« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 La Rose d'Arimathie } Erwin

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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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La Rose d'Arimathie } Erwin _



________________________________________ 2020-08-19, 23:02 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Appuyé sur une barrière en acier, les mains dans les poches de mon blouson, j’avais les yeux rivés sur le tableau des arrivées. Complétement stressée, je me mordais l’intérieur de la bouche, la jambe droite en perpétuel mouvement tandis que je répétais encore et encore le scénario qu’on devait faire jusqu’à l’hôtel. Je tentais aussi de trouver les mots que je lui dirai à son arrivée. J’avais aucune idée de quoi faire ni de quoi dire. Malgré l’angoisse de notre première rencontre, tout me semblait beaucoup plus simple que ce que j’allais devoir faire là. On entrait dans une autre catégorie. Il n’était pas juste question d’un acte notarial, d’un notaire et de sa cliente. Ça dépassait de loin tout ça et si pour lui, tout lui serait étranger, pour moi c’était un sempiternel test que je me devais de réussir. Ils croyaient en moi. Bien plus que ce que j’y croyais moi-même et rien que d’y penser encore et encore, j’en avais la gorge toute sèche et une envie de vomir démurée. J’étais arrivée presque pile à l’heure, comme on me l’avait demandé. Pas trop tôt pour éviter de me faire remarquer. Pas que je puisse être vraiment suivie dans ce genre de mission, mais cela me préparait déjà aux potentielles plus délicates.

L’avion de Boston venait d’atterrir. Il avait eu la chance d’avoir un avion sans escale, réduisant considérablement la fatigue du vol. 6h50 de trajet et le voilà. Je ne savais absolument pas ce qu’on avait pu lui dire pour qu’il accepte ce truc, mais je devais dire j’étais plutôt impressionnée par son engagement. Certes, j’avais dû faire un rapport sur lui les jours suivants notre rendez-vous, surtout avec l’implication fâcheuse que j’avais eu avec Crafty. J'avais précisé qu’il était amateur d’art et d’objets précieux mais jamais je n’aurais pensé le mêler à tout ça. Je m’en voulais. Beaucoup. Il ne devait pas en savoir grand-chose et il acceptait de risquer sa vie pour ça. Lorsqu’on m’avait transmis son “oui”, j’avais été plus que surprise. La surprise s’était lentement muée en admiration perplexe. Et aujourd’hui, j’avais l’infime espoir qu’il ne m’avait finalement que fait faux-bord, ayant préféré rester bien au chaud à Storybrooke. L’espoir fut de courte durée. J’avais tourné la tête et je l’avais vu sortir des portes coulissantes, la valise à la main. Ça y est. J’allais vomir.

- Monsieur Dorian ? Merci infiniment pour votre déplacement. Vous voulez bien me suivre s’il vous plaît ?

C’était plutôt sec comme entrée en matière. Je lui avais serré la main avec une certaine rigidité, autant dû à mon stress qu’à ma concentration. Il fallait qu’on dégage de là et rapidement. Sans lui laisser trop l’occasion de converser, j’avais fait volte-face et avais accéléré le pas, l’obligeant à un peu accélérer le sien. A voix basse et en marmonnant, je lui avais précisé.

- Je vous explique tout dans quelques minutes mais là il faut qu’on accélère.

Mais bordel qu’est-ce qu’il foutait là ? A mesure qu’on avançait dans le grand hall, je sentais mon cœur près à transpercer ma poitrine. J’étais dégoûtée. Je crois que j’avais fait plus que d’espérer qu’il ne vienne pas, je m’étais persuadée qu’il ne viendrait pas. Et pourtant, surprise ! Il avait l’air d’être un homme d’honneur. Et pourquoi c’était censé me surprendre, j’avais quand même bien vu le type d’homme auquel j’avais eu affaire dans son bureau, non ? On avait fini par descendre des escalators pour rejoindre la gare de Charles de Gaulle. Une fois au-dessus des voies, je m’étais dirigée vers les casiers scellés. Aussi fou que cela puisse paraître, il y avait un nombre impressionnant de personnes qui utilisait ces casiers sur plusieurs heures ou plusieurs jours. Je m’étais engouffrée dans l’allée qu’on m’avait indiqué et après avoir tapé le code, j’avais récupéré un sac valise Longchamp. Tout en refermant le casier d’un coup sec, je l’avais regardé de haut en bas pour évaluer sa tenue. Comme la première fois que je l’avais vu, il était habillé avec la même élégance, signe que ce n’était pas qu’un bleu de travail pour lui mais une nature affirmée. Je lui avais lancé un rapide sourire pour tenter de le rassurer sur mes actions avant de lui dire :

- Vous pouvez m’attendre ici deux secondes ? On a dû vous dire que vous alliez changer d’identité, n’est-ce pas ? J’ai votre passeport, je vous le donne dès que j’arrive. Vous... vous avez la seconde étiquette de bagage qu’on vous a donné ? L'autocollant...

J’avais tendu la main pour qu’il me le donne avant de lui dire gentiment :

- Je reviens très vite, ne bougez surtout pas, d’accord ?

Ça devait être tellement déboussolant pour lui. Je l’avais regardé avec un regard désolé, plein de remords avant de me diriger vers les vestiaires. Quelques minutes plus tard, j’étais revenue radicalement changée. J'avais troqué mon jean, mes baskets et mon blouson pour une robe droite noire, des escarpins noirs, mon sac de voyage et mon sac à main Longchamp ainsi que mon foulard Hermès et mes perles aux oreilles. J'avais eu un drôle d’effet en me regardant dans le miroir. Jamais je n’avais autant ressemblé à ma mère, ma VRAIE mère... et je m’étais demandée si elle aussi avait ressenti tout ça lors de ses premières missions. Refusant de me laisser aller maintenant, j’avais collé l’étiquette que Maître Dorian m’avait donné sur mon sac de voyage, faisant illusion que nous avions voyagé ensemble. J’étais ensuite revenue auprès de lui, faisant bien plus la paire avec l’homme que je ne le faisais auparavant.

- Désolée pour l’attente.

J’avais évité soigneusement de le regarder dans les yeux. J'avais peur de m’effondrer à la vue d’un potentiel regard interrogateur. A la place, j’avais sorti nos passeports de mon sac à main. Tout en lui tendant le sien, j’avais rapidement récité le scénario, signe que je l’avais emmagasiné depuis longtemps mais qu’il me hantait aussi un peu. J’avais pris le soin de vérifier que nous étions seuls avant de me lancer :

- Nous sommes les Smith. Vous êtes Edward, un magnat de l’immobilier, passionné d’art. Je suis Marie, votre toute nouvelle épouse. Nous nous sommes rencontrés à l’automne dernier, fiancés presque dans la foulée et mariés depuis désormais deux semaines. C’est notre premier voyage ensemble. Je suis experte en art, on s’est rencontré au court d’une exposition à Manhattan, d’accord ? On va prendre un taxi, on a une chambre au Mandarin Oriental. Vous pourrez poser vos questions dès le taxi, il est avec nous... enfin... si vous en avez...

J’avais un doute. Comme je n’avais absolument aucune idée de ce qu’on lui avait dit et encore moins pourquoi il avait accepté, tout me semblait possible : un homme avec énormément de questions comme un homme qui n’en avait aucune. Je soupirais pour décharger encore un peu de mon stress avant de remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je n’avais pas l’habitude des chignons serrés, c’était pas ce que j’appréciais le plus et pourtant, je devais bien avouer que je m’étais pas mal débrouillé. Bon ok ça faisait presque une semaine que je m’entraînais tous les soirs à la sortie du Temple, mais quand même. J’avais pris son bras d’un air un peu gauche avant de remonter les escalators et de sortir enfin de l’aéroport. Pouvait-il exister scénario plus étrange que celui qu’on était en train de vivre ? Jamais je n’aurai imaginé marcher côte à côte à ce point. Maman, je pensais tellement à toi en ce moment... comment t’avais fait avec Papa ? J’étais monté dans la voiture et j’avais posé mes mains sur mes cuisses, regardant par la fenêtre. Je n’avais pas envie de le mettre mal à l’aise, j’avais envie d’être plus à l’aise. Rien ne servait de jouer la comédie maintenant, n’est-ce pas ? On était mariés mais on était pas pour autant fusionnels.

- Enora ?

J’avais fait un bond en rivant mes yeux dans ceux du “chauffeur” par le biais du rétroviseur.

- Mmh ?
- Tu n’aurais pas oublié quelque chose ?

Je l’avais regardé avec insistance en cherchant désespérément ce que j’avais oublié. Pouvait-on faire plus humiliant ? D'un geste distrait, il bougea les doigts, la main sur le manche de passage de vitesse. J’avais eu comme un électrochoc. Je m’étais jetée sur mon sac à main pour récupérer la petite boîte carrée. J’enfilais rapidement la bague qui m’étais destinée, la passant à mon annulaire gauche avant de tendre la boîte à Dorian en marmonnant :

- C’est pour vous.

J’étais rouge écarlate. J'avais pas besoin de me regardais, je le savais, je le sentais. Sur tous les scénarii possibles, il fallait qu’on ait celui-ci ?! Je le connaissais même pas. J’aurai pas plutôt pu être sa fille ?! Remarque, il m’aurait eu sacrément jeune dans ce cas... A quoi ? 13, 14 ans ? Et pourquoi je pensais à ça déjà ? Ah oui, pour m’extraire de cette foutue réalité. J’aurais presque voulu être avec Bordas en cet instant. Presque. On était loin de la jeune fille qui demandait de l’aide pour son appartement. Et pourtant... ces deux facettes aussi différentes soit elles formaient un tout en moi. Après tout, il avait sans aucun doute lui aussi plusieurs facettes, dans la mesure où il avait accepté cette mission avec des personnes qu’il ne connaissait même pas.
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t19802-n-oublie-pas-qui-tu-e https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t20958-once-upon-a-time-alexis-stories


Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

| Avatar : Rufus Sewell

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

La Rose d'Arimathie } Erwin Sn0a
La Rose d'Arimathie } Erwin Da6n
La Rose d'Arimathie } Erwin W2ja

| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre
| Dans le monde des contes, je suis : : Preminger

La Rose d'Arimathie } Erwin Hmch

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________________________________________ 2020-08-21, 19:31 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Alexis E Child & Erwin Dorian
Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant
Mais le ciel de Paris n’est pas longtemps cruel



Voilà quatre mois que Preminger avait fait la rencontre de la fille adoptive de Regina Mills, par un concours de circonstances mafieuses où cette dernière s’était retrouvée involontairement impliquée – si l’on considérait la curiosité excusable- dans un vol organisé d’œuvres d’art orchestré par ses soins. Depuis sa venue dans son office, il n’avait guère eu l’occasion de la rencontrer à nouveau et il fallait admettre qu’il n’y avait pas songé une seule seconde. Pour ainsi dire, son quotidien s’étant subitement transformé en raz-de-marée chaotique – le rendez-vous de Miss Child soldé par l’apparition d’Héra n’échappait pas à ladite qualification – si bien qu’il s’était retrouvé à jongler et improviser entre des rumeurs ridicules, une grossesse qui l’horripilait, les trop bons soins de son épouse à l’égard de tout à chacun, un pseudo mourant qu’il n’avait pas pu avoir l’intime satisfaction d’achever… Au point où sa patience avait manqué de lâcher lorsqu’un illustre inconnu avait fait irruption sur son lieu de travail – légal entendons-nous bien- pour décréter faire partie d’une organisation secrète qui souhaitait le recruter.
Mais où se croyait-on ici ? Etait-il destiné à régner sur une masse en proie à la folie la plus pure ? Etait-ce trop demandé que d’espérer un peu de répit intellectuel et de cesser d’être confronté en permanence à des larves vides d’intelligence ? Si bien qu’il avait manqué de congédier le malotru…
Finalement, il s’était ravisé à la dernière minute, trouvant le dialogue au moins divertissant, consentant à écouter le reste…et avait bien fait, en définitive, l’histoire s’étant révélée authentique et l’enjeu palpitant. Si la crainte lui avait traversé l’esprit que tout ceci puisse n’être qu’un piège, il se savait suffisamment intelligent pour le découvrir. Mais non, il s’agissait « juste » d’une très ancienne sorte d’organisation mondiale. Comment ces derniers avaient-ils remonté jusqu’à lui, la réponse lui avait livrée bien après que leur représentant ait pris la peine de vérifier ses compétences en matière de sculpture et tableaux, en lui livrant le nom de son éventuelle partenaire de mission. Miss Child. Ce qui faisait sens, car elle n’avait pu que noter au regard de ce qu’il lui avait dit son attirance pour l’art mais restait au combien étrange au regard du portrait qu’il avait pu se faire de la jeune femme.
Faisait-elle partie comme lui d’un recrutement subit ? Il en doutait. Elle avait du renseigner cette mystérieuse société secrète à l’issue de leur rencontre à son sujet, ce qui en faisait d’elle un membre déjà moins récent que lui et sûrement plus ancrée dans cet univers… On lui avait permis de réfléchir, il l’avait fait, son acceptation déjà acquise.
Il avait envie d’en savoir plus, d’en voir plus, de comprendre ce qui se tramait à son insu et pourquoi pas en tirer profit plus que par l’attribution d’une simple statuette.
Il avait donc envoyé son accord devant la mine perplexe d’un Midas désapprobateur qui n’avait pas manqué de lui souligner son doute face à cette sorte d’aventure dans laquelle il se lançait à l’aveugle, doute qu’il avait balayé d’un revers de main :

- « Sottise. Ce n’est pas une utilisation, c’est une infiltration. »

De même que si Miss Child ne voyait aucun inconvénient à travailler dans leurs rangs, il fallait conclure qu’il s’agissait donc d’une organisation oeuvrant dans des buts sinon bienfaisants au moins neutres pour ne pas outrer la moralité de la jeune femme. Ce qui prouvait qu’il n’avait rien à perdre, juste tout à gagner.

Le 19 août, il s’envolait donc directement Paris, un billet d’avion en poche, deux valises de bagage en soute et un splendide costume sur les épaules.
Forcément, trouver un billet en première classe dans un vol rapide fut un jeu d’enfant lorsqu’on possédait son aisance et ses moyens financiers, à défaut d’avoir un jet, trop coûteux inutilement au moins faisait-il des économies.
Il sommeilla un peu pendant le trajet, étudia une revue des récentes collections en cours d’exposition dans les différents musées parisiens, recoiffa ses cheveux un peu disparates dans leur mise en pli, dégusta quelques douceurs puis finit par débarquer sous le ciel de Paris, cherchant frénétiquement des yeux un groom ou que sais-je qui lui éviterait de porter trop longtemps sa valise. Il traînait tout de même pas sa garde-robe complète – il n’aurait pas fallu qu’une seule valise- mais une « mission » ne pouvait pas souffrir de catastrophes vestimentaires de sa part, aussi précautionneusement avait-il emmené pas moins de dix ensemble différents. Pour parer à tout doute. En attendant, cela pesait son petit poids à traîner et ni Georgia ni Midas n’étant là, il espérait que le taxi ne soit guère loin.
Pour le peu, il aurait presque pu en oublier Miss Child si celle-ci n’avait pas surgi dans son champ de vision venant à sa rencontre. Il lui sourit poliment, tandis que ses pensées s’agitaient avec inquiétude devant la tenue choisie par la jeune femme. Non, non… On lui avait parlé, et il ne pouvait pas y avoir d’erreur de sa part, d’un objet précieux à récupérer...mais en aucune façon, on n’avait laissé suggérer qu’il faille...s’infiltrer quelque part. Hors de question d’acheter une sorte de tenue de loubard en cuir ou en jean…c’était au-delà de ses forces et facultés.
Sa main serra, néanmoins, celle de son ancienne cliente – bien qu’elle ne l’ait jamais été réellement- presque machinalement pour la saluer et il se força à poser un air jovial sur son visage, remisant ses inquiétudes vestimentaires au placard :

- « Bonjour Mademoiselle. Ravi de vous revoir, même dans des circonstances aussi hasardeuses que notre rencontre. »

Le ton presque professionnel, de guide touristique qu’elle semblait décidée à emprunter l’amusa tout à fait. Cela méritait presque le déplacement que de voir quelqu’un aussi angoissé. Une personne la découvrant pour la première fois n’y aurait pas prêté attention mais il avait suffisamment cerné son caractère lors de leur entretien à son étude pour deviner que cette subite froideur cachait une tension extrême. En réalité, elle semblait sur ressorts, tendue à l’extrême. Comme pris de remords, tandis qu’elle le plantait presque là, avec sa lourde valise, qu’il avait d’un coup espéré qu’elle puisse porter à sa place, elle se retourna subitement, le visage gêné, bredouillant une promesse d’explications sous peu.
En réalité, il n’en n’avait pas besoin, il aurait presque bien pu l’en dispenser ayant deviné à son attitude que visiblement il ne fallait pas que l’on les voit arriver séparément.
Pestant intérieurement pour sa seule valise, il ne répliqua cependant rien, se contentant de la suivre en silence. Le simple fait de s’être retournée pour lui être agréable aurait pu être une erreur si un quelconque « espion » se trouvait à proximité, grillant ainsi leur couverture en deux secondes d’existence. Mais il ne fit pas la remarque à haute voix, bien entendu… Alors qu’elle s’arrêtait à un casier, il détourna son regard d’elle, laissa ses yeux se poser quelque peu sur les passants déambulant dans l’aéroport, s’envolant comme indifférent de silhouette en silhouette, feignant une indifférence qu’il possédait tout de même à l’égard de tous. Il ne nota rien d’anormal et approuva de la tête lorsque sa...complice ? Lui demanda de l’attendre un instant dans une mimique désolée et lui glissa l’étiquette demandée, placidement.
Qu’elle aille donc. Si elle semblait se torturer l’esprit à l’idée de l’entraîner dans cette histoire, il trouvait au contraire l’expérience palpitante, si on occultait la déchirure lombaire qu’il risquait d’avoir à traîner des affaires trop lourdes. Pourquoi les autres se préoccupaient-ils tant de ce qui pouvait arriver aux autres ? S’il ne l’avait pas souhaité, il ne se serait pas retrouvé là, non ? Mécaniquement, il se massa la nuque, fermant les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, à l’attente d’un pas hésitant, Alexis E Child se trouvait à nouveau devant lui. Changée. Dans les deux sens du terme.

- « Rassurez-vous, vous ne vous êtes pas faite désirer... » commenta-t-il poliment en consultant sa montre avant d’ajouter dans un sourire en coin qu’elle ne put que percevoir indirectement au vu de son effort permanent pur éviter de le regarder dans les yeux« Rapide et très élégant ».

Il le pensait, celui lui allait bien. Largement mieux que ces tenues banales et affligeantes dont se vêtaient la totalité de la masse humaine. Ce qui offrit au notaire deux réflexions subites. Tout d’abord, si la jeune femme savait se vêtir correctement pourquoi s’obtenait-elle à s’habiller de manière aussi fade que le commun des mortels quotidiennement ? Puis...pourquoi donc n’avait-elle pas porté une tenue aussi élégante lorsqu’elle était venue à son étude ? Une visite chez le notaire ne méritait-elle pas un tel apprêt ?
Sûrement parce que le choix de la tenue de ce jour ne lui appartenait pas, ce qui expliquait en partie son malaise. Et pourtant cela la mettait en valeur de manière bien plus manifeste qu’une tenue ordinaire. Amusant comme certaines personnes semblaient embarrassés de leur propre image alors que cela aurait du consister en leur plus grande fierté. Pour sa part, il était et se savait séduisant et l’acceptait sans difficulté, cela ne lui avait jamais paru difficile d’ailleurs. Tout le monde en convenait de toute manière.
Il força son esprit à sortir de son propre orgueil pour se concentrer sur les informations qu’elle souhaitait lui divulguer. Un couple donc ? Mariés. Oui, il avait cru le deviner lorsqu’on lui avait souligné qu’il valait mieux ne pas porter d’alliance, cela justifiait aussi les deux étiquettes qu’on lui avait remises avant l’embarquement et en partie aussi la gêne de sa partenaire. Il prit le passeport qu’elle lui tendait, ne résistant pas l’idée de contempler ses nouveaux faux-papiers et se féliciter d’être le seul à pouvoir être encore splendide sur les photos des documents officiels :

- « Smith donc ? Au moins n’ont-ils pas poussé l’originalité à me prénommer John» railla-t-il en levant les yeux au ciel manquant de rire aux éclats

Est-ce que cette « mission » risquait de se transformer en pantomime ? Pour une organisation « mondiale », n’y avait-il pas plus pathétique que d’être aussi cliché ? Mais cela dit, parfois, plus la farce paraissait grosse et plus elle trouvait croyants. Il referma le passeport, le glissant dans la poche intérieure de sa veste. De toute manière, quelle importance. Il saurait être aussi convainquant en Edward Smith qu’en Erwin Dorian, parce qu’il était Preminger avant tout, et Preminger savait porter des masques aussi facilement que se mirer dans le miroir.

- « Pensez-vous que nous avons fait un contrat de mariage? Vu que cela ressemble à un mariage hâtif sur le coup de foudre.. » ironisa-t-il avant de reprendre son sérieux « Soit. Rien de particulièrement difficile à imaginer, non ? Nous y allons ? J’aime énormément le Mandarin Oriental, d’ailleurs, excellent choix. Edward Smith a décidément du goût »

Normal vu qu’il s’agissait de lui. D’un coup mué par une idée soudaine, il fit leva un doigt pour stopper sa partenaire dans son élan et ouvrit l’une des poches extérieures de sa valise pour en exhiber un ravissan petit carré de soie Hermès qu’il glissa dans la poche droite de son veston, en remplacement de celui qu’il ôta :

- « Au moins, serons-nous un tantinet complémentairement assortis. Le diable se cache dans des détails.  »

Galamment il tendit son bras à sa coéquipière attribuée et remontèrent les marches ensemble, la main de la libraire délicatement posée sur son bras.
Nul besoin de la dévisager pour ressentir son embarras et pourtant quelle étonnante personne que cette jeune femme, malgré tout, songea Preminger. Une destinée des plus exceptionnelle de sa naissance jusqu’à ses fréquentations si diverses et dangereuses. Et des nuances assez rares, il l’admettait sans peine. De là à jouer la comédie ? Et bien, il allait voir. En plus de l’enjeu principal cela rajouterait un peu de piquant supplémentaire… le plus comique étant qu’elle supposait sûrement actuellement être plus adroite que lui à ce jeu là. Elle s’inquiétait peut-être qu’il ne tienne pas le choc, elle dont les émotions se lisaient assez facilement pour qui prenait la peine de l’observer attentivement. Moins décelable qu’un bon nombre néanmoins, mais décelable quand même pour lui.
Ils étaient arrivés devant leur taxi et Erwin ne fut pas mécontent de voir le chauffeur soulever sa valise pour la placer dans le coffre. Bon, le fait qu’il la soulève comme un vulgaire fétu de paille lui déplaisait mais au moins se trouvait-il débarrassé de cette misérable corvée digne des pires esclaves, et put profiter du moelleux de la banquette arrière pour combler cet effort et fermer les yeux.
Une fois à l’intérieur du taxi, Mademoiselle Child s’était refermée aussi promptement qu’une huître, semblant encore plus mal à l’aise qu’au jour de leur rencontre. Un stress différent pourtant. Croisant les jambes, il tourna son visage rusé vers la jeune femme, haussa un sourcil à l’évocation du prénom prononcé par le chauffeur :

- « Enora ? » répéta-t-il sur un ton un peu interrogatif. « C’est un prénom assez rare de nos jours. »

Il se remémora à l’instant qu’il avait vu à l’époque où il avait soigneusement préparé leur entrevue qu’il s’agissait, au regard de son état civil storybrookien de son deuxième prénom, même s’il avait été avant l’adoption de Regina, son prénom principal et... visiblement ce dernier était utilisé par l’organisation comme sa dénomination principale. Pourquoi ? Une manière de montrer qu’ils connaissaient son histoire personnelle ou..par simple demande de l’intéressée  ?
Dans tous les cas, cela ne devait pas être si essentiel, mais il rangea l’information dans un coin de sa tête, pour un éventuel jour prochain, son instinct lui soufflant de le noter, puis reporta son attention sur sa coéquipière. Ses joues avaient pris une couleur vive témoignant d’une effusion de sang tandis qu’elle lui tendait la petite boite carré contenant « leurs alliances ». Il prit la bague entre ses doigts, prenant la peine d’examiner son caractère précieux et soigné. Voilà qui concrétisait le souhait de la société secrète qu’il n’embarque pas son alliance. Même si...il n’avait pu leur obéir. On pouvait lui demander bien des choses mais aussi saugrenu que cela puisse paraître, cet objet constituait son bien le plus précieux. La bague qu’il avait glissé au doigt de Genevieve devenue Georgia tant dans leur vrai monde que dans celui où il se trouvait actuellement signifiait tellement plus qu’un bête engagement envers une femme, cela symbolisait son ascension au pouvoir et rien que pour cela, il refusait de l’ôter. Aussi loin de la laisser, il s’était contenté de la glisser à son annulaire droit. La plupart des autres doigts de ses mains étant déjà bagués, cela passait inaperçu et il conservait son alliance...et pouvait en parallèle en ajouter une à son doigt. Une pour le pouvoir. Une pour la distraction… Il glissa la bague à son annulaire puis agita sa main presque gaiement devant sa partenaire, délicatement :

- « Et voici les Smith officiellement mariés. » L’alliance était plus fine que celle qu’il portait habituellement et moins chère, assurément, même si quelques fioritures avaient été gravées sur l’objet, il vérifia machinalement que l’autre se trouvait encore à l’autre main dans un bref coup d’oeil puis se détendit, posant ses mains sagement sur ses cuisses puis déclama posément :

- « Bien quelle sera la suite du programme ? Dans quelles circonstances seront nous en présence de l’objet que nous venons récupérer ? Avons-nous une marge de manœuvre prédéterminée ou devrons-nous improviser ? » Il espérait la seconde solution, cela serait plus grisant...pour lui. Pour sa partenaire il en doutait. « Y-a-t-il autre chose dont je devrais être tenu informé, d’ailleurs ? » interrogea-t-il.

Elle devait le trouver calme et peut-être aurait-il du jouer à l’inverse l’homme paniqué, mais...non, il n’en n’avait pas envie. Pour le moment de toute manière, rien ne nécessité qu’il ne s’alarme. Au contraire, il trouvait ça diablement prometteur. Il espérait que le reste serait tout aussi intéressant. Il avait hâte de pouvoir éventuellement revêtir une toilette un peu plus étudiée, moins...transport aérien. Le noir c’était bien mais sinistre, trop monotone pour être associé à une perspective si réjouissante, aussi se pencha-t-il un peu vers Mademoiselle Child :

- « Je suppose qu’avant toute action, nous ferons une escale dans notre chambre d’hôtel ? »



fait par Blueberry

https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80427-how-can-i-refuse-erwi


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________________________________________ 2020-08-24, 00:42 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Pour un type qui se disait notaire, Maître Dorian était plutôt surprenant. Il semblait si calme d’accomplir ce qu’il avait accomplir que j’en venais à me demander si on lui avait finalement dit “quoi que ce soit”. Ne lui avait-on pas seulement fait croire qu’il avait gagné un voyage tout frais payé ? Apparemment pas puisqu’il n’avait pas tiqué lorsque j’avais parlé des couvertures. Non, il était tout simplement calme voire enjoué de ce qui l’attendait et je devais avouer que ce n’était pas du tout un cas de figure que j’avais envisagé. J’avais pu voir qu’il était d’une nature plutôt détendue, même face à Crafty, il n’avait pas élevé la voix. Pourtant, la situation aurait dû le mettre dans une autre forme de pensée de par sa configuration atypique. Et pourtant il était là, rassurant, souriant, comme je l’avais vu la première fois. J’avais machinalement posé ma main sur mon chignon lorsqu’il m’avait complimenté, me contentant de déglutir et d’hocher la tête de façon un peu raide pour le remercier. Je n’étais jamais à l’aise en présence de compliments. Si j’avais été totalement capable de rebondir dessus et de les balayer d’un revers de la main lorsque je travaillais au Rabbit Hole, ce n’était plus vraiment le cas maintenant. Accepter les compliments graveleux faisait partie du métier. En recevoir dans un autre contexte se rapprochait de la franchise ou de la flatterie bien placée dans un but bien précis. Dans les deux cas, la situation me gênait.

J’avais eu un petit gloussement lorsqu’il avait parlé d’un “potentiel” John Smith. Il semblait si détendu que ses blagues avaient le don pour m’emmener dans son sens. J'étais capable de retrouver le sens de l’humour ce qui me faisait d’ailleurs beaucoup de bien pour me rappeler que nous n’en étions qu’au début et que je ferai mieux de souffler. L'idée qu’il soit si à l’aise faisait disparaître ma culpabilité et comme celle-ci résumait en grande partie mon stress, il s’égrainait aussi avec les piques d’Erwin Dorian.

- Je crois que nous avons un John Smith à Storybrooke et que l’usurpation d’identité ne lui aurait pas trop plu...

J'avais tenté un faible sourire tout en rangeant soigneusement mon passeport dans mon sac tandis qu’il en faisait de même, apparemment décidé à détendre l’atmosphère jusqu’au bout. J’avais concédé le contrat de mariage d’un signe de tête :

- Le contrat serait effectivement une bonne option. On m’a souvent dit qu’il fallait penser au divorce car si on se mariait par amour, on divorçait par biens. Je pense avoir le notaire de la situation pour l’occasion, je vous le présenterai à l’occasion.

J’avais eu un sourire en coin tout en reprenant mon sac à main et mon bagage.

- Pour ce qui est du coup de foudre, il paraît malheureusement que c’est ma spécialité, vous auriez dû vous méfier...

Mon sourire s’était un peu plus agrandi sous le coup de l’humour. Un sourire malicieux, plus accentué sur la commissure droite de mon visage, me rendant un peu moqueuse. Je ne savais même pas comment j’avais réussi à lui sortir tout ça, sans doute le peu de pression qu’il m’avait permis de détendre avait fini par me dégonfler comme un ballon de baudruche. J’avais pourtant repris un air sérieux lorsqu’il m’avait tendu son bras pour que je le prenne, me rappelant brusquement à la réalité de notre situation. Pourquoi avait-il fallu que nous nous confrontions sur le terrain ? Si on m’avait écouté et qu’on l’avait fait venir plus tôt, toute l’atmosphère de ce moment aurait été différente. J’aurai pu apprendre à le connaître, nous aurions pu faire toutes ces blagues à ce moment et ça m’aurait sans aucun doute bien moins gêné de prendre son bras, m’afficher à ses côtés et encore moins de lui donner sa foutue alliance que je finirai tout de même par lui lâcher quelques minutes plus tard dans la voiture. En attendant, il m’avait stoppé net dans mon élan et je l’avais observé avec curiosité, non sans froncer les sourcils d’incompréhension. Mon visage s’était alors détendu et mes sourcils s’étaient redressé quand je l’avais vu sortir un carré de soie plus proche de celui que je portais et remplacer celui qu’il avait déjà. Je souris timidement, concédant un compliment puisqu’il l’avait fait également :

- Très bon choix. Très élégant.

On avait fini par monter dans la voiture et l’appréhension avait repris le dessus. C’était si étrange de nous imaginer plus proche. Pourtant ce soir, il faudrait bien. C’était pourtant pas plus compliqué que ce que j’avais du déjà faire au Rabbit Hole et j’avais tenté de m’en convaincre avant de me faire rappeler à l’ordre pour les alliances. Le prénom que le Templier employa avait fait réagir le notaire et je m’étais contenté de dire simplement :

- Oui... ma mère aimait les prénoms rares...

Je m’étais pas plus penchée sur le sujet. Je m’étais gardée de lui préciser qu’il était en réalité mon premier prénom même si de nos jours il était devenu mon second. Je ne savais d’ailleurs pas s’il avait fait le lien avec l’acte de propriété et vu sa surprise, je pariais que non. Après tout, notre entrevue s’était passée il y avait 4 mois de cela, il devait rencontrer de nombreux clients tous les jours et il n’avait sans aucun doute pas que cela à faire que de se souvenir des seconds et troisièmes prénoms de ses clients.
J’avais eu un petit pouffement de rire gêné accompagné d’un sourire tandis qu’il me montrait l’alliance qu’il avait mis à son doigt. Oui, toute cette situation semblait l’amuser. L'embarras de devoir être lié au moins pour la galerie plus intimement à moi qu’à l’ordinaire ne semblait pas du tout d’actualité. Il n’y avait que moi, plus pudique, qui me demandait encore comment je pourrais jouer la comédie. Ça en devenait presque troublant. Son insouciance était bien trop extraordinaire pour y rester de marbre. Seul un idiot pouvait rester si enthousiasme. Ou un habitué. Et il m’avait déjà montré à plusieurs reprises qu’il n’était pas idiot alors...

J’avais dégluti une fois de plus en passant ma propre alliance sur ma “bague de fiançailles” avant de lui montrer ma main à mon tour avec un sourire. Je m’étais ensuite tournée un peu plus vers lui tandis que la voiture s’enfonçait dans Paris à la recherche de la rue présidentielle.

- Nous agirons surtout ce soir. Nous avons rendez-vous au Louvre à 19h pour une réception d’exception. Ce n’est pas ouvert au public, c’est mon “métier” qui nous permettra de justifier nos places. J'y suis officiellement pour le travail, vous êtes mon cavalier et comme vous êtes amateur d’art... vous pourrez poser toutes les questions que vous voulez et demander à voir les pièces exposées de plus près... si vous voyez ce que je veux dire.

Je lui avais souris, malicieuse, avant de réfléchir à la suite de sa question.

- Nous serons normalement en présence de l’œuvre qu’à la toute fin. Comme c’est le clou de l’exposition et qu’elle revient à Paris après une longue absence, c’est le moment ou jamais de tenter... d’y trouver ce qu’on cherche. Je vous montrerai le plan de la salle de réception quand nous serons à l’hôtel. La première partie est orchestrée mais je pense que lorsqu’il s’agira d’agir, nous pouvons improviser. L’important est d’être assez proche de l’œuvre quand on nous la présentera. Cela signifie passer devant de nombreuses personnes influentes doooonc... il faut gagner leur confiance et leur sympathie en début de soirée et pour ça, nous avons libre court à notre imagination.

Je lui avais souris d’un air avenant avant de secouer la tête de gauche à droite :

- Non... je pense que vous savez tout ce qu’il faut savoir...

C’est en tout cas ce qu’on m’avait demandé de dire. Pendant les deux dernières semaines où j’étais allé au Temple, on m’avait fait répéter les gestes que j’aurai à faire ce soir et ce qu’on m’avait demandé de dire et ne pas dire. Tout ce qu’Erwin devait savoir lui avait déjà été communiqué. Le reste n’était que du superflu qui ne le concernait pas. Il s’était alors penché vers moi et j’avais tourné la tête vers lui pour prêter attention à sa question... qui me désarçonna un peu. Comment ça, ”une escale dans la chambre” ? Ne lui avais-je pas déjà dit que nous allions à l’hôtel ? J’avais aussi remarqué qu’il semblait déjà à l’aise à l’idée que nous ayons qu’une chambre. C’était une évidence pour un couple marié mais dans la mesure où il était censé être novice, une ré-explication de la situation aurait pu être nécessaire. A mon grand soulagement, ce n’était pas le cas. C’était déjà bien assez gênant comme ça. Mais sa question me laissait tout de même perplexe. Je m’étais contenté de toucher mes cheveux une nouvelle fois avant d’hocher la tête :

- Bien sûr ! Nous y allons en ce moment même. Je ne doute pas qu’avec le décalage horaire vous devez être un peu fatigué, nous avions donc prévu qu’il vous faudrait peut-être vous rafraîchir ou vous poser. Il est...

J’avais jeté un œil à ma montre.

- 15h15, nous serons à l’hôtel d’ici quelques minutes. Cela nous laissera du temps pour... “nous détendre” avant le lancement. Il faudrait juste que nous soyons prêts pour 18h45, une voiture passera nous prendre.

J’avais tourné brusquement la tête en voyant que nous venions d’arriver au Faubourg Saint-Honoré. J’avais alors re plonger mon regard dans le sien.

- C’est à nous. Je vous laisse prendre les choses en mains ? Si Edward Smith a si bon goût que ça, autant le laisser le montrer.

Je lui avais souris tandis que le coffre s’ouvrait derrière nous, le portier du palace déjà à l’affût de nos valises. La porte s’était aussi ouverte de mon côté et j’étais descendu tout en remerciant l’employé. Je faisais ça comme si j’avais fait cela toute ma vie et pourtant, c’était loin d’être le cas. Dans d’autres circonstances, si mon père n’avait pas été un connard fini, si ma mère n’avait pas dû lui faire un enfant et se marier à lui juste pour mettre à bien sa mission, peut-être aurait-ce été le cas... ou peut-être pas du tout. Je me souvenais encore de mon arrivée maladroite à la Maison Blanche et j’agissais à présent comme si j’y avait séjourné plus de deux semaines. Sans un regard pour notre chauffeur, j’avais récupéré le bras de mon “mari” et nous avions pénétré dans le hall de l’hôtel. Le plus dur était sans aucun doute de ne pas regarder tout ce qui se passait autour de moi avec de grands yeux ébahit et un certain intérêt pour tout ce raffinement. J’étais censée être une habituée des palaces en tout genre et notamment parisien, réagir comme une pure touriste aurait été plus que malvenu.

Nous avions directement été dirigé dans un salon privé pour l’enregistrement et j’avais accepté avec plaisir la tasse de thé qui m’était offerte le temps des modalités. Erwin ou plutôt Edward s’en sortait plus que bien et il me semblait logique de le laisser prendre la main sur ce genre de situation. Je m’étais contentée de sortir mon passeport quand on me l’avait demandé et je m’étais relevée pour suivre le groom dans le dédale de couloir jusqu’à la chambre qui nous était destinée. Je l’avais remercié avant d’observer les lieux, désormais libre d’être impressionnée. Ma valise était déjà là. Une valise qu’on m’avait donnée dans ce foutu casier mais que je n’avais pas encore ouverte. Je savais qu’elle contenait tout ce qui me permettrait ce soir de m’habiller mais je devais dire que j’étais plutôt curieuse d’en savoir plus. La chambre était spacieuse, la vue donnait sur la cour intérieure et privée. Il y avait un petit salon qui précédait la chambre dotée d’un lit gigantesque et d’un matelas surélevé. Mon cœur s’était mis à battre un peu plus vite lorsque je pu vraiment voir de mes propres yeux qu’il n’y avait qu’un seul lit. C’était évident. Mais jusqu’au bout, j’avais espéré le contraire. Non pas que dormir avec un homme me gênait, j’avais déjà dormi avec Elliot plusieurs fois lors de nos interminables soirées de jeux vidéo. Mais je n’avais encore jamais dormi avec un homme avec qui l’histoire avait commencé de façon des plus étranges et dont je ne connaissais absolument rien. Avec un peu de chance, il choisirait le canapé. Ou je n’aurai même pas à y dormir...

Pour calmer mon angoisse, je m’étais alors mise à inspecter la salle de bain qui était tellement grande qu’on pouvait facilement tenir à 10 dedans entre la grande douche à l’italienne, la baignoire et les lavabos en marbre. En relevant la tête, mon regard avant croisé celui de l’homme à travers le miroir et je m’étais alors tournée vers lui.

- Bon ben voilà... vous voulez peut-être que je vous laisse vous reposer ? Je peux éventuellement descendre boire un verre... je peux aussi vous montrer l’œuvre ou...

Je lui étais repassé devant pour aller ouvrir ma valise et poser la trousse de toilette dans la salle de bain mais à peine l’avais-je retiré que je l’avais aperçue. Pas en entier. Juste un peu. Un tissu d’un rouge écarlate. Un rouge profond et sensuel qui m’avait coupé le souffle et la parole en même temps. D’un geste vif, j’avais refermé la valise pour éviter que ma gêne transparaisse dans tout mon corps, déjà que je sentais mes joues brûler. Ils auraient pas pu faire plus sobre, non ? J’allais voler un truc dans un musée, je faisais pas non plus le festival de Cannes non de dieu.

- Enfin bref... à vous de me dire !

Je lui avais souri comme pour garder contenance malgré ma gêne et j’étais allée poser la trousse de toilette d’un geste sec. Tout en déballant les affaires pour observer les produits qu’on m’avait fourni, j’avais de nouveau levé les yeux vers le miroir pour l’observer au loin. Après m’être lavé les mains, je m’étais appuyée contre le bois de la porte de la salle de bain pour me ressuyer les mains tout en l’observant, hésitante :

- Je peux vous poser une question ?

J’avais attendu son accord avant de me lancer :

- Vous avez l’air drôlement détendu pour ce genre de situation ? Comment vous faîtes ? Vous êtes né avec un flegme à toute épreuve ou vous avez contre toute attente l’habitude de ce genre de situation ?
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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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________________________________________ 2020-08-26, 23:03 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Alexis E Child & Erwin Dorian
Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant
Mais le ciel de Paris n’est pas longtemps cruel




Un être humain ordinaire, chétif, faible, timoré se serait ému de cette aventure avec une pointe d’angoisse dans le coeur, Erwin l’appréhendait comme un passe-temps agréable et motivant. Pourquoi aurait-il du se sentir tendu à l’idée de mentir à quelques dizaines de personnes supplémentaires ? Il savait qu’il le ferait et le ferait excellemment qui plus est. L’organisation secrète en le recrutant avait fait là une excellente acquisition de talent qu’elle ignorait encore… Enfin, s’il décidait de l’étaler publiquement. Il pouvait aussi décider de jouer la comédie de l’homme inquiet..Mais cela semblait si ennuyeux qu’il ne voulait pas s’encombrer de trop de couches de rôles superposées, au risque d’étouffer d’ennui. De toute manière, l’être humain aurait été sot de s’émouvoir de ce début de mission qui n’avait pour le moment consisté qu’à marcher dans un aéroport pour attendre que sa partenaire attitrée se change.
Son attention sur cette dernière restait constamment concentrée, en éveil malgré son apparente placitude, prête à retenir l’ensemble de toutes les informations qu’elle consentirait à communiquer et toutes celles qui faudrait deviner.
Le scénario inventé pour eux se trouvait être des plus classiques : un couple venu en terrain conquis, rien de particulièrement transcendant. L’originalité demeurait dans le fait qu’il s’agissait d’elle, cette jeune femme pourtant sans histoire à la vie si extraordinaire. Pourquoi donc la vie s’évertuait à combler cette âme de bonté autant qu’elle avait pu le faire pour lui ?...et d’une certaine manière, ici, dans leur nouveau monde, presque la comblait-elle mieux… Preminger ignorait la jalousie, lui qui considérait être né pour tout obtenir, néanmoins ce constant lui arracha une pensée amère teintée de curiosité, avant qu’il ne concentre à nouveau sur l’identité qui serait donc « la sienne » pour ce soir. Edward Smith…

- « Vous êtes bien indulgente, si vous pensez réellement qu’il n’y en a qu’un seul à Storybrooke, à mon étude, j’en ai déjà noté trois. En France, l’équivalent doit être Jacques Dupont...tout aussi commun ! » proféra-t-il avant de reprendre en hochant la tête amusé.

Elle était visiblement naïve sur le plan matrimonial et sentimental, il ne l’aurait pas imaginée nécessairement ainsi de par son expérience et sa méfiance mais malgré tout...si. Se marier par amour, quelle plaisanterie de tout temps.

- «  Le divorce est toujours une affaire de biens, le mariage...vous seriez surprise malheureusement. » soupira-t-il comme si le constat le peinait avant de poursuivre « Mais le contrat de mariage toujours. Il n’a aucun but amoureux, il a une unique visée protectrice… Mais je dois vous ennuyer à parler travail, pardonnez-moi. »

Il releva néanmoins la tête ironiquement, le manche de sa valise à la main :

- « Correction, Mary ne possède peut-être pas cette spécialité. En ce qui vous concerne, au sens propre comme au sens figuré, je me tiendrais donc sur mes gardes, je ne souhaite pas que cela puisse s’appliquer à un inconnu au risque de gêner notre mission. » souffla-t-il dans un sourire en coin avant de lui tendre le bras pour l’inviter à quitter les lieux.

Ils n’allaient pas passer leur journée à bavasser devant des casiers d’aéroport, surtout alors que le reste de leurs gestes s’étaient limités à des échanges rapides dans le but d’éviter d’attirer l’attention sur eux. Un couple normal ne serait pas resté ici et c’est la raison pour laquelle ils n’y resteraient pas longtemps. Même s’il ne put s’empêcher de la remercier pour son compliment à l’égard du carré de soie qu’il avait glissé dans sa poche. Sans en être surpris, outre mesure, il avait l’habitude.
Une fois montés dans la voiture, le stress pesait encore autour de sa « collègue » si bien qu’il évita un moment de soigneusement la regarder, craignant de ne laisser échapper un petit rire amusé. Au final, il se demandait ce qui l’inquiétait tant. Visiblement, appartenant à l’opération depuis plus longtemps que lui, elle n’aurait pas du se trouver dans un tel état, toute femme franche qu’elle pouvait être. Alors était-ce le scénario attribué qui la perturbait tant ? Cela ne lui paraissait en aucun cas insensé, il faisait si facilement de l’effet à autrui et Miss Child l’avait elle-même admis implicitement par le passé lorsqu'elle l’avait comparé à Dorian Gray que cela expliquait en partie sa gêne. Elle aurait du à l’inverse s’estimer chanceuse, un nombre de femmes se seraient pâmées pour se retrouver à sa place, non ? Ne serait-ce que pour partager un taxi…

- « Il est agréable d’avoir un prénom rare. Ma mère partageait ce point commun avec la vôtre. Erwin n’a jamais été un prénom ordinaire, elle l’avait entendu par hasard enfant sur une personne qu’elle admirait et elle l’a donné pour cette raison ».

« Parce qu’elle savait que son enfant ne serait pas un garçon ordinaire » compléta-t-il en pensée, un sourire flottant sur les lèvres. De toute manière, seuls ce genre de prénoms seyaient aux destins royaux. Revenant loin de ses pensées, il ajouta d’un ton faussement aimable : « Mais Enora était un joli choix également, c’est très beau. »

Ce qui était une vérité d’une certaine manière, il trouvait le prénom élégant. Au final, Regina avait du l’effacer au profit d’Alexis pour une raison de protection. Et peut-être par préférence, une volonté de poser sa touche personnelle sur l’enfant, de lui offrir, comme une seconde naissance. Un peu comme la malédiction l’avait offert à tous.
L’alliance qu’il avait passé si négligemment au doigt semblait profondément la perturber. Quelle amusante réaction. Les gens se préoccupaient tant de détails si insignifiants, si superstitieusement qu’ils passaient si facilement à côté du principal. Une alliance demeurait une simple bague et elle l’était d’autant plus lorsque le lien qu’elle symbolisait se trouvait être factice. Une fois cette vérité assimilée par les deux disposants, pourquoi donc la gêne demeurait-elle ?
Pour sa part, il pensait juste l’expérience originale. Au moins cela lui permettait en plus de comparer sa propre alliance avec les nouveaux modèles, de gagner une bague qu’il pourrait toujours faire fondre aussi pour sertir d’autres pierreries puis s’était concentré sur les informations qu’elle avait consenti à lui livrer.
Louvre 19h, représentation d’exception…. Bien, parfait ! Rien que tout ceci méritait au moins le trajet ! Il ne faisait qu’un avec l’exception que cela ne l’étonnait qu’à peine d’y être convié par le jeu du hasard.

- « D’ailleurs... » souligna-t-il soudain après un bref silence « On m’a choisi, si je puis dire, pour mes compétences en art. Est-ce pour vous seconder ou seriez-vous plus ou moins novice en la matière ? Car l’attitude à adopter diffère énormément en fonction de votre réponse. Je penche pour l’option une, sinon, ils n’auraient pas pris la peine de vous décerner ce métier, ils me l’auraient donné… Je l’espère car il me semble tout à fait complexe de faire votre éducation artistique en une journée. »

Ce qui n’avait pas un but offensant particulièrement mais bon...clairement la jeune femme semblait bien plus spécialisée dans les livres que dans les bibelots précieux lorsqu’ils s’étaient rencontrés… Mais soit.

- « Je serais d’une curiosité subtile mais efficace donc, vous pouvez compter sur moi » déclama-t-il néanmoins le plus sérieusement du monde, de toute manière il n’avait AUCUNE inquiétude sur le déroulé de la soirée. « Nous gagnerons leur sympathie, je ne me fais aucun doute à ce sujet, il conviendra de rester nous-même, juste avec une identité différente. Vous êtes une femme sympathique, je ne doute pas que vous réussissiez à gagner l’amitié de certains. » ajouta-t-il feignant l’encouragement.
Pour ainsi dire l’attitude de sa partenaire causerait plus source d’improvisation que la sienne, contrairement à ce qu’elle devait en penser à l’heure actuelle. Elle prenait cette histoire BEAUCOUP trop à coeur, preuve en était, elle avait presque sursauté lorsqu’il avait mentionné une éventuelle escale à l’hôtel interprétant visiblement différemment sa proposition ce qui lui arracha un sourire narquois qu’il pris soin de dissimuler en tournant la tête vers la vitre . La vue parisienne se laissait d’ailleurs apprécier, lui comme Georgia aimant particulièrement l’ambiance de la capitale. Sa femme avait adoré l’appartement qu’ils possédaient à Montmartre qu’il avait préféré ne pas lui dire qu’il entreprenait un voyage à Paris même, craignant que cette dernière ne souhaite venir. Il n’avait pas besoin de sa présence… A y repenser leurs dernières vacances bien que plaisantes possédaient une saveur qu’il n’appréciait pas. Une sorte de...relâchement impropre à sa personne qu’il ne revivrait plus.
Il lissa son pantalon mécaniquement puis inscrivit à nouveau un air jovial sur son si joli visage :

- « Non, je ne suis pas réellement fatigué, disons un peu las, un peu encore tourbillonnant d’informations nouvelles mais rien qui ne me fasse désirer dormir pour autant, au contraire. Je suis au contraire fringuant ».

Ils arrivaient non loin de l’hôtel lorsque Alexis E Child lui proposa de prendre les choses en main ce qui était la plus sage des décisions possibles au vu de leur situation. Remerciant d’un bref mouvement de tête l’employé, il sortit du taxi son habituelle attitude empruntée et altière qu’il adoptait lorsqu’il souhaitait imposer en une apparition toute la prestance qu’il dégageait naturellement et attendit sa « femme » pour l’inviter à lui prendre, à nouveau, le bras pour pénétrer dans l’hôtel. Il avait déjà eu l’occasion d’y séjourner mais fort heureusement trop rarement pour y entrer comme habitué ruinant ainsi leur couverture. La réception présentait admirablement bien et il prit la peine d’y laisser traîner un regard appréciateur mais non surpris sur le décorum mis en place par le personnel hôtelier. Comme un connaisseur. Suivant le chemin qu’on leur indiquait, il patienta avec Alexis dans un petit salon privatif le temps de l’enregistrement, énonçant tranquillement leurs identités respectives avec autant de naturel que s’il s’était agit de la sienne. Fort heureusement, sa partenaire ne pépiait aucun mot et se borna à demeurer droite durant tout ce laps de temps, ne trahissant aucune surprise ou découverte. Bien. En plus de donner du crédit à leur couverture cela voilait Mary Smith d’un voile d’élégance idéal pour l’image que l’organisation secrète devait attendre d’eux.
Terminant le thé qu’on lui avait offert, non sans avoir complimenté sobrement le réceptionniste, il se leva pour suivre avec son ancienne cliente le groom jusqu’à leur chambre, satisfait d’apercevoir sa propre valise, immense, trôner dans la chambre à côté de celle attribuée à Miss Child. Refermant précautionneusement à clefs derrière eux, il se mis à déambuler dans la suite, appréciant la largesse de ses pièces, guettant néanmoins sur le moindre mur le premier miroir qui lui permettait d’apprécier sa mine. Sûrement dans la salle de bain. Preminger prenait soin de préciser, lorsqu’il réservait une chambre, qu’il en souhaitait un dans chacune des pièces mais Smith ne possédait pas cette présence d’esprit visiblement. A défaut, il observa un instant les quelques classiques qui figuraient sur une étagère du salon puis retrouva Alexis devant le lit dont il admira le style et la finesse des draps. Oui. Oui, il pouvait s’en contenter pour une nuit, c’était décent, c’était appréciable. C’était le standing qu’il attendait.
Visiblement ce n’était pas cela qui motivait la jeune femme a y demeurer mais la perspective d’y dormir, devina-t-il en surprenant son regard glisser du lit jusqu’au canapé avec un presque espoir qui manqua de le faire ricaner. La belle affaire ! Jamais ! Elle pouvait toujours rêver, il ne céderait pas son lit au profit d’un canapé au nom de la galanterie ou que sais-je ! Son statut, sa beauté nécessitaient un lit digne de ce nom pour accueillir son repos… Quant à elle...le canapé lui seyait bien. Il suffirait qu’il joue sur l’éventuelle « luxation » de l’ épaule que sa valise avait causé…. Elle n’aurait pas le coeur à lui imposer le fauteuil. Comme en prévention de ce mensonge, il se massa le cou une seconde fois. Non, il ne lui céderait absolument pas SON lit. Sauf à ce qu’elle préféra dormir avec lui mais jamais au grand jamais il ne poserait son dos sur ce canapé, aussi confortable soit-il ! Et pourquoi pas dans un clic-clac, pendant qu’elle y était ? Il paraissait que ce genre d’objets existaient… Sûrement en prison.
Tout en ruminant cette pensée, ses pas l’avaient guidé derrière Alexis E Child, attiré par le reflet du miroir qui s’étendait sur le mur de la salle de bain. La pièce possédait une grandeur conséquente dont il ne prit conscience qu’après avoir détaché son regard de son propre reflet. Il se trouvait bien trop occupé à se mirer de loin, satisfait de sa mine à peine fatiguée, de son teint frais et de sa bonne disposition. Il serait resté un moment à s’observer ainsi si Alexis percevait l’apparition de son visage dans le miroir n’avait pas dévié la tête. Percevant son geste, il rabattit son regard vers elle pour croiser le sien dans le reflet, l’y laissant suspendu un instant, l’incitant ainsi à pivoter vers lui pour l’observer directement..

- « Oh je ne compte pas le moins du monde sommeiller encore plus que de raison, j’en ai eu largement le temps dans l’avion, je peux m’en dispenser. Je ne serais pas contre un brin de toilette, néanmoins » énonça-t-il en la suivant du regard se mettre à disposer ses effets personnels dans la salle de bain.

Sûrement aurait-il du l’imiter. D’ordinaire, il laissait faire Georgia en prétexte un mal de tête, un coup de téléphone ou autre… ou la réception. Mais Edward Smith n’en n’avait pas donné consigne, cet imbécile ! Évitant de lever les yeux au ciel d’un air agacé, il préféra chasser ces pensées critiques pour refuser de la main la proposition de la main de la jeune femme :

- « Non, je préfère ne pas voir l’oeuvre. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, bien entendu mais...Trop s’en intéresser peut être un indice à notre défaveur, je préfère être sincère dans ma surprise, voyez-vous ? Etre fidèle à mes principes, tout autant que cela puisse être possible dans cet étrange contexte... » ajouta-t-il presque docilement. « Aussi je préférerai que vous me la décriviez mais succinctement ».

Il ne savait trop si elle avait entendu cet « innocent » petit speech, trop perturbée à rabattre sa valise comme pour en dissimuler le contenu gênée… Une tenue trop inhabituelle sûrement.. Pauvre enfant, pourquoi donc s’en inquiéter ? Lui raffolait de l’ostentatoire, la fadeur, le commun, l’ordinaire s’apparentaient à des presque crimes. En témoignait sa garde-robe d’ailleurs…
Il tourna la tête vers elle à nouveau, les lèvres arquées dans un léger sourire à l’attente de sa question abrupte et il opina de la tête :

- « Bien sûr. Posez-moi toutes les questions qu’il vous plaira, un peu...de... »complicité » entre nous » il mima les guillemets des mains, « semble toujours préférable dans le cas présent. »

Et il s’assit sur le lit, posément, trouvant ridicule de ranger tout en l’écoutant, préférant prolonger sa gêne en ne lui donnant pas le plaisir de s’adresser à une personne de dos. De toute manière, il devinait déjà l’interrogation qui lui brûlait les lèvres et n’eut qu’une simple mimique indulgente lorsque son soupçon se confirma :

- « Oh...Vraiment ? Ce….c’est l’impression que je donne ? » s’étonna-t-il en ouvrant la bouche de « surprise, « en réalité, je...je suis parfaitement inquiet...terrifié serait un grand mot mais impressionné est plus adéquat. J’essaye surtout de prendre exemple sur vous » glissa-t-il dans un regard doucereux avant de poursuivre dans une moue désolée « Après tout, nous nous connaissons peu. je ne voudrais pas que vous regrettiez d’être tombée sur un partenaire piteux. » il fit mine de hausser les épaules puis termina d’un ton plus neutre : « Mais mon métier m’apprend à gérer des situations de crise, vous l’avez bien vu, donc je suppose que je développe un peu un...calme apparent. Je suppose que...ça pourra nous servir »

Il ponctua par un faux petit rire nerveux, fit mine de lisser une nouvelle fois son pantalon puis se releva, satisfait de sa petite prestation.

- « BON… Puisque nous sommes ensemble dans cette aventure, réfléchissons. Avant toute chose, déballons nos affaires…. N’importe quel couple ou personne seule commencerait pas là. Je vous laisse cette armoire si vous le souhaitez… J’en trouverais bien une quelque part là... »

Il désigna l’armoire principale qui faisait le coin proche du lit dans une « apparente » grâce à son profit, sans souligner qu’ayant déjà fréquenté l’hôtel, il n’était pas sans ignorer que l’autre armoire, bien qu’apparemment moins présentable, se « révélerait » plus vaste. De toute manière, il possédait plus d’effets personnels.
Puis, après avoir ouvert sa valise et ayant saisi un ouvrage, son index pointa le lit :

- « De même, peu importe comment nous nous organiserons ce soir, s’il faut que je dorme dans le canapé ou que sais-je mais en attendant, il me semble opportun de faire croire que ça ne sera pas le cas. D’organiser une sorte de routine sinon amoureuse au moins de couple, vous ne pensez pas ? ».

Joignant le geste à la parole, il posa le livre sur la table de chevet, côté gauche du lit, et froissa un peu les draps, pour donner l’illusion que quelqu’un s’y était allongé pour lire.

- « Je vous laisse faire comme chez vous ? Je vais déballer mes affaires..enfin trouver une armoire pour le faire »

Il la laissa un instant, le temps de feindre de découvrir l’armoire, puis commença à disposer l’ensemble de ses costumes flamboyants dans la penderie, songeusement. Il avait choisi d’instinct ce qu’il porterait ce soir et les dires de son ancienne cliente confirmait son choix, il suffirait juste de l’agrémenter avec une chemise de soie blanche et il serait, comme d’ordinaire, le plus bel homme de la réception, vu qu’il l’était au niveau de la Terre entière… Dans d’autres circonstances, il se serait mis à glousser derechef sur cette constatation qui ne le quittait jamais mais il modéra son ardeur orgueilleuse et termina de défaire ses bagages avec la grâce royale qui lui seyait avant de guetter l’heure.

- «  Oh...16h04 déjà ! Que le temps passe vite ! Il nous file entre les doigts...»

Ses yeux jonglèrent nerveusement vers la porte de salle de bain puis jusqu’au cadran horaire… Hum… Le taxi arrivait à 18h45 ? Cela lui laisserait-il suffisamment de temps s’il souhaitait se préparer ? Pour essayer sa tenue, les trois chemises sélectionnées, se parfumer, s'admirer un peu...Parce qu’il ignorait le temps considérable que Miss Child pouvait passer en salle de bain… Si on en croyait son essayage express d’il y a peu, elle pouvait être efficace et rapide mais...il préférait ne pas avoir à se baser sur une croyance… Pinçant la bouche, il fit quelques pas, s’éloignant de la salle de bain, puis déclara :

- « Vous êtes libre de descendre au bar si vous le souhaitez, je ne veux en rien vous importuner… Sauf si vous souhaitez que je vous accompagne – mais je suppose que cela nécessiterait que nous jouions encore la comédie. Sinon, je resterai là, pour lire un peu puis me préparer avant vous, si vous le voulez ».

Il le ferait à la minute où elle quitterait la pièce si elle daignait le faire, tout heureux à la perspective de se faire couler un bain moussant avec l’ensemble des fioles que contiendrait la salle de bain. Sauf si elle souhaitait sa présence en bas ou réclamait pour elle la salle de bain...




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« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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________________________________________ 2020-08-27, 23:53 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


S’il y avait bien une chose que je ne pouvais lui reprocher, c’est de tenter de m’être agréable. Tant dans sa façon d’agir que de parler. J’avais souris lorsqu’il avait complimenté mon prénom, comme pour le remercier. C’était étrange d’être touché par un compliment sur un prénom qu’on savait le sien mais qu’on avait depuis bien longtemps relégué au nom de second. A chaque fois que je l’entendais, j’avais l’impression de retomber en enfance, de revoir le beau sourire de Maman... et cette foutue forêt aussi... accessoirement. Puis nous étions passées au plan et je lui avec expliquer les premiers détails qu’il semblait plutôt curieux de connaître. Lorsqu'il m’avait posé la question sur ses propres connaissances en art, je m’étais préparée à cette question et lui avait répondu tout naturellement :

- Vous êtes là pour me seconder. Et je rassure vous n’êtes pas non plus là pour me faire un court en accélérer, j’ai eu l’occasion de suivre des cours dans ce domaine et des petits rappels utiles ces derniers jours.

Je lui avais souris aimablement même si au fond de moi, je ne pouvais pas m’empêcher d’éprouver une fierté mal placée à l’idée de lui dire. C’était comme si en un instant, je m’étais souvenue qu’il devait en son for intérieur ne me considérer rien d’autre que comme une stripteaseuse de bas étage. C'était complétement con, il n’avait rien dit de telle, mais l’idée qu’il puisse supposer avoir quelque chose à m’apprendre avec une telle facilité avait réveillé une partie féministe au creux de mon estomac que je ne pensais pas revoir dans ce contexte. Cette idée absurde que l’homme devait toujours se faire professeur de la femme, surtout quand il était plus âgé et qu’elle avait bossé dans l’industrie du sexe me faisait partie au quart de tour. Pourtant j’étais restée très calme et avait répondu tout aussi calmement, le sourire sympathique en plus. Sans doute parce j’avais répété cette réponse dans ma tête dans l’éventualité d’une telle question. La vérité, c’est que j’avais aucune espèce d’idée de pourquoi il était là. Il l’ignorait sans doute mais j’avais atterri à Paris deux semaines plus tôt et j’avais passé le plus clair de mon temps au Temple à lire et relire ce que je devais apprendre, à suivre les cours de symbolismes avec certains grands Maître et à préparer le plan avec mes coéquipiers d’infortune, si j’osais penser ça comme ça. Et que tout ce plan ne m’expliquait pas vraiment en quoi j’avais besoin d’un mari qui s’y connaissait aussi bien que moi hormis pour me seconder dans cette tâche. Il semblait toujours aussi enthousiasme quand je lui avais parler de l’importance de créer de liens. Son espèce d’encouragement m’avait fait grincer des dents, j’avais presque eu envie de répondre “ou certaines” mais j’avais préféré me taire, me rappelant que le masculin l’emportait toujours sur le féminin si c’était une généralisation et que c’était sans aucun doute ce qu’il avait dû faire. J’extrapolais trop parce que je restais bloquée sur des choses qui n’avaient pas lieu d’être, comme pour justifier mon stress. J’avais donc rajouté sympathiquement :

- Je peux vous retourner le compliment. Je suis persuadée que vous n’êtes pas le genre d’homme à avoir du mal à agir lors d’une soirée mondaine.

J’en étais même sûre plutôt... Maintenant que j’y réfléchissais j’étais presque sûre de l’avoir vu à bien des soirées mondaines que Regina avait organisé lorsqu’elle était encore maire. J’étais plus jeune bien sûre... mais lui n’avait pas changé. Il prouva d’ailleurs qu’il était comme un poisson dans l’eau lorsque nous arrivâmes à l’hôtel. Je n’avais rien eu à faire, il avait réagi comme il l’aurait dû apparemment soit aussi peu impressionné par le faste de l’établissement qu’une personne fortunée l’aurait été soit totalement bon comédien. Pendant que je buvais mon thé, je m’étais d’ailleurs demander combien pouvait gagner un notaire à Storybrooke. A la première vue de ses tenues, il semblait bien gagner sa vie. Un carré de soi n’était pas donné à tout le monde, surtout quand on en avait plusieurs. J’avais aussi remarqué qu’il lissait assez souvent son pantalon, un tic que je ne lui avais pas connu jusque-là... même si on s’était parlé à travers un bureau, c’était tout de même une action qui se voyait. Je me demandais si ça trahissait d’un stress plus palpable qui ne le laissait effectivement paraître ou d’autre chose. J’avais noté la question sur le stress pour plus tard et nous avions fini par arriver dans la chambre.

J'avais hoché la tête en claquant ma valise lorsqu’il préféra ne pas savoir grand-chose sur l’œuvre. C’était tout à fait respectable et son choix se tenait. Le choix était intriguant aussi. Une personne stressée aurait sans aucun doute tout voulu savoir du plan qui les attendaient pour réussir à s’en sortir. Lui avait l’air plutôt intéressé par l’improvisation et par la surprise. Il s’amusait. J’en était presque sûre maintenant. Il était à Disneyland entouré de Mickey et Dingo et c’était d’autant plus troublant. Pourtant, je lui avais laissé le choix et je m’exécutais donc sur ce qu’il m’avait demandé.

- Très bien. Je ne vous donnerai ni le nom de l’œuvre ni le peintre alors, je pense que vous ne devez que trop bien la connaître, cela fait partie des petites célébrités pour les non-profanes. Je vous dirais juste qu’il s’agit d’une peinture sur bois, un morceau d’un triptyque ancien, jusqu’alors jamais réassemblé. Les couleurs y sont plutôt sombres donnant à la pièce un aspect crépusculaire. Pas de contours, juste des ombres... vous aurez reconnu le processus du Sfumato je suppose ? Je vous laisse avec ça ? Ça vous laisse de quoi réfléchir.

Je lui avais lancé un petit sourire à travers le miroir avant de m’accouder au pas de la porte de la chambre, décidant en fait d’entrer dans le vif du sujet. Sa réponse me laissa partagée. A mesure qu’il parlait, je n’avais pas pu m’empêcher d’avoir un sourire en coin qui avait fini dans l’apogée avec un pouffement de rire moqueur lorsqu’il avait dit prendre exemple sur moi. J’avais concédé d’un mouvement de tête :

- C’est pas bien de se moquer comme ça...

Je m’étais décroché du pas de la porte pour me diriger vers la pièce centrale, réfléchissant en même temps. J’aurai pu croire son inquiétude de par les gestes de son pantalon qui le trahissait. Mais il n’avait pas pu ne pas voir mon stress. Je me connaissais, quand je n’étais pas à l’aise, je me refermais comme une huître et mes premières actions dans ce taxi... même un aveugle l’aurait vu. Donc il se moquait délibérément... forcément... Il n’était pas stupide et il aurait fallu être complètement con de croire que j’étais absolument pas stressé par la situation et penser qu’il fallait suivre mon exemple. Il marquait des points sur le fait que son travail lui faisait gérer des situations de crises. Après tout, il n’avait pas semblé plus tendu quand il avait eu ce coup de téléphone avec Crafty. Et maintenant que j’y pensais, j’avais déjà eu des doutes à cette époque sur le bien fondé de ses actions... pourquoi je doutais comme ça ? Ce n’était pourtant pas dans mes habitudes, de manière générale je savais trancher, surtout quand il s’agissait de trancher entre deux choses aussi différentes que la naïveté et la bonté d’âme et le machiavélisme menteur et calculateur. J’avais tourné de nouveau mon regard vers lui alors qu’il nous proposait de répartir nos vêtements dans les armoires. Non il ne pouvait pas être machiavélique... un machiavélique ne parlait pas d’armoires...

- Merci... Vous êtes sûr qu’il y en a une autre ? Je peux aussi pousser un peu mes affaires au besoin vous savez... Je n’ai que de quoi m’habiller pour ce soir et demain...

Apparemment c’était pas son cas à la vue de sa valise. Je n’avais pas pu m’empêcher de l’observé d’un regard aussi abasourdi qu’accusateur en espérant que le notaire ne me voit pas. Il avait compris que le voyage ne durait pas 3 semaines ? J’avais cligné des yeux tandis qu’il sortait un livre de chevet, ce qui me fit sourire. J’hochais ensuite la tête à ce qu’il venait de me dire :

- Je pense que c’est une très bonne idée en effet.

Joignant le geste à la parole, j’avais sorti mon “pyjama” si on pouvait appeler ça comme ça (apparemment même quand il s’agissait de dormir les Smith ne se détendaient jamais...) et m’étais dirigée vers la table de chevet du côté droit du lit pour le déposer dans le tiroir. Je m’étais ensuite dirigée de nouveau vers ma valise et en avait sorti mon propre livre que j’avais posé sur la table de chevet. J’avais délibérément évité de parler du fait qu’il y avait effectivement un canapé qu’il pouvait utiliser car ça n’aurait pas été très poli mais s’il le proposait, c’est qu’il était plutôt enclin à aller vers cette solution et cela me rassurait grandement. Mes yeux passèrent de mon Tolstoï au Rouge et Noir de Stendhal qu’il avait sur sa table de chevet et je l’observais de dos pendant qu’il rangeait sa je-ne-sais-combientième tenue. Effectivement, il avait dû croire qu’il partait pour trois semaines.

- Très bon choix Stendhal... La littérature française a bercé nombre de nos écrivains. Si on veut comprendre la littérature américaine, il faut bien souvent commencer par la littérature française. L’ère Napoléonienne... mouais ça vous va plutôt bien.

Avais-je concédé sans en dire plus. On avait déjà eu l’occasion de parler de livre ensemble et je savais qu’il était plutôt bon lecteur. Peu de personnes s’attaquaient à Stendhal avant la nuit hormis des étudiants obligés de le lire pour leurs cours du lendemain. Après un petit silence, j’estimais qu’il n’y avait aucune raison de perdre le nord et je précisais :

- J’ai reçu récemment l’édition original... Si le cœur vous en dit, vous saurez où la trouver.

Je lui avais souris tandis qu’il nous ramenait à l’heure qui passait. Brusquement, j’avais regardé ma montre pour voir s’il disait vrai. Je m’étais un peu détendu, oubliant évidemment que je devais aussi repasser au Temple. Je m’étais dit que je trouverais une excuse sur le tard mais fort heureusement pour moi, il me chassait de la chambre, me permettant de m’éclipsait sans éveiller les soupçons.

- Non ! Vous avez raison. En plus vous m’aviez précisé que vous auriez aimé vous rafraîchir. Je vais descendre lire un peu au Lobby Bar, sans doute vérifier le spa aussi... je vous laisse tranquille, je remontrais vers 17h40 –17h45 pour me préparer à mon tour !

J’avais traversé la pièce en prenant mon sac à mains et j’avais lancé un petit

- A tout à l’heure !

En renfermant la porte derrière moi. J’étais redescendu dans le hall calmement avant de voir le taxi qui m’attendait déjà. Je m’engouffrai dedans et le chauffeur démarra en trombe :

- Mais qu’est-ce que tu foutais ?
- J’ai pas vu l’heure...

Quelques minutes plus tard, il me déposait devant une allée en cul-de-sac et après après avoir actionné ce qu’il y avait à actionner, je me mis à descendre dans la pénombre humide qui m’amena jusqu’à l’entrée du Temple. Une fois à l’intérieur quelques-uns de mes frères me précisèrent que le grand Maître souhaitait me voir et je ne pus m’empêcher d’avoir la nausée rien qu’à l’entendre. Ce n’était pas ce qui était prévu... Timidement, je frappais à sa porte et j’entendis un simple :

- Entre Enora.

La voix était claire, limpide, le ton sans appel. Il me tournait le dos comme à l’accoutumé et semblait griffonner je ne sais quoi derrière son bureau ouvragé.

- Elias m’a dit que tu étais stressée tout à l’heure... Tout vas bien ?
- Oui, mentis-je.
- Enora ?

Comment ce type faisait pour savoir constamment quand quelqu’un lui mentait. Je soupirais en m’appuyant contre une des tables remplies de livres.

- Oui bon ça va, j’ai un peu perdu mes moyens...
- Tu sais que cette mission est capitale pour nous ?
- Je ne vous décevrai pas Grand Maître...

Mon ton était assuré et pourtant il n’avait rien répondu. Seul le bruit de la plume sur le papier raisonnait dans la pièce. Patiemment, j’attendais qu’il reprenne la parole. Je le connaissais à force et je savais qu’il ne valait mieux pas parler sans en avoir l’autorisation. Les moments de silences étaient des moments bénis au sein des Templiers, des moments nécessaires qui commençaient dès le rite d’intronisation. Inspirant, j’observais le haut de la voute tandis qu’il repris la parole, le ton toujours aussi calme :

- Tu as peur. Pourquoi ?
- Je...

Je m’étais tue. Ne parlez que lorsque la pensée est matérialisée, Enora. J’avais expiré avant de dire :

- J'ai peur de ne pas être à la hauteur de tout ça. Lui... Moi... je peux pas. C’est trop étrange... c’est...
- Penses-tu que Sophia aurait reculé juste parce que c’était “étrange” ? Nous lui avons demandé une vie... Nous ne te demandons qu’une soirée et encore, que lorsque vous êtes accompagnés...
- Je sais...

Je me sentais honteuse brusquement. Comparé à ce que ma mère avait dû faire, tout cela semblait dérisoire. Il fallait juste que je me présente en tant que Marie Smith, que je boive du champagne à son bras, c’était pas si compliqué... Et pourtant avec lui ça le semblait... Comme s’il lisait dans mes pensées le Grand Maître précisa :

- Que ce soit lui ou un autre ne change rien. Il ne rentre pas dans l’équation. Seul ce que tu dois faire y entre. Tu es seule importante et ton action pourrait avoir des répercutions terribles sur nous tous...

Je n’avais rien répondu, me contentant d’hocher la tête.

- Tu te figures que l’exercice serait plus simple si tu le connaissais mais tu as tort. Il n’y a rien de plus terrible que de faire semblant avec une personne qui nous est proche. Faire semblant avec l’inconnu est dérisoire, si tu restes Marie toute la soirée, il n’y aucune raison de penser qu’il traverse une partie intime de ta personne... Tu me comprends ?

C’était limpide. Logique même. Sans comprendre ce qu’il avait fait, il m’avait fait disparaître mes moindres doutes, ma moindre peur. J’avais l’impression de devoir me mettre à nue devant Erwin Dorian depuis plusieurs heures, en réalité, il fallait simplement que j’oublie qui était Alexis pour devenir Marie. Et je n’aurai plus jamais à me mettre à nue.

- Parfaitement. Merci, Grand Maître.

Je m’étais inclinée en avant le dos droit et j’étais ressorti de la pièce avec un pas bien plus décidé.

- Enora !

Je m’étais stoppée net en entendant la voit de Mathilde. Je l’aimais bien Mathilde. C’était une des rares femmes de ce Temple et elle faisait partie du casse du soir même. Elle me sourit et m’appela d’un geste de la main. Une fois avec elle, ses deux coéquipiers de la soirée la rejoignirent et nous revîmes le plan une dernière fois. Je comprenais maintenant totalement ce qu’il avait essayé de me dire. Les répercutions. On nous apprenait ça avec l’image de l’eau qui se brouille sous le choc. C’était exactement ça. Je n’avais pas grand-chose à faire il suffisait de sourire, de se montrer un peu intéressante et de se laisser guider. C’était presque comme au Rabbit Hole en définitive. Requinquée, je remontais vers la ruelle et remontait en voiture, plus décidée que jamais à aller au bout de cette aventure.

J’étais entrée dans la chambre à 17h40 exactement, comme je le lui avais dit et j’avais retrouvé l’homme sur le lit qui lisait, déjà prêt pour la soirée. Tout en enlevant mes chaussures et en détachant mes cheveux je lui précisais en le regardant à travers le miroir de la causeuse :

- Très élégant, monsieur Smith.

Je lui avais lancé un sourire avant de sortir ma robe rouge de sa housse et de disparaître dans la salle de bain de refermant la porte. Il m’avait fallu quelques secondes d’adaptation pour accepter la chaleur ambiante du lieu et le parfum qui y résidait. C’était un mélange de beaucoup de choses : bain mousse, eau de Cologne, parfum, je n’arrivais pas bien à définir mais quelque chose me disait qu’il avait passé plus de temps dans la salle de bain qu’à lire. Cette pensée m’arracha un rire silencieux, visiblement surprise de rencontrer apparemment un homme aussi coquet et je me jetais sous la douche.

Il m’avait fallu bien une heure pour me préparer. J'avais eu un mini-stress en enfilant cette robe rouge éclatant. Sentant qu’elle avait une partie plutôt moulante au niveau de ma taille, mes hanches et mes fesses, j’avais eu peur brusquement que je ne puisse pas la refermer mais finalement tout avait bien trouvé sa place où il devait, à mon plus grand soulagement. Je m’étais alors regardé dans le miroir et j’avais manqué d’avoir un vertige tant je ne parvenais pas à me reconnaître. Je m’étais maquillée avec soin, n‘hésitant pas à faire péter le smoky eyes qu’on ne voyait que sur les Youtubeuse et le rouge à lèvre rouge. J’avais légèrement relevé mes cheveux à l’arrière avec une jolie broche laissant le devant détaché pour éviter de faire trop tirer à quatre épingles. Je n’avais jamais mis une robe aussi dingue de ma vie. Pour la première fois, je me sentais femme... presque belle et puissante et je me pus m’empêche de faire une petite prière à Hera. Je savais désormais ce que c’était de s’affirmer et pourtant, je venais pour jouer un rôle. Après un moment d’hésitation, j’étais sorti de la salle de bain sans un seul regard vers le notaire. J’avais parfumé mon coup, mes poignets et avait ajouté les bijoux qu’on m’avait prêté pour l’occasion. J'avais remis mon alliance, mis mes talons et prit la pochette qui me servira de sac à main. Sans aucune crainte et plutôt sûre de moi, je m’étais alors tournée vers lui :

- Nous y allons ? … Chéri ?

J’avais eu petit sourire mutin, m’amusant désormais de la situation. Il s’était levé, j’avais eu un dernier regard vers le miroir, nous observant tous les deux. On donnait vraiment l’air d’être sorti d’un James Bond... Cette pensée me fit rire une nouvelle fois. J’attendis qu’il me tende son bras et nous nous mime en route vers la voiture. Showtime.
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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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________________________________________ 2020-08-29, 22:57 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child

Preminger eut à peine un sourire lorsqu'elle lui déclara avoir suivi les cours nécessaires à son « jeu de rôle du soir ». A quoi s’attendait-elle ? A ce qu’il l’applaudisse ? C’était un peu la moindre des choses que de ne pas lui coller dans les pattes une novice complète en guise pseudo spécialiste… Sauf à souhaiter leur perte. Enfin.. Non pas qu’il la dédaigna...Enfin...Si, mais...disons pas plus qu’une autre au regard des circonstances, tout simplement. Quel ridicule auraient-ils eu si elle s’était risquée à faire le moindre commentaire déplacé sans la moindre connaissance consistante sérieuse pour l’épauler. Et quand bien même se présentait-il comme passionné d’art aujourd'hui sous les traits d’Edward Smith, il ne pouvait en aucun cas s’arroger le titre qu’on lui avait confié « d’experte en art ».
Malgré tout...et malgré toutes les certitudes qu’elle semblait vouloir lui fournir, il n’en demeurait pas moins sceptique. On ne s’improvisait pas passionnée et douée en quelques cours… Sûrement servait-il à cela, à voler à son secours discrètement pour la sauver d’un pas embarrassant si la conversation devenait trop pointue, il devait détourner l’attention, rebondir et ainsi, s’il commentait, donnerait-il l’illusion que le couple entier connaissait le sujet sur le bout des doigts.
Ce qui se révélait être déjà dans ses cordes. De toute manière, maintenir la face et un visage exquis faisaient partie de ses compétences les plus accrues qu’il avait pris soin d’entretenir le long de ses années de pratique, s’améliorant même. Aussi se révélait-il être, à plus d’un titre l’homme de la situation.

- « Oh, je me sens à mon aise dans ce genre de soirée, c’est vrai, mon ancienne situation aidant » opina-t-il en faisant glisser sa valise sur ses talons.

Une manière subtile de rappeler à la fille d’adoptive de Regina Mills avec qui elle s’entretenait à l’heure actuelle. Un roi. Il n’était pas entré dans les détails de durée de règne ou d’autres points inutiles mais savait que cette information n’avait pu être oubliée. Ce n’était pas tous les jours que l’on avait la chance de croiser un véritable membre de la monarchie sous son nez. Qui plus est..LUI ! Un véritable génie criminel. Que les gens pouvaient être naïfs à tirer des conclusions sottes ou paresseuses, à trop vouloir se complaire dans leurs désirs plutôt que de se confronter aux réalités, à se masquer la vérité par peur de trop souffrir ou par orgueil mal placé…
Alexis Child avait témoigné par le passé d’une méfiance rafraîchissante à son égard bien que bénine. Il ne doutait pas qu’en cet instant précis, surprise de son extrême calme, elle avait assemblé l’ensemble des petits détails qu’il avait laissé paraître pour tenter d’y trouver la preuve d’un stress quelconque… Et semblait quelque peu surprise à présent de la nonchalance avec laquelle, il avait rejeté sa proposition concernant l’œuvre. Pourtant quelle était la partie mal comprise ? Il ne voulait « qu’essayer d’être le plus honnête possible », voyons ! Loin, diamétralement opposé à une envie d’amusement, bien au contraire ! Il s’amusait mentalement de cette sorte de combat mental auquel se livrait la jeune femme dans une volonté de mettre une justification sur son attitude.
Il se mis à réfléchir néanmoins aux informations transmises par sa partenaire, un peu amusé par l’emploi de termes experts. Cherchait-elle à l’impressionner ? Ca ne fonctionnerait jamais, il n’était jamais guère impressionné par personne mais il pouvait lui concéder un peu de considération. Rares se trouvaient ceux qui pouvaient qualifier le sfumato avec facilité et compréhension. Au moins donnait-elle l’impression de savoir de quoi elle parlait.
Un triptyque ancien… Le premier qui lui venait en tête faisait partie des œuvres du rare Ceno Di Pepo, dit Cimabue, dont on avait découvert récemment une peinture que les revues d’art avaient reliée à un triptyque… Souvent c’était le propre des peintres flamands et le musée regorgeait de candidats potentiels, de Memling, Rogier Van der Weyden jusqu’à Léonard de Vinci lui-même...

- « J’ai quelques idées, mais je les garderai pour moi afin de voir si mon impression se confirme » lui glissa-t-il après quelques instants de réflexion, « pour un spécialiste, l’exercice est plus motivant. Et de toute manière, je pense qu’il vaut mieux que j’ignore notre objectif, ça ne jouera pas sur mes réactions, je ne voudrais pas vous vendre sans le vouloir ».
Cela avait été dit en avance, par anticipation de son interrogation frontale sur son angoisse, ce qui lui avait permis d’enchaîner aisément avec des atermoiements ridicules et feints, flatteurs qui arrachèrent un petit rire à son interlocutrice. Visiblement elle n’était pas dupe. Pensait-elle ! Il savait bien que n’importe qui voyait son stress, mais cela n’empêchait rien, aussi s’évertua-t-il à traduire sur son visage une expression de stupeur mêlée de peine à sa réaction :

- « Comment ? Me moquer ? Non. Loin de moi l’envie de vous tourner en dérision d’une quelconque manière » mentit-il effrontément en avançant d’un pas vers elle « Je ne dis pas que vous n’êtes pas angoissée, stressée ou autre d’une quelconque manière actuellement, je le vois mais… à ma différence, Moi, je.. » il leva les yeux au ciel comme fouillant l’endroit pour chercher les mots.
Bien qu’elle lui tournait le dos, elle ne manquerait pas d’entendre sa gêne, et plus que de la voir, il fallait ainsi la personnifier avec suffisamment de cœur pour qu’elle en soit palpable. Si bien reprit-il un peu, la voix confuse :

- «  moi je suis un pur novice et je refuse de faire rater cette première mission par angoisse démesurée de l’inconnu. Je ne sais pas à quoi m’attendre, ce serait...ce serait..purement égoïste...et dangereux pour vous que je me focalise sur mon stress ».

C’était un discours parfait, il le savait. Qui n’adorerait pas se faire entendre dire ça ? De toute manière, n’était-il pas capable de personnifier l’homme idéal selon l’imaginaire des gens ordinaires de parce qu’il était en réalité parfait ? De toute manière, cela se tenait et cela faisait preuve d’une telle abnégation de sa propre personne au profit d’elle, de l’organisation, du bien commun que cela ne manquerait pas de faire son petit bonhomme de chemin dans son cerveau. Tant et si bien que presque elle trouverait ça louable, admirable même. En réalité, il était bien plus détendu qu’elle, le savait et ça n’avait strictement rien avoir avec une quelconque envie de ne pas lui créer de problèmes… Mais plus qu’à s’en torturer l’esprit, elle aurait du s’en satisfaire. Bien que cela montrait qu’elle s’interrogeait sur lui et quiconque pensait à lui, satisfaisait Preminger. Alors qu’elle continue donc. Lui pendant ce temps suivait des préoccupations bien plus sérieuses consistant au manque de place pour ranger ses affaires.
Il haussa les épaules lorsqu’elle lui proposa de partager son armoire  - était-ce une plaisanterie ? -

- « Oh je suppose qu’il doit y avoir une autre, un hôtel de cette envergure ne peut pas décemment proposer qu’une seule armoire ! J’ai cru en voir une….là voilà. Donc non gardez donc celle-ci, moi aussi je n’ai que de quoi m’habiller pour aujourd'hui et demain...Enfin j’ai une ou deux tenues complémentaires en réserve, car je ne savais pas exactement à quoi m’attendre aujourd'hui » précisa-t-il avant de « découvrir » sa nouvelle armoire.

Il ne voyait absolument pas en quoi il était potentiellement plus chargé mais il avait déjà régulièrement cette discussion avec Georgia. Six paires de chaussures, treize ensemble, un pour le matin, un autre éventuellement pour le déjeuner du midi, une tenue pour l’après-midi, une autre pour le cocktail et éventuellement une cinquième pour la soirée qui en découlerait, et donc trois choix différents pour les tenues du soir… Rien de particulièrement outrancier. D’ailleurs c’était même un peu juste et puis il fallait avouer que les boutiques parisiennes offraient un choix absolument juteux !
Bref, il tourna la tête loin de ses envies shopping lorsqu’elle fit un commentaire sur son actuel livre de chevet négligemment déposé sur la tête de chevet, une tenue sur son ceintre dans les mains:

- « Oh oui. Puis nous sommes en France, les français devraient apprécier voir qu’un américain prend la peine de lire leurs œuvres.. Mais c’est un excellent classique, fort intéressant sur l’ambition... » il lui dédia un sourire mi sceptique lorsqu'elle l’associa à l’ère napoléonienne « Vous trouvez ? La naissance du Code civil et l’impérialisme, grandes idées… Mais malgré tout...je ne suis pas sûre qu’elle me corresponde plus que ça.. »

Il l’avait dit fort modestement comme gêné par le compliment. Il ne savait que trop pourquoi elle faisait la comparaison… Dorian Gray, Julien Sorel, et toutes ces icônes de cette époque personnifiaient le style dandy qu’il arborait souvent, à défaut de pouvoir adopter son vrai style… Cela sonnait comme un compliment dans sa bouche et il le prit comme tel, préférant ne pas révéler ce qu’il pensait de tout ce fatras vestimentaire… La mode de cette époque était décadente, fade, la redingote remplaçait les justaucorps exquis, les perruques poudrées tiraient leur révérence… Le début de la fin. Il n’était pas un dandy, mais un homme du XVIIIème et peut-être ses vêtements se trouvaient encore trop ennuyeuses elle-même ? Peut-être devait-il refaire entièrement sa garde-robe ? Il tourna la tête vers l’ensemble des vêtements disposés, anxieux. Non. Non. Quoique...quelques achats supplémentaires et….Non, hors de question de s’angoisser sur sa tenue à peine quelques heures avant la réception. De toute manière, il le savait : il serait plus beau que n’importe qui dans cette salle.

- « Je viendrais voir cette édition. J’ai été particulièrement occupé depuis notre rencontre mais je n’ai pas oublié que vous m’aviez dit que « Alexis around the corner » était faite pour moi. Je comptais passer, le vérifier...et découvrir le secret de votre si bonne et si rare collection » ajouta-t-il en dardant sur elle un regard rusé.

Cela avait sûrement un lien avec toute cette aventure dans laquelle il se retrouvait embarqué. Mais il n’avait pas menti. Sûrement serait-il passé. Pour entretenir un bon rapport et réfléchir à ce qu’il pourrait tirer de sa compagnie.. A présent, au final, la question se reposait d’elle-même en sa présence. Que pouvait-il tirer d’elle, qui possédait nombre de clefs si intéressantes… ? Jusqu’à quel point pouvait-elle se révéler utile ? Jusqu’à quel point pouvait-il l’utiliser sans occulter l’ombre d’Héra ?

- « Il est amusant que vous lisiez Tolstoï, Guerre et Paix est un roman fataliste, je ne vous imaginais pas de la sorte. »

A vrai dire, il ne la connaissait pas suffisamment encore pour se faire une idée des nuances de sa personnalité, mais il la pensait davantage...avoir foi en l’autonomie humaine que croire être entremêlée dans les mailles d’un destin inexorable au regard de la combativité qu’elle avait manifesté devant « Crafty ».
Il déballa tranquillement le reste de ses bagages et n’esquissa pas un geste pour la retenir lorsqu’elle prétexta se rendre éventuellement au spa. Avait-elle un maillot de bain en dessous de ses habits ? Il en doutait. Sauf à ce qu’elle en achète un...cela ressemblait tout droit à un mensonge. Sûrement devait-elle se rendre quelque part. Ou recevoir des informations d’un informateur..et elle semblait intelligent de ne pas lui en souffler mot.
Il ne souleva pas, la laissa disparaître derrière la porte de leur suite. Peu importait. Il finirait par savoir s’il le souhaitait vraiment… En attendant, il commença sa toilette, lui donnant quelques minutes d’avance. L’hôtel mettait à sa disposition quelques petits flacons de sel de bain parfumés qu’il vida après sélection dans la baignoire puis y ajouta quelques gouttes de son propre produit parfumé au lys blanc. Laissant couler le bain chaud, il finit par choisir sa tenue après quelques temps à contempler sa penderie et se dirigeait vers la salle de bain, lorsque prit d’une envie subite il retourna dans la suite, pour saisir le combiné de la réception :

- « Ici Monsieur Smith chambre 308, pourriez-vous faire livrer un petit bouquet de lys de chez Lachaume à mon épouse s’il vous plaît, elle doit être au Lobby Bar ou au spa... Merci»

On ne pourrait pas lui reprocher d’avoir tenté de jouer le jeu à fond de l’homme amoureux, si elle s’y trouvait, n’est-ce pas ? Et ainsi il saurait. En attendant, il décrocha à la sonnerie de son propre téléphone tout en enfilant un fin peignoir blanc :

- « Allô ? Bonjour ma chérie, oui mon avion a fait un bon trajet….Je suis à bon port, oui en plaisante compagnie, même » ajouta-t-il sournoisement en stoppant l’eau de la baignoire, les volutes chaudes caressant ses sens.

Il glissa un index sur l’eau négligemment, pour vérifier la température tout en écoutant d’une oreille son épouse le prier de saluer Jérémie de sa part.

- « Oh, je suis dans la salle de bain donc je ne vais pas crier mais je ne doute pas qu’il te renvoie le bonjour aussi. » répliqua-t-il gaiement.

Il n’avait pas précisé qu’il rejoignait Alexis à l’hôtel, Georgia n’avait pas besoin de se mettre des scénarios en tête ou plutôt son absence de scénario l’aurait agacé et il avait paru si évident à son épouse qu’il voyageait avec celui qu’elle considérait comme son meilleur ami qu’il ne l’avait pas détrompée. Pourquoi ? Après tout, sa mission devait être secrète et nécessitait donc peu de monde dans la confidence, tel que lui avait expliqué l’individu qui avait pris contact avec lui et il comprenait, ne sachant pour ainsi dire pas où il mettait les pieds. Il devait embrasser sa nouvelle identité pleinement le temps d’un soir et il valait mieux préserver sa femme de toute cette agitation inutile.

- « Et toi que fais-tu donc ? »

Question purement polie. Qu’est-ce qu’il en avait à faire ce que les gens faisaient lorsque ça ne le concernait pas . Pour Georgia, il imaginait pas grand-chose. Sûrement se morfondait-elle de son absence, évidement… De toute manière, les décisions en son absence n’avaient jamais porté leurs fruits…

- « Je vais voir Honey, peut-être et...je vais rechercher notre...deuxième canapé »

La voix de Georgia avait faibli au bout du fil si bien qu’il l’expliqua en partie par l’éloignement… Mais il ne comprenait pas la situation. Voir Honey pourquoi pas, mais pourquoi diantre se lançait-elle dans l’aménagement intérieur ainsi ? D’ailleurs la mention à cette situation lui arracha une grimace :

- « Je préférerai que tu m’attendes pour en choisir un nouveau. Sait-on jamais et... »
« Je n’en n’achète pas un autre, chéri, je le porte au nettoyage. »

Il eut un blanc. Il crut avoir mal entendu et résista à l’envie sèche de lui raccrocher au nez. Un bon bain chaud l’attendait et l’envie de faire prendre un bail bouillant à son téléphone aussi.

- « Non. » articula-t-il froidement « Non nous nous en débarrassons. Nous en avons déjà discuté, Georgia. »
- « Pas vraiment. Mais si tu veux… Tu as dit que tu voulais le changer et depuis nous n’avons pas évoqué le sujet. »

Parce qu’il était clos, non ? Il ne répondit pas trop furieux pour ajouter quoique ce soit. C’était déjà suffisamment outrageux que d’avoir fait pénétrer cet imbécile chez lui pour qu’il admire le décor de ce qui n’était pas à lui, s’en était une autre de l’avoir laissé s’étendre sur son canapé favori, malade… Et comme il n’avait même pas eu la décence d’y mourir, bien évidement qu’il ne voulait plus voir ce meuble !

- « Je préfère que l’on change. Tu peux choisir le nouveau si tu y tiens, tant...Même si ça ne devrait pas être à nous de payer ça... »
- « Ce n’était pas sa faute non plus., Erwin, une maladie... »


Il se retint de ne pas répliquer du tac-au-tac, il valait mieux pour ainsi dire qu’elle ne soit pas présente pour voir l’expression de fureur qui passa dans ses yeux dorés. Au moins avait-il eu la présence d’esprit de donner l’ordre aux jumeaux de tenter d’intimider ce misérable loqueteux des basses-cours ! Mais l’attitude de son épouse l’horripilait. Toujours à défendre les autres, les misérables, ceux qui ne le méritaient pas….

- « Je vais devoir raccrocher Georgia, le téléphone de l’hôtel sonne, je t’embrasse ».

Il l’avait marmonné rapidement, et avait coupé la conversation juste après sa déclaration mutuelle, pour retourner dans la chambre saisir le téléphone promptement. Le majordome lui déclara ce qu’il avait soupçonné et il finit par lui donner l’ordre, de garder les fleurs pour en garnir leur chambre après leur sortie ce soir en remplacement de celles qui trônaient déjà sur la table, pour revenir enfin se plonger dans son bain. Au moins, la discussion sur le départ d’Alexis chassait un peu de ses pensées Georgia et cette maudite histoire. Il refusait d’y accorder davantage de temps par ailleurs, hors de question de se préoccuper encore d’idiots et d’ingrats, décida-t-il en posant la tête sur le rebord de la baignoire, immergée à peine de l’eau. Non mais. Pour qui le prenait-on ? Il était visiblement trop bon avec elle, pour qu’elle le remercie en faisait autant de déférence à un individu misérable qui avait osé le défier. Trop bon. Presque à donner l’impression d’être faible. L’était-il ? Non, un homme faible aurait été jaloux, il n’était pas jaloux, il ne pouvait pas l’être. Mais à trop souhaiter préserver ce qu’il avait, peut-être avait-il offert de trop d’attentions trop de loyautés non méritées. Sortant la main droite de l’eau, il contempla son alliance où des petites bulles colorées se fixaient puis explosaient en chemin… Son mariage… Cela le fit penser à Victoire Adler et sa dernière recommandation. Se pouvait-il..qu’elle soit derrière le « virage » - le terme était excessif mais tout de même- de sa femme ? Avait-elle maudit son mariage ? « Un peu d’attention pour elle ne ferait pas de mal »… Mais comment osait-elle seulement ? N’offrait-il pas tout ce qu’une femme pouvait rêver ? Et plus encore lorsqu'il finirait par conquérir TOUT. Il barbota dans ses pensées et réflexions un long moment, finissant néanmoins par savourer son bain. Pourquoi aurait-il du s’inquiéter de tout ceci ? Il était seul Maître en ce bas monde et les autres s’effaçaient devant LUI. Avec un physique parfait, un corps parfait, un cerveau parfait et u ne destinée parfaite, pourquoi donc aurait-il du s’inquiéter. Tant pis pour eux, tant mieux pour lui.
Il finit par sortir du bain puis après s’être enduit de nombreuses crèmes, s’être frictionné à l’eau de Cologne, vaporisé un illuminateur, puis un premier jet de parfum tout en souriant à son propre reflet, il sortit chercher le costume choisi, chantonnant de tant de beauté. Accrochant ce magnifique assortiment non loin du miroir, il s’évertua à sécher ses cheveux, soupira une énième fois sur leur couleur puis les secouant, les laissant reposer soyeux et par ondulation presque sur ses épaules. Des millénaires avaient passé mais au final il suivait toujours la même routine. Non par préservation de sa beauté inaltérable mais par hommage à celle-ci, à lui, en définitive. Il n’y avait rien presque qu’il n’apprécia autant que ces seuls moments de pur solitude avec lui-même, car après tout, qui méritait autant sa compagnie que lui ?
Son ongle glissa sur le miroir, longeant ses propres contours et il se sourit. « Un jour, j’obtiendrais tout. Tout ce que je veux...Mais pourquoi attendre ? » Depuis la sortie de la malédiction, il appliquait de plus en plus cet adage et il ne voyait pas en quoi cette soirée différerait. Après tout, peu importait cette société secrète, il savait très bien qu’il pouvait avoir seul ce qu’il souhaitait. Sans eux. Mais au moins, apprécierait-il l’occasion d’avoir quartier libre sur les moyens ce soir. Par simple plaisir de montrer à quel point il était à tous supérieur.
La fille choisirait sûrement une robe noire, blanche ou rouge, les couleurs évidentes qui s’imposaient lors de soirées chics et privés. Si l’organisation voulait oser elle lui choisirait le rouge. A défaut, les autres faisaient de ravissants choix sans erreur. Il avait pour ainsi dire choisi la couleur de ses propres habits en réflexion à ces trois choix potentiels, délaissant à regret le violet pour cette fois. Aussi, enfila-t-il une chemise à jabot crème, en soie, légèrement d’aspect brillante, pour accrocher la lumière, resserrée aux manches pour se voir en dessous de son splendide costume d’un rouge profond presque sanglant ajustée à sa taille, sa carrure et ses jambes. « Dew adorerait, très cher Léo » ricana-t-il mentalement même s’il ne disposait pas d’une occasion aussi parfaite pour sortir un costume d’une telle ampleur, hormis potentiellement à son mariage. Il étoffa la tenue d’un carré de soie bouffant aux motifs monochromes, enfila ses chaussures en cuir, puis pulvérisa une nouvelle fois huit vaporisations de son parfum favori aux notes de violette, d’iris, et lilas, poudré et extravagant, qui ressortait étrange sur les hommes d’aujourd’hui mais sonnait comme une évidence sur sa personne. Après s’être un long moment admiré et miré dans le miroir sous toutes les coutures possibles et toutes les poses, il sortit regagnant sa chambre à trois minutes à peine de l’horaire donné par Miss Child qui fort heureusement n’était pas encore arrivée. Il s’étendit comme un charme sur son lit, faisant mine d’ouvrir son livre et eut à peine parcouru une moitié de page que la porte d’entrée s’ouvrait sur la brune.

« Vous êtes si ponctuelle, Miss »

Il tourna le regard vers elle, pour jauger son effet et manqua de sourire moqueusement en s’apercevant qu’elle évitait son regard, pour mieux se focaliser sur sa propre tenue. Il sourit cependant sincèrement en la voyant tirer de son fourreau un tissu rouge concrétisant son soupçon puis la suivi du regard discrètement le long de sa marche jusqu’à la salle de bain. « Très élégant » c’était tout ? Cette tenue était splendide et lorsqu’un tel Apollon la portait, on ne pouvait pas se contenter d’un « très élégant » très élégant était valable pour le costume très banal qu’il avait porté tout à l’heure ou autre… Pas pour ça ! Pas pour ce joyau qu’il était. Mais sûrement était-ce par timidité. Voilà par timidité. Comme tout le monde devant lui.
Elle disparu à son tour dans la salle de bain et bientôt le bruit de l’eau raisonna un peu dans la chambre. Qu’elle se fasse donc belle, oui, même sous Smith il fallait être digne de se parader à son bras, c’était une expérience si exceptionnelle que cela devait avoisinner un gain à ce que les français appelaient « le jackpot de l’euro-million ». Tout à fait.
Bientôt, il se laissa porter par son livre, une relecture certes mais qui raisonnait d’un goût différent. « La parole a été donnée à l’Homme pour cacher sa pensée » Voilà une tirade fort judicieuse et ô combien pertinente ! Et il y réfléchissait lorsque la porte de la salle de bain s’ouvrit à nouveau, rappelant à Erwin que le temps semblait s’être écoulé sans qu’il n’y prenne gare. Il leva la tête de sa lecture, détaillant avec acuité la silhouette qui se profila devant lui. C’était charmant, du premier goût à n’en pas douter. « Qui eut cru qu’une ancienne strip-teaseuse pouvait paraître aussi distinguée? » aurait sûrement été la phrase qu’il aurait déclamé dans d’autres circonstances. Pour blesser, par simple plaisir d’être cruel. Mais ce n’était pas faux non plus, cela la métamorphosait encore plus diamétralement que lors de son changement de tenue quelques heures plus tôt. Dans un style à conserver, si elle désirait savoir son avis. Au moins ainsi se révélait-elle digne de prendre son bras dans cette soirée mondaine.

- « Nous sommes très assortis, n’est-ce pas ?  » déclara-t-il avec humour en se levant, tout en reposant son livre sur la table de chevet.

Ses lèvres s’arquèrent en un rictus narquois à son entente. « Chéri ? » Vraiment ? Elle paraissait plus assurée à présent certes et l’aura de la robe jouait sûrement sur son sentiment victorieux et plus assuré mais il n’avait pas manqué de noter néanmoins à quel point elle avait su délibérément éviter son regard auparavant..Pas plus tard qu’en revenant de son escapade secrète et encore en sortant de la salle de bain, une minute avant. Mais puisqu’elle semblait si joueuse...Son regard glissa jusqu’au sourire mutin de la jeune femme tandis qu’il lui saisit la main pour soulever cette dernière jusqu’à ses lèvres :

-  «Cette robe est ravissante, chérie » déclama-t-il en français en effectuant un frêle baisemain dans un sourire narquois puis loin de lâcher sa main, il la déposa sur son bras, ravi de son petit effet « Nous y allons ? »

Ils sortirent tous deux de l’hôtel assez dignement, il fallait l’admettre. Elle ne faisait pas tâche à son bras et quelques clients de l’hôtel se retournèrent -plus sur son passage que sur le leur ou sur celui d’Alexis parce que toute aussi ravissante qu’elle pouvait être elle n’atteignait pas un centième de sa beauté- et cela le flatta.
Leur taxi les attendait encore et ils montèrent tous deux, prenant place dans le véhicule qui les emmènerait au Louvre.
En attendant que leur véhicule démarre, il fit glisser son téléphone sur les derniers potins de ses victimes…s’arrêtant un instant, le doigt suspendu sur l’information que venait de lui glisser Midas. James Olsen avait repris un avion en direction du Maine. Une photographie de son passeport suivait le message faisant plisser les yeux du notaire. Comme quoi, il suffisait d’être absence pour que les cafards croissent… et l’autre petite idiote de Lena qui se pavanait comme nouvelle directrice d’un journal destiné inexorablement à péricliter depuis son départ… Alexandre ne possédait pas les épaules, il aurait du le voir. Il l’avait vu à la minute où ce dernier s’était épanché sur sa crainte de sa misérable sœur… Et dire que maintenant, cette détestable brune récupérait les rênes d’une entreprise pour laquelle elle ne possédait aucune prédisposition… Elle devait être ravie, cette misérable imbécile. Il la visualisait facilement, plissant ses yeux bleus de satisfaction, et bientôt la famille allait être réunie… Quelle pitié.
Mais non. Non il ne s’occuperait pas de ces histoires ridicules ce soir. Il avait d’autres préoccupations laaargement plus satisfaisantes. Il rangea son téléphone dans la poche intérieure de sa veste, dans une moue dégoûtée puis tourna la tête vers la brune sertie de rouge qui se trouvait à ses côtés. Lui sourit nonchalamment… Il songea à ce qu’elle lui avait dit antérieurement, à sa comparaison sur Dorian Gray flottant dans son esprit.

- « Je...je ne devrais pas vous dire, cela Miss Child car je suis persuadé que vous avez déjà mené nombre de missions avec succès mais comme vous sembliez tendue antérieurement, je ne peux pas m’ôter de la tête que c’est de mon fait. Enfin...à cause de la situation. » corrigea-t-il en plongeant ses yeux dorés dans les yeux azurées de la jeune femme  « Aussi...Si vous doutez rappelez-vous que tout ce que croiront les gens sera ce que nous leur diront et que la seule preuve qu’ils auront sera ce que nous ferons. Dehors, nous sommes un couple heureux et cela ne vous demande que de prendre mon bras et sourire à mon encontre. Laissez-vous porter, ne réfléchissez pas, il n’y a aucune raison pour qu’ils s’interrogent si vous suivez ces conseils, soyez-vous même, soyez détendue. Tout ira à merveille ».

Comme pour la rassurer, il tapota un peu son bras puis reporta son attention sur les ruelles que les lampadaires commençaient à éclairer. Le soir n’était pas encore tombé mais le crépuscule semblait s’étendre, dardant ses lumières rougeoyantes sur la cité parisienne. Même le bâtiment du Louvre semblait auréolé de cette ambiance chaude, de ces couleurs vives, embrasant le bâtiment dans un ciel admirable tiré de nuances rosées. Il admira un peu le panorama avant d’entrer dans le bâtiment, Mary Smith à son bras.
Il comptait s’amuser et finalement follement en cette soirée mémorable. Que le tout Paris voit et ait vent de sa flamboyance, le Monde entier le verrait ce soir.
Alors tout comme Edward Smith s’avançait dans le musée, tendant son invitation sous maintes politesses d’usage, on lui ouvrit les portes de l’édifice cérémonieusement et Preminger entra dans son théâtre.


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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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________________________________________ 2020-08-30, 19:26 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Il m’avait reprécisé qu’il avait été roi dans un autre monde d’une façon détourné et si j’avais concédé poliment par un hochement de tête et un sourire, je devais dire qu’il venait effectivement juste de me le rappeler. Avec tout ce qui s’était passé ce jour-là, je devais bien avouer que les petits détails étaient passés à la trappe face aux gros problèmes que je devais affronter. C’est qu’il devait être comme un poisson dans l’eau. Je m’étais demandé un instant si j’avais eu la présence d’esprit de le préciser dans mon rapport mais je me rendais compte que je n’en avais plus aucun souvenir. Ceci aurait pourtant pu expliquer le choix du notaire. Je devais bien avouer que je devais composer avec tellement de princes, de princesses, de rois et de reines dans ma vie et que la plupart avait pris le chemin de la vie d’une personne lambda en démocratie qu’avec le temps je n’y avait plus vraiment prêté attention. Avec lui, je me demandais à présent si cette vie d’avant ne leur manquait parfois pas. Ils étaient au sommet du pouvoir, au sommet de leur bon vouloir et tout le monde les traitait avec déférence et révérence. Et à présent, ils étaient les plus communs des personnes, une gamine telle que moi était encore capable de l’oublier et de les traiter comme de simples connaissances ou amis en fonctions de nos relations. Cela avait peut-être de l’importance pour Erwin Dorian puisqu’il avait tout de même jugé utile de le préciser et c’était aussi pour cela que j’avais préféré rester silencieuse, que de devenir désobligeante malgré moi.

Fort heureusement, l’ambiance s’était largement détendue dans la chambre d’hôtel et nous avions préféré parler tableau et armoire plutôt que de revenir sur cette situation qui risquait quoi qu’il arrive d’envenimer la relation. Ce n’était clairement pas le moment. Je lui avais alors décris la peinture simplement et en restant suffisamment mystérieuse comme il me l’avait demandé. Il avait réfléchi quelques instants, prenant apparemment cette discussion à cœur, ce qui était assez rassurant. Je me demandais comme un type qui en connaissait autant sur l’art n’avait pas décidé de se reconvertir dans ce type de métier. C’était plutôt atypique d’en connaître autant, ce devait être une véritable passion mais cela lui venait-il de son ancien monde ou de ce monde ? Je n’avais pas de souvenir d’un compte sur un roi fin connaisseurs de tableaux mais enfin bon... tous les rois aimaient l’art picturale après tout, surtout quand il s’agissait de les représenter.

Puis nous en étions venus à sa pique que je n’avais pas manqué de rappeler et dont il tentait de se défendre. J’avais gardé mon sourire en coin en me dirigeant vers la valise, peu convaincu de ce qu’il essayait de me dire mais le sourire s’était terni lorsque la gêne avait pris le dessus à la découverte de la robe. J’avais pourtant continué à l’écouter. Il semblait vraiment tenter de sonder mon “habitude du terrain” car ce n’était pas la première fois qu’il y faisait référence mais j’étais bien décidée à ne pas lui répondre, ni par l’affirmative, ni par la négative. C'était une des règles qu’on m’avait imposées, ne jamais rien dire de plus que ce que la personne avait besoin de savoir. Ça n’était pas ma première mission. Mais c’était bien la première que je menais dans une configuration pareille. Je m’étais contenté de me tourner vers lui avec un sourire :

- Je comprends mieux... C’est très gentil de votre part de refuser de vous focaliser sur votre stress, assez courageux aussi je dois le dire. Mais ne vous inquiétez pas, je suis certaine que vous ne ferez pas rater la mission.

J’avais tenté de lui lancer un regard que je voulais rassurant. Il ne pouvait pas dévier l’objectif. Je ne voyais pas comment. Ça avait été pensé pour un amateur, pour un inconnu. Du moment qu’il faisait ce pour quoi il était là, il ne devait pas y avoir de raison de s’inquiéter et il avait l’air plutôt enclin au jeu. Nous avions donc fini par déballer nos affaires et le notaire avait effectivement trouvé une armoire pour ses affaires. Il parlait de “deux ou trois” tenues supplémentaires, j’aurai plutôt dit une quinzaine, toujours autant persuadée qu’il avait pris pour 3 semaines de vacances. Pourtant d’après ses dires, il savait bien qu’il n’était question que de deux jours. C'était plutôt cocasse, j’étais tombé sur un homme des plus coquets, de ceux ayant les traits qu’on donnait injustement habituellement aux femmes. J’avais observé les costumes qu’il était en train de ranger d’un œil distrait, constatant qu’ils se déclinaient surtout en trois couleurs : le noir, le blanc et le rouge, des couleurs sommes doutes habituelles pour un cocktail chic. J’avais été un peu surprise de voir du rouge, il était plutôt rare pour un homme dans porter sur un costume. Ils se contentaient généralement de la cravate ou alors ils sortaient d’un clip de Pharell Williams ou un truc du genre. J’avais failli rougir de nouveau en repensant à ma propre robe mais très rapidement, j'avais préféré détourner la conversation sur la lecture.

J’avais hoché la tête avec un sourire appréciateur lorsqu’il avait parlé de la France. Il était vrai qu’il ne pouvait pas rendre plus bel hommage que de lire un tel livre en étant étranger dans le pays même qui avait vu naître Julien Sorel. J’avais eu un petit rire lorsqu’il avait parlé du Code Civil, appuyé d’un hochement de tête pour lui préciser que c’était justement de CA que je voulais parler :

- Oui, je faisais référence à votre métier notamment. Toute la rigueur et l’élitisme des métiers de droits en France doivent beaucoup à l’air Napoléonienne. Les bacheliers aussi... très souvent à leur insu... Pour le reste, je ne me permettrai pas de juger, je ne vous connais pas si bien que cela... en... dépit des apparences...

J’avais eu un geste parasite au niveau de ma main gauche qui explicitait le fait que je parlais de ce faux mariage. J’étais censé en connaître bien plus sur lui. J’avais tout de même noté qu’il avait parlé “d’impérialisme” et “d’ambition” sur les idées de cet air qui semblaient convenir à ce qu’il était. C’était plutôt particulier venant d’un roi... La base de l’impérialisme avait quelque chose de commun à la royauté mais il était aussi beaucoup plus expansif, ancrant plus dans l’idée commune cette idée de conquête et d’asservissement. Après tout, était-il un bon roi ? C’était quelque chose que je n’avais pas envisagé jusqu’alors sans doute par sa courtoisie et sa gentillesse. Black aussi était courtois et gentil... et j’avais fini par voir sa cave...

- Le secret d’une bonne collection... c’est juste d’avoir les bons contacts dans son entourage...

Je lui avais lancé un sourire et un clin d’œil malicieux, ne doutant pas une seconde qu’il avait forcément fait le rapprochement avec ce que nous vivions présentement... et qui me rappelait d’ores et déjà à l’ordre. J’avais commencé à amorcer une sortie quand il avait fait une remarque sur mon livre que je tenais aussi dans la main. Un peu surprise, j’avais observé la couverture avant d’avoir un rire franc mais pas blessant, juste un éclat de rire cristallin avant de le regarder avec un sourire :

- Donc selon vous, nous ne devrions que lire des livres qui nous définissent ? Vous avez raison. Je ne suis pas une fataliste. Mais j’aime lire de tout et particulièrement sur des sujets que je ne comprends pas ou qui ne me ressemble pas. C'est en étant curieux que nous grandissions, non ? Je dois dire que j’aime ce romantisme fataliste à la russe, cette façon de décrire la douleur de façon brute, crue et irrémédiable. Ça m’aide à comprendre que parfois, j’ai peut-être trop d’espoir en moi pour mes interlocuteurs et qu’il faut que je pense plus comme Tolstoï par exemple...

J’avais eu un nouveau sourire, ravie de pouvoir parler de livre mais j’avais fini par prendre congé, me rappelant que le Temple n’attendait jamais. Et la mission non plus. Après le Temple, j’étais presque rentré instantanément dans la salle de bain, évitant son regard et son allure pour éviter de me dégonfler instantanément. J’avais juste eu un petit rire quand il avait parlé de ma ponctualité. Je me rendis alors compte qu’il m’appelait toujours “miss” et que je pourrai lui proposer de m’appeler “Alexis” mais j’étais déjà en train de fermer la porte sur moi dans la salle de bain lorsque j’en étais arrivé à cette conclusion. Et lorsque j’étais ressortie, j’étais Marie, il n’y avait donc plus aucune raison de lui proposer à cet instant de le faire. Je l’avais alors observé plus en détail, réalisant qu’il avait choisi le costume rouge. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ça lui allait vraiment bien. Je l’avais gratifié d’un léger compliment à mon entrée dans la salle de bain car je n’avais pas regardé en détail et que je n’étais pas vraiment expansive dans mes remarques positives, surtout quand il s’agissait d’un homme que je ne connaissais que trop peur, cela pouvait porter à confusion. Mais il était vraiment élégant. Le rouge lui allait bien... NOUS allait bien maintenant que j’observais notre reflet... et qu’il précisait à quel point nous étions assortis.

- Oui je pense que nous n’aurions pas plus faire plus. C’est bien... ça révèle peut-être à quel point Edward et Marie sont unis.

Je lui avais souris, prenant son humour au vol. Il s’était alors approché de moi et j’avais senti sa main prendre la mienne. Un peu surprise, je l’avais laissé faire tout en posant mon regard sur nos deux mains. J'avais levé les yeux en même temps qui levait ma main et mon regard croisa le sien tandis qu’il me faisait un baisemain et un compliment dans un français qu’il maîtrisait bien. J’eu un petit rire avant de lui répondre également en français :

- Merci. J’ignorais que mon mari magnait si bien ma langue maternelle... Notre premier rendez-vous ce serait-il donc déroulé dans la langue de l’amour ?

J’avais plissé les yeux, le sourire toujours mutin, préférant me jouer de cette situation, restant focalisé sur mon rôle. Le Grand Maître avait raison. Si je me concédais tout entière à mon rôle, alors il n’y avait plus de raison d’avoir peur, je n’existais plus, je n’étais plus là. Nous avions traversé le hall et rejoins la voiture. Je m’étais alors installé bien plus calmement que la première fois et mon regard avait croisé celui du chauffeur dans le rétroviseur. Je m’étais contenté d’un sourire en coin et d’un regard insistant qui signifiait clairement “tout va bien” et je m’étais mise à observer l’extérieur. Il faisait encore clair, Paris se teintait de rose et en devenait encore plus romantique. “Ne soit pas si sentimentale, princesse !” J’avais presque entendu sa voix dans ma tête. Cette voix énergique et moqueuse, cette foutue manie de m’appeler “Princesse” constamment. Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus pensé à lui. Mais Paris ravivait les souvenirs douloureux. Il m’avait promis que nous irions. Qu’il m’en ferait voir de toutes couleurs avec du romantisme bien dégoulinant. Qu’on survolerait les toits de Paris à la nuit tombée. Et j’avais attendu. Mais il n’était jamais revenu. Et quand j’avais tourné mon regard vers l’homme à côté de moi, je réalisais à présent pleinement que ce voyage ce n’était pas avec lui que je le faisais, que cela n’avait peut-être jamais été écrit comme ça... Il senti ses doigts toucher son bras et elle le vit tourner de nouveau la tête. Elle en fit de même et pendant qu’elle observait les ruelles, elle précisa :

- Merci. Vous savez... je n’ai plus vraiment de soucis avec la situation.

J'avais de nouveau tourné le regard en sa direction.

- Je m’excuse si je vous l’ai fait ressentir. Ce n’est pas vous... C’est juste que je ne m’attendais pas à devoir jouer quelque chose d’aussi intime avec...

Un étranger.

- Quelqu’un que je ne connais que depuis peu. Mais je vais suivre votre conseil, je pense qu’il est très avisé. Oh et...

J’avais hésité un moment avant de lui préciser :

- Vous pouvez... m’appeler Alexis. Vu la situation je pense que nous pouvons laisser tomber le “miss”. Enfin... pas pendant la soirée bien sûr... mais... par la suite.

Je lui avais souri. La voiture s’était arrêtée dans la cour même dans l’ancien Palais Royal. Pour cette soirée, ils avaient vraiment sorti le grand jeu. La pyramide de verre scintillait déjà des lumières qui deviendraient de plus en plus visible à mesure que la nuit tomberait. Après Erwin, j’étais à mon tour sorti de la voiture pour prendre son bras et nous nous étions dirigés vers la sculpture de verre, droit vers les hôtesses d’accueil. Avec calme, d’une voix posée et en français, je précisais :

- Bonsoir, Monsieur et Madame Smith, s’il vous plaît. Marie et Edward.

J’avais prononcé mon prénom à la française puisqu’il était inscrit comme cela sur mon passeport et j’avais sorti le carton d’invitation ainsi que ma carte qui précisé que j’étais l’experte en art. Les hôtesses cochèrent nos noms et appelèrent l’ascenseur qui nous descendit au cœur du Carrousel. Nombre de personnes étaient déjà présentes à cet endroit mais je savais que si nous devions y faire un stop forcé, l’important se trouvait surtout dans l’aile Denon que nous devions rejoindre au plus vite pour éviter de se faire manger toute la soirée par des pique-assiettes à la recherche de notoriété ou pire, par des journalistes à la recherche d’un bon article. J'avais pris un verre de champagne dans un même mouvement que mon mari tout en remerciant le serveur et je le portais à mes lèvres. Il ne me fallut pas bien longtemps pour entendre une voix haut-perchée que je connaissais bien :

- Maaariiiie !

Je me tournais vers le blondinet court sur patte qui me faisait de grands signes de main à l’autre bout du Carrousel. C’était un conservateur du Louvre avec lequel j’avais sympathisé quelques mois plus tôt. Il était super sympa, très énergique, efféminé mais apparemment clairement intéressé par les femmes ce qui lui faisait un atout considérable pour gagner leur confiance. Avec un sourire gourmand, il s’approcha de nous et me fit la bise comme en avait l’habitude des français. Plutôt que de lui parler dans sa langue, j’avais plutôt opté pour l’anglais pour présenter Erwin, par politesse pour mon “époux” que Baptiste savait américain.

- Baptiste, trésor, ravie de te revoir, comment vas-tu ? Je te présente donc enfin le fameux monsieur Smith.

J’avais passé le bras qui tenait ma coupe de champagne autour de la taille d’Erwin avant de poser mon autre main sur son torse avec un sourire complice vers Baptiste. C’était fou, j’étais tellement dans mon rôle à le voir que j’en avais complétement oublié à qui j’étais en train de me coller. J'avais relâché cependant mon étreinte pour permettre au jeune homme de lui serrer la main tout en continuant de faire les présentations :

- Chéri, je te présente Baptiste Lefebvre, il est conservateur au Louvre. Baptiste, voici Edward Smith, mon mari.

Il lui avait grogné près de l’oreille d’un ton moqueur :

- Et ben ma cocotte, tu t’emmerdes pas toi !

Je m’étais contenté de rire en lui tapant sur l’épaule avec un air faussement gêné. J’aimais beaucoup Baptiste. Pour de vrai. Alexis l’aimait bien. Marie aussi de surcroît, d’autant plus avec le poste prestigieux qu’il avait. Le jeune homme était un vrai génie, il avait réussi à se hisser à l’une des places les plus convoitées dans sa profession du haut de ses 34 ans. Il était extrêmement doué dans son domaine, ce qui en faisait un allier de taille. Le fait de le voir en premier m’avait brusquement rassuré. Un serveur était passé près de nous, nous présentant des verrines.

- Je suis ravi de vous rencontrer monsieur Smith, Marie m’a BEAUCOUP parlé de vous. Les affaires semblent plutôt bien vous réussir, vous êtes dans l’immobilier, c’est ça ? J’ai toujours trouvé qu’il était de bon goût pour un magnat de l’immobilier d’aimer les œuvres d’arts. Savoir décorer un intérieur avec goût est tout aussi important que présenter l’extérieur ou la surface après tout... et puis dans ce genre de lieu j’ai entendu dire qu’on y trouvait de belles plantes.

Il avait glissé vers moi un clin d’œil amusé tandis que j’avais baissé la tête, faussement gênée. J'hésitais alors à prendre quelque chose sur le plateau quand il précisa :

- Les cappuccinos de truffes montées à la crème de foie gras sont absolument DI-VIN. Les croques en bouche au homard aussi si vous voulez mon avis. Oh ma chérie, j’ai oublié de te dire, l’ambadasseur est déjà arrivé... il s’est pas emmerdé, il est directement passé à Denon. Pfiouuut envolé ! Si tu veux chopper du bon monde, tu devrais te dépêcher, ici on est entre requins et petits poissons, tu le sais bien.

Je lui avais souris avant de lui dire en français :

- T'es un amour.

Reposant ma verrine terminée sur un plateau à la volée, j’avais pris une plus grande gorgée de champagne tout en me dirigeant vers Denon avec Erwin en lui précisant :

- Tu vas voir, tu es connu comme le loup blanc ici... malheureusement, tu me connais, je parle un peu trop quand je suis amoureuse.

Je lui avais souris en le regardant dans les yeux comme si je voyais la 8e merveille du monde tout en espérant qu’il captait le message que je lui envoyais. D’une certaine manière je n’en doutais pas trop, vu ce que j’avais vu de l’homme. J’avais relevé ma robe pour monter les marches en lui précisant toujours :

- Lors de mes derniers voyages à Paris je me suis surtout rapproché de Baptiste qui est un véritable ami et qui a la langue bien pendue quand il s’agit de parler des nouveaux arrivages au Louvre. J’ai eu l’occasion aussi de rencontrer le Ministre de la Culture qui devrait être là ce soir. C’était à l’un de mes derniers vernissages, tu sais ? Je lui ai vendu une belle pièce et pour me remercier, il m’a invité lors de son accrochage chez lui. Quel dommage que tu aies été retenu par ton travail ce jour-là. Il devrait y avoir aussi l’ambassadeur de l’Italie vu l’œuvre que nous découvrirons ce soir. Nous avons déjà eu l’occasion de nous entretenir à Rome lorsqu’il était encore à la Camera dei deputati. Une personne délicieuse, tu vas voir.

J'aurai aussi pu lui dire tout ça à l’hôtel. Ça aurait peut-être même été préférable mais ça m’aurait rajouté le stress de devoir lui expliquer certaines choses sans tout lui expliquer. Lui qui voulait savoir si j’avais déjà été sur le terrain, maintenant il savait. Et après tout, c’était lui qui avait voulu joué à “j’en sais le moins possible et j’improvise sur place”. Nous étions arrivés dans la Grande Galerie de l’Aile Denon qui, outre de resplendir de son faste habituel semblait d’autant plus incroyable avec les installations et tous ces gens en tenue de gala pour observer les œuvres. Stratégiquement, je nous avais dirigé vers La liberté guidant le peuple de Delacroix avant de nous poser devant. Il ne fallut que quelques minutes à l’homme grisonnant pour s’approcher de nous, son verre à la main.

- Toujours aussi fascinée par le Delacroix, mademoiselle Pelletier ?

Je l’avais corrigé avec un geste de la tête :

- Madame Smith a présent. Je suis ravie de vous revoir monsieur Allard. Permettez-vous de vous présenter mon mari, Edward Smith. Chéri, je te présente Sébastien Allard, chef conservateur des peintures du musée.
- Enchanté de vous connaître.

Il avait serré la main d’Erwin avant de me demander :

- La réception vous plaît ?
- Tout est parfait oui, j’étais juste impressionnée de voir ce tableau disposé ici... Le Delacroix est généralement dans la galerie rouge...
- En effet, nous avons juste procédé à un réaménagement des œuvres afin de pouvoir y placer celles qui sont plus probables d’intéresser ce soir.
- Je comprends... Ce tableau est gigantesque, vous avez dû au moins retirer deux œuvres pour pouvoir l’y accrocher... ça a dut être un crève-cœur..
- Qautre, pour être précis ! Effectivement, mais je vous rassure, elles ne resteront pas bien longtemps dans les sous-sols poussiéreux du Louvre et retrouveront bien vite la lumière du Musée.

Il m’avait fait un clin d’œil et j’avais eu un petit éclat de rire complice avant de terminer mon verre et de le poser sur le plateau d’un serveur. Courtoisement et avec un sourire, le chef conservateur avait pris congé.

- Monsieur Smith, Madame Smith, je vous souhaite de passer une agréable soirée. L’orchestre ne devrait pas tarder, il nous a été demandé d’organiser quel qu'activité de danse notamment pour l’ambassadeur qui en est friand...

Il pointa du doigt le décor derrière lui et je finis par observer ma cible au loin qui semblait en grande conversation.

- Merci beaucoup monsieur Allard, bonne soirée également...

J’avais attrapé la main d’Erwin avant de plonger mon regard dans le sien avec un sourire :

- Je meurs d’envie de te présenter l’ambassa...

Mais au même moment, l’orchestre s’était mis à jouer et j’avais fermé lentement les yeux, traduisant le “non mais c’est pas vrai” que j’étais en train de me dire mentalement. Je m’étais contenté de rouvrir les yeux en inspirant, tout en me détournant du “mari” à la recherche de l’ambassadeur. Il était d’ores et déjà en train de proposer une danse à une femme que je ne connaissais pas et que je ne pensais pas être sa femme. Dépitée intérieurement, je m’étais tournée vers Erwin avec un sourire mutin en lui tendant ma main.

- Tu danses ?

C’était normalement à lui de me le demander mais si je prenais les devants, il comprendrait sans doute aussi la nécessité de le faire. Savait-il seulement danser ce genre de truc ? Moi non... enfin... pas jusqu’à il y a peu. J’en avais bavé pendant plusieurs semaines mais ça avait fini par rentrer. S’était-on ne serait-ce que soucier du fait que mon mari puisse en faire autant ? Je me souvenais alors qu’il avait été roi. Un roi savait forcément danser ce genre de chose.
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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2020-09-02, 22:43 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child

Elle avait décrété qu’elle ne le connaissait pas et il ne pouvait pas y avoir plus limpide vérité aux yeux de l’ancien premier ministre que cette évidente déclaration. Même si elle l’avait souhaité, les profondeurs de ses secrets s’avéraient bien trop complexes et imperceptibles pour qu’elle puisse ne serait-ce qu’effleurer la réalité. Tout comme, malgré tous les doutes qui avaient afflué dans son esprit ce dernier n’avait pas envisagé l’hypothèse de voir se tenir en face de lui le maître d’orchestre de ses souffrances. Pour un cerveau de constitution ordinaire, l’existence même d’un génie tel que lui se trouvait difficilement admissible. Et il n’allait pas l’en détromper… Pour qu’elle le connaisse tout entier dans son machiavélisme, il fallait qu’il le souhaitât. Lena était un cas particulier, l’agacement de ses nerfs à son contact, une envie irrésistible de créer la souffrance et la peur, l’avaient presque forcé à se montrer sous son vrai visage mais étant malgré tout maître total de ses envies, cela revenait au même. Il avait accepté de dévoiler quelques pans de personnalité au regard des circonstances, rien d’autre… Mais pas tout. L’heure de dévoiler son jeu n’était pas encore venue.
Il avait regardé avec une certaine complaisance la couverture de son livre, avant de poursuivre :

- « Non… Je ne pense pas qu’on ne lit que des livres qui nous définissent mais je pense que ceux que l’on emporte avec nous, ceux qui nous plaisent contiennent un peu de nous, d’une manière ou d’une autre. Mais il y a maintes possibilités d’affiliation avec Guerre et Paix et vous qui ne concernent peut-être pas son fatalisme, il y a énormément de valeur pacifiste, une évocation de la franc-maçonnerie ou et surtout du romanesque, aussi. »

Pour une libraire, cela restait un bon classique qu’il n’allait pas jusqu’à dénigrer d’un revers de manche méprisant. C’était honorable et de toute manière l’époque tracée dans leurs livres demeuraient la même : l’époque napoléonienne aperçue de deux pays différents. Une fois l’anecdote pointée dans son esprit, il trouva cela grandement cocasse. Il y repensa même en reposant son propre livre, lorsque sa toilette faite, attendant qu’elle finisse de se préparer. La nature de la jeune femme la rendait plus abrupte face aux réalités, moins nuancée, soupçonneuse mais idéaliste de grands idéaux et de nobles causes qu’il ne suivait pas. Mais qu’il savait donner l’impression d’incarner.
Un roi aussi séduisant que lui ne pouvait que servir les nobles causes, n’est-ce pas ? Si on regardait la galanterie si rare, sa politesse si raffinée… Et son baisemain léger soulignait sa propre irrévérence.

- « Oh ma chère épouse, lorsque la séduction est, toute langue devient la langue de l’Amour... »

Il scrutait son sourire mutin de son propre regard moqueur, s’attendant à la moindre dérobée de son regard puis sortit avec elle rejoindre leur taxi, où il l’écouta presque indiscrètement affirmer au chauffeur son contrôle sur la situation. Son besoin de le verbaliser démontrait qu’elle l’avait pourtant perdu, qu’il l’avait noté et que visiblement cela était une situation inédite.
Elle semblait effectivement plus posée, plus maîtresse d’elle même depuis son énigmatique départ puis retour mais il ne pouvait s’empêcher de voir, de son œil expert aux mensonges, une fêlure sous la porcelaine, une éraflure fine, mais existante qu’un ongle pouvait arracher s’il disposait de l’aisance pour le faire. Preminger possédait cet atout facile de discerner commodément les lézardes d’autrui. Certaines âmes se trouvaient aussi claires que l’eau en sa présence, d’autres plus troubles nécessitaient davantage de concentration mais pour ce qui étaient des faits qui semblaient agiter cette chère libraire, cela ne nécessitait pas une intense réflexion. Élémentaire au contraire. Il était difficile de tenir la distance aux côtés d’un homme tel que lui, nonobstant son intelligence flagrante, il connaissait pertinemment l’allure qu’il dégageait auprès de tout à chacun, notamment la gente féminine. Plus que le prince charmant, qu’un ange tombé du ciel, un être aussi beau, aussi sophistiqué, aussi cultivé que lui ne pouvait qu’incarner un idéal, un chef d’œuvre d’une certaine manière…Et c’était toujours amusant de voir les autres tenter de feindre ignorer cela, de se débattre…
Quand bien même certains rejetaient leur chance ou d’autres niaient la vérité… Quant à elle..

- « Très bien » opina-t-il lentement « Alexis, donc. » répéta-t-il doucement « Et bien évidement, vous pourrez m’appeler de retour Erwin...quand tout sera fini » ajouta-t-il en désignant du menton les contours de l’ancien palais royal.

Il le concédait bon gré mal gré, détestant cette manie qu’avait le petit peuple en cette époque déclinante de s’entêter à se familiariser avec tout le monde, rejetant les codes de bonne conduite et la bienséance si respectable pourtant. S’il appréciait de la voir ni naïvement le prier de l’appeler par son prénom, il détestait l’idée de lui donner acte de faire de même. Maître Dorian sonnait si mélodieusement à ses oreilles pourtant… Mais…la proximité qu’elle lui donnait d’elle-même l’intéressait suffisamment pour qu’il accepta ce « sacrifice » pour des intérêts hautement plus hauts...les siens. Après tout, elle disposait d’un réseau particulièrement foisonnant et il aurait été dommage de refuser sa proposition… Qui était dans l’ordre des choses après tout, par suite de toute l’aide qu’il lui avait apportée et qu’il continuait encore de lui apporter jusqu’à présent, tel un parfait gentilhomme.

Il glissa hors du véhicule comme un roi hors de son carrosse, se rappelant néanmoins de tempérer ses ardeurs. Edward Smith n’était qu’un simple magnat de l’immobilier, non un roi et s’il faisait trop forte impression, il ne pourrait plus se rendre au Louvre ensuite entouré de sa superbe en tant que Preminger… Mais quand bien même, de toute manière, même s’il faisait attention...QUI aurait pu oublier un être aussi splendide ? Ou bafouer un tel être ?
Reléguant ses rancœurs du soir dans un coin de sa tête, il avança jusqu’à l’impressionnante pyramide scintillante profitant des splendeurs du crépuscule pour en apprécier les nuances sur son costume rougeoyant, regrettant presque l’absence de photographe pour immortaliser une telle photogénie… Quel dommage. Il aurait tant sublimé Paris ! D’autant que pour un événement mondain de cette ampleur, tout de même… Surtout en sachant que le futur souverain de ce monde était là, ils s’en mordraient les doigts, plus tard, les pauvres….
Tandis qu’Alexis déclinait son identité française, il se fit la réflexion qu’elle possédait une voix presque sans accent, un français parfait. Ce qui était également son cas. Dans son ancienne vie, ayant exercé la fonction d’ambassadeur avant de devenir le Premier Ministre de la Reine, son éducation sollicitant l’apprentissage de nombreuses langues étrangères, il avait appris les cinq langues des plus grandes puissances mondiales avec l’aisance qui se prêtait à son génie. Une fois dans ce monde, il fallait croire que la malédiction lui avait conservé la connaissance parfaite du français, si bien qu’il pouvait soutenir de longues conversations sans difficulté aucune, ni sonorités discordantes, mais il s’agissait là d’une qualité qu’il ne s’attendait pas nécessairement à retrouver chez autrui, surtout sur elle. Non pas qu’il la dénigra particulièrement mais...il ne voyait pas dans quel contexte elle en était venue à maîtriser si facilement la langue française, Regina étant peut-être une relative bonne politicienne, il doutait qu’elle ait particulièrement tenu à envisager le monde extérieur et surtout les autres continents comme des relations futures importantes...Son royaume s’était cantonné aux contours de Storybrooke. Et sa fille avait été stripteause. Puis libraire… Il y avait un lien, sur lequel il ne parvenait pas à mettre le doigt qui devait pourtant justifier tout le reste...les pouvoirs, les relations, les dieux et une bonne culture, quelque chose d’intrinsèque mais d’extérieur pourtant. Il jeta un regard en biais sur le profil de la jeune femme, observant sa concentration. S’il voulait réellement obtenir la réponse, il la saurait, cela ne faisait même pas l’ombre d’un doute...il ignorait juste si cela valait la peine de s’y intéresser.
Arrivés dans le hall principal, il nota un petit homme blond, à l’allure énergique s’avançant vers eux dans de grandes enjambées enthousiastes. Un dénommé « Baptiste » selon le prononcé d’Alexis, visiblement important en ces lieux au regard de la manière dont il avait de déambuler dans les locaux comme s’il accueillait et non se faisait accueillir.
La manière dont la libraire le désignait prouvait qu’elle avait donc déjà eu affaire à lui, à une date suffisamment proche pour lui permettre d’évoquer et d’annoncer sa venue, confirmant ainsi ses soupçons d’un plan bien plus prémédité qu’elle n’avait su le lui dire. Mais qu’importait, cela ne changeait rien… Que ses adversaires le sous-estiment ou non, il finissait toujours par gagner…
En attendant, son « épouse » semblait profondément à l’aise, profitant même généreusement de la situation au grand dépit de bien d’autres admiratrices, posant l’une des mains sur son torse, singeant dans une gestuelle convaincante, une jeune mariée de retour de noces, si bien qu’il leva la main gauche, comme pour implorer la fin des compliments. Glissant sa main droite sur la taille de la jeune femme, il lui dédia une mine quelque peu gênée :

- « Fameux » ? Oh Marie, « pitié » implora-t-il en usant le français pour le dernier mot avant d’enchaîner dans un léger rire « j’espère que tu n’as pas parlé de moi à tout le monde..Ou au moins en bien » ajouta-t-il dans un sourire complice en penchant la tête vers sa femme avant de tendre la main à celui qui semblait être leur « ami » du soir « Enchanté Monsieur Lefebvre, ma femme m’a longuement parlé de vous ».

Preminger s’était raidit intérieurement à l’entente de la plaisanterie du conservateur, détestant par principe les boutades que les gens du commun se permettaient de faire à son encontre. Comme s’il avait la moindre familiarité avec eux...Dans d’autres circonstances, Preminger l’aurait rabroué dans une fanfaronnade mais Edward Smith n’en n’avait rien laissé paraître et avait simplement raffermi sa prise sur la taille de sa chère Marie. Il avait sélectionné une verrine avec soin, puis s’était retourné vers Baptiste Lefebvre, le dominant de prestige mais n’y laissant rien paraître :

- « Oui en effet. L’immobilier est mon fer de lance mais je vous rejoins tout à fait, l’immobilier est indissociable de l’art d’intérieur. C’est stupéfiant comme une simple décoration peut changer un local des plus ordinaires en palace et inversement, l’art des apparences appartient à ceux qui savent le manier, dit-on souvent » s’enthousiasma-t-il avant de dévier vers Alexis un regard pétillant « plus que de belles plantes, je dirais qu’on y trouve de véritables œuvres d’art ».

Il comprendrait si elle rougissait. Un tel compliment décliné par un homme comme lui. Même si, à vrai dire, même destiné à la jeune femme, en réalité, c’était bien lui qu’il avait eu en tête en déclinant ce compliment . Mais encore fallait-il le comprendre. Et puis, plus que cela, s’ajoutait une sorte de jeu mécanique, automatique. Elle jouait. Involontairement et plus peut-être par bravade envers elle-même mais elle jouait. Remarquablement bien au milieu de tous ces individus, mais ici c’était son théâtre et qui prenait le risque de s’aventurer trop loin sur ses planches prenait aussi le risque d’y céder.
Il avait détourné la tête, un fin sourire sur les lèvres puis s’était délecté du cappuccinos de truffes montées à la crème de foie gras avait encouragé Baptiste à s’y laisser prendre avant de suivre « docilement » son épouse dans son périple, les pensées prenant corps dans son cerveau. L’ambassadeur se trouvait donc être la cible première qui les mènerait à l’oeuvre recherchée semblait-il. Fort bien. De toute manière, il maniait aussi l’italien. Peut-être cela avait-il motivé son choix par l’organisation.. Ca et son incroyable prestance.
Suivant Alexis, jusque dans l’allée Denon, il hocha la tête :

- « Je ne le sais que trop ! Pauvres soient tous ces gens, un supplice pour eux que de déjà me connaître » ajouta-t-il gaiement sans prendre la peine de lui jeter un regard.

Inutile, il avait compris et ce qu’elle ajouta acheva de lui livrer quelques unes de ses missions précédentes, toujours en repérage et collectes d’informations visiblement. Sous couvert de son identité, elle avait tissé un réseau d’excellentes relations artistiques...Et lui-même se plu à envisager en conserver les intérêts. Pourquoi ne le pourrait-il pas ? S’il gardait la jeune femme proche, la couverture de Marie Smith saurait se rendre utile à ses propres profits… Pendant ce temps, Edward Smith soupira d’un peu de regret :

- « Ne m’en parles pas ! Mon plus grand regret ! Tu te souviens comme j’avais essayé de faire des des pieds et des mains, pour espérer t’accompagner ce soir là ? » improvisa-t-il tout en gravissant les marches du couloir « Ma foi tant pis ! L’important c’était surtout ta présence, je suis sûr que le Ministre t’a adorée. Comment faire autrement… » interrogea-t-il fourbement avant de renchérir « Oh l’ambassadeur supervise donc le transport et la présentation de l’oeuvre phare, donc ? Quel travail enrichissant ! Cette œuvre va demeurer longtemps en France ? »

Il possédait les renseignements suffisants pour orienter la discussion, clefs en main tandis qu’ils arrivaient dans l’Aile Denon. Preminger, de nombreuses fois, s’était rendu dans le musée pour y cheminer, admirer les tableaux… Ce soir, l’endroit prenait une toute autre envergure, décor somptueux d’une parade de costumes et de robes de soirées arborées par des connaisseurs qui devisaient tranquillement déambulant parmi les œuvres et les siècles.
Alexis fit une halte et Erwin en profita pour poser des yeux révulsés sur la peinture qui s’étalait devant ses yeux. « La Liberté guidant le Peuple »… Quelle stupide utopie de mauvais goût. Comme si le Peuple pouvait être guidé par une idée de liberté, lui qui était si animal, bête, débauché… La Liberté… Quelle hérésie. La populace n’avait nullement besoin de liberté… Le peuple ne servait qu’à servir. Qu’à donner, qu’à œuvrer pour les élus. Et notamment pour sa propre gloire…
Il réajusta machinalement son jabot puis sourit poliment à l’arrivée de Sébastien Allard,

« Un plaisir de vous rencontrer, Monsieur » après un bref coup d’oeil au Delacroix, il s’était permis d’opiner à la remarque d’Alexis.

Etant venu assez récemment avec sa femme – la vraie – il n’avait pu que noter le changement d’agencement récent qui s’était opéré dans l’aile Denon.

- « C’est un choix judicieux, comme une incitation à la redécouverte » affirma-t-il en souriant au conservateur « et une méthode assez efficace pour fondre vos présentations exceptionnelles tout en les mettant en lumière…Dispersées parmi les classiques. J'ai hâte, ça va être un plaisir à découvrir »

Il n’ajouta aucune question. Si le conservateur souhaitait s’exprimer sur le sujet, il ne le ferait qu’avec d’autant plus de confiance qu’il en serait à l’initiative !
Alexis en parallèle s’emballait subitement à la vision de l’ambassadeur, si pleinement dévouée à sa mission qu’elle s’en précipitait, songea le notaire en la jaugeant du coup de l’œil. Emportée par son mouvement, elle n’avait pas vu les musiciens s’apprêter et sembla presque déstabilisée par leur mise en route, là où Erwin avait observé la scène avec un détachement extrême. Sa partenaire fit un pas, presque se désintéressant de lui, guettant un autre, et il levait presque la main pour lui saisir le poignet au vol, pour l’empêcher de partir à la volée, lorsqu’elle affaissa les épaules. Elle se reprenait toujours assez rapidement pour ne pas être perceptible pour un non initié mais un observateur aiguë comme Preminger n’avait pu que le remarquer et dans l’ignorance d’éventuels ennemis en ce haut lieu, il refusait la moindre impair.
Aussi, s’inclina-t-il dans un court mouvement gracieux en attrapant sa main tendue avec délicatesse :

- « Comment refuser ? »

Le sourire aux lèvres, il l’emmena sur la piste de danse, dans un mouvement suffisamment rapide pour l’empêcher de jeter le moindre regard vers un autre point que l’endroit où il désirait l’emmener. Elle ne devait pas regarder l’ambassadeur ou traduire le moindre intérêt trop vif pour ce dernier, c’était trop d’empressement. Déjà aurait-on pu noter leur hâte à rejoindre l’aile Denon. Prenant la position, il posa sa main entre les omoplates de la jeune femme et démarra la danse.
Il s’amusait devant tout cette foule cultivée et richissime, presque dans un poisson dans l’eau et n’aurait manquait pour rien au moins le prétexte de la danse. Il était, il fallait le dire, un excellent danseur. Bon, c’était assez attendu compte-tenu du fait qu’il excellait un peu dans tout ce qu’il faisait mais la danse rentrait dans ses passes-temps favoris sans peine. Un courtisan, premier ministre et surtout un homme qui se destinait à être roi ne pouvait pas être médiocre dans cette discipline.. Et il y avait si facilement brillé que même la Reine acceptait parfois d’échanger quelques pas avec lui du temps de l’enfance de sa fille… Même à Storybrooke, il ne manquait jamais une occasion de se prêter à l’exercice, son épouse possédant aussi un réel talent pour l’ouvrage, si bien que c’était un réel plaisir de l’effectuer avec elle . Même s’il réservait parfois quelques tours de pistes à des piètres danseurs par intérêt il se dispensait de le faire avec une femme dont il ignorait les aptitudes et qui risquait de le rendre ridicule en dansant à ses côtés. Une fois, cependant, il avait invité Lena par pure provocation, en espérant qu’elle refuserait. Elle avait accepté, l’idiote. Mais fort heureusement s’en étant bien tirée, il en avait tiré le seul compliment à son égard, à bien y réfléchir…
Quant à elle… ses yeux s’étaient posé sur la jeune femme rougeoyante qui dansait dans ses bras. Quant à elle… il devait l’admettre, elle se débrouillait relativement bien, avec assurance et d’une personnalité qui différait énormément de l’ingénue combative qui s’était rendue à son office. Ce jour là, il avait vu sa vraie personnalité mais ce qu’elle démontrait aujourd'hui témoignait d’une capacité d’évolution prometteuse si on la maniait bien. Et d’une certaine manière, il eut subitement envie de briser en elle, ce mur qu’elle tentait de maintenir, ce semblant de jeu qu’elle semblait mener

- « Tu sais » déclama-t-il tout de go en conduisant son pas, « Je ne comptais pas te laisser errer dans d’autres bras avant d’être passée par les miens » glissa-t-il agréablement dans un sourire sournois. Elle saurait saisir la nuance ou trouverait son numéro de mari attentionné convainquant de sincérité. Au final, cela importait peu.

Reculant d’un pas, il la fit tourner lentement puis la ramena vers lui, délicatement pour lui chuchoter :

- « "Presque aurais-tu pu devenir aussi une vraie danseuse classique...Après tout, je me demande...y a-t-il un talent, que tu ne possèdes pas? »

Ses yeux dorés menottèrent les siens, intensément, tout en suivant la cadence, sans peine de la mélodie qui les guidait.
Il parlait assez haut, les couples alentours tournaient autour d’eux, à proximité mais il pariait facilement qu’elle ne s’en préoccupait pas. Ou plus. Un pas à gauche, puis de côté, toujours sans la quitter du regard, il pencha soucieusement la tête de côté et remarquant une mèche qui s’échappait de sa coiffure, il profita d’un tour pour lâcher son dos et replacer ladite mèche dans le reste de sa chevelure châtaine :

- « Voilà qui est mieux » commenta-t-il d’un air satisfait avant d’envelopper sa taille de son bras, au gré de la musique.

Elle ne parlait que pas ou très peu et la fissure qu’il avait décelée apparaissait de plus en plus clairement à sa vision. C’était comme...nager dans les profondeurs. Les noyés semblaient avoir cet appel dans le regard, comme une supplique et un espoir à la fois, quelque chose de fulgurant qu’il connaissait bien. « Vous avez l’air de beaucoup vous amuser à la torturer mentalement ». Cette phrase qui trahissait sa pensée n’était pas de lui même si elle était fort juste. La mémoire de la déesse lui tourna dans la tête, comme l’effet d’un alcool puissant, ravivant l’amertume teinté d’envie, muée par l’orgueil qui l’habitait depuis ce soir. La pimbêche… La déesse du mariage… Qu’elle aille au diable avec ses commentaires sur son mariage ! Alexis tournoya dans sa robe rouge et il la rappela à lui, plus proche. Il souriait à la jeune femme, à ses yeux bleus, à sa douceur… Il revoyait encore le conseil de la déesse, sa trahison néanmoins à l’encontre de la jeune femme… Il souriait encore, plus férocement. Il savait qui il était, il savait très bien l’effet qu’il avait, l’effet qu’il pouvait avoir… nichée là, au creux de ses griffes, sans moyen de s’extirper de son pouvoir, quelle chance avait-elle donc ? Quelle chance lui donnait-il ? D’une certaine manière, toutes les chances contrairement à d’autres. Et elle n’avait rien contre elle qui puisse jouer en sa défaveur… Il sentit brutalement les pas de sa cavalière, chanceler un peu et il la plaqua un peu contre lui, pour palier à un éventuel évanouissement, la vanité flattée.

- « Tout va bien ? » interrogea-t-il dans un souffle sans la soustraire à l’inquisition de son regard, fouillant ses yeux, son visage, la rougeur de ses joues un peu.

L’air impertinent de sa cavalière se chargeait en gravité, et à sa vue, la satisfaction d’Erwin acheva un caprice qui prenait corps progressivement dans son esprit… Inéluctable pour elle. Mais plaisant pour lui, toujours de voir mouvoir les émois sur un visage. L’ivresse de la situation le poussait à poursuivre et il poursuivit :

- « De toute manière, je ne te lâcherais pas... »

« Si vous trouvez un jeu moins dangereux qui n’implique pas sa stricte sécurité, je n’ai rien contre le fait que vous continuiez. » Parfait.Sa main glissa un peu plus bas sur le dos de sa partenaire, le parquet glissant sous ses pas. Il y avait maints jeux dangereux n’impliquant pas la sécurité qui n’avaient même pas effleuré l’esprit de la déesse et qui croissaient sous ses yeux cruels. Une flopée… Et certains s’avéraient plus mortels, plus ignobles que la douleur d’un coup violent porté au corps et plus savoureux dans le même temps. Et elle n’en serait pas moins un cobaye consentant s’il le voulait…
La musique prenait de l’ampleur, guidant les danseurs vers la fin de la mélodie, et il en profita pour approcher son visage du sien, pouvant presque ressentir son souffle, la faiblesse de son corps et de son esprit à cet instant :

- « Je te propose d’arrêter après cette deuxième danse qu’en penses-tu ? » demanda-t-il riant sous cape de la révélation qu’il lui ferait. Il était prêt à parier qu’elle n’avait pas suivi l’écoulement du temps depuis leur entrée sur la piste de danse, à la différence de lui. Alors que les violons vrillaient leur dernière petite note, son visage glissa un peu, jusqu’au creux de son cou «  A mon humble avis... » murmura-t-il en taquinant presque sa peau « nous devrions nous arrêter...là » il déposa un baiser dans son cou puis susurra suavement dans le creux de son oreille « parce que l’ambassadeur a quitté la piste depuis une minute mais reste à portée de main, je l'ai surveillé, nous ne devrions pas traîner, c’est l’occasion idéale. »

Puis, se redressa négligemment, un sourire ironique sur les lèvres, la main tendue vers elle, amusé des électrochocs consécutifs qu’il avait du provoquer. Rivant son attention sur la jeune femme, il lui désigna du menton l’endroit non loin duquel se tenait l’ambassadeur. Décidément, quel joli divertissement que cette soirée.

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« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2020-09-03, 20:53 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Il avait accepté de m’appeler par mon nom, me permettant aussi d’utiliser le sien et j’avais opiné du chef avec un sourire sincère. J’étais en train de lier une espèce d’amitié avec un type qui m’avait sorti d’un mauvais pas et que j’avais appris à connaître lors d’un voyage des plus atypiques. On faisait mieux niveau connaissance, même pour certains dieux, ça avait été moins difficile de nouer u lien. Mais cela avait aussi quelque chose de grandiose, de drôle à se remémorer. De certains débuts chaotiques, j’en avais gagné de très belle relation et peut-être Erwin deviendrait-il l’une d’elle.

En arrivant au Louvre, j’avais compris son intérêt pour l’improvisation. Je devais reconnaître qu’il excellait dans le domaine et si j’avais rôdé mon rôle depuis déjà plusieurs mois voire années, il avait su affûter le sien avec une célérité plutôt remarquable. Plus que de gérer Marie, je trouvais que la situation en commençait à devenir drôle, prenant plaisir à nous imaginer grimés en ce que nous n'étions pas, à des kilomètres de nos vies respectives, dans un décor qui n’était pas le nombre. C’était comme une fête costumée et plus les minutes passaient en compagnie de Baptiste, plus j’appréciais le fait d’avoir été couplé à Erwin dans cette mission. J'en venais même à avoir suffisamment confiance que certaines piques ou certaines anecdotes me venaient sur le tard. J’avais juste réprimé une petite plainte en sentant sa main s’affermir sur ma hanche. Non pas qu’il me faisait mal, mais le geste m’avait plutôt surprise. C’avait été comme un spasme refoulé, très significateur quant à l’appréciation qu’il avait eu de la remarque de Baptiste. Il n’aimait apparemment pas les familiarités, ce que je pouvais comprendre et je m’étais contentée d’un sourire gêné envers Baptiste sans lui répondre, bien contente pour le coup de l’entendre enchaîné sur le travail d’Edward. Une fois de plus, celui-ci avait été impressionnant quant à sa capacité à enchaîner les fausses idées et les fausses histoires. Il avait alors dévié son regard vers moi, appuyant le compliment du français avec une certaine intensité qui me fit rougir légèrement. J’avais partiellement cligné des yeux, comme gênée par une poussière, en vérité complétement gêné par son regard et son compliment. Afin de ne pas perdre la face, j’avais baissé les yeux avec un sourire attendrit avant de jeter un regard complice à Baptiste qu’il comprendrait sans doute comme un “tu as vu comme je suis chanceuse ?” Après une première verrine, il nous avait fallu prendre congé du jeune homme, ce qui n’était pas non plus pour me déplaire afin d'éviter d’avoir à subir une autre de ses petites phrases bien placées.

Nous avions continué à improviser et je devais bien avouer que mon rire se mêler à celui de Marie. Il était si bien absorbé par son personnage qu’il parvenait presque à me faire croire ce qu’il était en train de me dire. Les pieds et les mains qu’ils avaient voulu faire pour m’accompagner par exemple ou le compliment qu’il m’avait fait sur le fait évident que le ministre n’avait que pu m’apprécier.

- Ben voyons, tu m’en diras tant...

J’avais eu un rire un peu moqueur. C’était généralement mes deux façons de réagir à un compliment, soit par le silence, soit par la moquerie autocentrée et je trouvais que cette dernière était sans doute la grande perdante de ce début de soirée. Erwin m’avait alors demandé si l’œuvre était censé rester en France pendant longtemps et j’avais eu un petit rire, véritablement amusée de nos devinettes.

- Donc tu veux de nouveaux indices ? Je résume... Mon mari est un véritable bon vivant. Il aime les surprises et donc il a eu la bonne idée de m’accompagner ici ce soir sans rien vouloir de ce que nous allions voir... ou revoir. Je n’ai pas cherché à l’en dissuader dans sa démarche, il estime que...

Je me tournais vers lui d’un air pensif :

- C’était quoi déjà, Edward ? Ah oui !

J’avais fait volte-face pour observer de nouveau le reste de la salle et reprendre les mots d’Erwin plus tôt à l’hôtel.

- Il préfère être sincère dans sa surprise !

J’avais posé ma main sur son bras d’un air attendrit avant de lui répondre :

- Disons alors que cette œuvre restera au Louvre le plus longtemps possible. Elle l’a plus que souvent été par le passé mais elle avait dû faire un retour forcé dans son pays natal.

Je lui avais souri tout en me dirigeant avec lui vers le Delacroix et nous fûmes bientôt rejoint par monsieur Allard. Une fois de plus, Erwin avait usé de ses mots avec une certaine dextérité et j’avais pu remarquer à quel point il semblait vraiment connaître ce dont il parlait. Il avait hoché la tête d’un air entendu lorsque j’avais parlé du changement d’aile pour le tableau et semblait aussi voir ceux qui ne semblaient pas être placés à cet endroit habituellement. J’étais en train de me demander si c’était un habitué de Paris ou même du Louvre, ce qui donnait une raison de plus de l’embaucher dans cette aventure. Je m’étais contenté de le laisser faire et Allard avait fini par prendre congé de nous.

- Tu danses ?

Si j’avais pris les devants pour lui demander de danser, il avait rapidement pris la place du meneur qu’il devait avoir. Meneur. Les danses étaient bien souvent si machistes quand il s’agissait des danses de salon. L’homme guidait, la femme suivait et j’avais mis un temps fou à le comprendre dans les semaines précédentes, mes pas anticipant toujours ceux de mon cavalier, m’obligeant soit à me faire marcher sur les pieds, soit à me cogner violemment contre lui. Et puis j’avais pris le pas. Peut-être aurait-ce était encore plus rapide si le notaire avait été mon cavalier dès le début. Il avait une telle dextérité qu’il m’avait semblait presque impossible de prendre la main. Je l’avais senti dès les premiers instants. Sa façon de m’emmener sur la piste, de me tourner face à lui, j’avais senti la puissance de son geste, qui ne frôlait pourtant pas avec la violence, m’empêchant de tourner la tête vers qui que ce soit en même temps. C’était un choix que j’avais dut faire rapidement. Vu la force centrifuge qu’il avait mise entre nous, c’était soit, je ne regardais que lui, soit je m’effondrai au sol sous la force de ses gestes. J’avais donc choisi le plus avisé des choix : ne regarder que lui. Mais était-ce vraiment le plus avisé ?

J'avais senti sa main se poser sur mon dos, entre mes omoplates. C’était sans aucun doute la première fois que nos peaux se croisaient réellement en dehors des petits gestes de sympathie qu’il avait pu avoir dans la voiture. Je n’avais pas bronché, je ne l’avais même presque pas senti en réalité, refoulant au plus profond de moi celle que j’étais vraiment. C'était qu’un jeu. Pour l’un comme pour l’autre, nous l’avions déjà prouvé suffisamment. Il était parfait en Edward Smith, rebondissant admirablement à mes improvisations. Celle-ci n’était que l’une de plus, il n’y avait pas à paniquer. Ou peut-être juste sur l’idée qu’il fallait savoir danser. Je craignais brusquement moins de lui que de moi, sa main s’étant posé avec une précision chirurgicale, experte entre mes omoplates, sans pour autant être trop intrusif. Il n’y avait rien de déplacé dans ses gestes, juste un professionnalisme à tout épreuve. Les pas s’enchaînaient au rythme de la musique et à mesure que le temps passait, je me détendais, prenant juste goût à l’amusement, me rendant compte qu’il menait parfaitement et que je m’en sortais pas trop mal de mon côté.

- Tu sais...Je ne comptais pas te laisser errer dans d’autres bras avant d’être passée par les miens.

J’avais éclaté de rire en le regardant. Même dans une situation pareille, il parvenait encore à appuyer son rôle par des phrases que je ne pouvais qu’entendre. Il y avait les autres bien entendu, autour de nous, mais il n’y avait rien de plus intime qu’une danse. Les gens avaient l’habitude de se fermer, de se donner uniquement à la personne en face d’elle et à la musique...

- J’espérai bien que tu me dises cela... A quoi bon danser dans d’autres bras, quand je peux le faire dans les tiens ?

Je lui avais souris, me concentrant toujours sur le rôle que nous jouions. La phrase était sortie assez facilement. Il m’avait semblé évident qu’il serait le premier de mes cavaliers. Le manège était rôdé, une danse avec mon “mari” et la suivante avec l’ambassadeur. Tout était parfait, si simple à réaliser. Erwin n’aurait qu’à prendre le bras de l’inconnue avec laquelle il dansait présentement. Les rouages étaient huilés, tout était répété, millimétré, il n’y avait qu’une seule et unique chose que nous n’avions pas envisagé. Ce grain de sable dans le rouage. Ce tout petit grain de sable qui allait faire s’effondrer toute la structure et les murs que j’avais pourtant si bien bâtis. Je m’étais reculée de lui pour tournoyer comme il me l’avait demandé de son geste et je m’étais sentie bien plus étourdie lorsqu’il m’avait ramené vers lui.

- Presque aurais-tu pu devenir aussi une vraie danseuse classique...Après tout, je me demande...y a-t-il un talent, que tu ne possèdes pas ?

J’avais ouvert la bouche pour tenter de lui répondre, toujours en accord avec ce jeu de nous menions chacun de notre côté mais les mots étaient venus mourir sur mes lèvres avant de pouvoir exploser dans le son qui leur était du. Mes yeux s’étaient posés sur les siens et en un instant, j’étais passée de l’autre côté du miroir. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui ne m’avait pas laissé de marbre. Quelque chose de profond, que je ne savais définir. Était-ce une volonté ? Un sentiment ? Une chose était sûre, c’est que cette sensation m’avait soudain prise toute entière. Pas Marie, elle avait transpercé cette couche avec une facilité déconcertante, faisant vibrer Alexis tout au fond de moi. J’avais l’impression d’être de nouveau là-bas, à Titania, à tenir cette pierre. C’était la même sensation que lorsque j’avais senti que mon pouvoir ne résonnait pas dans le néant, qu’il atteignait quelque chose ou quelqu’un au loin, créant une onde de choc qui m’attirait inexorablement vers cette source inconnue. Son regard avait eu le même effet. Il attirait celle que j’étais vraiment et malgré tout, je luttais, sans répit pour ne pas me ramener au premier plan. Les yeux du notaire. J’avais ressenti ça dans son bureau. Je le voyais d’autant plus aujourd’hui. Comme absorbée tout entière, je réalisais à quel point ses yeux étaient changeants avec la lumière tel le plus parfait des Sfumati. Cette sensation qu’ils vous prenaient peu importait vos mouvements, que les ténèbres devaient lumière sous un certain angle mais que la lumière s’enfonçait dans la noirceur sous un autre. Nous y étions. Ils étaient verts et pourtant en cet instant, ils étaient bien plus proche de l’ambroisie, liquide doré bénit des dieux qui menait à la vie éternelle.

C’était inexplicable. A cet instant précis, je m’étais presque entendu me hurler à moi-même “FUIS”. Il fallait que ça s’arrête, que je lâche ses yeux de mon regard, que je repousse son étreinte. Que je cours. J’avais alors accueilli le tour qu’il me faisait faire comme un soulagement, me permettant de ne plus le voir, de rompre ce lien toxique que je refusais. Je n’avais pas le droit. Je ne pouvais pas. On avait un plan. Je devais rester Marie. Je devais restée concentrée. J’avais alors senti sa main se poser dans mes cheveux et j’avais réprimé un frisson, l’envie de repousser cette main avec violence. Je n’avais pas le droit. Je ne pouvais pas. Je devais rester Marie. Et Marie ne refuserait jamais un tel geste d’attention de son époux. Pas devant tout ce monde.

- Voilà qui est mieux.

J’avais entendu sa voix raisonner au loin sans pour autant vraiment en saisir le sens. J'avais l’impression d’avoir la tête sous l’eau, de l’entendre comme s’il faisait partie de la surface sans pour autant pouvoir l’atteindre. J’étais juste en train de me noyer, d’étouffer et j’étais dans un tel état de léthargie que je ne pouvais même pas tenter de battre des jambes. J’avais senti son bras s’enrouler autour de ma taille et j’avais voulu hurler. Pourquoi je me retrouvais dans cette situation ? Pourquoi je la vivais comme cela ? C’était insensé. Il ne faisait rien de mal. Hadès avait fait pire, avec la volonté de faire pire et je n’avais jamais voulu. J’avais toujours su mettre un frein, me débattre s’il le fallait, le frapper pour l’arrêter. Mais en cet instant, plus rien n’avait de sens. C’était comme voler trop près du soleil. Ressentir cette chaleur au creux de mon ventre, mon cœur battre plus fort, voir la beauté du soleil dans ses yeux et s’y attirer inexorablement comme un moustique cherche la lumière. C’était léger au début. La chaleur était douce. Mais quand on y approchait trop près les ailes, on se rendait compte à quel point ça pouvait brûler. Et détruire... Un nouveau tour et puis s’en va.

Il m’avait réceptionné encore plus proche de son corps que je ne l’avais été jusqu’alors. J’étais perdue dans cette schizophrénie qui m’allait si bien en cet instant. Il me souriait. Edward me souriait et Erwin m’observait. Marie souriait aussi, dansait et s’amuser. Alexis hurlait et se débattait, tentant le chemin pour faire machine arrière. Tu sais...Je ne comptais pas te laisser errer dans d’autres bras avant d’être passée par les miens. La phrase m’était revenue brusquement en tête comme si mon cerveau me l’avait placardé pour que mes neurones s’agitent. Je m’entendais rire une nouvelle fois mais je n’avais plus envie de rire. Et si ce n’était pas qu’un jeu ? Était-ce la raison de ma gêne la plus profonde ? Il savait manier les mots, je l’avais senti dès notre premier entretien. Je nous revoyais, dans son office, le bureau nous séparant. Je revoyais ses yeux et me revoyais douter. C’était ça. C’était ça le lien. A chaque fois qu’il plongeait ses yeux dans les miens, je me mettais à voir plus loin que ce que je ne pouvais réellement voir, comme derrière une vitre floutée où je ne percevais que l’ombre, incapable de voir la vérité. En cet instant, je ressentais tout le double sens de ses paroles et je doutais de plus belle. Était-ce mon imagination ? Un désir peut-être enfouit ? Ou était-ce bien réelle ? Mes yeux avaient glissé de ses yeux dorés vers ses lèvres. Ses lèvres fines... et mon regard s’était alors étendu à la commissure de son sourire. Il s’étendait. Encore et encore. Il en devenait féroce. Je le sentais, je le savais. Ses bras autours de moi ne comptait pas me lâcher il fallait que je fuie...

- Tout va bien ?
- Oui...

J’avais répondu dans le même souffle que le sien, beaucoup trop rapidement pour qu’il puisse vraiment y voir une véritable envie de vérifier si j’allais effectivement bien. J’avais répondu sans réfléchir, refusant la vérité. Mes jambes s’étaient dérobées sous mon poids à la seconde où j’avais compris que je devais fuir mais que ses yeux s’étaient de nouveaux plonger dans les siens, me faisant réaliser que c’était impossible. Je sentais tout l’afflux sanguin au niveau de mes mollets, véritable héritage de l’air animal où le sang se dirigeait vers les membres inférieurs pour permettre à la proie de courir plus vite. Mais le prédateur était bien souvent plus rapide. C’était le cycle de la vie. A croire que l’excitation de la chasse était toujours plus puissante que l’instinct de survie. Il m’avait plaqué contre lui le temps que je reprenne mes esprits et je m’étais remise sur mes pieds au plus vite tandis qu’il scrutait mon visage. Je sentais mes joues rosirent sous l’inspection de ses yeux, mon cœur battre à tout rompre contre son torse. Il fallait que ça cesse et vite. L’action n’avait duré qu’un quart de seconde, pas de quoi déstabiliser le reste des danseurs de la pistes de danse. J'avais dégluti en reprenant le mouvement de nos pas tandis qu’il me guidait toujours. Où étions-nous déjà ? Avec qui ? Il était quelle heure ? Depuis quand n’y avait-il plus de musique ? Cette baisse de régime m’avait alors fait réagir sur le fait que je n’entendais plus le son de l’orchestre depuis un certain temps, juste un bourdonnement désagréable et incessant qui était en train de m’étouffer tout entière. Je n’avais plus besoin de suivre l’orchestre, pourquoi le devrais-je ? Il était là pour me guider après tout, je n’avais qu’à le suivre aveuglément... le laisser faire...

- De toute manière, je ne te lâcherais pas...

C’était comme s’il venait de répondre à mes pensées. Comme s’il pouvait lire en elles, me sonder au plus profond de mon âme. Je me rendais alors compte que j’avais perdu tout sourire, sans doute sous le coup du choc et je m’étais contenté de battre des cils et de déglutir avant de lui lancer un faible sourire, replongeant mes yeux dans les siens... Ses terribles yeux...

- Oui... c’est ce que j’ai cru comprendre...merci...

Je m’étais entendu le dire comme une étrangère. J’avais clairement répondu à son sous-entendu par le même type de sous-entendu... sans pour autant savoir si ce que j’y voyais comme des phrases cachées l’étaient vraiment ou pas. Si elles ne l’étaient pas, alors pourquoi se créaient-elles en moi ? Était-ce mon simple désir qui parlait ? En avais-je vraiment envie ? Le “merci” avait mis plus de temps à sortir, comme étranglé. Je ne le remerciais pas de plonger ses yeux en moi avec une telle profondeur, loin de là. Juste parce qu’il m’avait rattrapé, m’évitant de m’effondrer au sol, misérable. Une politesse nécessaire et bienvenue.

La musique avait alors pris de l’ampleur, se rapprochant de l’apogée et j’avais senti sa main glisser sur mon dos, dans une chute vertigineuse qu’il arrêta pourtant bien assez vite. Sous le coup de l’impulsion, mon corps avait ondulé sous sa main et j’avais relevé la tête d’un air revêche, me rendant compte à cet instant qu’il avait approché le sien du mien. Je pouvais presque sentir son souffle sur mes joues, mes lèvres, j’avais d’autant plus l’impression de me noyer au creux d’un bain d’ambroisie. La révélation qu’il venait alors de me faire avait raisonné en moi comme un nouveau choc, un coup de poing en plein ventre. “Après la deuxième danse” comment ça “après la deuxième ?” Mais nous ne pouvions pas danser depuis si longtemps, si ? Je n’avais même pas entendu l’arrêt entre les deux morceaux. J’avais juste l’impression que ça faisait quelques secondes que... comment ça “la deuxième ?” mais cette deuxième n’était pas pour lui ! Avais-je juste tout simplement oublié l’ambassadeur ? Tentant de reprendre contenance j’avais acquiescé :

- Je pense que c’est une bonne idée...

Il avait alors approché son visage et comme dans un geste de défense, j’avais levé la gorge pour l’empêcher d’atteindre éventuellement mes lèvres. Mais ce n’était pas cela qu’il visait. J’avais senti le souffle de ses mots contre la peau de mon cou et je n’avais pas manqué de réprimer un frisson qui ne s’apparentait sans doute pas à de la terreur. Ma gorge s’était tendue instantanément, comme s’il m’avait menacé d’une lame contre ma peau fine. Je le sentais presque me toucher et je n’osais plus bouger tant la situation devait inextricable, me coupant le souffle au passage. J’avais alors senti ses lèvres se poser sur mon cou et j’avais eu un geste parasite de la main que j’avais réussi à retenir avant que je ne le repousse violemment. Toujours proche l’un de l’autre, de par ce contrôle dont j’avais su faire preuve, j’avais senti ses lèvres atteindre mon oreille, son souffle caresser mon lobe tandis que les mots qu’il me précisait me ramenaient droit vers la mission. J’étais stupide. Si stupide. J’avais tout perdu de vue en quelques instants, complètement ravagée par ce qu’il venait de se passer alors qu’il n’avait en rien oublié la mission. Le ton suave qu’il avait employé en revanche me rapprochait d’une certitude qui fit battre mon cœur d’autant plus vite, plus proche de la peur que de l’envie cette fois-ci. Il s’amusait. Il s’amusait beaucoup de toute cette situation. Plus qu’Edward ne pouvait s’en amuser. Il était délibérément allé sur ce terrain glissant et il l’avait fait en restant maître de lui ce qui signifiait que non seulement je n’étais pas folle dans ce que j’avais pu croire être de l’imagination mais qu’il savait en plus très bien ce qu’il faisait. J’avais dégluti en me retirant enfin de son emprise. Il m’avait tendu la main et après un instant d’hésitation, j’avais posé la mienne sur la sienne, avant qu’il ne la retire précipitamment.

- Désolée...

J’avais ouvert grand les yeux, sous le choc de ce que je venais de faire. Ce n’était pas voulu du tout et je me serais sans doute confondu en excuse si nous n’étions pas entourés d’une myriade de personnes qui ne nous attendaient pas à nous voir dans ce cas de figure. Je l’avais vu que trop tard, mes doigts s’étaient chargés en électricité sous le coup de toute cette adrénaline, m’empêchant de m’effondrer mais aussi de me concentrer. Lorsque j’avais posé ma peau contre la sienne, il avait reçu une décharge électrique non dangereuse mais suffisamment forte pour qu’elle fasse son petit effet. Un peu paniquée, j’avais alors repris contenance en lui prenant la main rapidement, sans doute avec un peu de plus force qu’il ne fallait pour qu’il ne puisse pas me repousser. Tout “chat échaudé craint l’eau froide” après tout. J’avais rapidement massé sa main pour faire disparaître la sensation douloureuse avant de rire :

- Sûrement l’électricité statique que nous avons dû générer avec tous nos tournoiements...

Il savait que c’était faux. On le savait tous les deux. Et comme j’avais pas du tout envie d’épiloguer sur ce qui venait de se passer, j’avais déjà tournée la tête en direction de l’ambassadeur qui semblait m’avoir reconnu. Avec un sourire amusé et un peu timide, je lui avais fait un signe de la main tandis que son visage s’illuminait et qu’il s’écriait de sa voix tonitruante :

- Ecco questa signora !

J’avais gloussé en voyant sa joie et la pression était un peu redescendue, oubliant légèrement tout ce moment de flottement qui venait d’avoir lieu. C’était communicatif. Marco Ronchetti faisait partie de ces personnes bonnes vivantes dont l’embonpoint trahissait à juste titre pour cet homme son goût des bonnes chaires et de la bonne chair aussi dans un tout autre domaine. Il était parti de rien avant de se gagner les bonnes grâces de la politique italienne. Il avait fini par hériter de la place d’ambassadeur italien en France et il était bien décidé à présent à profiter de ce repos bien mérité dans les hautes sphères de la société française. Tandis que nous avancions vers lui et la femme qui l’accompagnait, je profitais de la distance qui nous séparait pour rajouter un petit topo quoi que plus mesurée dans mes paroles et dans mes gestes envers lui :

Nous nous sommes rencontrés il y a un peu plus de deux ans, quand j’ai peaufiné ma formation en art italien. J’ai aussi peaufiné la langue latine je dois dire et j’ai eu la chance d’être accompagné à l’époque par un ministre de la culture plutôt... particulier mais très sympathique. Il était parrain de cette session de stage.

- Maaarco ! Come stai ?

J’avais lâché la main d’Erwin pour tendre les bras vers l’homme qui me prit dans les bras, m’embrassant affectueusement sur la joue avec une vigueur que je lui connaissais bien. C’était sa façon à lui d’agir de façon déplacée tout en restant dans les normes de ce qui pouvait se faire. C’était comme les câlins, rien de plus qu’un moyen que de sentir le corps d’une femme contre le sien. Je le savais. Je m’en foutais comme de l’an 40. Ronchetti était typiquement le type que j’assimilais à mon ancien boulot. Il fallait le faire parce qu’il le fallait et cela s’arrêter là. Rien de comparable à ce que je venais de vivre et pour lequel je prenais encore le temps de me reprendre dans les bras du politicien. J’avais continué en italien, ignorant si mon “mari” savait le parler. Mais dans la mesure où l’ambassadeur avait commencé la conversation dans sa langue maternelle et la continuait ainsi, je me voyais mal le recadrer.

- Et alors, qui est ton charmant cavalier pour la soirée ?
- La soirée ? Pour la vie, vous voulez dire ? Je vous présente mon mari, Edward Smith.
- On a fini par te mettre la corde au cou...

Il m’avait regardé avec une mine tellement contrite que j’en avais ris de bon cœur :

- Ne faîtes pas cette tête, je vous assure que ça n’avait rien avoir avec cette idée du mariage horrible que vous semblez avoir.

Il éclata de rire en posant sa main sur ma nuque et je le laissais faire en évitant de penser à Erwin ni même à l’impact que ce geste aurait sur un vrai couple. Je l’entendis ensuite dire dans un français approximatif :

- Et bien félicitations, monsieur !

Il se tourna ensuite vers moi, me précisant, toujours en italien.

- Dis-moi Bella, tu viens voir La Vierge, n’est-ce pas ?
- Evidemment, vous croyez que j’étais juste venue parce que j’avais vu de la lumière ?

Il éclata de rire. Il semblait sans doute prêt à me sortir une de ses blagues graveleuses à la limite du raisonnable mais il coula un regard vers mon “mari” et s’en priva, à ma plus grande joie. Ça commençait à faire beaucoup pour une seule soirée et le plus dur n’était pas encore fait.

- Vous voulez le voir en avant-première ?

Il s’était penché vers moi avec un sourire et j’avais feins la surprise, comme prévu.

- Vraiment ? Je... Non... Vous auriez vraiment la bonté de faire cela ?
- Si ça reste notre petit secret...
- Je ne peux rien cacher à mon mari...
- Il peut être dans le secret aussi...
- Alors marché conclu !

Sébastien Allard avait tenté de contre-argumenté quelques fois mais il avait été arrêté plusieurs fois par notre petit “flirt” que je voulais pressant pour justement lui éviter de dire ce qu’il risquait de dire : d’attendre que l’ouverture soit donnée à tous. A contre-cœur, il avait fini par tourner les talons pour nous diriger vers des portes encore closes au public. Il nous invita à y entrer, Marco, Erwin et moi. Elle était là, devant nous, dans la pénombre. Elle avait été accrochée à un petit mur bleu marine, au milieu de la pièce, entouré d’autres murs bleus marines afin de faire ressortir toute la noirceur du tableau. Elle était là, sa main tendue vers un vite qui le n’était pas vraiment. Son étrange décor en arrière-plan. La bouche légèrement entrouverte, j’avais soufflé :

- C’est magnifique...

Lentement, abandonnant l’ambassadeur et Erwin, j’avais sorti de ma pochette de soirée une paire de lunette de vue que Marie ne mettait que lorsqu’elle se devait d’observer une œuvre. Les lunettes étaient surtout présentes pour permettre de la scanner en entier, permettant d’en avoir une copie précise en direct au Temple. Posant les lunettes sur mon nez, je m’étais approchée aussi près que je l’avais pu. Elle était légèrement sur élevée, me permettant de voir les différents reliefs de peinture, nécessaire à notre analyse. Puis avec un instant, je m’étais tournée vers Allard.

- Je peux la voir de plus près ?
- Nous allons bientôt la montrer au public...
- Ce qui nous laisse encore quelques minutes n’est-ce pas ?

Je lui avais souri en le regardant d’un air insistant. J'avais parfaitement conscience que je n’avais aucune légitimité, jamais je ne pourrais vendre une œuvre pareille. Le De Vinci allait encore rester bien longtemps dans le domaine public. Mais Allard savait que je pouvais lui être précieuse pour d’autres œuvres et il avait fini par capituler. Tandis que la toile était détachée avec douceur, j’enfilais les gants blancs qu’on m’avait donné avant de croiser le regard d’Erwin. On y était... Ou presque. Je lui avais souris comme pour dissiper l’étrangeté de mon regard et je m’étais penchée sur l’œuvre qu’on avait posé sur une table devant moi. Je l’avais observé longuement, reprécisant avec douceur les différentes choses que j’avais étudier ces derniers jours : le travail des couleurs, la technique des perspectives, les couches simultanées de peinture, tout ce qui pouvait me permettre de gagner du temps afin d’avoir le temps de scanner ce dont j’avais besoin. J’avais pris Erwin a partie pour gagner encore plus de temps :

- Regarde chéri... Elle a été restaurée très partiellement au niveau des vagues en arrière-plan. Le jeu de la lumière a bien été suivit et le travail sur le nouveau vernis est assez remarquable Monsieur Allard. Vos restaurateurs sont toujours aussi bons...

J’avais fini par retirer mes yeux de l’œuvre et les gants par la même occasion, les reposant sur la table tandis qu’ils replaçaient la peinture. J’avais rangé les lunettes soigneusement dans leur boîtier avant de m’apercevoir que l’ambassadeur s’avancer vers nous :

- Satisfaite ?
- Très ! Décidément vous devez ressentir une incroyable fierté quand vos deux pays collaborent avec autant de talent.

Comme pour lui rappeler que je ne comptais pas le remercier outre mesure que verbalement, j’avais pris le temps de poser ma main sur celle d’Erwin, comme un signal de détresse, un appel à l’aide qu’il avait su ressentir. Je l’avais senti lorsque sa main s’était détendue brusquement, permettant à mes doigts de s’entremêler aux siens. Marco se stoppa alors avec un sourire pour mon “mari”, un sourire bienveillant mais qui devait cacher une certaine myriade d’insultes avant de tapoter ma joue de sa grosse main.

- J’espère au moins avoir mérité une danse.
- C’est promis, laissez-moi juste encore le temps de me remettre de mes émotions.

Je lui avais montré le tableau mais j’aurais sans doute plus du lui montrer l’homme au bout de ma main. Avec un sourire mystérieux et taquin j’avais précisé :

- Après tout, la soirée est encore longue...

Nous avions alors pris congés de la pièce dans laquelle nous allions forcément retourner dans quelques minutes, au moins pour faire semblant. En sortant de la pièce, je m’étais alors rendue compte à quel point j’avais chaud, à quel point tout cela m’avait déboussolé. J’avais attrapé un verre à la volée et j’avais bu quelques gorgées de champagne tandis que l’ambassadeur retournait vers sa cavalière du soir. De mon côté, j’évitais soigneusement le regard du notaire.
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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2020-09-06, 11:29 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child


Derrière les visages souriants, enivrés de champagne défilaient le gratin de la haute société culturelle de Paris et il aurait été insensé de croire qu’un tel panorama ne constitue qu’un vulgaire paysage intéressant aux yeux d’un homme aussi arriviste que Preminger. Au contraire, il tentait de graver chaque visage, chaque nom dans sa mémoire, se promettant de coucher les plus importants au petit matin demain, dans un petit carnet de note qu’il avait pris soin d’embarquer. Dès la levée de la malédiction, connaissant l’importance du savoir, il avait entreprit de composter chaque révélation d’identité dans plusieurs registres soigneusement dissimulés. Aux registres d’identité succédaient un autre portant sur les pouvoirs et histoires liées à ces derniers qu’il avait réuni par bribes d’informations aussi diverses que les divagations des clients eux-mêmes, les contes connus liés à cette identité et les recherches ordinaires. Un dernier ouvrage venait enfin uniquement centré sur les royaumes issus de ces historiques variés, les coutumes, les usages. S’il adorait l’improvisation, il n’aurait pas pris le risque de pénétrer dans la fosse aux lions sans être armé jusqu’aux dents. Alors, ce soir, l’exercice ne différait pas grandement de ce travail de prospection.
Au besoin, Alexis saurait lui fournir l’appui et les informations supplémentaires. Il remarquait que la jeune femme aimait parler et s’imposait facilement aux autres comme forte d’un capital sympathie qu’elle savait visiblement s’attirer chez autrui, et de sa position, elle connaissait sûrement moult secrets qu’il ne restait qu’à lui faire avouer. Et nombreux étaient les moyens de délier les langues, restait à confirmer celui qui lui ouvrirait la pleine confiance de la jeune femme.
Sur le chemin de l’aîle Denon, il lui jeta néanmoins un œil qui sous couvert du reste de sa physionomie qui transparaissait la sympathie, se voulait transperçant, agacé par son pied de nez désinvolte à sa question. Biiiien. Visiblement, elle pensait pouvoir s’arroger le droit de ne pas lui répondre… Hum...qu’elle le croit donc. S’il lui commandait là, elle céderait et en tous points. Trop évident que son esprit affûté ne le perçoive pas.
Cela justifia son absence de réaction à cet affront. De toute manière le conservateur se présentait déjà à eux et l’esprit de l’ancien ministre fut vite alpagué par les propos du conservateur.
Il avait saisi la main de la jeune femme lorsque celle-ci lui avait proposé une danse et l’avait attirée sur la piste, avec cet instinct impérieux qui caractérisait son arrogance, dans une hâte de s’affirmer, de s’attirer les regards sur la piste et il devait admettre qu’il avait choisi la parfaite partenaire pour cela. Tous deux vêtus de rouge, lumineux, sanglants, ils ne pouvaient qu’attirer les autres convives à river les yeux vers eux et avec lui, la jeune femme parviendrait à signaler sa présence à l’ambassadeur sans avoir à daigner le lui indiquer oralement. Toute personne rêvait de danser avec lui.
Leurs pas s’étaient étendus visiblement rompus à l’exercice, mais bientôt, dans l’intimité de la valse l’initiation d’un autre jeu débutait à son initiative. Cruel mais plaisant pour lui, à charge de double-sens. Qui y avait-il de plus somptueux que de guetter les réactions à ses divagations, tout en restant maître de l’endroit ? Il avait brisé la couche superficielle que composait Marie en une seule phrase, comme si elle n’existait même pas pour s’attaquer à elle, elle derrière son contrôle et ses certitudes et l’avait vu tomber, tournoyer, progressivement, lentement mais inexorablement à sa merci. Chaque mot, chaque geste qu’il faisait détruisait un peu plus ses résistances, le bouclier que ses défenses tentaient de lui opposer. Marie gardait une contenance heureuse, émerveillée qui ne lui appartenait presque plus et Edward une sincérité qui ne démontrait aucunement l’état d’esprit de celui qui lui donnait ses traits. L’esprit d’Alexis voguait, emprisonnée dans ses yeux avec une telle facilité que cela démontrait, à qui douterait encore sa supériorité à autrui et l’attrait létal de sa beauté. A la différence d’elle, si enchaînée aux bulles d’émotion qui se révélaient en elle, il voyait tout ceci comme une amusante parenthèse à leur mission principale, un moyen de prouver qu’il était seul maître de toute la situation et que s’il lui en prenait l’envie, il pouvait faire basculer en un seul claquement de doigt l’entièreté de la scène. Il ne le désirait pas, il le pouvait, c’était entièrement différent. Et il raffolait de voir s’étaler sous ses yeux tout ce qu’il pouvait obtenir s’il ne faisait que le désirer. Il retenait néanmoins son égo toujours propice à se rassasier de ce que l’on tendait et ce qu’elle semblait prête à lui donner, déjà à présent.

- Tout va bien ?
- Oui...

Non.
Sa demande n’avait eu qu’un but poli, sournois d’entendre sa bouche lui mentir pendant que ses sens s’affolaient autour de lui, manquant de la jeter à terre. Il l’avait retenue, pour mieux la plonger plus loin encore dans les souffrances nouvelles qui s’agitaient en elle, sentant son cœur pressé son sa poitrine s’ébrouer créant un contraste avec le sien, purement immobile, Ce qui ne l’empêchait pas de désirer poursuivre, oh non. Sa vanité ne pouvait pas résister à une telle abdication, s’enivrant de ces émois, s’amusant du « merci » qu’elle lui offrait pour quelque chose qu’il avait créé, causé même, retenant le spasme ricaneur qui menaçait de franchir ses dents :

- « Ne me remercie pas ainsi », murmura-t-il délicatement, continuant sa torture sous couvert d’une honnête complicité du couple Smith, s’amusant de la lueur revêche de ses yeux, de ses gestes de recul, de la manière dont pourtant, elle frissonnait lorsqu’il fondit lentement jusqu’à son cou, démentant son recul. Il se sentit puissant, encore, maître et rompit subitement le charme qu’il avait instauré, goguenard.

Il la lâchait ainsi avec les informations, ses vaines tentatives pour s’envoler loin de ses griffes, lui laissant du leste et en même temps la privant de cette étrange sensation de proximité. C’était cruel mais c’est ce qui rendait l’ensemble passionnant. Ce jeu attisait ses propres sens, pulvérisait ses colères, galvanisait ses ambitions du soir. Oui. Il n’y avait rien de plus flatteur que de se voir, de se sentir irrésistible.
Néanmoins, il se mordit la lèvre pour réprimer un cri angoissé lorsque le contact de la jeune femme l’électrisa. Au sens propre. Ce n’était pas douloureux réellement juste surprenant, comme un léger courant faisant grésiller sa peau qui bourdonnait déjà. Promptement, elle s’était excusée, avait repris sa main avant qu’il ne puisse la retirer et s’évertuait à présent à la masser, comme pour faire disparaître la sensation de picotement qui persistait encore. Il se tut un instant, l’observant dévouée à sa personne, sa main chaude dans celles nerveuses de la jeune femme. La tête baissée, la mèche de cheveux qu’il avait soigneusement replacée pendait nerveusement sur ses yeux faussement concentrés, soustraits à son regard, elle se concentrait dans cette pression. Une impulsion égoïste, qu’il aurait suivi dans d’autres circonstances l’incitait à pousser plus loin le malaise, à saisir sa taille, la forcer d’un mouvement vif à lever les yeux vers lui. Mais s’en abstenu, il avait le temps, et cette situation incommodante pour elle, motivait encore plus son investissement, son impression de domination de toute la situation présente. Alors, il se contenta d’entremêla ses doigts aux siens, dans un geste expert, stoppant son massage.

- « Ce n’est rien. Je me suis déjà pris un coup de foudre, à l’instant où je t’ai rencontré, Marie » répliqua-t-il d’un air entendu mais néanmoins avec bien plus détachement que ce qu’il lui avait réservé jusqu’alors, désireux de garder sinon un air d’innocence à son encontre.

Il savait bien que cela n’avait rien d’un coup du sort provoqué par les tourbillons de leurs pas, ce n’était que l’émanation involontaire de son pouvoir et plus encore un aveu explicite bien qu’inconscient de son trouble. Elle ne le contrôlait donc pas encore… Ou alors l’émotion était trop forte. Ce devait être ça. Ce qui pouvait être particulier dans certains contextes.
Une exclamation italienne les sortit de leurs différentes rêveries et écouta Alexis débiter dans un flot tendu une flopée d’informations à son encontre concernant l’individu.
Il ne répondit rien et se contenta de suivre son élan jusqu’à l’ambassadeur, emmagasinant les informations transmises, retenant en partie également que la préparation qui avait précédé cette soirée semblait avoir débuté depuis des années. Deux ans… Il ne s’était pas trompé en présumant qu’elle jouait dans une organisation bien plus grande qu’elle depuis un petit moment déjà. Mais pourquoi elle, précisément ? Qu’avait-elle de si particulier pour susciter l’intérêt d’une machinerie secrète. Elle savait jouer la comédie et il saurait s’en souvenir à l’avenir, elle maniait plusieurs langues, disposait d’une certaine classe, il fallait l’admettre. Elle qui semblait si gênée lorsqu’elle enfilait ses tenues d’apparats visiblement en portait tout de même depuis un moment. Etrange malgré tout. Qui plus est, elle venait de Storybrooke, ou plutôt y avait été recueillie… Alors comment l’avaient-ils contactée ?
Il serra la main bedonnante de l’ambassadeur, poliment, hochant la tête par fausse déférence, bien que passablement dégoûté. Encore un pathétique individu peu gâté par la vie ou les circonstances et qui profitait de son argent pour tenter de séduire ce qu’il n’aurait jamais eu sinon. Enfin...si on faisait abstraction du passé de sa cavalière. Là, évidemment qu’il aurait pu payer grassement pour l’avoir. Risible. L’ambassadeur, qu’Alexis prénommait « Marco » continuait dans sa langue maternelle une conversation clairement destinée à sa seule « femme », l’ignorant complètement. Il aurait pu aisément s’y glisser, mais il décida de ne rien y faire, préférant observer la scène dignement, comme extérieur à l’ensemble de leur discussion animée. Il glissa néanmoins sa main sur le dos de Marie Smith pour venir la poser nonchalamment sur son épaule droite, venant négligemment déloger toute en politesse la main que l’italien tentait de poser sur la nuque de Madame Smith. Edward Smith, tout gentleman qu’il était, n’aurait jamais admis la moindre appropriation de son épouse sous ses yeux, sauf à s’afficher en société comme un éventuel futur bafoué. Erwin de son côté profitait de la situation pour conquérir un peu plus fortement.
L’ambassadeur sembla alors lui diriger une quelconque importance et le salua dans un français approximatif, qui pouvait faire rougir son métier. Pour l’avoir exercé dans un autre contexte, il aurait fait le plaisir de l’envoyer sur les roses, mais...pas pour le moment.

- « Il est vrai que je suis chanceux, je suis sûr que bien des coeurs peuvent désirer Marie, mais il semble qu’elle ait jeté son dévolu sur moi » répondit-il modestement dans un français impeccable en penchant la tête avant de rire « et pourtant, je suis américain, même pas français ».

L’ambassadeur sûrement possédait-il d’autres centres d’intérêt que les jolies filles mais visiblement en cette soirée, tout son dévolu semblait s’être jeté sur Marie en dépit de son mariage et de la présence de son mari qui plus est. Bien évidement, il agissait sous couvert d’une « amitié » pour la jeune femme mais s’il pouvait tromper du monde, on ne pouvait pas tromper Preminger. Mais il avait eu la décence de tenter d’amadouer sa femme de manière plus ostentatoire… Ridicule. S’il ne pouvait pas ressentir la colère qu’il avait ressenti devant ce bon à rien de Lionstar, étant moins impacté, il ne put s’interroger sur la crétinerie du diplomate. Comment pouvait-il encore espérer la moindre chance lorsqu’IL était là ? Comment d’autres encore pouvaient-ils croire pouvoir obtenir l’attention d’une femme qui se tenait à son bras hormis pour avoir l’orgueil de se prendre pour lui ? Ne voyait-il pas sa démarche flageolante, le trouble dans ses yeux purs, la tension qui émanait d’elle ? Pour cette soirée, elle était chose gardée. Son rafraîchissement, son incitation, sa fanfaronnade, sa provocation à autrui. Pour l’après, il verrait.
Malgré cela, il ne s’imposa pas, comprenant que la proposition de l’individu se trouvait être décisive pour la suite de la mission. S’il ne s’était agit que d’un séducteur nauséabond, il allait de soi que sa partenaire aurait pris grand soin de l’éviter toute la soirée, là au contraire elle l’avait cherché et pas pour ses beaux yeux, qui n’avaient aucune séduction soit dit en passant. Non bien évidement que non. Elle venait pour le tableau. La Vierge. Et l’idiot tombant dans le panneau s’empressait de lui proposer de lui montrer sans qu’elle n’ait réellement à lever le petit doigt. Facile. Aisé. Même requérir sa présence sur les lieux avait été accordé. Idiot en plus de ça…
Amusé, il avait marché jusque la petite pièce encore close, pour entrer dans le secret qu’elle refermait. Un De Vinci, il l’avait reconnu tout de suite, deviné même à la seule présence de l’ambassadeur italien, pressenti plus tôt encore à l’hôtel. Oubliant à son tour ses accompagnateurs, ses pas l’avaient mené jusqu’au tableau, comme attiré par une force plus forte que lui. L’appât, l’attrait…

- « Splendide... »

La Vierge était absolument magnifique, les couleurs, le Sfumato, l’essence des personnages, des décors transcendaient l’ensemble, de sorte que chacun ressentait la présence d’un chef d’oeuvre devant leurs yeux. Plus que l’amour de l’Art, les sommes astronomiques qu’il pouvait avoisiner séduisaient tout autant le notaire, et il se retint de tout commentaire autre que sa mine impressionnée. Presque voulait-il ce tableau. Mais ça ne faisait pas partie du marché. On le lui avait bien stipulé… Ce tableau devait finir entre les mains de leur mystérieux commanditaire et eux n’étaient là que pour le permettre. De quelle manière il l’ignorait… Le devinait un peu. Ils étaient là pour faire diversion et l’orchestrer en même temps. Il suffisait de donner mine de suivre le plan, de prendre les informations, exiger sa part et ensuite… il verrait. Qu’importe, on lui avait dit que n’importe quel autre objet pouvait disparaître au besoin...pour sa propre rémunération. Alors, il valait mieux qu’il détourne les yeux des nuances turquoises des vêtements de la Vierge, des détails de la grotte, de la précision et la douceur qui régnait dans ce tableau avant….de le vouloir vraiment. De vouloir répondre à cette main tendue. De vouloir s’en saisir, sachant pertinemment qu’il ne pourrait ensuite pas refuser à son envie d’être satisfait. Lorsque Preminger voulait quelque chose, il l’avait toujours.
Mais non, pas ça. Pas ce soir. Pas ça. A vrai dire, son caprice se trouvait orienté vers bien autre chose, par vengeance, bravade, envie, flatterie.
Il recula d’un pas, tourna le dos violemment au tableau pour sourire à Alexis, le nez muni d’une paire de lunettes qu’il ne lui avait jamais vu. Elle n’en mettait pas, il l’aurait vu si elle était affublé de quelques problèmes de vision, ayant passé dix ans au service d’une reine myope. Alors pourquoi ce petit manège ? Elle examinait chaque recoin du tableau comme si elle voulait le photographier… Ce qui était sûrement ça, alors, au vu du regard qu’elle voulait triomphant mais qui sonnait bien trouble qu’elle lui avait dédié avant de se plonger dans une analyse poussée du tableau. Il se concentra sur les lunettes. De prime abord un modèle ordinaire doté sûrement de capacités hors norme. Leurs « employeurs » avaient les moyens…
Pour détourner l’attention, il désigna la salle du doigt, prenant à partie Allard 

- « J’aime beaucoup toute l’atmosphère que vous avez créé pour celui-ci, un franc succès à venir » déclama-t-il en observant les murs sombres, « tout un travail sur les jeux de couleur c’est parfait ! Sauf à être indiscret, quelles sont les autres œuvres inédites exposées ce soir ? Ma femme m’a presque kidnappé sans vouloir m’en dire un seul mot... » plaisanta-t-il en dardant un œil doucereux sur Marie.

Il fallait bien qu’il fasse un choix dès aujourd'hui sur l’oeuvre qu’il souhaitait accrocher à son domicile… Ce n’était pas tous les jours qu’on refaisait sa décoration d’intérieur avec un choix d’une telle ampleur… Il serait resté sur ses petites réflexions lorsqu’Alexis le prit à partie, subitement, pour lui parler du tableau, dans une tentative pour gagner du temps. Détournant le regard du conservateur, il la rejoignit dans son dos, pour presque pencher la tête par dessus son épaule, pour observer la Vierge à une distance raisonnable. Mais suffisamment proche de la brune pour peut-être la troubler encore.

- « Je serais bien incapable d’imaginer toutes les heures de travail qu’on du susciter la restauration mais tu as raison… Pour ma part, je suis époustouflé par cette nuance » il désigna de sa main, de loin, le bleu qui dominait le reste du panneau donnant une incroyable perspective à la scène. L’entière Vierge semblait capter tous les regards. «  L’azurite dans son plus aspect le plus pur… Tu n’es pas d’accord, darliiing ? Regarde bien...Toutes ces mouvances, j’ai rarement vu une si belle nuance »

De par son emplacement, il avait pu étudier les montures d’Alexis sous un autre angle renforçant son impression et son opinion, une sorte de caméra peut-être ou un ingénieux processus comportant une caméra. Pourquoi ? Pour copier l’oeuvre, évidement… Un sourire mesquin naquit sur ses lèvres. Qui l’eut cru ? Que la charmante jeune femme si outrée de découvrir un trafic d’œuvres d’art en réalité menait son propre chemin dans l’illégalité. Quel superbe pied-de-nez à tous ses principes. Avait-elle compris tout ce qui se jouait aujourd'hui ? Sûrement. Elle n’était pas suffisamment stupide pour ne pas comprendre qu’un plan d’une aussi considérable durée ne se solderait pas une simple capture photo d’un tableau inestimable.
Le temps écoulé, elle retira ses lunettes, ses gants tandis qu’on replaçait la Vierge dans le petit écrin sur mesure que l’on avait imaginé pour elle. Bientôt les admirateurs se presseraient à ses pieds et le privilège de l’exclusivité gonfla l’égo de Preminger.
Déjà Marco avançait vers eux, la poitrine aussi gonflée d’un espoir vain, et Edward accueillit la requête de Marie en lui attrapant la main, prestement, dans un geste doux, afin de faire front avec elle, et cilla avec indifférence devant le sourire de façade que lui adressa le rubicond diplomate. Erwin manqua même de ricaner de pitié lorsqu’il tapota la joue de sa « femme » avec un empiétement agaçant. A la place, il déclara tranquillement :

- « Etre en présence d’un tel trésor ne peut qu’émouvoir, très cher ambassadeur. Laissez donc la récupérer de ses émois quelques minutes… Ensuite aura-t-elle plus envie de se jeter en pâture dans des loisirs plus...ordinaires» claqua-t-il dans un italien impeccable en conservant néanmoins l’attitude affable, amicale dont ne se départait jamais Edward Smith. Puis, il tourna la tête vers sa femme «Allons prendre une coupe de champagne, hum ? Qu’en dis-tu il mio tresoro ? »

Il lui tendit à nouveau le bras, retournant dans la « salle de réception » sans le moindre commentaire complémentaire, l’esprit en réflexion. Saisissant deux coupes de champagne, il en tendait une à sa partenaire, avant de s’apercevoir que celle-ci ne l’avait pas attendu pour se servir elle-même. Sa bouche ingurgitait, comme asséchée plusieurs grandes gorgées d’alcool, lui arrachant un sourire :

- « J’allais t’en proposer… Mais visiblement » il reposa la seconde coupe sur le plateau d’un serveur complaisant, puis se tourna à nouveau vers elle : « As-tu...épanché ta soif ? » interrogea-t-il finement avant de porter son propre verre à ses lèvres, sans une seule fois détourner le regard. Il but une longue gorgée, puis avança un peu, désignant de son verre la foule : « Bientôt la foule se saisira de cette petite merveille… Fort heureusement, parfois, les plus beaux trésors sont privés. » il avala une nouvelle fois son champagne pétillant et de très bonne facture puis demanda : « Alors que veux-tu faire maintenant que tu as pu incruster dans tes yeux et ton esprit la perfection ? Envisages-tu de retourner si vite sur la piste de danse...avec lui...avec moi ? » les coins de son sourire se relevèrent moqueusement, comme complices.
Il savait, sans insister qu’elle y repenserait. A leur danse, à ce qu’elle avait ressenti, à ce qu’elle ressentait encore. Sa phrase passerait même entre eux. « Je ne comptais pas te laisser valser dans d’autres bras avant d’être passée par les miens » Elle ne se risquerait pas à quémander une autre danse et il s’interrogeait sur sa capacité à tenir le choc dans les mains d’un autre cavalier.
Néanmoins, bon prince, par pur envie de prêcher le froid et le chaud, il proposa plus neutre

- « Si tu veux mon avis, je te le déconseille, le champagne peut faire tourner la tête, alors peut-être vaudrait-il mieux profiter d’abord un peu de l’exposition qu’en dis-tu ? Cela fait un moment si long que je n’ai pu me promener ici et c’est la première fois à ton bras… J’ai envie de profiter pleinement de la sensation d’être un marié chanceux et comblé, au grand dam de ces autres messieurs...Tu es si belle. »

Il minaudait. C’était bien l’inverse. C’était elle qui devrait être si satisfaite de susciter la jalousie des autres femmes. Mais par le compliment, il ramenait la jeune femme à son rôle essentiel qu’elle jouait ce soir et sa fonction d’assistance.
Il admettait n’avoir aucune idée de la nouvelle direction à prendre une fois l’oeuvre vue car les explications de la libraire s’étaient arrêtées là. Alors il attendait, lui permettait de le guider, sans crainte. Le moment venu, il saurait reprendre l’avantage. Pour ainsi dire, il trépignait tout flamboyant.




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