Wilson avait préféré ignoré la conversation. Il n'avait pas besoin de l'entendre pour savoir ce qui se tramait, après tout les images avaient défilé dans sa propre tête et elles avaient été bien suffisantes comme explications aux conséquences probables du réveil du Galan... Mais lorsqu'il s'était rendu dans cette bibliothèque avec Connor, qu'il avait apprit l'existence de cette chose et la raison pour laquelle elle ne parcourait plus les terres, il ne doutait pas de l'intelligence du Seigneur de l'Olympe. Il n'aurait pas la bêtise de libérer un tel chaos. Il voulait simplement se renseigner sur tout ce qui était possible. Après tout... on ne sait jamais... Et puis c'était toujours bien d'avoir toutes les informations de son côté. Au moins, comme moyen de pression sur Chronos, ça marchait bien, puisqu'il venait de se manifester ! Le robot en aurait bien rit si la situation n'était pas si... et bien à vrai dire, il hésitait entre dramatique ou désespérée.

Aller au temple d'Apollon pour interroger il-ne-savait-quoi dans le cas de l'échec de la tentative d'Emma, en tout les cas, le branchait davantage que de faire appel au titan. Leur relation était assez tendu. Mauvaise rupture, tout ça... Mieux valait éviter de le remettre dans la même pièce. Il serait sans doute capable de se faire exploser. Littéralement. En morceaux... On va passer les détails.

Puis soudain, Olympe disparue pour laisser place à Storybrooke, ce qui coupa légèrement le souffle de Wilson. Il serait bien gentil de prévenir directement et clairement lors de ce genre de téléportation, sinon il n'arrivait pas à distinguer tout de suite si c'était son imagination ou la réalité... De quoi s'embrouiller quelque peu, comme si son esprit n'était pas déjà assez tordu comme ça.

« Notre petite nièce est là bas, seule ! »

Arès s'adressait à Apollon et Athéna et, si cette dernière semblait ne pas être au courant de l'existence de cette petite personne, Will baissa les yeux vers le sol comme si de rien n'était. Ce n'était pas comme s'il était la personne qui avait « accoucher » Lily – voyons les bons côtés, elle n'a pas eu à subir ces derniers mois douloureux de grossesse, elle a rien sentie, elle a son bébé qui est en pleine forme maintenant !

« Lily doit être avec elle ça ira... Et... Où est Elliot ? »

C'était peut-être stupide comme question, mais maintenant qu'on parlait de sa fille, il fallait avouer que ça se posait. C'était un dieu, il devrait être expulsé lui aussi... Avec sa femme encore à l'intérieur et sa fille, aussi, peut-être qu'il n'était pas content et qu'il était parti taper sur un arbre ? (Wiwi n'a aucune idée du voyage à Londres, il s'imagine donc des choses étranges). Connor ne cherchait apparemment pas à savoir où se trouvaient les parents de la petite nièce en question, mais il devait penser à tellement de choses... D'ailleurs sa colère se ressentait et Will fit de son mieux pour la canaliser mais, c'était difficile avec ces dieux, des fois ils se braquaient et restaient totalement bloqués.

La petite blonde arriva à ce moment là et, à sa grande surprise, Wilson ne fut pas étonné lorsqu'elle se présenta en tant que Pégase. Elle avait l'air toute gentille même si, lorsqu'elle parla des enfers... Non, il ne voulait même pas imaginer ce qui avait pu se passer. De toute façon, ils avaient déjà des problèmes ici, Will était mêlé à bien trop de choses, pas la peine d'en rajouter. Il préféra ne poser aucune question et se contenter d'observer. C'était à la shérif de faire le travail maintenant... même si tout ne se passa pas comme prévu.

Aucune idée de qui était ce mec, ce qui l'inquiétait le plus, c'était l'état d'Emma. Sans attendre, Wilson alla se poser à côté d'elle en lui demandant si tout allait bien, avant de se re-concentrer sur l'inconnu qui venait d'apparaître et de tout faire foirer. C'est pas très gentil. Du coup, c'est qu'il devait être... le méchant. Yen Sid ? C'était un peu prématuré comme conclusion mais bon, qui d'autre serait intervenu là, maintenant, sans raisons ?
La suite de son discours lui fit tourner immédiatement la tête vers Athéna. Elle avait... C'était elle qui... ? Ah non, apparemment, il avait arraché les cœurs mais elle ne semblait pas être plus touchée que ça par le sujet. Elle n'avait rien fait pour l'arrêter. Elle lui avait peut-être demandé de le faire même. Qu'est-ce qu'on en sait hein, trop de choses qui clochent dans cette famille, ils auraient besoin d'un psy, ça ne pourrait pas leur faire de mal, ils ont besoin de parler les pauvres. Comment on peut vivre comme ça franchement ? Dans le mensonge, l'indifférence, les complots, les secrets...

Même s'il commençait à déborder avec tous les sentiments qu'il avait pu tenter de canaliser, Wilson laissa aller son énergie sur Connor et Apollon, afin d'éviter le carnage. Apprendre que leur sœur était l'une des protagonistes coupables du décès d'Hermès et Eris ne les mettraient certainement pas en joie, mieux valait éviter les dégâts collatéraux, ce n'était pas dans ses projets de se faire pulvériser à cause d'un conflit familial qui n'avait rien à voir avec lui. Seulement, s'il essayait tant bien que mal de tout faire pour que les choses ne tournent pas au vinaigre, son attention fut distraire. Sans qu'il s'y attende lui-même. Ce n'était pas les balais et les épées en train de se taper dessus qui attirèrent son regard mais cette femme, non loin de là, qui semblait ne pas les voir mais admirait le spectacle, semblant intriguée....

« Arès... Pourquoi elle ne me voit pas ? »

Wilson s'était rapprochée d'elle, penchant la tête sur le côté, se disant qu'elle le remarquerait peut-être, mais aucune réaction ne sembla se faire. A ce moment, il n'eut plus le contrôle des pulsions des autres.

« Pourquoi elle ne me voit pas ? »

Son ton était un mélange entre de la supplication et de frustration acérée, il n'avait pas l'habitude d'être aussi sec dans ses propos, mais là il n'en pouvait plus. Eve était juste face à lui et elle n'était même pas capable de l'apercevoir ? Qu'est-ce qu'elle faisait en dehors de la ville en plus ? Il aurait aimé lui demander, mais non, il ne pouvait pas, il ne pouvait jamais rien faire. Parce qu'il n'était qu'un pion dans tout ça, dont l'utilité était de « faire le lien avec Chronos », de « calmer Arès », de « supporter les bla bla des dieux ». Si Arès en avait marre d'être celui chargé de tout, lui en avait marre d'être comptés parmi les divins, tout simplement.

Peu m'importait le Galan, à présent. En tout cas, j'admirais l'ancien cavalier pour sa tenue, cela semblait être la première fois qu'il était sous l'influence d'une vision – ou plutôt d'un présage dans ce cas – et il n'avait pas fait de malaise. Sans doute grâce à sa part divine, ça aide pas mal pour supporter. Je m'en voulais légèrement, d'avoir douté d'Arès, mais c'était tellement... Tout était tellement perturbé en ce moment. J'avais envie de retrouver Artémis. Elle seule arriverait à me faire retrouver mes repères. Pourquoi n'était-elle pas ici avec moi ? Si encore j'avais pu joindre Pitch... Mais non, impossible. Je ne pouvais même pas le contacter lui. J'étais impuissant et qu'est-ce que ça pouvait m'énerver... J'étais rassuré néanmoins que le Galan – quoi que ce soit réellement – ne soit pas dans les projets de notre frère. Restait maintenant à trouver le moyen de retourner à Storybrooke, de régler tout ça, de retourner à la normale. Du moins, à notre « normal ».

Tenter l'usage de la magie ne semblait pas stupide, même loin de là. Nous étions de retour dans cette forêt qui avait remplacé l'emplacement de la ville et je compris la rage de Connor lorsqu'il parla de notre nièce... Il est vrai qu'elle était toujours là-bas, mais faisait partie de notre famille, il était censé qu'il s'inquiète pour sa sécurité. Il aurait peut-être pu éviter de tant s'emporter mais bon... on allait arrêter de lui tenir rigueur de chacun de ses faux pas, aussi, il avait pas mal de pression sur les épaules maintenant. Tout comme Emma.

Toutes nos idées furent cependant interrompues lorsque cet homme arriva, empêchant la shérif de faire usage de sa magie. Directement, je me mis sur la défensive, me plaçant devant Connor, guettant n'importe quelle signe d'hostilité.

« Apparemment, on ne veut pas de nous à Storybrooke. Qu'est-ce qui se passe là-dedans ? »

Ce n'était pas vraiment une question qui attendait une réponse, puisqu'il semblait s'en contreficher, de ce que l'on pouvait bien dire. Il ne faisait que parler, parler, parler... Mais ce qu'il dit fut lâché comme une bombe sur toutes nos têtes.
J'avais senti que quelque chose clochait avec Athéna. Je ne le sentais pas, depuis le début. Un mauvais pressentiment. Mais cette révélation par contre, je ne m'y attendais pas. Elle était responsable de la mort de notre frère et de notre sœur ? Elle était celle qui foutait le bordel dans notre famille et venait ensuite réclamer le trône qui soit-disant lui revenait de droit parce qu'elle a toujours tout fait pour nous ? Bien sûr oui. Elle s'est sacrifiée à la cause d' « Arrêtons Zeus pour de bon ! ». Et elle avait comme objectif de remplacer cette tyrannie par de la tuerie ! Pourquoi pas après tout !

Inconsciemment, mon arc apparut dans mes mains, je me fichais bien de ses excuses. Je n'en avais strictement rien à foutre. Artémis serait de mon côté si elle était là, j'en suis sure. J'avais besoin de me défouler... Je me préparai à tirer, tandis qu'elle s'occupait de ces foutus balais, quand la femme réapparut. Peu de choses auraient pu me faire changer de cible, à ce moment, mais si elle venait de nouveau, ce n'était pas pour rien. Cela devait être important. Bien puis que la petite personne d'Athéna...

Seulement, elle ne fit que me fixer. C'était dérangeant. Avoir une prophétesse qui se montre à vous, sans rien dire, juste là à vous regarder... Y'a de quoi être dérangé. Ou se sentir flatté, au choix, mais si elle était là... C'est qu'il devait y avoir quelque chose, non ? Une autre se profila derrière la première. C'était bien rare qu'elles soient plusieurs à se présenter à moi. Puis une autre. Ce qui ne présageait rien de bon... Et enfin une quatrième. Je baissais mon arc, sans savoir que faire. J'ignorais ce que tout cela signifiait.

« Que se passe-t-il ? »

Pour les autres, je devais certainement avoir l'air de parler dans le vide, mais j'étais réellement inquiet.

Elles n'avaient pas l'air de vouloir communiquer et de toute manière, elles auraient été interrompues si elles avaient tenté. Un soldat apparu pile face à moi, à peine un mètre, vêtu d'une armure doré semblable à la mienne, en plus simplifiée. Que faisait-il là, lui aussi ?

« Seigneur Apollon... »

Les prophétesses s'évanouirent aussi rapidement qu'elles étaient apparues, me laissant penaud, perdu, sans aucune explication. Le soldat lui avait lâché mon regard pour s'intéresser aux balais, sans s'y attarder très longtemps.

Il était l'un de mes plus fidèles hommes, parmi la petite troupe que j'avais. Depuis mon retour, ils s'étaient tous manifestés de nouveau, alors qu'ils avaient fait oublier leur existence lorsque j'avais disparu pendant la guerre. Maintenant, ils étaient de nouveau là pour suivre mes ordres, mais surtout pour surveiller mon temple. Et il était l'un de ceux que j'avais chargé de surveiller l'Oracle en personne, au cas où ce dernier sortirait de son sommeil et accepterait de nouveau le dialogue. Je n'en avais parlé que vaguement à Arès, étant donné qu'il s'agissait d'une chose que lui ne pouvait de toute manière pas contrôler. L'Oracle avait sa volonté propre. Il ne faisait que ce qu'il voulait, quand il le voulait.

« Il s'est mis à parler... L'oracle... Il vous réclame. Il répète votre nom à l'infini. »

… Et justement, voilà le moment qu'il choisissait pour s'exprimer.
Cela pouvait concerner mille sujets. Une broutille. Ou alors les morts de nos frères et sœurs inexpliquées. Ou bien Storybrooke. Ou encore Yen Sid lui-même. Tellement de choses que je ne pouvais le deviner sans m'y rendre. Mais Athéna était toujours là, non loin de moi et je ne pouvais laisser mon frère seul en sa présence, alors qu'elle nous avait tous trahi. Je ne pouvais prendre la décision de partir de moi-même. Je me frottais les yeux, pris de court. Qui me disait qu'après la bataille que nous menions ici, l'Oracle n'aurait pas décidé de se taire ? Peut-être que c'était ma seule chance, là maintenant, que je n'aurai aucune autre opportunité...

« Arès. Je t'ai promis mon allégeance, si tu veux que je reste, je resterai. »

C'était la chose la plus sensée à faire. Lui obéir. Il était le plus à même de savoir si je devais partir ou non. Et à ma question, Connor n'hésita pas à répondre : je devais m''y rendre, ce que je fis sans attendre une seule seconde de plus en compagnie de mon soldat.