❖ @Michel-Ange Turtles

I'm not a criminal❦

Vous avez le droit de garder le bruit.

Michel-Ange était au poste de police. Tranquillement installé, derrière la verrière, Lucy Wright avait été convoqué pour un interrogatoire par ces soins. Il avait fait la découverte de parties clandestines, par pur hasard. Un tuyau qu’il avait eu. Et désormais, il en était à l’interrogatoire, comme le voulait la loi. Faisant tourner son café dans sa tasse nerveusement, il l’observait derrière la vitre teintée. C’était assez dur, parce qu’elle était Avocate. Et tout le monde savait que la Police et les Avocats étaient ennemis publics. Mais là… Un suspect, dans une affaire, et qui était en plus Avocate, c’était assez complexe… Avec un petit soupire, Michel-Ange finit par sortir de la salle où on ne le voyait pas, pour rentrer dans la salle d’interrogatoire, son café dans une main et son dossier dans l’autre. S’asseyant en face d’elle, bien sûr, elle n’avait pas de menotte.
Ce n’était pas un crime, mais un simple délit pour le moment et d’ailleurs. Aussi, il fit preuve de toute la courtoisie nécessaire à la procédure.

« Bonjour, Maître Wright. Tout va bien, vous voulez un café ? »

Son ton était gentil. Parce que Michel-Ange l’était tout simplement. On voyait, d’entrée de jeu, qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. S’asseyant en face d’elle, il ouvrit un dossier en fronçant les sourcils et soupira quelque peu.

« Excusez l’aspect austère de l’endroit… Mais c’est la procédure. Vous devez être au courant, après tout c’est votre boulot. Vous savez également, que vous pouvez faire appel à un avocat, ou vous défendre vous même… L’option 1 est préférable, car ça évite souvent les conflits d’intérêts pour votre carrière si les soupçons s’avèrent être exacts… C’est comme vous voulez. En attendant, j’ai le droit de vous poser une ou deux questions. Comme le veut la loi, et bien évidemment, vous y répondez, ou vous pouvez garder le silence… »

Michel-Ange la fixa dans les yeux. C’était simple, gentil, mais aussi ferme. Il énonçait simplement la loi. Et il n’avait pas l’intention de lâcher cette affaire. C’était devenu une histoire assez populaire dans les bureaux de la Police, et personne n’avait été assez naïf pour la prendre. Accuser un avocat, c’était toujours délicat… Alors, l’interroger…

« Bien, Madame Wright, j’aimerai savoir si, vous aviez vend qu’au sein d’un des locaux dont vous semblez être la propriétaire, des parties de poker clandestines sont au goût du jour. Je vous rappelle que pour ce genre de jeu, il faut avoir une licence de Casino, hors je crois que ce n’est pas le cas… »

Michel-Ange marqua une pause. Derrière ses lunettes, il semblait beaucoup plus pro qu’il ne l’était au naturel, ou quand on l’avait connu ailleurs que derrière cette table. Fronçant les sourcils, il tourna les quelques pages du dossier. Plusieurs clichés montraient des gens connus des services de renseignements de la police de Storybrooke entrer dans son établissement.

« A vrai dire… L’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Plusieurs personnes venant dans l’établissement dont vous êtes la propriétaire sont des criminels connus. Si jamais vous ne coopérez pas, vous pouvez être complice d’association de malfaiteur. Et ça, je ne vous explique pas que c’est un tout petit peu plus puni par la loi qu’une simple effraction à la loi concernant les établissements non renseigné comme Casino... »

Avec lenteur, Michel-Ange fit glisser la photo d’un homme. Il avait l’air pas du tout sympathique. Il s’agissait d’Edgard Montagno, un criminel notoire, condamné plusieurs fois par la Police de Storybrooke pour de nombreux délits. Cela faisait des semaines que Michel-Ange essayait de le coincer.

« Connaissez-vous cet homme, Maître Wright ? »

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Vous avez le droit de garder le bruit.

Michel-Ange haussa les sourcils. Ca se passait plutôt bien. De ce qu’il s’en était imaginé, elle se serait enfermé dans le silence. Mais jusque là, tout allait bien. Elle agissait comme un avocate, qui était accusé : c’est à dire qu’elle tendait des perches, sans pour autant donner d’affirmation, ni de réponse précise. Elle était maline, car si elle se défendait devant un tribunal, elle ne pourrait jamais prétendre avoir dit telle ou telle chose. Très malin.

« Oh, très bien. Bien, je prends note de cette déclaration. Vous connaissez Edgar Montagno. Enfin, de vu, et professionnellement parlant je veux dire. »

Michel-Ange marqua une pause. Très légère. Montrant qu’il avait bien compris ce qu’elle sous-entendait. Finalement, il décida de la jouer franc-jeu. D’un geste souple, il grimpa sur une chaise, et éteignit la caméra. D’un autre, il désactiva la vitre teintée, en allumant la lumière spécifique pou rmontrer que personne n’était derrière. Puis, il sortit son téléphone et l’éteignit devant elle pour le poser sur la table. Ensuite, il retourna toutes ses poches pour montrer qu’il n’avait rien.

« Vous pouvez regarder sous la table, cette discussion est devenue privée. Très bien, le coup du Cinquième amendement. Honorable, mais risqué. Madame Wright. Je sais très bien que vous me mentez. Vous vous servez de votre cabinet d’Avocat comme couverture, et vous utilisez les criminels que vous défendez pour participer à des petites sauteries chez vous sous la forme de jeu de hasard. Je peux fermer les yeux là dessus sans problème. »

Michel-Ange se balança sur sa chaise. Il était content. Il ressemblait à un vrai pro. Il avait bien appris. Soudain, la chaise partit en arrière et toute sa classe tomba en même temps que lui. L’instant d’après, il se retrouvait, les quatre fers en l’air à contempler le plafond de la salle d’interrogatoire. Se redressant rapidement, il rougit jusqu’aux oreilles. Heureusement, personne ne l’avait vu, et la caméra était éteinte.

« Ah ah… Heu… Désolé. Ca va, je vais bien ! On en était où ! Ah ! Oui, Montagno. Il faut dire qu’il veut se remettre dans le coup à Storybrooke. Et nous, ici, on préfère prévenir que guérir si vous voyez ce que je veux dire. Alors, si vous avez une info, un tuyau, sur quand on pourrait le surprendre en flagrant délit. Ca s’rait cool. Très cool même. Tellement que je serai prêt, à fermer les yeux sur votre petite affaire. »

Un sourire en coin apparut. Là, il était rentré dans la négociation. Mais c’était pas facile. Déjà parce que Michel-Ange la trouvait belle. Oh, il était amoureux de Honey. Mais soyons honnête, même les gens amoureux, quand ils sont en présence d’une femme aussi belle que Lucy, sont perturbés. Clignotant des yeux, il mit un peu de temps à se reprendre, et à poursuivre :

« L’idée, c’est que vous nous donner une adresse, un lieu, une transaction. N’importe quoi.  Quelque chose que vous n’êtes pas la seule à savoir, d’ailleurs ? Car Montagno a le bras long, on peut vous protéger, mais vous savez, on est jamais trop à l’abri quand on a balancé. J’fais aussi ça pour vous. Pourquoi pas vous contentez de votre cabinet d’avocat ? »

C’est vrai ça, la question était légitime. Pour ne pas se contenter de vivre honnêtement. Elle devait bien gagner sa vie, dans un cabinet comme celui là ? Alors pourquoi prendre le risque d’enfreindre la loi pour un peu d’argent en plus. Michel-Ange ne comprenait pas, les gens qui avaient tout pour vivre heureux, et qui continuait à enfreindre les règles. Certainement par manque d’adrénaline.

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Vous avez le droit de garder le bruit.

Michel-Ange reprit son courage à deux mains et fronça les sourcils derrière le bureau qui les séparaient. Finalement, il se rassit calmement et se contenta de dire en enlevant le dossier de sous les yeux de Lucy.

« Très bien, dans ce cas, au vu de votre manque de coopération, je pense que nous pourrons entamer une procédure judiciaire envers vous d’ici quelques temps, pour organisation de malfaiteurs… Puis, une fois que nous en aurons fini ici, je demanderai un mandat au procureur pour aller perquisitionner votre domicile et votre cabinet… Je suis sûr que je trouverai pleins de trucs intéressant... »

Michel-Ange ricana. Il ne plaisantait pas. Elle se croyait où ? Dans des films de gangsters ? Dans la vraie vie quand on voulait donner des informations on pouvait. N’importe qui aurait pu en savoir sur cet homme et lui fournir des preuves. Surtout dans un lieu comme celui là. D’ailleurs c’était là dessus qu’il allait argumenter. C’était par là qu’il fallait commencer.

« Vous savez, n’importe qui à vos petites sotteries peut avoir accès aux informations que vous nous donnerez. Elles sont anonymes, hormis pour nous. Vous savez très bien comment ça fonctionne. En échange, je ferme les yeux sur votre affaire. Je me répète, vous avez beaucoup à y gagner... »

Michel-Ange eut un regard un peu plus insistant. Même s’il était un peu jeune d’apparence, et très souvent boulet sur les bords, il restait quand même policier, et sa fonction faisait qu’il en imposait pas mal. Enfin en théorie, car mine de rien, sa chute lui avait fait perdre beaucoup en crédibilité. Sourcils un peu froncés, il l’observa et utilisa le silence qui suivi comme une arme… Soit elle s’obstinait et dans ce cas là elle s’engageait dans une procédure judiciaire, longue. Soit, elle donnait quelques informations et elle repartait d’ici plus ou moins… Libre.

« C’est comme vous voulez. Je ne fais que mon travail… Mais je ne vais pas jouer au jeu du chat et de la souris très longtemps… Réfléchissez bien à ce que je vous dis. »

Il aurait pu passer à un interrogatoire plus musclé ! Mais c’était contre sa nature et en plus, elle était avocate. Et puis, en réalité ca servait à rien. C’était aussi des vieilles méthodes qu’on ne voyaient que dans les films. Dans la vraie vie, ça se passait jamais comme ça. C’était même plutôt chiant et sans action les interrogatoires.

« Vous pouvez juste écrire sur un bout de papier que vous laissez traîner ici aussi ! Ca peut hein. »

A vrai dire, il voulait Montagno. Lucy, il s’en fichait un peu. Bon nombre de choses étaient illégal dans cette ville, et on fermait souvent les yeux là dessus. Fronçant les sourcils, il alla se servir un café.

« Vous en voulez un ? »

Bah quoi ? On était pas non plus des sauvages à la Police. Et puis, ce n’était pas encore un criminel, de toute façon. Et elle était plutôt canon, il fallait avouer. Mais bon, son coeur était déjà pris par Honey, mais ça n’empêchait pas de regarder le menu.

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Vous avez le droit de garder le bruit.

Michel-Ange revint avec un café et un sourire triomphant ! Il avait presque gagné ! Sa première grosse affaire. Après être revenu dans la salle d’interrogatoire et lui avoir mis un bon café sous le nez, un petit sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. On aurait dit un enfant. Au fond, Michel-Ange n’était pas quelqu’un de méchant. Il était même extrêmement gentil.

« Très bien, allez y je vous fais imprimé les papiers. »

Pianotant sur son téléphone, il envoya un texto à la secrétaire pour demander ce qu’elle voulait. Bien évidemment, ça n’avait de réel valeur que si elle arrêtait pour était plus discrète dans ses agissements.

« Alors, voilà. Je veux des détails. Sinon tout tombe à l’eau. Racontez moi tout ce que vous savez. Je tiens à préciser également que ça ne fait pas office de protection juridique. Dans le sens, où, si vous recommencez ou si on vous attrape à nouveau après cette affaire, notre accord ne tiendra bien évidemment pas… Sinon, c’est illégal… Et vu qu’on est la police ! »

Il avait bien tout appris à l’école de Police. Les papiers arrivèrent et Michel-Ange les lui déposa devant les yeux. Se mettant dans son fauteuil tranquillement, il but lui aussi son café tout en l’observant. Elle était quand même canon, c’était dommage pensa-t-il qu’une fille aussi belle soit une des méchantes de cette ville. Mais bon… Les criminels n’étaient pas tous des gros moches.

« Pourquoi vous vous embêtez avec tout ça ? On est entre nous désormais. Vous ne pouvez pas vivre honnêtement ? Qu’est ce que ça vous apporte hm ? »

C’était la vérité ça. Un cabinet d’avocat, ça devait quand même plutôt bien payer… Soupirant un peu, il se demanda comment les personnes qui gagnaient bien leurs vies pouvait à ce point être avare… Est-ce que ca avait un rapport avec son passé ? Etait-elle une voleuse dans le monde des contes ? C’était des questions que des policiers normaux n’avaient pas à se poser, mais qui ici, à Storybrooke prenait tout leur sens.

« Je serai vous, je me ferai petite au moins un certains temps… Et j’en profiterai pour me rendre compte que c’est facile de sortir d’un réseau criminel. Une nana belle comme vous, faut vous trouver quelqu’un et passer à autre chose maintenant ! Surtout que j’ai vu dans votre état civil que vous aviez des enfants. Pensez à eux… Je suis pas sûr qu’une maman en prison soit une bonne maman… »

Peut être était-il allé… Un peu trop loin...

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I'M NOT A CRIMINAL
◇ ◆ ◇

Vous avez le droit de garder le bruit.

Michel-Ange écouta avec attention ce qu’elle avait à dire. Alors que les papiers prenant la déposition arrivaient, ce dernier arqua les sourcils quand elle commença à lui raconter sa vie. Doté d’une très bonne capacité d’écoute, il savait que c’était à la fois un avantage et également un inconvénient dans son travail. Mais il ne répondit en rien à ce qu’elle disait. Chacun avait son passé durant la Malédiction et la loi voulait que la juridiction de la ville ne commence qu’à partir du moment où ces derniers étaient apparus. Aussi, c’était totalement inutile d’avancer sur ce terrain là, sinon, les prisons seraient pleines. Les méchants des contes étaient arrivés en même temps que les gentils après tout.

« Ah, le FBI… Intéressant. Vous devriez garder ce genre d’informations confidentielles… Et la Police d’ici est particulière… Elle ne dépend pas du FBI. Mais je prends ne compte tout ça. »

Michel-Ange fronça les sourcils et finalement réfléchit à ce qu’elle était en train de lui dire. L’argent. Ca motivait beaucoup de monde, et il n’avait jamais compris pourquoi. Certains disaient qu’avec on était libre. D’autres disaient qu’ils contribuaient au bonheur. Michel-Ange pensait le contraire. Il était convaincu que les biens matériels étaient superflus, et que l’argent ne faisait que casser le bonheur par des illusions. Les plus riches de ce monde avaient toujours été bien seul. Avec un regard navré, il l’observa :

« Vous devriez réfléchir à ce qui est bon pour vous. L’argent et une vie complexe, ou la modestie et une vie simple… Mais après, vous faites comme vous voulez ! »

Il avait repris sa voix joviale et enfantine. Il ne la jugeait pas, bien au contraire, il avait compris il y a longtemps que cela ne faisait que froisser les gens et qu’ils ne vous écoutaient pas le moins du monde. Un regard assez compatissant, il se rassit en face d’elle et finit par répondre :

« Non, je ne vous menace pas. Pas plus que ce café est mauvais.  Je vous conseille c’est tout. Je vous dis simplement que vous n’êtes pas seule dans l’échiquier. Quand on sombre, on fait sombrer toute sa famille. »

Là il parlait également pour lui. Lui et ses frères étaient très soudés, et si l’un d’entre eux sombraient alors cela affectait immédiatement toute la famille. Une fois que la déposition fut faites, il se leva et la raccompagna vers la sortie. Le teint légèrement rosé et pas indifférent à sa classe, sa beauté et son élégance. Même s’il était encore avec Honey. Il ne restait pas moins un homme normal.

« Prenez soin de vous, et croyez moi, vous prenez la bonne décision. »