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 Réminiscences [pv — Ben Ranger]

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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2020-12-14, 09:46




Réminiscences



E
lle se dégoûte. Elle se dégoûte comme elle s’est rarement dégoûtée, spectatrice de sa propre vie, jamais actrice. Au fond, elle ne regrette rien de ses souvenirs, rien d’autre que la mort de sa fille. Le reste est arrivé, point. Elle ne va pas chercher plus loin, elle ne veut pas chercher plus loin. Face à la porte d’entrée, pourtant, elle se dégoûte au point de vouloir vomir. Mais Peau d’âne n’a plus rien à vomir depuis longtemps. L’estomac vide, et pourtant bien plus plein que son cœur, que son âme, que son corps, au final.

Elle se dégoûte pour tout le mal qu’elle crache au visage de celui qui a bien voulu être son ami, malgré le mal qu’elle a semé autour d’elle, malgré tout ce qu’elle a pu faire, à lui, à d’autres aussi. Malgré la mort de sa fille, ses fuites, ses passés qui s’entremêlent et forment une Liliann abattue, plus morte que vive, comme une ombre qui oscille au coin de notre champ de vision. Malgré tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a fait, Ben a continué de lui tendre la main, de l’accepter à ses côtés. Et elle pensait, elle aussi, que tout allait bien, que les choses pourraient continuer, qu’elle se sentait bien.

Puis la lettre lui a rappelé qu’elle se trompait.

La main posée sur la poignée, Peau d’âne prend une grande inspiration et se demande ce qu’elle doit faire. Elle a voulu lui faire croire qu’ils faisaient semblant de s’apprécier, pour qu’il comprenne qu’il n’a plus besoin d’elle, que tant d’autres, désormais, gravitent autour de lui. Ça faisait partie du deal, en vérité. Liliann a accepté d’être son amie parce qu’il n’avait personne sur qui compter, aucune épaule pour le soutenir, aucune main pour l’aider à avancer. Elle n’a été qu’une amie temporaire, le temps que son véritable entourage revienne graviter autour de lui. Même Maru est revenu. Il n’a plus besoin d’elle.

Pourtant, elle n’arrive plus à s’en persuader elle-même, alors qu’il a avoué, si facilement, qu’il n’a jamais fait semblant de l’apprécier. Elle a envie d’y croire, mais elle sait qu’elle ne doit pas. Si elle y croit, elle devra ouvrir la porte, s’excuser des millions de fois pour tout le mal qu’elle a fait, qu’elle lui a craché à la figure pour qu’il recule. Mais Ben ne recule jamais. Il reste obstinément sur le seuil de la porte et jure qu’il ne partira pas, qu’il ne la laissera pas. S’il reste et que l’autre arrive… Elle ne veut pas y penser.

Elle ne peut pas, ne pas y penser.

Quand il frappe à nouveau, Liliann sursaute, prise au dépourvue, tirée de ses songes par les coups contre le bois de la porte. Elle essaie de trouver une solution, mais elle ne trouve rien. Rien qu’une envie entêtante qui lui pique les doigts, lui serre le cœur et lui crie, à l’oreille, de se laisser faire. D’arrêter, enfin, d’être spectatrice, pantin poussé dans un sens, puis dans l’autre, pour reprendre en main les rênes de son propre corps, de sa propre vie.

Peau d’âne inspire.
Expire.

La porte s’ouvre brusquement devant elle. Elle ne veut pas croire qu’elle est celle qui ouvre si vite, dans un besoin désespéré de poser le regard sur Ben, de s’assurer qu’il est bien là, que c’est bien lui, qu’une fois encore, ce n’est pas une invention de son esprit. Le seul moyen d’en être persuadée est de glisser sa main à se poignet, de tirer à elle l’hélicoptère, refermer la porte derrière lui et se réfugier, sans lui demander son avis, tout contre lui. Lili en a besoin. Alors, pour la première fois de sa vie, elle prend, elle exige, elle ne laisse pas le choix à son ami.

« Ne le fais pas. Dormir dehors, ça n’a rien de bien. »

Elle sait de quoi elle parle, Peau d’âne, habituée à la belle étoile, aux ponts des villes. Elle ne veut pas qu’il reste sur le pas de la porte, recroquevillé sur lui-même pour essayer d’avoir chaud, en proie aux vents, au froid, aux animaux. Au regard méprisant des passants. Elle ne veut pas qu’il fasse ces choses-là pour elle, elle ne les mérite pas.

« Je suis désolée, souffle-t-elle, en cachant son visage contre lui, pour qu’il ne voit pas la laideur de Peau d’âne. J’ai menti. »

Il ne lui a jamais fait de mal. Le seul mal de Peau d’âne vient d’elle-même. Ou de l’autre. Mais il ne le sait pas, il ne doit pas le savoir. Ou peut-elle le lui dire ? Elle ne sait plus, elle est perdue dans sa détresse. Elle sent qu’elle ne peut pas affronter son père toute seule. Relever le menton devant son piano est une chose, devant le diable en est une autre.

« Tu n’as rien fait de mal. Il n’y a que moi pour en faire, sans cesse, à tout le monde. Je ne suis pas quelqu’un de bien, Ben. Je ne le serai jamais. »

La brune s’écarte à peine de son ami pour poser, aussi délicatement qu’une plume, ses doigts fins sur la bouche de Ben et l’empêcher de répondre. Elle ne veut pas l’entendre dire que c’est faux, qu’elle n’est pas quelqu’un de mauvais. Elle veut se complaire dans ses propres mots, entendre l’accusation se poser au creux de son oreille et la forcer à faire face à la vérité. Puis ses doigts glissent sur la joue et ses yeux s’emplissent de larmes qu’elle ne veut pas donner à son père, qu’elle se retient de faire couler du mieux qu’elle peut.

« J’ai peur de ce qui pourrait arriver si je reste au garage, si tu restes ici. Je… Il… »

Elle ne sait pas comment lui avouer ce qu’elle n’ose pas dire à haute voix, comme si le simple fait d’en parler pouvait matérialiser le diable, sur le seuil de sa porte. Alors, elle ferme la bouche, recule d’un pas et referme ses bras sur son propre corps pour se prémunir du froid qui l’assaille. Il ne fait pas si froid, pourtant, dans la maison, au creux de son gros manteau d’hiver, mais la glace vient de l’intérieur, du plus profond de son cœur. Puis elle tend un doigt pour désigner le grand piano, dans le salon, à quelques mètres de là.

« Lis-la, si tu le veux, mais ne me force pas à le dire… »

Et elle ploie l’échine, dans sa carapace, incapable d’affronter les mots qui s’imposent à son esprit, se rappellent à elle parce que Peau d’âne ne peut rien oublier. Elle a eu beau dire à Samuel que cela ne faisait rien, que ce n’était qu’une lettre, pas la vérité, elle ne peut plus se mentir à elle-même. Elle ne peut pas mentir à Ben.

Au fond, elle a toujours eu besoin de son aide.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2020-12-15, 23:44




Réminiscences



B
en n’allait pas bien… il se sentait à la fois coupable et … mal ..; tout simplement mal… il ne pouvait pas lutter contre ce sentiment … le sentiment qui prenait son âme, son esprit, ses pensées … il avait l’impression … de quoi ? De voir Nick, son meilleur ami dans le monde des contes, mourir. C’était le même sentiment d’impuissance qui prenait toute… Qui gratter les pensées et en faisait de la compote dans une lenteur douloureuse … Ben avait l’impression que s’il ne faisait rien, ça allait être pire … qu’il devait faire quelque chose … obliger, forcer … il devait … il devait ramener Liliann dans un monde plus coloré et heureux … il devait la ramener dans sa famille.

Bon les Kamiya seront pas des masses contents, mais il ne les connaissait pas alors …. Il s’en fichait totalement pour dire la vérité pour le moment en tout cas. Il se fichait de tout … Il ne pouvait pas … il ne pouvait pas la laisser là c’est tout. Ben ne savait pas ce qui s’étai passé pour en arriver là … en cette instant, il ne comprenait pas … il ne voulait pas comprendre en réalité …

Il n’y avait en faite aucune bonne raison pour lui de laisser Liliann … si elle ne lui donnait pas une bonne raison, alors il allait être l’ami casse couille, c’est tout, il allait rester là … et c’est tout. Il ne voulait pas partir … il ne comptait pas partir … JAMAIS. Il pourrait la laisser oui … mais pour ça il avait besoin d’être vraiment sur … vraiment sur qu’elle ne voulait plus de lui, et pour une bonne raison. Il savait que l’amour ça va ça viens pour les humains, il savait qu’on pouvait finir par se reculer de certaines personnes que l’on aime.

Il pouvait donner des exemples de jeune avec qui il a été à l’armée… maintenant il n’était plus en contact avec eux … ils viendraient le voir, il accepterait bien sur de les aider … mais il n’avait plus le même sentiment pour eux qu’avant. C’était un fait. Il ne ressentait pas ça pour ça avec Liliann même pas un tout petit peu …. Il ne le pensait même pas un instant. Son amitié pour elle était la même qu’avant, la même que dans cette cours de récré ou au départ il ne l’avait pas apprécié … maintenant … maintenant … il ne pouvait pas … c’est tout. Il avait plus envie de tergiverser.

Il était contre la porte quand elle ouvrit, et il faillit tomber à la renverse, mais il réussi à rester stable malgré tout. Plantant le regard dans celle qui essayait de lui faire avaler une couleuvre. Il se laissa rentrer de force dans la maison sans réfléchir. Au moins, il avait fait un pas de plus vers la jeune femme, bien que c’était elle qui l’avait fait … mais il était proche de lui, plus proche. Enfin.

- je dormirais dehors s’il le faut, ça ne serait pas la première fois.

Il avait dormi dehors pour une raison ou une autre. Pas autant que Liliann bien sur, lui c’était plus par choix quand il écumait les lieux de tournage avec son meilleur ami, ou quand il avait été dans l’armée… mais il savait … non il ne savait pas … il pensait qu’elle avait plus dormir dans la rue qu’elle …. Il voulait être là pour elle. Il la laissa alors se cacher.

Oui il devait la laisser pleurer pour le moment, il devait la laisser faire. Il devait lui laisser le temps de se reprendre et de voir ce qu’il pouvait dire pour … rattraper le coup. Il ne pouvait pas la laisser ! Il ne voulait pas du tout.

- laisse moi être le seul juge de l’énormité que tu es en train de dire.

Il le murmurait parce qu’il n’avait pas envie de lui crier dessus (et aussi à cause de la main mis sur ses lèvres)… mais il avait envie de le crier. De lui dire que ce qu’elle disait c’était bien de la merde. De la grosse merde. Mais pour le moment il restait poli parce qu’elle le méritait… parce qu’elle n’avait pas besoin de son grognon d’ami ours, mais du Winnie l’ourson ! Et les larmes arrivèrent … les émotions encore plus … La créa sentait toutes les émotions de ce personnage, et Ben ne pouvait que le ressentir aussi…

- Il n’arrivera rien… Je peux t’aider, te protéger être là pour toi.

Il prit la lettre doucement. Il la regarda … il n’avait pas envie de la lire. Il avait l’impression de comprendre pourtant. Il avait l’impression de comprendre juste en sentant le papier.

- Je …

Il ne voulait pas la lire…il ne voulait pas embarquer la jeune femme dans ses obligations … il ne savait pas comment dire mais il ne voulait pas … il se sentait mal …il ouvrit alors la lettre et un mot le fit …. Tiquer ? Clairement c’était le mot « pardon »…. Il savait déjà … Il le savait déjà. Il ne voulait pas lire la suite mais il la lu… ce ton … ce putain de ton de merde et cette demande. Il n’avait pas envie … il n’avait pas envie JAMAIS de revoir ce fils de ….

Oui…. Il pensait des gros mot … le papier dans la main il avait envie de le chiffonner de le prendre et lui mettre le feu, à défaut d’avoir le père dans les parages… il avait envie de …. De faire un meurtre … comme quand il l’avait revu. Il lui avait pas dit ne pas le faire … alors il posa la feuille dans un coin. Il le mettait dans un coin, parce qu’il ne voulait pas ... faire ce qu’elle ne voulait pas en la plantant dans le mur par un pur accès de violence.

Alors il allait être une autre sorte de violence. Il laissa sa feuille, et doucement approcha de la jeune femme, et il la prise dans ses bras. Il referma ses bras autour d’elle et il frictionna son dos dans une délicatesse qu’il n’avait eu qu’avec peu de personnes … très peu de personne ….

- Je serais là. Laisse moi être là.

Il ne voulait pas l’empêcher de voir son père si elle en avait envie, ni l’empêcher de quoi que ce soit … mais il ne pouvait pas accepter qu’elle le fasse seule…. Et il repensa à sa phrase, et il reprit.

- Je suis là. Maintenant. Et je ne te laisserais pas vivre ça seule, comptes tu encore me repousser ? Parce que je suis ton ami, et que je compte pas me laisser faire.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2020-12-30, 09:54




Réminiscences



E
lle ne sait plus ce qu’elle doit faire, Peau d’âne, mais l’a-t-elle un jour su ? Il lui semble, désormais, que toutes ses vies n’ont été qu’un hasard étrange, un dé jeté pour l’aider à avancer dans une direction ou une autre, sans se poser de questions, comme si elle ne dirigeait pas elle-même ce qu’elle faisait, ce qu’elle fait aujourd’hui. Peut-être bien qu’un autre continue, même dans ce monde étrange, d’écrire sa vie pour elle, de mettre des mots sur ses actions, ses pensées, ce qu’elle doit faire et ne fait jamais. Elle ne sait pas, Liliann. Elle ne sait jamais rien, Lili.

La lettre est la seule chose qui occupe son esprit, désormais. La lettre et ses conséquences sur son entourage. Cette lettre de malheur qui appelle à elle le diable en personne, le seul qu’elle ne veut plus jamais revoir. Même son mari, en vérité, Lili est capable de l’affronter, de se planter droit devant lui et de lui dire ses quatre vérités. Ou presque. Quelque chose qui y ressemble, en tout cas, avec une détermination à elle, un besoin vital de dire qu’elle ne veut plus le voir dans les parages, qu’elle ne retombera jamais entre ses griffes. Peu importe ses sentiments d’aujourd’hui, il a osé la tromper, la manipuler, et Liliann ne veut pas le lui pardonner.

Est-elle mieux, en vérité ?

La question la fait frissonner, alors qu’elle indique la lettre à Ben. Elle sait qu’elle n’est pas mieux que les autres, qu’elle continue de mentir à ceux qu’elle aime dans une idée bien à elle de l’amour, du besoin de les protéger du mal qu’elle traîne derrière elle, dans l’ombre de sa traîne. Un traîne poilue qui repose sur les épaules de Peau d’âne et la force, sans cesse, à ployer le dos. Liliann est prompte à juger, à condamner, mais qui la condamnera, elle ? Qui la jugera ? Qui lui dira qu’elle ne mérite aucun pardon pour tout le mal qu’elle a fait ? A-t-elle besoin de mentir à Ben ? À Maru ? À Alec ? À tout le monde ?

La lettre s’ouvre, entre les mains de Ben, et les yeux de Liliann se remplissent de larmes qui, peu à peu, poussent les premières sur ses joues. Elle ne sait plus comment elle fait, elle-même, pour rester sur le seuil du salon, sans se précipiter sur lui pour l’empêcher de lire ce qui ne doit pas être lu, ce qui ne doit pas être su. La lettre n’a rien d’incriminant pour celui qui ne connaît rien à son histoire, mais Ben a été un pilier de cette vie. Il est celui qui l’a poussée à partir, à échapper au diable pour ne pas sombrer. Sans lui, sans Maru, sans ce qu’ils ont osé dire, Lili ne serait plus.

Ben revient vers elle et Liliann ne sait plus si elle doit fuir ou avancer. Elle reste plantée sur le seuil, incapable de bouger, ses yeux noirs levés vers ceux de Ben. Va-t-il s’énerver contre elle ? Elle sait qu’il n’en fera rien. Au fond, elle l’a toujours su. Malgré son visage figé, la froideur de l’homme qui s’est lui-même condamné à la distance pour ne pas être blessé, elle sait qu’il y a, au fond de sa poitrine, un cœur tout chaud d’une bonté incomparable. Et c’est cela, au fond, qui lui fait un peu peur, à Lili. Parce qu’elle sait ce qu’il serait capable de faire pour elle, et elle ne veut pas qu’il essaie.

Si elle s’attendait à ce qu’il se plante devant elle pour dire ce qu’elle ne veut pas entendre, ce qu’elle lui a défendu de faire, déjà, et qu’elle recommencera à lui interdire, elle ne s’attendait pas à ce qu’il approche autant et sentir, soudain, les bras de son ami se refermer dans son dos, naturellement. Liliann en a besoin. Elle le sait, elle le sent, cela a, plus ou moins, toujours été le cas. Elle ne pensait seulement pas que cela viendrait de lui, parmi tous. Ben est son ami, mais il est un coquillage fermé sur sa petite perle et elle n’a jamais eu la force, ni l’envie, de forcer un passage vers lui. Aujourd’hui, il s’ouvre et Lili se réfugie contre lui.

Elle referme ses bras dans le dos de son ami et sent la culpabilité creuser un trou plus profond, encore, au fond de son cœur. Elle s’en veut tellement qu’elle ne sait plus comment faire pour être pardonnée. Alors, elle s’accroche à lui comme un naufragé à son bout de bois, sans savoir s’il va être happé par les flots ou recraché sur la plage la plus proche, à devoir combattre la vie sauvage pour survivre.

« Je suis désolée, tellement désolée… Je ne veux pas te faire de mal, mais je ne sais pas faire autrement. Je ne veux pas qu’il tombe sur toi ou, pire, sur S-… »

Elle n’arrive même pas à le dire, victime d’un frisson incontrôlable qui la fait trembler, dans les bras de Ben. Lili ne sait plus, depuis longtemps, ce qu’elle doit penser de toute cette histoire, ce qu’elle peut autoriser à un père victime d’une vie qu’il n’a pas plus choisie qu’elle. La seule chose dont elle est sûre, Peau d’âne, c’est qu’elle ne veut pas de lui dans la vie de Ben, dans la vie de Sally, dans la vie de chacun de ses amis. Elle ne veut pas qu’il se tienne là, sur le seuil, qu’il réclame d’elle ce qu’elle ne saura jamais lui refuser, peu importe ce que c’est, qu’il exige de rencontrer chacun de ceux qui ont accepté d’être son ami.

« Mais je ne veux plus mentir, je ne peux plus le faire. J’ai besoin de toi, Ben. »

La brune se serre un peu plus fort contre lui, essaie de tendre l’oreille aux battements de son cœur, de calmer les siens en se calquant sur lui. Puis elle inspire, elle expire. Deux fois, trois fois. Elle chasse ces larmes qui roulent sur ses joues, qui sont destinées à son ami et pas à celui qu’elle ne veut plus voir. Quand, enfin, un calme relatif revient souffler au creux de son ventre, Liliann s’écarte de Ben et relève ses yeux noirs sur lui. Qu’a-t-elle fait de bien, dans ses vies, pour mériter un homme comme lui ? Absolument rien et pourtant, cette fois, elle ne veut plus le laisser partir, le pousser à se détourner de l’affreuse Peau d’âne.

« Merci, souffle-t-elle, avec toute sa sincérité. »

Sa main glisse dans celle de Ben et Lili le tire derrière elle, avec sa délicatesse habituelle, pour rejoindre le grand piano qui prend tant de place, au milieu du salon rénové. Elle ne le lâche que pour s’asseoir sur le banc et refermer, lentement, la lettre de ce père qu’elle ne veut plus voir, à qui elle ne veut pas parler. Jamais elle ne lui pardonnera. Peu importe le nombre de fois qu’il demandera. La lettre disparaît dans sa poche et Liliann tapote le siège, à ses côtés, pour que son ami la rejoigne. Ses doigts viennent, ensuite, glisser sur les touches blanches et échappent quelques notes sombres, tristes, qui en disent toujours plus que tous les mots de la princesse qu’elle n’est plus.

« Je ne sais plus ce qui est vrai ou non, avoue-t-elle, sans oser le regarder. Tous ces souvenirs n’ont rien de vrai, il ne s’est jamais rien passé. Cette maison n’a jamais été la sienne, je n’ai jamais mis un pied à New York, je ne suis pas devenue celle que tu n’aurais jamais voulu pour amie. Béryl n’a jamais existé. »

Ce qui lui arrache un nouveau frisson qui la force à ployer l’échine, dans son gros manteau d’hiver. Sa fille n’est jamais née, ce corps n’a jamais connu la maternité, il n’en a que les traces subtiles, les souvenirs vivaces. Mais rien de tout ceci n’a existé. Rien.

« Mais je suis Peau d’âne et mon père a bel et bien tenté de m’épouser pour avoir un héritier. Je ne veux pas le lui pardonner une seconde fois. Ai-je le droit de le refuser à un roi ? »

La brune touche ses cheveux noirs, regarde cette main à la peau si sombre. Elle se demande si elle est encore Peau d’âne, au final, ce qu’il reste de la princesse dans ce nouveau corps, si loin de celui qui était le sien. Peut-être n’est-elle plus rien, elle non plus. Plus rien qu’une ligne en trop dans le livre d’une ville qui n’a jamais existé. Plus rien que Liliann, une coquille vide qui, enfin, a le droit de choisir celle qu’elle veut devenir.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-01-05, 16:01




Réminiscences



B
en ne savait pas plus faire que la jeune femme en face de lui… On pourrait bien lui souffler la réponse, mais il n’était pas le genre à comprendre … Il fallait qu’il comprenne tout seul, les choses à dire, les choses à faire, comment les faire pour arriver à la fin à la solution la plus propice pour la jeune femme. Si Ben n’était pas convaincu qu’elle avait été heureuse au garage, au moins un temps, alors il ne serait pas revenu la chercher. S’il pouvait être convaincu qu’elle était bien sans lui, et sans l’effervescence d’une maison pleine de cri, alors il la laisserait. Mais il était convaincu de l’inverse justement. Il était sur que la jeune femme pouvait plus s’épanouir, et se pardonner son passé, avec eux que seule.

Il pouvait comprendre la lettre. Il pouvait sentir à la manière qu’elle avait d’exister tout simplement, son importance. La lecture des mots avait suffit à lui faire comprendre le reste… Il ne savait pas Ben, s’il n’aurait pas voulu rester dans l’ignorance. Il ne voulait pas devoir voir la tristesse de la jeune femme transcrit dans une feuille de papier sans pouvoir …. Exploser la tête de son père contre le sol. Et pourtant il n’était pas violant Ben d’ordinaire. Il n’était pas le genre à souhaiter la mort à quiconque … il n’était pas comme ça …

Mais, le passé de la jeune femme avait une version mis sous écran de fumée dans les souvenirs de Ben. Il n’avait jamais rien subit comme cela lui. Il se souvenait juste avoir pris de plein fouet la réalité dans la tête le jour où il avait compris. Le jour il avait été obligé de comprendre. Il n’avait plus eu le choix pour le dire à d’autres et faire en sorte que ça s’arrête. Bien sur, il ne pouvait pas parler à Liliann de ça, elle s’en voudrait. Alors qu’elle n’avait pas à s’en vouloir. Apprendre la réalité de ce monde et le malheur n’avaient fait que le rendre plus fort…. Mais il aurait préféré que cela ne soit pas avec Liliann… et il ne voulait plus que le malheur qu’elle avait subit, et dont il a été incapable de balayer pour elle, s’abatte à nouveau sur elle.

Ben ne savait pas consoler. Il savait aussi qu’il ne pouvait pas hurler contre son père qui n’était pas là… qu’il ne pouvait pas aller faire lui-même tout le mal qu’il lui souhaite une bonne fois pour toute. Qu’il lui a toujours souhaité d’ailleurs d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Le câlin était la seule « bonne idée » qu’il avait réussi à trouver pour le moment. La seule qui valait la peine pour Liliann… Elle n’avait pas besoin d’un colérique, il laisserait cela à son patron, elle avait besoin d’un pilier, d’une personne sur qui se reposer … et s’il pouvait l’être alors il le serait.

- Arrête Lili. Tu n’as rien à faire pardonné. Tu n’as rien fait de mal.

Il ne dit pas qu’il serait RA-VI de tomber sur lui … lui … Un accident dans un garage est si vite arrivé … mais Liliann ne voulait pas entendre ça … et il le savait. Bridant ses idées, et ses émotions ainsi que ses paroles pour ne pas déverser sur elle les idées peu légales qu’il avait dans son esprit en pensant à l’homme. Il ne voulait pas qu’elle ressente la négativité qui émanait de lui, et que la positivité de celle qu’elle mérite bien.

- Si tu as besoin de moi, alors je suis là. Ne mens plus. Les amis c’est fait pour ça. Je t’aiderais à ne plus te sentir aussi mal Liliann.

Il ne savait pas comment faire … il revenait au début de ses réflexions et il tournait en rond dans ses idées mentales pour se débarrasser du père de Liliann pour qu’elle puisse enfin souffler, et ne plus avoir peur du monstre dans son dos … de l’ombre qui la suit et qui reste coller à elle sans espoir de s’en défaire. Quand elle se calma enfin, il souriait lui aussi vers son ami. Et son merci fit naître quelques rougissements sur ses joues. Loin d’être le genre de rougissement amoureux, juste de celui qui ne pense pas forcément bien faire et y arrive pourtant. Il était donc content. Il la suivit dans le silence alors qu’il s’assit à côté d’elle sur le piano.

Il était aussi musicien que ce qu’on pouvait mettre de l’eau dans les réservoirs d’un avion …en gros pas du tout … mais il pouvait reconnaître des notes tristes. Il ne savait juste pas où il pouvait poser ses mains pour que les notes soient plus joyeuses. Il l’écouta attentivement. Ben écouta attentivement et observa les alentours dans un silence d’abord.

- Ton père est comme …. La moquette ! Il a fait des choses que l’on ne peut pas pardonner, roi, dieu, avion de courses ou riche comme personne, une personne qui en fait du mal à une autre… ou désir des choses qui ne sont pas à demander, ne mérite pas le pardon. Tu n’as pas à pardonner à ton père si tu ne le veux pas. Tu n’as pas à lui devoir ce pardon. Tu me dis toi-même que ce n’est pas que dans les faux souvenirs. Que c’est aussi arrivé avant, alors tu lui dois plus rien. C’est ta vie, et tu peux décider de la faire sans lui, sans lui pardonner …

Il s’arrêta un instant dans l’observation de sa moquette, qui était en faite peut être qu’un jeu de lumière. Il se retourna doucement vers la jeune femme.

- La seule personne a qui tu dois pardonner, c’est à toi-même. Je ne suis peut être pas un génie, mais je sais reconnaître quand quelqu’un se sent coupable de poids qu’on lui a mis sur le dos. Je considère mes faux souvenirs comme des souvenirs fictifs certes, mais qui on forgeait le caractère que je possède maintenant. Tu es la personne que tu es à cause de ça, et des véritables souvenirs que tu as eu dans le conte. Pourrais je espérer qu’un jour, tu vires tous les poids que tu traines pour te sentir mieux ? Toi. Liliann, Anahis, Princesse, qu’importe ton nom, tu as le statut d’ami dans ma tête et dans mon cœur, et je veux ton bien. Tu as le droit de ne pas lui pardonner, tant que c’est pour avancer, et je serais là pour t’y aider.

Doucement, il prit sa main et la mit dans la sienne dans un check vieux de millions d’années. Une espèce de promesse faite comme des enfants…. Mais Ben était le genreà tenir ses promesses. Et il promettait de l’aider à avancer, et il le voulait vraiment, au moins essayé, à lui rendre le sourire qu’elle avait pu avoir plus jeune.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-01-12, 20:08




Réminiscences



I
ra-t-elle dire, un jour, comme un optimisme malvenu, que tous ses malheurs lui ont permis d’aller plus loin, d’atteindre, enfin, un certain stade qu’elle ne pensait pas atteindre un jour ? Elle en doute sincèrement, Peau d’âne, mais elle comprend, un peu, désormais, la vision étrange de ces personnes persuadées qu’il faut un mal pour un bien. Elle sait, au fond, qu’ils ont tort, qu’ils n’ont pas connu la douleur comme elle l’a connue elle, pour dire des choses pareilles. Mais elle comprend. Et cette goutte de compréhension, au fond d’elle, réussit à calmer, un peu, ses peurs.

Elle comprend car il a suffi d’une lettre, envoyée par le diable lui-même, une invitation au pardon qu’elle ne donnera jamais, pour qu’elle retrouve un semblant de chemin dans ses ténèbres les plus sombres. Parce qu’il a fallu une menace, vilaine, dévastatrice, pour que Liliann accepte d’ouvrir sa porte à Ben, pour que Ben accepte d’ouvrir ses bras à Liliann. Une chose qui n’a l’air de rien, comme cela, mais qui changera, sûrement, beaucoup de choses à leurs vies, à cette amitié qui a été la leur et qui, aujourd’hui, a le droit d’avancer d’un bond, de s’inscrire dans une nouvelle réalité pour ne plus en bouger. Solide. Sincère.

La vérité, c’est parfois ce qu’il manque, à Peau d’âne. Une chose qu’elle n’a pas osé dire, pour n’inquiéter personne, pour qu’ils ne l’envoient pas chez un psy, n’importe quel psy. Pour que personne n’essaie de la débarrasser des ombres qui remuent, dans le coin de son champ de vision. Parce qu’au fond, il ne lui reste plus que cela, Lili, pour se donner parfois l’illusion d’une autre vie, d’une autre elle, d’un petit cœur qui bat à l’unisson du sien, de doigts tendus pour lui réclamer un câlin. Elle sait que c’est idiot, qu’elle ne peut pas elle-même se coincer dans le passé, attendre, impatiemment, que l’image d’autrefois se superpose à celle d’aujourd’hui, s’inventer une autre vie. Elle ne peut pas s’en empêcher, pourtant. Et pour deux grands yeux noirs levés vers elle, Lili subit des dizaines de gifles, sur ses joues.

Des coups qui n’ont pas eu la douceur de la moquette, sans le moindre doute. Les mots de Ben arrachent un air intrigué, à la brune. Elle tourne vers lui ses yeux sombres, essaie de comprendre où il veut en venir. Elle sait qu’au fond de lui se cache un feu qu’elle ne veut pas voir, un feu qu’il se retient de laisser sortir parce qu’il sait qu’elle n’en veut pas. À la violence, Liliann lui préfère l’ignorance, ce qui est bien plus cruel, au final. Quoi qu’il en soit, elle ne voit pas le rapport avec la moquette et n’a pas très envie de piétiner son père.

« Je lui ai déjà pardonné, en vérité, avoue-t-elle, en échappant une note sombre de son grand piano. Le jour de son mariage, Peau d’âne est redevenue une princesse et pardonne à celui qui l’a offensée. Peau d’âne est un peu bête, n’est-ce pas ? »

Dom, dom. Les notes tombent lourdement sur les mots. Elle-même ne sait plus pourquoi elle a fait cela, pourquoi elle a tendu les mains au roi, accepté qu’il revienne dans sa vie après quelques excuses lancées dans le vent. Elle sait, pourtant, quel homme il est, cette façon, toute à lui, de faire semblant en y croyant vraiment. Une semaine entière passée à cracher son âme sur le lit de la défunte, pour mieux, le lendemain, s’incliner devant la beauté de sa fille et réclamer sa main.

« Personne n’a besoin d’être un génie, Ben. (Elle s’empare de l’index de son ami et l’approche des touches.) Il suffit d’être là, au bon moment, pour appuyer au bon endroit. (De son côté, elle enfonce quelques touches et pousse le doigt de Ben, sur l’une de celles qui sont devant lui.) Pour que l’harmonie revienne. »

Liliann retrouve ce petit sourire bien à elle, tendre et triste, plus tendre que triste, fier de la jolie note qu’ils ont sorti du piano, à deux, alors même qu’elle a été celle qui a guidé la main de son ami. Elle espère qu’il en soit un peu content, lui aussi, et qu’il comprenne, surtout, qu’il n’a pas besoin de forcer, de chercher à être le meilleur. Il lui suffit d’être lui, de s’ouvrir un peu, de décider, une bonne fois pour toutes, de se faire sa place, d’incruster sa note joyeuse parmi sa mélodie triste pour qu’il en sorte quelque chose de doux, de chaleureux.

« Tu peux espérer, mais l’espoir est comme un bonbon acidulé. Derrière sa douceur, il cache un cœur piquant. Il n’est qu’un rêve. Nous savons tous les deux que ça n’arrivera jamais. J’ai fait trop de mal dont je ne veux pas être lavée. »

Peau d’âne s’est-elle cachée sous sa peau ou a-t-elle exhibé sa honte et sa culpabilité ? Pour que le monde voit la créature si laide qu’elle a été, la femme incapable de dire non là où aucune autre réponse n’est valable, capable de tuer pour se sauver. Une question qu’elle ne veut pas poser, mais qu’elle imagine, parfois, dans ses longues réflexions sur ce qui a été sa vie, sur ce que les autres en disent à leurs enfants. Quelle est sa morale, à Peau d’âne ?

Sa main, dans celle de Ben, lui semble, soudain, reprendre les dimensions d’autrefois, les doigts fins de la fillette destinée à jouer et les doigts doux du meilleur ami qu’elle n’aura jamais eu. Alors, elle referme ses mains sur la sienne, essaie de lui procurer un peu de la chaleur qui fait tant défaut à Peau d’âne.

« Il ne reviendra pas et je ne lui pardonnerai pas. Merci d’être là pour moi, malgré tout ce que j’ai pu dire, tout ce que j’ai pu faire contre toi. Même fuir sans prévenir et perdre la jolie poupée de Sally. »

Liliann s’arrête sur ce souvenir, sur le jour où elle s’est arrangée pour entrer dans le garage quand il n’y a plus eu personne pour la voir. Personne sauf Maru, la variable inconnue, celle qu’elle ne pouvait pas prévoir. Mais elle préfère se détourner de cette étrange journée pour regarder son salon rénové, l’absence de tableaux, aux murs, les meubles remis sur pied.

« J’avance, à mon rythme, souffle-t-elle, en reposant les yeux sur Ben. Grâce à toi. Mais je ne peux pas me détourner du passé. Je préfère être honnête avec toi, pour une fois. (La culpabilité coince les mots dans sa gorge, mais elle déglutit vite et reprend :) Quand je tends la main au vide, je sens parfois ses doigts, se glisser entre les miens. Ceux de Béryl. Je ne peux pas me détourner d’elle. »

Ce qu’elle avoue soudain, alors qu’elle ne l’a jamais dit, en dissimulant, encore un peu, tous les autres sous-entendus. Il n’y a pas que sa fille pour squatter son présent, venir résonner dans ses silences de ses rires d’enfant. Mais Liliann ne veut pas la laisser partir, égoïste, et préfère se donner au vilain, tout en même temps, que de supporter l’absence de ce passé qui traîne trop souvent dans son présent.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-02-23, 14:42




Réminiscences



B
en n’était pas le plus à l’aise avec les sentiments des autres. Déjà, il avait du mal à se faire aux siens… pour dire la vérité, il ne comprenait pas la plupart des choses qu’il pensait. Ce n’était pas faute d’essayer. Il avait toujours été ainsi. Ses sentiments, il les laisse enfermer à l’intérieur de lui, il ne laisse personne s’en approcher … Alors, logiquement, il ne pouvait pas comprendre les sentiments des autres. Il essayait pourtant d’appréhender les sentiments de toutes les personnes qu’il aimait… Mais il avait du mal. Liliann faisait parti des personnes qu’il appréciait mais dont il n’était pas sur de comprendre les sentiments. Quelqu’un lui avait fait du mal, et elle avait tenu, elle était là devant lui. Lui, il voyait de la force et du courage. Mais il avait l’impression qu’elle ne voyait que de la tristesse et de la solitude.

Et parler de son père lui donnait des envies de meurtres. La moquette était quelque chose que l’on pouvait utiliser pour s’essuyer les pieds… mais c’était surtout un meuble, une chose qui ne dictait pas sa vie même si elle en faisait parti. Il n’était pas plus roi de ce monde que la moquette ne l’était, et il ne voulait pas entendre qu’on pardonne à une personne pour son statut au lieu de pour ce qu’elle est.

- Peau d’âne n’est pas bête. Peau d’âne était dans une situation qui relève de la tragédie grecque. Mais là question que je me pose c’est, avait elle réellement pardonné, ou avait elle fait semblant pour garder les apparences pendant que son cœur n’avait toujours pas accepté ce qui s’était passé ?

On pouvait pardonner de tout. On pouvait dire à un homme « je te pardonne » et ne pas le penser une seule petite seconde. Des faux pardons, des pardons donnaient parce qu’ils étaient utiles, parce qu’ils étaient importants pour les apparences. Les pardons n’étaient pas réellement donnés avec le cœur parfois, et ces pardons là, ils ne valaient rien. Il pouvait voir Liliann, il pouvait observait son visage, lui, et il savait qu’elle n’avait rien pardonné. Qu’elle était peut être dans des sentiments contraire, mais que ça restait en travers de sa gorge. Si le passé la hanter toujours, alors elle ne pouvait pas pardonner sincèrement. C’était en tout cas ce que penser Ben.

Il avait envie de hurler, de trouver son père et de le jeter depuis la hauteur de son hélicoptère pour qu’il s’écrase comme la fiente d’oiseau qu’il était sur le sol. Le seul bémol à ça, c’est qu’il faudrait alors mettre cet homme dans son hélicoptère, et la pureté de son appareil ne pourrait survivre à la pourriture qu’il était. Il était violant ? Peut être en pensée. Il se permettait de trouver des solutions à un souci, de la manière la plus simple du monde. Il avait envie de taper cet homme… Et qu’il ne puisse plus jamais se relever. Et la seule raison qui le pousser à ne pas le faire dans la seconde était la douceur des doigts de Liliann sur les siens.

Elle faisait toucher les douces du piano, comme si c’était quelque chose qui pourrait se briser sous la force de Ben…. Il se disait que peut être, en effet, il avait envie de briser le piano pour décharger sa haine quelque part. Quelque part qui l’empêche de commettre un meurtre de sang froid. Non… pas de sang froid. L’inverse.

- mhh.. .

Finit il par lâcher tout simplement alors qu’il la laisser manipuler sa main et taper sur les touches. Il n’avait jamais été quelqu’un de très musical… et de souvenirs, c’était la première fois qu’il mettait la main sur un piano. Il sourit à Liliann quand elle sourit. Il était sur qu’on ne pouvait pas appeler ce qu’il était en train de faire lui du piano … mais il comprenait ce qu’elle voulait dire, alors il appuya sur la touche, plus ou moins à temps, plus ou moins fort.

- Tu ne m’as jamais fait de mal, à moi. Alors prête-moi la moitié de ton bonbon. J’aime bien l’acide.

Et après on dit d’Alec qui aime les bonbons …. Mais bon. Ben qui lui n’était pas très gourmand pour tout avouer… mais il aimait bien les choses acides tout de même, comme le citron par exemple, alors il avait envie de continuer la métaphore pour lui dire de compter sur lui, plus que ce qu’elle ne le fait maintenant en tout cas. Parce qu’il était là. Pour son amie. Ben observa Liliann, puis la jolie poupée de Sally… les poupées le mettaient mal à l’aise lui. Mais il n’était pas temps de parler de ça.

Dans un sens… Ben aurait soutenu son amie si elle avait dit vouloir pardonner à son père…. Mais si l’agacement de pas pouvoir lui mettre son poing dans sa gueule était palpable, et qu’il fut soulager de l’entendre dire qu’elle ne lui pardonnera pas. Même en faisant semblant, ça faisait gagner les gros cons … et pas sur qu’il en avait envie.

- C’est normal que je sois là. Je ne suis pas le genre à abandonner mes amis ! Sally serait revenu la chercher de toute façon, et toi aussi, si je n’étais pas venu.

Sally aurait certainement utilisé la poupée pour s’accrocher comme à un koala sur Liliann et ne plus la lâcher. Elle ne savait pas ce qui lui était arrivé, même si elle pouvait comprendre que c’était un peu plus grave que simplement une vie normale… mais elle aimait Liliann aussi. Et elle ne comptait pas la laisser. Liliann lui rappelait Illyana, sa maman…. Ben aussi des fois trouvait une ressemblance dans la douceur des gestes surtout. Quand elle parla de Béryl, Ben remonta son bras sur les épaules de Liliann et la prit dans ses bras.

- Ne t’en fais pas je comprends le sentiment. Je le comprends bien plus que ce que tu peux le penser. Les fantômes du passé nous hantent tous, mais ils ne sont pas là pour nous garder avec eux dans les souvenirs, mais pour qu’on vive en pensant à eux, et en étant les gens qui pourront être digne de leur souvenir.

Ben pensait, bien sur, à Illyana, à Graham, et à Nick, trois personnes, de trois moments différents dans sa vie. Les contes, les faux souvenirs, et ce qui s’était réellement passé. Il entendait leur voix parfois, même s’il n’était pas sur de devoir avouer entendre des voix. Cela faisait un peu trop Jane d’Arc non ? Il préférait se taire sur ce point…. Mais il ressentait aussi des vagues, des contacts, de leurs souvenirs qui lui revenaient. Et il voulait comprendre qu’elle ne voulait pas quitter les petits doigts de Béryl. Il pouvait l’entendre, et il ne comptait pas lui dire d’arrêter. Ainsi, il reprit.

- Il faut que ce contact te donne plus de force, plus de courage encore que ce que tu n’as déjà eu jusqu’à maintenant. Sauf que maintenant, tu n’es plus seule, et tu ne le seras jamais plus.

Il ne savait pas s’il devait lui proposer à nouveau de venir vivre avec eux … tout de suite ? Pour lui c’était évident qu’elle allait revenir avec leur discussion, mais peut être devait il le préciser ? Il ne savait pas. Il tourna rapidement les yeux vers les lieux en réfléchissant… Pouvait il faire de l’humour pour lui dire subtilement de revenir ? Ou c’était trop tôt ? Cela risquerait de ne pas être drôle en plus le connaissant … Il se prenait la tête et finit simplement par poser son regard sur lui pour lui dire…

- J’ai besoin de toi, au garage plus personne ne veut manger ce que je prépare….

Ce qui était clairement la phrase qui collait le plus à la réalité depuis le début de la journée au moins…


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-03-05, 09:08




Réminiscences



A
u fond, il accorde trop de crédit à Peau d’âne. C’est le constat qu’elle s’en fait, Liliann, alors que ses doigts glissent sur les touches du grand piano sans appuyer. Elle en caresse le vernis et se demande pourquoi il veut tant lui trouver des excuses, croire qu’elle n’a rien fait de mal, qu’elle n’a peut-être même pas voulu lui pardonner, mais qu’elle l’a fait tout de même. Elle se demande ce qu’il y a, chez elle, ou chez lui, pour qu’il veuille la voir si innocente et refuse d’affronter la vérité. A-t-elle véritablement été poussée à pardonner ou l’a-t-elle fait pour la renommée ? Peau d’âne n’a rien d’une sainte, Peau d’âne n’est pas un ange tombé du ciel, Peau d’âne n’a rien de bon, en elle, que l’éducation qu’on lui a donnée, les manies qu’on lui a enseignées, la bienséance qui se doit d’être loi, à la Cour du roi. Le reste n’est qu’une ombre malsaine qui enserrer son cœur et ne l’a jamais lâchée.

Elle ne sait pas comment le lui avouer, Peau d’âne, pour qu’il comprenne enfin tout ce qu’elle essaie de sous-entendre. Elle sait, désormais, que Ben a été un hélicoptère, un véhicule doté d’une conscience propre, d’un but précis. Elle ne doute pas qu’il a toujours été bon, qu’il n’a jamais changé, qu’il n’y a jamais le moindre mal, au fond de son cœur. Elle se doute, même, qu’il est le héros de son histoire, ou apparenté. Alors qu’elle n’en est que l’actrice pour faire joli, pour donner une morale à des enfants endormis. Une morale qui continue de lui échapper. Qu’y a-t-il de bien, dans son histoire ? Que peut-on apprendre de sa vie ? Elle n’en a pas la moindre idée.

« Tu veux voir, en elle, un être plein de bonté, mais tu te trompes, Ben. Peau d’âne a rusé, cherché un moyen de redevenir la princesse qu’elle était. Peau d’âne n’a pas aimé son prince, mais le statut qu’il lui redonnait. Peau d’âne ne s’est toujours intéressée qu’à la beauté et au pouvoir. Pardonner au père était une étape cruciale pour devenir la plus grande des reines. Et son prince était comme elle. »

Des aveux qu’elle souffle presque d’une traite, consciente du portrait qu’elle dépeint d’elle-même. Néanmoins, Liliann ne peut plus cacher à son ami, à Ben, celle qu’elle a été, celle qui continue de remuer en elle. Elle n’est pas quelqu’un de bien, elle ne l’a jamais été. Au fond de son cœur, la Princesse a voulu retrouver ses robes somptueuses, son palais, les sujets inclinés sur son passage, les louanges de pays entiers. Ce jour-là, dans la métairie, sa robe de soleil posée sur les épaules, elle savait, Peau d’âne, que le Prince était là, derrière, l’œil passé dans la serrure à, comme elle, tomber sous le charme des apparences. Tout comme elle savait que faire tomber sa bague dans le gâteau lui permettrait d’attirer son attention, de dévoiler son identité au royaume entier. Tout était calculé.

Le jour de son mariage, elle se souvient de la main tendue du Roi, vers elle, des excuses qui brillaient dans son regard. Elle aurait pu ne pas la prendre, ordonner qu’il soit poussé dehors, que leurs royaumes ne devaient plus se mélanger. Qui aurait pu l’en empêcher ? Pourtant, elle s’est saisie de ces doigts, elle a pardonné l’audace du Roi, a fait semblant que cela ne fut dû qu’à la tristesse d’avoir perdu sa femme. Elle savait que ce n’était pas vrai, elle savait, aussi, que le pardon lui permettrait d’avoir le contrôle, de renouer une alliance indestructible entre deux royaumes. Cela fait-il d’elle quelqu’un de bien, de dévoué à sa cause, prêt à se sacrifier pour le peuple ? Ou une égoïste qui n’a toujours voulu que le monde, au creux de ses doigts ?

Comme les autres fois, Liliann préfère fuir ses réflexions pour se concentrer sur un présent qui la laisse, parfois, haletante, hésitante, à la croisée de deux chemins sans plus savoir lequel emprunter. D’un côté, elle sent la violence d’une fin d’amitié, un vase balancé au sol pour qu’il ne reste plus rien de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils ont partagé. Ce qui, selon elle, permettra à Ben de tourner la page, de ne plus jamais penser à elle comme la victime de ses histoires. De l’autre côté, elle sent la chaleur d’une amitié puissante, qui n’a pas besoin de mots pour se faire entendre, d’une présence réconfortante, d’un support sur lequel prendre appui. Puis, dans l’ombre, une fraîcheur malvenue, qui souffle sur eux en continu, les empêche de profiter totalement de cette amitié dont ils n’ont jamais eu le temps de profiter.

Face à ses chemins, elle est un peu perdue, Peau d’âne.

Peut-être est-ce son père, cette ombre malsaine qui recouvre leur amitié ? Elle n’en doute pas, en vérité. Elle en est même persuadée. Liliann a beau lui demander de ne pas s’énerver, de ne pas l’approcher, de ne jamais l’affronter, elle sent que Ben bouillonne à l’idée de le retrouver. Elle ne veut pas le retrouver. Elle préfère l’imaginer loin, très loin, le plus loin possible de celle qu’elle est, aujourd’hui. Lili peut enfin avancer, mettre un pied devant l’autre, à son rythme, sans se laisser tirer en arrière par les mains violentes, sur sa nuque. Elle ne veut pas que son père ait le droit de la forcer à se retourner, à se précipiter, à nouveau, dans ce qui ne doit plus être sa vie. Elle ne veut plus être sa victime, ni celle d’un autre.

« Je l’ai donnée à Béryl
, avoue-t-elle, tout bas, dans un souffle froid. Je ne suis pas sûre d’être prête, encore, pour l’avouer à Sally. »

À bien y réfléchir, Liliann n’est pas sûre d’avoir, un jour, abordé le sujet de sa fille avec Sally. Elle sait que, parfois, dans ses errances les plus douloureuses, elle échappe le surnom de son joyau pour s’adresser à la fille de Ben. Des Bébé intempestifs qui sortent de ses lèvres avec la chaleur de la mère qui a oublié le mal qu’elle a fait. Puis la vérité la rattrape au grand galop et Lili comprend qu’elle se trompe, que Béryl n’aura jamais l’âge de Sally, qu’elle ne doit plus se laisser avoir par leur ressemblance, par le même sang qui coule dans leurs veines.

La main de Ben passe, soudain, sur les épaules de Peau d’âne qui s’extirpe de ses réflexions, du lien qu’elle arrive si facilement à faire entre Béryl et Sally, dans leurs origines similaires, pour se concentrer sur son ami. Tout ce mal qu’elle a fait, il le rejette d’une façon bien à lui, avec la douceur d’un ami, la fermeté de l’homme qui est sûr de lui. Elle est contente, Peau d’âne, de constater qu’ils ont, enfin, pu passer leurs barrières respectives, qu’il n’y a plus besoin, entre eux, de faire semblant, de se cacher derrière des murailles infranchissables. Ils sont amis, ils peuvent parler à cœur ouvert, sans s’inquiéter du reste.

« Je ne suis pas sûre que tu comprennes bien le problème, Ben. »

Mais elle ne sait pas exactement comment le lui dire, comment lui avouer qu’à l’instant où il pose les bras sur ses épaules, il chasse les mains de son père, dans son dos. Des mains qui ne sont plus, au niveau de Liliann, des fantômes du passé, mais des impressions presque réelles, comme si son corps et son cœur étaient plongés des années en arrière, à revivre les pires drames de sa vie.

« Je suis hypermnésique. »

Ce qu’elle avoue comme s’il suffit de cela pour expliquer son mal, pour qu’il comprenne qu’elle ne peut rien oublier du tout, ni les doigts posés contre les siens, ni les griffes plantées dans son corps d’enfant. Comment pourrait-elle se détourner de son passé quand son passé fait, en vérité, partie de sa vie au même titre que son présent ? Comment oublier ce qu’elle a été, alors qu’à tout instant, elle se perd entre hier et aujourd’hui ? Elle ne peut pas choisir de se concentrer seulement sur les petits doigts de Béryl, sur sa façon bien à elle de vivre la vie. Ses passés se mélangent et Liliann doit les affronter, les uns après les autres, pour pouvoir profiter des fantômes qu’elle ne veut pas quitter.

« Béryl n’est pas la seule que je vois. Jusqu’à aujourd’hui, je ne pouvais pas m’asseoir à ce piano et jouer correctement sans repenser à tout ce que j’ai vécu, derrière un piano. Même toi. (Elle tourne ses yeux noirs vers lui, regarde ce visage adulte qui est le sien désormais.) Je te vois parfois comme tu étais, autrefois. »

Elle sourit à peine, Lili, consciente que ses aveux sont importants, comme un secret posé entre eux dans l’espoir qu’il le garde pour lui, qu’il ne la juge pas, qu’il comprenne et l’aide à comprendre que ce n’est pas grave, qu’elle peut faire avec, avancer tout de même. Au fond, elle se dit que si un homme doit comprendre, alors cela ne peut être que lui. Cela ne doit être que lui, peut-être, pour retrouver cette proximité qui aurait pu être la leur si Liliann n’avait pas fui sa vie.

La phrase sur la cuisine du garage lui arrache un sourire un peu plus fort, à peine, en vérité, mais assez pour redonner un peu de lumière, à son visage. Repousser, un petit temps, les ombres qui courent sur sa peau sombre. Elle lève une main, entre eux, pour la poser sur la joue de Ben et caresser, tendrement, l’ami qui a tant manqué à sa vie. Elle s’en rend compte, maintenant. Alors, elle vient déposer un baiser léger, sur sa joue, et glisse les bras dans son dos pour le serrer contre elle, de cette façon bien à elle d’être légère et présente tout à la fois, comme une plume aussi lourde que le plomb.

« J’espère que ce n’est pas qu’une question de cuisine, souffle-t-elle, ce qui est censé être une blague et tombe comme un soufflet sorti trop vite du four. Je vais revenir. Je dois cesser de fuir. »

La brune frotte, doucement, le dos de son ami. Elle se demande ce qu’il serait arrivé, si elle n’était pas partie. Serait-ce pour lui qu’elle aurait ressenti les premiers battements d’amour, au fond de son cœur ? De cette façon toute à lui de gérer les problèmes, de cacher ses sentiments derrière des faux-semblants ? Elle n’en est pas certaine. Liliann a besoin d’expression, de dialogue, même muet, pour comprendre sa place dans la vie des autres. Ben n’est que trop impassible, silencieux, intouchable. Elle ne doute même pas, en vérité, qu'il soit encore plein de secrets qu'il ne veut pas lui avouer, même si cela la blesse, pour tout avouer. Mais peut-être que l’adolescente qu’elle n’a pas eu le temps d’être l’aurait aimé quand même. Désormais, il n’y a plus qu’une tendresse amicale.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-03-16, 19:44




Réminiscences



B
en ne pouvait pas dire, avec toute objectivité, qu’il comprenait tout. La jeune femme était le genre … incompréhensible ? Il avait peur de ne pas pouvoir comprendre ce qu’elle voulait pourtant lui claquer devant les yeux … Mais… il ne pouvait pas l’admettre. Il observa un instant une fissure dans le mur, il se dit qu’il faudrait la combler, faire en sorte qu’elle ne fasse pas plus de dégât, et il regarda à nouveau Liliann.

- Crois moi, j’entends bien ce que tu me dis, mais je pense que tout cela à un rapport avec comment on t’a élevé, les codes sociaux de l’époque. Tu étais une princesse, qui devait devenir une reine, tu as fait ce qu’il fallait pour survivre et arriver à ce statut. Personne ne pourrait t’en blâmer. Quand tu penses qu’il n’y a pas si longtemps, les femmes appartenaient aux hommes, cela ne m’étonne pas. Tu serais devenu une grande reine, pleine de sagesse et de bons sens, et tu aurais fait ce qu’il faut pour le bien commun. Je sais que ton histoire est lourde, mais je ne peux pas y voir ni cruauté, ni vilénie.

C’est tout. Point, à la ligne, fin. Il n’y avait pas plus à dire pour Ben qui ne pensait pas un instant qu’elle puisse être manipulatrice ou cruelle. Elle s’était mariée sans amour ? Cela se faisait tellement, et continuait à se faire dans ses pays éloignés. Illyana avait elle été marié ? Il ne lui avait jamais demandé. Pour dire la vérité, il ne lui avait jamais demandé qui était le père de Sally, parce qu’il n’en avait pas eu envie. Mais il sait que dans ce village où il avait vécu, il avait compris que plus d’une femme s’était marié par intérêt et non par amour.

Ben sursauta presque, de manière imperceptible, quand elle donna le nom de Béryl… Il savait. Il savait qui elle était. Il l’avait deviné à la manière de la jeune femme de regarder Sally. De sa manière, des fois de se tromper. Sally aussi savait. Elle l’avait comprit de la même manière, et un soir ils en avaient même parlé. Ni l’un ni l’autre n’ont dit les informations qu’ils avaient, les deux étaient d’accord, un jour Liliann arriverait à en parler sans que ça lui serre la gorge, et ils seront là pour écouter. Ils s’en sont fait la promesse. Alors Ben sourit. Un sourire tendre pour la jeune femme.

- Je suis sûr, du plus profond de mon cœur, que Sally sera ravie d’apprendre cela. Elle sera heureuse. Alors n’ai pas peur de lui en parler. Et même si c’est plus facile à lui parler, à elle, n’hésite pas…. Cette petite a vue assez de malheur pour pouvoir se gorger du bonheur de tout le monde. Moi aussi.

Il voulait sous entendre qu’elle pouvait lui parler de Béryl. A lui, elle pouvait lui parler de tout ce qui faisait Béryl. Sa vie, et malheureusement, sa mort. Mais si elle voulait juste parler, se souvenir d’un moment joyeux, de quelque chose de beaux, alors Sally pouvait être une bonne écoute aussi, et qu’il ne fallait pas hésiter si elle en ressentait le besoin. Alors il la touchait, il voulait la prendre dans ses bras et éloigner les fantômes.

Elle lui dit qu’il ne comprend pas. Il comprenait une partie. Une grande partie. Quand elle lui dit être hypermnésique, il s’arrêta un instant de respirer, cherchant la définition du mot un instant dans son esprit. Puis, il se souvient, d’un coup. Et il comprit aussi ce qu’elle voulait dire. Elle n’était pas folle, elle, elle était emplit de souvenir qui la prenait à la gorge.

- Si tu dis que c’est jusqu’à aujourd’hui, alors faisons en sorte que ça change pour tout le reste. Ou de se souvenir que des bons moments. Ce sont les seuls qui comptent en réalité. Je suis toujours le même, c’est peut être pour ça… toujours le même petit con qui adorait jeter de la boue sur Maru quand il sortait des toilettes, et qui, de temps en temps, viser mal.

L’avait il toucher un jour ? Il l’espérait … mais si dans sa tête, il dirait oui, il ne pouvait l’affirmer avec ferveur. Lui n’était pas du tout hypermnésique, et oublie certains passages de sa vie. Ou s’en souvenait que vaguement. Il sourit à la jeune femme quand elle parla de la cuisine elle aussi.

- Non, avant que tu n’arrives j’arrivais à nous nourrir. Mais être seulement deux à manger c’est triste. Sally et moi on adore t’avoir avec nous à manger, le sais tu ?

Dans le câlin, Ben réfléchit … à plein de choses. Mais surtout aux fantômes, à leur présence autour d’eux. Il se demandait s’il pouvait revenir sur le sujet, changer d’avis … rembobiner et repartir au moment où il avait décidé de lui cacher une information. Elle méritait la vérité de sa part, et le partage de ses sentiments … alors même qu’il ne l’avait jamais dit à personne…

Alors il la prit un peu plus dans ses bras, et respira. Calmant la panique qui le tenait d’avouer à une personne ce que personne ne savait. Il fallait lui avouer, lui en parler, s’ouvrir. C’était ce qu’il fallait faire… Illyana lui murmurait dans l’oreille comme une évidence.

- Je … heu …

Il était mal à l’aise… Il ne savait pas comment revenir dessus. Il savait qu’il n’était pas non plus tout rose… Il avait fait des choses pendant la guerre qu’il n’aurait jamais dû faire … et si à l’inverse de Maru, qui avait dû tuer un enfant-soldat, lui avait eu la chance de ne tuer que des adultes, le meurtre restait le même.

- Et si on parlait de nos fantômes. Tu me parleras de Béryl, et je te parlerais de Illyana. Et… on pourrait être échangé nos fantômes. Peut être pourrait je sentir, par ta description, la main de Béryl, et toi, tu pourrais peut être entendre sa voix.

Il n’était pas encore sûr de sa phrase, et cela pouvait se sentir dans son ton, sa manière de se tenir, de trembler peut être un peu. Liliann avait ouvert son cœur, il était normal qu’il en fasse de même.

- Parfois, j’entends les paroles des morts. Pas … magiquement… je veux dire y a rien de magique là dedans, juste j’entends leur voix, leur réflexion, leur remarque ou leur mécontentement. Nick était mon meilleur ami, dans le monde des contes. Graham était mon coéquipier dans la police pendant la malédiction, et Illyana. Je les entends. Ils me parlent et quand j’ai les yeux fermés je pense vraiment qu’ils sont là, à mes côtés. Mais ils finissent toujours par disparaître. Alors crois moi, je comprends tes réminiscences, parce que j’en possède aussi.



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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-04-01, 12:19




Réminiscences



U
ne innocence toute à lui, accrochée au cœur, ancrée profondément dans l’âme. Liliann ne peut que sourire, de cette façon à elle, devant les mots de son ami. Il ne veut pas voir, en elle, la vilenie qu’elle a au fond du cœur. Ce n’est pourtant pas un mensonge. Peau d’âne a la ruse dans l’âme, l’envie de devenir reine, le besoin d’être belle, de briller plus fort que les autres, d’être aimée et adulée. Elle a cherché ce qui lui est arrivé. Elle a précipité son destin pour obtenir le prince, sa main, son rang. C’est ainsi. Elle sait sa vérité, la brune. Elle sait ce qu’elle a fait, ce qu’elle a pensé. Elle est loin du cliché d’une princesse passive, idiote et seulement jolie, avec de bonnes manières. Elle sait ce qu’elle fait. À l’instant où elle passe la robe de soleil, dans la métairie, elle sait que le prince tombera amoureux d’elle.

Mais il crache sur cette vilenie, Ben, et cela lui fait du bien, au fond, à Lili. Elle se dit que, peut-être, celle qu’elle est aujourd’hui a fini par effacer celle d’hier. Qu’elle peut se reposer, cesser de se rendre coupable. Elle a fait des erreurs, dans ses vies, des choses qu’elle regrette, poussée par des besoins qu’elle n’a plus, au creux du ventre. C’est tout ce qui doit compter, désormais. Liliann doit avancer, cesser de regarder derrière pour avancer vers l’avenir. Elle n’est plus une princesse et elle ne le sera plus jamais. Lili préfère n’être qu’elle, détruite par ses vies, à bouger à son rythme. Elle se doit de faire cet effort, au moins pour les autres, pour ceux qui l’aiment plus qu’elle ne s’aime.

Peut-elle le faire ? Se détacher de sa vie d’avant, pour n’être plus que celle de maintenant ? Elle n’en est pas certaine, Liliann. Au fond, elle ne veut pas quitter le souvenir de Béryl, de ses grands yeux noirs, de ses petites mains boudinées de bébé. Son Bébé trop vite fauchée. Elle veut pouvoir tendre la main dans le vide et sentir ses doigts se glisser entre les siens. Ne plus être Peau d’âne, quitter son manteau d’hiver, avancer doucement dans la bonne direction, c’est une première étape qu’elle doit franchir. Ce sera difficile, elle le sait. Avec ses amis, avec Ben, elle pourra le faire. Avec du temps, beaucoup de temps, elle cessera de voir, en elle, ce qu’elle a cessé d’être. Elle ne regardera plus son reflet déformé, dans le miroir, à se demander pourquoi elle n’est plus blonde, pourquoi ses yeux sont pleins de désespoir, la mer noyée sous le pétrole.

Elle y arrivera.
Elle a envie d’y arriver.

La première étape est, sans doute, de faire comme il le dit lui-même : prendre le temps de parler des choses avec les autres, parler de sa fille, de ce qu’elle a été, de ce qui est arrivé. Liliann sait qu’elle ne le pourra pas tout de suite, pas dans son état. Elle doit attendre un peu, prendre sur elle, trouver le courage de se lancer. Sally est assez grande pour savoir, Ben a le droit de comprendre aussi. Mais elle ne veut pas donner son malheur à la jeune fille. Une enfant qui en a déjà connus trop, qui mérite de s’épanouir, de ne plus avoir que le bonheur, autour d’elle, pour effacer tous ses traumatismes. Elle gardera les histoires tristes pour Ben et n’offrira, à Sally, que la beauté qui entourait Béryl.

Pour l’instant, elle préfère ne rien dire, continuer de parler d’autre chose, prendre le temps d’y songer. Elle doit prendre soin d’elle, Peau d’âne, pour ne plus retomber dans ses travers, envoyée à l’hôpital par un corps qui ne peut plus en supporter davantage. Elle doit souffler avant de se confier sur le pire passage de sa vie. Une évidence qui s’impose soudain à elle et la force à un instant d’apnée, dans ses malheurs. La respiration qui se coince au fond de sa gorge, alors que le constat lui explose en pleine visage : même les crimes de son père ne sont rien, comparés à la mort de sa fille. Peut-être pourra-t-elle passer au-dessus de son passé, mais elle ne pourra jamais passer au-dessus de ce deuil qui pèse lourd, au fond de son cœur.

« Ça ne peut pas changer, avoue-t-elle, en reprenant son souffle. La ville entière me ramène à d’autres époques. À chaque coin de rue, je revois ceux que j’ai connus, comme s’ils se tenaient vraiment là, comme s’ils pouvaient me parler, me toucher. Les bons souvenirs sont agréables, mais ils ne peuvent pas effacer les autres. »

Si elle joue, elle sentira les mains de son père, dans son dos, alors même qu’elle s’est déjà tenue, autrefois, à côté de sa mère, pour quelques notes maladroites d’une enfant trop jeune pour comprendre ce qu’elle fait. Elle sait qu’elle pourra, désormais, se souvenir de la chaleur de Ben, juste à côté d’elle, mais elle n’oubliera pas, pour autant, les ongles plantés dans sa nuque. Les souvenirs s’enchaînent, les uns après les autres, mais elle ne peut pas choisir d’en garder un plutôt que l’autre. Elle doit faire avec.

« Vous n’êtes plus deux, désormais. J’ai vu Maru, la dernière fois. C’est lui qui m’a aidée à retrouver la poupée de Sally. »

Elle ne veut pas imaginer, Liliann, que Sally et Ben puissent aimer l’avoir à table, elle et sa moue triste, son appétit de moineau. Elle essaie de faire des efforts, depuis sa sortie de l’hôpital, manger un peu plus, se dépenser un peu moins, mais l’envie n’est jamais là. Elle n’est pas de bonne compagnie, pendant les repas. C’est à peine si elle sourit. Mais elle veut croire qu’il ne ment pas, qu’il pense ce qu’il dit, qu’elle ne casse pas l’ambiance par sa présence. Elle aime les voir vivre devant elle, comme posée devant un film qu’elle regarderait de loin. Elle veut retrouver l’effervescence du garage, l’occupation qui, sans cesse, maintient ses pensées loin des problèmes.

Le câlin échangé avec son ami lui assure qu’elle en a le droit, qu’elle peut se le permettre, qu’elle en a besoin, en vérité. Son père ne reviendra pas dans le coin, elle doit cesser d’en avoir peur, de s’effrayer pour rien. Elle doit, enfin, apprendre à ouvrir les bras au monde et accepter qu’il en fasse de même en retour, comprendre que les autres sont là pour elle autant qu’elle est là pour eux. Respirer un grand coup et accepter que cet air soit le même que celui de ses amis. Liliann veut le faire, peu importe si, en retour, Ben n’est pas entièrement sincère. Peu importe s’il garde des secrets qui, sans doute, finiront par éclater un jour et faire un peu de mal pour beaucoup de bien. Elle veut tout cela.

Puis, un mot soufflé à son oreille.

Liliann fronce à peine les sourcils, n’ose pas se détacher de Ben, de peur de briser leur cocon, pour lui indiquer, par sa présence, qu’il n’est pas obligé de se confier, mais qu’elle reste là, s’il en ressent le besoin. Elle attend, ses mains caressent doucement le dos de son ami, essaient de lui insuffler un peu de courage. Puis les aveux tombent, la prennent à la gorge. Elle essaie de comprendre ce qu’il ne dit pas vraiment, ce qu’il cache encore, avant de les avouer vraiment, à cœur ouvert, pour faire comme elle. Elle a peur, Peau d’âne, de lui avoir arraché ces confessions, mais elle n’en dit rien, elle se contente de le serrer contre elle et elle attend.

« Illyana… répète-t-elle, tout bas. C’est la mère de Sally, n’est-ce pas ? Celle que tu aimes. »

Une nouvelle évidence qu’elle pose entre eux, sans jugement, sans jalousie, avec toute l’affection qu’elle a pour lui. Elle sait ce que c’est, Liliann, de garder en soi des sentiments, de les couver en croyant les cacher, sans jamais pouvoir les faire taire tout à fait. Au fond, il aimera cette femme à jamais, qu’elle soit morte ou non. C’est ainsi qu’elle imagine l’amour, Lili, celui qui fait mal, celui qui détruit, celui qui est beauté et poison mélangés.

« Tu retiens tes morts, Ben. Tu couves leur mémoire pour ne pas les oublier, pour qu’ils restent à jamais avec toi. Je sais ce que c’est, ce que ça fait. Je comprends. Mais ce n’est que le produit de ton imagination, de ton besoin de les garder auprès de toi. Tu ne dois pas en avoir honte, ce sont des choses qui arrivent à tout le monde. »

Liliann tapote, doucement, l’omoplate de son ami, avant de se détacher de lui, très lentement. Elle ne peut pas comprendre, dans ses mots, que son mal vient d’ailleurs, que ses voix ne sont pas un produit de son imagination, mais d’un poison plus douloureux, plus dangereux encore. Si elle l’avait compris, elle ne sourirait pas à Ben ainsi, avec tendresse, pour lui dire que tout va bien, que tout ira toujours bien et qu’il est grand-temps de passer à autre chose.

« Je suis contente que tu me l’aies dit, merci. (Elle se lève et contourne son banc pour tendre la main à Ben.) Viens, rentrons à la maison. »

Il est temps de cesser de se cacher et de reprendre sa vie comme il se doit. Ce qui commence par dire adieu aux lettres de son paternel et retourner prendre la place qu’on lui offre, dans la vie de Ben. Serrer contre elle la jolie Sally et lui demander pardon. Passer, enfin, à la prochaine page de leur vie.


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Réminiscences [pv — Ben Ranger] - Page 4 _



________________________________________ 2021-04-01, 17:28




Réminiscences



B
en savait que le monde était remplit de personnalité différentes, de monstres aux gentils, de l’homme à la femme, du décousu aux stables … le monde était fait de myriade de gens, de désirs, d’envies et d’opinions qui les rendaient tous, tour à tour, unique… même ceux qui suivaient comme des moutons avaient leur manière rien qu’à eux d’être unique. Il ne pouvait pas en vouloir à la jeune femme de son passé, pour la bonne raison qu’il ne pourrait jamais dire ce qu’il aurait fait, lui, au même moment. Pourquoi en vouloir à quelqu’un sur quelque chose qu’il n’a pas connu, pas vu ? Liliann était Liliann, et les informations qu’il avait d’elle n’était pas erroné, il la connaissait, et c’était tout ce qu’il lui fallait pour dire ce qu’il pensait d’elle. Il n’avait pas besoin de la vérité, du passé, des fantômes et des excuses. Il voulait juste son amie, et n’était ce pas ce qui était le plus important ? Il le croyait en tout cas. C’était pour ça qu’il ne voulait pas voir de vilénie en elle, parce qu’en ce moment, entre les quatre murs d’une maison qui l’avait bien fait trop souffrir, la jeune femme était démuni de toute vilénie.

- Il ne faut pas les effacer. Il ne faut jamais effacer les souvenirs, même mauvais. Malheureusement, ils sont ce qu’on est, et ils nous forment de la plus cruelle des manières. Mais ils ne sont pas ceux qui dictent notre vie. Les moments agréables aussi nous forgent, et si le passé est restreint dans l’immobilité du temps, l’avenir à toute la place qui lui faut pour remplir le vide de bonheur !

Il ne savait pas du tout qui lui avait dit cela … peut être même que c’était Illyana, un jour qui lui avait dit cela quand il parlait de Nick et de Graham ? Peut être était ce elle qui lui a dit qu’un deuil se faisait toujours ainsi … il ne pouvait pas l’affirmer. Il n’avait pas la même maladie que Liliann, et lui, certains souvenirs étaient confus, éloignés, comme s’il avait vu un film et n’était pas du tout acteur des actions qui s’était passé.

- Oh Maru est là, mais il vadrouille et ne mange pas avec nous, Dinah aussi est là mais pareil … Je voulais dire qu’on préfère ta compagnie. Tu en douteras certainement même si je le dis mais tu fais parti des raisons pour laquelle on aime manger ensemble.

Parce qu’elle était toujours gentille, à sourire tout de même de cette manière triste, mais à écouter Sally parler parler parler, et Ben écoute aussi Sally et ça lui fait plaisir d’être avec une personne comme l’était Liliann. Elle amenait du calme dans la tempête par la seule force de sa présence.

Le câlin était la preuve de ce qu’il disait. Liliann était un baume au cœur. Elle l’était peut être parce qu’elle avait été trop brisé ? Il ne pouvait pas le dire. Il savait juste qu’il défierait n’importe qui de censé de ne pas sentir la même chose dans son cœur en face de la jeune femme (Dinah P. ne compte donc pas dans cette équation). Dans ses bras, il se sent plus fort, et ça personne ne pourrait lui enlever. En faite, il se sent comme dans les bras de Maru. Ce n’était pas quelque chose d’étrange.

C’était la famille. Avec le F majuscule qui fait du bien. Liliann ne pouvait pas comprendre la place qui lui donner dans son cœur. Lui qui était un homme dont le lien du sang ne voulait presque rien dire. Il avait deux enfants qu’il aimait comme personne, et qui n’était pas le sien. Il avait un frère qui n’avait pas son sang, d’autres enfants qui n’étaient même pas officiellement à lui … Le sang n’était qu’une aide pour former les familles, mais Liliann depuis le début de leur amitié avait eu le droit à ce sentiment dans le cœur de Ben. Pouvait-il lui dire ? Qu’il voulait qu’elle soit sa sœur ? Il ne savait pas. Cela pourrait peut être lui mettre la pression … et il n’était pas sur de survivre à un amour à sens unique familial. Alors il attendrait, il n’allait pas lui dire, mais lui faire comprendre comme il le pouvait.

- Celle que j’aime, et que j’aimerais toujours. Bien qu’elle ne soit plus de ce monde. Et oui, c’était la mère de Sally.

Il ne pouvait pas dire si un jour il tomberait amoureux d’une autre femme… au fond de lui, il se dit qu’il n’était pas aussi fermé à la discussion qu’il voulait bien l’avouer … mais il ne cesserait jamais d’aimer Illyana d’un amour pur et simple. Qui pourrait bien accepter que son amoureux aime une autre femme ? Il ne pouvait pas le dire, mais il ne pouvait pas imaginer un jour où il n’aimerait plus cette magnifique femme qu’il avait connu dans une zone en guerre. La seule qui avait fait naître en lui des envies.

- Je sais bien que je les imagine. C’est pour ça que la plupart du temps je les ignore… mais parfois j’aime juste en profiter et les laisser faire.

Ils apparaissaient comme ça, sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi … ils parlaient, disaient des phrases qu’ils connaissaient, qu’ils avaient même peut être déjà dit … il ne voulait pas Ben, dire que c’était juste son imagination… mais si ce n’était pas cela, qu’est ce que ça pourrait être ? Des fantômes ? Des esprits coincés entre deux mondes et ne pouvant avoir le repos éternel ? Des fois, il préférait se dire que ce n’était qu’un rêve, et profiter de ses moments pour imaginer sa vie avec eux. Il ne pouvait pas se douter, pour le moment, que c’était une tumeur, il n’y pensait même pas à la solution « médicale » à ce problème. Il la laissa partir, se reculer de lui dans un sourire.

- Oui rentrons à la maison … j’espère que personne n’a mis le feu à la cuisine.

Et il sourit, pour lui rappeler ce qu’il avait dit plus tôt, que tout le monde était nul en cuisine ! Si Dinah n’était pas si nul que ça, il ne voulait pas le savoir, c’était mieux quand c’était Liliann et c’est tout. Il prit la main de la jeune femme dans un nouveau sourire et alla jusqu’à la porte. Il montra sa main jointe à la sienne et sourit.

- Je te lâcherais pas Liliann, alors accepte que tu fais maintenant parti officiellement de ma famille.

Il ne laissera plus jamais personne lui faire du mal … et quand elle trouvera l’amour, il vérifiera les antécédents du gars avant de faire quoi que ce soit !



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