Se décider pour les cadeaux des uns et des autres était quand même plus facile lorsqu’elles étaient réunies. Anita avait beaucoup de mal à ne choisir qu’une seule chose pour chacun et le fait qu’April soit là lui permettait de pas mal relativiser quand même et surtout de ne pas s’éparpiller aux quatre vents à cause de son enthousiasme.

- On part sur l’oiseau et tout le matériel adéquat ou juste l’animal et la cage ? Demanda-t-elle à sa meilleure amie tout en hochant la tête pour signifier son accord pour la brune se charge de Nathan.

Anita se connaissait, elle était très généreuse, parfois beaucoup trop. Du coup mieux valait qu’elle discute d’ores et déjà avec April sur ce qu’elles voulaient offrir aux mômes avant qu’elle ne mette un pied dans le magasin, sinon son portefeuille allait vite pleurer… Et puis, en échelonnant bien, elle trouverait des trucs vraiment sympas pour tous alors tout faire d’un coup, ça allait l’agacer au final.

La lionne écouta attentivement son amie lorsqu’il fut question du mal du pays. La blonde ne l’avait pas. Au fond, elle avait souffert dans les deux mondes mais au moins en tant qu’humaine, elle avait découvert pas mal de choses qu’elle n’aurait pas pu faire sur la Terre des Lions. Ou pas aussi bien… Après tout, espionner sa fille ou son fils, ça, dans un monde comme dans l’autre c’était très simple à faire.

- C’est vrai qu’Even a toujours été un ange. Nathan, c’était autre chose. Il a toujours été un gentil garçon mais c’est justement ce qui l’a desservi, surtout avec les autres garçons. Il lui a fallu du temps pour surmonter son traumatisme, mais au final, il ne s’en sort pas mal. Conclut-elle avec fierté.

Son petit lionceau peureux était en train de devenir un lion fort et courageux et n’importe quelle mère serait fière de lui et de ses progrès. D’autant plus qu’Anita culpabilisait toujours un peu, des années après, de la dépression qui l’avait prise quand leurs souvenirs leur avaient été rendus. Il lui avait fallu du temps pour surmonter ça, mais au final elle avait réussi.

- On finira par trouver un truc sur lui qui nous permettra de montrer à tous quel homme il est réellement. Rassura-t-elle sa meilleure amie.

Scar ne l’emporterait pas au paradis, c’était sûr. Cela prendrait sans doute du temps, mais à elles deux et avec toutes les connexions qu’elles avaient dans la ville, elles finiraient bien par déterrer les cadavres qu’Aloysius Black avait caché quelque part en ville…

Je pris un instant pour réfléchir à la question d’Anita. Si on offrait un oiseau à Tojo, le mieux était peut-être d’inclure directement ce qu’il fallait pour s’en occuper dès le départ. Évidemment, il saurait se débrouiller il avait toujours eu cette fascination pour les oiseaux qui l’avait poussé à s’orienter vers des études vétérinaires et en tant que tel il s’y connaissait évidemment en ce qui concernait l’alimentation et la manière de s’occuper d’animaux en générale mais un cadeau restait un cadeau et j’avais du mal a nous imaginer autant Anita que moi ne lui offrir que la moitié des choses. C’est pour ça que je me disais qu’il était peut-être bien d’avoir une organisation un brin différente de ce qu’on avait imaginé au départ :

- Et si on se créait une cagnotte ? Proposais-je on se fixe un budget cadeau et on remplit toutes les deux afin d’être certaine de ne pas le dépasser et de ne pas se créer de troue trop important dans le porte monnaie. Le but est de faire plaisir pas de se ruiner.

Cela me semblait un plutôt bon compromis avec une cagnotte on aurait de quoi acheter pour tout le monde, car en plus des lionceaux il y avait d’autres personnes pour qui acheter. Pour moi il y avait également mes sœurs, Anita offrirait sûrement quelque chose à Amelia dont elle était la plus proche. Jillian et Faith étant les deux extrêmes, il était rare qu’elles soient avec nous que ce soit sur la terre des lions ou bien à Storybrooke. En comparaison, Amelia avait toujours gravité autour de notre cercle d’amis et avait même finit par épouser une personne qui en faisait partie alors au fond cela n’avait rien d’étonnant. D’ailleurs, la conversation dévia sur un sujet un peu moins plaisant et cela me rappela une fois de plus ma sœur qui à son retour de Zootopie, avait tenté de nous dire que Scar méritait peut-être une seconde chance. J’ignorais ce qu’il s’était passé là-bas ni avec quel mensonge il lui avait bourré le crâne mais une chose était certaine je ne le laisserais pas manipuler ma sœur. Le problème d’Amelia avait toujours été sa naïveté et son irréductible foi en l’autre, elle manquait de méfiance et se retrouvait malheureusement souvent à être celle qui s’était faite arnaquer. Cela avait une petite tendance à me rendre dingue d’ailleurs, ne serait-ce que lorsqu’il s’agissait de problème d’ordres juridiques il ne lui venait jamais à l’esprit de venir me trouver pour que j’y jette un œil et au final elle se retrouvait devant le fait accomplit pendant que moi j’essayais de ne pas m’énerver.

- Il est prudent, et intelligent malheureusement sans parler de son métier qui est une couverture parfaite. Personne ne soupçonnerais un psychiatre d’user de son savoir pour manipuler les gens.

La naïveté de la plupart des gens était incroyable. Parfois ils pourraient presque faire concurrence à Amelia sur ce terrain là. Cela rendait Faith dingue que personne ne voit rien d’ailleurs, moi je me disais que du moment qu’il ne tente rien contre les gens que j’aimais, il pouvait bien manipuler qui il voulait si la personne était suffisamment bête pour tomber dans son piège. Je prenais sur moi au travail et ne montrait aucun signe pouvant trahir d’une quelconque hostilité à son égare, j’adoptais la même attitude que j’avais adopté sur la terre des lions, continuant ma résistance silencieuse. Je me montrais professionnelle et faisait ce que mon métier attendait de moi, songeant que ce n’était pas pour des raisons personnelles que je le faisais et me le répétant dès que possible pour me donner du courage. Certaines choses n’étaient pas faciles, mais je me devais d’affronter les épreuves que la vie continuerait d’envoyer sur mon chemin comme n’importe quelle autres personne.

- J’aimerais me dire qu’il n’est pas a l’abri d’une erreur comme la dernière fois mais rien n’est moins sur

Car après tout, c’est en utilisant les hyènes qu’il l’avait commise ces dernières n’avaient pas voulu suivre Simba jusque dans le désert estimant que le climat de là-bas aurait raison de lui et pourtant mon fils avait survécu. Grâce aux interventions de Nala et Rafiki, cela l’avait remit sur le chemin de la maison et il était revenu défier son oncle pour ce qui était légitimement son héritage. En pensant que Scar était mort, nous avions nous aussi commis une erreur cela dit, j’aurais dût me douter qu’il trouverait un moyen de s’en sortir c’est comme s’il avait toujours un coup d’avance et cela en était frustrant. Et en parlant de frustration, j’enlevais rapidement ma main qui tenait ma tasse de chocolat pour la cacher sous la table le temps de rétracter mes griffes. J’avais tendance à les sortir sans m’en rendre compte lorsque cela concernait mon ex beau frère.

- Désolée. Dis-je a ma meilleure amie. Lorsque l’on parle de lui j’ai un peu de mal à les contrôler, je suppose que c’est qu’au fond de moi peu importe a quel point j’essaye de me convaincre du contraire la colère bout. Quoi qu’il advienne je suppose que je serais éternellement en colère contre lui. Si nous avons pu parler avec Simba, cela n’empêche que Scar m’a privé de mon fils pendant des années non content de tuer l’amour de ma vie. Je ne lui pardonnerais jamais ce qu’il a fait car c’est tout bonnement impardonnable.

De plus, peu importe a quel point on voudrait me convaincre du contraire, il ne s’en voudra jamais pour ce qu’il a fait.

Question cadeaux, mieux valait s’organiser bien à l’avance. Heureusement, Anita et April avaient l’habitude depuis le temps qu’elles faisaient ça pour le clan. De plus, se réunir pour discuter des gamins – plus si gamins que ça – c’était également l’occasion pour les deux lionnes de passer un moment ensemble. Toute occasion est bonne à prendre disait le proverbe après tout ! Là, les deux femmes étaient en train de discuter du cadeau pour Tojo, à savoir un oiseau, lui qui était fasciné par ces animaux depuis quasiment le moment où il avait su marcher…

- Une cagnotte, ça marche. Et on piochera dedans pour chacun des cadeaux. Opina Anita. Ce n’est pas plus mal et ça nous permettra de ne pas nous ruiner d’un seul coup. Sourit-elle, ravie par l’idée.

Après tout, assistance sociale, ça ne payait pas tant que ça malgré toutes les difficultés et les responsabilités du boulot… Un comble de savoir ça, d’autant que ça n’était pas comme si ce métier n’était pas indispensable de nos jours… Enfin, la blonde préféra mettre ce sujet de côté dans sa tête, ce n’était pas franchement le moment de déprimer pour un truc pareil. Il y avait plus important. À savoir le clan et aussi la façon de montrer à tout quel homme était réellement Aloysius Black… C’était quelque chose qu’elles cherchaient à faire depuis des années, mais pour le moment, il ne leur en avait jamais donné les moyens, ce mec s’était mis énormément de gens dans la poche.

- Effectivement… Alors qu’il est justement extrêmement bien placé pour ça… Soupira la quarantenaire. C’est dommage qu’il sache qui nous sommes, j’aurais essayé de l’approcher sinon…

Anita ne se faisait pas d’illusion : il avait très vite retrouvé April, alors il devait être parfaitement renseigner sur son identité à elle. À croire qu’il avait retrouvé la mémoire avant tout le monde et qu’il avait mis ses pions en place tranquillement, sans être inquiété. L’assistante sociale n’y croyait pas vraiment, mais parfois, dans les moments de découragement, elle se disait que c’était possible. On en avait vu bien d’autres à Storybrooke après tout…

- Ne dit-on pas que nul n’est parfait ? On finira par l’avoir… Cela nous prendra du temps, mais tu nous as déjà vu échoué à une mission qu’on s’était donné ?

Anita se montrait plus enjouée qu’elle ne l’était vraiment et surtout, elle mettait de côté, dans son esprit, deux ou trois fois où elles s’étaient mises dans les ennuis quand elles étaient jeunes justement parce qu’elles n’avaient pas atteint le but qu’elles s’étaient fixées. Ceci dit, pour les choses les plus importantes, les deux amies étaient toujours parvenues à leurs fins, quelques soient les difficultés ou le temps perdu. La blonde eut une grimace en remarquant les griffes sorties d’April.

- Personnellement je m’en fiche, mais ce n’est pas bon pour toi… Ça montre à quel point tu te contiens dès qu’il s’agit de ce lâche… Peut-être que tu devrais faire de la boxe ou un sport similaire, pour évacuer ta colère. Suggéra-t-elle. Enfin… Au moins pour que tu puisses contrôler ta métamorphose partielle. Précisa-t-elle. Il n’est pas question de lui pardonner. Sur ce point, Amelia est bien trop gentille… Mais nous sommes plus réalistes. À un moment ou à un autre, il fera une erreur. Et nous serons là, prêtes à lui tomber dessus comme lorsqu’on chassait le gnou…

Une allusion parfaite, parce qu’Anita ne rêvait que d’une chose : planter les crocs qu’elle n’avait plus dans la gorge de ce fichu mâle qui avait fait énormément de mal à sa meilleure amie, à Simba et à sa propre fille… Il n’y a pas plus patiente et protectrice qu’une lionne et un jour Aloysius le comprendrait de façon brutale…

Un coup d’oeil a ma main, et je remarquais que j’avais finalement pu rétracter correctement mes griffes. Je songeais néanmoins à la reflexion d’Anita, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée oui de faire quelque chose pour me maitriser un peu mieux. Je n’avais pourtant pas la colère facile, c’était l’une des choses à laquelle j’avais été « formée » par Uru, la reine précédente. J’allais devoir assumer un rôle qui ne serait pas facile, et je ne pouvais pas me permettre de m’énerver à la moindre remarque. Les reines de la Terre des Lions se devaient d’être d’un calme et d’une sagesse exemplaire. Je l’avais appliqué dans ma vie de tous les jours également, pas uniquement en tant que dirigeante, et cela m’avait servie plus d’une fois. Mais aujourd’hui les circonstances étaient différentes, et si j’avais foi en ce que disait Anita j’avais également un travail personnel à faire :

- Si jamais tu veux faire entendre raison à Amelia sur le sujet, je te passe le relais sans soucis. Je crois que l’affectif fait que je m’y prend comme un manche à balais avec elle. Pour le reste, tu as raison. Je devrais effectivement faire quelque chose pour canaliser tout cela. Il me semble que Simba travaille dans une salle de sport ou quelque chose du genre. Je lui demanderais s’il y a moyen pour que j’y aille me défouler.

Même si je pensais qu’il serait surpris, et je ne pourrais pas lui en vouloir. L’idée ne m’aurait probablement jamais traversé l’esprit auparavant, mais pour ce genre de choses j’avais mes proches qui pensaient à ma place ce que je n’aurais pas envisagé. Cela me ferait du bien de me défouler, pas seulement pour évacuer ma colère envers Scar, mais également pour me sortir un peu la tête de mes dossiers. La plupart du temps, quand j’avais des affaires de divorces à régler les choses se faisaient à l’amiable. Mais il arrivait que les choses se passent mal, et dans ces cas là je me jetais a coeur perdu dans le travail. Faith, m’avait demandé une fois si le travail n’était pas un prétexte pour me servir de bouclier. Je lui avais demandé d’où elle tenait une idée aussi saugrenue et elle m’avait dit qu’Amelia avait mentionné que je déclinais toujours quand il était question de rencontrer quelqu’un. J’avais donc expliqué à ma sœur, que non le travail n’était pas un prétexte pour refuser les rendez-vous arrangés que notre cadette tentait de m’arranger, et que de toute façon si je n’avais pas envie de rencontrer quelqu’un d’autres c’était mon problème, et qu’Amelia ne voudrait de son côté non plus pas refaire sa vie avec une autre personne de ce fait j’avais parfaitement le droit de ne pas en ressentir le besoin ni l’envie de mon côté également. L’argument avait fait mouche et Faith ne m’avait plus jamais reposé de questions en rapport avec le travail.

- J’y pense, il va falloir que je te transmette un dossier. J’aimerais qu’une de mes cliente voit une assistante sociale, et j’ai toute confiance en ton jugement. C’est une affaire délicate, le mari est suspecté de violence conjugale et je me dit que avec toi, la parole se libérera peut-être plus facilement. Elle souhaite divorcer mais s’inquiète en ce qui concerne la garde de son fils. J’essaye de prouver qu’il serait beaucoup mieux avec la mère que le père, il doit y avoir une analyse psy malheureusement mais il a aussi été demandé à faire intervenir une assistante sociale sur le dossier et tu es la première personne qui me soit venue en tête.

Heureusement, concernant l’analyse psy je n’aurais pas à être en contacte direct avec mon ex beau frère. C’était la psychologue consultante qui avait proposé de faire appel à Scar, et qui se chargerait de cette partie du dossier, je la lui avait volontiers déléguée ne souhaitant nullement l’avoir ne serait-ce que dans mon champ de vision. Je savais rester professionnelle, mais cela n’empêchait pas que je n’avais pas envie de le voir et lorsque une excuse s’offrait a moi pour ne pas le faire je la saisissait avec gratitude. Personne ne connaissait nos liens à l’exception de ceux qui venaient de la terre des lions et j’admettais que je n’en était pas mécontente. Loin de moi l’envie de revendiquer un quelconque lien avec lui.

- Enfin, soupirais-je essayons de parler de quelque chose de plus agréable que Scar ou le travail.

J’aimais mon travail mais je n’avais pas nécessairement envie d’en parler tout le temps. Même si en dehors des heures de bureau, c’était le meilleur moyen de pouvoir avertir Anita lorsque j’avais besoin de son aide sur un dossier. J’aurais le temps d’y revenir une autre fois, et on se trouverait sûrement un moment pour pouvoir discuter de ça tranquillement toutes les deux.

- Tu seras là pour le 25 ? Amelia cuisinera certainement beaucoup trop comme d’habitude mais il est impossible de lui dire non pour ce genre d’évènement.

On avait rapidement lâché l’affaire de toute façon. Depuis que la malédiction était brisé, Amelia se faisait un point d’honneur à être celle qui cuisinerait pour les grandes occasions de réunion familiale. Si au début on avait bien tenté d’imposer des roulements pour qu’elle ne soit pas non plus toute seule, on avait vite compris qu’il n’en était pas question dans son esprit. On avait donc décidé que la laisser faire c’était encore ce qu’il y avait de plus sage si cela lui faisait plaisir.

Faire entendre raison à Amelia… Anita ne put s’empêcher de grimacer. C’était une tâche quasiment impossible, mais la blonde savait qu’il fallait qu’elle essaye, au moins pour que les sœurs ne s’écharpent pas trop. Et puis parce que les bons sentiments de la pâtissière faisaient qu’elle voyait le monde en rose. Si Amelia n’avait pas été une lionne, elle aurait facilement pu être un bisounours perdu dans le monde réel… Ce qui était en partie la raison pour laquelle tout le clan l’adorait. Sauf que parfois, comme avec Scar, ça les desservait pas mal…

- Ok pour Amelia, je m’en occupe. Accepta-t-elle en soupirant. Tu paieras les séances de spa une fois que je me serais occupée d’elle, je te préviens. Menaça-t-elle sa meilleure amie en souriant avant de reprendre son sérieux. C’est la chose à faire Sara… Il faut que tu puisses être le plus calme possible, parce que l’autre enflure essayera de nous faire chier de toutes les manières possibles… Et oui, moi non plus je n’en reviens pas que ça soit moi qui soit aussi raisonnable ! S’exclama-t-elle en levant les yeux au ciel. Tu crois que je suis malade ? Demanda-t-elle avec sérieux, même si on pouvait voir la malice dans ses yeux.

Ce n’était pas le cas, bien sûr. Elle avait juste acquis une certaine maturité avec le temps et les événements vécus. C’était juste toujours très drôle lorsqu’Anita se faisait la voix de la raison, ce qui n’était pas franchement son rôle dans l’univers, il fallait bien l’avouer. Ceci dit, cela ne l’empêchait pas d’être de bons conseils et elle était rassurée de savoir qu’April allait suivre ce qu’elle lui disait quant à se défouler. La blonde faisait de la zumba deux soirs par semaine après le boulot et elle avait découvert qu’en plus d’adorer cela, ça lui permettait aussi de moins perdre son calme lorsqu’elle avait des dossiers difficiles à gérer au travail. Entendez par dossiers difficiles des dossiers relatifs à de la maltraitance d’enfants… C’était sa bête noire et malheureusement, c’était elle qui en traitait le plus parce que sa chef estimait qu’elle était douée…

- Pas de souci, dis à ta cliente de venir demain, à l’heure qu’elle veut. J’ai de la paperasse à terminer et pour le moment, je n’ai aucun dossier. Je verrais ce que je peux faire pour elle.

Voilà, c’était exactement le genre de dossier qui faisait qu’elle était ravie d’avoir découvert la zumba. Anita saurait sans doute faire parler l’épouse victime de violences, mais la route serait longue, comme toujours dans ce genre de cas. Heureusement pour la cliente d’April, la lionne avait réussi à se monter un réseau de gens fiables qui aideraient l’épouse maltraitée à reprendre du poil de la bête et à se créer une nouvelle vie, avec son fils si tout allait bien.

- Je serais là, fidèle au rendez-vous ! Répondit-elle en souriant. Ta sœur est prévisible comme… Comme une horloge ! Je sais bien qu’elle va trop cuisiner, ça m’évite d’avoir à le faire et en plus ça permet aux petits de tous se retrouver ou presque, donc je réserve toujours cette journée pour le traditionnel repas d’Amelia. Et avec d’autant plus de plaisir cette année que nos gamins se sont enfin avoués leurs sentiments et que j’ai hâte de pouvoir les voir ensemble à Noël. Sourit-elle, limite comme le Chat du Cheshire !

Parce que non seulement elle voulait les voir ensemble, mais aussi elle n’allait pas se gêner pour les taquiner à la moindre occasion ! Tiens, c’était peut-être pour ça qu’Even ne lui avait encore rien dit ? Bah ! Even et Samuel la connaissaient bien, ils devaient se douter que quoi qu’il arrive, ils n’échapperaient pas aux taquineries. Ça faisait juste presque 10 ans que les lionnes attendaient que le couple se mette enfin ensemble !

Qu’Anita ne se fasse pas de soucis, j’avais bien l’intention de la dédommagé pour service rendu à une amie. Amelia pouvait s’avérer être particulièrement têtue sur pas mal de point et l’un deux était qu’elle croyait fermement à la rédemption, plus particulièrement la rédemption pour tous. Pour elle, on pouvait forcément faire table rase du passé et prendre un nouveau départ. Et sur le principe j’étais d’accord pour elle encore faut-il que la personne concerné souhaite réellement s’offrir une rédemption et un nouveau départ. Au sujet de Scar il était tout simplement ridicule de penser qu’une telle chose pourrait un jour arriver. Il aimait trop le pouvoir et l’emprise qu’il pouvait avoir sur les autres. Tel un marionnettiste il adorait tirer les ficelles et voir ce qu’il créer comme réaction chez ses marionnettes. S’il avait tué Mufasa et voulu tuer Simba, c’était par jalousie, il s’estimait plus intelligent, plus méritant que son frère et son neveu. Mais s’il voulait le pouvoir, c’était avant tout pour le pouvoir. Scar ne savait pas être un bon roi, il se moquait bien des devoirs qui allaient avec la fonction, tant qu’il avait le titre et le pouvoir. A Storybrooke, rien n’avait changé et pourtant Amelia s’évertuait à penser le contraire. Je le soupçonnais d’y être pour quelque chose, c’était un fin manipulateur et ma cadette une proie de choix pour ce genre d’individu. Son optimise et sa capacité à vouloir voir le bien partout ne jouaient malheureusement pas en sa faveur. Et c’était en partie ce qui m’inquiétait je devais bien l’admettre.

- T’inquiète pas. Je te dédommagerais avec un soin complet au spa, tu l’auras franchement mérité vu la tâche.

Faire entendre raison à Amelia sur ce genre de sujet c’était franchement compliqué, et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle je n’y arrivais pas personnellement pas. Être reine, c’était différent d’être grande sœur puisque je ne parlais jamais à Amelia de cette manière, je lui parlais en tant que grand sœur et forcément cela voulait dire être parfois moins diplomate et dire les choses de manière un peu trop franche. Nous étions rarement en conflit elle et moi, mais lorsque nous l’étions on pourrait le comparer à la guerre froide. C’était très différent de Faith et Jillian qui étaient en perpétuel conflit et qui ne semblaient pas pouvoir communiquer autrement que de cette manière. D’une manière générale comme nous étions « les deux du milieu » cela faisait que nous étions proche, c’était la chance de ne pas être aux deux extrêmes comme Jillian ou Faith. Mais justement être proche de quelqu’un ça voulait aussi dire que lorsque l’on devait lui parler et particulièrement de sujets qui fâchent ça ne passait pas toujours forcément bien.

- Je lui transmettrais le message pour Noël, juste histoire de faire « bonne figure ». On sait parfaitement toi et moi, que ce n’est pas une convive de plus qui fait qu’elle cuisine toujours pour un régiment. Et puis tu pourras t’allier à Krystal pour taquiner nos deux tourtereaux. Tu peux me croire, Simba est pas prêt d’arrêter de se faire charrier par sa sœur.

En même temps, sa mise en couple c’était un peu ce que tout le monde attendait. Qu’enfin ils progressent et arrêtent de se tourner autour quand ça crevait les yeux qu’ils étaient amoureux. Tout le monde l’avait remarqué et quelque part, ne pas prendre autant de temps pour avouer ses sentiments à la personne concerné que Simba à Nala, c’était un peu devenue une blague dans la famille. Comme je lui disais, ça finirait par se tasser et bientôt plus personne n’en parlerait. Ça faisait office de « nouveauté » et un sujet dont on pouvait discuter tous ensemble a table lors de nos grandes réunion familiales. Mais il n’était pas le seule de la famille et, on aurait sûrement des histoires embarrassantes sur ses cousins/cousines ou les autres « lionceaux ». Ce n’était pas méchant, juste des taquineries bon enfant. Au sein d’une famille, il y avait un peu d’amour vache c’était normale. Et puis Krystal, et Samuel avaient toujours eu une dynamique frère/sœur même avant que je ne l’adopte et qu’elle ne soit officiellement un membre de la famille. Déjà sur la terre des lions c’était comme ça. Ils avaient le même âge mais Tama s’était toujours comporté comme si elle était plus âgé, et ça avait une petite tendance à agacer son frère. D’un côté ce n’était pas plus mal, quand il était jeune Simba avait un peu cette arrogance que seule les enfants peuvent avoir, et Tama était là pour le remettre un peu à sa place. J’estimais que c’était un mal pour un bien, et les laissait faire sans intervenir.

- D’ailleurs généralement je les laisse régler leurs chamailleries entre eux. Ils sont grand, ils ont pas besoin de moi.

Dire qu’a leur âge ils trouvaient toujours le moyen d’agir comme s’ils étaient toujours des enfants. Des fois je me demandais comment ils se comporteraient quand ils ne seraient plus a la maison. Ça risquait d’être drôle tiens.

C’était à la fois terriblement normal mais aussi assez étrange qu’Amelia soit aussi têtue sur le sujet Scar. Anita avait du mal à comprendre pourquoi l’autre lionne était persuadée qu’il fallait laisser une nouvelle chance à l’imposteur. La blonde le découvrirait bien assez tôt cela dit, puisqu’elle avait accepté d’aller éclaircir tout ça et faire entendre raison à la pâtissière. Ce qui, elle commençait à s’en rendre compte, serait bien difficile, car si April avait déjà échoué… Enfin, elle verrait bien.

De toute façon, ses efforts seraient récompensés, elles venaient de conclure un pacte avec April. Se charger d’Amelia contre une séance au spa qui serait bien méritée. Anita ne répondit même pas, se contentant de sourire avec malice à sa meilleure amie. April et elle n’étaient jamais revenues sur une promesse qu’elles s’étaient faites, cela ne commencerait donc pas avec une petite séance au spa.

La seule chose, c’était bien qu’il ne fallait pas vexer Amelia qui se chargeait en général du repas de Noël. Anita avait donc décidé de ne rien lui dire jusqu’à ce que les fêtes soient passées. Elles discuteraient des trucs fâcheux après. La blonde restait une lionne après tout, et l’appel de la bouffe, c’était sacré. Tout comme le fait de se moquer de son frère. Enfin elle imaginait, parce qu’elle était enfant unique donc n’avait jamais eu à se moquer d’un frère ou d’une sœur. Et puisqu’April trouvait ça normal, c’est que ça devait l’être. D’autant que ça avait toujours été comme ça entre Simba et Tama, depuis le début ces deux-là se chamaillaient à n’en plus finir.

- Moi ? Les taquiner ? Vraiment ! Lança-t-elle, faussement vexée avant de sourire avec malice. Tu me connais si bien ! Se mit-elle à rire.

Parce que oui, ils les avaient fait tellement attendre ces deux-là qu’elle comptait bien régler ses comptes avec sa fille pour ne rien lui avoir dit et ensuite pour la taquiner impitoyablement avec Samuel. Ça faisait presque 9 ans après tout qu’April et elle attendaient la mise en couple de ces deux idiots. Rien que ça. Et puisque la blonde trouvait avoir été très patiente, elle comptait bien se payer leur tête maintenant. Rien de bien méchant évidemment, mais ils allaient devoir assumer de l’avoir fait attendre aussi longtemps alors que Sarabi et elle espéraient, depuis qu’elles avaient découvert être enceintes, que leurs enfants se mettraient ensemble. Un rêve se réalisait. Et cela ferait du bien à toute la tribu.

- Moi aussi j’ai passé ce cap avec Even et Nathan, ils se débrouillent maintenant quand ils se chamaillent, je n’ai plus à m’en mêler. Et mine de rien, je suis moins fatiguée le soir maintenant que je n’ai plus ça à gérer. Fit-elle remarquer.

Ouais, les gosses ça amenaient de la joie mais aussi une terrible fatigue quand on en avait plusieurs !