Les choses ne se déroulaient pas comme prévu pour Mike. En fait, il n'avait rien prévu de particulier, si ce n'était de ne pas se mettre dans une situation embarrassante. Sauf que la conversation tournait vite de court lorsqu'il éludait certains sujets. Il tenta de ne se focaliser que sur le repas et la décoration. Sauf que son attitude pouvait paraître étrange. Et puis, en parlant de décoration, le style envisagé par Eliana lui rappelait bien trop leur passé. Et il se demandait si c'était volontaire de la part de la jeune femme, ou si elle puisait son inspiration dans son passé, en mettant de côté qui lui pourrait être. Il avait du mal à y croire...

- Vu le quartier, la déco ne pourrait pas être autre que celle-ci !

Il se mit à rire, comme pour disperser le malaise qu'il ressentait. Il tentait de s'en sortir par cette pirouette.

- Mais c'est vrai qu'il faudrait peut-être nuancer et donner un côté plus respectable à cette auberge. Sinon je n'aurais aucun client propre sur lui et de bonne famille qui viendra franchir cette porte.

Il afficha un grand sourire avant de l'amoindrir. Il se demandait si avec ce genre de déclaration et les mots employés, ne risquaient pas de le trahir. "De bonne famille", ce qui n'était pas son cas. Il fuyait son passé. Il s'était inventé une identité pour faire oublier Eugène l'orphelin. Il n'est pas bien né. Pourtant, il avait fini par épouser une princesse. Malgré cela, il ne s'était jamais vraiment senti de ce monde. Le court laps de temps où cela avait duré, il se voyait parfois comme la pièce rapportée qui entachait la lignée de son amour. Il ne l'exprimait jamais à sa dulcinée. Elle aurait rejeté son idée. Elle lui aurait rappelé qu'elle avait grandi enfermée dans une tour et qu'elle n'avait rien d'une princesse. Peut-être que c'était par honte de ses origines, de ce malaise qu'il avait ressenti par moment, qu'il ne voulait pas lui dire la vérité aujourd'hui...

Le repas semblait convenir à la jeune femme, ainsi que le vin. Il lui en ferait bientôt goûter des meilleurs. La prochaine fois sans doute. Ce fut à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il espérait la revoir. Et pas qu'une fois ! Il ressentait le besoin de la voir tous les jours et quoi de mieux que les travaux qui s'annonçaient pour ça. Mais après, une fois qu'ils seraient terminés, quelle excuse allait-il trouver pour la voir quotidiennement ?

- Je suis comme le bon vin, je suis rare et je me bonifie avec le temps.

Il ne pouvait s'empêcher de faire de l'humour tout en se mettant en avant. Il avait envie de se rapprocher d'elle, de sentir davantage son parfum, d'avoir un contact. Plutôt que de le faire, il jugea préférable de se servir de nouveau en vin. Ce ne fut pas ma meilleure idée de la soirée, car du coup, il se mit à trop parler, à se dévoiler. Du coup, Eliana en profita pour le questionner de nouveau sur son identité. En fait, elle ne lâchait pas l'affaire depuis que son intuition avait vu juste le concernant. Comment allait-il faire pour s'en sortir ? Un petite voix intérieure lui signala que s'il mentait de nouveau, il s'enfoncerait dans le mensonge et que la vérité sut plus tard, ne ferait que les éloigner l'un de l'autre.

- Sur un lac avec une belle blonde ? Sous le ciel recouvert de lanternes ? Une scène des plus romantiques. J'avoue que ça me correspondrait assez bien. La dernière fois que ça m'est arrivée, je crois que j'ai emballé cette belle blonde. Elle ne pouvait pas résister à mon charme naturel.

Il lui fit son sourire, espérant que ça passerait, que ça ferait oublier qu'il lui avait menti et qu'il la menait en bateau (décidément !). Il lui attrapa la main et la regarda droit dans les yeux avant de faire une mine contrite.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris lorsque tu m'as reconnu. Je mourrais d'envie de te prendre dans mes bras et en même temps...

Il fit un geste vague de la main. Il n'arrivait pas à exprimer l'appréhension qu'il avait pu ressentir. Il se trouvait stupide et préférait balayer cette histoire d'un revers de la main. Restait à savoir comment Raiponce le prendrait. Heureusement, il n'y avait pas de poêle à portée de main !

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by Wiise

Jouer à faire semblant ?

Eliana & Mike

Et jusqu'à où vas-tu aller ?

Eliana avait comme l'impression qu'il évitait certains sujets... Dont celui de son passé. Ce qui ne faisait que conforter son impression qu'il était celui qu'elle pensait. Le seul truc que la jeune femme ne parvenait pas à comprendre, c'était pourquoi ? Pourquoi mentir, pourquoi se cacher d'elle ? Et la seule explication qu'elle trouvait, c'était que Flynn ne voulait plus d'elle. Et après tout, c'était peut-être le cas ? Ils s'étaient mariés jeunes, avaient été séparés durant plus de trente ans... Ne disait-on pas que la distance déliait les liens du coeur ? Peut-être que tout se résumait à cela... Mais comment en être certaine s'il l'autre ne voulait rien dire ? Impossible à faire. Alors la dessinatrice se contenta de lui sourire à la remarque sur l'environnement autour du bas.

On pouvait faire mieux comme quartier, c'était certain. Mais Eliana aimait bien elle. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait réussi à s'acheter une petite maison en bord de mer dans le quartier : les prix étaient ridiculement bas vu le climat du quartier. Mais cela n'avait pas gênée la princesse : elle était devenue amie avec toutes sortes de brigands ! Donc rien ne l'empêchait de recommencer et franchement pour le moment, elle n'avait pas eu d'ennui. Heureusement d'ailleurs, parce qu'elle avait des tableaux de valeur chez elle, de ceux qu'elle restaurait pour des particuliers. Pour ceux des musées, elle faisait cela directement dans les-dits musées, bien plus sécurisés. Et en général bien mieux équiper que son garage.

- Et ça veut dire quoi être de bonne famille ? Demanda-t-elle, curieuse de cette distinction que Mike faisait. Tu peux avoir des gens très pauvres mais très polis et sans histoire, en contradiction complète avec des gens beaucoup plus riches mais complètement infectes... Commenta-t-elle. Tu ne devrais peut-être pas juger les gens sur des critères de ce genre... Le prévint-elle, l'air de rien.

Après tout, elle était une princesse mais avait été élevée en recluse. Elle était devenue copine avec des brigands mais évitait sa mère adoptive qui était une garce de première. De prime abord, on aurait plutôt misé sur Gothel, si on la rencontrait pour la première fois, plutôt que sur les brigands lorsqu'on se fie seulement aux apparences. Et pourtant les habitués du Canard Boiteux étaient de supers amis, toujours là pour les aider Flynn et elle, alors que Gothel était le mal incarné. Plutôt que continuer sur ces tristes pensées, Eliana se reconcentra sur le moment présent et surtout sur cette histoire de vin, où elle se prit à rire narquoisement à la remarque de Mike.

Ce fut au cours du repas qu'il lui tendit, sans s'en rendre compte pensait-elle, le bâton pour se faire battre. Il parla de l'épisode des lanternes, essayant de faire passer ça pour un simple conte. Mais la jeune femme avait bien compris de quoi il en retournait. Alors elle le questionna, essayant de comprendre pourquoi il s'était tût. Parce qu'Eliana n'avait plus de doute à présent, il s'agissait bien de Flynn devant elle. Ne restait plus qu'à apprendre la raison derrière ces cachotteries.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle enfin, d'une voix douce. Je t'avais reconnu de suite, tu m'as fait croire que je m'étais trompée. Pourquoi ? Le questionna-t-elle en élevant un peu la voix, la colère prenant peu à peu le pas. C'était pour te moquer de moi ? Ou alors tu t'es peut-être dit que tu n'avais plus envie d'être en ma compagnie ? Si c'était pour ça, il aurait mieux valu que tu me le dises tout de suite, on aurait pu s'éviter ce cinéma ce soir !

Eliana était blessée. Elle avait l'impression qu'il s'était moqué d'elle et venant de lui, ça faisait mal. Et en plus de tout cela, la jeune femme était perdue : qu'est-ce qu'ils étaient à présent ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Eliana réagissait plutôt mal lorsque Mike avoua qu'il lui avait menti lors de leur rencontre à Storybrooke. Il ne pouvait pas lui en vouloir et il avait craint cette réaction. C'était pourquoi il avait préféré se réfugier dans le mensonge dans un premier temps avant de faire machine arrière et désormais il allait devoir tenter de recoller les morceaux. Il n'était pas certain d'être très doué pour ça. Il se contenta de sourire, d'avoir ce fameux sourire contrit, mais ça ne suffirait pas. S'excuser non plus n'allait pas suffire mais c'était déjà un début.

- Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été honnête. Je te devais bien ça...

Il attendait une réaction de la jeune femme, mais il savait qu'elle ne changerait rien. Elle ne pourrait pas lui pardonner aussi facilement. C'était à lui de faire ce qu'il fallait pour que la soirée se termine pas sur un désastre.

- Tout d'abord, il faut que tu saches que je t'aime toujours. Je crois que j'ai surtout eu peur que tes sentiments pour moi ne soient pas les mêmes. J'ai eu peur que tu m'annonces que t'étais en couple, ou que tu t'étais rendue compte qu'être ensemble, était une erreur...

Il avait beau jouer les hommes sûrs de lui, il ne l'avait jamais été. Ce n'était qu'une façade, pour masquer le cruel manque de confiance en lui. Et ça marchait plutôt bien, il arrivait même parfois à s'en convaincre, surtout lorsqu'il était avec Raiponce. Mais depuis qu'il se trouvait à Storybrooke, la réalité était tout autre. Il savait qu'il serait incapable de l'exprimer avec des mots et il ne comptait pas le faire.

- Ce dîner, ce n'était pas pour me moquer de toi. Au contraire, c'était pour passer du temps avec toi et peut-être découvrir que je pouvais encore avoir une place dans ton cœur... De toute ma vie, obtenir ta main est le plus beau bijou que j'ai réussi à voler dans ma vie de mercenaire.

Il afficha un sourire charmeur, mais peut-être était-ce trop tôt. Il préféra alors détourner la conversation.

- J'ai fait un gâteau au chocolat en dessert.

C'était pitoyable comme essai pour changer de discussion, mais il voulait détendre l'atmosphère lourde qu'il avait malheureusement instauré entre eux.

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by Wiise

Jouer à faire semblant ?

Eliana & Mike

Et jusqu'à où vas-tu aller ?

Il était désolé… Si elle avait envie d’être mesquine pour une fois, cela lui faisait une belle jambe. Mais Eliana n’était pas comme ça et une fois qu’elle lui eut montré qu’elle était en colère et blessée, Mike s’expliqua. Et sa colère retomba. Parce qu’elle comprenait parfaitement ses doutes, elle avait eu les mêmes après tout. Seulement la jeune femme avait préféré être optimiste tandis que lui s’était protégé par un mensonge. Au fond, tout ça leur ressemblait beaucoup : elle franche et lui plus réservé quant à leur avenir en tant que couple.

- Moi aussi je t’aime toujours… Avoua-t-elle à voix basse. Et je comprends la peur que tu as ressenti, j’ai eu la même… Mais on aurait pu en discuter plus simplement non ? Demanda-t-elle. Et notre couple n’est pas une erreur, ni avant, ni maintenant. Si tu veux toujours de moi… Ajouta-t-elle avec un sourire hésitant et plein d’espoir à la fois.

Elle n’allait pas lui dire tout de suite que son doute à elle, en plus du fait qu’il pouvait trouver bien mieux qu’elle, c’était justement leur mariage. Car si cela lui avait semblé parfaitement normal et logique dans le monde des contes, aujourd’hui elle trouvait que cela avait été bien trop rapide, du moins comparé au monde où ils étaient à présent. Elle n’était pas contre se marier de nouveau, mais elle voulait vivre leur romance d’une autre façon cette fois, si seulement c’était possible.

- Ta chance, tu l’as. Il n’y a jamais eu que toi. Lui avoua-t-elle en rougissant. Par contre pour… Pour notre mariage… Tu crois qu’on pourrait faire comme si on était pas marié. Pour un temps seulement hein ! Mais… J’aimerais bien vivre notre histoire d’une autre façon… Expliqua-t-elle, mal à l’aise. J’ai l’impression qu’on a été bien rapide dans notre monde, et j’aimerais bien qu’on fasse les choses un peu plus lentement ici…

Voilà, elle l’avait dit. Ce n’était pas prévu, mais puisqu’il revenait sur leur mariage, la peintre n’avait pas pu s’en empêcher, elle avait préféré être honnête dès le départ. Quand il changea de sujet, elle accueillit celui-ci avec un soupir soulagé, le moment de gêne allait être mis de côté, pour un temps au moins.

- Tu connais bien mes goûts ! Sourit-elle. Mais tu prendras quoi en dessert toi du coup ? Le taquina-t-elle.

Comme si elle allait manger un gâteau au chocolat à elle toute seule. Quoique… Certains soirs, ça pouvait bien être possible ! Mais ce n’était pas le cas alors qu’elle avait avec l’homme qu’elle aimait depuis des années et qu’elle avait longtemps cherché.

Mike opta pour la solution la plus difficile pour un homme, mais la plus sage dans ce genre de cas de figure, écouter sa femme sans trop parler. La regarder, acquiescer lorsque nécessaire, mais que c'est si sincère et éviter de dire des mots inutiles. Il laisse Eliana exprimer ses doutes, son ressenti, ses espoirs et envies. S'il voulait être avec elle, il devait éviter de faire d'être trop Flynn. Il devait se montre plus Eugène dans un sens, le garçon qui pouvait inspirer confiance et se montrer rassurant. Car c'est ce dont avait besoin Raiponce. De certitudes dans ce monde incertain et si différent. Combien de déceptions amoureuses avaient-elles pu avoir à Storybrooke ? Combien de désillusions ? Sans compter celle imposée par lui lorsqu'il avait menti sur sa véritable identité...

Il comprenait tout cela. Ce qui pouvait paraître étonnant, car il était un homme après tout. Mais il avait une relative sensibilité qui lui permettait de sentir les choses. Cependant, il ne peut s'empêcher d'être inquiet lorsqu'elle lui annonça qu'elle voulait que les choses se fassent différemment, pas aussi rapidement. Il opina du chef, trouvant cela logique. Elle avait besoin de garanties et Mike Starkiller ne pouvait en donner aucune pour le moment. Il était le propriétaire d'un bouge qu'il n'était pas certain de pouvoir maintenir à flots, situé dans un quartier plutôt craignos.

- Tu as raison. Il vaut mieux prendre notre temps...

Ses paroles lui coûtaient, mais il devait les dire, pour l'apaiser et lui monter aussi qu'ils étaient en partie sur la même longueur d'onde. Il l'aimait, c'était une certitude. Sauf qu'il aimait Raiponce, comme elle, elle aimait Eugène. Mais depuis... ils étaient peut-être bien trop différents pour être encore complémentaires. malgré cette supposition, cela ne l'empêcha pas de sourire.

- Après tout, ça peut être sympa d'apprendre à se redécouvrir. Ce serait une belle nouvelle aventure pour Flynn Rider l'aventurier !

Il accompagna la fin de sa phrase par un geste de la main, comme s'il révélait le titre d'un film. Il se mit à rire, brièvement, comme un idiot, comme celui qu'il avait toujours plus ou moins été par moments. Cela pouvait paraître effrayant comme perspective, mais ça ça pouvait être sympa. C'était une nouvelle expérience à vivre.

Lorsqu'elle lui demanda quel gâteau il mangerait, puisqu'elle le taquinait en lui laissant croire qu'elle mangerait entièrement celui qu'il avait fait, il haussa deux fois les sourcils avec un grand sourire charmeur.

- J'en mangerai une bonne partie en t'embrassant à chaque bouchée.

Il ne pouvait pas s'empêcher de se montrer idiot par moments, d'avoir ce petit côté puéril, mais il espérait que cela faisait encore son charme. Il partit chercher le fameux dessert, ramenant du soda pour le dessert, n'ayant plus tellement envie d'alcool. Il n'amena qu'une assiette, comme pour la mettre au défi de tout manger et la posa avec le gâteau devant sa dulcinée.

- Si tu manges tout, je connais une activité sportive qui te permettra d'éliminer une grande partie des calories contenues dans ce gâteau.

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by Wiise

Jouer à faire semblant ?

Eliana & Mike

Et jusqu'à où vas-tu aller ?

Ellie avait eu un peu peur de le faire fuir en lui disant ce qu’elle avait sur le cœur, mais manifestement il en fallait plus pour faire partir Mike. Une différence assez importante avec Eugène qui n’avait pas été fan des complications, ce qu’elle avait été pour lui à l’époque. Mais ça avait été important pour elle d’être parfaitement honnête avec lui, même si le barman ne l’avait pas franchement été. Et si dans un sens la jeune femme pouvait comprendre qu’il se soit protégé en cachant sa véritable identité, cela l’avait malgré tout un peu blessé. Mais comme la Raiponce qu’elle avait été dans le monde des contes, Eliana était du genre à pardonner et à ne pas s’appesantir sur les fautes passées.

- Merci… J’avais peur que tu le prennes mal. Souffla-t-elle, soudain rassurée.

Ils allaient prendre leur temps. C’était tant mieux. Parce que mine de rien, il avait été plus que rapide dans leur monde. Oh bien sûr, Raiponce n’avait aucune raison de douter d’Eugène à l’époque. Mais aujourd’hui, ils avaient tous les deux changés, vécus des choses bien différentes et peut-être que cela ne fonctionnerait pas. Ou au contraire, ça fonctionnerait très bien et ce serait tant mieux.

- Ouais… Et on commence pas mal je trouve avec cette soirée. Renchérit-elle.

Avant de le taquiner avec le gâteau. Il connaissait ses goûts et les avait respectés en composant ce dîner, ce dont l’ancienne princesse était touchée. Mike lui retourna la taquinerie et elle ne put s’empêcher de vouloir accepter cet échange. Ce serait vraiment un super départ… Mais dans le même temps, c’était un gâteau pour elle non ?

- Oh, tu crois ? Rétorqua-t-elle, toujours taquine.

Puis Eliana se mit à rougir furieusement face au commentaire de Mike. De quoi il parlait là exactement ? Le barman venait d’apporter le gâteau, avec une seule assiette, la défiant sans doute de mettre sa fanfaronnade à exécution. Mais le commentaire qu’il avait lâché… Lui l’avait bien déconcertée, il fallait l’avouer.

- Pardon ?! S’étrangla-t-elle à moitié. Mais de quoi est-ce que tu parles exactement ? L’interrogea-t-elle.

Il ne pensait tout de même pas à… ? Non ! NON ! Impossible. Pas vrai ?

Ce qu'il y avait de bien avec Eliana, c'est qu'elle gardait la même mentalité que lorsqu'elle avait été Raiponce. Une bonne chose pour lui, surtout après avoir menti sur son identité. Elle gardait cette confiance, cette naïveté envers lui et le monde et parfois il enviait sa façon de voir les choses. Pour le coup, ça l'arrangeait. Il se demandait ce qui les attendait, avec la redécouverte de l'autre et ça pouvait être amusant. Ou au contraire, effrayant. Les choses s'étaient faites bien trop vite dans leur monde. Dans celui-ci, il y avait tant de choses à faire ensemble...

Là où il fut le plus amusé, ce fut lorsqu'il parla de l'activité sportive et qu'il remarqua la réaction de la jeune femme. Elle se trahissait et il trouvait ça touchant. Pas seulement d'ailleurs. Il hésitait entre se montrer stupide, ce qu'il faisait régulièrement, ou rester délicat concernant ce sujet. Il opta pour une fois pour la deuxième solution. Il ne devait pas la brusquer et encore moins la braquer. Elle lui pardonnait apparemment pour son mensonge, il ne fallait pas trop abusé de sa patience. Elle pourrait être effrayée par son comportement. Car Mike, qui n'était déjà pas un ange en tant que Eugène, l'était probablement moins dans ce monde.

- Je parlerai de faire une partie sur ma Nintendo Switch.

Il espéra se montrer convaincant dans son mensonge, paraissant faussement surpris par ce qu'elle avait très bien compris dans son allusion. Il ne releva pas plus, se mit à sourire en attaquant le gâteau au chocolat avec sa cuillère et goba la petite portion sans attendre son approbation. Le tout dans le but d'embrouiller l'esprit de la jeune femme.

- Mais si t'es pressée de rentrer ou que t'as le ventre lourd, la partie de Mario ou de Just Dance, ne sera que partie remise... Faut reconnaître qu'il est bon ce gâteau et qu'il se mange sans faim.

Il se trouvait convaincant. Il poussa le dessert vers la jeune femme avec son regard rieur. Il savait que la soirée ne se prolongerait pas. Mais en revanche, jouer à la console avec elle à l'avenir, ça pouvait être amusant.

- Je te laisse choisir le jour et le lieu de notre prochain rendez-vous. À toi de me montrer ton univers dans ce monde.

Les deux nouveaux amoureux, car il espérait bien en être à ce premier stade de leur nouvelle vie, se quittèrent à la fin du repas, le ventre un peu lourd d'avoir été trop gourmand, mais heureux de ces retrouvailles surprenantes. Le propriétaire, bien que fatigué, ne pensa qu'à sa Raiponce et à ce qu'elle était devenue. Son cœur palpitait et il mit du temps à s'endormir. Il se languissait déjà de la revoir.

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by Wiise