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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 [Honey] Je t'emmène parmi les étoiles pour, je l'espère, la plus belle soirée de ta vie.

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Stefan Vulpesco
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Stefan Vulpesco

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________________________________________ 2021-05-15, 19:41


Je ne suis pas vraiment étonné lorsque la jolie blonde en face de moi eut une micro-expression sur son visage. Naturels chez chaque humain, même quand ces derniers tentaient de cacher ce qu’ils ressentaient, ils allaient afficher rapidement une petite réaction discrète que seuls des connaisseurs pouvaient déceler. Dans le cas de cette dernière, j’avais cru remarquer une envie de rire qu’elle contrôlait. Peut-être était-ce pour ne pas m’énerver ou me rendre mal à l’aise. En écoutant sa réponse à ma question, de mon côté je ne cachais pas mon sourire amusé. Si je pouvais lui donner envie de rire, c’était un bon début et c’était effectivement mon but en mentionnant « l’Immaculée Conception », notion appartenant aux mythes d’une religion plus vieille que moi.

- Et bien, c’est fort intéressant. La science moderne m’étonnera toujours! Je tiens juste à vous rassurer, l’Immaculée Conception, c’était une plaisanterie. J’ai pu constater que cela a eu l’effet escompté. Bref, pour en revenir sur le sujet d’internet, il serait probablement plus sage de le faire le plus rapidement possible. Ma secrétaire commence à en avoir assez de recopier mes écrits papier à l’ordinateur et m’imprimer les informations nécessaires. Il semblerait qu’effectivement, le monde nous force de plus en plus à troquer la plume contre l’informatique…

La jeune humaine n’hésita pas, quand elle eut fini de m’expliquer l’importance de l’informatique à l’époque actuelle, de me signaler que la nourriture était bonne et que le décor était sublime. Je n’avais pas tenté le diable en essayant quelque chose dont ne m’avais jamais mentionné cette dernière. Je n’aurais pas choisi n’importe quelle activité sans être sûr et certain qu’elle aurait apprécié. Choisir un restaurant ayant pour thématique l’espace, je n’avais pas pris énormément de risque. La seule chose dont je ne pouvais pas être sûr, c’était la qualité réelle de la nourriture. Je ne pouvais que faire confiance à des inconnus se nommant « Bidule01 » ou « JackJack665 ». Qui a, par ailleurs, eu l’indécence de les nommer comme cela? Bref, je n’avais pas fait d’erreur et c’était une très bonne chose.

- Je suis fort heureux que le choix de l’endroit vous plaise. Ne vous en faites pas pour moi. La nourriture ne me manque pas le moins du monde. Je me satisfais de votre présence avec moi ce soir. Merci d’avoir accepté mon invitation, je suis… touché. Profitez de ce qu’on vous sert et n’hésitez nullement à vous prendre un dessert. D’après le menu, les gâteaux représentent des planètes. Mars serait composé d’un crémage à la grenade, Saturne serait à la poire et mangue, puis la lune serait au citron. Bref, prenez ce que vous voulez. Cela me fait plaisir.

La soirée était réellement agréable, mais forcément mon invitée allait terminer son repas à un moment à un autre et ce fut le cas. Ainsi, je payai le restaurant, laissant un pourboire de 100 $ au serveur avant de retourner à la voiture avec la magnifique jeune femme qui m’accompagnait. Je ne savais pas pourquoi, mais je ne voulais surtout pas l’emmener chez elle, voulant étirer le temps avec elle le plus possible. Pourtant, il fallait bien qu’elle regagne sa demeure et moi la mienne. Pourquoi avais-je autant envie d’être avec elle? À ce moment, j’estimais seulement que j’avais un besoin sexuel à assouvir et rien d’autre. Bientôt, nous arrivions devant le bâtiment où elle logeait. J’arrêtais le moteur et me retournais vers elle, lui adressant un sourire.

- Et bien… Nous sommes arrivés. Je vous remercie à nouveau d’avoir accepté mon invitation. C’était fort agréable de passer du temps en votre compagnie.

Sans dire un mot de plus, j’attrape sa main gauche afin de l’approcher de mes lèvres dans le but de lui faire un baisemain dont j’ai le secret. Sans lâcher ses yeux des miens, je lui adressais un sourire tendre. Je me sentais étrangement fébrile, comme si j’espérais quelque chose. Je ne saurais pas réellement dire ce qui me prenait. Pourquoi une humaine me mettait dans un état pareil. Pourquoi avais-je la sensation d’un cœur fantôme battant dans ma poitrine à toute vitesse?


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________________________________________ 2021-05-16, 00:38 « Science is magic that works. »

Honey aurait donc pu se permettre de rire franchement si l'Immaculée Conception était une plaisanterie. La jeune femme opina, rassurée. Elle aurait été très désolée de s'exciter sur le sujet pour s'entendre dire par la suite que Stefan croyait dur comme fer en l'existence de l'Immaculée Conception. Même si elle était athée, la jeune femme ne voulait pas vexer les croyants en assénant trop brutalement que, de son point de vue, la Bible était seulement une œuvre de fiction très populaire dont les valeurs avaient inspiré la société. Au fond, certains de ces préceptes n'étaient pas mauvais, d'ailleurs. Mais comment un esprit aussi cartésien que celui de Honey pourrait-il croire à tous les miracles décrits au fil des évangiles et des psaumes ? Non, ce en quoi la jolie rousse croyait, d'une certaine façon (car la croyance ne s'appliquait pas réellement à ces sujets), c'était à la science et au progrès technique, ceux-là même qui permettaient à la secrétaire de Stefan de retranscrire ses notes manuscrites ou de lui imprimer les informations dont il avait besoin.
La jeune femme imaginait aisément que c'était pour lui une toute nouvelle habitude à prendre. Et pour cause, elle en avait été témoin des mois plus tôt, lorsqu'il lui avait demandé de l'inscrire sur Tinder. Parfois, d'ailleurs, Honey se demandait jusqu'où cette histoire l'avait mené, imaginant très mal le comte Dracula trouver l'amour sur cette application. Mais jamais elle n'avait posé la question et elle avait sans doute été bien inspirée. Autrement, Stefan aurait dû lui servir un nouveau mensonge pour éviter de lui révéler son véritable dessein dans l'utilisation de l'application. Mais, plus généralement parlant, la scientifique restait positivement convaincue de l'utilité du progrès en général et de l'informatique en particulier, puisque tel était le sujet de la conversation.
- Vous verrez très vite que c'est seulement une question d'habitude. C'est plus facile pour les personnes comme moi qui sont pour ainsi dire nées avec internet, mais il y a de la logique derrière l'utilisation d'un ordinateur et personne ne vous demande de savoir coder des sites internet ou pirater la CIA ! conclut Honey dans une exclamation.
Puis elle fronça momentanément les sourcils, se demandant si Stefan voyait de quoi elle voulait parler. Incertaine de vouloir poser la question (il l'avait, après tout, déjà houspillée pour avoir apporté trop d'explications sur un sujet similaire), Honey se concentra plutôt sur un aspect qui allait sans doute faire plaisir à Stefan :
- En plus, vous pouvez continuer l'écriture manuscrite pour échanger avec vos amis ou leur envoyer vos vœux pour les grandes occasions !
Pour la jeune femme, cette perspective était une merveilleuse consolation car Honey, très entourée, n'imaginait évidemment pas à quel point Stefan était, en comparaison, seul. Elle ne pouvait pas se douter qu'il n'avait probablement personne à qui écrire. Et Stefan n'était sans doute pas le genre à s'apitoyer sur son propre sort, probablement par habitude, le poids des années (et même des siècles !) aidant.
Alors la conversation se poursuivit sur la nourriture et, cette fois, Honey ne masqua pas son étonnement d'apprendre qu'elle ne manquait pas au vampire.
- Honnêtement, je sais pas comment vous faites ! laissa-t-elle spontanément échapper. A choisir, je préférais encore mourir que de ne plus pouvoir manger, poursuivit-elle avec la même énergie.
Mais elle s'arrêta bien vite, songeant que cette façon de présenter les choses n'était sans doute pas la meilleure.
- Je veux dire que c'est important, pour moi, la nourriture, se reprit la jolie rousse avec moins d'emphase. Ca fait partie des plaisirs de la vie de pas mal de gens mais y a plein d'autres choses TRES COOL que...
... vous pouvez encore faire ? C'était spontanément la manière dont elle envisageait de conclure sa phrase mais la jeune femme jugea, à temps, que c'était là une formulation bien indélicate. Usant alors de toute la puissance de ses méninges, la scientifique trouva une conclusion plus acceptable à son propos :
- qui s'offrent à vous.
Après lui avoir adressé un sourire confus, Honey baissa la tête sur son assiette, laissant à Stefan, le loisir de poursuivre sa réflexion. Puisque c'était elle qui profitait des plaisirs de la table, il valait sans doute mieux qu'elle laisse à Stefan le soin d'entretenir la conversation, ce qu'il faisait d'ailleurs très bien. Ceci étant dit, la jeune femme ne s'attendait pas à autant de franchise de sa part. Le vampire l'avait, assurément, habitué à plus de mystère et moins d'épanchement sentimental. Ce n'en était alors que plus étonnant d'apprendre que c'était avant tout l'acceptation de Honey qui contentait le vampire et, plus encore, qui le touchait.
- Je..., commença la jolie rousse, incertaine de pouvoir interpréter ces dernières paroles. Y a vraiment pas de quoi, sourit-elle finalement, acceptant, pour le bien de tous de ne pas tout comprendre, pour une fois.
L'incitation qui s'en suivit, à savoir celle de commander un dessert, fit largement sourire la jeune femme. Incapable, une fois de plus, de résister à sa spontanéité, elle déclara :
- Je comptais carrément prendre un dessert. Comptez là-dessus ! opina la jeune femme avec véhémence.
Elle avait, naturellement, pris note des informations fournies par Stefan quant à la carte mais la redemanderait le moment venu et décida de ne pas épiloguer sur cet autre sujet. A la réflexion, Honey était probablement trop elle-même, ce soir. Mais elle doutait que ce soit à cause de l'alcool. Il lui en fallait davantage pour ressentir ses effets. En fait, elle se sentait plutôt elle-même, ce qui ne lui était arrivée qu'une fois en compagnie de Stefan : au moment de leur rencontre, dans ce couloir désert de l'université, avant qu'il ne l'invite dans son bureau et ne s'y présente comme un monstre sanguinaire (ce qu'il était, à certains égards, sans doute un peu - ou avait été, du moins). Après cette découverte et parce qu'elle était depuis toujours incapable de comprendre les motivations et les sentiments de Stefan, Honey ne s'était plus jamais sentie totalement à l'aise en sa compagnie. Si elle n'avait jamais eu peur de lui (parce qu'elle avait rarement peur de quoi que ce soit en dehors des orages et de la folie), elle ne pouvait pas dire qu'il la mettait toujours à l'aise. C'était même plutôt l'inverse. Et pendant longtemps la jeune femme n'avait su interpréter la signification des rapprochements qu'il opérait et des sous-entendus qu'il égrenait. Peut-être parce que les intentions du vampire étaient aujourd'hui plus claires, Honey se sentait plus légitime à être elle-même. Ou alors c'était simplement la force de l'habitude et Stefan ne l'impressionnait plus autant qu'avant.
- Désolée, trop d'enthousiasme, jugea Honey quelques secondes plus tard.
Elle repensa à cette conversation au moment de commandé son dessert qui s'avéra être un soufflé au citron, censé, en effet, illustrer la Lune (qui n'est pas une planète mais le satellite naturel de la Terre, songea la scientifique qui n'en avait pas fait la remarquer à Stefan plus tôt). Elle adorait le citron et pas uniquement parce que c'était son nom de famille. Un patronyme ne pouvait pas prédisposer à apprécier quelque chose ou non et, par chance, seul Stefan ici pouvait faire le rapprochement entre le dessert et son nom de famille. Le serveur, lui, n'en avait aucune idée.
Il se contenta donc de prendre la commande, coula un regard interrogateur en direction du vampire qui ne consommait pas, et repartit sans demander son reste. Le dessert, lui, arriva une dizaine de minutes ensuite, meublées par la conversation de Honey et Stefan. A partir de cet instant, la jeune femme ne se fit pas prier pour y donner un coup de cuillère volontaire. Elle ferma les yeux pour en apprécier toutes les saveurs et ne put retenir un soupir de plaisir, se sentant, à cet instant, proche de l'extase. Des frissons de bonheur parcoururent son échine et Honey eut alors la délicieuse impression que son cerveau était en ébullition.
- Olalalala, je regrette vraiment pour vous que vous ne puissiez pas goûter cette merveille, assura la jeune femme dont la cuillère indiquait présentement l'assiette entamée. Parce que c'est vraiment DÉLICIEUX, poursuivit-elle. Orgasmique, je dirais.
La jolie rousse lâcha cette observa aussi naturellement que si elle parlait de la météo et continua à déguster son dessert. L'orgasme culinaire, elle le savait, existait réellement, au même titre que l'orgasme musical (ndlr : personnellement j'en ai déjà eu un sur un soufflé au caramel, je me rappelle encore de cette sensation de bonheur maximal) mais elle doutait que ce type de conversation intéresse vraiment Stefan. Il pouvait peut-être faire l'expérience des orgasmes musicaux mais sans doute pas des orgasmes culinaires. A moins que l'absorption de sang lui fasse cet effet ? Une courte réflexion seulement suffit à Honey pour affirmer qu'elle ne voulait pas connaître la réponse à cette question qu'elle ne poserait pas et la jeune femme se félicita de ne pas avoir poursuivi sur cet étrange.
Après le dessert, vint le moment de demander l'addition, ce que Stefan fit pendant que Honey allait "se repoudrer le nez", ce qui n'était guère plus qu'une façon de polie d'annoncer qu'on avait besoin de s'éclipser quelques instants aux toilettes.
A son retour, la note semblait payée et un généreux pourboire trônait sur le table. A voir la désinvolture avec laquelle Stefan dépensait (distribuait, même) son argent, il était plus que certain qu'il avait eu de quoi lui offrir un dessert.
- Encore merci pour ce repas, c'était délicieux, assura Honey alors qu'ils quittaient l'établissement.
Le trajet du retour à Storybrooke parut moins loin à Honey que le chemin parcouru en sens inverse. Elle était très satisfaite de sa soirée et l'assura encore plusieurs fois tandis que Stefan la reconduisait chez elle. Une fois devant son immeuble, le vampire lui restitua son fauteuil roulant et l'observa l'air... différent (Honey ne trouvait pas meilleure description à son attitude) pendant ce qui sembla durer une éternité (ce qui n'était évidemment pas le cas). Puis ce fut à lui de la remercier, ce qui faisaient d'eux deux des personnes vraiment polies, avant qu'il n'attrape sa main pour y déposer un baisemain quelque peu vieux jeu mais également charmant. La jolie scientifique gloussa. Quand enfin Stefan lui rendit sa main, elle ne put s'empêcher de lui faire une remarque qui lui avait déjà brûlé les lèvres auparavant :
- Il faut quand même que je vous dise un truc parce que c'est assez marrant, commença-t-elle pour introduire son histoire. Les baisemains c'est très vieille Europe mais ici, en Amérique, ils sont en principe réservés à la femme qu'on demande en mariage et je..., Honey gloussa tant l'hypothèse était absurde, doute que ce soit dans vos projets. Mais ça me dérange pas, assura très rapidement la jeune femme. Je sais que ce n'est pas la signification derrière vos manières un peu datées. C'est charmant, vraiment. Je me disais seulement que ça serait peut-être bien que vous ayez l'info. Vous savez, au cas où.
Par chance pour Stefan, Honey lui épargna l'anecdote du Président français d'alors (Jacques Chirac) et de son baisemain d'adieu à la Première dame américaine d'alors (Laura Bush) qui avait choqué les plus puritains des Américains plus de quinze ans plus tôt. Stefan s'en fichait sans doute, même si l'histoire illustrait pertinemment le propos. Dans tous les cas, Honey supposait les manières de Stefan bien trop ancrées en lui pour les modifier et n'espérait pas le faire. Il était même probable que beaucoup de gens ignorent la signification que les Américains donnaient au baisemain.
L'air songeur, la jeune femme observait à présent son immeuble, puis tourna soudainement la tête vers Stefan, comme si une idée venait de germer dans son esprit.
- Vous voulez monter boire un dernier verre ? demanda-t-elle subitement. Ils font tout le temps ça dans les films, je suppose que c'est une pratique sociale accept...
Honey ne termina pas sa phrase, réalisant, un peu trop tard, qu'elle n'avait pas pris en compte un autre paramètre et non des moindres.
- Euh... Vous savez quoi ? Oubliez ce que je viens de dire. C'était pas très intelligent, s'excusa Honey avec un sourire désolé. C'est pas comme si j'avais de quoi vous satisfaire au frigo et je vais manifestement pas m'ouvrir les veines avec un couteau de cuisine pour votre bon plaisir. Je... Je vais peut-être y aller, alors, non ? suggéra la jeune femme, mal à l'aise de nouveau. Vous avez raison, c'était une chouette soirée. Merci beaucoup encore. Merci encore beaucoup, se corrigea la scientifique, désireuse de pouvoir mettre fin au malaise le plus rapidement possible.
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Stefan Vulpesco
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________________________________________ 2021-05-21, 22:23

Après avoir déposé la chaise roulante sur le sol pour permettre à mon invitée de la soirée de s'asseoir sur cedit siège, je refermais derrière elle la porte du véhicule sans la quitter des yeux. Dans tous les cas, elle semblait heureuse de sa soirée. Du moins, elle n’avait montré aucun signe de colère ou déception. Le soir tombait, la lune commençait à monter dans le ciel et le soleil avait presque disparu à l'horizon. À l'extérieur, nous pouvions entendre les sons de la ville. Le va et viens des voitures rentrant chez eux après une longue journée de travail et d’autres rejoignant leurs quarts d’heure de nuit. En dehors de cela, il n’y avait pas plus d’agitation et encore moins dans cette rue déserte. Nous étions seuls, l’un en face de l’autre.


Honey s’exprime alors, semblant vouloir proposer de monter boire un verre, mais elle se ravise rapidement. Elle semble nerveuse. Du moins, c’est comme cela que je l’interprétais. Elle parlait rapidement, semblant éloigner la honte ou la gêne le plus possible en allant se cacher chez elle. J’irais à dire que c'était presque... Mignon. Afin qu’elle me regarde dans les yeux, je me baissais à sa hauteur et je posais ma main sur la sienne. Je ne comprenais pas trop pourquoi elle semblait être si gênée par sa proposition. Après tout, je lui avais déjà répété mainte fois que je ne digérais pas que le sang. Sa proposition était, alors, loin d’être stupide.


- Je vous rappelle, miss Lemon, que lors de notre diner, j’ai pris du vin. Alors, si vous avez de l’alcool chez vous, je saurais m’en accommoder et cela serait un plaisir de vous accompagner pour quelques heures. Vous savez, j’espère bien que je ne suis pas un mauvais invité. Ce n’est pas votre sang qui m’intéresse en votre personne.


Lui adressant un sourire, j’approchais ma main de son visage, venant jouer avec une mèche de ses cheveux blonds. Il fallait que je me débarrasse de cette tension interne que je ressentais à ce moment précis. Maintenant qu’elle savait ce que je voulais, peut-être allait-elle répondre à mes avances?


- Puis, combien même qu'il n'y aurait rien à consommer qui puisse me plaire dans votre appartement, je suis sûr que nous pourrions trouver quelque chose à faire si vous voulez vraiment continuer la soirée en ma compagnie... Une femme aussi brillante et merveilleuse que vous avez probablement bien d’autres choses à proposer qu'un simple verre. Dites-moi ce que vous désirez, milady. Je tenterais de vous satisfaire. C’est votre soirée.


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________________________________________ 2021-05-22, 00:23 « Science is magic that works. »

Honey tressaillit lorsque Stefan s'agenouilla pour poser ses mains froides sur les siennes mais ne tenta pas de les retirer. Elle songea simplement qu'ainsi elle ne pouvait définitivement plus utiliser ces mêmes mains pour regagner son appartement et que la situation avait quelque chose d'inattendu. Malgré tout, sans doute parce qu'elle n'était pas du genre à fuir, y compris ce qui pouvait potentiellement la mettre mal à l'aise, la jeune femme releva ses yeux verts pour croiser ceux, noirs, de Stefan.
A la réflexion, oui, bien sûr qu'il avait raison. Elle avait été stupide de se trouver stupide en proposant un dernier verre. Evidemment qu'elle se rappelait l'avoir vu boire du vin. Honey secoua la tête, comme si ce seul geste pouvait chasser sa gêne.
- Non, non, assura la jeune femme en secouant la tête. Jusqu'à présent vous êtes un très bon invité. C'est moi qui réfléchit pas. Désolée, je suis un peu idiote, parfois... J'ai de l'alcool, oui, bien sûr. Pas de problème.
Honey opina, comme pour se conforter dans ses propres affirmations. D'après ce qu'elle avait vu dans les films, c'était de toute façon souvent de l'alcool que les gens consommaient quand ils montaient "boire un dernier verre" après une soirée (elle se refusait encore un peu à raisonner en matière de "rencart"). Au moins, maintenant la situation était éclaircie. Il suffirait de prétendre que ces quelques dernières minutes n'avaient jamais eu lieu et tout irait pour le mieux. Ce n'était pas si compliqué que ça, de boire un dernier verre. Il leur suffisait de rentrer dans l'immeuble, monter jusqu'au troisième, ouvrir la porte... Oui, c'était largement dans les compétences de Honey qui était toujours une hôte très attentionnée. Bien sûr, elle n'aurait jamais fait cette proposition si Wasabi n'était pas sorti ce soir-là. Dans le cas contraire, ce dernier verre aurait été le plus gênant de toute la vie de Honey Lemon.
Mais chassant cette vision d'horreur de son esprit, la jeune femme rendit son sourire à Stefan, passablement rassurée de n'être, en fin de compte, pas si stupide qu'elle l'avait pensé seulement quelques minutes auparavant. Il avait, une fois encore, raison. En fin de compte, on n'était pas obligé de proposer "un dernier verre" à celui qui vous invitait au restaurant. On pouvait lui proposer une partie d'échecs, un récital de piano, de lire de la poésie, voire de s'adonner à de passionnantes expériences scientifiques. D'ailleurs, Honey se souvenait parfaitement qu'il avait mentionné être un amateur d'échecs. Ca ne l'avait, à l'époque, pas particulièrement étonnée car Stefan avait l'air particulièrement stratège, ce qui était d'autant plus normal pour un ancien roi, du temps où l'on guerroyait pour étendre son influence ou la protéger de l'envahisseur.
Et pourtant, il y avait quelque chose dans la voix, mais aussi l'attitude et les gestes de Stefan, qui, avec les autres éléments à la disposition de Honey, semblaient sous-entendre que ses suggestions et sa volonté de lui faire plaisir ne concernaient probablement pas les jeux de société. Ce qui tombait bien : Honey n'aimait pas qu'on la laissa gagner, même si c'était particulièrement grisant que de mettre son adversaire échec et mat.
Les compliments que Stefan avait pour Honey ne manquèrent pas de faire rosir ses joues de plaisir et la jeune femme aurait sans doute replacé ses cheveux si Stefan ne venait pas de le faire pour elle et s'il n'avait pas encore une main posée sur la sienne. Ce n'était pas tous les jours qu'on était "merveilleuse", autrement dit "admirable au plus au point, exceptionnelle", à en croire le dictionnaire. Si Stefan disait cela à toutes ses conquêtes, ça expliquait peut-être certaines choses. Toutefois, la jeune femme préférait ne pas trop y penser. A la vérité, elle ne savait pas exactement ce qu'elle voulait. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait proposé ce dernier verre. Par réflexe, sans doute. Pour faire comme tout le monde fait, probablement. Parce qu'une grille de sudoku niveau expert, ça n'allait sans doute pas emballer Stefan.
- Merci, souffla finalement Honey après un temps qui lui parut particulièrement long.
Elle faisait bien sûr référence à l'application que Stefan mettait en œuvre pour que la soirée soit la sienne, aussi parfaite que possible. Mais elle ne pouvait s'empêcher de songer, en parallèle, qu'ils étaient particulièrement proches et que s'il respirait lui aussi, elle aurait sans doute senti son souffle sur elle, comme lui devait sentir le sien.
- Je crois que j'ai saisi où vous vouliez en venir, déclara-t-elle en fronçant les sourcils, concentrée comme si elle tentait de déchiffrer les secrets de l'Univers. Et... Merci. Et... euh... pourquoi pas mais... Opourrait peut-être monter... Juste commencer monter, en fait. Non ?
Honey accompagna cette proposition d'un sourire encourageant puis récupéra ses mains. Une fois au niveau de la porte de l'immeuble, elle sortit son pass de son sac à main et déverrouilla la porte qui donnait accès à l'intérieur avant d'appeler l'ascenseur. Ils s'y engouffrèrent en silence et la montée jusqu'au troisième parut assez longue à Honey alors qu'elle n'avait pas rallongée depuis qu'elle avait fait le chemin en sens inverse en début de soirée. Le contexte, en revanche, était tout autre. Heureusement, l'ascenseur les amena à bon port et la jeune femme eut l'impression de remonter à l'air libre. Ses clés encore en main, elle avança vers la porte de son appartement, la déverrouilla à son tour et s'effaça pour laisser Stefan y pénétrer le premier. De cette façon, la jeune femme put refermer derrière lui avant d'annoncer, à quelqu'un - ou plutôt quelque chose - que le vampire ne pouvait pas voir :
- Salut A.S.T.R.I.D., je suis rentrée, tu peux activer l'alarme.
- Bonsoir Honey Lemon, lui répondit la voix digitale de son intelligence artificielle. L'alarme est à présent activée. Bonjour... Stefan Vulpesco, ajouta-t-elle après avoir scanné les environs pour reconnaître qui accompagnait sa propriétaire.
Devançant la question du vampire, Honey expliqua :
- Elle vous a scanné et comparé aux informations qu'elle a dans sa base de données.
Plus de détails lui paraissait superflu, alors Honey se dirigea vers le bar qui faisait la séparation entre la pièce à vivre et la cuisine où elle chercha une bouteille de whisky tourbé que son père appréciait particulièrement. De son côté, Stefan, elle me nota du coin de l'œil, avait pris place sur le canapé. Schrödinger, le chat noir et borgne, s'approcha de lui et se frotta entre ses jambes pour marquer son territoire puis disparut également derrière le bar. De là, il sauta sur les genoux de sa maîtresse adorée et lui réclama quelques caresses que Honey était plus que ravie de lui prodiguer. Satisfait, l'animal noir sauta agilement à nouveau sur le carrelage et s'en alla manger, sans plus accorder d'attention à personne.
- Du whisky, ça vous ira ? demanda alors Honey en brandissant la bouteille.
Stefan accepta et la jeune femme lui servit un verre qu'elle vint lui porter pendant que l'eau de son thé bouillait. La jeune femme déposa, dans un brut mat, le verre sur la table basse puis retourna en cuisine d'où elle ramena bientôt un mug fumant de thé. Lui aussi, elle le déposa sur la table basse - de toute façon, il était encore trop chaud pour être pleinement savouré. Honey en profita donc pour se transférer de son fauteuil au canapé où elle replia ses longues jambes sous son corps. Alors seulement enfin elle reprit son mug et le porta à ses lèvres, savourant le liquide chaud qui descendait dans son système digestif.
- C'est moi qui me mets à votre niveau, pour une fois, commenta-t-elle avec un sourire, faisant allusion au fauteuil qu'elle quittait rarement en sa présence. Le whisky vous convient ? J'en bois pas mais il paraît qu'il est bon.
Ici Honey s'arrêta de justesse avant de déballer toutes ses connaissances sur la distillation du whisky. Elle préféra reprendre une gorgée de thé, ce qui lui donnait une excuse pour ne pas parler. Et maintenant quoi ? se demanda-t-elle.
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________________________________________ 2021-05-22, 02:13

[Retour du narrateur « Il » pour les prochaines scènes]
Pourquoi pas. Pourquoi pas. C’était encourageant pour le vampire qui ne put s’empêcher d’afficher un sourire, satisfait de cette possibilité. À moins qu’elle ait compris autre chose, c’était fort possible avec la demoiselle, elle lui avait confirmé que c’était possible. Évidemment, le vampire ne considérait pas que l’humaine lui était due et savait qu’elle pouvait changer d’avis à n’importe quel moment, mais il allait essayer de lui donner l’envie de poursuivre. Il était confiant, il ne pensait pas réellement échouer, mais il restait prêt à toute éventualité. Après tout, le consentement était la chose la plus importante dans les relations humaines. Ironique, venant d’un monstre de la nuit ayant déjà tué pour se nourrir ou par simple plaisir.
Bien sûr, puisqu’elle l’invitait à monter avec elle à son appartement, il ne se fit pas prier et la rejoignit bien rapidement dans l’ascenseur. Par politesse et pour lui laisser le temps de prendre ses aises, il restait en silence. Après tout, la rouquine, blonde au naturel, n’était pas une séductrice comme lui. Il ne s’attendait clairement pas à la voir sûre d’elle et lui sauter dessus dès que la porte serait refermée. Il devrait y aller avec douceur, probablement quelque chose qu’il n’avait plus fait depuis des siècles, mais qu’il n’avait pas oublié. Si on lui avait demandé, 1 an auparavant, s’il aurait songé être tendre envers quelqu’un, il aurait dit que c’était n’importe quoi. C’était un homme d’action, aimant la passion et l‘éphémère. En temps normal, il n’aurait jamais voulu prendre la jolie scientifique dans ses bras, mais les choses changeaient. Au fond, cela l’effrayait. Il voyait ce changement et il détestait ce sentiment de vulnérabilité. Il avait l’impression de retrouver cette part humaine en lui qu’il associait à l’échec. L’amour ne ferait que le briser encore plus. Il ne pouvait pas laisser ça arriver. Après cette nuit, ce serait terminé et il poursuivrait son chemin sans jamais retenter de la revoir.
La porte se referma derrière eux. La femme salua son appareil intelligent qui lui répondit et sembla même remarquer la présence de Stefan qui haussa un sourcil de surprise. L’homme avait si peu l’habitude de ce genre de technologie qu’il avait oublié son existence, mais les souvenirs lui revinrent à l’esprit quand Lemon mentionna que l’appareil l’avait scanné. Probablement qu’elle l’avait déjà fait lors de cette soirée de Nouvel An et qu’elle avait reconnu les informations biométriques le concernant. Il ne prêta pas plus d’attention à A .S.T.R.I.D., qu’il ne considérait pas vivante ou capable de sentiment. Pendant que la rousse allait s’occuper de leurs boissons, Vulpesco alla rejoindre le canapé, posant ses mains sur ses genoux, observant le décor autour de lui en attendant.

- Du whisky sera parfait, merci.

Rapidement, son verre fut sur la table basse et son hôte vint le rejoindre sur le canapé. Il lui adressa un sourire comme elle s’installait en mentionnant qu’elle se mettait à sa hauteur. C’était loin de lui déplaire. Le vampire prit une gorgée de l’alcool qui lui avait été servi et il hocha la tête.

- Évidemment, les saveurs sont altérées, mais je suis sûr que c’est de très bonne qualité. C’était un très bon choix, je vous remercie.

Sans la lâche du regard, il prit une autre gorgée de sa boisson, prenant le temps d’observer la demoiselle face à lui, détaillant son corps, sa peau blanche lui rappelant la porcelaine et ses cheveux roux long et soyeux. Elle prenait une gorgée de son thé à son tour, laissant le silence replonger entre eux. Il sentait que ce serait à lui de prendre les devants et il n’hésita pas une seconde de plus. Déposant son verre sur la table basse, il prit délicatement la tasse des mains de la belle afin qu’elle rejoigne la même surface.

- Il ne faudrait tout de même pas que vous vous brûliez, très chère. Un mauvais mouvement et cela tomberaient sur votre robe … qui vous va à ravir, d’ailleurs.

Son pouce vint rejoindre la commissure des lèvres de sa concubine avec douceur, le laissant doucement caresser sa lèvre du bas. Se mordant la sienne, il glissa ses doigts dans les longs cheveux bouclés.

- Je sais que vous préférez largement quand on vous complimente pour votre intelligence, mais je dois vous dire que vous êtes très belle. Votre peau est douce et vos yeux sont… ensorcelants... Puis-je vous embrasser?, il murmura-t-il.

Comme il a son autorisation, il avance doucement son visage vers le sien. Il sent son souffle chaud, se mélangeant avec le sien, frais pour sa part, de part habitude. Quand il ressentait de l’attirance sexuelle envers quelqu’un, son souffle reprenait même s’il était inutile. Ses lèvres, au départ, vinrent effleurer les siennes avec hésitation, voulant lui laisser changer d’avis si elle le voulait. Il vint vraiment l’embrasser avec douceur, savourant ce premier baiser entre eux. Son autre main vint rejoindre le creux de son dos pendant qu’il intensifiait le baiser, la sentant répondre à son approche. À ce moment précis, il avait l’impression que c’était différent des autres fois. Il n’avait pas envie de vite chercher son plaisir et repartir. Non, il voulait prendre son temps, profité de la moindre occasion pour faire gémir sa partenaire de ce soir. Il voulait lui faire plaisir, à elle.

Sans se presser, il vint déposer de légers baisers dans son cou. L’odeur était alléchante et il sentait la carotide pulser sous sa peau, mais il en oubliait presque la tentation que cela pouvait représenter, l’envie sexuelle et ce qu’il ressentait, peu importe ce qu’il ressentait, était plus puissant que sa faim. Cette main placée dans le creux du dos de la demoiselle remonta doucement afin d’aller chercher la fermeture éclaire et la descendre, dévoilant ce qui devait l’être. Ses doigts vinrent doucement baisser les bretelles du vêtement pour faire descendre jusqu’à ses hanches sans toucher à son soutien-gorge. Chaque chose en son temps. Stefan voulait y aller par étape et il semblait qu’il faisait bien, les baisers passant du cou aux épaules de son amante du soir la fit soupirer. Il l’approcha de lui, la pressant contre son torse, retournant embrasser ses lèvres, laissant ses mains se promener sur son corps, découvrant les moindres parcelles à découvrir. Il sentit, dans le creux de ses reins, des cicatrices. Il remonta doucement ses doigts avant de reculer un peu son visage pour la regarder.

- Je ne vous ai pas fait mal?

Comme elle lui confirmait que non, il poursuivit sa découverte, passant une de ses mains sur sa cuisse.


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________________________________________ 2021-05-23, 01:26 « Science is magic that works. »

Lorsque Stefan retira le mug des doigts de Honey, cette dernière ne lutta pas. Elle se contenta de le regarder faire, sentant son souffle se raccourcir et les battements de son cœur s'intensifier. Tout dans la gestuelle du vampire concordait avec ses déductions quant à ce qu'il espérait pour cette fin de soirée. Elle. La faire sienne. Enfin. Après avoir attendu pendant des mois, qu'elle comprenne d'abord, puis qu'elle accepte. Et certainement pas l'affronter aux échecs ou remplir une grille de sudoku. Ce n'était pas comme s'il y avait là quelque chose de mal.
Honey ne bougeait pas, se contentant de fixer Stefan, la bouche légèrement entrouverte. Ce n'est qu'à la mention de la robe blanche qu'elle portait que la jeune femme baissa les yeux vers ses jambes, sentant le sang affluer au niveau de ses joues. Il y avait dans la façon que Stefan avait de la complimenter, bien souvent en laissant se perdre le fond de sa pensée et de ses sous-entendus dans le néant du silence, quelque chose qui déstabilisait complètement Honey. Jamais un homme, encore moins un vampire, ne lui avait parlé de la sorte. Mais elle avait suffisamment lu de choses dans sa vie pour savoir que son espèce n'avait pas son pareil pour charmer les humains. Etant elle-même humaine, Honey n'était pas spécialement surprise d'être réceptive à ses manières. Stefan avait littéralement des siècles de pratique. Il avait séduit plus d'hommes et de femmes qu'elle n'en rencontrerait jamais. S'il y avait une femme qui y connaissait quelque chose à ces affaires, c'était sans doute lui et certainement pas Honey, trop occupée à expérimenter dans son laboratoire et à manquer de le faire exploser une fois toutes les deux semaines.
- C'est prévenant de votre part, souffla finalement Honey en relevant ses yeux verts pour croiser le regard sombre de Stefan.
Elle tressaillit en sentant les doigts froids du vampire glisser sur ses lèvres mais ne recula pas, continuant de soutenir son regard, si difficile cela puisse lui paraître. Un bref instant, elle songea à toutes les fois où il avait posé ses mains sur son visage depuis qu'il la connaissait et se demanda pourquoi elle avait eu besoin de tellement de temps pour comprendre l'évidence. Au moins maintenant les choses étaient claires, enfin. Ce soir encore plus que les autres. Il n'y avait au fond que ses propres sentiments que Honey ne comprenaient pas totalement encore. Ce qu'elle pouvait dire, c'était qu'à présent elle était pleinement consciente de la tension sexuelle qui existait entre Stefan et elle, et qui avait peut-être toujours existé et qu'elle ne voyait pas d'objection à ce qu'il l'embrasse. A ce qu'il gagne enfin ce pour quoi il avait si patiemment joué.
Pour toute réponse, la jeune femme opina, de façon presque imperceptible, mais suffisamment pour que quelqu'un dont chacun des sens étaient plus développés que ceux d'un humain ordinaire perçoive l'infime changement. C'était bien assez pour que l'instant d'après les lèvres de Stefan se pressent contre les siennes, dans un souffle rafraichissant (dans tous les sens du terme) qui ne manqua pas de surprendre la mortelle. Toujours immobile, les mains sagement posées sur ses genoux, comme une gentille petite écolière, Honey ferma machinalement les yeux et, après un temps, alors que les baisers de Stefan se faisaient plus pressants, finit par y répondre. Et tandis qu'il calait l'une de ses mains dans le creux de son dos, Honey accrocha les siennes dans le cou de Stefan, tâchant de ne pas trop penser ni à ce qu'elle faisait ni à ce que certains de ses proches pourraient en penser.
Violette, notamment, qui avait récemment quitté la ville (encore) ou bien Wasabi qui n'avait pas confiance en Stefan. Honey savait pourtant qu'elle ne faisait rien de mal. Ils étaient deux adultes consentants qui prenaient manifestement du bon temps. Personne ne pouvait la juger pour ça.
Glissant de ses lèvres, la bouche de Stefan vint embrasser sa mâchoire pour finalement se nicher dans le creux de son cou, à quelques millimètres de sa carotide. Honey n'en avait que trop conscience. Elle connaissait la soif de sang qui habitait le vampire. Elle avait vu sa vraie nature. Il lui avait demandé de l'étudier en profondeur et elle l'avait fait. Ils avaient aussi conclu ce qui s'apparentait à un marché. Elle taisait son secret et, en échange, il ne tuait pas. Honey savait, instinctivement, qu'il ne la tuait pas, quand bien même il nichait sa tête dans son cou. Dans un soupir de satisfaction, la jeune femme bascula sa propre tête en arrière, lui offrant sa gorge et relâchant son emprise autour du cou de Stefan au fur et à mesure que l'ivresse des sensations s'emparait d'elle.
Honey avait l'impression que son cerveau et sa raison venaient de partir en vacances, la laissant seule en proie à d'intenses sensations qu'aucun homme ne lui avait apporté auparavant. Elle remerciait les circonstances de l'avoir assise sur ce canapé et d'avoir placé ses mains autour des épaules de Stefan. De cette façon, les probabilités pour qu"elle tombe était très faibles en dépit du tournis duquel elle était victime.
C'était comme si Stefan jouait une partition qu'il avait apprise par cœur. Comme s'il connaissait déjà chaque centimètre carré de sa peau, comme s'il pouvait touchait son âme avec ses caresses si différentes des autres hommes, plus malhabiles, moins expérimentés, que Honey avait jusqu'alors connus. Il prenait son temps comme s'il avait plus que la nuit devant lui. A moins que ce ne soit pour mieux la consumer totalement ?
Honey ne comptait plus ses soupirs et n'essayait même pas de répondre à ses caresses. Elle était à lui, il pouvait, à cet instant, faire tout ce qu'il voulait d'elle ; elle n'aurait pas su comment s'y refuser. Suivant cette logique, elle ne protesta pas en sentant ses doigts ouvrir sa robe pour découvrir d'abord son dos puis ses épaules et finalement glisser au niveau de ses hanches quand elle en eut retirer les manches. Elle était à moitié déshabillée et lui n'avait pas ne serait-ce que retirer ses boutons de manchettes. Le contraste ne manqua pas de saisir Honey qui avait l'impression de s'être mue en poupée qu'il habillait ou déshabillait en l'occurrence à sa guise. Mais la jeune femme n'y trouvait rien à redire et le laissa l'attirer contre son torse, sentant sa poitrine s'écraser contre lui tandis que les battements de son cœur accéléraient encore davantage tant et si bien qu'elle avait l'impression que son bruit était assourdissant.
Elle savait que Stefan avait l'avantage sur elle. Qu'il percevait la moindre de ses réactions, les conscientes et les incontrôlables. Lui n'en laissait passer que très peu. Il était insondable, comme bien souvent. Une vraie énigme. Pourtant, quand ses doigts tombèrent sur sa chute de rein dénudée et qu'ils effleurèrent les longues cicatrices laissées par son accident, Honey le sentit hésitant. A moins qu'il ne soit surpris de les trouver ? La jeune femme, pour sa part, se fichait bien qu'il y pose ses doigts.
- C'est des vieilles cicatrices, soupira Honey, ne jugeant pas utile de s'attarder sur la question. C'est pas la peine de vous en occuper....
La fin de sa phrase se perdit dans un énième gémissement tandis que les doigts froids de Stefan remontait sur sa cuisse, repoussant l'étoffe qui la couvrait jusqu'alors. Elle frémissait, mais assurément pas de froid, se sentant davantage fiévreuse en cet instant.
C'était comme si quelque chose s'était à nouveau réveillé au plus profond de son être. Il la désirait assurément, depuis probablement des mois et, maintenant qu'ils y étaient, elle le désirait aussi. Elle se délectait de se voir autant désirée et souffrait délicieusement qu'il ne l'ait pas encore explorée davantage. Chacun de ses baisers et chacune de ses caresses avaient fini par enhardir la jeune femme. D'abord passive, comme subjuguée, elle avait l'impression de s'éveiller à ses caresses et vint entrelacer ses longs doigts fins à ceux, experts, de Stefan pour les faire remonter sur sa poitrine et sur son cœur. Honey avait l'impression de bouillir d'une envie qu'elle n'avait peut-être jamais connue et c'est presque avec fureur qu'elle l'embrassa à pleine bouche, à plein souffle et dégrafant fiévreusement son soutien-gorge comme si soudainement il la dérangeait. Pourtant elle ne le laissa pas glisser de ses épaules, se pressant simplement davantage contre Stefan. La tête posée dans le creux de son cou, elle lui souffla que sa chambre était la pièce au fond du couloir à droite et il ne fallut pas bien longtemps au vampire pour la soulever du canapé et l'y emmener, sans jamais la détacher de lui, comme si, peut-être, leur vie en dépendait.
Il y a fort à parier que Stefan ne prêta absolument pas attention à la décoration très féminine de la pièce. Seul, en cet instant, comptait le grand lit en son centre où il la déposa, presque nue, sans toutefois la rejoindre immédiatement. Honey s'appuya sur ses coudes pour se relever légèrement dans sa direction. Elle sentit son soutien-gorge glisser et dévoiler toujours plus de sa peau toute blanche et douce mais ne fit aucune tentative pour le rattraper. La vérité était qu'elle voulait qu'il la voit nue, du torse jusqu'aux orteils. Elle voulait sentir ses doigts sur la moindre parcelle de peau qu'elle possédait, de son buste jusqu'aux endroits les plus innommables. Elle avait l'impression que jamais personne ne l'avait vue aussi nue et vulnérable que lui. Elle avait l'impression de ne jamais avoir été autant femme que quand il la regardait.
- Venez...., soupira-t-elle, presque à l'agonie en débarrassant définitivement son torse de tout vêtement.
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________________________________________ 2021-05-23, 17:58

De vieilles cicatrices… Le vampire songea alors qu’elles devaient provenir de l’accident qui avait laissé la demoiselle dans une chaise roulante. Il n’y avait ici aucun jugement, aucun dégoût. Au contraire, il lui semblait toucher des doigts une partie de son histoire, ce qui faisait partie d’elle. Elle avait des marques, des preuves d’une partie de sa vie. Il avait lui-même quelques vieilles cicatrices. Presque invisible grâce à sa transformation, mais elles étaient toujours bien là où une lame l’avait déjà touché il y a des siècles de cela. Ainsi, il était probablement le mieux placer pour trouver ces marques magnifiques à leur manière.

Sa main s’étant posée sur sa cuisse nue, il avait fait délicatement remonter le tissu de la robe, voulant faire frissonner son amante du soir. Rapidement, celle de la jeune femme vint prendre la sienne, montant doucement la poser vis-à-vis de son cœur. Ses baisers se firent que plus empressés pendant que ses doigts venaient effleurer la peau découverte de son buste, voulant lui montrer tous les traitements qui l’attendait. Le tissu la recouvrant se détendit, prouvant qu’elle avait détaché le vêtement. Si elle ne le retirait pas, elle se pressa que plus contre son torse, ses bras autour de ses épaules pour se soutenir. Il pouvait sentir son souffle chaud se glisser contre son cou et entendre sa voix délicate lui indiquer où se trouvait sa chambre. Stefan n’allait pas se faire prier et se leva du canapé où ils étaient précédemment assis, la portant fortement. Vu sa forte, sa poigne était légère autour d’elle. Une de ses mains était posée sur ses fesses et l’autre entourait sa taille. Comme s’il en avait besoin, il la gardait serrer tout contre son torse avant de la laisser tomber dans son lit quand enfin ils eurent rejoindre la pièce indiquée.

Pour sûr, à un tel moment, Dracula n’en avait rien à faire de la décoration et ne la remarquait nullement. À ce moment-ci, il n’existait que ce lit et l’humaine étendue dessus qui s’étaient redressés sur ses coudes, laissant son soutien-gorge glisser pour dévoiler son buste. Il ne manquait nullement ce spectacle, son regard s’assombrissant de désir pendant qu’il retirait ses boutons de manchettes. Elle était là, dévoilée à lui. Une proie effarouchée devant son prédateur, jouant avec elle, prenant tout son temps. Ses mains agiles prenaient tout leur temps pendant qu’il déboutonnait sa chemise blanche immaculée, laissant apparaître son torse au fur et à mesure. Ce n’était pas un homme baraqué, il était plutôt ordinaire, mais jamais ses amants n’avaient eu quoi que ce soit à redire. Ce n’était pas une nécessité de ressembler à Jamie Dornan pour être séduisant.

Venez, finit par dire la rouquine quand il s’eu débarrassé de son pantalon, restant en boxer noir. Il ne se fit pas attendre, brisant la distance entre eux si rapidement qu’elle ne le vit pas bouger, ce qu’aucun humain ne pouvait accomplir. Là était l’avantage d’être un vampire. Au-dessus d’elle, il la lorgnait avec intérêt. Elle était magnifique, il ne pouvait pas le nier. Son corps était une tentation trop forte et il n’allait clairement pas lutter contre son envie d’être à elle, pour cette nuit du moins. Stefan commença à embrasser son corps découvert, poursuivant leur découverte de l’un de l’autre qui n’allait pas les décevoir.


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________________________________________ 2021-05-24, 00:14 « Science is magic that works. »

Offerte. C'était ce qu'elle était, ainsi étendue torse nu sur son propre lit, à sa merci, elle la proie et lui le prédateur, qui la surplombait et laissait filer des secondes interminables qui tournaient presque au supplice. Il affichait cette nonchalance déconcertante, comme s'il ne ressentait rien et prenait un malin plaisir à la faire patienter, à torturer ses sens qu'il avait lui-même mis en ébullition.
Honey, pourtant, n'osait rien dire. Elle se contentait de le fixer, comme sidérée, attendant que le loup fonde sur elle pour la dévorer.
Et elle ne s'y était pas trompée. Il lui avait semblé qu'un seul battement de cil avait suffit pour que soudainement il soit à nouveau au-dessus d'elle, la faisant basculer sur le matelas, son visage à quelques centimètres à peine du sien. Elle l'embrassa fiévreusement, pour l'inciter à continuer à jouer cette partition qu'il avait l'air de si bien connaître, osant aventurer une main timide contre son torse, l'autre s'agrippant derrière sa nuque, à la naissance de ses cheveux noirs, comme si cette emprise factice pouvait l'empêcher de chavirer. C'était lui qui menait la danse et puisque cette nuit elle était sienne, il eut tôt fait de complètement déshabiller sa petite poupée de porcelaine pour posséder chaque centimètre carré de son corps.
Stefan était très différent des autres hommes que Honey avait connu et chaque seconde qui passait le lui prouvait un peu plus. Les sensations qui la traversaient de part en part lui donnaient l'impression de perdre la tête et Honey avait l'impression de manquer d'air quand il délaissait sa bouche au profit du creux de son cou. Les sens du vampire étaient suffisamment développés pour qu'il ne perde pas une miette de tout ce qu'elle éprouvait. Il était trop proche de son cœur pour ne pas l'entendre s'emballer, comme s'il essayait de sortir de sa cage thoracique. Quant à sa respiration, si Honey n'avait pas été aussi rationnelle, elle aurait juré que tout le quartier pouvait l'entendre.
Mais c'était surtout l'emprise que ses mains avaient sur le corps de Stefan qui trahissait la violence des sensations auxquelles elle était en proie. Quand celles-ci devinrent insoutenables, Honey n'eut d'autre choix que de s'y abandonner, lâchant littéralement prise dans un ultime soupir.
Peu à peu, ensuite, elle eut l'impression de revenir à la réalité. Comme si le décor environnant recommençait à se dessiner autour d'elle, reprenant l'aspect de sa chambre. Comme si la Terre recommençait sa course autour du Soleil. Elle prit conscience qu'elle avait la gorge sèche et s'humecta les lèvres sans grand effet. Peu à peu, également, elle prenait pleinement conscience de ce qui venait de se passer. De Stefan qui avait obtenu ce qu'il voulait d'elle depuis sans doute des mois et d'elle qui n'éprouvait aucun regret. Elle avait apprécié d'être regardée et touchée comme il l'avait fait. Elle ne serait pas triste de ne plus jamais le revoir. Pourquoi le devraient-ils ? Honey connaissait suffisamment sa réputation pour avoir une idée de la façon dont il fonctionnait et acceptait les règles du jeu qui ne retiraient rien au plaisir certain qu'elle avait éprouvé et qu'ils avaient, sans doute, partagé.
Comme si elle prenait soudainement conscience de sa propre nudité, Honey se glissa sous ses draps, les remontant jusqu'à sa poitrine et regrettant de ne pas savoir ce qui se passait normalement après, quand la relation n'amenait pas de lendemain et qu'elle était purement physique. Sauf si elle ne l'était pas ?
N'osant croiser le regard de Stefan, Honey continua de fixer le plafond, plus que consciente qu'il était toujours à côté d'elle.
- C'était... commença Honey que le silence commençait à oppresser.
Chouette ? Génial ? Très sympa ? Orgasmique ? Plaisant ? Un bon moment ? Waouh ? Extraordinaire ? Incroyable ? Sensationnel ? Ce n'était pas les adjectifs qui manquaient à Honey. Et pour cause : elle avait toujours eu un riche vocabulaire, pourquoi en serait-il autrement pour décrire ce qu'elle avait ressenti ? Toutefois, elle hésitait quant au mot à choisir, se sentant particulièrement gênée face à quelqu'un (ou plutôt à côté de quelqu'un) d'aussi expérimenté, qui avait connu plus de femmes et d'hommes que n'importe qui dans cette ville et surtout que Honey. Elle avait beau ne plus être vierge depuis dix ans, elle avait l'impression de l'être redevenue, comme dans la chanson de Madonna.
- ... A la hauteur de votre réputation, compléta-t-elle finalement, jugeant que c'était là encore la chose la plus factuelle qu'elle pouvait lui dire, tout en insinuant ce qu'elle avait ressenti.
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________________________________________ 2021-05-24, 17:39

Le vampire en avait connu bien des amants tout au long de sa vie éternelle. Il avait même fréquenté de grands noms comme Shakespeare, Mary Shelley, Marie-Antoinette et d’autres noms plus ou moins connus à travers l’histoire. Pourtant, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti cette passion fougueuse. Non pas qu’il n’avait pas pris son pied par le passé. C’était tout simplement... différent. Si Honey Lemon était ordinaire aux yeux de n’importe qui, pour l’homme qui la surplombait à présent, se délectant de son corps et de ses moindres courbes de femmes, elle était différente. Elle le faisait se sentir différemment. Ce n’était pas seulement du sexe. Ce n’était pas ça, même s’il avait espéré que ce ne serait que ça. Non... C’était comme une connexion entre deux êtres. Deux cœurs se retrouvant en cette nuit particulière, se découvrant pour la première fois, se délectant l'un de l'autre. Il n'avait pas ressenti ça depuis sa femme.


Froid et chaud, se mélangeant en cet instant d’extase. Leurs deux souffles étaient de plus en plus courts, de plus en plus haletants. Les lèvres de Stefan alternaient entre le cou et la bouche de la jeune femme, semblant perdues au plus profond de lui. Une part de lui voulait rejeter tout sentiment, mais l’autre voulait s’y adonner à cœur joie, ressentir pour la première fois depuis 500 ans ce qu'on appelle "l'amour". Il appréciait la moindre touche de la belle, les moindres de ses réponses à ses actes fiévreux. L’homme avait peut-être des siècles de pratique, mais il avait l'impression de rouvrir une vieille partition poussiéreuse qu’il n’avait plus touchée depuis fort longtemps et il redécouvrait les notes de la chanson, jouant de l’instrument pour une toute nouvelle fois.


Ses sens surdéveloppés ne manquaient aucunement les moindres soupires et réactions physiques du corps de son amante. Le moindre resserrement de ses doigts sur lui ou gémissement de plaisir. Tout cela couplé à son propre plaisir, il ne pouvait que la suivre dans cette ivresse accaparant tous nos sens pendant quelque temps avant que la réalité ne reprenne le dessus. Stefan se laissa tomber sur le côté. Étant alaise avec son propre corps, il ne ressentit nullement le besoin de se cacher, restant tout bonnement étendu sur le côté, son bras soutenant sa tête pendant qu’il observait la demoiselle. Qu’elle se couvre le fit sourire avec amusement et plus encore quand elle s’exprima sur ce qui venait de se produire.


- À la hauteur de ma réputation? Et bien... Je suis heureux de savoir que je suis reconnu pour mes prouesses au sport de chambre. Aurais-je droit à une médaille? Je n'accepte que l'or, bien sûr.


Elle pouvait comprendre que c’était une blague de la part du pince-sans-rire qui vint approcher son autre main pour caresser délicatement sa joue du bout de ses doigts.


- Vous avez été à la hauteur aussi. Merci pour cette soirée, cela fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi... bien, détendu avec quelqu’un.


Sa main descendit sur elle pour aller récupérer l’une de ses mains dont il entrecroisa leurs doigts. Il n’avait jamais été aussi proche de quelqu’un depuis fort longtemps. En temps normal, il serait déjà parti, mais il ne savait pas pourquoi, mais il voulait rester encore un peu avec elle. Il était encore sur une sorte de nuage, ayant oublié sa promesse pendant ce petit laps de temps.


- Vous êtes sublime, j’espère que vous le savez? Vous ne devez nullement vous sentir gênée et vous couvrir ainsi. Je ne suis qu’un modeste amateur d’art qui observe un tableau exquis.


C’est quand la jeune femme s’endormit que l’homme restait dans la pénombre, se rendant compte de ce qu’il s’était produit. Il n’avait pas réussi à repousser ces sentiments ni à les canaliser. Ils étaient là, bien vibrants, et il avait l'impression qu'il allait perdre pied. Il ne pouvait plus assumer ce qu'il vivait en interne et après s'être rhabillé à la vitesse vampirique, il ouvrit la fenêtre de la chambre. S'asseyant sur son rebord, il prit le temps d'observer la jeune femme endormie avec une certaine douceur.


- Désolé, il murmura avant de se laisser tomber dans la nuit.


Le lendemain, il n’y avait plus de traces de lui, ni dans la chambre ni dans la rue. Il avait disparu, bien décidé à l’éviter pour de bon. Stefan Vulpesco ne voulait pas assumer son humanité et ses sentiments pour cette humaine fragile.


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________________________________________ 2021-05-24, 20:53 « Science is magic that works. »

Olalala... Finalement, Honey aurait mieux fait de se taire, ça lui aurait évité d'entendre cette histoire de médaille et de ne pas savoir quoi en faire. Car c'était une chose d'être complice avec un homme de son âge, mais c'en était une autre, bien différente, que de l'être avec quelqu'un d'aussi différent et expérimenté que Stefan. Même si, complices, ils venaient justement de l'être, sur le plan charnel, du moins, cela n'empêchait pas son esprit de soudainement lui paraitre très, très vite. Ce n'était probablement pas le meilleur moment pour expliciter ce qu'elle avait voulu dire, à savoir qu'elle comprenait pourquoi elle avait parfois l'impression que le personnel universitaire faisait la queue pour s'envoyer en l'air avec lui.
Et maintenant elle était probablement un numéro de plus dans la longue liste de ses conquêtes...
Heureusement, la jeune femme avait été suffisamment inspirée pour avoir préféré fixer le plafond au dessus de leurs têtes plutôt que de tourner la sienne vers lui. C'était bien assez de se sentir observée et d'imaginer le sourire amusé sur les lèvres du vampire qui guettait sa réaction. Choquée ? Amusée ? Gênée ? Rien de tout ça, en fait. Le sexe n'était pas véritablement un sujet de malaise chez Honey - sauf peut-être si ses parents décidaient de lui raconter leurs ébats, ce qui, heureusement, n'arrivait jamais. Sauf que les blagues sur le sexe (parce que c'était FORCEMENT une plaisanterie, non ?) n'avaient rien à voir avec l'aspect biologique de la chose, celui sur lequel elle était pleinement en mesure de renchérir. Ou bien était-il sérieux ? Sourcils légèrement froncés, Honey passa en revue les informations sur le sport qu'elle avait à sa disposition, dans son esprit tellement organisé, et ne trouva rien - heureusement - sur d'éventuelles compétitions sexuelles. Ouf, c'était sans doute le signe qu'il plaisantait et qu'elle aurait pu, depuis le début, se contenter de glousser, ce qui aurait clos le sujet.
Honey décida donc de sourire vaguement et ne cilla pas quand elle sentit la main de Stefan effleurer sa joue. Quelques mois seulement auparavant, autant de décontraction de sa part aurait été tout bonnement impossible. D'une certaine façon, elle et lui avaient fait du chemin, même si leurs routes se sépareraient très rapidement, une idée qui ne la dérangeait pas spécialement mais qui contrastait avec les compliments que Stefan avait aussi pour elle et qui rosirent ses joues.
La jeune femme avait avant tout parlé pour dire quelque chose (qu'elle avait espéré gentil), pas particulièrement pour obtenir des louages en retour. Toutefois, elle avait entr'aperçu la profonde tristesse qui hantait Stefan depuis sans doute plus longtemps qu'elle ne vivait et ne put s'empêcher d'être heureuse de, manifestement, lui avait apporté quelque chose de positif.
- Y a pas de quoi, murmura Honey sans changer de position. C'est vous qui avez payé et organisé, rappela-t-elle machinalement.
La jeune femme faisait évidemment allusion au restaurant, pas à tout le reste. Elle ne s'aperçut même pas de la façon plus sordide dont à peu près tout le monde sauf elle pouvait interprété son dernier commentaire. Peut-être s'en apercevrait-elle, plus tard. Et si lui avait conscience du double de sens de ses propos, il n'y fit aucune allusion, se contentant d'attraper sa main pour y entrelacer ses doigts.
C'était étrangement tendre venant de lui. Honey ne s'était pas forcément imaginé qu'il partirait dès la fin de leurs ébats, estimant que même les êtres surnaturels avaient besoin de récupérer après pareil effort physique, mais elle ne s'était pas non plus attendue à autant de belles paroles et de gestes de sa part. Peut-être essayait-il de la persuader que ses intentions étaient différentes des autres fois ? Ou bien cela faisait-il partie de sa stratégie habituelle ? Quelle que soit la réponse, Honey ne chercha pas vraiment à la découvrir. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle ne comprenait pas tout ce qui se tramait dans l'esprit de Stefan. Peut-être que les humains n'étaient pas censés comprendre ce qui se tramait dans un esprit comme le sien, d'ailleurs.
- Je crois que je vous ai déjà entendu dire que j'étais sublime ou quelque chose de similaire, répondit lentement Honey, plus attachée, une fois encore, aux faits qu'aux sentiments que ces belles paroles pouvaient masquer. Merci, ajouta-t-elle encore, trop timorée pour lui retourner un compliment pertinent mais aussi trop rougissante.
Honey avait l'impression, assez désagréable, d'avoir rougi au moins jusqu'à la pointe de ses seins et lutta pour résister à l'envie irrépressible de croiser les bras sur sa poitrine. Sans croiser le regard de Stefan, elle ne pouvait que trop bien imaginer à quel point il était pénétrant et craindre, de façon totalement irrationnelle, qu'il soit soudain aussi perçant que les rayons X.
Ce n'était assurément pas tous les jours qu'on vous comparait à une toile de maître. Et même une scientifique pouvait apprécier ce type de compliment, particulièrement Honey qui avait, jadis, pris de cours de peinture et s'intéressait énormément à l'art. Pas, cependant, au point de s'imaginer à leur niveau.
Sans porter un jugement défavorable sur son physique, Honey ne s'était jamais véritablement demandé si elle était belle, encore moins sublime. Elle était surtout trop grande mais s'apprêtait avec soin, ce qui jouait probablement en sa faveur.
- Eh bah... Je peux pas nier que vous êtes brillant quand il faut faire des compliments. Meilleur que moi avec vous, définitivement, répondit Honey quand elle eut retrouvé sa voix, se tournant pour la première fois sur son flanc pour lui faire face - et aussi parce qu'elle préférait dormir dans cette position et que le sommeil commençait à la gagner.
On ne pouvait pas dire que les gestes de la jeune femme étaient lascifs et élégants. Honey manquait plutôt de grâce car le peu de force dans ses jambes ne lui permettait pas de mieux faire. Et tandis qu'elle se tournait vers lui, le drap glissa en dessous de ses seins où elle l'y laissa, peut-être pas désir de prouver qu'elle n'était pas prude comme il le sous-entendait peut-être.
- J'aime pas dormir sans couverture. C'est plus rassurant d'avoir un poids sur soi. Ca rappelle la vie in utero, ajouta la scientifique en réfrénant un bâillement. Je me souviendrai que ça vous dérange pas de me voir sans mes vêtements, dit-elle encore d'une voix plus endormie en fermant les yeux.
Pourquoi Honey avait-elle dit ça ? Elle-même n'en était pas certaine. C'était machinal, sans doute. Une façon de prendre acte de ce que Stefan pensait d'elle, du point auquel il l'appréciait dans son plus simple appareil. Elle aurait sans doute pu - dû - lui dire qu'il était très beau mais lui faire ce genre de compliment la mettait terriblement mal à l'aise, d'autant qu'elle n'arrivait jamais à anticiper ses réactions et encore moins les traits d'humour qu'il lui renverrait et qui demandaient des trésors de réflexion que la jeune femme n'avait plus la force de déployer à cette heure-ci.
Honey s'endormait généralement vite et avait bien souvent un sommeil lourd, ce qui permit, à son insu, à Stefan de s'éclipser relativement peu de temps après ce dernier commentaire. La jeune femme avait aussi tendance à parler dans son sommeil mais ne s'en apercevait jamais et puisqu'elle se réveilla seule, ce n'était pas Stefan qui lui révélerait ce qu'elle avait bien pu raconter.
Le lendemain, effectivement, Honey se réveilla en sentant une légère brise printanière sur son visage et le haut de son buste. Les yeux encore fermés, elle étendit machinalement la main de l'autre côté du lit mais n'y rencontra que le lit encore fait et le vide. Comme elle s'y était attendu, la jeune femme n'était pas particulièrement déçue. De la même façon, elle comprit en avisant sa fenêtre ouverte, source du vent qui la réveillait, de quelle façon Stefan avait quitté les lieux et acquiesça pour elle-même. Au moins, une chose ne changeait pas : Schrödinger était venu se rouler en boule à ses pieds et ronronnait calmement. Honey lui sourit et caressa son pelage soyeux avant de s'habiller et de fermer la fenêtre.
Il n'y avait, dans sa chambre, plus la moindre trace du vampire. Pas un mot. Plus un vêtement. C'était comme s'il n'avait jamais été là et c'était sans doute mieux comme ça.
La jeune femme s'aida du mobilier pour avancer jusqu'au salon où elle retrouva son fauteuil, son mug de thé à présent froid et le verre de whisky vide où Stefan avait bu. Elle s'empressa de déverser le thé non bu dans l'évier et d'y déposer le verre à whisky, faisant à nouveau bouillir de l'eau pour se faire un thé - que, cette fois, elle boirait jusqu'à la dernière goutte.
L'eau venait d'atteindre sa température d'ébullition lorsque Wallace, son colocataire, arriva dans la cuisine d'un pas trainant pas encore tout à fait réveillé.
- T'avais quelqu'un ici, hier, non ? demanda-t-il à sa meilleure amie après les politesses d'usage le matin.
- Ouais, répondit Honey sans épiloguer, sachant déjà sur quel territoire la conversation allait l'emmener.
- Eh bah c'est bien, j'vois que certaines s'amusent ! plaisanta Wasabi.
Honey gloussa et secoua la tête.
- Arrête, on est pas obligé de parler de ça...
- Quoi, il était si nul que ça ?
- Non, c'était très bien, puisque tu demandes, répondit Honey en versant l'eau bouillante dans son mug. Mais, désolée Wasabi, le reste ne te regarde pas. De toute façon, a priori on va pas se revoir. Mais c'était sympa. Du thé ? embraya la jeune femme sans la moindre transition.
Wallace accepta et tous deux prirent place à la table pour petit-déjeuner. Honey, ravie d'avoir une excuse pour ne pas parler de sa vie sexuelle, raconta à Wasabi ce qu'elle avait prévu pour l'après-midi à venir, à savoir aider Anna et Aster à mettre en place le site internet de leur boutique. Ca allait être tellement chouette ! Elle avait hâte et n'était pas mécontente d'avoir d'autres choses à penser pour tourner plus facilement la page Stefan et démarrer un nouveau chapitre.
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