La Danse des Esprits

Ils avaient eu le droit au calme avant la tempête. A peine un pied mit en dehors de la maison de famille de Neil que les ennuis se profilaient à nouveau. Il n'en était pas étonné. Il s'attendait à ce que quelque chose se produise, n'importe quoi. Ils se trouvaient dans un futur chaotique, où tout ce qu'ils avaient pu connaître n'existait plus, ne pas déjà s'être fait attaquer lui semblait même surprenant. Ce qui l'étonnant davantage, c'était la nature de cette menace. Des soldats d'Arès ?

Son regard passait d'Athéna à Neil. Il n'avait pas eu l'habitude de se battre contre eux, ils étaient supposés être du côté de son frère, ne pas les prendre en grippe. Pourtant, à ce niveau-là aussi, il y avait eu du changement. Apollon ne savait pas si le « il » qui avait laissé les Immortels ici était bel et bien le dieu de la guerre ou un nouveau maître, en tout les cas ça ne présageait rien de bon.

Le combat défila à une vitesse folle. Il avait fait apparaître une épée dans sa main droite, marmonnant quelques paroles incompréhensibles en jetant un coup d’œil derrière lui pour s'assurer que Peggy ne risquait rien où elle se trouvait. Athéna se chargea d'un des soldats, Neil en prit un second comme cible, alors qu'il s'attaquait à celui qui se trouvait tout près de lui. Ils n'avaient pas de temps à perdre en pirouettes et jolies figures pour se débarrasser d'eux. Reprenant simplement un bon équilibre, une meilleure prise sur son arme, le dieu attendit que le soldat s'avance vers lui – bien décidé à le dégommer, vu la vitesse à laquelle il s'approchait. Prenant un court élan, Apollon avait l'avantage de sa taille. Plus grand, plus rapide, il réagit avant son adversaire. En un grand coup transversale, la tête de l'immortel s'écrasait au sol alors que le reste de son corps tombait de manière particulièrement charmante.

Immédiatement, il observa les autres pour s'assurer de leur bonne situation. Sa sœur semblait mal au point mais n'était plus en danger, alors que Neil avait l'air ailleurs, en difficulté. Il s'était placé entre elle et celui qui l'attaquait, lui indiquant d'un signe de tête qu'elle pouvait s'écarter et qu'il s'en occupait. Si celui-ci était plus coriace, qu'il dû éviter de nombreux coups, il réussit néanmoins à le mettre à terre, procédant à la décapitation. C'est à ce moment-là que l'explosion retentit.

Vivement, le dieu tourna la tête, cherchant chacun des membres de leur groupe des yeux. Tout le monde était encore en vie, à priori. C'était déjà ça. Ils ne pouvaient pas rester ici plus longtemps, le nombre d'ennemis ne cessant d'augmenter. Une simple pensée de Neil et il prenait Peggy par la main, l'embarquant avec lui loin de tout ça.

Il la serrait doucement, ne prêtant même pas attention au nouveau lieu qui les entourait. Le silence soudain était perturbant. Il fit disparaître l'épée qu'il tenait toujours, avant de chuter de plusieurs mètres. Le choc passé, il leva les yeux pour observer que le plafond s'était reformé comme par... magie. Très bien, ils s'approchaient de cette « elle » si mystérieuse. Le dieu resta aux côtés de Pégase alors qu'ils commençaient à avancer dans le sous-sol, quelque peu baissé à cause de la hauteur du plafond mal adaptée à sa stature. Les murs étaient parsemés de fils électriques, pas étonnant qu'il soit préférable d'en rester éloigné. Il les fixait d'un air fasciné, alors que l'identité de l'inconnue lui paraissait plus claire à présent. Il ne connaissait qu'une personne, en leurs temps du moins, capable d'une telle chose.

Neil le rejoint pour lui parler de sa tenue, ce qui le surprit l'espace de quelques secondes. Il ne pensait même plus à ces vêtements trop courts, qu'il fit réapparaître à sa taille. Elle avait raison, c'était plus confortable – même si comme il le disait si bien, tout lui allait à merveille. La déesse semblait préféré cet accoutrement au précédent, s'il en croyait sa remarque.

Elle n'avait pas l'air sûre d'elle, comme si elle appréhendait cette rencontre. Il comprit pourquoi au moment où elle lui donna quelques explications. Il ne lâcha qu'un sourire lorsque le nom d'Alexis fut prononcé, confirmant ce qu'il s'imaginait. Déesse magique contrôlant l'électricité, plus puissante que les autres, avec qui il avait même vécu. Il ne pouvait imaginer ce qui avait pu se produire, pour que Neil se sente obligée de le prévenir, il savait juste qu'il ne devait plus s'agir de la même personne qu'il avait connu.

« Je ne t'en tiendrai pas rigueur. On doit parfois faire certaines choses malgré ce que ça peut impliquer pour d'autres. Encore plus en temps de guerre. » A quel point Alexis avait été touchée, c'était une autre question. « « Je ne t'abandonnerai pas non plus. Ne t'en fais pas. »

Après un petit clin d’œil, ils continuèrent leur avancée silencieusement, arrivant très vite dans une grande salle sans issue. Le décor n'était pas des plus accueillant, plutôt intriguant. Il resta planté près de l'entrée par laquelle ils étaient entrés, posant son regard sur chaque objet qui se présentait devant eux. La voix d'Alexis lui fit lever les yeux dans la direction du bruit. Elle ne ressemblait en rien au timbre qu'il avait l'habitude d'entendre d'elle. Les saluts furent brefs, distants. Il n'eut aucune réaction à la vue de son visage à moitié brûlée, les marques physiques n'étaient pas les plus importantes. Ce qui l'inquiétait, c'était tout ce qu'elle avait pu subir, tout ce qui avait pu la détruire à l'intérieur.

Face à elle, il ne pouvait s'empêcher de penser à Diane. C'est sa jumelle qui les avait regroupé sous le même toit, fait d'eux, pendant quelques mois, une colocation un peu à part. Si cela n'avait pas duré, il avait apprécié ce peu de temps où il avait pu côtoyer Alexis, s'amuser à en faire voir de toutes les couleurs au reste de la maison.... Tout cela semblait bien lointain. Il ne cacha pas sa surprise à la démonstration de ses pouvoirs, partagé entre de la fierté et de la curiosité. Elle devait être capable de tant de choses, à présent, à quel prix ?

« Je suppose que ça ne sert à rien de demander qui est ce cavalier Guerre ? »

Il s'était approché d'Athéna, se penchant vers elle pour lui murmurer ses paroles, un léger sourire en coin. Il n'attendait pas de réponse, pas même certain de vouloir en connaître l'identité. Il le saurait bien assez tôt.

Ses yeux restaient posés sur 'Enora' tandis qu'elle discutait avec Emily, écoutant leurs paroles, cherchant à comprendre. Le Nouvel Olympe ? Qu'en était-il de celui qui existait avant ? Ses lèvres se pincèrent alors que l'humaine montrait encore à quel point elle ne pouvait pas voir les dieux en peinture. Il y était habitué, maintenant. Si il avait toujours voulu faire en sorte de protéger ses humains au péril de leur existence à eux, il ne s'acharnerait pas à tenter de le lui faire comprendre. Elle ne supportait ni ce qu'ils disaient, ni ce qu'ils faisaient... A quoi bon ?

« Ils ne font que détruire ce qu'il y a autour d'eux ! »

Le dieu soupira faiblement, avant de jeter un regard à Neil lorsqu'Enora avoua ne plus faire partie de leur « groupe ». Il eut comme un pincement au cœur, comme de la peine, à l'entendre dire ces mots. Il ne savait pas si son lui futur était à l'aise avec tout ceci, s'il était impliqué. Mais son lui actuel, celui qui se trouvait là, dans cette pièce, ressentait un peu de culpabilité, à savoir que les siens l'avaient... « trahie ».

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

La question était franche, directe, alors qu'il fixait la déesse magique. Il n'avait pas pu se retenir de la poser, trop poussé par la curiosité. Il savait que, peut-être, il ne fallait pas qu'elle divulgue ce genre de choses ou qu'elle n'en avait tout simplement pas l'envie. Il ne pourrait rien y faire, dans tous les cas. Il voulait... savoir, simplement, savoir à quel point ils lui avaient fait du mal.

Un bruit sourd retentit derrière le groupe, faisant immédiatement se retourner Apollon vers le couloir. Ils s'étaient fait rattrapés... déjà ? Trois immortels se trouvaient postés face à eux, leur bloquant le seul passage pour sortir de la salle. Levant les yeux au ciel, Apollon réarma l'épée. Les trois soldats se dirigeaient chacun vers un coin de la pièce, ne perdant pas de temps pour les attaquer. Peggy était devant, cible facile. Il ne chercha pas plus loin et alla juste à ses côtés, passant son épée entre elle et l'immortel, coupant net le bras qu'il tendait en direction du poney ailé. Si cela le fit reculer, il n'en était pas moins toujours en pleine forme. Ils n'avaient pas le droit de juste se poser deux minutes ?


APOLLON : 70%

Hey Jamie ! Ca va la vie ?

« Il était une fois, un cavalier. Beau, grand, sexy et... il a mal prit le fait de se faire battre au concours de beauté par Apollon, du coup il a pété un plomb. Voilà comment Jay est devenu Dark Jay... »

Les Immortels nous avaient trouvés plus tôt que je l'aurai imaginé. Pendant le labs de temps où chacun tentait d'en apprendre un peu plus sur son époque, grâce à Alexis, je m'étais éloignée du groupe, le temps de me concentrer. Il allait falloir voyager et cette fois ci on n'avait plus le choix. Notre seule destination possible serait notre présent. Je ne devais pas me foirer et les conduire au bon endroit et au bon moment. Jamie avait sans doute déjà quitté la Cité, mais mieux valait apparaître au dehors pour éviter toute confrontation avec le cavalier. On avait des humains avec nous et eux ils étaient mortels.

Robyn s'était attaquée à un Immortel en utilisant la méthode du "j’explose ta tête avec une grosse pierre". Quand à Apollon, il avait déjà tranché le bras d'un autre d'entre eux. Il en reste un en parfaite santé et deux un peu sur la sellette mais toujours opérationnels. Je m'étais joins au combat, en passant à proximité d'Emily qui était en train de ramasser quelque chose qui allait lui servir d'arme. Elle comptait nous aider ? Un Immortel, le troisième, celui qui était encore en pleine forme, en avait profité pour se frotter à nous et après deux ou trois coups bien placés, je l'avais projeté contre le mur juste face à nous et j'avais fait un signe de tête à Emy qui se trouvait juste à côté.

« Achève le. » lui dis-je tout en regardant l'arme qu'elle tenait en main et en n'oubliant pas de lui porter un coup fatale juste après elle, car il fallait être divin pour tuer un Immortel, mais ça n'empêchait pas de le faire en duo.

Quand j'avais tournée la tête, je vis quelque chose plutôt surprenant. Ca vous est déjà arrivé de voir un mort ramasser son bras avant de se remettre à combattre ? C'était ce qu'avait fait l'Immortel qui attaquait Apollon et Pégase. Quoi qu'il en soit, une petite attaque par derrière, l'avait fait foncer vers Pégase, qui lui avait donnée un coup avant qu'Apollon puisse l'achever. Je lui avais adressée un petit sourire. Il se débrouillait comme un dieu...

Le dernier était sur le point de se relever et d'attaquer Robyn. Sans doute que le coup qu'il avait pris sur la tête l'avais fait entrer dans une colère monstre. J'aurai pu être sur lui dès le début, mais je m'étais occupé des deux autres. Quoi qu'il en soit, il en avait profité pour faire apparaître son épée et frapper Robyn en plein coeur. Mais l'épée avait simplement heurtée l'armure qui était apparue sur elle. Elle devait avoir ressentis un coup, mais pas aussi important et surtout pas transperçant. Je m'étais précipitée vers l'Immortel pour lui donner un coup et l'envoyer en direction d'Athéna qui était déjà prête à l'accueillir et à le tuer.

« Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer d'elle. » dis-je à Robyn en jetant un regard à mon armure qu'elle portait une nouvelle fois sur elle. Elle allait sans doute en avoir bien plus besoin que moi. Et puis ça avait empêché l'épée de la transpercer. « Je dois te ramener en un seul morceau. Il y a quelqu'un qui ne me le pardonnerait pas sinon. »

Les trois Immortels étaient à terre et d'autres allaient finir par arriver. On devait partir sans perdre une seule seconde. Je m'étais approchée d'Alexis en restant sur mes gardes. Je lui faisais confiance, mais elle avait toute ses raisons de m'en vouloir et de chercher à me tuer. Je ne craignais pas de mourir, mais si ça arrivait, je ne pourrai plus les ramener à la maison.

« Je suis prête. Il te suffit de me donner la main. » avais-je dit en lui tendant. Le pouvoir des déesses magiques était en elle, à l'exception d'une. Mais ça suffira amplement pour amplifier mon propre pouvoir. Ce que je craignais, c'était que ça provoquerait une grande fatigue chez elle pendant quelque temps. Mais elle pourra s'en remettre vite. « On a quelque chose en plus... Qu'on n'avait pas la première fois. » lui murmurai-je pour lui redonner espoir. « Ils ne nous abandonneront pas. Pas cette fois... »

Un nouveau bruit avait retentis au loin. Ca y est, ils étaient là. Bien plus nombreux, et bien mieux accompagnés. Je sentais le pouvoir des cavaliers se déverser en moi et Alexis, Apollon et Athéna devaient les sentir également. Guerre venait d'arriver à proximité de l'ancienne demeure d'Alexis, où on se cachait actuellement. Mais il n'était pas seul. Jamie était à ses côtés... Deux cavaliers et les Immortels, c'était bien au delà de ce qu'on pouvait affronter. Le temps nous était compté...

La guerre ne finit jamais... elle évolue.

Musique d'ambiance :

Je m’étais tût face à la question d’Athéna, tout comme Cassandre avait gardé le silence sur celle de Peggy. Il y avait des choses parfois qu’il fallait savoir taire, pour leur bienêtre, pour le nôtre, pour celui du monde passé et présent… Ce type de question en faisait partie. Si j’avais su ce que je deviendrais, ce que deviendrait ceux que j’aimais, je n’aurais sans doute pas pu assumer tout cela. Mon ignorance aura été mon salut. J’étais bien trop jeune, bien trop insouciante et… bien trop lâche. Les Templiers m’auront formé durant toutes ces années, auront façonné tout ce que je suis à présent… tout comme mes anciens amis… et mon ancienne famille. Il ne faut jamais vouloir aller trop vite, toujours aller dans le bon sens.

La blondinette avait profité de mon silence pour m’harceler de questions. Visiblement, tout cela était nouveau pour elle. Bien trop nouveau pour qu’elle n’ait fait partie de ce monde depuis bien longtemps. Elle devait faire partie de cette population de Storybrooke qui avait dû rester à l’écart des divins, de toutes les histoires que ça avait engendré… à l’inverse de moi… ou de Louise par exemple. Avait-elle tort ou raison ? Il était sans doute trop tard pour moi pour le dire, mais ses questionnements la poussait à emprunter un nouveau chemin, que je me devais d’alimenter par certaines réponses, les plus nécessaires, pour affronter le monde dans le qu’elle elle vivait, dans celui dans lequel elle vivrait bientôt, malgré elle.

- Temps mort.

Je m’étais retournée vers Robyn, non surprise de son intervention. Je la retrouvais bien là, similaire à celle qu’elle était lorsque je les avais tous quittés. J’inclinais légèrement la tête comme un signe de remerciement ironique à sa qualification de ma « sale gueule ». Elle me demandait si c’était pire ce qui allait lui tomber dessus. Comment répondre à ça ?

- Tout est question de point de vue, Robyn.

La mort était-elle réellement plus terrible que ce que nous vivions maintenant ? Voir ce que nous étions tous devenu était-il plus doux que le repos éternel ? Se battre chaque jour pour survivre, battre, combattre sans espoir de voir un jour le monde changer, s’améliorer était-il plus reposant ? Je regardais Neil un instant avant de replonger mon regard dans celui de la jeune femme et de soupirer. Cela faisait sans doute partie des choses que je ne devais pas dire, que Cassandre n’approuverait pas, mais il était nécessaire pour moi qu’elle sache, qu’elle sache et qu’elle reparte, avant qu’elle ne bouleverse encore plus l’équilibre qu’il ne l’était déjà. Sans prendre de gant, je lui lâchais de but en blanc :

- Tu es morte Robyn. Depuis quelques temps déjà. Comme nombre d’autres personnes. C’est pour cela que tu dois repartir d’où tu viens, avant que Famine ne te vois… il est déjà difficile de survivre comme ça, n’ajoutons rien de plus terrible, tu veux bien ?

Ce n’était pas une véritable question. Mais elle, elle m’en posait une autre… Lily…

- Oui… je sais ce qui est arrivé à Lily.

C’était là sa question et non pas ce qui lui était arrivé.

- On appelle mes Hommes les Chevaliers de l’Ordre, les chevaliers du Temple ou les Templiers. Les noms sont diverses et variés. Nous somme une société secrète qui existe depuis plusieurs milliers d’années. J’en suis le Grand Maître. J’ignore de quelle année vous venez mais il est probable que celle que vous connaissez sous le nom d’Alexis nous ai déjà rencontré. Si elle est partie à la recherche de ses parents, elle a dut découvrir qui elle est. Son changement est en marche. A moins que…

Mes yeux se posèrent sur Cassandre une fois de plus. Connaissait-elle Alexis ? Lui avait-elle déjà parlé ? Que lui avait-elle dit ? Qu’avait-elle fait ? Je voyais à son regard que la rencontre et les révélations avaient déjà eu lieu… mais que quelque chose clochait… Elle… elle ne les avait pas encore rejoins ?

- Laisse-moi devenir qui je dois devenir Cassandre. Me mettre des bâtons dans les roues ne t’aiderai sans doute pas à te rattraper.

Apollon semblait visiblement excédé et c’est à cet instant qu’il avait décidé de poser sa question de la manière la plus claire et radicale possible. Il voulait comprendre, savoir ce qu’il s’était passé. Mon regard s’était posé sur lui, profond, perçant. Il voulait savoir ? Il voulait savoir…


Quelques années plus tôt…

Oui… Emma et Elsa n’étaient plus là… et mon fardeau portait le nom de l’eau et du feu. Nous n’étions plus que deux… Deux pour mettre son plan à exécution. Devenir les objets de sa machination. Y’avait-il eu de sort plus ironique, des plus cruels pour une Templière ? Moi qui étais née pour sauvegarder les mondes, j’étais devenue l’instrument d’un Titan déterminé. Chronos. Tel était son nom. Tout ce que je vivais-là, tout ce que je voyais sous mes yeux, tout était de sa faute, entièrement de sa faute. Et Elliot… Elliot… Ma gorge se nouait à chaque fois que je pensais à lui, que je voyais Surt, le guerrier légendaire et son épée de feu. Comment avions-nous pu en arriver là ? Le temps où je sauter sur son dos en éclatant de rire ne me semblait pourtant pas si loin.

Mais tout était sur le point de se terminer. Maintenant. A l’instant. J’avais deux choix : accepter ma puissance, m’en servir pour retourner cette situation à notre avantage ou le laisser gagner, restée prostrée dans un coin, terrorisée par ces trois pouvoirs qui me dévoraient. Trois en une, les traques seraient plus longues, plus violentes… il fallait que tout cela finisse… et ma fenêtre de tir était enfin grande ouverte. Les yeux écarquillés et brillants de désir, je m’avançais lentement sur le champs de bataille, ma cape flottant derrière moi. Il était juste là, à terre, faible. Il ne me suffisait que d’aller jusqu’au bout. J’avais l’impression que les bruits me parvenaient de manière étouffé, comme derrière une vitre épaisse. Tout autour de moi me semblait au ralenti, vide de sens, il n’y avait plus que lui… et moi…


Maintenant…

J’avais ouvert la bouche pour commencer mes explications mais un bruit avait retenti dans le couloir en dehors du bunker. Reportant mon attention quelques secondes sur Apollon, je lui répondais vivement :

- Il est désormais trop tard pour les explications. Si tu veux savoir, tu lui demanderas… elle sauras te le dire aussi bien que moi… Sans mensonge, je l’espère.

J’avais juste fait un signe de tête en direction de Cassandre avant de reporter mon attention sur le tunnel. D’autres Immortels arrivaient… et avec eux… Guerre et Famine. Le groupe avait commencé à se battre, vaillamment, avec une pointe d’inconscience sans aucun doute… et Cassandre s’était approché de moi pour me tendre la main. C’était maintenant ou jamais. Elle me précisa qu’ils avaient quelques chose qu’il n’avait pas la première fois et mon regard se fronça : existait-il un moyen de tout changer ? Dans le passé ? L’espoir était-il encore permis ? Cassandre n’était-elle finalement pas l’ennemie que je m’étais imaginée ? Juste une guerrière capable de faire des sacrifices pour sauver une mise bien plus importante. Je regardais sa main quelques secondes, activait mon pouvoir et l’attrapait brusquement pour la serrer fort. Nous étions de nouveaux unies… par le pouvoir… et un contact physique… et les souvenirs me revinrent une fois de plus…



Quelques années auparavant…

Lui et moi. Lentement, il tourna son regard vers ma silhouette. Pas un mot ne sortit de sa bouche, ni de la mienne, tandis que les traits de mon visages s’illuminaient dans la noirceur par les éclairs que j’étais en train de créer tout autour de mes poings, de mes bras. La décharge sera violente… je l’espérais sans appel. Ma puissance monta au maximum tandis que nos yeux ne se lâchaient pas, que le monde continuait à tourner au ralentir autour de nous. J’eu un léger mouvement de tête, comme pour lui dire de saluer la mort de ma part, et ma puissance déferla enfin droit vers Lui. Ce serait bientôt la Fin.

On dit que lorsque la Fin arrive, tout s’accélère autour de nous… J’aurais sans doute dû me méfier en voyant le monde tenter de rattraper le retard qu’il avait pris. J’entendis uniquement un hurlement, le vis Cassandre entrer dans mon champ de vision et ramener mon pouvoir vers moi. C’était la première fois que je la voyais capable d’un tel espoir. J’aurais dû me méfier. C’était ma fin… pas la sienne. Les éclairs me revinrent de pleins fouet, je sentis toute une partie de mon visage se calciner, partir en lambeau avant de basculer au sol. Je me sentis rattrapée par mes Hommes. Cassandre était une traître. Mais là, allongée, à moitié inconsciente, je venais de comprendre. De tout comprendre. L’essence même du monde. Et c’eut l’odeur du brûlé, et le son d’un cœur brisé.


Maintenant…

Le temps passait et je restais concentrée sur ce que je faisais, les dents serrés. Les mots de Cassandre raisonnaient dans ma tête. « On a quelque chose en plus... Qu'on n'avait pas la première fois » Qu’avaient-ils donc bien pu trouver ? « Ils ne nous abandonneront pas. Pas cette fois... » Qui donc ? Tant de gens nous avaient abandonnés… Il fallait que je reste concentrée… Mas l’espoir semblait permis… Pas pour moi… mais pour eux.

Je vis Peggy disparaître, suivis par la blondinette puis les autres, par intermittence. Et soudain, ma main se referma… sur du vide. Cassandre était repartie. La tête me tourna brusquement. J’étais faible, je le sentais, il me faudrait quelques temps de récupération… Mais j’avais accepté mon sort, quoi qu’il en coûte. Je n’étais pas l’avenir, l’avenir… c’était eux. Je me rattrapais en chancelant contre l’un des murs du bunker. Il fallait faire vite, je les entendais évoluer dans le couloir. Au loin, je voyais deux silhouettes, Guerre et Famine. Ils venaient me chercher… ou me tuer… après ce que j’avais voulu faire, je ne savais plus trop. Je levais lourdement ma main droite pour créer une vague de glace à la droite de la porte. Tout autour de moi, je traçais un cercle de feu. Stratégie. Concentration.

Le premier marcheur blanc vint s’empaler contre le mur de glace duquel j’avais fait ressortir des énormes pics. Les flammes avaient augmentés autour de moi et des flammes s’étaient dirigé de pleins fouets contre le second. Je ne pourrais pas les tuer. Mais je me battrais jusqu’au bout… ou… jusqu’à ce que je reçoive de l’aide…

Celui qui s’était empalé se fit soudain trancher la tête par une grande épée. Apollon. Il était venu. Le second se fit propulser au loin par des gerbes puissantes d’électricités rouges. Cassandre. Celle de mon présent cette fois-ci… Ils étaient là tous les deux. Ils risquaient leur vie pour moi. La bouche entre ouverte par la surprise, je le regarder évoluer dans le bunker en se dirigeant vers moi. Les doutes que j’avais eu quelques instants auparavant se confirmer : Cassandre n’était pas une ennemie… elle était une guerrière.

Je sursautais en voyant un portail s’ouvrir brusquement sur ma droite. Une main se tendit alors et il passa la tête dans le bunker. Je le regardais, toujours aussi étonnée. Il voulait que je parte ? Vraiment ? Comme ça ? Que je les laisse là ? Je jetais un regard vers les deux combattants et il sembla comprendre ma pensée :

- Pour une fois, ne réfléchis pas trop et viens.

Faire confiance. Espérer ? En étais-je encore capable ? C’est ce que j’allais découvrir. J’espérais juste avant l’occasion de reparler à Cassandre après son combat, renoué, parler, tenter de comprendre. L’Espoir était-il permit ? La confiance pouvait-elle renaître ? J’allais le découvrir. Je fermais les yeux, inspirait grandement, attrapait la main de l’homme et disparaissait avec lui à travers le portail qui se referma derrière moi.

La danse des esprits Ft. Apoil, Athena, Robyn et Emily

« -Alors que ... Rhaaa ! Ils sont incapable de protéger quoi que ce soit ! Ils ne font que détruire ce qu'il y a autour d'eux ! C'est pas ... -Si c'est si "sure" que ca ...pourquoi tu n'y es pas ?" - J'ai dit que les dieux le pensaient. Je n'ai jamais dit que je pensais comme eux. Et puis... je ne fais plus partie de leur... "groupe"..." J'étais blessée par les mots d'Émily. Moi en tant que créature divine, en tant qu'"eux". Elle avait sa vision, elle avait vu le plus sombre chez les dieux sans voir la lumière, sans voir ce que nous tantions de faire. "- Tu te trompes." Dis-je à Emily calmement, mon regard posé sur elle. "Nous protégeons ceux qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes, c'est aussi la devise de la police de Storyrook. Nous faisons tous notre possible pour ça. Si nous n'avions rien tenté, Chronos aurait déjà réduit la planète en cendres. Alors on a peut-être fait des erreurs, nous n'avons peut-être pas pris les bonnes décisions. Mon regard passa sur Neil. Mais nous nous battons pour que tout le monde puisse vivre en paix. " Je posais mon regard à nouveau sur Émily. Ce n'était pas la première fois que je voyais autant d'hostilité dans les paroles de quelqu'un. Angela n'était pas autant agressif. Un peu peut être. J'entendis la voix d'Apollon et mon regard se posa sur lui. Ma tête levée vers la sienne. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » "- Temps mort !" À Robyn, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir d'humour, elle le faisait tout en délicatesse. Parce qu'il n'était question que de ça depuis le début. Du temps. Ils étaient trois. Trois immortels nous fonçant dessus. Ils n'avaient pas l'air d'Écossais du genre Duncan Macleod. L'un d'entre eux était de dos. Je levais une jambe, restant en parfait équilibre sur l'autre pour lui donner un coup de pied dans le dos. Il fut projeté à quelques mètres. Honnêtement, un petit mètre. Mon attaque fut aussi efficace qu'une charge de lapin sur un éléphant et il se retourna vers moi. Il se rua vers moi. Apollon se mit entre l'ex-soldat d'Arès et moi en lui donnant le coup de grace. Pouwark s'était dégoutant. "- On va dire 50/50...j'ai fait eu...a vu de nez la moitié du travail...bon un petit 10% mais on fait ce qu'on peut. . Robyn elle se défends très bien. " Dis-je pour alléger un peu l'atmosphère. Les autres immortels arrivaient. Neil utilisa son pouvoir une nouvelle fois pour nous faire traverser le temps.J'eu une pensée pour la Alexis du futur, un peu inquiète de ne pas savoir ce qui l'attendait. Vous avez déjà vu Stargate? C'est un peu comme si nous passions à travers la porte des étoiles. C'était une sensation assez étrange, on flottait, enfin, moi j'en avais le sentiment. Sauf qu'au lieu du bleu il était rouge avec les filaments de Neil. J'entendis soudainement une voix. Celle d'Hermès. "- Pégase, tu t'appelles Pégase. C'est... - Ce n'est pas un peu long? - Ben je trouvais que ça sonnait bien. Pégase, le cheval volant. Je peux utilisé un surnom aussi, comme Peggy." Entendre sa propre voix ainsi c'était comme écouter un enregistrement audio. Sauf que ça n'avait rien de tel, c'était mon passé, mes tout premiers mots. Pas vraiment classes. D'autres auraient dit mamans, papa, ou encore des gros mots...moi c'était ça. Ce n'est pas un peu long? "Hippolyte? comment tu fais ça? -Comment je fais quoi? -Mais tout ça? Pour être toi ! Je veux dire, tu sais te défendre...je veux savoir me défendre. Hippolyte...tu veux pas m'apprendre? -Non. -Comment ça non? S'il te plaît ! -Va plutôt jouer à Mario avec Louise. -Mais...s'il te plaît? Je ne bougerais pas de là tant que tu n'auras pas dit oui...s'il te plaît? -Non!" Elle avait fini par accepter. Donc, ces voix provenaient de notre passé. J'eut un petit sourire avant de faire une grimace en entendant la suivante. "-Yes ! Yes ! Un point pour la peluche rose !" La voix d'Angela se mêlait à tout un tu'as d'autres voix. J'entendis un bruit d'explosion. Qui m'aurait fait sursauter. Puis ma voix, assez d'hystérie est angoissée. "Fuyez ! pour l'amour d'Hermès Fuyez ! " J'eut soudainement peur. Fuir? Fuir mais quoi? Mais qui? Ou ça? "Je vais gagner !" Fit une voix masculine. Je ne l'avais pas encore entendue. Ou au téléphone peut être, dans la rue, à un croisement, quelque part. La voix d'Éliott. Enfin, j'en avais pas trop la certitude. C'était la voix que je me faisais de lui, amicale et à cet instant hystérique également, on aurait dit la voix de Louise, enfin plutôt son intonation quelques fois quand elle sentait la victoire proche. "C'est toujours moi la plus forte." Annonça fièrement une autre que je reconnut cette fois aussitôt. C'était la voix de Robyn. Apparemment, c'était un jeu. Vidéo sans doute, j'avais entendu dire qu'Eliott aimait beaucoup ça. Mais ça n'était pas encore arrivé. Nous arrivions Sur l'Olympe. Enfin, j'étais visiblement la première à y poser les pieds depuis...qu'on était partie. Nous étions devant l'Olympe. Quand? Je ne savais pas exactement, si Neil avait réussit, nous étions revenu dans notre présent. Après, savoir si cela faisait des minutes, des heures ou des semaines ça n'allait pas le faire. J'avais toujours ma tenue de panda, En la lavant peut être que je pourrais l'offrir à Lily. Je ne savais pas d'ou elle venait mais au vu du peignoir, elle faisait ma taille. Peggy : 70 fiche codée par shirosaki

Encore une qui refusait de répondre aux questions. Athéna en aurait presque ri si la situation n’était pas aussi désespérée. Enora et Neil se ressemblaient beaucoup au final. La déesse écouta attentivement toutes les discussions par la suite, enregistrant tout dans l’optique de faire du tri quand elle serait au calme. Car elle espérait bien qu’ils pourraient rentrer dans leur époque. En tout cas, Marty MacFly et Doc pouvaient aller se rhabiller vu tout ce que le groupe de divins, humains et créature magique avait vu et traversé…

Un soupir échappa à la déesse quand les Immortels arrivèrent. Ils faisaient chier à arriver quand on ne voulait pas les voir. Apollon s’occupa du premier avec Peggy puis Athéna ne fit plus attention à qui faisait quoi. La seule chose qu’elle capta, ce fut qu’ils furent tous tués à la fin. Et eux étaient repartis. La déesse avait vu Peggy disparaître dans une explosion de filaments rouges avant de disparaître à son tour. Elle était dans une espèce de tunnel de filaments rouges, le pouvoir de Cassandre était présent tout autour d’elle. Mais ce n’était pas qu’un simple tunnel, elle s’en rendit compte quand elle entendit des voix familières…

- Pourquoi tiens-tu tant à ta virginité ? Alors que tu pourrais tenir les hommes grâce à ça…

Hadès. Qui l’avait convaincu au fil du temps de laisser tomber cette virginité à laquelle elle se raccrochait pour pouvoir utiliser son charme en plus de son intelligence. Ça avait fonctionné, bien sûr. Mais cela n’avait au final rien apporté de bon à la déesse. Elle s’en rendait compte à présent. Peut-être que c’était Diane qui avait eu raison d’attendre…

Soudain, la voix se tut. Athéna en entendit d’autres, avec difficultés. La déesse entendait un combat, le bruit des épées, de la douleur et du reste… Puis une voix qu’elle mit du temps à identifier.

"Ce n’est pas ici !!! On n’est pas au bon endroit !!" Disait son frère.
- C’était une diversion ?

Sa voix cette fois. Athéna ressentait les choses comme si elle y était. Les explosions, les combats… Tout. Même les auras des dieux qui s’éteignaient à mesure que ceux-ci perdaient la vie. Dont celle de Diane.

Choquée et pleine d’interrogation, Athéna sortit du tunnel et arriva sur l’Olympe. Peggy était déjà là et la déesse avait la sensation qu’ils n’étaient pas partis depuis si longtemps que ça au final… Ceci dit, par mesure de précaution, la guerrière fit apparaître ses doubles lames et se positionna de façon à pouvoir surveiller les accès. Il ne manquerait plus que Famine soit encore dans le coin…

- Tu vas bien Peggy ? Demanda-t-elle cependant, sans perdre sa vigilance.

Athéna était assez curieuse de savoir ce que Pégase avait bien pu entendre dans le tunnel…

Athéna : 35%

La danse des Esprits
Emily & Plein de monde

Des paroles, encore des paroles. Elle ne comprenait pas, pourquoi les habitants de Storybrook ne retenaient ils pas la leçon ? En même temps, ils n'avaient pas vus ce qu'elle avait vue, ils ne savaient pas ce qu'elle savait, ils n'avaient pas tous vécu ce qu'elle avait vécu. Alors quoi ? Devait elle les laisser dans l'ignorance ? Devait elle faire une annonce formelle, leur dire a tous que le futur n'était que mort et destruction ? Étrangement, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle ne voulait pas voir ces visages heureux se décomposer devant elle. Elle ne supportait déjà pas de voir sa propre tête dans le miroir … Emily soupira. Qu'allait elle faire présent ? Continuer a vivre dans son monde. De toute façon, c'était bien plus facile ainsi. Ne s'attacher a personne, rester cloîtré, en sécurité. Ce serait ca. Elle avait toujours été un alien, alors … autant utiliser sa différence pour se protéger.
Elle ne voulait pas être comme eux tous, a s'inquieter du sort des autres, a sentir cette douleur dans la poitrine quand on ne leur répondait pas ou qu'a moitié. Etait ce aussi condamnable de ne plus vouloir souffrir ? Inconciemment, elle ramena ses bras autour d'elle, refoulant les paroles de Clovis au fond de sa mémoire. "Si tu ne déteste personne ... c'est toi qui vas te sentir mal non ? Tu ne fais que te blesser toi même ... pourquoi tu continue ?"

Le retour des soldats blancs coupa court a ses réflexions et elle se défendit avec Neil, qui acheva le dernier homme. La dernière créature plus tot. La dernière chose ? Elle ne savait pas. Toujours est il que des filaments rouges se mirent a grésiller autour d'elles. Emily tourna le visage vers Enora, plongeant son regard dans le sien pendant une seconde.

« Bonne chance. » dit elle avait de disparaître. Tu es courageuse. J'espere que tu t'en sortira.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne voir qu'une sorte de tunnel, une sorte de passage, de boyau assez étrange, aux couleurs vives et insaisissables. Et elle entendait, au point ou elle se demandait si ca n'allait pas devenir une habitude. Elle entendait les voix du passé et les voix … qu'elle ne connaissait pas.

« Tu ne vas pas rester une seconde de plus dans cette maison ! »

« Lachez moi ! Vous me faites mal ! »

Le bruit d'une chute.

« Et ne reviens pas ! Ne t'approche plus de nous ! Tu n'es qu'une menteuse ! Un parasite ! »

Elle se souvenait. Du gravier qui avait écorché sa peau, des larmes brûlantes qui avaient roulée sur ses joues, de ses cheveux en batailles, du tiraillement de son crane après qu'elle l'ai lachée. De son ventre qui se tordait de peur, de colère et de douleur.

« JE VOUS DETESTE ! Je vous déteste TOUS ! »

Le silence puis un autre souvenir. Emily avait l'impression de remonter une rivière a contre courant.

« Ne pleures pas ... »

« Tasha, non … S'il te plais … ne meurs pas, tu peux pas mourir ! Me laisse pas ... »

« Je suis désolée .. allez ... » Sa respiration difficile, le toussotement sanguinolent qu'elle avait eut … « Met toi a l'abris, laisse moi …  »

"Non ! Je veux pas ... j't'en prie !"

Emily ferma les yeux, refoulant difficilement les larmes. Au final, elle l'avait laissée. Seule. Partie elle aussi. Par leurs fautes. Elle c'était retrouver seule a la fin. Comme toujours.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

Sa propre voix, angoissée, surprise, inquiète. Que c'était il passé pour qu'elle soit dans cet état ? Puis un bruit de tissus qu'on bougeai, comme des draps, le bruissement d'un corps entre les couvertures.

" ... J'ai pas franchement le temps de t'expliquer là... Bordel où est ma chemise ?"

Sa chemise ? Pourquoi il … Ah oui ce n'était pas difficile de savoir pourquoi.

"Elle est ... non, tu m'expliques maintenant ! "

La colère, l'impatience, comme si la situation lu échappait totalement. L'homme poussa un soupir résigné, avant qu'elle n'entende un bruit de tissus qu'on tirait, avant que sa voix se fasse entendre a nouveau.

"Je ne.... Ares. Mon vrai nom, c'est Ares. Et je suis le dieu de la guerre."

Un dieu ? Il y eut un silence, un long silence, sans réponse de sa part, comme si la nouvelle la choquait. Puis leurs deux voix se firent entendre en même temps, un mélimélo.

"Contente ? T'as eu ton information, non, c'est tout ce que tu voulais ?" "C'est ... c'est une blague ? "

Le choc, le questionnement. L'espoir fou. La détresse. Puis, alors qu'il ne répondait pas :

"C'est pas possible, tu ... Tu ... casses toi. Casses toi !"

La voix brisée, les sanglots dans la voix, la haine. Emily sentait qu'il y avait autre chose, une autre respiration, quelque chose de différent mais … quoi ? Elle avait l'impression d'avoir a faire a une scène inachevée a une partie de ce qui c'était passé réellement, c'était comme avoir la moitié d'un puzzle mais sans avoir l'autre partie. Elle attérit durement sur le sol, laissant ses genoux flancher pour se retrouver a terre, totalement hébétée. Lentement, elle leva les yeux, sous le choc, avant de se redresser, les jambes vacillantes. Non. Ce n'était … ce n'était pas possible. Une simple illusion, n'est ce pas ? Elle n'allait pas … se laisser avoir, si ? Ses yeux se posèrent sur Peggy, puis Athéna, avant qu'elle ne déglutisse difficilement. Lentement, tremblante, sa main se leva et désigna l'endroit ou elle avait attérie, demandant malgré elle d'une voix difficilement controlée :

« Qu'est ce que … c'était quoi, ca ? »

Ca, elle ne l'avait pas vécu. Ca, ca n'était jamais arrivé.

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La Danse des Esprits

[justify]Ils s'en étaient sortis. Pour l'instant. Les bruits qui leur parvenaient n'annonçaient rien de bon pour la suite si jamais ils ne sortaient pas vite d'ici. Ils ne survivraient pas à d'autres vagues, ils n'en étaient pas capables, pas en étant si peu nombreux, si peu préparés. Apollon s'était placé devant Pégase, aux aguets, prêt à devoir se remettre au combat si la situation le demandait. Ce ne fut pas nécessaire.

Un par un, ils quittèrent l'endroit, entouré de filaments rougeâtres. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, ça devenait presque un rituel maintenant. Seulement, ce voyage fut différent. Il le sentit presque immédiatement, alors qu'il traversait le temps pour, il l'espérait, rentrer à la maison.

Le décor se mouvait, se modifiait, pour que devant lui se forme une petite cabane dans la forêt, baignée dans une odeur de thé. Une vieille dame était debout au milieu de la place alors qu'il la fixait de cet air perdu. Il se rappelait de ce moment, il l'avait vécu quelques heures plus tôt... quoi qu'il ignorait combien de minutes s'étaient écoulées avec précision. Mais cela avait été l'instant où il avait réalisé que cette titanide était celle qu'il pouvait appeler « Mère ». La scène fut brève avant que les murs ne se déplacent à nouveau.

Un homme était placé au centre du cercle que formait de nombreuses jeunes femmes. Douze, pour être exact. Il avait de longs cheveux, un visage à faire pâlir bon nombre d'humains, une aura inquiétante. Il le reconnut à sa voix. Japet. C'était donc lui, le fameux géniteur d'Athéna ? Et le dieu comprit tout aussi vite qui étaient ses interlocutrices. Les Prophétesses. Comme il avait pu se l'imaginer, se tenant les mains, parlant de manière toujours si mystérieuse et délicate. Il était là, pouvant se déplacer tout autour d'elles, écoutant leur discussion sans que personne ne sente qu'il les observait. Elles parlaient d'eux, elles parlaient des dieux ? Leurs voix ne formaient parfois qu'un seul sons, alors qu'à d'autres moments seule l'une d'elles s'exprimait. C'était une atmosphère apaisante pour Apollon, perturbante également. Elles parlèrent alors d'Elliot, chose qu'il savait mais que Japet ignorait encore à ce moment-là, en tout cas.

Les mots suivants le firent frissonner malgré lui. « Sur chacun de ses pas, il en emportera un, jusqu'à ce que plus aucun ne survive. » C'était la prophétie qui avait conduit Zeus à vouloir se débarrasser de cet enfant. Enfant qui « portera de nombreux noms » mais dont il n'en connaissait que deux. Celui qu'elles partageaient avec le Titan, celui de Surt. Il ne sut pourquoi Japet se mit à sourire en l'apprenant, comme si cette information lui plaisait. Puis il s'en alla, alors qu'une autre ombre se plaçait au centre du cercle après son départ.

Apollon ne l'avait pas vu non plus, ne l'avait pas ressenti, caché dans l'obscurité. Il ne mit pas longtemps à deviner son identité alors que le son de sa voix s'élevait.

« Cet enfant... Quel Titan pourra l'arrêter ? »
« Chronos. »

Apollon en resta bouche bée, n'osant pas faire un bruit de peur de se faire remarquer – alors même que c'était impossible. Elliot était là, plus vraiment celui qu'il connaissait, à n'en pas douter. Et il demandait... Qui pouvait l'arrêter ? Et cette réponse même était Chronos ! Comme si ce titan était le centre de tous leurs problèmes.

« Comment puis-je le trouver ? »
« C'est lui qui te trouvera. »

Les Prophétesses s'effacèrent, ne devenant plus que de la brume se dispersant, tout comme la silhouette d'Elliot qui remettait son masque en place. Puis le noir complet, laissant Apollon seul debout dans le vide, avant que ne se reforme devant lui la maison de Mnémosyne. Moins paisible, plus sombre, ou peut-être n'était-ce que son imagination. Ils étaient face à face, elle et lui, avec sa balafre parcourant la moitié de son visage. La titanide n'avait plus l'air aussi détendue. Elle faisait les cents pas, inquiète. Ce n'était pas encore arrivé. Cela voulait donc dire qu'il la recroiserait ? Qu'il la reverrait ? Pourquoi ? Ce n'était pas le moment de s'interroger, il fallait qu'il s'imprègne de ces visions qui lui venaient. De ces choses qu'il voyait. Qu'il n'en oublie pas le moindre détail, qu'il enregistre chaque respiration, chaque mouvement.

« Ils vont revenir. Ils vont y arriver. »

Qui ? Il avait presque eu envie de poser la question en sachant qu'il n'aurait pas la moindre attention. Le Apollon qui se trouvait là semblait déjà connaître la réponse. Et alors, le bruit de la pluie passa au-dessus de celui des explosions au dehors. Le toit disparaissait, laissant les trombes d'eau se déverser sur lui, sans pour autant le toucher. C'était ça, être simple spectateur, pouvoir tout observer sans que personne ne le sache. Il entendait l'orage, horriblement bruyant. Il ne savait pas à quelle époque il se trouvait, à quel endroit exactement cela se produisait.

Tout ce qu'il pouvait observer était ces quatre ombres, éloignées, qu'il reconnaissait malgré tout. Elles avaient cette prestance facilement reconnaissable. Les cavaliers. Il pouvait voir les formes de l'arc de Peste, la lame de l'épée de Guerre, la courbe de la faux de Mort et, sans grande surprise, la balance de Famine. Il devait plisser les yeux pour vraiment les distinguer. Pourtant, ces silhouettes lui semblaient différentes. S'il ne pouvait voir leurs visages, leurs carrures ne correspondaient pas à ce qu'il connaissait de l'identité des cavaliers... à son époque, en tout cas. Il ne se rendit pas tout de suite compte qu'à leurs pieds, parsemant le sol, des personnes étaient allongées. Des personnes qu'ils ne connaissaient pas, de parfaits inconnus et... Mnémosyne. Il la vit, clairement, à terre. Il parcourut du regard tous ces corps avant de relever la tête.

Chronos était là. Il était là, mais où exactement ? Sur Titania ? Sur une autre planète encore ? Quand ? Maintenant ou n'était-ce que le futur ? Et ce titan qu'ils craignaient tous tant se rapprochait de lui. Le voyait-il ? Ce n'était pas possible, peut-être se dirigeait-il vers quelque chose qui se trouvait derrière lui. Il n'avait pas le courage de se retourner, fixant Chronos qui devenait de plus en plus proche. Et au moment même où il l'atteignait, tout disparut.


Olympe. Apollon ne s'en était pas rendu compte, mais tout son corps était extrêmement tendu, son corps entier accusant le coup de ces visions et se relâchant alors qu'enfin, il était de retour chez lui. Il le savait d'une manière très simple. Comme à chaque changement, sa première pensée allait vers Artémis. Cette fois-ci, la ligne n'était pas coupée, il pouvait lui parler, il pouvait lui dire que tout allait bien. C'était un automatisme, quelque chose qu'il ne contrôlait pas totalement. Il s'est passé tellement de choses... Viens à Olympe dès que tu le peux. Il avait trop de pensées qui se bousculaient, encore davantage après ce qu'il venait de vivre durant le voyage. S'il tentait de lui faire parvenir quelques images, elles devaient être trop mélangées, trop floues pour qu'elle en comprenne seulement la moitié.

Il secoua la tête, reprenant conscience de la réalité. Il avait toujours tendance à être trop absorbé par tout ce qu'il voyait, comme s'il le vivait pleinement.

« Tout va bien ? » fut la première question qu'il posa en voyant que Pégase et Athéna étaient déjà présentes.

Il pouvait aisément se douter qu'elles aussi n'avaient pas eu un paisible retour à la maison. S'il en croyait le fait qu'il pouvait contacter Diane, cela voulait dire que la boucle formée lors du passage de Famine s'était dissipée. Sans doute était-il parti. Depuis quand ? Combien de temps exactement étaient-ils partis ? Il lui semblait que ça avait duré des jours... Il guettait les alentours. Quand les autres allaient-elles arriver ? Robyn, Emily et Neil... Tant qu'ils n'étaient pas tous ici, ce n'était pas encore fini.


APOLLON : 70%