner la dernière fois qu'il était allé la coiffer, car elle trouvait qu'il avait perdu du poids. Etant donné qu'il ne mangeait pratiquement rien depuis toujours, il avait été vaguement étonné qu'elle ait remarqué une différence.

Il esquissa un rictus sardonique en voyant Moustache se frotter de nouveau contre les chevilles de l'amazone. Il savait qu'elle ne l'appréciait pas. Pourtant, elle lui avait offert les sushis. Visiblement, il cherchait à la remercier. Cette petite peste n'avait décidément aucune cohérence, ou plutôt elle évoluait sans cesse. Le barbier parvenait difficilement à la suivre, et il ne le cherchait pas, la plupart du temps. Il aurait aimé rester indifférent à tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à Eulalie. Hélas, il n'y parvenait pas. Quelque chose le ramenait toujours vers elle. Une pensée, un acte, le désespoir. Il se retrouvait enchaîné à la prison de son obsession.

"Je n'ai pas de film." dit-il tout en prenant place à table.

Il ne possédait aucun DVD puisque rien ne l'intéressait. Tout ce qu'il restait à faire à l'amazone, c'était de zapper à la télévision en espérant trouver un programme convenable. Bon courage à elle. Il ne voulait pas l'aider. Il estimait que son envie était puérile et inutile.

Avec des gestes précis de chirurgien, il découpa sa viande après s'être saisi de ses couverts. L'assiette était rouge de sang. Pour la première fois depuis très longtemps, le barbier sentit un petit creux dans son estomac. Il avait faim. D'habitude, il se contraignait à ne manger que des plats sous-vides ou surgelés, afin de n'en retirer aucun plaisir. Il se torturait de toutes les façons possibles dans l'espoir d'atténuer la culpabilité qu'il ressentait continuellement envers Lucy. Pourtant, il savait cuisiner. La viande, en particulier. Il avait toujours eu certaines aptitudes inhérentes à la gente féminine, au grand dam de son père. Il n'avait guère approfondi son savoir culinaire avec Mrs. Lovett car il avait été bien trop occupé à égorger à l'étage pendant qu'elle entourtait leurs victimes. Pourtant, l'idée de mettre la "main à la pâte", à l'époque, ne lui aurait pas déplu.

"L'enfer est déjà ici." déclara-t-il tout en désignant son propre coeur avec la pointe de son couteau ensanglanté. "Tu ne me le fais pas vivre."

Il estimait important de le lui préciser. C'était inutile qu'ils soient deux à culpabiliser. Elle avait déjà suffisamment de soucis et s'il aimait lui en ajouter, il préférait choisir ses tourments lui-même.

Il l'observa avec intensité dans la lueur tremblante des candélabres, puis porta un morceau de viande à sa bouche. Il mastiqua avec lenteur et raideur. Le goût du boeuf était si prononcé, rehaussé d'une saveur mécanique, que ses papilles endormies depuis trop longtemps s'éveillèrent avec une frénésie douloureuse. Il eut besoin d'une gorgée de gin pour se ressaisir. C'était absurde de se sentir transporté par si peu. Rien n'avait de sens.

Il mangea un autre morceau, et encore un autre. Enfin, il perdit le compte. Il ne se pressait pas. Il se délectait des saveurs sur son palais et du spectacle que lui offrait la silhouette sculpturale de l'amazone à la lumière des bougies. A mesure qu'il mangeait et qu'il la dévorait des yeux, il sentait un curieux apaisement l'envahir. Cela venait du fait qu'il savait qu'elle portait le rasoir quelque part sur elle. Ils étaient unifiés. Il n'avait absolument rien à craindre.

"Je sais qu'il est important." avait-elle dit, et il se remémorait ces paroles rassurantes.

Soudain, des pleurs leur parvinrent. Les oreilles de Moustache se dressèrent et, instinctivement, il sauta sur les genoux d'Eulalie. Balthazar eut l'ombre d'un sourire en coin en le voyant, reposa ses couverts et se leva sans un mot. Il quitta la salle de séjour pour traverser le couloir et se rendre jusqu'à la chambre d'Eulalie -il l'appelait toujours ainsi même si elle n'y avait plus mis les pieds depuis plusieurs mois. La présence d'Eulalie lui avait presque fait oublier celle de l'enfant.

Autumn s'époumonait dans la poussette qu'il avait réussi -avec beaucoup de mal- à incliner en position allongée. Elle braillait tout en serrant ses petits poings, de grosses larmes roulant sur ses joues. Toujours silencieux, le barbier s'approcha et quitta les ombres pour s'agenouiller près de la poussette. Il observa le bébé, le visage fermé, insensible aux cris qui lui vrillaient pourtant les oreilles. Tout d'abord, il fit osciller le landau d'avant en arrière pour créer un mouvement de balancier. Autumn continua de pleurer, même si le volume diminua légèrement.

Balthazar eut une moue contrariée. Il avait déjà chanté la berceuse plus tôt dans la soirée. Elle était ancrée en lui. Il n'avait pu l'oublier. C'était de cette manière qu'il avait réussi à endormir le bébé, tout comme il le faisait avec sa fille. Recommencer lui était pénible. A chaque fois, quelque chose se fissurait plus profondément en lui.

"Je te ressens Johanna
Je te ressens...
J'étais à demi convaincu que j'étais éveillé
Assez satisfait de rêver de toi
Tu es ma merveille, Johanna

Maintenant je te vois, Johanna
Je te vois.
J'attendais de toute mon âme
Tu es tout pour moi, Johanna."


Sa voix n'était guère plus qu'un murmure. Il chantait la tête basse, sans regarder le bébé qui se calmait peu à peu. Il avait fredonné cette berceuse tant de fois. D'abord en tenant sa fille dans ses bras, puis au bagne, à la frontière de la folie, quand la réalité de sa condition devenait trop insupportable. Il se souvenait avoir roulé en boule le morceau de tissu rêche qui lui servait de couverture et de l'avoir bercé tendrement, tout en chantant, toujours le même refrain, jusqu'à ce que sa voix devienne éraillée. Jusqu'à ce qu'il ne se souvienne plus pourquoi il chantait. Cette berceuse était à la fois porteuse de délicats souvenirs et de souffrances indescriptibles.

"Endors-toi, Johanna.
Endors-toi...
Je veille sur tes rêves, mon trésor
Tout ira bien, ne t'en fais pas
Je serai toujours près de toi, Johanna."


Autumn s'était enfin calmée. Elle émit quelques onomatopées avant de se rendormir. Balthazar expira un soupir et lâcha la poussette. Il s'aperçut qu'il était assis sur le sol et qu'il avait perdu toute volonté. L'accablement avait fondu sur lui, s'engouffrant par l'interstice ouvert par la berceuse. Du coin de l'oeil, il remarqua Eulalie. Depuis combien de temps était-elle là ? Au fond, il s'en moquait. Il avait suffisamment de peine pour la partager. Même si ce n'était pas dans ses habitudes. Avec l'amazone, il apprenait bon gré mal gré à changer tout ce qu'il avait établi rigoureusement depuis des années.

Peut-être que le temps était venu de révéler ce qui demeurait une énigme, même pour lui-même. Restant à même le sol, il posa les yeux sur le bébé endormi et déclara d'un ton éteint :

"J'ai expliqué à Lucy que tu es comme elle."

Il fixa Autumn quelques instants, lui signifiant qu'il parlait de la petite fille.

"Innocente."

Sa mâchoire se contracta à ce simple mot, car il mettait en lumière tout le mal qu'il avait pu causer à l'amazone. Il ne culpabilisait pas pour tout, seulement pour certaines choses.

"Je lui ai dit que je dois réparer mes erreurs. Elle a accepté. Juste pour cette nuit."

Il haussa les épaules, las. Tout ceci paraissait si dérisoire une fois formulé avec des mots. Absurde. Insensé. Eulalie comprendrait-elle ? Lui-même n'était pas certain de saisir le fondement de sa volonté.

"Tu mérites..."

Il se tut, cherchant des paroles plus pertinentes.

"Tu le mérites."

Il leva enfin les yeux vers elle et se redressa pour se rapprocher à pas de velours -afin de ne pas réveiller la gamine. Il aurait voulu sourire mais les muscles de son visage étaient trop usés pour parvenir à l'esquisser. Il ne parvint qu'à afficher une expression maussade tandis qu'un tic nerveux agitait le coin de ses lèvres.

"Personne ne te voit comme tu es vraiment."

A part moi. ajouta-t-il mentalement alors qu'il plongeait son regard glaçant dans le sien.

Peut-être était-ce pour cette raison qu'ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre ? Peut-être était-ce pour cela qu'ils demeuraient liés malgré toute leur rage et leur audace ? Tous deux se voyaient tels qu'ils étaient ; ils se haïssaient et rêvaient du contraire tout à la fois. C'était ce qui les rendait aussi affamés et furieux. Ils se révoltaient contre la réalité qui leur crevait les yeux.
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________________________________________ 2018-10-02, 20:20


Oh beating heart, don't you fade
You lit a spark, you kept me warm,
when I was broken in the storm.


Combien de temps étais-je restée figée à le fixer sans oser prononcer le moindre son ? De crainte de déranger l'enfant endormie, peut-être, ou de gâcher l’instant. Est-ce qu'il attendait seulement une réponse ? Je n'étais pas certaine d'être capable d'en apporter une. Une pertinente, en tout cas. Cette façon qu'il avait de me déstabiliser de tant de manières différentes me fascinait autant qu'elle me déroutait.

Tout semblait m'échapper et j'avais la sensation que les informations me traversaient et me chamboulaient, à l'intérieur, sans que je ne puisse aboutir à la moindre conclusion. Je ne saisissais rien de ce qui déroulait sous mes yeux. Je ne comprenais pas l'enchaînement de cette soirée, qu'il s'agisse de sa base, de ses causes ou de ses conséquences. J'essayais pourtant. J'essayais vraiment.

« Tu... t'occupes bien d'elle. » prononçais-je finalement, mais je percevais à peine mes paroles qui ne s'élevaient que dans un murmure.

Je bloquais tous les autres mots susceptibles de m'échapper que je n'arrivais pas à organiser en phrases en gardant mon regard plongé dans le sien. Mes lèvres se pincèrent et ma main effleura la sienne un instant, avant de finir par s'y accrocher tandis que je reculais d'un pas. Puis d'un autre. Et encore, jusqu'à quitter cette chambre dans laquelle je l'avais rejoint. Je refermais la porte avec toute la douceur dont j'étais dotée afin de ne pas faire sursauter Autumn. Ce n'était pas que je ne voulais pas entendre de nouveau le son de sa voix lorsqu’il calmait ses pleurs - j’aurai pu rester des heures à l’écouter même si je ne voulais pas me l’avouer - mais je me sentais aussi peinée sans me l’expliquer.

Je n'arrivais plus à réfléchir. Je l'attirais vers la pièce principale et ne prêtais aucune attention au miaulement sourd avec lequel nous accueillait Moustache. Rien ne semblait perturber ce félin, à un point que j'aurai presque pu l'envier. Qu'est-ce que je devais faire à présent ? Le laisser reprendre place sur sa chaise, le dévisager en restant de l'autre côté, attendre de voir ce qu'il allait de nouveau ajouter pour me faire chavirer ?

Sans faire preuve de la moindre brutalité, je gardais mes doigts entremêlés aux siens tout en affichant une moue perplexe. Un contact fragile qui me m'aidait en rien à ordonner mes pensées, auquel je mettais fin en attrapant le paquet d'arachides que j'éventrais presque en voulant l'ouvrir.

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu veux dire, par ''innocente'' ? Est-ce que c'est une mauvaise chose ? »

Mon cœur s'affolait d'une manière nouvelle. J'étais surprise par la stabilité que mon ton parvenait encore à conserver. En quoi ressemblais-je à cette petite fille, si ce n'était que nous avions presque le même âge ? J'agissais parfois dans le but de manipuler, même si je ne le réalisais que plus tard. J'étais une guerrière. Peut-être pure - dans une certaine mesure - mais... ce n'était pas le premier adjectif qui venait, généralement. Pourquoi enchaînait-il les remarques de toute façon ? N'en avait-il pas déjà fait assez comme ça ?

« C'est parce que je n'ai tué personne ? J'ai tué quelqu'un. Un géant, même. Mais il n'est pas mort. » énonçais-je sans savoir si je devais en être fière ou honteuse. « Je crois... Je crois que j'ai tué son grand-père, indirectement, cela dit... Pas celui du géant, celui d'Autumn. Je ne l’ai pas sauvé alors... C'est compliqué. C'est une longue histoire. Peu importe. »

J'avais l'impression de me parler à moi-même tellement mon discours était rapide, décousu et incompréhensible. Tout s'emmêlait et le flot de mes réflexions était impossible à arrêter. Parler était le moyen de tout extérioriser que j'employais le plus régulièrement, avec la violence. Ce n'était pas toujours efficace, mais c'était plus pratique que de me mettre à casser le moindre objet se trouvant à ma portée..

« Les gens voient beaucoup de choses. La créature d'un Titan, l'arme, le bouclier, la catin, l'amazone sexy, la pirate, la gamine, la petite peste. »

Je me plongeais dans le silence, me concentrant sur le goût de miel procuré par les cacahuètes. Ce n’était pas mauvais, ce n’était pas réconfortant. Je devais contrôler les tremblements, autant ceux parcourant mon corps que ceux qui se frayaient un chemin dans ma voix, comme si elle se superposait au rythme de la lueur frémissante des bougies. Ce n'était cependant pas aussi pesant qu'habituellement. C'était presque libérateur.

Je l'observais un instant, le souffle court, et abandonnais le sachet sur la table. Je pouvais me contenter de rester à ma place. Instaurer une distance avisée, faire preuve de sécurité et de mesure. De sagesse, presque, mais j'étais loin d'être dotée de cette vertu.

« Quelles erreurs tu dois réparer ? »

Je déglutissais avec peine, me demandant malgré moi ce qu'il insinuait. Il y avait de nombreuses possibilités. Je n'arrivais pas à accepter le fait qu'il puisse ressentir le moindre tort à propos de quoi que ce soit me concernant. J'avais agis stupidement, souvent, mais il n'y était pour rien.

« Je croyais que c'était parfois mieux de les commettre. Je n’avais pas compris qu’il fallait les corriger ensuite... »

C'était l'une des premières leçons que j'avais retenu de sa part. Je trouvais toujours que l'enseignement était pertinent. J'en avais faites de nombreuses, avant New-York, après, pendant, je n'arrêtais pas de les enchaîner. Tout était toujours instinctif, impulsif, imparfait. Je m'en voulais, parfois, du moins je m'agaçais. Mais je ne regrettais rien de ce qui avait pu se passer entre nous. Pas une seule seconde d'un seul moment. Même si ça m'avait fait mal, même si ça m'avait énervé, attristé, même si je l'avais blessé. Parfois... c'était nécessaire, non ?

Je me rapprochais sans même en avoir pleinement conscience. Ma main se posa simplement sur son torse, dans le seul but de sentir chaque battement, chaque pulsation, chaque soulèvement de ce cœur qu'il estimait comme étant déjà un abîme. Qu'en était-il du mien ? Etait-il juste vide, creux ? Je m'étais posée la question après avoir vu l’interieur de celui de Lily. Elle avait finit par s'estomper pour revenir peu après les événements récents. Je n'avais toujours pas la réponse.

Je clignais des yeux à l'entente d'un ronronnement, soupirant en voyant Moustache se frotter aux pieds de son maître en donnant mollement des coups de pattes dans l'air. Je me pinçais les lèvres, ne cessant d'observer l'animal. Il avait l'air dénué de toute intelligence quand il agissait de la sorte. J’avais rêvé de son départ de la demeure de Monsieur Verne pendant longtemps, non seulement parce que sa présence me dérangeait en me rappelant constamment Balthazar, mais parce que je n’aimais pas l’idée qu’il soit privé d’un ami.

« Qu’est-ce que je dois faire pour me racheter des miennes ? »

Je fermais les yeux et mes doigts se crispèrent contre sa chemise un instant. Je voulais l’aider, le soulager, faire quelque chose pour lui montrer à quel point je tenais à lui. Je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Il avait déjà trop perdu. Lucy, cette... Johanna. Une femme... une fille ? Je n’avais fais que des suppositions concernant l’enfant mais ça me paraissait certain à présent. Je comprenais mieux qu’il soit si peu attaché à sa vie. N’était-ce pas inhumain de souffrir d’autant de pertes ? Y’en avait-il d’autres dont j’ignorais l’existence ?

« Tu veux bien que je reste ? » l'interrogeais-je brusquement, indécise.

Je ne voulais pas retourner à la colocation. Le simple fait de m’imaginer l'agitation que je pouvais potentiellement y trouver m'irritait d'une certaine manière. L'absence de Figue pesait toujours et Michel-Ange était survolté ces derniers temps. Cela ne justifiait rien, je pouvais très bien partir ailleurs.

« Ce n'est pas grave pour le film, je n'avais plus envie de toute façon, je peux me contenter de rester sur le canapé. Je m'occuperai d'Autum aussi. J’essaierai, au moins. Si elle se réveille, tu pourra dormir ou... faire ce que tu as envie de faire. Je veux simplement... »

Je laissais ma phrase en suspens, incapable de trouver les mots les plus adéquats. Ça recommençait. Je me perdais. Je m'embrouillais.

Ma main libre percevait les contours de son rasoir, contre le bas de ma robe. Je le privais de son bien le plus précieux par pur égoïsme. Parce que ça m’avait semblé judicieux, sur le moment. Parce que l’avoir me calmait, légèrement. Parce que j’etais certaine de le revoir, si je le gardais. C’était totalement absurde. Je me comportais comme une enfant pendant que lui... m’apportait tellement.

« Tu es vraiment spécial, Balthazar. » ajoutais-je dans un murmure caressant. « L'âme qui m'a le plus marquée. »

J'enveloppais chaque mot de délicatesse comme si je craignais de les briser en les prononçant. Ma tête se penchait sur le côté dans un réflexe, un automatisme qui refaisait surface dès que j'étais trop perdue, tandis que je fixais de nouveau son regard. C'était idiot de penser qu'il s'agissait du reflet de cette fameuse âme, ou peu importait l'expression. Je n'arrivais pas à me représenter une telle image illogique. Je savais juste que ça me plaisait quand j'étais celle qu'il observait. Avec lui, je n’étais finalement qu’Eulalie.

« Je veux rester avec toi. Au moins pour cette nuit. »

Même de loin. Même sans me parler. Même sans me toucher. Peu m’importait tant qu’il était là. Je ne voyais pas ce qui me poussait à dire de telles choses après avoir déclaré que je le détestais. Ça n’avait pas de sens. Sa simple présence était capable de me faire enrager comme aucune autre à certains moments. Pourtant, il était également doué de ce talent certain pour m'apaiser, à sa manière. C’était bien ça que je ressentais, sous cette surface agitée, une sorte de quiétude inconstante. La frontière entre le chaos et l'harmonie ne m'avait jamais semblé aussi mince.

« On devrait... passer au dessert. »

Je me résignais à le relâcher, tentant de calmer mon rythme cardiaque déchaîné. Je jetais un coup d’œil perplexe à la table, la bouche pincée. Changer de sujet. Trouver une distraction. Ne pas m’attarder sur ma frustration. Mon agacement. Ma panique. Ma crainte de le perdre en faisant l’idiote. Ma crainte de le perdre, tout simplement.
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-10-12, 23:18


Remorse weeps tears of blood
On aime encore plus immensément, et plus profondément, lorsque la douleur a creusé et agrandi notre coeur.


Un tressaillement imperceptible le parcourut à divers moments tandis que la petite peste parlait. Se doutait-elle de l'emprise qu'elle avait sur lui ? Le barbier la haïssait de le rendre si perméable au moindre de ses mots. Parfois, lorsqu'il baissait sa garde, il avait l'impression d'être un jouet malléable entre ses doigts, qu'elle cajolait avec une douleur ou une tendresse. Le pire était qu'une part de lui se sentait alors envahi d'une sorte de plénitude. Passagère, bien entendu. Le terme exact était éphémère, car la peine et la rancoeur s'abattaient rapidement sur lui. Il ne connaissait pratiquement aucun répit dans sa souffrance. Elle était sa seule bulle d'oxygène dans son existence de malheur.

"Tu réveilles un abîme de douleur dans mon chaos intérieur."
murmura-t-il d'un ton amer et triste à la fois.

Ce n'était sûrement pas la meilleure des réponses lorsqu'une jeune femme vous propose de passer au dessert, mais Balthazar ne ralentissait pas toujours le moteur de ses pensées ni les muscles de sa bouche. Il appréciait la transparence, exécrait les menteurs et les fourbes. Par conséquent, il estimait qu'il devait se montrer honnête envers les gens qui avaient de l'importance. Si peu faisait partie de ce cercle excessivement restreint.

"Tu es vraiment spécial, Balthazar. L'âme qui m'a le plus marquée."

Ces mots caressaient encore les oreilles du barbier. Ils l'envoûtaient presque. Il secoua légèrement la tête, posant un regard pensif et glaçant sur l'amazone. Douce petite folle... Comment pouvait-elle prétendre une telle chose ? Cherchait-elle à l'amadouer ? Etait-elle sincère ? A présent qu'elle le connaissait mieux, qu'il avait éclairé certaines zones d'ombres, comment pouvait-elle imaginer qu'il possédât encore une âme ?

Tout ceci était d'autant plus pénible que Balthazar s'aperçut qu'il souhaitait y croire de toutes ses forces. C'était absurde. Mais après tout... Lucy l'avait autorisé à réparer ses erreurs. Sa femme adorée qu'il avait tuée estimait qu'il était encore capable de faire quelque chose de bien. N'était-ce pas incroyablement ironique ? Il s'agissait d'une agonie supplémentaire car il se retrouvait démuni, incapable d'aller au bout de sa promesse. Il ignorait de quelle façon réparer ses torts. Il lui semblait que tout était toujours trop tard, appartenant au passé. Irrévocable. Définitif. Impossible à réécrire.

Eulalie s'interrogeait beaucoup trop. Il avait semé involontairement beaucoup de doutes en elle. Encore une erreur.

"Tu n'as rien à corriger. Tu découvres. Tu apprendras de tes erreurs." marmonna-t-il tandis qu'il baissait la tête pour observer ses doigts effleurer les siens, sans véritablement oser prendre sa main.

Il avait encore l'écho de sa peau contre la sienne, délicieuse brûlure que tout son corps réclamait à nouveau.

"Un jour, quelqu'un d'autre te marquera." reprit-il, résigné. "Une vraie âme."

Et je cesserai d'exister à tes yeux.

Il déglutit avec peine, regardant toujours les doigts délicats de l'amazone remuer légèrement contre sa jupe, fébrile, impatiente qu'il la touche enfin. Il ne le fit pas.

"Tu ne dois pas offrir ton coeur à un assassin."

Cette phrase fut prononcée d'un ton à la fois glaçant et éteint. Il releva la tête et braqua un regard froid dans le sien, volontairement distant. Il rencontra une difficulté terrible à y parvenir. Il n'avait jamais été doué pour mentir, pour cacher ses émotions. Pourtant, son visage était fermé, en cet instant.

"Ton corps, c'était déjà trop."

Un coup de rasoir verbal extrêmement bien ajusté. Avec affliction, Balthazar se rendit alors compte qu'il venait de trouver la façon de réparer ses erreurs la concernant. En la repoussant définitivement.

Il écarta pour de bon sa main loin de la sienne, et se détourna pour la passer dans ses cheveux, une expression tourmentée sur le visage.

"Je n'ai pas de dessert." déclara-t-il enfin sans aucun à-propos.

Certainement qu'elle en avait amené un. La connaissant, ce ne serait guère étonnant.

"Notre dernière nuit..." murmura-t-il, son regard se perdant dans le vague, un rictus fataliste crispant ses traits.

Notre dernière nuit ensemble.

Par ce biais, il lui indiquait qu'elle pouvait rester. Sans rien promettre de plus. Lucy les observait. Il se figurait qu'elle baignait dans un halo de lumière, invisible à leurs yeux. Etrangement, il se sentait surveillé. Il chassa cette impression d'un mouvement sec de la nuque.

Puis, il se dirigea vers le canapé pour s'y asseoir. Il n'avait plus faim et de toutes façons, la viande était froide, désormais. Moustache était occupé à finir son assiette puisqu'il avait grimpé sur la table. Il ne lui en tenait pas rigueur. Cela faisait partie de l'instinct du félin. Tout être de chair et de sang obéit à son instinct le plus primaire.

"Comment était-ce ?"

La question était vague. Pourtant, le barbier commença par chercher la télécommande de la télévision, l'alluma tout en baissant le volume à un niveau sonore satisfaisant, puis il tapota la place à ses côtés par deux fois, sans montrer particulièrement d'intérêt.

Néanmoins, lorsqu'il tourna la tête vers Eulalie, il ne put cacher l'étincelle de curiosité malsaine dans ses pupilles.

"De tuer." articula-t-il avec lenteur.

Il avait noté ses propos concernant le géant et le grand-père d'Autumn, sans y comprendre grand-chose. L'important était qu'elle avait ôté la vie. Un grand pas pour une si petite personne. Si jeune encore, et déjà auréolée de sang. L'innocence teintée de fougue et de violence. Cela la représentait tellement bien.

Balthazar mourrait d'envie d'en savoir davantage, de connaître les circonstances et le moindre de ses agissements à ce sujet.

"Y as-tu trouvé du plaisir ?"

Il ignorait si Eulalie s'était rapprochée ou si c'était lui qui avait bravé l'interdit. Tout devenait flou dans l'impétuosité de son impatience. Il avait réfréné ces questions trop longtemps. Elles prenaient trop de place dans sa tête. Il voulait savoir. Souhaitait-il qu'elle ait éprouvé les mêmes émotions que lui à l'instant où le geste dépasse la pensée, où l'instrument tranche et répand l'écarlate ? Cherchait-il à partager enfin son ignoble passion pour la destruction avec quelqu'un, avec elle en particulier ?

Quoi qu'il en soit, il entremêlait ses doigts dans les boucles auburn de la chevelure interminable de la jeune femme, tandis qu'il répétait tout près de son oreille, dans un murmure frémissant :

"Dis-moi... Y as-tu trouvé du plaisir ?"

C'était tout ce qui importait. Tout ce qu'il fallait pour déterminer si elle était innocente ou pécheresse. Peut-être l'avait-il mal jugée, tout compte fait...? Cette éventualité risquait de remettre tout en perspective.
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________________________________________ 2018-10-14, 22:54


 Trouble is your middle name
but at the end you're not too bad
Can someone tell me if it's wrong to be so mad about you ?


Le plaisir. Sensation ou émotion agréable. Etat de contentement provoqué par la satisfaction d'un besoin. D'un désir. D'une pulsion. Je savais ce que c'était. Je connaissais. Qu'est-ce qui me divertissait ? Qu'est-ce qui me plaisait vraiment ? Plusieurs choses. Passer du temps avec ceux que j'appréciais. Lire des histoires. Jouer du piano. Dessiner. Dépenser. Découvrir. Manger. M'amuser. M'entraîner. Voyager. Le voir. L'écouter. Lui parler. Le toucher... Mais tuer ?

Mes paupières demeuraient tremblantes et mes mains se crispaient contre ma jupe, tandis que je sentais encore son souffle si près de mon oreille. Je gardais mes yeux baissés. Je n'entendais même pas le son de la télévision, tout comme je faisais abstraction de tous les autres bruits que mon ouïe cherchait à percevoir. Il n'y avait que ses mots qui se répétaient et se mélangeaient. Certains étaient douloureux, au point de me blesser et me donner envie de le frapper pour qu'il ressente la même souffrance. La seule chose qui me retenait était que je savais qu'il subissait déjà une peine que j'étais incapable de mesurer, dont j'étais en partie responsable. J'avais comme l'impression qu'un nœud serrait mon estomac de culpabilité si je commençais à m'attarder sur cette pensée.

« Je te l'ai dis, c'est... plus compliqué que ça. » murmurais-je dans un souffle.

J'abandonnais mes chaussures au sol dans des gestes lents et ma tête se pencha à peine sur le côté tandis que j'attrapais son poignet et l'incitais à abaisser sa main. Je frissonnais à ce simple geste. Il avait cette faculté innée de me déconcentrer par sa proximité. Par ses paroles également, bien que ce ne fut pas le fait qu'il ose poser une telle question qui me gênait. La curiosité dont faisait preuve Balthazar était déplacée après m'avoir de nouveau offensée, je n'étais pas obligée de le contenter. J'aimais néanmoins qu'il s'interroge, étrangement. Je ne savais pas si j’étais plus troublée ou flattée par cet intérêt pour la personne. Mais je préférais qu'il m'assaille de questions plutôt qu'il continue de dénigrer la place qu'il pouvait avoir dans mon existence. Ce n'était pas à lui d'en juger.

Je soupirais et tournais ma tête dans sa direction, mes lèvres se pinçant davantage à mesure que je l'observais. Comment un humain pourrait-il comprendre la complexité de tout ce qui s'était déroulé ce jour-là alors que même moi, je n'étais pas certaine de tout avoir assimilé ? Je n'avais pas le talent de Jules ni celui de Socrate pour présenter des faits de manière passionnante et précise, ou encore même juste cohérente.

Relâcher sa main et m'écarter de lui était une option envisageable pour couper court au dialogue. J'optais cependant pour l'opposé.

Je ramenais mes jambes sur le canapé et, dans un mouvement souple, passait l'une d'elles au-dessus de lui. Je préférais lui faire face ainsi, assise à califourchon sur ses genoux. Cela me permettait de maintenir l'illusion que j'avais encore le contrôle de cette conversation, d'une certaine façon.

« Ma victime, si on doit présenter les choses ainsi, s'appelle Argos. » prononçais-je distinctement, mon regard fixé dans le sien. « Ce n'est pas seulement un géant. C’est un navire, le Hollandais Volant. Le grand-père d'Autumn était son Capitaine. »

Je sentis ma poitrine se compresser. Non seulement l'évoquer ne me paraissait toujours pas évident, mais ce rapprochement que j'avais engagé n'était aussi sans doute pas des plus pertinents, à la réflexion.

« Ils sont venus avec nous pour retrouver ceux qui avaient disparu et... Ce qui nous faisait face était trop puissant. Mes amis étaient en danger, le Capitaine en train de mourir. Le Titan qui a tué toutes les autres amazones allait obtenir ce qu’il désirait. Je ne pouvais pas le laisser gagner. »

Ma main libre s'appliqua à remonter à hauteur de son visage pour en dégager une mèche de ses cheveux encore humides. Le prononcer à haute voix ne le rendait pas plus logique pour le commun des mortels, j'en étais consciente. Je ne voyais même pas pourquoi je cherchais à perdre mon temps de la sorte.

Je ne prêtais attention à ma robe, remontée contre mes cuisses, que lorsque je relâchais son poignet pour porter mes doigts à son précieux rasoir. Je le gardais replié tout en le saisissant pour le libérer de la lanière de cuir qui le maintenait à sa place. Son contact était plus tiède dorénavant, probablement parce que ma propre chaleur corporelle était montée en flèche en peu de temps.

Avec une douceur que je trouvais moi-même déroutante, alors qu'il m'inspirait bien trop de frénésie, j'appuyais le bout de son rasoir à l'emplacement de son propre cœur, en contrôlant la pression pour ne pas lui faire de mal.

« Je savais, avant de transpercer le cœur d'Argos, que le coup de mon épée ne l'achèverait pas. » poursuivais-je d'une voix distante. « Je me suis liée à lui afin que le Titan n'en ait pas le contrôle et que tout ne soit pas perdu. Mais... Argos n'est pas mort. Tu pourra peut-être même le rencontrer, un jour. »

Je tournais l'arme contre sa chemise avec application, avant de stopper mon geste et de me pincer les lèvres.

« Je ne sais pas si c'est à cause de moi que l'ancien Capitaine a succombé. J’ai pris sa place, en quelque sorte. Je ne crois pas qu'Argos m'obéisse vraiment pour autant à présent. En réalité, j'ignore beaucoup de choses concernant les changements que ça implique... Ce n'est pas comme si je n'y étais pas habituée. »

Je haussais distraitement mes épaules avant de secouer la tête. C'était un état dans lequel je me retrouvais couramment, ce qui ne le rendait pas moins désagréable à supporter. Ce n’était pas un sujet sur lequel Balthazar pouvait m’être d’une quelconque aide. Ce n’était même pas ce qui l’intéressait.

« Mais il n'était pas question de plaisir ou de dégoût. Ce n'était qu'un devoir. Et un mélange d'arrogance, d'inconscience et de recherche de domination, je dirais. »

J'affichais une moue indécise, mon regard s'abaissant vers sa gorge. N'était-il pas toujours question de ces choses-là avec moi ? Inconsciemment, la prise de mes jambes autour lui se serra légèrement. La force était mon moyen de communication de prédilection. Plus brutal que des discours, plus radical. On pouvait revenir sur des mots, difficilement sur des gestes.

« Ça ne peut pas réellement compter comme l'expérience de mon premier meurtre, non ? » lâchais-je avec un sourire désabusé. « Si c'est le cas, je l'ai complètement gâchée. Je n'en ai tiré aucune satisfaction. C'était... calculé. Réfléchi. Cérébral. Ça n'avait rien d'instinctif comme je me l'imaginais. »

Je m'étais toujours figuré que ça se produirait dans l'action, sans que je n'ai le temps de vraiment réaliser ce qui arrivait, ce qui avait été loin d'être le cas sur cette île. L'acte, malgré son importance et ses conséquences, avait eu quelque chose de... ce n’était pas fade, mais tout comme. Il avait manqué de passion, de détermination. C’était un sacrifice volontaire poussé par l’altruisme et l’obéissance, sans doute, et je ne le regrettais pas. Ôter la vie n'était pas une chose que j'estimais comme positive malgré tout, du moins je n’en faisais pas une généralité. Je me figurais simplement que si ma cible avait été Ouranos, ou même Surt, j'aurai été bien plus ravie de la finalité d’un point de vue purement personnel.

J'inspirais plus longuement en relevant mes yeux. La question de savoir ce que lui pouvait ressentir, quand il tuait, brûlant mes lèvres que j'entrouvrais avec hésitation. Je m'égarais à contempler les siennes, accentuant le contact du rasoir que je maintenais toujours contre son torse. Il n’était pas difficile de deviner ce qu’il me dirait. Le terme de psychopathe lui collait si bien à la peau pour une raison. Je n’y voyais rien de péjoratif, bien que j’aurais menti en prétendant ne pas avoir de mal à le comprendre. Justement : je ne le comprenais pas. Il se privait de tout ce qui lui plaisait. Il se punissait. Il se haïssait. Nous étions tellement différents... C’était peut-être pour cette raison que j’avais tant besoin de lui à mes côtés.

« Tu es déçu par ma réponse ? »

Est-ce que c'était une sorte de crainte que je percevais dans le ton de ma voix ? Je ne voulais pas qu'il me voit comme une incapable sans que je n'arrive à me l'expliquer. J'acceptais la colère que je pouvais provoquer, l'agacement, la contrariété, la douleur, mais je ne voulais pas être la cible de son mépris.

Je déglutissais péniblement et, tout aussi agilement que je m'étais installée, je me redressais et étudiais la pièce dans sa globalité.

« On a assez parlé de moi. »

Je ne lui laissais pas le temps de s'exprimer et attrapais son bras, le traînant presque derrière moi sans me soucier de la télévision allumée ou de la table en désordre. Tout ça pouvait bien attendre. Je fis preuve de la plus grande discrétion, toujours dans le soucis de ne pas réveiller l'enfant présente dans l'appartement, autant en le forçant à entrer dans sa chambre qu'en refermant la porte derrière nous.

Je ne cernais pas mes motivations réelles en me comportant de la sorte. Je ne cherchais pas à interrompre le dialogue entamé, tout en désirant éviter son jugement. Il n’en ferait peut-être aucun. Il avait bien dit que je ne devais permettre à personne de me juger.

« Notre dernière nuit. » répétais-je tout d'abord dans un murmure. « Ça pourrait l'être. Si l'un de nous venait à disparaître ou mourir demain. »

Ce n'était pas une éventualité impossible. Tous les moments que je passais en sa compagnie pouvaient être les derniers si j'adoptais cette réflexion. Je ne devais donc pas les gâcher.

« Enlève ta chemise. » ordonnais-je subitement alors que je lui tournais toujours le dos. « Et allonge-toi. »

Je me montrais autoritaire, assurée et presque insolente, tant la demande était subite. Mon rythme cardiaque se faisait de plus en plus impétueux et je me mordais les lèvres un instant avant de lui refaire face. J'éprouvais des difficultés à canaliser mon impatience, tout en avançant afin que lui se mette à reculer jusqu'à atteindre son lit. Je n’allais pas jusqu’à le contraindre à y prendre place, je ne voulais pas lui laisser l'occasion de protester.

« Je ne compte pas abuser de toi, j'ai compris que ce n'était pas acceptable. » soupirais-je pour me justifier, un brin contrariée et mon corps entier malgré tout électrisé.

J'avais toujours du mal à mesurer mon agitation quand il en était la cause directe. Ma fébrilité en était la preuve incontestable et l’air me semblait être brûlant tout autour de moi.

Je ne le lâchais pas des yeux alors que je m'appliquais à poser le rasoir que je tenais toujours fermement dans ma main sur la table de nuit. Il était temps que je laisse de nouveau à sa disposition et un tel acte lui prouverait peut-être que je n'avais pas de 'mauvaises' intentions. Pas de mon point de vue, du moins.

« J'ai appris que les massages relaxent les esprits les plus tourmentés et les plus récalcitrants. C'est physique. J'ai pratiqué et je pense que je ne suis pas trop mauvaise dans ce domaine. Et que... tu arrivera peut-être à mieux dormir après. »

Je ne prétendais pas pouvoir mettre de l'ordre dans ce qu'il décrivait comme étant son chaos intérieur. Écarter ses cauchemars était cependant possible, non ? Même si ce n'était que brièvement. Je voulais atténuer... je ne savais même pas réellement.

J'étais trop proche, mon souffle se faisant plus court à mesure que les secondes défilaient. Je pouvais lui retirer moi-même ses vêtements avec aisance si je le souhaitais. Qu'est-ce que j'attendais ? Son autorisation ? Évidemment. Je n'avais pas envie d'agir contre sa guise.

« Si tu n'apprécies pas, j'arrêterai. Mais je veux... Laisse-toi faire. Même si ce n’est que quelques minutes. S’il te plaît. »

C'était peut-être mieux de le lui demander de la sorte. Il ne le prendrait pas comme une attaque si je me montrais plus polie. Je ne voyais même pas pourquoi je continuais d'insister. Ce n'était même pas pour amoindrir la culpabilité que je ressentais, ou parce que je me sentais redevable. Sans le moindre égoïsme, je voulais que lui se sente mieux, aussi impossible me semble être cet exploit. J'estimais qu'il valait largement le coup que je me donne la peine d'essayer, même s'il s'évertuait à penser le contraire.

« Laisse-moi faire. »

Ma main s’était relevée sans que je ne m’en rende immédiatement compte pour se poser contre sa joue dans une caresse semblable à celle qu’il m’avait donné plus tôt. C’était insensé. Il ne voulait pas ce que je désirais lui offrir, et pas même ce que je n’avais pas moi-même conscience de vouloir lui donner. Il était en droit de refuser. Je lui laissais la liberté de choisir. Je n’allais pas cependant me retenir de lui proposer de l’aider à ma façon. Je regretterais de ne pas l’avoir fait, si un lendemain près de lui était venu à ne pas exister.
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-10-20, 17:20


We tie together darkness and the day
Be here with me forever in the grave.


Balthazar fixait le rasoir que la petite peste avait posé sur la table de nuit. Lorsqu'il s'égarait aux frontières de la folie, son regard accrochait n'importe quel détail susceptible de le rassurer ou de provoquer un sursaut d'apaisement en lui. Sans cela, il aurait perdu le peu de raison qui lui restait depuis longtemps. Il fixait donc son "ami" d'un oeil presque vorace, afin d'éviter de faire ce qui le dévorait de l'intérieur. Ce qui était interdit. Par Lucy. Par lui-même.

Il tentait de demeurer sourd aux paroles de l'amazone, invitation sournoise à des délices auxquels il avait renoncé. Par moments, il avait l'impression qu'elle le prenait pour un imbécile. Un massage. Rien que ça. Pourquoi s'acharnait-elle à vouloir lui faire du bien ? Qu'avait-il mérité pour endurer pareil tourment ? Ne se rendait-elle pas compte qu'il était encore plus difficile de résister face à ses propositions indécentes ? Ignorait-elle à quel point il avait senti sa peau s'embraser lorsqu'elle s'était installée à califourchon sur lui ? Cela avait été à peine tolérable. A son contact, son corps recouvrait la vie qu'il croyait depuis longtemps avoir déserté. Son coeur manquait un battement à chaque fois. Son souffle se coupait l'espace de quelques secondes. Une part de lui, la plus aisément corruptible, appréciait ce changement. Mais il ne fallait pas. C'était une sensation beaucoup trop agréable pour quelqu'un comme lui. Il ne méritait pas autant de lumière sur sa misérable existence.

De toutes ses forces, il essaya de faire abstraction de la main d'Eulalie contre sa joue. Il ne parvint pas à réprimer un frémissement. Peu à peu, son regard flou vint rencontrer le sien, interrogateur et anxieux.

"Tu as transpercé le coeur d'un bateau. Pitoyable."
articula-t-il d'un ton sardonique, ignorant sa proposition.

Sa main se referma brusquement autour du poignet de l'amazone. Avec une lenteur calculée, il l'incita à éloigner sa main de son visage. Sans la lâcher, il poursuivit tout en la fixant avec intensité :

"Ne gâche pas ton potentiel."

Ses doigts se détachèrent enfin de son poignet pour pianoter fièvreusement et délicatement le long de son bras, remontant jusqu'à son épaule. Ce faisant, il poursuivit d'un ton à la fois lugubre et caressant :

"On ne tue pas par devoir, sauf si l'obligation est liée à la vengeance. Peu importe le motif, il faut que la pulsion vienne du plus profond de soi."

Désormais, sa voix n'était plus qu'un murmure à peine audible. Son index se stoppa au niveau de la nuque pâle de la jeune femme. Rêveusement, il y traça une entaille imaginaire du bout de l'ongle. En réalité, c'était une caresse à peine concrète.

"Il faut le vouloir, Eulalie."

Une lueur malsaine éclairait le fond des pupilles du barbier. Avait-elle peur ? Elle aurait dû. Bien qu'elle fût de taille à l'affronter physiquement, elle était faible face à tout ce qu'elle ignorait encore. Balthazar savait qu'il était inutile de l'attaquer de front. Cela aurait été une perte de temps. Il devait calculer différemment avec elle.

"Je pourrais t'apprendre."

Il l'observa avec davantage d'attention, ainsi qu'avec une certaine curiosité. C'était bien la première fois qu'il formulait une telle proposition. Jamais encore il n'avait songé partager sa passion pour le meurtre. Avec Mrs. Lovett, cela avait été différent. Il tuait et elle entourtait. A aucun moment, elle ne donnaît le coup de grâce. Elle ne faisait passer personne de vie à trépas, elle s'occupait seulement de transformer les gens en repas. L'amazone avait-elle l'envergure nécessaire ? N'est pas assassin qui veut. Et surtout, saurait-elle tenir sa langue ? Il nourrissait de sérieux doutes.

"... si tu ne répètes rien à personne." précisa-t-il d'un ton aigre. "A personne."

Le ton était catégorique, presque grinçant. Il la considéra longuement, réfléchissant intensément. Il réalisa qu'elle ne l'avait jamais trahi. Elle savait qu'il avait tué et pourtant, elle ne l'avait pas dénoncé. Etait-ce l'absence de preuves qui l'en avait empêchée ? Ou son indéniable attachement incompréhensible pour sa personne ? Dans tous les cas, elle était digne de confiance. Peut-être.

"Ce serait notre terrible petit secret." songea-t-il à haute voix tandis que sa main glissait jusqu'à l'arrière de sa nuque.

Trouver une victime serait chose aisée. De préférence hors de Storybrooke. Dans un lieu désert. Choisir une personne sans attache, dont nul ne remarquerait l'absence avant longtemps. Les engrenages de son ambition machiavélique se mirent très vite en place. Bientôt, une expression figée, mélange d'euphorie étrange et d'aliénation prit place sur son visage blafard. Il guetta la réaction d'Eulalie. Impatient. Curieux. Exalté.

Dans un état second, il avait refermé sa main libre sur son rasoir, prolongement de lui-même. De l'autre, il approcha le visage de l'amazone du sien d'une infime pression contre sa nuque. Il aurait souhaité sceller leur accord par un baiser très bref, mais il se doutait qu'il n'en faudrait pas davantage à Eulalie pour fondre sur lui. Il humait son parfum, l'odeur de son shampoing. Il sentait ses cheveux effleurer sa main posée contre sa nuque. Terribles tentations.

"A toi de voir."
chuchota-t-il, son visage à seulement quelques centimètres du sien.

Il n'obligeait rien, après tout. Elle était libre de rester sage ou de le suivre dans les ténèbres. Il ouvrait seulement une porte. A elle de la franchir ou pas. Avait-elle conscience qu'il n'y aurait aucun retour en arrière possible, si jamais elle prenait la mauvaise décision ? Le barbier ne la mit pas en garde. Il ne pouvait jouer à la fois le rôle de l'ange et du démon.

L'inciter à mal agir, souiller l'innocence... Il y prenait un malin plaisir. Avec horreur et contentement, il réalisa qu'il cherchait seulement à la rendre comme lui. Son visage se contracta. Il se pencha vers elle. Ses lèvres effleurèrent les siennes l'espace d'un instant. De quoi les corrompre tout à fait l'un et l'autre. Juste quelques secondes. Souffrir de la culpabilité. Souffrir, encore et toujours. Et recommencer.
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


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"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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________________________________________ 2018-10-23, 14:44


Trouble is your middle name
but at the end you're not too bad
Can someone tell me if it's wrong to be so mad about you ?


J'avais du mal à respirer. Ou plutôt, j'en avais l'impression. Ce n'était pas dérangeant pour autant. Mon corps entier vibrait d'une délicieuse manière tandis que je me sentais frémir. Pas d'effroi, ses paroles ne me procuraient aucune crainte. Tout ce qu'elles éveillaient était une curiosité étrange, mêlée à une sorte d'incompréhension et d'offense légère à l'idée qu'il estime que j'avais besoin d'un apprentissage. L'éventualité n'était pas si aberrante. Je n'en comprenais néanmoins pas les tenants. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement, luttant contre trop d'envies simultanées, les yeux fermés, les poings crispés. La vengeance, la pulsion, le vouloir. Ce n'étaient que des mots qui s'entrechoquaient dans mon esprit troublé à la recherche d'une logique ou d'un éclaircissement qui ne venait pas. Toutes mes pensées me ramenaient à une seule certitude sur laquelle je n'avais ni doute ni interrogation.

« Tu es complètement fou. » murmurais-je d'un ton calme mais vacillant.

Je regrettais d'avoir parlé. Ces simples mots me faisaient prendre conscience de sa proximité. Je l'avais ressenti, évidemment, je l'avais senti. Elle n'était qu'exacerbée par le mouvement de mes lèvres. J'hésitais un instant à le repousser afin de pouvoir penser plus clairement et m'étonnais moi-même d'avoir ainsi l'idée de me montrer raisonnable. Cette notion ne s'éternisa pas. Ma main attrapa sa chemise dans un geste loin d'être avisé, pour me rapprocher de lui encore plus que ce n'était déjà le cas. Mes doigts allèrent en défaire le premier bouton avec lenteur, bien que je faisais difficilement preuve de la même patience pour les suivants. Je n'étais capable de faire preuve d'aucune retenue dans une telle situation.

« Je t'ai dis de l'enlever. Tu ne m'écoutes jamais. » articulais-je dans un filet de voix à peine audible, presque teinté de reproche.

Non sans une certaine fébrilité, je parvenais à l'en débarrasser. Ma main resta un instant à effleurer celle de laquelle il tenait son rasoir après avoir fait tomber le tissu, et ma mâchoire se crispa au frisson inexplicable que cela éveilla. Mon souffle court se mélangeait à sa propre respiration et un soupir m'échappa malgré moi, entre délectation et frustration contenue.

D'une unique pression, je le forçais à s'asseoir sur son lit. Je scrutais le moindre de ses traits, j'étudiais son regard. Je dégageais mes cheveux et attrapais la fermeture à l'arrière de ma robe pour l'abaisser prestement. Je n'attendais pas plus longtemps pour la faire glisser à même le sol. Je savais ce que je voulais maintenant. Et ça n'avait rien à voir avec un quelconque meurtre.

Je ne lui laissais pas le temps de réagir et me plaçais délicatement derrière lui, mes mains posées fermement contre ses épaules l'incitant à ne pas tenter de s'échapper. Je restais installée sur mes genoux alors que tout mon corps ne désirait qu'effacer le moindre millimètre qui nous éloignait. Il me tiraillait de toute part dans l'attente que je cède. Je me mordais les lèvres, me contentant d'apprécier pour le moment le peu de contact que ma peau pouvait avoir avec la sienne.

« Je veux apprendre. »

Ma tête penchée sur le côté, je m'appliquais à réfréner toute ardeur pour que mes gestes soient plus légers. Ce n'était pas une nouveauté. Ma curiosité était sans limites. Une avidité de tout connaître, de tout comprendre, parfois complexe à supporter ou à brider. Je n'avais d'attirance particulière pour aucun domaine, tout ce qui était inconnu avait quelque chose de fascinant. Je savais déjà ce qu'en dirait certains de mes proches si ils le savaient. Ils s'effareraient, dramatiseraient, me réprimanderaient. Mes paumes se compressaient contre son dos et remontaient vers sa nuque. Mon regard dérivait sur les cicatrices que j'y voyais, qui m'avaient l'air accentuées par sa pâleur, pendant que j'avais la sensation de manquer de plus en plus d'oxygène à mesure que les secondes s'écoulaient.

« Mais... »

Chaque palpitation de son cœur que je percevais faisait résonner le mien plus brutalement. Je me demandais comment il pouvait encore fonctionner tant ses battements résonnaient avec violence. Ma tête se pencha en avant et mes cheveux caressaient sa peau alors que ma bouche arrivait à hauteur de son oreille.

« Je ne sais même pas si tu es un choix pertinent de professeur. Tu ne m'as jamais fais de démonstration. Tu as peut-être perdu la main. »

Je ne savais pas si je me l'imaginais ou si ses muscles se tendaient réellement sous mes doigts. Un sourire étira mes lèvres tandis que j'exerçais davantage de pression, dans des mouvements moins scolaires. Le provoquer. Le mettre en colère. L'animer peu importait la manière. Renverser le contrôle qu'il avait regagné. Ça ne s'arrêtait jamais.

« Je ne veux pas tuer n'importe qui. » prononçais-je avec une assurance qui me déstabilisait presque. « Le premier venu ne conviendra pas. Il me faut des motivations, ça ne fonctionnera pas sinon. Est-ce que tu penses que ce sera possible de m'apprendre avec cette condition ? »

La chaleur que je dégageais m'enflammait bien trop. Ce n'était pas le fait de m'imaginer ôter la vie à qui que ce soit qui la provoquait. Certains le méritaient, j'en étais intimement persuadé. Ça me paraissait évident. Il fallait juste les dénicher pour me donner une bonne raison. Que mon jugement soit implacable afin que je ne le regrette pas et que je trouve l'expérience intéressante. Mes cibles de prédilection, celles pour lesquelles j'avais assez de détermination, étaient hors d'atteinte avec ou sans l'aide de Balthazar. Je devrais en trouver d'autres. Ça pouvait être vu comme... un entraînement. Ça me convenait.

Mes mains interrompaient leurs diverses fictions pour se mettre à parcourir, explorer, se frayer un chemin autour de sa taille. Je dépliais mes jambes pour me plaquer contre lui. Je tressaillais, je m'agitais, chaque parcelle de mon corps vibrant au contact du sien. Mes lèvres se posèrent sur le haut de son épaule, m'embrasant, m'électrisant, me laissant haletante.

« Je ne dirais rien. A personne. » chuchotais-je, consciente que j'étais en train de faillir à l'un de mes quelques principes.

Je n'aimais pas les secrets. Je n'en faisais jamais. J'avais récemment pu remarquer à quel point ils étaient dangereux, ou douloureux, ils pouvaient blesser, ils pouvaient détruire. Evidemment je restais vague sur certaines choses avec certaines personnes, mais jamais jusqu'au point de pouvoir dire avoir quelque chose à cacher. Peut-être que j'imaginais que ça nous rapprocherait. Ce serait nouveau. Stupide. Risqué. Il me rendait dangereuse. J'aurai été capable de trop de choses pour lui.

Mes doigts se crispaient contre son torse, ma bouche mordait doucement. Je n'oubliais pas l'enfant dans la pièce d'à côté, ni qu'il me repousserait dès qu'il le pourrait. Il s'agissait d'informations secondaires à cet instant précis.

J'attrapais son bras et le forçais à se retourner. Trop brusquement. Trop brutalement. J'en eus le souffle coupé au moment où mon dos heurta le matelas dans le même mouvement. Je m'imposais cette position d'infériorité. Je savais aussi que je pouvais reprendre le dessus sans la moindre difficulté si cela s'avérait nécessaire. Ma poitrine se soulevait à une cadence effréné, mes yeux le dévoraient, impatients, mes jambes s'accrochaient à lui avec effronterie.

« On pourrait partager un autre secret. » parvins-je malgré tout à susurrer au prix d'un certain effort, mon corps se soulevant contre le sien de manière plus qu'explicite. « Une autre erreur. »

Il pensait déjà que je n'avais pas de cœur. Il me détestait. Autant lui donner de bonnes raisons pour justifier sa haine envers ma personne.

« Tu peux même le garder, ça ne me dérange pas. »

Il savait de quoi je parlais. Je n'avais pas besoin de faire la moindre précision avant de plaquer mes lèvres contre les siennes avec une voracité trop prononcés. Mes doigts serrés autour de son poignet ne laissaient pas de place à l'ambiguïté. Je lui avais déjà demandé de le laisser, je le lui avais déjà dérobé. Mais si il fallait qu'il l'ait avec lui pour me laisser l'avoir tout entier, je n'y voyais pas d'inconvénient. Je devais être folle, moi aussi.

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DEMAIN DES L'AUBE.


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| Conte : Sweeney Todd
| Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.

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| Cadavres : 2292



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________________________________________ 2018-10-28, 17:35


I loved you dangerously
More than the air that I breathe
Knew we would crash at the speed that we were going
Didn't care if the explosion ruined me.


Un courant électrique parcourut son échine. Mélange de plaisir et de douleur. Ces deux notions semblaient être liées à jamais à la petite peste. Tout ce qu'elle lui évoquait, sans cesse, telle une danse endiablée qui paraissait ne pas avoir de fin.

Elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle lui demandait. Ce ne serait pas une erreur, mais une tragédie. Comment pourrait-il supporter le jugement de Lucy ? La dernière fois, il avait cru sombrer dans un abysse duquel il n'avait vu aucune échappatoire. Il avait mis un temps considérable à s'extirper de ce bourbier, à rassembler les morceaux de sa conscience en putréfaction.

Pourtant, au fil des secondes, il prenait la mesure de l'intolérable cruauté qui en résulterait. Il en souffrirait d'autant plus, s'il commettait à nouveau ce péché. Ce serait atroce, insupportable. Sa culpabilité atteindrait son paroxysme. Il faudrait qu'il trouve un moyen de se punir. Mais auparavant...

Son poing se resserra instinctivement autour du rasoir, plaqué contre le matelas. Eulalie l'embrassait avec une telle fougue qu'il peinait à rétablir l'ordre de ses pensées. Tout l'incitait à la corruption, depuis son corps pratiquement nu cambré contre le sien à ses gestes plus qu'éloquents.

Il avait tenté de la repousser, dès l'instant où elle avait enlevé sa chemise, mais c'était comme se battre contre le vent. Ce n'était pas uniquement en raison de sa force physique : elle n'en usait pas forcément. Il y avait quelque chose chez cette femme qui le rendait vulnérable. Il haïssait cette impression et pourtant, il commençait à se résigner. En fin de compte, ils étaient les jouets du destin.

Jusqu'à présent, il était resté aussi indifférent que possible, ne répondant pas à ses invectives gestuelles. Il ne lui rendit pas son baiser. Il estimait qu'elle cesserait d'elle-même si elle s'apercevait qu'il se comportait comme un mannequin de cire ou un cadavre. Il sentit ses jambes s'agripper davantage autour de ses hanches et sa mâchoire se contracta. Quel supplice. Il commençait à entrevoir la perspective qu'elle ne lui laisserait pas le choix. Son corps le trahissait ; il la voulait. Même s'il faisait semblant de ne rien éprouver.

Aussi, il éloigna son visage du sien pour l'observer, le regard perçant, presque sévère. Il préférait se focaliser sur sa requête. Cette délicieuse requête qui l'avait fait frémir lorsqu'elle l'avait prononcée, et qui ne la rendait que plus désirable encore :

Je veux apprendre.

Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines à cette pensée. Il baissa les yeux sur le cou de l'amazone et se pencha pour y déposer un baiser.

"Commettre un meurtre."
murmura-t-il d'un ton rauque. "C'est comme faire l'amour."

Son souffle caressait sa gorge qui se soulevait de façon précipitée. Il adorait entendre son rythme cardiaque s'accélérer. Il aimait la sentir frémir. C'était grisant.

"Tout commence... par un désir."
poursuivit-il lentement tout en caressant sa peau veloutée du bout des lèvres. "Qui se transforme en idée fixe."

Il libéra son poignet qu'elle retenait sans vraiment de résistance. Délicatement, et en continuant d'explorer les méandres de sa gorge offerte, il fit glisser le plat de la lame contre la cuisse de l'amazone.

"Et qui s'achève par une pulsion."

La lame se stoppa au niveau de sa hanche, s'insinuant sous la dentelle. Dans un bruissement à peine perceptible, cette dernière céda. Balthazar releva la tête juste assez pour croiser le regard d'Eulalie.

"Il faut savoir l'éveiller." reprit-il dans un filet de voix, toujours aussi grave et préoccupé à la fois.

Tu as un certain talent pour ça.

Il garda cette remarque pour lui-même. Il estimait qu'un compliment n'était pas nécessaire à ce stade. La petite peste était déjà suffisamment prétentieuse.

"Et ne pas craindre les conséquences." ajouta-t-il d'un ton sec qui tranchait avec le reste.

Etrangement, il avait l'impression qu'il se faisait la leçon à lui-même. Que redoutait-il, en fin de compte ? Lucy était morte. Morte. Morte. Elle reviendrait le hanter s'il cédait à la tentation. Et alors ? Elle se penchait déjà au-dessus de lui nuit après nuit, l'empêchant de trouver le sommeil. Il était déjà entouré par les ténèbres. Pourri jusqu'à la moelle. Pouvait-il s'enfoncer encore plus profondément dans la fange de son abomination ? Cette perspective était à la fois terrifiante et exaltante. Il voulait plonger corps et âme dans la délicieuse horreur de l'envie qui le rongeait.

Brusquement, il attrapa les poignets d'Eulalie et les pressa sur le matelas, de chaque côté de sa tête. Il crut lire de la perplexité dans les yeux de l'amazone, mais il ne s'y attarda pas, se plaquant contre elle pour l'embrasser avec avidité. L'une de ses mains remonta jusqu'à la sienne. Leurs doigts se refermèrent d'un même élan autour du rasoir. Le barbier eut l'impression de ressentir des palpitations à ce double contact. Son autre main avait quitté le poignet de la jeune femme pour caresser ses courbes voluptueuses, la débarrassant des morceaux de dentelle inutiles. Il accentua le baiser, rendu comme fou par les battements précipités de leurs coeurs pressés l'un contre l'autre. Ses gestes se firent plus impatients et fougueux.

L'enfer avait le goût de ses lèvres, c'était certain. Il s'y brûlait sans cesse et pourtant, à chaque fois, il avait l'impression d'y entrevoir l'illusion d'une rédemption. C'était absurde. Ca ne durait jamais. Mais ça valait la peine de souffrir l'équivalent d'une éternité.
acidbrain
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