Lock and Key

Dinah S feat Dinah P

Une fois par semaine, les pompiers de la caserne fêtaient leur semaine de travail en partageant un bon repas. Cette semaine ci ne faisait pas exception à la règle et ils avaient réservé une table de six dans leur restaurant favori de la ville qui possédait en plus, le point point non négligeable d’être à quelques minutes à pied de la caserne. Lorsqu’on forçait un peu sur le repas, c’était une grande qualité. Affublée d’un débardeur léger sans manche, Dinah piquait de grandes bouchées satisfaites dans son assiette, ponctuant sa dégustation de petits rires ou remarques amicales, sur l’ensemble de ses collègues. Elle avait terminé son service pour sa part et pouvait se satisfaire sans culpabilité de l’ensemble de son repas tout en possédant le privilège de narguer les autres.

- « T’y crois ça, Dinah ? Des chats foutus dans un arbre. Tous noirs ! Six fois dans la même journée ! A la fin, je finissais par me demander si c’était le même foutu chat qui me défiait ! »

- « Un chat qui s’amuserait avec les pompiers ? Je sais que Storybrooke tourne pas rond mais quand même ! »

- « Tu crois que je rigole ? T’as eu une expérience récente bizarre aussi." 

- «  Ouais avec un chat noir, tu te rappelles ? »

- « Ouais, je me souviens merci, pauvre bête, le médecin était prêt à la jeter par la fenêtre bientôt... »

Une drôle d’affaire dans laquelle elle s’était retrouvée mêlée en secourant un glacier du nom d’Axel Oswald, il y avait encore peu. Sa première expérience avec le surnaturel. Ce qui devait être une sorte de chance au regard de l’originalité de la ville de Storybrooke. Enfin ça, et le fait que l’un de ses collègues pompiers Evan possédait le pouvoir de contrôler le feu.
Elle découpa un morceau de saumon, le savourant. Elle appréciait grandement ce genre d’ambiance sans chichi, décontracté, ponctué par les anecdotes de chacun. C’était un endroit simple, qui leur ressemblait bien au final.

- « Encore une qui se croit tout tout droit sortie du Diable s’habille en Prada » commenta l’un de ses collègues soudainement en dirigeant le menton vers le contour.

Dinah leva les yeux de son assiette pour tourner la tête vers l’objet de l’attention de ses collègues. La Diva. Fidèle à elle-même visiblement. Juchée sur une paire d’’escarpins trop fins pour elle et qui de toute sa hauteur s’amusait à dépasser une foule en colère pour exiger être servie. Elle fit une prière mentale pour que la table réservée par celle-ci soit située à l’autre bout total de la sienne. Trop de bitchytude était trop difficile à supporter.

- « Pas mal cela dit.. »

- « Je te déconseille, sauf si tu tiens à te retrouver ruiné et méprisé, pour un bout de ta vie » commenta-t-elle laconiquement avant de retourner à son assiette, indifféremment s’amusant des commentaires de ses collègues.

Elle l’avait supporté le temps d’un week-end et merci la plaie ! Entre critiquer, pleurer pour son prénom et se perdre dans la forêt elle n’avait pas été des plus utiles et serviables. Les nerfs de la pompière avait chauffé et elle avait catalogué la jeune femme dans la catégorie «  à éviter ». C’était tout mais c’était déjà bien assez. D’ailleurs elle était seule, intéressant. Peut-être rejoignait-elle quelqu’un.
Le reste du repas se déroula si naturellement qu’elle en oublia jusqu’à la présence dans les locaux de l’autre blonde et autre « Dinah ». Elle mangea et savoura sa mousse au chocolat avec délice, sans aucun remords pour les calories. De toute manière, avec le sport quotidien qu’exigeait son métier, il n’y avait aucune place pour la culpabilité, cela ne se verrait jamais. Non pas que Dinah soit particulièrement satisfaite ou fière de sa silhouette mais il était vrai qu’un œil extérieur neutre reconnaissait son allure sportive et entretenue.
De toute manière, elle s’en moquait un peu. Il fallait surtout qu’il soit fonctionnel. Suffisamment fin pour pouvoir se glisser dans un trou si le danger le recommandait et suffisamment fort pour la hisser sur des hauteurs dangereuses.
Elle s’essuya la bouche, pour ôter les dernières traces de chocolat.

- « Toujours aussi bon… Tu penses qu’ils font aussi des gâteaux de type « anniversaire », Seb ? »

- « Oh je pense que oui. Si on réserve à l’avance... Pourquoi c’est bientôt l’anniversaire de Sally ? »

- « Non. Non. Mais je pensais à Tommy, il revient normalement la semaine pro, et je me disais qu’il serait peut-être content d’avoir une petite fête de retour ».

Tommy était l’un de leur ancien camarade et ami, grièvement blessé suite à un incendie domestique où Dinah était persuadée d’avoir vu une origine criminelle. Ca se multipliait en ce moment, et ça ne lui plaisait pas… Les risques du métier, disaient certains mais Dinah s’en trouvait révulsée. Et il y avait cette ombre… Cette silhouette qu’elle était persuadée d’avoir vue dans la foule. Bref.

- « Tu devrais aller avoir le chef, c’est un copain, dis que tu viens de ma part, de toute manière, je suis partant pour participer. »

L’entièreté de la bande opina et Dinah convint avec les autres qu’elle irait après le repas. Etant donné qu’eux repartaient en service sous peu. Ils terminèrent chacun leur assiette, puis après avoir réglé au comptoir individuellement et s’être salués, la jeune femme se retrouva seule. Réajustant son rouge à lèvres léger, rangeant son téléphone dans sa poche, souriante mais sans excès, elle traversa le couloir qui menait aux cuisines, repoussant avec un peu d’appréhension les portes battantes.
Un cuisinier afféré remarqua son arrivée quelque peu gauche et elle lui sourit, traversant directement vers lui :

-  «Bonjour Benny ! Est-ce que je peux parler à ton chef ? Je voudrais faire une commande… Sauf si tu peux prendre à sa place, peut-être ? »

Ben était leur serveur habituel, un garçon un peu timide, au visage constellé de tâches de rousseur, sympathique et souriant avec qui, ils avaient sympathisé depuis leur venue. Il s’essuya les mains sur son tablier, avant de s’avancer vers elle :

- « Salut Dinah, tu vas bien ? Oh, ça va bientôt être sa pause, tu peux attendre là si tu veux. S’il n’a pas le temps, je prendrais ta commande. Ca te va ? »

- « Parfait ! »

Elle le pensait et s’attendait à passer un moment agréable là à attendre en appréciant clairement le moment d’intimidé qu’elle volait aux cuisines et ses mystères. Clairement, c’était quelque chose de littéralement baigner dans ces odeurs de cuisine et de plats alléchants. Mais évidemment, la Diva en avait décidé autrement. Sa voix stridente au style de fausse parisienne retentissait déjà dans son dos, arrachant un soupir agacé à la pompière. Figeant un sourire sur son visage, elle pivota pour la regarder :

- « Bonjour Dinah. J’espère que tu vas bien depuis le temps. Clairement, non je n’ai pas eu le temps de déménager, ni de changer de nom, tu sais, ça prend du temps, ce genre de formalisme là… »

Elle n’avait pas répondu à la raison de sa présence, ça ne la regardait pas. Toujours ce ton agacé, et ses idées stupides de changement de nom. Une fille étrange clairement… Pas nette. Sa subite proposition lui fit ouvrir grand ses yeux avant qu’ils ne se rétractent méfiants :

- « Je dois voir le chef… Apparemment il ne va pas tarder. »

- « Tu peux y aller, si tu veux, Dinah, » proposa Benny en désignant la porte du menton « ça irait peut-être plus vite… De toute manière, aucun risque que tu puisses te perdre. Tu fais rien de mal. »

Elle n’avait pas réellement envie de suivre Dinah, mais bon… Qu’avait-elle à perdre après tout, elle n’avait pas peur de cette sorte de Barbie peroxydée et si sa compagnie l’agaçait, ça ne l’empêchait pas de pouvoir cheminer à côté d’elle. Elle haussa donc ses épaules :

- « Très bien allons-y. Tu m’excuseras si je te suis pas tout le long de la visite, je suis assez pressée et je suis sure que tu profiteras mieux de ta visite toute seule qu’en ma compagnie, non ? … Allez, après toi…. »

Elle lui désigna d’un grand geste la porte puis la suivi sans réelle mauvaise grâce.

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Dinah S feat Dinah P

Qu’est-ce qui pouvait pousser les gens à devenir…. Dinah avait dévisagé la blonde homonyme de la tête aux pieds… A devenir si...9a. Pourtant, elle n’était pas du genre à prendre spécialement quelqu’un en grippe et elle ne savait même pas si elle pouvait considérer être dans cette situation vis-à-vis d’elle. Mais… Fallait reconnaître que cette dernière n’avait fait que des efforts pour se rendre la plus odieuse possible aux yeux de tous si bien qu’elle s’interrogeait sur son origine. Peut-être avait-elle vécu dans une vie précédente au milieu d’une caste favorisée qui l’avait poussé à se croire supérieure aux autres ? Parce qu’entre entendre que certaines personnes prenaient le melon et pouvoir voir, en réel, quelqu’un se pavaner avec un en guise de tête c’était quelque chose.
La seule chose positive que Dinah notait à son sujet, c’était son métier. Elle venait d’un monde sans animaux mais son passé à Storybrooke l’avait rendu sensible à la cause animale. Y avait juste que l’ensemble véto au grand coeur et diva geignarde collait très mal ensemble, comme un patchwork mal assemblé à la va-vite, avec de la colle Cléopâtre.
Et elle continuait d’aboyer envers les autres, comme si tout lui était du… Un drôle de phénomène. Tout ce qu’elle demandait était de s’en éloigner le plus vite possible… Presque se maudissait-elle de ne pas avoir tourné les talons lorsqu’elle s’était absentée pour passer un coup de téléphone, dont elle n’avait rien saisi mais les accents exigents et hurlants de la diva la renseignait déjà bien assez sur son humeur massacrante.
Pourtant, elle ne pouvait pas avoir qu’un mauvais fond. Sally l’aimait bien, Llwyn aussi… Cela dit, cela ne voulait rien dire. Certains étaient doués pour se faire aimer des autres, pour les manipuler. Mais ce n’était pas ça, le plus important. L’important était qu’elle les aimait bien. Oui. Dinah l’avait senti. Et ça témoignait d’un peu de bon té.
Elle avait patienté pour bientôt suivre l’autre blonde derrière la porte battante.
Elle avait regardé un peu les lieux pour s’attarder sur les plats qui cuisaient au gré des envies des cuisiniers qui s’activaient derrière les fourneaux. L’envers du décor… Toujours un plaisir d’une certaine manière que d’en sentir les effluves et de découvrir ce qui s’y cachait… Et pourtant, on ne pouvait pas compter sur la Diva pour s’en rendre compte. A peine les portes rabattues qu’elle refermait ses ongles manucurées sur un cuisinier…
Apparemment le « drame » du jour venait d’un cheveu dans la soupe. Un désagrément qu’elle n’aimait pas non plus. Mais de là à faire une révolution dans le resto…. Non… ce resto ne méritait pas ça..

- « Tu t’es demandé si c’était pas le tien ? Interrogea-t-elle d’un ton un peu moqueur.

Elle savait qu’elle se ferait sûrement fusiller du regard, mais il y avait longtemps qu’elle avait appris qu’un regard ne tuait pas. Encore moins celui de Dinah, il fallait estimer ou appréhender quelqu’un pour craindre un regard. Souriant à moitié, elle lui tourna le dos pour interroger un marmiton. Visiblement le chef n’était pas dans cette pièce. Ce qui rajoutait encore un moment à le chercher et donc rallongeait son moment à supporter la diva. « Super... » marmonna-t-elle entre ses dents.

- « Pourquoi tu tiens absolument à faire la visite ? » demanda-t-elle en croisant les bras « Apparemment ton problème c’est le serveur, non ? »

Pas qu’elle soit agacée qu’elle décide de préférer faire le tour du propriétaire plutôt que d’appeler hurler à plein poumons sur un pauvre gars qui n’avait rien fait que de perdre un cheveux, mais… Ce n’était ni Versailles, ni Chambord alors pourquoi d’un coup s’intéresser autant pour un lieu qui pour elle devait sembler, et elle le laisser clairement penser comme tel, être insignifiant ? Alors pourquoi tant d’intérêt tout d’un coup ? Bizarrement, cela laissait Dinah...sur le qui-vive. Méfiante.

- « Mais je pense qu’il vaut mieux se réjouir de te voir abandonner ta vendetta contre le serveur, donc...Let’s go ! »

Feignait-elle bien trop l’enthousiasme ? Sûrement ! Mais elle ne cherchait pas à dissimuler son sarcasme non plus. D’ailleurs, elle n’ébaucha même pas le ton de sa voix d’un quelconque sourire. Dinah n’était pas hypocrite. A l’inverse son alter-égo. Si elle cherchait à faire des efforts, on ne lui ferait pas sauter au cou de la diva, non plus. Hors de question. Ce n’était pas écrit Pigeon sur sa tête. Elle continua donc sa marche, pressant le pas. Plus vite elle aurait trouvé le chef cuisinier et plus vite toute cette situation bizarre serait définitivement rangée dans le placard des moments gênants. Elle n’y entreposait pas grand-chose mais là… Elles traversèrent un second couloir vide étonnamment surprise de voir Dinah Price s’intéresser à son environnement. Elle prenait son temps pour observer des lieux qu’elle aurait pensé à des milliers de kilomètres de susciter son intérêt. Comme quoi… Peut-être était-elle trop dure avec elle ? Elle avait un bon instinct mais parfois cela ne justifiait pas tout. De toute manière, elle ne la cherchait pas, ne cherchait pas à faire la conversation, juste à mener sa mission à bien avec ou sans sa compagnie. Si elle devenait tolérable ou mieux...aimable, que demander de plus ? C’était parfait !

Elles étaient arrivées devant la porte indiquant « chambre froide » et Dinah ne s’y arrêta pas. Elle n’appréciait pas spécialement le froid pour être plus proche de l’élément contradictoire qui se trouvait être l’ennemi héréditaire de son métier. Elle manquait presque de poursuivre sa route lorsqu’elle se rendit compte que la Diva était restée postée devant ladite porte, sa main manicurée prête à esquisser un geste.

- « Dinah…. Tu ne devrais pas... » déclara-t-elle cependant en voyant la blonde tirer sur la poignée d’un coup sec pour provoquer l’ouverture de la pièce.

Elle s’était rapprochée d’elle mais le temps n’avait pas été suffisant pour stopper son geste. La diva avait déjà ouvert la porte glissa un froid de canard – quoique la famille McDuck devait détester cette expression- sur leurs peaux et leurs vêtements. Personne ne se trouvait aux environs, mais ce n’était pas une raison, cela restait des locaux privés. Qu’est-ce qu’elle ne comprenait pas avec ça ?
Instinctivement, elle était reculée avec réserve… Si l’autre désirait y faire un tour, à présent que c’était ouvert, qu’elle y aille dond mais elle ne la suivrait pas. Même si cela l’avait tentée, ce qui était loin d’être le cas, leurs habits risquaient d’être bien trop légers pour rendre l’expérience plaisante au-delà de trois secondes top chrono. Alors…
Elle s’approcha de la porte elle-même, observant la diva s’engouffrer à l’intérieur, pour observer les lieux qui n’avaient pourtant rien de particulièrement attrayants. Elle s’apprêtait même à encourager l’autre blonde à revenir, lorsque celle-ci d’un seul geste attrapa son bras.

- « Aaaaah »

Destabilitée, elle avait tenté de se retenir à la poignée mais il fallait admettre que la diva avait une sacrée poigne. Suffisamment pour l’entraîner malgré elle, avant qu’elle n’ait la réaction de se retenir, trop surprise pour se défendre. Ses genoux avaient heurté le sol glacé, tandis qu’un bruit sourd refermait la porte.
La diva avait hurlé une insulte avant de lui imputer la responsabilité de la situation si bien qu’elle s’était relevée en maugréant, tentant de ne pas se focaliser sur le froid ambiant.

- « Ma faute ? Tu te fous de moi ? Qu’est-ce qui t’a pris de me tirer ? »

Ecartant la fille d’un geste agacé, elle observa la porte scellée avec une pointe d’espoir. Avec un peu de chance, elle s’était refermée sans complètement se bloquer…. Mais l’absence de poignée de ce côté ne valait rien qui vaille.. Mais ce genre d’endroit n’était pas spécialement fait pour enfermer les uns et les autres jusqu’à la mort, si ?
Elle poussa de son épaule la porte, grimaçant sous le froid sans que rien ne se passe. Puis s’humecta les lèvres, agacée. Bon…. SUPER ! Ne restait qu’à…

- « Hohéééééééééééééé ! Y a quelq’un ici ? »

Sa paume tapait à plat contre la porte de fer, espérant l’entente, l’arrivée d’un quelconque marmiton… Mais le tot restait épais. Tournant sa tête vers la diva, elle leva l’autre main, doucement :

- « Essaye de ne pas paniquer d’accord...Et viens m’aider à crier, à deux voix, ça devrait être un peu plus audible pour les autres, d’accord ? Faut qu’on essaye d’attirer leur attention, avant la fin du service, sinon, on risque de devoir supporter ça un peu plus longtemps que prévu… Sinon, regarde si on a du réseau et on appellera la réception. D’accord ? »

PS: sorry pour le délai

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Dinah S feat Dinah P

La Diva ne semblait pas vouloir ne serait-ce que risquer d’érailler sa jolie manicure sur la porte blindée, quand bien même elle risquait de devoir dire adieu à l’intégralité de ses doigts si elle ne se décidait pas à se la bouger, assez rapidement. Bon Dinah exagérait un peu la situation mais… Elle sentait clairement le froid s’insinuer autour d’elle comme une couverture désagréable et congelante et définitivement, ce n’était pas une bonne idée de demeurer là jusqu’à ce que le sol paraisse comme un lit agréable. Il fallait sortir, vite et bien… Et le plus tôt serait le mieux. Et puisqu’il ne fallait pas compter sur la Diva… Elle continua de s’époumoner un instant, tâchant de ne pas donner trop d’importance à l’ambiance gelée. Elle qui avait tant l’habitude des flammes se sentait particulièrement vulnérable dans ce climat… Il fallait sortir. Il fallait sortir…
La Diva s’était cependant décider à ouvrir la bouche, babillant un flot de justifications qui n’étaient en rien des excuses – on se refaisait pas – que Dinah balaya d’un haussement d’épaules, agacé. Malgré son envie de se perdre dans des cris, elle trouva qu’il aurait été complètement ‘’con’’treproductif de se lancer dans une dispute. Si l’autre avait envie de perdre tout son filet de crécerelle dans des reproches injustifiés et bien tant pis..

-Tu veux bien la fermer ? J'essaye de réfléchir à une véritable solution, moi.
- « Et tu as trouvé quoi Einchstein ?  Y a pas trente-six solutions...» grinça-t-elle entre ses dents, sans prendre la peine de se retourner vers elle.

Non valait mieux pas. Autant diriger sa colère sur un truc utile… Elle avait continué de crier encore un peu, ne rencontrant pas de réponse escomptée… Rien. Elle avait parié sur le fait que peut-être un membre du personne l les aurait vues traîner dans le coin mais… mais visiblement c’était un mauvais calcul. Elle secoua ses mains rapidement, pour tenter de les rechauffer puis se tourna vers Dinah lui proposant d’utiliser leurs téléphones pour appeler quelqu’un. Malheureusement le réseau n’avait pas l’air au rendez-vous… Cessant ses cris, elle sortit son propre téléphone tentant un appel auprès de Ben qui lui fut refuser tout de suite :

- « Pareil… RIEN DU TOUT... » la proposition de Dinah de venir – enfin – l’aider lui fit néanmoins suffisamment plaisir pour se permettre de lui offrir un léger sourire crispé, qui devait être le premier depuis que la blonde avait cerné le caractère de l’autre blonde « Merci… Ca m’étonne que tu fasses pas ça par pur plaisir ! Tambouriner contre une porte en se congelant c’est...cool »

Elle avait rit un peu maladroitement de sa tentative de « détendre » et de «réchauffer » l’atmosphère puis les deux avaient commencé à crier ensemble…. En vain. Au bout d’une minute, l’autre Dinah avait lâché prise, avant de s’asseoir sur le carrelage gelé. Dinah l’avait regardé, un peu dépitée, la main encore posée sur la porte avec un peu de pitié. Elle ne pouvait pas nier que la Diva n’ait pas donné tout ce qu’elle avait… Certes, elle abandonnait vite mais elle ne pouvait pas lui reprocher non plus de jeter l’éponge alors qu’elle même commençait aussi à se sentir un peu démunie… Et puis, elle était moins habituée à gérer les situations d’extrême urgence auxquelles pouvait être confrontée Dinah. Elle soignait son apparence, évoluait dans un monde où aucun danger ne se profilait… Elle ne pouvait décemment pas lui en vouloir de jeter l’éponge…
Mais en revanche… La « CONFESSION » de la Diva la laissa sans voix.. Avait-elle réellement prévu de...l’enfermer ici ? Elle songea à ses reproches, comme elle avait été furieuse de la voir tirer la porte.. Mais.. Comment pouvait-on ne serait-ce que penser à faire ça ?

- « T’es...complètement malade !  Non mais qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi ? SERIEUSEMENT ? Juste pour un FOUTU prénom ? Qu’est-ce que ça peut te faire à la fin ? Tu me vois jamais ! On se fréquente pas ! Ca fait cinq ans que la malédiction s’est levée, trois ans que je vis ici et on vient à peine de se rencontrer ! On s’était jamais vues avant ! Tu savais même pas que j’existais jusque là ! Franchement ça te pourrit la vie à ce point ? T’en dors pas la nuit de savoir que j’existe ou quoi ? C’est quoi ton problème pour que tu bloques à CE POINT sur le fait que quelqu’un s’appelle comme toi ?? Tu es mal dans ta peau à ce point là ? Je sais pas si c’est censé me faire peur, mais clairement pas.. Objectif raté. Au pire, ça me fout en rogne au mieux, ça me fait pitié… »

Elle s’était adossée presque à l’une des nombreuses étagères métalliques glacées dans un geste nerveux… SUPER. En plus la diva avait des délires gentillement psychopathes sur les bords. Elle savait pas si elle faisait bien de la houspiller comme ça, car elle semblait regretter un peu… MAIS elle n’avait regretté que parce qu’elle avait l’occasion d’expérimenter le sort qu’elle avait compté lui réserver ! Visiblement, elle paraissait incapable de se mettre à la place des autres, autrement qu’en vivant les situations. Elle avait été quoi dans une autre vie pour en être à ce point là ? Une psychopathe ou un robot ?
Elle s’était laisser glisser le long du mur, pour s’asseoir face à elle les genoux repliés, y déposant la tête

- « BON...ben maintenant qu’on est là… Y a plus qu’à espérer que la mairie est assez folle pour avoir pris ta demande de vol de non pour de l’usurpation d’identité… ! J’hallucine… C’est tellement incroyable que ça en est dingue » elle avait laissé échapper un rire nerveux, qui se prolongea un instant plus marquée par sa stupeur.

C’était normal de rire la situation ou le froid venait-il de définitivement lui geler le cerveau ? Elle était énervée contre Dinah, ça c’était certain MAIS d’une certaine manière, sa colère se trouvait un peu tempérée par le fait que la jeune femme soit confrontée elle-même à sa monumentale connerie. Est-ce que cela valait la peine de mourir congelée pour faire réaliser à une petite peste que parfois il y avait une limite à des caprices ? Peut-être pas… Surtout quand l’autre continuait de justifier son comportement mais au moins ça aidait un peu…

- « Sinon… Tu as d’autres prénoms ? On a pas forcément TOUT en commun... Moi sinon c’est Abigail… Et là en revanche, ça me vient juste de ce monde ici. » elle parlait, les yeux un peu clos, fatiguée, sentant le froid gagner ses membres.

Non, elle ne se laisserait pas vaincre comme ça… Bondissant sur ses pieds, elle se mis à sautiller un peu, un exercice qu’on lui apprenait à la caserne et qui sous couvert de souplesse favorisait pas mal l’endurance, tout en tendant une main vers Dinah qui restait pauvrement affaissée au sol

- « Allez ! Lève-toi ! Si la mairie arrive vite, hors de question de les attendre en statues de glace ! Fais comme moi, en attendant...Et sinon »

Levant les yeux au ciel, elle contempla la bouche d’aération qui permettait la diffusion du froid fronçant les sourcils

- « Sinon on pourrait toujours tenter de sortir par là… Ca doit mener à une trappe. Mais ça nécessite de ramper, de sauter, etc. Tu es sûre que la police va venir ? Sinon...faudra bien s’y risquer... »

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