It's too late apologize

Je n’avais pas bougé d’un pouce lorsque Phobos nous avait rejoint. J’étais fermement décidé à lui faire face, à obtenir des réponses. Et rien qu’à sa manière de parler, je ne pu m’empêcher de hausser un sourcil, seule réaction que je m’autorisais à avoir. Mon visage, ne laissait transparaître aucune émotion comme à son habitude. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher d’être légèrement inquiète. Jusqu’ici j’avais mit toute la « crise d’adolescence à retardement » comme nous l’appelions avec Pitch, sur le concept de sa création. Elliot, s’était occupé d’Apple, lui donnant une famille et des amies, alors que Phobos avait toujours été seule. Néanmoins, je commençais à me dire que ses problèmes étaient bien plus grave, et que même Freud en aurait eu pour son argent avec un cas pareil.

- Tu ne sais rien Phobos, dis-je avec un petit sourire tout en secouant la tête.

Il y avait une très nette nuance entre les titans et Apollon. Il s’agissait là, de deux choses différentes à ne surtout pas mettre ensemble. Les titans nous cachaient volontairement des choses, ce qui était affreusement agaçant pour nous tous. Apollon lui, avait dût partagé un secret qu’il n’aurait jamais dût savoir. Je doutais qu’Hypérion, ait prévu la partie « laisser Cassandre informer l’homme qu’elle aime de la vérité » dans son plan. Qui plus est, je n’étais pas naïve et je connaissais mon frère mieux que quiconque. J’avais bien sentie l’année dernière lorsque nous avions mit en commun et partagé le résultat de notre aventure, qu’il ne me disait pas tout. J’avais pourtant prit le partie de jouer l’ignorante, parce que s’il ne me le disait pas c’était simplement qu’il ne le pouvait pas ou bien qu’il n’était pas prêt pour. J’étais resté muette pendant des jours, après ma première « confrontation » avec la personne devant moi. Et aujourd’hui encore, c’était un sujet dont je parlais peu. Mon jumeau le comprenait, et acceptait qu’il s’agissait d’une chose que je partageai plus avec Pitch qu’avec lui.

- Tu peux peut-être copier l’apparence d’une personne, ainsi que ses souvenirs mais il y a une chose dont personne ne peut prendre possession ni même contrôler : les sentiments. Tu ne peux pas m’aimer au travers de mon frère, parce que tu n’es pas mon frère. Même avec son apparence, tu ne possède pas ce lien unique qui nous unit lui et moi, et tu ne peux certainement pas en saisir toutes les subtilités sachant que même pour Apo et moi c’est compliqué. La confiance n’est pas une affaire d’illusion. Tout le monde a des secrets, chaque être vivant est imparfait c’est ainsi qu’est faite la nature. Le simple fait que tu mentionne Apollon, prouve à quel point il te reste à apprendre.

La confiance, n’était en rien une illusion. Si personne n’accordait sa confiance à personne le monde serait remplit d’être méfiant et paranoïaque. Cette perspective n’avait rien d’agréable, c’était pour cela que ce sentiment existait. Bien sur, avec la confiance pouvait également venir les trahisons. J’avais eu mon lot de confiance mal placée, comme avec Poséidon par exemple. Néanmoins, avec le recule que j’avais prit aujourd’hui j’estimais que cela m’avait été bénéfique. Ma relation, avec le dieu des océans m’avait montré qu’il ne fallait pas tout prendre pour acquis, et à être justement un peu plus méfiante et discerner les amis de ceux qui ne l’étaient pas. Voir son vrai visage, m’avait fait l’effet d’une claque mais une claque nécessaire qui m’avait aidé à grandir. C’était probablement ce moment là, où j’avais choisit d’arrêter de tout le temps attendre, la reconnaissance de mes paires, et de prendre définitivement ma vie en main. J’avais mûrit, et j’étais enfin devenu celle que j’aurais toujours dût être.

Me fermer aux autres, avait été ridicule. Je choisissait mes amis et mes proches avec soin, mais justement cela me permettait d’avoir un entourage très différent et avec qui je me sentais à l’aise. Et cela m’avait également, fait comprendre que je pouvais également faire confiance aux hommes en dehors du « cercle familial.» Avoir des amis, du sexe opposé était parfaitement possible sans qu’il n’y ai une quelconque ambiguïté. Même si quelque part, on pouvait aussi considérer Jules comme étant de la famille à bien y réfléchir.

- Peut-être devrais-je leur en vouloir de ne m’avoir rien dit pour Thémis, peut-être devrais-je allé la trouver et lui faire bien comprendre que tout comme Hypérion ici présent, ses magouilles ne seraient plus tolérés. Pour autant, je n’en ressent pas le besoin. Après tout, elle a quand même sauvé la personne la plus importante pour moi, et pour cela je suppose que des remerciements s’imposent également. Sans elle, peut-être n’aurais-je pas mon frère à mes côtés aujourd’hui.

Et en toute franchise, je me fichais pas mal du « camp » dans lequel pouvait bien se trouver la mère d’Hadès. Ce n’est pas comme si nous avions noué des liens toutes les deux. Avec Hadès, nous avions une sorte de relation frère/sœur constamment en train de se chamailler. Il était le genre de petit frère casse pied à sans arrêt chercher la petite bête chez sa grande sœur, afin de la faire réagir. Une manière d’attirer l’attention je supposais. Nous avions été très proche, quand nous étions enfant, mais étant donné que je n’avais pas la pleine possession de mes souvenirs d’enfances, cette partie là était plus confuse.

- Tu ne peux pas forcer l’amour, c’est un sentiment complexe qui peut faire énormément de bien comme énormément de mal et je ne suis pas la mieux placé pour en parler. Contrairement à la croyance populaire, Aphrodite n’est pas « juste » une femme aux mœurs légère. Elle est beaucoup plus que cela, et met une part d’elle à chaque fois qu’elle aime. Quand ma sœur aime, elle aime entièrement, sans concession et ne partage pas. C’est sans doute ce qui la rend aussi dangereuse lorsqu’elle se venge. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas distinguer les différentes formes d’amour avant d’en avoir éprouvé ne serait-ce qu’une seule. Que ce soit, l’amour que l’on porte à sa famille, à ses amis ou bien celui pour une personne avec qui l’on souhaite construire quelque chose.

Je ne fit pas de commentaires, lorsqu’il se mit à parler de Chronos, me contentant d’un claquement de langue agacé. Cette impression omniprésente que quoi qu’il arrive, personne ne prenait réellement en compte les sentiments d’Elliot, était belle et bien réelle. Même sa version futur, ne semblait pas vouloir lui laisser le choix d’emprunter un autre chemin, semblant s’assurer qu’il ferait exactement les mêmes choses que lui. Je savais les ravages que la solitude pouvait causer sur une personne, mais je voyais une fois de plus jusqu’où une seule personne était capable pour l’enrayer. Néanmoins, il était hors de question que je reste silencieuse lorsque cela concernait Ellie. Là aussi, ils commençaient tous à m’exaspérer quand cela la concernait

- Ton soucis, Phobos c’est que tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. Tous autant que vous êtes, vous ne semblez considérer Ellie que comme le double d’Elliot, la première âme, une simple création venant de lui. Mais Ellie, est bien plus que cela, c’est une personne à part entière avec sa propre personnalité et son propre vécu. Peut-être a-t-elle encore besoin de se chercher, mais j’ai confiance en elle et en sa volonté. Peut-être serait-il temps pour tout le monde, de voir qui elle est vraiment et ne pas uniquement s’attarder sur la surface.

Je n’étais pas certaine de vouloir savoir la raison derrière l’apparence qu’il arborait excepté celle de brûler les yeux de ma joueuse :adios : il pourrait donc se passer de me communiquer l’information, cela ne changerait pas la phase de mon monde.

- Vouloir à tout prix retenir quelqu’un, ce n’est pas de l’amour, c’est de l’égoïsme. Mais la question, n’est pas ce que tout cela va apporter à Chronos. Si tout n’est qu’illusion, s’il n’y a pas de confiance possible selon toi, alors dit moi qu’est que son « oeuvre » est sensé t’apporter exactement ?

Elle était là, la vrai question. Il avait déjà été établit pourquoi, Chronos faisait tout cela. Mais il restait un élément manquant : pourquoi Phobos voulait-il à ce point le suivre ?