« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)


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 On the road again [pv - Judith Hoops]

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On the road again [pv - Judith Hoops] _



________________________________________ 2021-05-16, 15:10


On the
road again
C
omme un poids sur le cœur. Une sensation étrange qui l’étouffe, lui donne envie de se frapper le torse, de cracher sa peine et de crier ses problèmes. Manhattan ne sait plus ce qu’elle doit faire, ce qu’elle doit dire, à qui, contre quoi faire parler ces poings qui ne sentent plus rien. Des picotements, dans le bout des doigts, pour lui dire de se laisser aller, de faire comme autrefois, de se perdre dans le sang et la peau déchirée sur ses phalanges, de reprendre le regard agressif de l’enfant sauvage qu’elle a été, qu’elle n’est plus depuis qu’il est parti.

Elle crache un coup, retient les autres au fond de sa poitrine. Elle sait que si elle continue, elle va craquer, verser des flots qu’elle ne veut pas voir, pas sentir, pas expliquer. Qui pourrait comprendre son problème ? Elle a beau se tourner, regarder derrière elle, il n’y a aucune main qui se tend vers elle, qui lui dit que tout ira bien. Tout va bien, oui, putain d’abruti, semblable à ses souvenirs. Le sweat laissé sur la plage avec ses regards indomptables. Ils ont avancé, chacun de leur côté, sans se retourner. Sans se retourner… Combien de fois s’est-elle retournée ?

Mana a la rage au ventre pour ne pas se perdre dans les autres sentiments qui l’étreignent. L’envie de croire qu’elle a de la haine, besoin de vengeance, de l’ignorer pour lui faire regretter de l’avoir abandonnée. Elle n’a pu que fuir face à la vérité, lucide sur ce qui aurait pu arriver. Il ne doit pas voir ce qu’elle a pensé, le soulagement qui lui a échappé comme son dernier souffle avant de clamser. Ha ! quel enfer, dans lequel ils se sont jetés, déchirés et qu’ils n’ont jamais vraiment quitté.

Ses yeux bleus cherchent un signe de ce qu’elle doit faire, de ce qu’elle doit dire pour se sortir des souvenirs, mais le mal est fait. Le vent d’été glisse sur ses joues, la mer si salée sur ses lèvres pincées. Pincées sur les insultes pour ne pas lui dire qu’elle l’a apprécié plus qu’elle ne le devrait. Vive douleur sur son poing qui la ramène au présent, à la forêt qui l’entoure, qui lui susurre de se laisser tenter, de se perdre entre les troncs comme autrefois, à la fin de l’été, ce jour où elle a succombé aux crocs de la plus belle femme qu’elle ait vue.

Une voiture la sort de son illusion, de ces envies étranges qui l’étreignent si fort qu’elle ne sait plus dans quelle direction aller. La forêt, la ville, sa vie de merde, de gamine abandonnée dès que les bières ont trop chauffé. Un mauvais sourire, sur les lèvres, elle ricane sa détresse avant qu’on ne puisse la prendre au vol, la lui retourner en plein visage et lui montrer le mal qui la ronge de l’intérieur. Je sais, je sais, je sais, comme un mantra répété pour éloigner les mauvais esprits. Elle sait ce qu’elle a pensé en entendant son nom, en constatant qu’il était toujours vivant. Et elle sait, au fond, ce qui arrivera quand elle le croisera vraiment, quand il n’y aura aucune autre guerre entre eux que celle qu’ils ont commencée depuis des années. Elle aura beau tenter de mentir, de garder les apparences, le masque sera fissuré sur sa vérité.

Les phares braqués sur la route, la possibilité d’un nouvel horizon, détournent Mana de ses pensées. Elle s’appuie à la fenêtre du van, jette un œil à l’intérieur, sourit comme on attend d’elle qu’elle le fasse, avec cette ombre, au coin des lèvres, qui ne veut pas s’en aller. L’armure défoncée a du mal à retrouver sa place, à cacher celle qui se dissimule derrière, se donne de grands airs pour ne pas montrer ce qui ne doit pas être montré. À personne, jamais.

– Manhattan… Que fais-tu ici ?

– Tiens, la petite Judith… Je cherche la porte pour sortir des enfers. (Elle marque un temps de silence.) Je plaisante, je me… promène. Et toi ?

Sortir des enfers et non pas y entrer. Manhattan a beau lorgner entre les arbres, percer l’obscurité de ses yeux clairs, elle ne voit rien pour l’aider à s’en sortir, à se convaincre qu’il ne s’est rien passé, que trois abrutis ne l’ont pas embarquée de force dans une histoire qui ne la concerne pas et qui n’aurait jamais dû finir comme ça. La vengeance est bien accrochée à son cœur, oui, mais pas contre celui qu’ils croient.

– Ooh… Tu te promènes en pleine nuit ? Je… Je ne sais pas. Je prends simplement la route.

– Les monstres sortent la nuit, chérie. (Elle force un sourire qui ne passe pas.) Enfin… les vrais se cachent en plein jour, apparemment. Tu pars sans savoir où aller, ni pendant combien de temps ? Et toute seule.

Constats posés entre elles, Mana cherche un signe, dans les yeux de Judith, de ce qu’elle doit comprendre de tout ça. Ce qu’elle voit ne lui plaît pas. La même lueur que dans ses iris électriques. Quelque chose de mauvais, de sombre, qui les perdra si elles ne s’en débarrassent pas.

– Mhh… Il n’y a pas que les monstres qui sortent la nuit apparemment. (Elle hausse les épaules.) Tout à fait. Enfin, j’avais peut-être quelques idées, mais sans plus. Combien de temps ? Le temps qu’il faudra… Je pense.

– Laisse-moi deviner : comme un besoin de partir loin, de te vider la tête et de ne plus penser à tous ceux qui te méprisent parce qu’ils peuvent pas comprendre les limites à pas dépasser ?

Ses mots sont, sans le moindre doute, autant pour la brune que pour elle, sauf qu’ils désignent moins le petit diable aux cheveux rouges que les deux abrutis qui l’ont accompagnée en enfer, bras dessus bras dessous, sans savoir quand il est bon de cesser d’être cons. Alors que rien ne les réunissait, jusqu’à ce soir, Manhattan trouve, en Judith, quelque chose de similaire, qui vibre à l’unisson et qui l’oblige, en un sens, à ne plus être la connasse qu’elle a été à leur première soirée ensemble. De toute façon, elle n’en a pas la force, la rose. Dernier regard à la forêt, comme pour jauger la possibilité que la mort se trouve là, entre les pins, comme autrefois.

– Allons-y.

– C’est presque ça… On va dire que les récents événements et mon trou de mémoire accident font que j’ai besoin de partir… Comment ça, allons-y ?

– Eh bien, rien que ça. Si ça a à voir avec ces abrutis qui se battent en plein centre-ville, je veux pas savoir. (Elle ouvre la portière et s’assoit, peu à l’aise dans l’habitacle, en ignorant totalement les gros yeux lancés par Judith.) Allons-y. Conduis jusqu’à la prochaine ville, faisons la tournée des bars, dansons avec qui on veut, oublions tout et amusons-nous. Et ainsi de suite jusqu’à n’en plus pouvoir. T’en dis quoi ? (Elle détourne le regard, se concentre ailleurs pour que le mal, au fond de son regard, ne puisse pas se voir.) J’ai besoin de disparaître, moi aussi.

Une évidence qui la frappe à l’instant où elle la donne, dans un souffle. Depuis plusieurs jours, Manhattan n’est plus qu’un souvenir qui erre en ville. Elle ne répond plus à son téléphone, n’a pas ouvert internet, et se cache dans un coin ou un autre, les yeux rivés sur chaque passant, à l’affût de celui qu’elle ne veut pas voir. Il est temps de prendre ses distances, le temps pour elle de rassembler les morceaux de sa muraille et de reconstruire la citadelle dans laquelle elle se cache.

– Alors, tu n’en sauras rien. Je ne dirai rien. D’accord, j’aime bien le programme. Sans prise de tête. Juste oublier tout ce qui se passe. (Elle balance un guide à Mana.) Tiens, choisis notre destination. Peut-être qu’une ville te tapera dans l’œil. Ou bien le nom d’un bar… Alors, c’est parti.

Les pneus crissent sur le bas-côté alors que le van reprend sa route. Manhattan serre les dents, essaie de cacher son mal. Elle n’aime pas les voitures, même si elle est fait semblant de l’inverse avec brio, en temps normal.

– Laissons faire le hasard, c’est bien plus drôle. (Elle ouvre une page au pif et pose un doigt sur une page.) Bingo ! Midnight Sun, ça a pas l’air si mal. Fais… euh… Fais gaffe, OK ? J’ai pas envie de finir sous un camion.

Un conseil qui lui échappe malgré elle, tout droit sorti du passé qu’elle nie se rappeler. Heureusement pour elle, Judith ne semble pas relever.

– Bien, et tu sais la route, du moins, celle qu’il faut suivre. Oui, je conduirai prudemment jusqu’au bout. Je fais attention, je n’ai pas envie de finir sous un camion non plus.

Manhattan échappe un sourire, à peine une esquisse un peu triste, et s’empresse d’allumer l’autoradio à fond, pour oublier toutes ces histoires dans la musique. Tout au long de la route, elle indique à Judith où il faut tourner, sans oublier de remuer sur le rythme des morceaux, à la radio. Elle ne dit pratiquement rien d’autre à Judith, avant qu’elles n’arrivent. Mana essaie de reconstruire, déjà, l’armure sur ses épaules, de reprendre ses distances avec le monde et ne pas laisser la brune comprendre le mal qui la ronge.

Trois heures plus tard, le van entre dans Mont-Joli, à la recherche du Midnight Sun. Il ne leur faut qu’une vingtaine de minutes pour trouver une place. Manhattan échappe immédiatement au véhicule, s’étire longuement et traîne ses yeux bleus dans le moindre recoin du parking, à peine éclairé à cette heure de la nuit. Juste à quelques pas, la devanture du Midnight Sun éclaire le trottoir de ses néons roses et violets. Amusée, Mana hausse un sourcil. Elle a, peut-être, oublié de préciser qu’il s’agit d’une boîte de nuit et pas d’un bar.

– C’est parfait, pour bien commencer ! annonce-t-elle, en contournant le van. Surtout à cette heure-là. Tu vas voir, ça va être bien. Et pas de grognements ou de déhanché coincé ! Sinon je dis à Gajeel de venir te chercher, haha !

Un petit rire un poil forcé se coince dans sa gorge, mais Manhattan fait mine de rien et s’empare, soudain, du coude de Judith. Elle ne lui laisse pas vraiment le choix. La brune doit venir avec elle dans cette boîte de nuit, sans se plaindre, sans ronchonner comme un ours. Elles sont là pour se vider la tête et les discothèques sont le meilleur endroit pour ça.

– T’inquiète pas, si t’as un lourd sur le dos, tu me le désignes et je m’en occupe. Je sais que tu peux le faire toi-même, mais ce ne serait pas vraiment bien vu qu’un flic tabasse un gars en boîte de nuit, après s’être purgé à la vodka. Tu me suis ? Laisse-moi faire, je sais les gérer.

Mana referme les bras autour de celui de Judith et lui offre un sourire qui se veut rassurant, mais bien loin de celui d’un ange avec une belle auréole au-dessus du crâne. Elles passent devant le vigile, que Manhattan n’oublie pas de saluer en secouant ses cheveux roses, et entrent dans la boîte de nuit à proprement parler. La luminosité basse ne dérange pas Mana et ses yeux qui percent la moindre ombre pour voir comme en plein jour.

– Leçon numéro 1 : Tu ne quittes pas ton verre, OK ? Perso, je m’en fiche, la drogue, ça m’atteint pas, mais toi, t’as intérêt à faire gaffe. De toute façon, je ne te quitte pas des yeux, glousse-t-elle, avec un regard amusé. Leçon numéro 2 : Attends un peu, avant de commander. Il y a toujours une bonne âme pour tendre des billets à ta place. Leçon numéro 3 : Si tu sais pas danser, prends exemple sur moi. C’est moi la reine, ici. Compris ?

Elle lâche la brune pour se glisser le long d’un bar en bois noir. Un néon rose court le long du rebord et éclaire, à peine, les tabourets sombres. Derrière les barmans affairés à remplir les commandes, les étagères sont pleines à craquer de bouteilles et de verres en tout genre. Manhattan apprécie la diversité d’un sourire ravi. Ce n’est pas toutes les boîtes de nuit qui sont pourvues de tant de bon goût, elles ont décroché le gros lot en venant ici. La piste de danse s’étend en un rond parfait bondé de monde, une petite estrade, au milieu, tient le DJ haut au-dessus de la foule. Un grand balcon, à l’étage, permet un peu plus de calme que le rez-de-chaussée, visiblement réservé à la danse, avec son lot de banquettes sombres et de tables rondes.

– Alors, ma belle, tu prendras quoi, pour bien commencer la soirée ? Bois autant que tu veux, t’en fais pas. Je prendrai soin de toi quand tu ne pourras plus marcher droit.







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On the road again [pv - Judith Hoops] _



________________________________________ 2021-05-22, 09:32



On the road again
La musique un poil trop fort dans la voiture, mais Judith n’avait rien dit. Dans le fond, ça l’empêchait de penser à tout ce qu’il venait de se passer. À cette injustice dont elle était la victime. Elle savait qu’elle devait faire avec, que l’homme qui avait fait tellement de mal ne serait jamais puni. Elle savait qu’en tant que policière, elle avait cette colère au fond d’elle. Elle qui faisait toujours tout, pour que les Hommes qui venaient au poste, ces Hommes qui avaient vécu des choses pas simples, ces Hommes victimes de toute sorte de choses est la justice qu’ils méritent. Et pourtant, maintenant, elle pouvait se ranger dans la catégorie, victime qui n’aura jamais gain de cause. Elle ne savait même pas que, si l’homme était vraiment mort, elle ne pensait pas. Celui qui pouvait passer d’un corps à un autre était sans doute en train de faire du mal autre part. Elle sentit de nouveau ses mains serrées ce volant de toutes ses forces. Elle n’aimait pas ressentir cette colère, elle savait que ça la mangeait doucement au fil des jours. Elle ferait justice elle-même un jour. Elle savait qu’elle pourrait passer toute sa vie à le rechercher, à trouver un moyen de le tuer. Pourtant, elle n’était pas du genre à faire du mal, mais il lui en avait fait, bien plus qu’elle ne l’aurait pensé, bien plus qu’elle ne le voulait.

Elle sentait son cœur battre bien trop rapidement dans sa poitrine. Cherchant à sortir, prêt à être piétiné un peu plus. Il allait exploser, elle allait exploser à un moment. Pas là. Pas devant Manhattan. Elle ne voulait pas lui parler de ce qu’elle pouvait ressentir. De cette douleur, intense, bien trop intense pour son petit corps. Cette douleur qui ne faisait que grossir de plus en plus, mais elle faisait en sorte de ne pas la faire sortir, pas maintenant. Comme ses larmes qui pouvaient couler à tout moment. Laisser sa peine sortir n’était pas pour elle, elle était une femme forte qui s’en voulait énormément. De ne pas avoir pu accompagner sa mère dans ses derniers instants, ne pas lui avoir dit au revoir. Elle aurait tellement aimé pouvoir lui dire, je t’aime une dernière fois, un simple, je t’aime qui voulait dire beaucoup. Sans doute un désolé, désolé de ne pas être resté avec elle pendant ces années où elle avait fait sa vie. Elle était désolée de ne pas avoir fait en sorte d’aider son père, ses frères et sœurs. Ils n’avaient sans doute pas compris la façon dont elle se comportait. Et elle venait de partir sans vraiment dire grand chose, comme une voleuse. Mais cette fois-ci, elle allait revenir. Au fond d’elle, elle sentait qu’elle avait besoin de prendre l’air, de prendre ses distances avec Storybrooke. Et tout ce qui se passerait en dehors, rester en dehors. Entre Judith et Manhattan. Elle avait besoin de n’être plus la jeune femme policière, mais seulement Judith. Jeune femme qui devait faire de nouveau son deuil. Comme si, c’était entièrement normal de le faire une deuxième fois. Elle n’avait aucun souvenir, de la sensation qu’elle avait ressenti lors de la première annonce. Peut-être la même qu’actuellement. Sauf que cette fois-ci, elle n’était pas restée pour sa famille, ils avaient fait leur deuil, elle le savait, elle l’avait vue. Elle savait qu’au fond, ce road trip serait parfait pour le mal-être à toutes les deux.

Devait-elle engager un peu la conversation avec Manhattan pour faire passer le temps ? Elle ne pensait pas. Le silence était sans doute la meilleure chose. Puis, elles n’étaient pas vraiment dans le fond. Juste de connaissance rencontrer lors d’une émission de télé stupide. Elle qui avait fait pour fuir sa famille, elle n’avait pas osé s’expliquer après la remarque de la jeune femme aux cheveux rose. Et elle ne le fera sans doute jamais. Elle ne lui parlera sans doute jamais de sa mère. Même si, peut-être que le sujet de pourquoi elles se trouvaient là finirait sur la table. Mais elle savait qu’elles étaient là avant tout pour elles. Pas pour faire amies-amies. Elles allaient tout de même passer des journées entières ensemble, bien plus qu’une soirée pyjama. Il fallait juste qu’elles arrivent à s’entendre sur le long terme. Si, les journées étaient toujours la même chose, les choses seraient facile. Comme boire, sans doute beaucoup d’alcool, faire la fête jusqu’au petit matin puis dormir avant de reprendre la route. Boire, Judith savait le faire, faire la tête jusqu’au petit matin. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait comaté dans le tram en rentrant chez elle après une soirée étudiante. Sans doute les meilleures de sa vie jusqu’à présent. Judith savait que les prochains jours seraient sans doute meilleurs et qu’elle ne serait pas prête de les oublier. Surtout en compagnie de la jeune femme qui se trouvait à la place du passager.

Les trois heures de route enfin passées, elle passa enfin le panneau qui indiquait Mont-joli. Une ville qui avait de plus simple. Mais Judith était contente de ne pas avoir fait trop de route. Même si, elle n’était pas fatiguée, elle avait besoin de détendre ses muscles rapidement, de relâcher la pression, du moins une partie. Il lui faudrait bien plus qu’une soirée pour tout évacuer. Les rues de la ville étaient désertes, vues, l’heure, tout le monde devait dormir. Du moins presque tout le monde. En arrivant devant le bar, du moins, ce qu’elle avait pensé jusqu’à maintenant. Judith aurait même pu penser qu’il s’agissait d’une boite de nuit à la vue des couleurs du néon. Mais la musique était bien trop forte et les personnes se trouvant devant n’étaient sans doute pas là pour prendre un peu de plaisir. Juste pour s’amuser le temps d’une soirée, même si l’endroit paraissait calme, sans doute les jeunes de la ville venaient ici. Judith savait qu’elles commençaient très bien, elle aurait sans doute la tête à l’envers rapidement, mais ça ne la dérangeait pas. Elle en avait besoin. Garant son van, elle descendit avant d’être bien vite rejointe par la jeune femme. Haussant un sourcil, elle finit par avoir un petit sourire.

“Je n’ai pas un balai dans les fesses, loin de là. Et Gajeel ne viendrait sans doute jamais dans ce genre d’endroit. Sauf pour faire vigil au pire. Et encore, il serait capable de ronchonner. Alors c’est parti."

Judith regarda le bras de Mana autour du sien. Un geste bien étrange dans le fond. La brunette n’était pas forcément tactile avec les personnes qu’elle ne connaissait pas vraiment. Mais c’était autre chose avec les personnes avec qui elle s’entendait bien et encore plus avec ceux avec qui elle partageait quelque chose, comme son lit. Parce qu’elle avait des idées bien précises en tête, boire à en perdre la tête, trouver de temps en temps quelqu’un pour lui faire oublier complètement tout. Mais elle n’oserait sans doute jamais de laisser Mana seule. Du moins, pas le premier soir, elle verrait bien les prochains.

“Sauf qu’ici, je ne suis pas flic. Je suis juste Judith, mais je comprends. Je te laisserais faire. Mais j’espère qu’on n'arrivera pas à ce point-là. Normalement, les choses devraient bien se passer."

Mana n’était pas au courant de tout. Casser les tronches à des personnes avec un peu d’alcool dans le sang. Judith l’avait déjà fait. Mais ça restait entre elle et la personne présente. Tout le monde n’avait pas forcément besoin d’être au courant de tous ses gestes. Tournant la tête vers la jeune femme aux cheveux rose, elle pencha la tête sur le côté. Elle écouta toutes ces leçons, secouant de temps en temps la tête. Elle savait qu’elle n’allait pas s’ennuyer avec elle. Elle n’aurait sans doute pas pu partir avec quelqu’un d’autre, comme quelqu’un de complètement coincé. Faisant seulement un signe de la tête, la jeune femme suivit Manhattan jusqu’au bar avant de se glisser sur l’un des sièges. Regardant ce qu’il se trouvait autour d’elle

“Quelle gentille femme es-tu. Je vais prendre un Manhattan - Elle lui fit un petit clin d'œil avant de sourire. - Et toi ? Et je ne pense pas que je m’occuperai de toi si tu marches plus droit. Ça n’arrivera pas et même si ça serait le cas, tu ne me laisserais sans doute pas faire.”

Elle pencha la tête sur le côté alors qu’elle laissa Mana prendre les commandes ou se le faire offrir. Judith ne savait pas trop, elle était occupée à regarder autour d’elle. Regarder les personnes présentes sur la piste de danse en train de danser, bouger leurs corps au rythme de la musique. Regardant les mains se baladaient sur les corps sans que cela ne soit étrange. Puis, elle vit son verre apparaître dans son champ de vision, attrapant ce dernier, elle leva son verre.

“A cette soirée et aux prochaines. Parce que je te préviens de suite. Je ne suis pas prête de rentrer. Je compte tracer la route, m’arrêter dans des villes jusqu’à ce que je me sente prête à rentrer. Alors, aux prochaines soirées, aux prochains verres, et aux prochaines personnes qui partageront nos soirées.”

Venant trinquer son verre avec celui de la jeune femme, elle lui adressa un petit sourire avant de prendre une grande gorgée. Elle en avait besoin, elle sentit doucement l’alcool lui brûler la gorge et venir réchauffer son corps. Puis, elle attrapa la main de Mana et dans l’autre main, se trouvait toujours son verre qu’elle but d’une traite avant de le poser sur une table. Entraînent la jeune femme jusqu’à la piste de danse, elle se fraya un chemin jusqu’au milieu de la piste avant de lâcher la main de Mana. Se retournant vers elle, elle commença à danser.

“Montre-moi comme tu danses la reine du dancefloor.”




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On the road again [pv - Judith Hoops] _



________________________________________ 2021-06-09, 10:54


On the
road again
L'
agent Hoops ne manque pas de mystère. À la soirée partagée chez un ours des cavernes qui ne doit pas avoir l’habitude d’avoir des invitées, Mana n’aurait jamais pensé que la brune est une flic de la ville. Rien ne le laisse penser à son apparence, si ce n’est sa taille élancée, sa musculature fine que la rose arrive à deviner sous ses vêtements. Et il faut dire qu’à cette soirée, ni Mana ni Judith n’étaient très habillées, même si la flic l’était un peu plus que Manhattan. Son métier ne change rien, de toute façon. La rose n’a rien contre les flics, tant qu’ils la laissent en paix. Ce qui a toujours été le cas, pour l’instant, et elle espère bien que ces choses-là ne vont pas changer.

Judith tout court. Amusant, intéressant, petit sourire sur les lèvres de Manhattan. Elle prend note, la rose, au cas où la brune décide de changer d’avis, au cours de leur petite virée. Qu’il ne lui prendrait pas la fâcheuse idée, soudain, de vouloir passer les menottes à Manhattan pour un petit larcin qu’elle aurait osé commettre. Quoi que… le sourire s’étire sur les lèvres rouges. Elle a peut-être une idée ou deux pour utiliser ces menottes sans ternir leur relation et les faire basculer du côté des ennemies. Si elle n’en dit rien, sa canine gauche vient mordiller sa lèvre inférieure, comme chaque fois qu’elle a une idée derrière la tête.

– Juste Judith, ça me va très bien, même si je n’aurais pas dit non pour revoir ce petit uniforme, glousse-t-elle, accrochée à son bras. Mais ne sous-estimez pas le pouvoir des rumeurs, agent Hoops, même si je ne dirai rien, les choses finiront par se savoir jusque chez nous et tu auras des ennuis pour… des conneries. Alors que tout le monde s’en fiche si, moi, je suis prise à… remettre à sa place, disons, quelqu’un qui nous ferait bien chier.

Comme elle le dit, il ne vaut mieux pas que ça arrive. Derrière ses airs de pétasse écervelée, Manhattan cache un démon qui aime prouver qu’il ne faut pas embêter. Depuis trop longtemps, elle joue les princesses sans défense qui ont besoin d’être sauvées. Il est temps de prouver à tout le monde qu’elle n’a besoin de personne. Au moins le temps de reconstruire ses défenses, de reprendre ses distances avec le monde. Le temps de remettre, en place, ce déni qui lui va si bien et lui fait jurer au monde entier qu’elle est indépendante, qu’elle finira par partir de cette ville de malheur et briller plus fort que les étoiles, dans le ciel.

Les provocations de Judith ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde. Allons, allons, tout doux beauté, ce n’est que le début de la soirée. Elle répond, tout de même, d’un sourire ravi, un poil de malice au coin des lèvres. Elle sent que Judith sera plus intéressante à côtoyer dans les prochains jours que pendant cette soirée de malheur, diffusée en direct à la télé. Ce qui titille sa curiosité, à la rose, et la pousse à chercher, à gratter tant que possible pour trouver, ou non, les limites de la brune. Jusqu’où est-elle prête à aller, pour oublier ses problèmes ? Mana, elle, n’a aucune limite. C’est dans cette pseudo liberté qui lui permet de tout tenter qu’elle pourra reformer son armure.

– Pour prendre Manhattan, il faudra prouver que tu le mérites, chérie, répond-elle, en se glissant, à son tour, sur un tabouret. Allons-y pour deux manhattans, alors. Et ne t’inquiète pas pour moi, mon sang m’empêche de subir les effets de l’alcool. Je pourrais vider tout le comptoir que je serais toujours la même. Mais c’est un secret, ajoute-t-elle, en se penchant vers Judith. Il m’arrive de jouer la fille saoule ou de ne pas le préciser pour gagner quelques concours de boisson. Ils baissent tous leur garde, face à une femme qui n’a, soi-disant, plus toutes ses capacités mentales, tu sais.

Bien calée sur son tabouret, Manhattan remue un peu, secoue ses cheveux roses et jette un coup d’œil autour d’elle, avant de tendre le bras par-dessus le bar. Ses doigts se referment sur la chemise du barman, qu’elle tire à peine pour attirer son attention. Elle se dresse, alors, sur la barre de son tabouret pour s’appuyer sur le comptoir et approcher du barman, afin de ne pas avoir à crier trop fort – et surtout donner la permission aux regards indiscrets de se perdre sur ses vêtements courts. Elle commande deux manhattans, reprend place et n’a pas le temps de faire mine de chercher quelques billets, dans son short, qu’une main se tend sur le bar pour déposer l’argent devant elle. D’un grand sourire, la rose remercie le pigeon qui a mordu à l’hameçon.

– Et nos lits, précise-t-elle, en levant son verre. Thelma et Louise version revisitée à la sauce storybrookienne. Manhattan et Judith sur la route des bars et des nuits endiablées. J’espère que tu as prévu de ne pas te coucher, parce que je ne suis pas prête de m’arrêter.

Les billes azur braquées sur Judith, elle l’observe boire une première gorgée. Son regard se perd sur son cou, sur les artères qui battent, au creux de sa gorge. À une autre époque, elle aurait croqué cette peau si blanche avec beaucoup de délectation. Aujourd’hui, l’agent Hoops n’est pas à l’abri d’une morsure, un poil plus douloureuse, moins dangereuse. Ses petites canines ne sont qu’une réminiscence d’un lointain passé. Elle ne peut plus injecter son poison dans les veines de ses victimes, mais Manhattan n’en a pas perdu ses habitudes pour autant. Sa langue passe sur ses dents, pensivement. Généralement, elle ne mord que ses ennemis et ses amants. Lequel sera-t-elle, la jolie Judith ?

La brune finit, d’une traite, sa boisson et Manhattan la rejoint immédiatement, en buvant cul-sec son cocktail. La rose a tout juste le temps de s’en débarrasser que Judith la traîne derrière elle, main dans la main, pour rejoindre la piste de danse. À ce constat, les yeux bleus brillent avec plus d’intensité. La musique et la danse sont son petit péché mignon, à la rose. Elle ne peut pas s’empêcher de remuer, sur les sons qu’elle entend. Elle a besoin de se perdre dans les rythmes, d’oublier le rester du monde pour ne plus se concentrer que sur les vibrations du son. Et sur Judith qui se place devant elle et commence à danser.

– Ne viens pas regretter ensuite, chérie, tu vas vite oublier le reste, à me regarder danser.

Manhattan relève le menton, fière d’elle et de ses compétences de danse. Son ego froissé a bien du mal à se relever, mais s’il y a une chose qu’elle sait, c’est qu’elle sait danser et ce qu’elle peut faire, à savoir ainsi danser. Les regards que son déhanché attirent, la souplesse nécessaire pour se faufiler entre les mains sans être touchées. Toujours faire miroiter le trésor, ne jamais le leur donner. Jusqu’à ce qu’elle trouve celui ou celle qui aura le privilège d’être son partenaire. Pour ce soir, Manhattan est entièrement concentrée sur Judith et ses mystères, Judith et son étrange caractère, si opposé à la brune qu’elle a rencontrée pendant une émission télévisée.

– Tu peux regarder, mais c’est interdit de toucher… pour l’instant, en tout cas. Mais évitons les spoilers.

Elle ricane, la rose, un doigt pointé sous le menton de Judith pour la forcer à relever la tête, de quelques millimètres, et la regarder dans les yeux. Manhattan a cette contradiction, au creux du cœur, qui lui permet de toucher tout le monde sans autorisation, mais la force à glisser entre les mains des autres, sans jamais se laisser attraper. Pour l’instant, la rose a retrouvé ses distances de chaton sauvage et reprend sa main pour se mettre, à son tour, à danser, sans s’inquiéter de ceux qui l’entourent. Ses yeux bleus ne quittent pas ceux de la flic, devant elle. Juste Judith, sexy Judith, qui remue les hanches sous les billes azur de son regard.

– Tu te débrouilles pas trop mal, admet-elle, avec un grand sourire. La discrète Judith cacherait-elle une reine de la nuit ? Dans ce cas, je suis impératrice.

Manhattan se rapproche d’un pas, puis d’un autre, et vient tout contre Judith, sans pour autant la toucher, un art subtil qu’elle maîtrise à la perfection. Rôdé et rôdé encore, par toutes les sorties de la rose. Ses longues nuits passées à danser, à plaire, à s’amuser des autres, les titiller, les provoquer jusqu’à ce que ça dégénère. En bien, en mal, ça dépend des soirées.

– J’espère que t’as pas l’alcool triste, je suis pas très douée pour réconforter.

Elle glousse un peu, son souffle s’égare sur le visage de l’agent Hoops, tandis que ses bras se lèvent au-dessus de leurs têtes, pour mieux retomber sur les épaules de Judith. Passé le cap de la rivalité qui les a poussées à s’affronter, lors de cette soirée catastrophique chez Gajeel, il ne reste plus rien entre Manhattan et Judith. Plus rien qu’un fin espace que la rose n’a pas encore comblé, mais ça ne saurait tarder.







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On the road again [pv - Judith Hoops] _



________________________________________ 2021-09-17, 11:24



On the road again
Judith avait tendance à ne pas se dévoiler trop vite. Non, elle gardait son petit grain de folie, la jeune femme qu’elle avait pu être dans sa jeunesse pour elle. Mais ce soir et les autres soirs, elle savait que cette jeune femme moins sage sortirait. Elle en avait sans doute bien besoin, de ne plus être la Judith toute gentille, qui aide le monde, qui aide les personnes. La gentille Judith qui a leur cœur sur la main et qui préfère faire passer les autres avant elle. Elle voulait pouvoir se sentir égoïste pour une fois, ne penser qu’à elle et seulement elle. Puis, elle savait que toutes les choses qui se passeraient pendant cette petite aventure restera entre les deux jeunes femmes. Elles se retrouvaient dans un sens dans le mal-être, la souffrance que leurs âmes leur faisaient subir. Dans le fond, la lapine savait que ce voyage n'arrangeait pas tout, mais elle savait que ça l’aiderait bien plus qu’elle ne le pensait. Puis ça lui permettait de faire connaissance avec Mana. Chose qu’elle n’avait pas spécialement faite pendant leur première rencontre. Il fallait dire que c’était assez froid, et ce n’était pas forcément de leur faute. La personne qui les avait accueillis n’était pas des plus sociables et elle était bien contente d’avoir retrouvé les rires et les bruits de sa grande famille. Elle avait eu des aprioris sur la jeune femme aux cheveux rose, le genre de personne qui aimait se montrer. Et pourtant, là, tout de suite, c’était une autre personne qu’elle avait devant elle. Et elle ne doutait pas que ce voyage aller lui faire découvrir une autre Mana.

Judith allait mettre pendant quelques jours son métier de côté, bien plus prenant qu’elle ne l’aurait pensé. Mais elle avait tout de même gardé quelques affaires, bien enfouies dans son sac. Elle avait appris que presque rien ne se passait comme prévu. Elle préférait rester sur ses gardes, et ne pas être prise par surprise. Même si, elle se doutait bien qu’elle en ait des surprises, comme peut-être bien s’entendre avec la jeune femme qui lui tenait le bras pour se rendre dans la boîte de nuit. Elle n’avait que hocher la tête à ces dires. Elle n’avait pas tort, les bruits de couloirs avaient tendance à vite se propager. Et elle ne voulait pas avoir une mauvaise réputation alors qu’elle était sans doute l’une des meilleures dans son domaine. Elle n’aimait pas spécialement ce lancer des fleurs, mais elle savait qu’elle n’était pas nulle dans ce qu’elle faisait. Elle le faisait bien, mais à sa façon, elle n'hésitera jamais à aller draguer ou se faire passer pour ce qu’elle n’est pas juste pour avoir des informations. Elle aimait souvent jouer les infiltrés. Avoir une nouvelle identité était souvent bien trop drôle à jouer. Elle l’avait fait une fois, et elle avait bien ri avec sa partenaire. Certaines personnes avaient la langue bien pendante. Secouant la tête, elle chassa toutes ces choses, se concentrant sur son verre et trinquant avant Mana. Verre encore plus délicieux quand il était offert. Dans un sens, la jeune femme avait joué de ses atouts, et on pouvait dire que ça avait plutôt bien fonctionné. Comme quoi la plupart des hommes sont des êtres faibles. Une paire de fesses devant leur nez, et ils sont prêts à tout ou presque.

“Je vais faire la fête jusqu’au petit matin et après voir où les choses et les rencontres me mènent. Alors pas le temps de dormir. La vie est bien trop courte.”

Même si, elle savait qu’elle devrait dormir à un moment, pour l’instant, elle ne voulait qu’une chose : s’amuser. Elle voulait danser, draguer, boire et toutes les choses qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps. Elle voulait juste se sentir vivante le temps de quelques jours. Se sentir elle, la personne joyeuse et qui ne se prenait pas la tête. Elle l’avait mise un peu de côté depuis qu’elle était rentrée dans la police. Se tenir plus que bien était l’une des choses à faire, et Judith l’avait toujours fait. Mais pour cette soirée et les autres à venir, elle ne serait sans doute pas la personne bien sage qu’elle était. Mana allait découvrir une autre personne, celle qu’elle ne montrait pas à tout le monde. Celles que ses parents ne connaissaient pas et ne connaîtraient sans doute jamais. La piste de danse était sans doute un endroit parfait pour se détendre. Souriant en coin aux paroles de Mana, Judith se mit à danser.

Enfin danser était un grand mot, elle bougeait ses hanches au rythme de la musique, tournoyant sur elle-même, les bras levés vers le ciel. Mais ne quittant jamais des yeux la jeune femme aux cheveux rose qui dansait divinement bien. Judith est très loin d’avoir autant de talent, elle savait déjà suivre le rythme de la musique, chose qui n’était pas donnée à tout le monde. Judith se sentait libre, elle se sentait apaisée comme si les événements des heures passées n’étaient plus présents. Ce soir, la brunette n’est pas vraiment intéressée par ce qu’il l’entoure. Non, elle est figée sur la jeune femme qui venait de poser ses doigts sur son menton. Les choses commençaient à changer, elles étaient bien différentes de la fameuse soirée chez Gajeel. Elles ne s’étaient pas rencontrées au bon moment, ce soir était le bon moment. Comme si pendant un instant, elles arrivaient à se comprendre. La regardant repartir, Judith eut un petit sourire aux lèvres, Mana savait jouer, ou du moins savait comment faire craquer les autres doucement. Beaucoup de paires de yeux étaient braquées sur elle, mais aucun ne l’aurait ce soir, sauf elle, peut-être, seules les heures à venir lui diraient..

“La discrète Judith cache beaucoup de choses."

Souriant de nouveau, Judith regarda la jeune femme s’éloigner d’elle, dansant sans pour autant toucher les personnes présentes sur la piste. Fermant les yeux, la brunette se laissa bercer par la musique avant de les ouvrir plongeant dans celle de Mana. Elle la regarda s'approcher d’elle doucement, alors que leurs corps n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle sentit les bras de son amie, du moins, elle ne savait pas encore si elle pouvait la considérer comme son amie. Dans le fond, elle l’espérait. Judith n’avait pas vraiment d’amis. Juste des connaissances ou encore des collègues de boulot. Dansant toujours, elle venait frôler le corps de la jeune femme qui se trouvait en face d’elle.

“J’ai loin d’avoir l’alcool triste. C’est plutôt tout le contraire. J’ai l’alcool joyeux, et j’ai tendance à ne pas trop réfléchir à ce que je fais quand j’ai de l’alcool dans le sang.”

Judith avait déjà tendance à foncer dans le tas sans rien dans le sang. Alors quand son cerveau ne réfléchissait pas forcément et qu’elle n’était pas forcément en capacité d’analyser les choses. Elle fonçait encore plus rapidement. Elle ne s’en voulait jamais d’avoir profité du moment présent le lendemain. Elle s’était déjà battue, du moins, elle avait déjà arrêté des bagarres sous l’alcool. Elle avait déjà fini des soirées dans le lit d’inconnu(e)s. C’était une partie de sa vie dont elle ne parlait pas spécialement. Elle avait tendance à ne pas dire au monde entier qu’elle était déjà sorti avec des personnes du même sexe qu’elle. Elle n’avait point honte, mais, dans le fond, elle en n’avait jamais parlé ouvertement avec quelqu’un. Comme un petit jardin secret qu’elle gardait en elle. Tout le monde avait ses secrets, et Judith avait une noirceur en elle, une noirceur qu’elle ne voulait jamais dévoiler.

“Tu es une excellente danseuse. Et séductrice, en vue des regards sur toi. Que sera l’élue pour ce soir ?”




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On the road again [pv - Judith Hoops] _



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On the road again [pv - Judith Hoops]





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