« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)


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 Comme une ombre au tableau [ft. Marinette]

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Louisiane Chase
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________________________________________ 2021-05-31, 14:20


Comme une ombre au tableau


Louisiane s'était réveillée de bon matin. Elle prenait toujours quelques minutes pour s'éveillée calmement dans son lit. Ca ne dépassait jamais cinq minutes malgré tout. Après être avoir fait un tour dans la salle de bain pour se rafraichir le visage, elle enfilait des vêtements de sport. Son armoire était pleine de vêtements de deux genres : du sport ou du chic, élégant. Tôt le matin, elle s'habillait avec ses tenues préférées : un legging de sport et une brassière de maintien. Elle courrait chaque matin, et c'était pour elle un véritable bonheur.

Sa chambre était particulièrement soft et chic, sans en faire trop. La tête de son lit double était en bois clair et les pieds en fer noir. Sur le mur derrière elle, un bon nombre de photos de polaroïd y était accrochées, certaines s'étaient même décrochées et d'autres étaient sur le point de tomber. Lou se fichait parfois que tout soit exactement en ordre, surtout quand il s'agissait des photos. Elle trouvait que les laisser vivre leur vie, c'était laisser encore vivre ces souvenirs accrochés. Elle avait un dressing plutôt imposant : toutes les tenues qu'elle possédait, il fallait bien les ranger quelques parts. Face à son lit, elle avait une coiffeuse où tout semblait avoir sa parfaite place, son utilité, tout paraissait exactement bien rangé et ordonné. Elle ne passait pourtant pas énormément de temps devant cette dernière, la poussière sur le bord du miroir en témoignait, malgré tout, elle se pomponnait très légèrement de temps en temps. Lou avait bien envie de s'apprêter plus amplement, mais elle n'osait pas. Peut-être un jour qui sait ?
Elle avait un petit coffre au pied du lit, du genre vintage. Elle y rangeait des souvenirs, notamment masque de grenouille pour chat en tissu, le livre du conte de La Princesse et la grenouille ou même une canne surmontée d'un globe violet. Il lui arrivait de temps en temps de jeter un oeil à ce coffre, sans doute avec beaucoup de mélancolie.
De temps à autre, une légère lumière violette scintillait du coffre mais Lou, ne s'en était jamais aperçue.


Apprêtée, elle descendait à la cuisine pour déguster un fruit, en général une banane ou une petite pomme. Elle se préparait de petits gâteaux secs, quelques raisins, elle pressait un verre de jus de fruit et finalisait sa préparation par un smoothie qui la revigorait. Lou s'organisait un vrai petit festin avant d'aller faire sa course matinale. C'était surtout histoire de laisser son corps se réveiller mais c'était aussi pour se motiver ! Elle raffolait des smoothies et pourrait certainement en boire une bonne partie de la journée.

La cuisine était plutôt soft également mais dégageait de l'élégance. Tout était un mélange de fer noir et de bois; les poignées des placards étaient celles d'antan, lui rappelant son histoire et son monde ; le robinet rappelait ceux des contes ; les plaques chauffantes étaient la seule preuve de modernité dans cette cuisine. L'ilot central lui permettait de s'étaler quand elle décidait de cuisiner, l'espace qu'elle avait lui permettait de s'éclater autant qu'elle le souhaitait. Cuisiner en chantant et en gesticulant partout, c'était son petit truc.

Le petit déjeuner servit, elle le mettait offrait, le temps de s'échauffer pour aller faire son jogging. Elle supportait mal de débuter sa course en omettant son échauffement et la dernière fois qu'elle n'avait pas pris ce temps : elle s'était foulée la cheville. Ca l'avait privée pendant quelques temps de sport et elle n'était pas d'accord avec ce fait. Elle s'échauffait généralement dans le salon ou sur la terrasse du petit jardin.

Le salon n'était un endroit particulièrement grand. Il était sobre, avec un petit canapé dont l'allure élégante et la ligne raffinée créait une ambiance à la fois moderne et chaleureuse. Une petite lampe trônait fièrement près de ce dernier et la bibliothèque qui face face au canapé n'aidait pas à ouvrir la pièce. Un seul coin l'ouvrait légèrement : le rebord aménagé de la bow-window, qui venait illuminé toute la pièce. Quelques petites peluches et babioles traînaient par-ci, par-là, amenant du vivant dans la pièce aux couleurs pastels mentholées.

Lousiane avait enfin commencé sa course à pied, doucement mais sûrement, elle se dirigeait comme souvent vers la forêt. Une fois qu'elle avait pénétré à l'intérieur, elle accélérait le rythme, non pas pour fuir quelque chose mais parce que les choses sérieuses commençaient enfin. Elle courait tous les jours et connaissait donc particulièrement bien le coin. Les troncs d'arbre effondrés faisaient office de haies au-dessus desquelles elle prenait un malin plaisir à sauter. La petite biche courait et sautillait sans se rendre compte que quelqu'un la suivait, là, sur ses talons.

L'odeur des pins, d'écorce, de la terre se mélangeait et créait une atmosphère particulièrement apaisante. Le vent qui faisait danser les arbres apprenait aux rayons du soleil à valser. Chaque brindille claquait sous les pas légers de Lou. Les petits animaux avaient pris l'habitude de l'apercevoir et se camouflaient pour la guetter passer. La forêt grouillait de vie. Elle était même propice aux meilleures imaginations enfantines, par-ci par-là, à l'orée du bois, on pouvait distinguer quelques vieilles cabanes mal foutues que les gamins s'amusaient à construire et reprendre. Les herbes hautes, les fougères, et les fleurs sauvages embaumaient l'air timidement.

Le casque sur les oreilles, des musiques dans la tête, concentrée sur son souffle, quelqu'un venait de l'agripper et de la faire tomber. La chute et le violent atterrissage venait de lui couper d'un coup sec la respiration. Elle avait fait quelques roulades qui lui valu d'ailleurs un certain nombre d'égratignures. Louisiane essayait tant bien que mal de retrouver son souffle et de se relever, mais le temps qu'elle essaie, elle était à nouveau tirer par une force invisible. Ses mains cherchaient tout et n'importe quoi auxquels se rattacher, mais les feuilles et les branches cassées ne l'aidaient aucunement. Seul un arbre assez mince pour qu'elle l'entoure de ses bras lui permettait de pas être importée. Sa voix s'égosillait dans une forêt sûrement vide de monde.

Elle se débattait, sans comprendre contre quoi elle devait se battre. Ses entraînements de bras payaient : elle serrait plus fort que jamais cet arbre. Sa vie en dépendait, elle était seule dans cette forêt et elle avait la volonté de vivre plus que jamais. Dans un ultime effort, elle se rapprocha du tronc pour mieux l'agripper mais ses doigts, ses mains, ses bras glissèrent à cause du mucus qu'elle sécrétait. Lou était à nouveau tirer au sol, comme un vulgaire jouet qu'un enfant traîne en sautillant. Ses cheveux se remplissaient de feuilles et brindilles en tout genre. Elle tentait de se tourner sur elle pour se dégager, mais en vain. Lou ne faisait que laisser une large traînée derrière elle, dans les feuilles et la terre. Elle ne voyait personne. Comment quelqu'un avait pu l'attrapée tandis qu'elle transpirait du mucus, substance particulièrement gluante et glissante qui aurait empêché n'importe qui de la saisir normalement...

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________________________________________ 2021-06-27, 16:13

Comme une ombre au tableau



Marinette s'éveilla ce matin là aux côtés d'Adrien. Elle regarda un instant son visage endormi, le détaillant de part et d'autre. Elle analysa ses cheveux blonds qui lui retombaient devant ses yeux, ses longs cils, qui venaient parfaire ses yeux. Même lorsqu'il dormait, il ressemblait à un ange. Malgré plusieurs semaines passées à ses côtés, elle n'arrivait toujours pas à réaliser qu'il était là, avec elle. Qu'elle avait enfin obtenu son cœur. Qu'en dépit de ce qui les attendaient avec le Papillon, ils profitaient de l'instant présent. Hésitante, elle porta sa main à sa bouche et caressa doucement ses lèvres. Ce simple contact eu pour effet de le faire frémir. Il ouvrit lentement les yeux.

- Excuse moi, je ne voulais pas te réveiller.

Il afficha un léger sourire et embrassa délicatement le front de Marinette.

- T'en fais pas, c'est agréable comme réveil. Tu as bien dormi ?
- Très bien. Ca faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Ta présence doit me rassurer. Répondit-elle en riant
- C'est adorable. Son sourire s'élargit. Il est quelle heure ?
- Il est déjà 11h. Tu veux faire quelque chose ?
- Aussi tard ? Il se redressa sur le lit. On peut se promener en forêt si tu veux ?
- C'est une excellente idée. J'ai l'impression que ça fait des années que je n'y ai pas mis les pieds.
- Alors c'est parti, on se prépare et on y va. On prend une douche ensemble ?

A sa demande, la jeune fille avala sa salive de travers et se mit à toussoter.

- Que quoi ? Une douche ? Ensemble ?? Tu-tu-tu es sur ? Enfin je veux bien t'admirer. Je veux dire t'aider mais euh...

Essayant de garder sa contenance face à la réaction légèrement démesuré de sa copine, Adrien se racla la gorge.

- Bien sur que j'en suis sur. On s'est déjà vu nu plusieurs fois ma Lady.
- C'est vrai. Tu as raison. Je ne devrais pas être aussi gêné. Mais en plein jour ce n'est pas pareil...

Il se pencha pour embrasser tendrement la joue de l'asiatique.

- Tu es très belle alors ne sois pas gênée. On y va ?

Il lui tendit la main, en signe d'invitation à le suivre. Ne se sentant pas capable de refuser une telle demande malgré la gêne d'exposer ainsi sous corps sous une douche avec lui, Marinette le suivit. Elle se faisait beaucoup trop de soucis... Adrien n'allait pas la rejeter après l'avoir vu sous la douche après tout. Ce n'est pas comme s'il voyait véritablement son corps pour la première fois. Il avait beau prendre son temps avec elle, et l'aider à passer outre son manque de confiance, pour l'heure elle n'arrivait toujours pas à se laisser pleinement aller dans leur relation. Elle avait toujours peur que le moindre petit détail puisse faire fuir l'un ou l'autre encore une fois. Et, même si elle n'avait pas l'intention de repartir durant quelques mois, elle savait bien que les imprévus ne cesserait de les poursuivre. Il allait faire qu'elle apprenne à se reposer sur l'instant présent si elle voulait vivre pleinement sa vie de jeune adulte sans penser aux conséquences de sa vie d'héroïne.

Malgré un vent frais planant sur la ville de Storybrooke. Cela n'empêcha pas les amants de se retrouver le temps de ce qui devait être une agréable balade. Main dans la main, ils parlaient de tout, de rien, en évitant soigneusement d'aborder le sujet du père d'Adrien ou de la perte de maître Fu. Ils rirent des maladresses de la jeune fille. Ils se rapprochèrent. Depuis cette nuit de février, ils apprenaient à se connaître sous un nouvel angle. Ils n'avaient plus ces secrets qui leur pesaient sur la conscience les éloignant l'un de l'autre. Petit à petit ils s'ouvraient, s'appréhendaient et découvraient de nouvelles facettes. Chacun se détachait doucement de l'image que l'autre lui avait toujours renvoyé.

La balade changea brusquement d'ambiance lorsque des cris s'élevèrent au travers de la forêt. Là quelque part, une jeune femme était en danger. Tel les héros qu'ils étaient devenus, leurs sens se mirent en alerte.

- Tu as entendu ca ?!

Fronçant les sourcils, Adrien hocha vivement la tête.

- Quelqu'un a besoin d'aide on dirait !

Sans hésiter un instant de plus, le duo s'élança en direction des hurlements. La surprise se peignit sur leurs visages quand ils découvrirent la scène qui s'exposait devant eux. Une jeune femme, visiblement en pleine séance de sport, se faisait tirer sans ménagement pas une ombre encrée dans le sol. Comment une telle chose pouvait-être possible ? Depuis quand les ombres étaient-elles à ce point tangible ? Et surtout, de qui provenait-elle ? Dans un élan d'héroïsme ou de pur réflexe, Marinette attrapa au vol la femme qui se faisait traîner au travers des arbres. Malheureusement pour elle, une substance, fort gluante l'empêcha de maintenir sa prise et l'aurait fait lamentablement chuter si Adrien n'avait pas eu la rapidité nécessaire pour la rattraper. Lâchant à contre coeur la main tout aussi glissante, les partenaires restèrent sidérés de la vitesse à laquelle elle disparut parmi l'épais feuillages.

- C'était quoi cette ombre ? Indiqua-t-il en zieutant les alentours.
- Je ne sais pas ! Mais il faut la rattraper !
- On devrait se séparer pour la trouver plus rapidement !
- Tu as raison. Elle l'embrassa d'un mouvement fugace. Soit prudent.
- Toi aussi ma Lady.

Un dernier regard, et le duo se sépara. Ce n'était clairement pas une attaque du papillon, mais Marinette n'était pas assez naïve pour croire qu'il représentait le seul danger dans une ville où la magie était aussi courante que l'oxygène. Elle ne savait pas qui était son ennemi, et malgré le temps qu'elle avait perdu à ne plus vouloir endosser le rôle de Ladybug, elle ne pouvait pas fermer les yeux sur ces agissements. Les prunelles de la jeune femme lui avaient renvoyé la même peur qu'elle avait connu des mois plus tôt. Elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à l'abandonner et passer son chemin.

- Tikki ! Transforme moi !

Son apparence aussitôt changée, Ladybug s'éleva dans les arbres à l'aide de son yo-yo. De là-haut, elle aurait une meilleure visibilité sur ce qui se passait en contrebas. Elle avancerait aussi plus rapidement. Bientôt, elle repéra l'ombre et celle qu'il venait de kidnapper. Celle-ci les avaient attiré directement dans un cabanon à première vue abandonné. Ladybug n'était pas folle, elle ne pouvait s'élancer dans la tanière d'un être qu'elle ne connaissait pas. Il allait lui falloir un plan. Cherchant à contacter Chat Noir, l'héroïne se rendit compte que des interférences l'empêcher d'entrer en contact avec lui. Contrairement à son habitude, elle allait devoir se débrouiller seule pour sauver cette femme. Elle ne pouvait pas faire un retour en arrière.


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________________________________________ 2021-06-30, 13:15


Comme une ombre au tableau


Pendant un bref instant, Louisiane avait senti quelqu'un tenter de l'agripper. Elle avait d'abord pensé que son kidnappeur invisible avait décidé de se montrer. Levant les yeux pour voir le visage de son kidnappeur, Lou découvrit une jeune femme au visage ébranlé par la situation mais une fraction de seconde plus tard, la joggeuse avait disparu dans les fourrées. Sa sueur muqueuse ne lui avait pas permis d'être maintenu convenablement et d'une main de fer de la part de sa sauveuse. Ses doigts arrachaient les herbes, feuilles qui passaient par là, ou plutôt quand elle passait près d'elles. Sous ses ongles, la terre s'amassait, les ronces lui déchiraient la peau jusqu'à y rester planter. Les branches lui fouettait le visage, Lou ne pouvait rien faire de probant, et elle se laissait tirer à travers tout le bois. Sa cheville était tenue si fermement que si la jeune femme s'attachait à un arbre, il était sûr que sa jambe aurait grandie.

Les odeurs humides de la forêt qui se réveille s'étaient envolées pour laisser place aux senteurs d'écorce sèches, la mousse aux pieds des arbres, les violettes sauvages. De la poussière virevoltait à travers les brises qui la soulevait. Il n'y avait presque aucun bruit, hormis les cris poussés par Louisiane et son kidnapping. La cime des arbres dansaient tranquillement, comme si tout semblait des plus banales, et la canopée laissait alors danser les rayons du soleil dans cette forêt dense. Le soleil commençait à réchauffer les plantes mais le ciel s'était couvert en quelques secondes de nuages gris.

La peur était particulièrement lisible dans les yeux de Louisiane. Elle ne comprenait pas ce qu'il pouvait bien lui arriver. Effrayée, dévastée, son coeur battait à tout rompre, sa respiration se coupait, s'enchevêtrait à des coups et des rebonds causés par un traînage frénétique par elle-ne-sait-quoi. Sa tête tapait, cognait contre les racines et les quelques petites pierres sur lesquelles elle passait lourdement. Son corps se recouvrait de bleus, et même si elle appréciait depuis peu le dessin animé Les schtrumpfs, son but n'était pas d'en devenir un. Ses heures d'entraînant de sport ne l'avaient cependant pas laissé sans musculature, la joggeuse s'était retournée d'un coup sec se retrouvant ainsi sur le dos. Elle pourrait mieux agir de cette manière. Ses abdos féroces étaient particulièrement douloureux, autant que son menton -sans doute fêlé- qui s'était ouvert à la rencontre d'une pierre. Il était bon de s'ouvrir aux Pierre, mais pas quand il s'agit d'une rencontre d'un caillou spécialement pointu. C'était comme si il avait toujours trôné là, attendant que quelqu'un se fracasse le crâne dessus. Un peu vengeur ce caillou...

Lousiane tenta de percevoir où l'emmenait son ravisseur. Au loin, elle pouvait voir une vieille cabane en bois, un peu branlante qui semblait au bord de l'effondrement à chaque brise. Il émanait de cet endroit quelque chose de mystique, comme si elle ne devait pas être là. En quelques secondes, le sac de patates qu'était devenue la joggeuse était près de la maison. Son kidnappeur souleva d'un coup sec sa jambe ce qui la fit basculer à nouveau, il la souleva sans une once de difficultés et la lâcha lourdement, l'envoyant valser dans la cabane. Son dos avait fracasser la porte dans un énorme fracas de craquement de bois. Son corps était pesamment retombé, elle avait roulé et glissé jusqu'à ce qu'un mur l'arrête. Les avants bras devant son visage pour se protéger, elle se retrouvait en boule au pied du mur. Sa respiration s'était coupée, encore. Ses poumons la brûlaient, péniblement, c'était comme si on avait aspirer tout l'air d'un sac plastique pour le remplir d'air en une seconde. Son crâne avait pris un certain nombre de chocs, son cerveau était semblable à des billes qui roulaient le long d'une pente.

Toujours aucune voix ne résonnait, seul le bruit de la porte faisait encore écho dans tout son corps. De nombreuses échardes s'étaient plantées dans son dos, elle saignait de presque partout. Sa hanche en avait pris un gros coup. Louisiane eu envie de pleurer de douleur tant elle n'avait jamais ressenti pareille affliction jusqu'ici. Un gémissement s'était échappé, incontrôlé, et qui témoignait sans doute de la violence de l'instant.

La cabane était poussiéreuse, le corps de Louisiane avait laissé une traînée dans cette dernière. Il n'y avait qu'un vieux guéridon et un rocking chair posé à gauche de l'entrée. L'édifice était plutôt de l'ordre du minuscule, loin du palace doré d'un prince, seul une chose discordait dans toute cette pièce : un trou, pas plus large que l'assise d'un fauteuil, se trouvait dans le coin droit.

« C'est vraiment ma fin ? » s'était-elle questionnée, à demi mots. Ses yeux larmoyaient, mais il était impossible de savoir si cela était dû à la douleur ou à la peur, sans doute les deux. Elle avait dégluti, comme pour ravaler ses larmes et se battre jusqu'à la dernière seconde. Mais Louisiane eu à peine le temps d'avaler sa salive que l'ombre la tira violent de nouveau vers ce trou. Ses jambes y étaient déjà engouffrées. Ses épaules n'étaient pas encore passées, elle se retenait à la force de ses bras, tentant difficilement de s'échapper de cette cavité. Elle poussa un cri de rage guttural, et arriva presque à se retirer de-là. Pourtant, une fraction de seconde de faiblesse la fit disparaître.

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________________________________________ 2021-07-28, 23:24

Comme une ombre au tableau



Perchée sur sa branche comme un vulgaire corbeau annonçant un sort funeste, Ladybug observa silencieusement la cabane face à elle. De l'extérieur, aucuns bruits ne parvenaient à ses oreilles. Nul cri, nulle paroles n'étaient échangées. Qu'était ces ombres ? Avaient-elles mené la jeune femme jusqu'à quelqu'un ? Jusqu'à quelque chose ? Elle resta interdite un instant de plus, que devait-elle faire. Elle ne savait en rien ce qui se produisait à l'intérieur du cabanon sauvage. Contrairement à Paris où elle combattait corps et âmes contre des akumas. Marinette avait appris à ses dépens que des créatures encore plus sombres que le Papillon se tapissaient dans les coins de Storybrook. Ici, certaines choses dépassaient le bon sens et la logique. Etait-elle vraiment à la hauteur pour mener cette mission en solo ? Pouvait-elle sauver la jeune femme ?

Sur le chemin, la trace de ses mains qui s'étaient accrochés désespérément au sol lui avait permis de la suivre. Du sang, parsemé à quelques endroits, avait commencé à fortement inquiétée l'héroïne. Certes, les gouttes étaient minces mais cela signifiait qu'elle était blessée. Le corps transmettait une chose, mais qu'en était-il de son esprit ? Cette personne pourrait-elle supporter ce qu'elle allait vivre avant qu'elle n'arrive ? Que représentait le danger de cette chose pour qu'elle ne veuille même pas masquer les empruntes de sa présence ? Trouvait-elle cela inutile ? Etait-elle assez puissante pour cela ?

Marinette ignorait le temps qu'elle avait pris pour poser ses réflexions. Entrer ou ne pas entrer, telle était la question. Pourtant, elle savait pertinemment que le temps jouait en sa défaveur. Elle avait beau exposer dans son esprit toutes les possibilités à sa disposition, elle ne pouvait nier l'évidence. Elle devait entrer et récupérer cette jeune femme. Quel que soit son adversaire. Si elle avait été choisi, ce n'était pas pour seulement se battre contre le Papillon. Cette étrangère était sans défense et elle détenait le pouvoir de la chance. Elle aurait toujours un moyen de s'en sortir.

Prenant son courage à deux mains, elle descendit dans l'arbre et se posta devant la porte du cabanon. Une inspiration plus tard, elle ouvrait la porte d'un coup sec et violent. A sa grande surprise, personne ne l'attendait à l'intérieur. Elle avait trop attendu. Où avaient-ils bien pu disparaître ? Il n'y avait pas d'autres issues. Elle foula les lieux d'un regard et tomba bientôt sur un trou provenant d'un coin de la pièce. Elle ne voyait pas d'autres sorties. Les ombres étaient sans doute passées par ici. Ladybug n'avait pas connaissance de ce qui se trouvait au bout du sombre chemin. Cependant, l'heure n'était plus à l'hésitation. Alors, elle se lança.


Comme il était prévisible de s'attendre d'un trou fait à même le sol, Marinette se laissa doucement glisser en espérant atteindre un jour un terreplein. Sa chute lui parut longue et incertaine mais elle arriva finalement à son terme. Où avait-elle atterrit ? Ici, seul l'obscurité et le silence le plus total l'accompagné. Il était angoissant pour la jeune fille de ne pas savoir ce qu'il se trouvait autour d'elle. Peut être que le ravisseur était déjà à ses côtés, sans qu'elle en est encore conscience ? Attrapant son yoyo, elle lança l'objet en l'air et cria l'une de ses phrases fétiches:

- Lucky Charm !

Par chance, un lumière arriva entre ses mains. Bien. Elle détenait désormais cinq minutes avant de se détransformer et devoir nourrir Tikki. Elle n'avait plus de temps à perdre.

Se tournant sur elle même, elle constata d'où provenait la lourde atmosphère qui l'entourait. Il n'y avait pas de chemin. Pas de mur. Elle ne ressentait ni la fraîcheur, ni la chaleur. Elle était simplement dans... le vide. Comme ci elle était si elle se trouvait dans un espace que personne n'avait jamais dessiné. Qu'il n'y avait pas eu de cabane et encore moins qu'elle provenait d'une forêt. Elle avait l'impression d'avoir atterris dans un trou noir. Où irait-elle maintenant ?

Perplexe et légèrement anxieuse, elle resserra sa prise sur la lampe. Était-elle tombé dans la gueule du loup ? Devrait-elle se confronter à quelqu'un ? En l'occurrence, ce n'était pas en restant ici qu'elle pourrait faire quoi que ce soit. Avec un peu de chance, on lui expliquerait sa venue ici.

- Il y a quelqu'un ?
Tenta-t-elle.

Aucune réponse, à la place, des symboles fluorescents prirent place sur ce qui semblait être les murs. Qu'est-ce que cela signifiait ? Son instinct la trompait rarement mais avait-elle commis une erreur en voulant jouer seule les justicières masquées?



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________________________________________ 2021-07-31, 17:55


Comme une ombre au tableau


La jeune femme était tombée, comme aspirée par un de ces engins bruyant qu'elle avait découvert dans le monde réel. Il faisait complètement noir, elle avait atterri sur un je-ne-sais-quoi, pas plus dur que mou. Elle avait fini sa chute et c'était le principal.

« Il y a quelqu'un ? »

Louisiane avait entendu cette voix étouffée, comme une personne qui criait dans un coussin. C'était à la fois lointain et tout proche d'elle, tel un murmure à son oreille. Elle était tombée dans les ténèbres, par on-ne-sait-quoi et on-ne-sait-où. Malgré le manque de source lumineuse ou de chaleur, il ne faisait pas particulièrement froid, ni chaud d'ailleurs. Ses coudes s'était égratignés, elle ne voyait rien mais ressentait limpidement les tiraillements. L'endroit ne semblait dégager aucun bruit. C'était une ambiance particulièrement désagréable pour elle, alors pour se rassurer elle chantonnait l'air de Au bout du rêve. Il n'y avait aucune odeur non plus, pourtant elle avait un odorat plutôt accrue grâce à son goût pour la cuisine. Elle s'était entraînée à sentir de nombreuses fleurs, épices, et d'autres choses plus déroutantes -notamment reconnaître à l'odeur les aliments qui commence à périmer ou identifier les viandes, mais aller savoir comment elle s'y est prise-.

Elle tenta de toucher par tout autour d'elle, sans trouver un seul meuble, ni mur. Le plus déconcertant était qu'elle pouvait descendre ses mains plus bas que ses pieds, sans qu'elle ne tombe pour autant...
Qu'est-ce que... pensa-t-elle sans aller au bout de sa réflexion.
L'impression que cela lui donnait était celle de marcher sur l'eau. Lou n'avait pas vraiment de peur précise, mais là, elle avait le vertige. La tête lui tournait férocement, son cerveau n'était pas habitué à une telle dissonance. Elle était tombée à la renverse. Son crâne aurait pu s'éclaté contre le sol, mais elle était à des années lumières de la bonne vieille terre qu'elle foulait en courant avant d'arriver ici.

Au bout de quelques secondes, elle pouvait sentir une odeur qui lui était très familière : celle du gumbo. Celui de son père, très précisément. Ses yeux s'ouvrit d'un seul coup, il y avait un plafond cette fois. Une fenêtre sur sa gauche, elle était dans un lit douillet. La porte était entre ouverte, les odeurs en émanait. Elle avait ouvert la porte, doucement et en silence bien que la porte en bois ait grincé un tantinet. Elle reconnaissait le plancher, c'était celui de sa maison d'enfance. Certaines planches geignaient lorsqu'un pied les touchait malencontreusement, Louisiane savait parfaitement où poser ses orteils puis où appuyer son pied pour y mettre son poids. Elle avançait tant en catimini que cela en devenait suspect. Lousiane se cacha derrière dans le couloir pour jeter un oeil avant d'avancer un peu plus... Quelqu'un était dans la cuisine, quelqu'un qu'elle connaissait bien. Ces épaules, cette posture, cette manière de mélanger, c'était sans aucun doute son père.

Il sifflotait, doucement un air chaleureux.

« Papa ? décrocha-t-elle finalement en sortant enfin de sa cachette.
- Princesse ? Que fais-tu donc ici ? Ce n'est pas ton heure enfin. Vas t'en, vite !
- Quoi ? Non attend !
- Vite ! Il risquerait de te trouver, vas t'en et mène ta vie ! »

Les retrouvailles s'étaient écourtées. L'ensemble de sa maison s'effaça dans une épaisse brume noire, comme un dessin sur lequel des coups de fusain étaient estompés. À la place, des symboles luminescents apparaissaient tour à tour. Lousiane les suivait, déterminée à comprendre ce qu'il se passait. Elle en avait oublié ses blessures et la jeune femme qui avait tenté de l'aider. Il n'y avait plus aucune odeur, tout semblait être partie en fumée. Les symboles n'émettaient aucun son, bien qu'on pouvait croire qu'ils dansaient sur un rythme précis. Son pas précipité venait se ralentir quand au loin, elle apercevait une ombre devant les figures phosphorescentes.

« Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? » Lâcha-t-elle avec rancœur.

Elle avait bien une idée de qui se cachait derrière toute cette mesquinerie. Son haut de forme, sa plume, son sceptre, son ventre bedonnant et ressortant d'un accoutrement carnavalesque : le Facilier.

« Vous. » Déclara Louisiane avec fermeté. Son visage de nature douce s'était violemment tendu.

Le Facilier faisait, semble-t-il son grand retour et pour marquer le coup, quoi de mieux que de kidnapper non pas une vivante, mais deux ? Il était parvenu, par on-ne-sait-quel tour de passe-passe de vaudou, à ramener Louisiane et sa potentielle héroïne dans l'au-delà. Cela signifiait-il qu'elle était morte ? Non... Quelque chose ne tournait pas rond dans cet endroit. Louisiane se sentait inchangée, dans son être, dans son corps, tout était normal.

« Toi. » Dit-il avec un pseudo-charme mal placé.

Une haleine pestilentielle émanait de son être. Un cadavre en décomposition, voilà ce que rappelait l'odeur à la jeune femme. Elle faisait deux pas en arrière, en espérant que cela estompe sans doute cette effluve aussi ragoûtante qu'était le personnage. Elle avait quelques relents de vomissement, tentant de les cacher tant bien que mal. Le Facilier s'était rapprocher d'elle à une vitesse fulgurante, saisissant son bras fermement. Dans un instant de panique, elle réussi à se dégager alors qu'il lui riait au nez.

« Tiana. Commença-t-il avant de reprendre. Tiana, tu ne seras jamais rien d'autre que Tiana. Fille d'un travailleur acharné aux horaires doublés voire triplés, qui ne révèlait jamais JAMAIS à quel point il était...usé. Et toi, tu ne seras rien d'autre que sa tendre fille. Tu m'as tout pris, mais je compte bien tout te reprendre en retour. »

Dans un nuage brumeux, le visage euphorique, le Facilier laissait planer l'image de sa vie tranquille, l'image de sa mère, l'image de son bien-aimé. Des bruits de tambour se faisaient entendre au loin, s'accélérant au rythme de sa proche tachycardie. Elle priait de toute ses forces pour que la voix qu'elle avait entendu plus tôt ne soit pas seulement son esprit qui lui jouait des tours...

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