L'ancienne Reine de la Forêt Enchantée et l'ancienne Maire de la petite ville du Maine (décidément, cela fait beaucoup de postes à responsabilité, mine de rien!) m'expliqua sans gêne, voire même avec bonheur qu'elle avait deux enfants adoptés et qu'elle était une mère célibataire. Voici mes différentes réactions internes à ces annonces. Premièrement, les enfants: Henry et Alexis. Je ne connaissais ni l'un, ni l'autre, ce qui me paraissait logique. Je devrais probablement faire une bonne impression sur ces enfants pour être accepter dans cette famille. "Tu t'emballes un peu trop, mon p'tit Robin!" Ta gueule! Merci! Mais pour la deuxième information, aka Regina est célibataire, je manquais de pousser un grand cri de victoire dans la pièce. Enfin, cela serait probablement mal vu et un peu effrayant pour la pauvre femme qui avait accepté de passer un peu de temps en ma compagnie. Breeeeeef, reprenons donc cette conversation!

- A notre rencontre! s'exclama-t-elle en levant son verre.

J'attrapais le mien à mon tour de ma main gauche, et m'empressais de "tchiner" avec elle pour sceller le moment de notre rencontre. Ce n'était pas grand-chose, mais cela officialiser en quelque sorte notre première discussion ensemble. Regina ne risquait pas de faire comme si elle ne m'avait jamais croisé demain matin, c'est cela ce que je veux dire. "Parce-que tu voudrais la revoir demain matin, déjà?" continua la voix. Mais bien sûr que nan! Enfin, si! Mais c'est un exemple, une expression, on s'en fout! C'est dingue à quel point cette femme me déstabilisait déjà, pensais-je sans la lâcher du regard. Une gorgée de cidre plus tard, et elle reprit la parole.

- C'est le hasard ou tu t'es renseigné sur moi pour savoir que j'aime le cidre?me questionna-t-elle tout en déposant ses mains sur ses cuisses.

- Disons que cette histoire de tartes aux pommes m'a guidé sur la bonne voie! expliquais-je avec un petit rire. Et puis, j'adore le cidre à la base.

Mais je ne vais pas répéter pourquoi j'aime le cidre, puisque je l'ai déjà pensé précédemment, n'est ce pas? Je rapprochais légèrement mon visage - puisqu'elle s'était un peu reculée sur sa chaise, il fallait bien que je répare les choses, non - et regardai en profondeur dans ses yeux. Je me perdis quelques instants dans ses yeux immenses, avant de me reculer à mon tour sur ma chaise, de toussoter un peu et de reprendre la conversation.

- Et je n'ai pas de famille. Les deux dernières personnes qui me restaient sont mortes le jour de la malédiction. dis-je tristement en me sortant immédiatement de l'ambiance détendue dans laquelle nous nous trouvions alors.

© Gasmask

Je reste totalement perdu dans mes pensées moroses, jusqu'à ce qu'un contact agréable ne me sorte de ma torpeur. C'est étrange: je me reconnecte à la réalité. Elle a posé ses mains sur les miennes. Rien que ce contact pourrait me faire monter les larmes aux yeux, si je m'étais laissé aller. Mais évidemment, je n'allais pas me mettre à pleurer lors de notre premier rendez-v... rencontre. "Lapsus révélateur!" Cela faisait tellement de temps que personne ne m'avait, juste touché! Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas apprécié de contact humain que cela me faisait tout drôle. Cela suffit à me réveiller complètement, et je reléguais mes sombres pensées en trente-six millième plan de mon cerveau.

- Je suis désolée... Je n'aurais pas demandé si j'avais su... s'excusa-t-elle d'une voix douce, avec un regard rassurant.

- Ne t'inquiètes pas. Personne ne pourrait savoir... expliquais-je d'un ton penaud. Après tout, pourquoi l'arrogant et riche Mr. De Locksley aurait-il un passé douloureux?!

Je ressentis de petits picotements dans mon bas-ventre lorsque Regina me regarda à son tour avec un regard aussi... troublant mais agréable à la fois. Soudainement, elle retira ses mains des miennes, et cela me fit l'effet d'une épée glacée qui me traversait la tête. Le contact humain était terminé, maintenant. L'ex-mairesse termina son verre de cidre d'un coup, et j'en fis de même, après tout j'en avais bien besoin pour le moment! Les bulles me montèrent à la tête, et pour quelques instants, j'appréciais simplement le goût du reste de mon verre de cidre dans ma bouche. Lorsque je revenais à la réalité, ma Reine s'était levée de son siège et recommencer à parler tout en préparant ses affaires. Voulait-elle déjà me quitter?! pensais-je avec une déception amère. J'avais dû la refroidir avec mes histoires...

- J'ai besoin de prendre l'air. Que dirais-tu qu'on aille marcher tout les deux au bord du port? Bien sûr tu peux refuser, ça ne me dérangerait pas, hein... continua-t-elle d'une petite voix dépitée.

- Ça me paraît être une excellente idée! répondis-je avec un large sourire.

Elle déposa alors un billet de cinq dollars sur la table, que je m'empressais de ramasser. Hors de question qu'elle paye! Pas qu'elle manque d'argent, je ne le pense pas, mais je lui avais proposé d'aller boire un verre, je n'allais pas la laisser payer à ma place, nanmého! Et moi non plus, je ne manquais pas d'argent, grâce à la malédiction de Storybrook, d'ailleurs. Je sortais une billet de dix dollars et le laisser sur la table (ces 5 dollars de pourboire en feraient des heureux dans l'équipe des serveurs!). Miss.Mills n'avait rien vu de ma manœuvre, et je glissais discrètement son propre billet dans sa poche. Peut-être un peu osé comme mouvement, mais elle n'avait rien vu, n'est ce pas? Je la dépassais ensuite, avant d'ouvrir la porte du Granny vers l'extérieur, comme un preux chevalier.

- Si Mylady veut bien se donner la peine de sortir. m'exclamais-je avec une petite révérence et mon accent irlandais qui ressortait.

Je n'étais pas un preux chevalier, mais plutôt un drôle de voleur. Et Regina Mills n'était pas une douce et naïve princesse, mais plutôt une puissante et magnifique reine. Nous sortions vraiment du tableau des personnages de conte, en somme!

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Une fois dehors, je sentis l'air frais qui courrait sur nos peaux avec de petites bourrades de vent. C'est l'un de mes temps préférés: chaud, mais avec suffisamment de vent et d'air pour que nous puissions respirer et nous mouvoir sans être épuiser au bout de deux mètres de marche. Regina avait proposé que nous nous rendions vers le port de Storybrook, je prenais donc les devants (bien que nous marchâmes tous les deux côte à côte) vers la mer. Même sans connaître la ville, il était simple de se repérer, surtout pour aller vers le port. J'étais peut-être un enfant de la forêt, mais depuis que j'avais mis les pieds à Storybrook, l'un de mes endroits favoris restait tout de même la plage et la mer. Je devrais sans doute remercier la femme qui se trouvait à mes côtés pour m'avoir permis de découvrir un nouveau milieu aussi plaisant. D'ailleurs, la femme qui était à mes côtés était également plaisante. Pourtant, lorsque nous marchâmes tranquillement dans la rue centrale de la petite ville du Maine, je ne pus m'empêcher que certains passants ne pouvaient s'empêcher de jeter quelques regards noirs dans le dos de la Reine. Je leur retournais des regards sombres en retour. Personne n'avait le droit de lui causer le moindre problème! avais-je décidé à l'instant où un poivrot l'avait reluqué de haut en bas.

- Dis moi Robin? Crois-tu que les méchants aient droit eux-aussi à leurs Happy Endings? Je veux dire... Rumplestiltskin m'a toujours dit que les villains n'avaient pas de fins heureuses, mon premier amour m'a été enlevé et étant donné que je suis la Méchante Reine, je suis une méchante, donc... C'est une question que je me pose... me demanda-t-elle soudainement, me sortant de ma torpeur.

Je pris quelques secondes (et demies) pour réfléchir à une réponse correcte. Finalement, je décidais que je pouvais être à cent-pour-cent moi-même avec la Mills, et que je lui servirais une réponse cent-pour-cent Robin. Je veux dire, j'essayais tant bien que mal de lui plaire, mais j'avais également appris que jouer une autre personne que soi-même pour se faire apprécier de quelqu'un n'était pas la meilleure solution du monde.

- Je pense que les rôles de "méchants" et de "gentils" n'existent pas! Ce sont nos choix, nos actions qui nous caractérisent et font que nous sommes la personne que nous sommes actuellement. expliquais-je en mettant de la détermination dans mes mots. Tu as perdu ton premier amour, j'ai perdu ma femme et mon fils. Tu as été étiqueté comme étant méchante, et moi comme étant un gentil et pourtant, nos situations sont similaires.

Je prenais une pause pour reprendre mon souffle, avant d'adresser un regard empli d'espoir vers la belle brune qui m'accompagnait maintenant depuis au moins une vingtaine de minutes sans me montrer aucun des défauts que les habitants de cette stupide ville lui donnait.

- Nous avons tous les deux perdus des êtres chers, et nous sommes tous les deux à la recherche d'une personne à aimer profondément. terminais-je doucement. Pour faire simple, nous sommes humains.

Voilà mon avis sur la question. J'étais peut-être un peu trop fermé aux autres propositions (du genre, nous sommes contrôlés par Walt Disneys and Co), mais je préférais croire à ma liberté plutôt que de la rejeter bêtement sans aucune preuve. Le temps que je fasse mon petit speech, et nous étions arrivés sur les quais du port. Quelques bateaux étaient amarrés ici et là, mais peu de passants se trouvaient actuellement dans ce coin de la ville. Il était peut-être encore trop tôt. J'avisais un petit bateau à moteur blanc qui me faisait de l’œil, et je m'avançais lentement vers le bord du quai. Il fait beau, aucun témoin. Hum... Un petit plan germa dans mon esprit de voleur professionnel, et je descendais sans plus de cérémonie sur le pont du petit bateau.

- Que dirais-tu d'une petite promenade vers les falaises?! proposais-je spontanément en tendant un main vers Regina.

Je n'avais certes pas les clés, et ce n'était pas mon bateau, mais personne n'est plus agile que le Roi des Voleurs!

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Elle accepta gentiment ma main, avant de descendre sur le petit bateau à moteur. Je lui adressais un sourire de gentleman, avant de me diriger vers la minuscule cabine pour tenter de briser la sécurité de l'engin. J'ouvrais le boîtier à l'aide d'un fil de fer particulièrement solide, avant de jeter un regard sur les fils rouges, bleus, verts et jaunes qui se trouvaient là. Je n'avais peut-être jamais fait de véritables études, mais la malédiction de Regina m'avait donné suffisamment de nouvelles capacités pour pouvoir voler autant que lorsque j'étais dans la Forêt Enchantée, brisant avec facilité les nouveaux systèmes qui gardaient les objets précieux. D'ailleurs, c'était assez étrange: la Dark Curse était censée vous éloigner des personnes que vous aimez, et de vous empêcher d'être totalement heureux. J'avais déjà perdu toute ma famille le jour où ce nuage violet s'était déversé sur notre pays, et j'avais continué à voler autant qu'avant lorsque j'étais devenu un riche et prétentieux gérant d'entreprise à Storybrook. Sans honneur, mais l'adrénaline était toujours présente. Bref, je déconnectais et reconnectais certains fils entre eux, et le moteur fit un bruit très agréable en démarrant.

Sans perdre plus de temps, je faisais marcher la machine vers le large, longeant les falaises le plus longtemps possible. Nous étions bientôt à la limite de la petite ville du Maine, et je savais que nous ne pourrions plus bientôt avancer. Bientôt, je stoppais le bateau dans une crique que je trouvais absolument magnifique, avant de jeter un regard en arrière, pour voir une Regina absolument magnifique, les cheveux légèrement ébouriffés par le vent qui avait soufflé durant le court voyage. C'est peut-être parce-que nous étions de retour dans la nature, et que nous n'étions pas entouré par des dizaines de personnes qui ne savaient rien de son histoire, et qui lançaient des jugements en l'air. Je me sentais plus libre. Je me sentais plus sûr de moi-même. C'est avec cette pensée en tête que je retirais mon tee-shirt par-dessus ma tête, enlevais mes chaussures rapidement, ainsi que mon jean. Non, je ne voulais pas tenter quelque chose avec elle. Pas tout de suite. Je ne suis pas comme ça, même si j'avais pu l'être lors de mes dernières vingt-huit années à Storybrook. Non, je voulais rejoindre la petit plage là-bas. Il devait quarante degrés au moins, ce n'est pas comme si je risquais de mourir de froid.

- Tu viens?! demandais-je avec un large sourire.

Et puis, même si je ne tentais pas grand-chose, la belle brune pouvait toujours avoir une vue d'ensemble sur mon corps. Après tout, quoique que disent les gens en général, le physique est tout de même un critère important pour pouvoir tomber amoureux d'une personne. Regina était magnifique. Même habillée avec une tenue de ville, l'air droite et sérieuse, elle était belle, elle était magnifique et elle était... sexy. Une rougeur me monta aux joues lorsque cette pensée traversa mon cerveau, et je me dépêchais de sauter dans l'eau pour cacher mon malaise à l'aise. Sous la surface, l'eau m'accueillit comme un lit douillet, et je m'empressais de remonter à la surface pour lancer un sourire éclatant à mon accompagnatrice. L'eau était bonne. Elle devait venir. J'en avais envie.

- Si tu viens te baigner avec moi, je te promets que je répondrais à ta question. dis-je avec un sourire en coin qui en disait long.

Après tout, je connaissais la réponse depuis le moment où je l'avais bousculé sur la Grande Place. Peut-être que les méchants et les gentils n'existent pas, mais le destin, oui.

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J'attendis quelques secondes, durant lesquelles ma nouvelle "amie" hésita entre les options qui s'offraient à elle. J'espérais sincèrement qu'elle ne refuserait pas ma proposition, si elle répondait par la négative, je me sentirais bien bête d'avoir plonger à l'eau avant même de lui avoir demander si elle en avait envie. Et si elle était indisposée? Je veux dire, même à Storybrook et même si elle était la Reine de la Forêt Enchantée, cela ne l'empêcherait pas d'avoir sa... hum, période. Je ne pouvais pas le savoir à l'avance. Merde, et si jamais?!

- Tu sais comment on appelle ça? Du chantage et tu es vachement doué... s'exclama-t-elle en coupant mon flot de pensées.

Je me maintiens à la surface de l'eau, tout en regardant les yeux grands ouverts le spectacle qui se déroulait devant moi. Regina s'était levé de son siège, et derrière la rambarde du petit bateau, elle passa son chemisier par-dessus sa tête, et enleva également son pantalon. La voilà qui se retrouvait en sous-vêtements. Et plutôt classe, lesdits sous-vêtements. Pour quelqu'un qui n'avait apparemment pas de copains ou pas d'intérêts amoureux pour le moment, je trouve qu'elle s'habillait drôlement bien. Je sentis une nouvelle fois une vague de rougeur apparaître sur mes joues, et je laissais mon visage immergé dans l'eau bleue le temps de me calmer. Durant ce temps-là, l'ex Evil Queen avait sauté à l'eau, semblant parfaitement à l'aise dans cet élément. Pas que j'aurais été contre un cours de natation particulier en sa compagnie, mais bon... "Tu deviens totalement ridicule, mon pauvre Robin." me souffla ma conscience. Je suis amoureux, répliquais-je complètement euphorique.

- Je suis là, alors? L'as-tu trouvé cette personne à aimer? Parce que moi oui. me demanda-t-elle, les cheveux mouillés et noirs.

J'affichais un sourire satisfait, mon "gentil" chantage ayant fonctionner à merveille. En deux ou trois mouvements de brasse, je me retrouvais en face de la belle brune, et je l'attrapais par les épaules, nous maintenant tous les deux hors de l'eau pour un petit moment.

- Je l'ai trouvé depuis une heure déjà. dis-je simplement, honnêtement, la fixant droit dans les yeux.

Tout avait commencé lorsque nous nous étions bousculé sur la Grande Place. La peur de rencontrer une nouvelle personne, de commencer une nouvelle relation, nous avait bloqué au départ. Le rapide passage au Granny nous avait permis d'être plus à l'aise l'un avec l'autre. La marche jusqu'au port avait été silencieuse mais totalement agréable, et nous avions eu le temps de nous juger et de nous apprécier l'un l'autre. La balade en bateau avait été parfaite. Elle m'avait rejoint dans l'eau, ne semblant pas - trop - gêner de se baigner en sous-vêtements en ma compagnie. C'est un fait: elle est parfaite, intelligente, drôle, belle voire même magnifique, et je devais avouer que mon cœur battait la chamade depuis tout à l'heure.

Et avant que mon courage ne me fasse faux-bond (séquelle de l'ancien Robin de Storybrook), j'avançais mon visage dans sa direction, avant de déposer mes lèvres salées et mouillées sur les siennes. Voilà, c'est fait.

Je l'embrassais.

© Gasmask