Lost soul asylum

Douter de tout et croire tout, Ce sont deux grands défauts partout.

La matinée ne fût pas des plus faciles, la plupart de mes étudiants se retrouvaient avec leurs derniers partiels dans pas longtemps, et j’avais choisi d’orienter certains cours en séances de révisions. Cette après-midi je n’avais rien, et j’avais hésité entre rester sur place à mon bureau ou rentrer chez moi. Finalement, c’était le second qui l’avait emporté, j’avais depuis peu laissé une “boîte à livres” pour les étudiants qui venaient m’en emprunter. S’ils souhaitaient me les rendre et que je n’étais pas présente, il leur suffisait de glisser le livre dedans et je le retrouverais a mon retour. D’ordinaire je préférais que ce soit fait lorsque j’étais à mon bureau car cela me laissait la possibilité d’échanger avec mes étudiants, c’était un contact que j’appréciais et que je n’avais pas envie de perdre. Certains de mes collègues n’avaient pas la même vision des choses que moi mais ça ne me dérangeait pas personnellement. Il était après tout normal d’avoir des avis divergents, nous étions des personnes différentes avec une pédagogie différente également. Mais j’estimais que c’était mon devoir de ne pas faire regretter aux étudiants d’avoir choisi de s’orienter vers des études d’histoires. Ma matière ne passionnerait pas tout le monde je le savais bien, si certains se trouvaient attirer par l’antiquité, d’autres le seraient probablement par le moyen âge ou l’époque moderne et s'orienterait vers un master traitant d’une autre période, et d’autres poursuivrait l’histoire antique pour deux ans voir plus s’ils décidaient d’aller jusqu’au doctorat. Je n’enseignais pas encore jusque là, j’avais le temps de le voir venir.

Déverrouillant ma voiture, j’installais la mallette de mon ordinateur sur le siège passager à côté de moi, ainsi que mon sac avant d’allumer le contact. Choisissant de ne pas écouter la radio qui mettait constamment en boucle les mêmes chansons, le tout ponctué par des temps de paroles pour la plupart intéressants, je sortis ma clé usb de mon sac, et la branchait sur le port prévu à cet effet. De l’université à chez moi le trajet ne serait pas très long, mais j’espérais quand même pouvoir me détendre en écoutant un peu de musique. Ma journée de travail n’était pas totalement terminée, si je n’étais plus sur le campus, j’aurais d’autres choses a faire une fois à la maison, pour l’instant je choisi de ne pas m’en préoccuper j’aurais tout le temps de le faire quand je serais rentré et que j’aurais mangé. Laissant le trajet se dérouler tranquillement, je m’amusais à chantonner en même temps que la musique qui passait, et finissait par me garer à ma place sur le parking de l’immeuble :

- Bonjour. Saluais-je une voisine qui passait

“Dites-moi, vous avez combien de soeur ?” me demanda-t-elle

- Euh et bien une seule pourquoi ? Demandais-je un peu décontenancé par sa question.

Pourquoi me la posait-elle ? Je savais qu’il fallait entretenir de bonnes relations avec ses voisins mais n’était-ce pas trop intrusif comme question ? J’avais mentionné avec des parents et une petite sœur lors de la dernière réunion de copropriété, lorsque je m’étais présenté mais sans plus. Je n’avais pas vraiment envie d’entrer dans tous les détails de ma vie, j’estimais certaines informations comme étant d’ordre privé après tout.

“Vraiment ? Non parce qu’il y a une jeune femme blonde qui semble vous connaître devant votre porte”

Une jeune femme blonde ? Je tentais de passer en revue toutes les personnes que je pouvais connaître qui pourraient correspondre à cette description. Il n’y en avait qu’une pouvant correspondre à cette description et j’admettais être un peu étonné. Remerciant la voisine, j’insérais la clé dans la porte de l’immeuble et montait l’escalier menant à mon appartement pour y trouver Stella. Ce qui m’étonnais fût qu’elle vienne me trouver moi et non pas Bloom, du temps où j’étais un esprit je n’avais pas vraiment interagit avec les amies de ma soeur, concentrée sur ma mission qui était de faire connaître à ma cadette ses origines et de la guider dans cette nouvelle vie. Je savais qu’elle avait d’excellentes amies qui avaient aussi contribué à faire de Bloom ce qu’elle était aujourd’hui, et je leur en était reconnaissante. Tout comme je les avais toujours remerciés d’avoir aidé dans la quête consistant à retrouver nos parents et à faire renaître Domino de ses cendres. Il m’arrivait de les croiser quand j’allais voir ma sœur, mais c’était tout.

- Bonjour Stella. Entre, dis-je après avoir ouvert ma porte. Si tu as fait tout ce chemin jusqu’ici c’est qu’il doit y avoir quelque chose. Est-ce que tu souhaites boire quelque chose ? Mon frigo est rempli d’un peu tout, mais s’il y a quelque chose en particulier que je n’ai pas, je peux toujours tenter de te le faire.

Vu la température dehors, j’estimais qu’une boisson fraîche ne serait pas de trop.

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Douter de tout et croire tout, Ce sont deux grands défauts partout.

Sortant la bouteille de jus de pomme du frigo d’une main, j'attrapais un verre de l’autre et servais Stella pendant qu’elle me parlait. J’avais effectivement entendu parler de ce qui était arrivé au roi de Solaria par Bloom lors d’un de nos repas de famille et même si nous n’avions pas vraiment été en contact, quelque part je comprenais son besoin de parler à une personne qui était peut-être un peu moins proche d’elle que ses amies. Je savais que ma cadette s’inquiétait, mais en voyant son amie devant moi, je songeais qu’elle n’avait pas fini. Il faudrait du temps à Stella pour se remettre, un deuil ne se fait pas en claquant des doigts et parfois on avait besoin de s’isoler pour mieux revenir. Difficile cependant d’en vouloir à Bloom, elle ne faisait que s’inquiéter pour une amie et c’était tout à son honneur.

- Tu n’y es pour rien, et il ne s’agit pas d’une question de puissance. La magie aussi merveilleuse soit-elle a hélas elle aussi ses limites, même moi qui ai pourtant la faculté de soigner il y a certaines blessures que je ne peux pas guérir. Si la poussière de fée n’a pas fonctionné c’est probablement qu’elle ne pouvait pas fonctionner et rien n’aurait pu changer cela.

Je préférais être honnête avec elle, même si je comprenais parfaitement ce sentiment de ne pas être à la hauteur l’ayant moi-même ressenti au moment de la destruction de Domino. Mes parents et la compagnie de la lumière voulaient protéger la dimension magique des sorcières ancestrales et également me protéger moi, la détentrice du pouvoir tant convoités. Quant à moi, j’avais un double devoir en tant que Nymphe et en tant que princesse héritière : celui de protéger non seulement mon peuple mais également la dimension magique. C’était dans ce but là que j’avais acquis le Sirenix, et pendant que mes parents forgeaient leur stratégie, moi je mettais en place mon propre plan au cas où le leur échouerait. J’avais confiance en eux, et en la compagnie de la lumière. C’était en les sorcières et Valtor que je n’avais pas confiance.

- Toutes les fées de la dimension magique n’acquièrent pas l’Enchantix. D’ailleurs toutes les fées ne vont pas à Alféa, il y a d’autres écoles de magies, et certains royaumes préfèrent que la formation se fasse en interne si je puis dire. A Domino par exemple, c’est une vieille tradition d’envoyer les jeunes en âge de se former à Magix, tu as pu le voir en obtenant ton charmix et ton enchantix, pour atteindre le rang de fée accomplis, cela requiert certaines aptitudes. Nombre de fées puissantes se sont arrêtées à l’enchantix : Faragonda, ma mère…Même au sein des Nymphes, nous n’avions pas toutes la même transformation.


Mais je supposais que c’était différent, nous étions réunis par une mission commune nous n’étions pas un groupe d’amies soudées comme l’étaient les Winx. Et de voir toutes ses amies avec leur nouvelle transformation, leurs nouveaux pouvoirs, pendant qu’elle avait été dans le coma devait probablement donner le sentiment à Stella d’être à la traîne. Pour autant, ce n’était pas de sa faute si elle n’avait pas encore pu obtenir cette nouvelle transformation car tout comme le charmix et l’enchantix, elle demandait des conditions bien spécifiques. Je l’avais étudié en même temps que toutes les autres transformations possibles pour une fée, d’ailleurs peut-être était il temps de mettre ces connaissances à profit maintenant que j’en avais l’occasion. Jamais je n’aurais pensé m’en servir dans ce genre de condition mais la vie était faite d’imprévus et je n’allais certainement pas m’en plaindre.

Utilisant un enchantement mineur, je fit léviter un livre de ma bibliothèque jusque devant moi, et avec le même sortilège fit défiler les pages jusqu’à ce que je tombe sur la page du Believix. Parmi tous les livres que mes parents m’avaient rendu celui-ci retraçait l’histoire de toutes les transformations et le moyen de les acquérir :

- Le problème du Believix ne viens pas de toi, mais plutôt du Believix en lui-même, il ne peut être obtenu que dans un endroit où les personnes ne croient pas en la magie, il faut les amener à y croire pour pouvoir l’acquérir. Hors à Storybrooke, tu ne trouveras pas une personne qui ne croit pas à la magie.

L’autre problème, c’était qu’au moment où la frontière avec le reste du monde avait été ouverte on nous avait bien fait comprendre qu’il était hors de question de montrer nos capacités magiques si nous en avions à qui que ce soit. Nos pouvoirs devaient demeurer secrets pour le plus grand nombre. C’était une difficulté supplémentaire pour Stella, cela dit peut-être il y avait-il un moyen de contourner la règle d’obtention, la magie n’était pas figée, elle était au contraire en perpétuelle évolution. Et Bloom avait déjà montré que l’on pouvait contourner les règles magiques avec son enchantix.

-GCe que je vais te dire est à prendre avec beaucoup de précaution, et je vais de toute façon avoir besoin d’en parler à d'autres personnes afin d’évaluer sa faisabilité. Néanmoins, Bloom a réussi à obtenir son enchantix en cassant les règles magiques établies néanmoins il s’est avéré être incomplet et donc potentiellement dangereux pour elle, c’est en sauvant Domino qu’elle a pu l’avoir de manière complète. Peut-être existe-t-il un moyen pour toi également d’obtenir ton Believix, d’une autre manière. Une manière qui permettrait de ne pas avoir d’ennuis vis à vis du secret de la magie.

Il fallait que j’en parle avec ma mère ainsi qu’avec Faragonda. Je savais que les Winx étaient en colère contre elle, et qu’elles n’iraient pas d’elle-même néanmoins si c’était moi qui m’en chargeait, et si cela pouvait aider Stella je pouvais me porter garante.

Lost soul asylum

Ce que je ressentais dans les profondeurs de mon coeur, je n’arrivais pas à en parler à mes amies. Je les aime plus que tout au monde mais je ne voulais pas les faire souffrir, je ne voulais pas qu’elle me voit plus faible que je ne le suis déjà. Non, je devais réussir à surmonter ça sans leur aide, même si ce n’était peut être pas la meilleure solution, je me devais de le faire. C’est pour cela que j’étais venue en parler à la soeur aînée de Bloom. Je n’avais jamais beaucoup côtoyée Daphné mais elle restait sans doute la mieux placée pour pouvoir m’aider. Assise, je commençais donc à parler, à expliquer ce que je ressentais. Mon père. Il était mort pour me sauver et mon enchantais aussi puissant soit-il n’avait pas pu le sauver.

« Et le pire, c’est que je sais tout cela Daphné » énonçais-je à la jeune femme alors que je portais le verre de jus de pomme à mes lèvres pour boire un petit peu « c’est que je veux dire, c’est que ma poussière de fée ayant réussi à le libérer de l’emprise de Valtor, j’ai cru qu’elle le sauverait comme elle l’avait déjà fait mais effectivement, peut être que ses blessures ne pouvaient être guéries par aucune magie que ce soit. » concluais-je alors tandis que de nouvelles larmes perlaient sur mon visage.

Les faisant disparaître rapidement, je finis par faire comprendre à Daphné que je me sentais diminuée vis à vis des Winx. Elles avaient obtenue le Believix tandis que moi, je n’étais qu’une fée Enchantix. Je demeurais puissante mais je me rendais compte qu’elles l’étaient bien plus que moi et sans doute que les Trix avaient compris comment passer outre mes pouvoirs parce qu’elles avaient pris l’ascendant sur moi alors que d’après Faragonda, notre pouvoir Enchantix devait être infaillible. Me pinçant les lèvres, je lève le regard vers l’héritière de Domino.

« Je l’ignorais… » avouais-je alors.

Tout du moins, j’ignorais que la Reine de Domino était une fée enchantix et n’était pas aller au delà. J’avais entendue dire que Faragonda en était une mais je ne savais pas que nombre d’entre elles avaient obtenue la transformation féérique suprême et s’était arrêtées là. Cependant je gardais ce sentiment d’être à la traîne derrière les Winx avec mon enchantix tandis qu’elles, elles possédaient de nouveaux pouvoirs qui seraient sans doute puissants face aux Trix. Buvant une nouvelle gorgée, je dépose le verre sur la table avant de voir Daphné faire léviter un livre jusqu’à nous. M’expliquant que le problème de Believix ne venait pas de moi mais de la façon pour l’obtenir.

« Je vois…Ça risque d’être encore plus compliquée que je ne l’imaginais. Faire croire en la magie à quelqu’un qui vit à Storybrooke, c’est effectivement peu probable. » soufflais-je alors.

Le problème en plus de tout cela, c’est qu’en dehors de la ville, nous avions interdiction de montrer nos pouvoirs, de faire usage de la magie, de simplement parler de magie. Personne ne devait découvrir Storybrooke et notre existence à tous. Alors comment obtenir mon Believix si je ne pouvais même pas utiliser mes pouvoirs en dehors d’une ville où la magie est omniprésente ? Peut être existait-il une autre solution…une solution qui me permettrait de revenir au même niveau que mes amies. Pouvoir être à nouveau une Winx à part entière. Les propos de Daphné éveillèrent en moi quelque chose d’assez proche de l’espoir. Il existait peut être un moyen de pouvoir contourner les règles de l’obtention du Believix. Bloom était l’exemple même qu’il était possible de contourner les règles de la magie mais son enchantix avait été dangereux pour elle, étant incomplet. Cependant, peut être que ce n’était pas impossible.

« Tu penses vraiment que ce serait possible ? » demandais-je à la nymphe de Domino « Je veux dire, jusqu’ici mes pouvoirs m’ont été donné en suivant toutes les règles, mon enchantix a été obtenue quand j’ai sauvé la vie de mon père mais le Believix…Ça me fait mal d’y songer mais tu penses que Madame Faragonda en saurait plus ? » demandais-je alors à la jeune femme « Je veux obtenir le Believix, devenir plus forte pour pouvoir…les Trix, j’ai l’impression qu’elles connaissent toutes les faiblesses de mon enchantix. Elles ne m’ont pas attaquées directement la dernière fois, elles m’ont affaiblie en frappant le soleil de Solaria. Même si mon niveau s’est développé, je reste dépendante du soleil et…j’ai beau être une fée accomplie, je n’ai pas été assez forte pour contrer ça. » soufflais-je alors.