« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe]

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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-13, 18:53 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Bienvenue dans le 127ème événement de Disney RPG.






Le Testament de Gilead

Béni soit le fruit... que le Seigneur ouvre


Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 97144810


Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Tumblr_p83qwb3czM1tca4yvo1_250
Amelia Peters - MARTHA
Dans cette mission, la pâtissière à la pelle à tartes la plus célèbre reste près des fourneaux en devenant une Martha, autrement dit une domestique, pour le Commandant Judd.

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 1tMx
Victoire Adler - EPOUSE
La déesse de la fécondité et des femmes en couches n'a pas non plus échoué trop loin de ses attributions normales car elle devient, à Gilead, l'Epouse du Commandant Judd. Vive les mariés !


Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 535e76c5fc25687e64a9079d77c377bc
Evangeline Dreamword - JEUNE FILLE AUX PERLES
C'est sans doute parce qu'on disait souvent d'elle que c'est une perle qu'Evangeline en est réellement devenue une ! Loin de Son Oeil la voilà prête à tendre la main aux âmes égarées.

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Source
April King - TANTE
La reine détrônée des lions règne à présent sur les derniers droits des femmes de Gilead dont elle est la Tante au destin maternel sacrifié pour le plus grand bien.

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] SecretSpicyGalapagosmockingbird-size_restricted
Violette Parr - SERVANTE
Avec pour une fois ailes blanches et non des pouvoirs qui rendent son visage presque invisible aux yeux des autres, Violette accomplit le devoir ultime d'une femme pour le compte du Commandant Judd et de son Epouse. Béni soit le fruit.

© Mag's
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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-13, 20:50 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Gilead
Le 25 mai 2020

Comme beaucoup de femmes, celles trop vieilles pour enfanter une progéniture viable et jamais mariées, je suis une Martha mais on ne m'a pas toujours appelée ainsi. Avant je m'appelais Amelia et j'avais une vie bien différente de celle que j'ai sous la République de Gilead. Je me souviens parfaitement de mon prénom mais il n'est guère utilisé aujourd'hui. Pourtant tout le monde sous le toit de la famille que je sers (les Judd) le connaît. Il sert, parfois, entre nous, les trois Martha des Judd (j'imagine que nous devons nous estimer chanceuses d'être au service d'une famille aussi puissante, Frederick Judd étant l'un des premiers Fils de Jacob), ou afin de nous distinguer, mais la plupart du temps tout le monde prétend qu'il n'existe pas. En fait, tout le monde prétend toujours que la vie et le monde d'avant n'ont jamais existé, tant et si bien que je me demande parfois s'il a existé, tant il semble loin, tel un rêve dont on ne garde que quelques bribes au réveil.
Des brides, il en est qui me reviennent fréquemment, souvent le soir, au moment de m'endormir, le corps endolori par les tâches quotidiennes de la vie d'une Martha. Je revois la pâtisserie que je possédais, je me rappelle des odeurs et de certains clients.
Bien sûr, à Gilead, les femmes n'ont pas le droit de posséder un commerce. Le commerce est l'affaire des hommes, exclusivement. Les Commandants dirigent le pays, exercent les professions les plus nobles, les Anges servent sur le front de la guerre qui fait rage, loin, très loin de là où je suis, quand bien même les effets de celle-ci se ressentent jusqu'à dans chacune des maisons, les Gardiens succèdent à ce que nous appelions avant la police tandis que les Econo-hommes se voient attribuer les métiers les moins nobles - la plomberie, par exemple.
J'aimais bien ma vie d'avant mais j'essaye de me satisfaire de la vie que j'ai à présent. On m'a certes dépossédée de mon commerce mais au moins ne m'a-t-on pas envoyée aux Colonies - il paraît qu'y travailler c'est pire que de mourir pendu. Sans doute m'a-t-on confié le rôle de Martha parce que je savais cuisiner et que j'étais trop vieille pour enfanter. J'aurais bien aimé pouvoir, avant, quand Gilead n'était pas Gilead. Mais ça ne s'est pas fait et ça ne se fera plus. Le plus important c'est que je ne suis pas devenue une Servante.
Non pas que j'ai quelque chose contre les Servantes. Il parait qu'elles sont de petite vertu mais je ne me permettrai pas de juger. Celle qui est arrivée hier à l'air très bien, quoique puisse en dire les autres Martha. J'espère que nous pourrons nous entendre, à défaut de devenir réellement amies. L'amitié, qui plus est entre personnes de castes différentes, me parait compromise. Mais elle est davantage probable entre nos deux castes qu'entre nous deux et la nouvelle Epouse du Commandant, hiérarchie oblige. Il n'y a sans doute que dans les contes que cela est possible.
Victoire (les Epouses ont le droit d'avoir un prénom) est une très belle femme à l'air un peu altier. Ca ne m'étonne pas qu'elle soit devenue une Epouse. Elle ne pouvait que devenir une Epouse car elle dégage quelque chose de supérieur. Et de… moins jeune que les quatre premières Epouses du Commandant. Toutes les Martha s'en sont étonnées lorsque le mariage a subitement été annoncé, il y a deux jours.
Il a fallu le préparer à la hâte mais nous avons réussi. La cérémonie était aussi belle qu'elle peut être selon les nouvelles règles à Gilead. La suite l'a moins été.
- J'espère qu'elle durera plus longtemps que les autres, a grommelé Zilla, l'une des deux autres Martha tandis que nous nettoyions les restes du festin.
Je me suis figée, étonnée par de tels propos et je me souviens très bien du regard noir que Zilla m'a lancé. J'ai eu l'impression d'être une élève dissipée du fond de la classe.
- T'es nouvelle dans cette maison mais t'as quand même dû entendre parler de la réputation du Commandant, a poursuivi Zilla en frottant énergiquement une poêle particulièrement graisseuse. D'habitude il les aime jeunes mais j'imagine que cette fois Tante Lydia n'a pas pu trouver de quoi le satisfaire. Si déjà les Epouses à peine nubiles ne durent que quelques mois, je te laisse imaginer ce qui va lui arriver, à elle, a poursuivit Zilla dans un murmure à peine audible.
Et voyant que je ne saisissais toujours pas, Zilla avait ajouté :
- Quatre Epouses de moins de vingt ans qui tombent subitement malades, décèdent quelques mois plus tard et le Commandant qui hérite comme par hasard d'un sacré petit pactole, c'est louche, Amelia. Même une Martha peut le comprendre. Il va la tuer, comme il a tué toutes les autres et tu pourras rien y faire. Personne peut rien y faire. On est pas censé intervenir.
J'avais frémi et il m'avait fallu une sacrée dose de concentration pour continuer la vaisselle. Depuis j'avais essayé d'être vigilante mais n'ayant jamais été très maligne, je doutais de voir quelque chose. Deux jours plus tard, je cherchais toujours l'ombre d'un indice et constatai que je n'aurais pas fait une bonne espionne. Jusqu'à ce que, de retour de quelques emplettes pour le repas du soir, je tombais nez à nez avec le Commandant, que personne n'avait pour habitude de voir dans les cuisines. Je me figeai et le saluai bientôt, la tête baissée en signe de soumission. L'observant par en dessous, je notai qu'il s'affairait à préparer du thé.
- Je peux le faire pour vous, offris-je précipitamment, notant que les autres Martha n'étaient pas là pour l'y aider.
- Ca ira, merci, déclina-t-il sans me regarder.
Je déchargeai donc mes courses, contente d'avoir pu trouver une belle volaille que nous pourrions rôtir non sans lui jeter quelques regards en biais, intriguée.
Après un moment, Commandant Judd se tourna vers moi et indiqua le plateau sur lequel il s'était affairé.
- Je vous prierai de porter tout cela à mon Epouse, annonça-t-il simplement avant de quitter la pièce.
- Certainement, Commandant, répondis-je en baissant une nouvelle fois la tête.
Je m'essuyai alors les mains et attendis son départ pour m'approcher du plateau. Le thé était encore fumant et nombreuses auraient été les Epouses à apprécier ce genre d'attention. Pourtant, les commentaires de l'avant-veille de Zilla me revinrent en tête et je décidai de soulever le couvercle de la théière - juste au cas où. De la vapeur s'en échappa, manquant de me brûler, ainsi qu'une délicieuse odeur de thé noir légèrement relevé par quelques notes d'amande amer.
Je blêmis. Le thé parfumé n'existe plus à Gilead. En revanche, il y a bien quelque chose qui sent l'amande qu'on peut encore trouvé - quand on a les moyens et les connaissances pour ce faire. Mais que faire ? Zilla avait raison : nous n'avions pas le droit d'intervenir, ç'aurait été outrepasser nos prérogatives, certes pas nombreuses mais bien définies. Il me restait cependant une arme pas si secrète. Il me coûterait sans doute de l'utilité mais n'ayant jamais été prompte à la réflexion, je décidai que c'était la meilleure chose à faire.
J'empoignai donc brusquement le plateau et me dirigeai vers le patio, où il me semblait avoir aperçue Victoire à mon retour. J'arrivai d'un pas énergique, annonçant gaiment :
- Le Commandant a pensé que vous auriez envie d'un thé alors le voil…
J'avais entrepris de le poser sur la table à côté de Victoire et je m'étais arrangée pour créer un équilibre plus que précaire. A peine était-il arrivé qu'il s'était déjà répandu, parmi des bris de vaisselle cassée, au sol.
Ah, fichue maladresse, songeai-je, fière de ma mise en scène.
Mais combien de temps cette fierté durerait-elle ?
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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-14, 22:12





Le Testament de Gilead

Evènement #127 - Paix et amour (mais si c'est vrai !)

24 mai 2020 – Quelque part en Colombie Britannique

Malgré l’air calme qui se lit sur ses traits, Evangeline est ravie, presque excitée à l’idée qu’elle pourra bientôt devenir une Tante, tout comme à l’idée d’effectuer son premier voyage en tant que jeune fille aux perles. Elle a reçu sa tenue très récemment -une robe grise qui couvre ses bras et ses jambes jusqu’aux chevilles, et un collier de fausses perles de nacres, ainsi qu’un joli chapeau blanc qui couvre la majeure partie de ses cheveux. Il se passe neuf ans avant qu’une Suppliante comme elle puisse devenir une jeune fille aux perles, aller à l’étranger et chercher des converties. Elle prend sa mission très à cœur. Tout au fond d’elle, elle a hâte de devenir une Tante et d’acquérir le droit de former d’autres Suppliantes.

Elle ne se souviens que très peu de sa vie d’avant, tout est flou, comme un rêve dont on se souvient à peine au réveil. Plus elle se concentre dessus et plus tout lui semble flou, il n’y a que quelques détails dont elle peut se souvenir. L’odeur du chocolat chaud sans qu’elle puisse se souvenir du contexte. Cette communauté, entièrement féminine, dans laquelle elle a grandit également. C’est en s’accrochant ce souvenir flou qui la fait se sentir bien qu’elle a eu cette révélation l’ayant conduite à dédier sa vie à Dieu. Echapper aux hommes et retrouver ce cocon qui la fait se sentir bien, dans une communauté exclusivement féminine, œuvre pour les autres quitte à sacrifier son bonheur personnel pour cela. A peine l’idée l’avait-elle touchée que cela semblait être pour elle une évidence. Elle s’y consacre pleinement depuis.

Suppliante Béatrice et elle marchent côté à côté d’un pas lent et mesuré dans les quartiers les plus pauvres de la ville où elles se trouvent. C’est une autre jeune fille aux perles, tout comme elle. Toutes deux ont le même âge, Béatrice cependant est plus expérimentée qu’elle. De ce voyage durant lequel elles cherchent des converties, Evangeline espère apprendre beaucoup de sa binôme. Dans la rue qu’elles traversent trainent des SDF qui font la manche, où qui sont endormis contre les murs des bâtiments délavés. Elle contemple ce spectacle avec peine, elle aimerait être en mesure d’aider chacun de ces pauvres êtres. « As-tu appris la terrible nouvelle concernant Suppliante Adrianna ? » Béatrice la tire de ses pensées, Evangeline pose un regard curieux mais inquiet sur elle, oubliant soudainement tout ce qui les entoure. « Non ! Que s'est-il passé ? » « Eh bien... » Béatrice semble embêtée, comme si elle aurait préféré qu’Evangeline soit déjà au courant de la triste nouvelle qu’elle s’apprête à lui apprendre. Elle hésite un instant, les deux jeunes femmes font quelques pas en silence avant qu’elle reprenne la parole. « Ils l'ont retrouvée pendue dans sa chambre d'hôtel. Pendue ... à une poignée de porte. Et Suppliante Sally a disparu. » Evangeline reste silencieuse un moment, elle a besoin de quelque secondes pour se remettre de cette nouvelle brutale qu’elle peine à croire. Tout comme elles, Adrianna et Sally étaient parties en mission pour ramener des converties à Ardua Hall, l’ancienne bibliothèque qui a été reconvertie en un espace entièrement réservé aux femmes de leur communauté. « C'est horrible...J'espère que Suppliante Sally va bien, qu'il ne lui est pas arrivé malheur. » Murmure-t-elle finalement, pas tout à fait remise du choc de cette nouvelle. « Nous prierons pour elle. » Lui répond simplement Béatrice.

Continuant leur marche, elle se dirige vers une jeune fille eux cheveux verts qui mendie à côté d’un homme un peu plus âgé qu’elle. La jeune fille ne doit même pas avoir dix-huit ans, pourtant, on peut déjà apercevoir les racines de ses cheveux. « Bonjour très chère, pouvons-nous t'aider ? Il n'y a pas de sans domiciles à Gilead. » Béatrice parle d’une voix très avenante, lui adressant un charmant sourire. La jeune fille était en train de se ronger l’ongle du pouce de la main gauche et arrête de le faire pour reposer son bras sur sa cuisse, sans leur répondre. C’est à cet instant qu’Evangeline remarque une marque de scarification sur son avant-bras. Les mots GOD et LOVE entrelacés au niveau du O. Par réflexe, Evangeline tire légèrement sur la manche de sa robe afin de bien la remettre en place. Sur son avant-bras se trouve exactement la même marque. Elle ignore tout de la façon dont elle a reçu cette marque mais elle possède quelques certitudes : celle qu’elle doit absolument la cacher, et celle qu’elle doit ramener cette jeune femme à Gilead avec elle, elle ne peut pas la laisser ici. Elle ignore comment elle le sait, mais elle le sait. Elle s’approche d’elle, et lui tend un morceau de pain blanc. « Tu sembles affamée, cela te fera du bien. » Lui murmure-t-elle avec douceur. Elle prend le morceau de pain. En se penchant un peu, Evangeline aperçoit un peu mieux le tatouage de son bras. A côté d’elle, curieuse, Béatrice se penche également vers elle. « C'est lui qui t’a fait ça ? » Elle a l’air outrée en posant son regard sur l’homme à côté d’elle. « Il te bat ? » A côté, il réplique de façon très sèche. « On vous a rien demandé, pétasses de Gilead. » Evangeline l’ignore pour se concentrer sur la jeune fille, qui n’a pas répondu à la question de Béatrice. « As-tu besoin d'aide ? » Elle reste très douce dans sa voix, pour rassurer cette jeune fille qui semble connaitre une vie très difficile. Elle ne répond toujours pas, contrairement à l’homme qui a l’air farouche. « On a pas besoin d'aide, barrez-vous ! » Béatrice la tire doucement par le bras. « Allons-y. » Puis, elle se tourne vers la jeune fille. « Prends au moins ceci. » Elle lui tend une brochure. « Il y a une maison pour toi à Gilead. Dieu vous bénisse. » Elle se laisse tirer par sa binôme. « Dieu vous bénisse. » Dit-elle également avant qu'elles s'éloignent toutes les deux.

Lorsque la soirée commence à tomber, elles retournent toutes les deux à leur hôtel, dans lequel une jolie chambre les attend. Elles sont le temps de se rafraichir un peu avant de descendre au rez-de-chaussée du bâtiment pour prendre leur repas, un gratin de légumes aussi bon qu’il semble l’être lorsqu’on leur apporte leurs assiettes. Si Béatrice semble être passée à autre chose, ce n’est pas le cas d’Evangeline qui a très envie de retourner voir cette jeune fille aux cheveux verts. Elle ne peut pas la laisser là. Elle ignore pourquoi, mais elle ne le peut simplement pas. Tout en dégustant son plat, elle prend un air songeur. « N'as-tu pas le sentiment que cette jeune fille que nous avons croisé dans la rue un peu plus tôt aurait été tentée de nous rejoindre si cet homme n'avait pas été là ? » « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? » « Lorsqu'une jeune fille n'est pas intéressée elle nous le fait savoir. Elle n'a pas osé dire un mot et a accepté notre brochure. Et si tu avais raison et que cet homme la bat ? Peut-être a-t-elle simplement eu peur de parler devant lui ? » « Nous pouvons toujours y retourner demain si tu le souhaites. » Elle hoche la tête avec un léger sourire, ravie que Béatrice soit d’accord pour y retourner. Elles échangent quelques banalités pour le reste du repas, avant de remonter dans leur chambre pour se coucher. Evangeline a beaucoup de choses en tête, cette nuit-là. Elle pense beaucoup à sa marque, à celle de la jeune fille. Elle dort très mal.

25 mai 2020 – Toujours quelque part en Colombie Britannique

Toute comme la veille, elles déambulent toutes les deux dans les rues, restant côte à côte. La fille aux cheveux verts se trouve exactement au même endroit que la veille, l’homme toujours à côté d’elle. Elles ont la chance de le voir se lever pour se diriger vers un vendeur de burgers au coin de la rue avant qu’elles n’arrivent à sa hauteur. Profitant de cette absence, Evangeline s’accroupit à côté de la jeune fille. Elle est aussi douce avec elle qu’elle l’était la veille. « Bonjour, comment te sens-tu ? » Peut-être est-ce parce qu’elle est seule cette fois, mais elle répond à la question qui vient de lui être posée. « Mal. » Elle ne peut décidément pas la laisser là. « Pouvons-nous t'aider ? » Son regard apeuré glisse vers le type qui achète des burgers, elle ne dit rien de plus. Béatrice lui repose exactement la même question que la veille. « Est-ce qu'il te bat ? » Elle opine. Evangeline a mal au cœur de la voir ainsi. « Voudrais-tu venir avec nous ? Je te promets qu'à Gilead plus personne ne te fera jamais de mal. » Derrière elle, Béatrice opine. Elle presse le bras d’Evangeline et indique du regard que le type est en train de revenir. Elle s’éloigne pour aller lui parler, la laissant seule avec la jeune fille. Elle tend sa main vers elle, pour ne pas la brusquer. « Nous prendrons soin de toi. »

Du coin de l’œil, elle vérifie que tout va bien pour Béatrice. Elle discute avec l’homme, et fini par lui tendre de l’argent avant de revenir vers elles. « C'est réglé. Nous pouvons partir. Toutes les trois. » Elle pose un regard interrogateur sur son amie, avant de hocher finalement la tête. Elle repose son regard sur la jeune fille. « Allons-y, si tu le veux bien ? Quel est ton nom ? » « Jade. » se contente-t-elle de lui répondre. Si elle ne veut pas la brusquer, Béatrice, à côté d’elle, ne prend pas de gants. « C'est bon, tu peux nous faire confiance. Il n'y a que de l'amour qui t'attend dans nos maisons. Et puis... ton ami n'a pas été difficile à convaincre. Il t'a vendue pour moins de 50 dollars. »




Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »

Victoire Adler

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Heradam04

I'll be with you from Dusk till Dawn





Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Dujd
Edition Août-Septembre 2020

| Conte : Intrigue divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 5ys2

| Cadavres : 722



Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-15, 22:01 « T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »


Le Testament de Gilead

Gilead
Le 25 mai 2020


Elle ignorait beaucoup de choses. Qui elle était, ce qu’elle faisait là, entre autres. Tout lui semblait flou. Et pourtant, parmi la brume qui l’enveloppait, elle avait l’impression de connaître certaines choses, des choses qui lui permettrait peut-être de comprendre les autres. Pourquoi elle avait des trous noirs. Pourquoi elle ne dormait pas. Pourquoi... Pourquoi ?

La cérémonie avait eu lieu il y avait deux jours. Une belle cérémonie. Plus imposante que la première fois. Sans aucun doute parce que son nouveau mari était bien plus puissant. Elle avait porté une robe blanche, simple. Tante Lydia était là. Elle était celle qui les avait réunis. Il était beau, élégant, il portait son costume de cérémonie, un costume richement travaillé malgré les restrictions économiques, signe de sa puissance. Il y avait eu beaucoup de monde aussi, tout le gratin de la ville avait été témoin de leur union et lorsqu’il avait posé sa main sur le bas de son dos, après qu’ils eurent échangés leurs vœux, elle était parvenue à ne pas frémir d’horreur. Comme quoi, on s’habituait à tout. Elle avait réussi à jouer la comédie, comme ce qui était demandé à toutes les Epouses enfarinées qu’elle avait face à elle, toutes de bleues vêtues pour lui laisser la pureté de son moment. Tout le monde souriait. Tout le monde était heureux. Et tout le monde faisait semblant.

Parmi les choses dont se souvenait Victoire Judd, c’était d’avoir été mariée une première fois. Elle était bien plus jeune alors, aussi jeune que l’étaient toutes les Epouses à leur mariage. C’était un homme violent, moins puissant que son nouveau mari, mais terriblement dangereux qui lui avait laissé des séquelles et des réflexes bien aiguisés. Il était mort quelques mois auparavant lui semblait-il. On avait dû lui lancer faire son deuil et on avait fini par la proposer au Commandant Judd. Instantanément, elle était devenue une source de grande jalousie parmi les futures épouses. Ce Commandant était très prisé, en plus de son aspect plutôt avantageux, il était le chef des Yeux. Les Yeux... ils portaient bien leur nom. En réalité, ils n’étaient rien de plus que cela. Police secrète, bien plus proche des services secrets que des défenseurs de la paix, ils œuvraient dans l’ombre, parmi le commun des mortels. Les Yeux pouvaient prendre tout type de forme, ils pouvaient être cet Econo-homme qui venait réparer votre plombier, votre jardinier, votre chauffeur, votre épicier. Toute personne qui avait le don de s’immiscer dans votre vie pour l’épier. Et si jamais un Œil observait quelque chose contraire aux lois de Gilead, l’opposant disparaissait très souvent pour toujours, en étant visiblement installé aux yeux de tous. Ces hommes étaient sans pitié. Et celui qui les dirigeait devait l’être encore plus. Voilà ce qu’était son mari, un homme à la tête d’une armée de brute qui savait tout, sur tout. Autant dire que sa puissance n’était plus à décrire.

Il avait été marié 4 fois avant elle, 4 jeunes femmes, toutes plus belles les unes que les autres qui étaient tombées malades jusqu’à en mourir. Beaucoup espéraient être la suivante et voilà que Victoire leur avait volé leur place, cette femme d’un certain âge qui convolait en secondes noces. Victoire avait souri lorsque le mariage avait été annoncé, elle avait levé la tête fièrement mais dans le fond, elle était terrorisée. Une femme pouvait mourir de maladie. Mais quatre ? Elle avait quitté un enfer pour en connaître un autre.

Elle avait sursauté en entendant la porte de l’entrée se refermer, le bruit l’avait sorti de ses pensées. Le pas lent mais imposant qui raisonnait alors dans la maison lui annonça que c’était son mari. Les mains tremblantes, elle avait récupéré le set de broderie qu’elle avait abandonné sur les genoux et lorsqu’il avait posé sa main sur son épaule, elle avait retenu un frisson tout en tournant la tête vers lui pour lui sourire. Il était ensuite retourné vaquer à ses occupations et quelques minutes après... une Martha était venue renverser un thé qu’elle n’avait pas demandé et qui avait tâché une partie de sa robe.

- Le Commandant a pensé que vous auriez envie d'un thé alors le voil…

Elle avait fait un bond en arrière, se levant de sa chaise en entendant la porcelaine se briser et la cuillère en argent tinter. Elle avait observé la tâche sur sa robe bleue avant de regarder le désastre qui s’étalait devant elle.

- Je vous conseille de faire un peu plus attention à ce que vous faites. Allez me chercher de quoi ressuyez tous cela. Dépêchez-vous.

Le ton avait été glacial, cassant. Elle n’avait pas le choix. L’amitié était prohibée avec toute personne qui n’était pas de sa condition. Les hommes étaient soudés mais les femmes avaient interdiction de se soutenir. Elle l’avait regardé avec un air profondément mécontent. La Martha s’était contentée de s’enfuir presque en courant pour aller récupérer de quoi essuyer le liquide, les joues rouges, tout en bafouillant des excuses presque incompréhensibles. Avec une moue désapprobatrice, Victoire s’était agenouillée devant la flaque tout en retirant la serviette immaculée encore sur le plateau d’un geste sec. Elle avait commencé à éponger le sol d’elle-même quand soudain une odeur attira son attention. Elle renifla à plusieurs reprises avant de porter la serviette à son nez pour identifier l’odeur d’amande amer. Une odeur normalement plaisante lorsqu’elle servait dans les pâtisseries mais qui, lorsqu’elle était utilisée dans un poison, était bien plus puissante et désagréable. Son cœur venait de manquer plusieurs battements. On avait tenté de l’empoisonner. Il n’y avait que deux solutions possibles : soit la Martha avait tenté de commettre l’irréparable, soit, elle venait tout bonnement de lui sauver la vie.

La bonne était revenue et s’était mise à éponger à son tour fébrilement le sol tandis que Victoire l’observait à présent intégralement, sans l’aider une seule seconde. La jeune femme avait alors levé les yeux vers elle et l’Epouse avait cadenacé son regard pour l’analyser froidement. Brusquement et sans aucune sympathique, elle lui demanda :

- Où est mon mari ?

Elle préférait encore éviter de le mêler à tout cela et parler lorsqu’il n’était pas à proximité. Il fallait faire aussi attentions aux mots employés. Dans la maison du Commandant des Yeux, tous les murs avaient forcément des oreilles.

- Je crois qu'il est remonté dans son étude Madame. Dois-je aller le chercher ?

Elle était effrayée. On pouvait entendre au son de sa voix qu’elle tentait de canaliser une peur certaine. Il était dans son étude, son bureau, un endroit qui lui était formellement interdit. Aucune raison de l’y déranger en soit. Il fallait juste encore une fois trouver la vérité de la meilleure façon qu’il soit. Elle avait entendu du mouvement dans la cuisine juste avant l’incident. Elle n’était pas parvenue à entendre distinctement ce qu’ils se disait mais elle avait reconnu la voix du Commandant ainsi que celle de la Martha. Si elle n’était pas coupable, il l‘était forcément... 4 jeunes épouses mortes à la suite d’une longue maladie...

- Et bien... je l’ai entendu tout à l’heure à vos côtés, dans la cuisine. Est-ce lui qui a préparé mon thé ? Si tel est le cas vous venez juste de renverser une douce attention à mon égard et il devrait peut-être effectivement en être prévenu. Qui a préparé ce thé ? Ne mentez pas.

La dernière phrase avait filé aussi droit qu’une coupure à l’aide d’une feuille de papier. La menace derrière elle était palpable. Il FALLAIT qu’elle sache et le faire passer par une envie de la punir semblait le meilleur moyen. La jeune Martha déglutit :

- C'est lui, Madame. Je lui ai proposé de le faire mais il a insisté.

Une fois de plus, elle eût l’impression que son cœur avait loupé plusieurs battements avant de battre à tout rompre. Elle avait la sensation qu’on venait le lui renversé un saut d’eau glacé sur la tête. 2 Jours de mariage et voilà qu’il tentait déjà de la tuer. Elle était plus âgée que les autres, il devait être bien plus impatient d’en finir. Mais pourquoi donc cette violence ? Une chose était certaine, elle avait trouvé une alliée. Si Victoire avait pu sentir l’amande amer, la bonne l’avait pu aussi et quelque chose lui disait que la chute n’était peut-être pas si involontaire. Une fois de plus, son regard s’était accroché dans celui noisette de son interlocutrice et elle l’avait observé sans aucune émotion, d’un air glacial. Après un long silence, elle lâcha d’un air dédaigneux :

- Je laisse passer pour cette fois. Désormais je ne veux que vous pour préparer mes plats et me les apporter. Compris ? Nettoyez-moi ça, maintenant.
- Bien Madame.

Elle s’était relevée rapidement et était sortie de la véranda. Son pas s’était accéléré lorsqu’elle était entrée dans le couloir, ses talons claquant sur le vieux bois. Elle s’était alors réfugiée dans la salle de bain des invités et avait fermé la porte à clé. Le dos contre la porte, elle souffla, les lèvres tremblantes, bouleversée par ce qu’elle venait de comprendre. Elle avait envie de pleurer, mais elle avait l’impression qu’elle n’avait plus de larmes, que toutes celles dont elle était capable avaient déjà été versées dans son précédent mariage. Passer de Charybde en Scylla... l’expression prenait tout son sens. Elle prit quelques secondes pour reprendre ses esprits et se plaça devant le lavabo. Elle fit couler de l’eau froide avant de se noyer le visage à grandes eaux. Elle resta quelques secondes à s’observer dans le miroir, sans savoir ce qu’elle avait fait pour mériter cela.


A la nuit tombée...

Elle avait entendu les trois coups frappés à la porte. Assise dans son lit, la couverture ramenée à elle Victoire avait pris le temps de replacer correctement le gilet de soie au-dessus de sa chemise de nuit pour notamment couvrir ses bras. Elle ne supportait pas de les laisser à la vue de ses Martha. Sa chambre était sans aucun doute l’endroit où elle se sentait le plus à l’aise dans toute cette immense maison. Le Commandant et elle faisaient chambre à part, comme tous les Commandant et toutes les Epouses. Les moments de retrouvailles dans le lit conjugal ne se faisait que lors de la Cérémonie, au moment où la Vie tentait d’être créée. Et donc ils n’étaient pas seuls. Une Servante était avec eux. Victoire avait été jugée trop vieille pour procréer. Une Servante leur avait donc été assignée sans même vérifier l’état de sa fécondité. Elle ne s’en plaignait pas. Elle ne serait pas touchée. Après les dernières vérifications, elle lança d’une fois forte et hautaine :

- Entrez.

C’était la jeune Martha qui l’avait sauvé qui revenait avec un plateau et son infusion du soir.

- Fermez la porte, je ne veux pas que vous rameniez le froid de l’extérieur dans ma chambre.

Elle referma la porte derrière elle avec une dextérité plutôt impressionnante qui ne permettait plus de doute sur sa maladresse de la journée. Elle avait beau être horrible avec elle, cette fille l’avait sauvé et même si elle avait trop peur de lui avouer ce qu’elle ressentait pour elle, elle ne pouvait s’empêcher de lui porter brusquement une grande affection, une reconnaissance sans borne et une confiance nouvellement créée. Elle posa le plateau à environ 1m50 d’elle afin de lui laisser de l’espace, sans pour autant le renverser cette fois. Une infusion pour l’aider à dormir. Une infusion qui ne faisait absolument aucun effet. Elle ne dormait pas. C’était incompréhensible. Elle était prise d’insomnies profondes où elle parvenait tout juste à fermer les yeux mais où le noir complet et le silence des rêves ne venait jamais. Elle ne se sentait pas plus épuisée au levé mais elle était épuisée moralement à l’idée de cette bizarrerie. Elle avait besoin de savoir si d’autres femmes ressentait la même chose, si d’autres femmes subissaient la même chose et si cela était dut aux mauvais traitements qu’elle avait reçu. Elle ne voulait pas inquiéter son mari tout de suite. Voir un médecin lui demanderait son autorisation et lui demander son autorisation revenait à devoir tout expliquer et elle ne voulait pas lui donner d’autres raisons pour être mécontent d’elle au point de l’assassiner encore plus vite. Alors il fallait biaiser, récupérer les informations autrement et pour cela, le réseau des Martha était redoutable.

- Dites-moi... vous avez tendance à bien dormir ?

Elle sembla surprise de la question.

- Euh... Oui, Madame. Je dors comme d'ordinaire.

Une fois de plus, donner des instructions sans pour autant éveiller les soupçons. Elle la croyait assez intelligente pour lire entre les lignes puisqu’elle était parvenue à détourner un assassinat. D’un ton détaché, tout en prenant la théière sur le plateau, elle précisa :

- Et bien je vous envie. Ça ne doit pas vous échapper que vous m’amener de quoi m’apaiser depuis 2 soirs... je me demande si d’autres épouses ont ces mêmes difficultés à s’endormir. Sans doute le stress de ne pas être à la hauteur...

Histoire de faire passer le message plus fortement, elle plongea une nouvelle fois son regard dans celui de la Martha sans aucune autre expression qu’un froid polaire.

- Je comprends, Madame. Je ferai le nécessaire. Je vous souhaite une nuit aussi apaisée que possible.
- Merci, sous son œil.

La Martha était sortie de la chambre en refermant la porte. Victoire l’avait entendu redescendre l’escalier. Elle était alors brusquement sortie de son lit, avec sa théière et sa tasse dans les mains et avait renversé tout le liquide dans l’évier de la salle de de bain adjacente à sa chambre avant de faire couler de l’eau dessus. Elle avait envie d’avoir confiance en cette Martha. Mais peut-être l’avait elle sauvé juste pour gagner sa confiance... et mieux la tuer. N’avoir confiance en personne. Le meilleur moyen de survivre.
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April King
« Long live the queen »

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Xn90

BENIT SOIT LE FRUIT
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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-16, 19:22 « Long live the queen »

Le testament de Gilead

25 Mai 2020 Ardua Hall

Le réfectoire d'Ardua Hall était comme à son habitude, bondé. Sur les longues tables installés dans la pièce, se trouvaient comme à l'accoutumé du porridge et un erastz de café. Il n'y avait pas de places définit, ce matin j'étais assise aux côtés d'une très jeune suppliante, elle était rousse pour le peu que je distinguais de ses cheveux et extrêmement serviable. D'un geste, elle indiqua la carafe contenant le liquide, me demandant si j'en souhaitais. D'un hochement de tête, je lui confirmais qu'elle pouvait m'en servir. Cependant, alors qu'elle effectuait sa tâche un détail retint mon attention : sur le poignet de la main tenant la carafe, s'étalait une cicatrice. Elle était ancienne, mais la marque révélait tout de même qu'une entaille très profonde avait été faite. Et étant donné la droiture de l'entaille, cela n'avait pas dût être un accident.

Attrapant le poignet de la suppliante, j'inspectais de plus près la cicatrice. Cette dernière profondément gênée, se mit à rougir :

« C'est ce que vous croyez Tante....»

A l'intonation de sa voix, je devinais qu'elle ignorait mon nom :

- April, répondis-je calmement. Et je pense qu'a l'avenir il vaudrait cacher cela.

Elle opina, et s'empressa de tirer sa manche tandis-que le reste du petit déjeuner se déroula sans incident, je constatais néanmoins du coin de l'oeil que notre échange n'avait pas échappé à une autre suppliante d'environ le même âge que ma voisine. Je choisit pour autant de laisser cela de côté, si elle souhaitait me dire quelque chose, elle saurait me trouver plus tard.

La matinée, s'était déroulée exactement de la même manière que d'habitude. J'avais enseignée à des jeunes filles suffisamment en âge pour se marier comment faire des compositions florales et utiliser un sécateur sans se blesser, jusqu'à ce qu'il soit l'heure pour elle d'aller manger, et moi de ranger les instruments avant mon prochain cour. C'est d'ailleurs, ce moment là que la jeune suppliante de ce matin, choisit pour m'attendre à l'entrée de la serre où j'avais fait classe. En tout cas, elle était pile dans le passage de sort à ce que je ne puisse en aucun cas éviter la rencontre

- Vous souhaitez quelque chose ? Demandais-je

Je demeurais calme, attendant de connaître les raisons de sa venue même si, le cour en lui-même n'était pas terminée, mes élèves ne tarderaient pas à revenir et je ne souhaitais pas perdre du temps sur mes responsabilités

« Oui, Tante April. J'aimerais que vous alliez voir Tante Lydia pour lui parler de ce que vous avez vu ce matin. »


Je fronçais légèrement les sourcils, Tante Lydia était celle qui dirigeait toute les tantes, il eu fallut que l'affaire soit bien grave pour la solliciter. On ne l'importunait pas pour des choses « simples. » Surtout, si cela avait a voir avec son autorité. La jeune suppliante devant moi, semblait néanmoins animé d'une certaine détermination même si cela lui demandait un énorme effort.

- Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis sensé enseigner. Si, je dois laisser mes obligations de côté et déranger Tante Lydia à ce sujet, mieux qu'il y ait une bonne raison


« Le fait que Tante Immortelle ait utilisé ce genre de sécateur parce qu'elle préférait mourir que d'épouser un homme parce que le Dr Grove a abusé d'elle toute son enfance vous parait-il suffisant ? Vous l'avez vu donc vous êtes impliquée. Et vous êtes aussi une Tante pleinement accomplie. Votre parole aura plus de poids que la mienne. Et puis Be... Je veux dire Tante Immortelle m'a fait juré de ne rien faire. »


J'aurais pu décider de le faire dès maintenant. Comme tout le monde ici, j'étais parfaitement au courant que Tante Lydia ne tolérait pas ce genre d'abus. Néanmoins, si cela devait risquer la place d'une de nos suppléantes, il n'en était pas question. Peut-être cela venait-il de mon expérience personnel. Je ne me souvenais pas de grand chose de ma vie d'avant, tout était flou comme si un épais brouillard entourait ma mémoire. Ma seule certitude, était que j'avais été dégoutée à jamais du mariage par un prétendant et j'avais préférée devenir tante. Je ne me souvenais pas de son nom, ni même de son visage, tout ce qu'il me restait c'était cette impression.

- Comme vous avez pu le constater, nous ne manquons pas de prétendante. Tante Immortelle a choisi de nous rejoindre, doutez vous de sa révélation ? Parce que si c'est le cas, je me questionnerais également à votre place
Répondis-je cassante.

« Non. Elle est la plus pieuse des Suppliantes que je connaisse. C'est elle qui m'a appris à lire et comprendre les enseignements de la Bible. Je doute par contre que le Dr Grove ait cessé ses activités abominables tout comme je doute qu'une de ses victimes parlera un jour. Mais vous, maintenant, vous savez. Vous pouvez parler sans peur des représailles. Le dénoncer. Vous avez des preuves contre lui. »


A présent, que je connaissais toutes les raisons derrière sa demande. Je pouvais y accéder, il n'était pas question de laisser un telle chose se reproduire plus longtemps.

- Je m'en occuperais personnellement. Soyez en assuré

« Sous son Oeil. »

Lorsque la journée se termina, je ne traînais pas pour rentrer à Ardua Hall. Ma priorité était d'aller trouver Tante Lydia pour l'entretenir de toute cette histoire concernant Tante Immortelle. Passant devant la statue à la gloire de Tante Lydia se trouvant à l'entrée du bâtiment, je me dirigeais de suite vers son bureau. Malheureusement, en arrivant je constatais qu'il était vide. Décidant de rebrousser chemin, afin de continuer mes recherches c'est a ce moment là que je tombais presque nez a nez avec elle. Elle avait un sourire très satisfait et semblait d'humeur à faire la conversation. Même s'il m'en coûtait de devoir entacher son humeur, il s'agissait de mon devoir et je n'avais pas l'intention d'y renoncer :

« Tante April ! Vous tombez à point nommer, j'ai une excellente nouvelle à vous annoncer - elle provient du Commandant Judd en personne, c'est naturellement un secret absolu. Puis-je avoir confiance ? »

- Vous pouvez compter sur moi, cela restera strictement entre vous et moi.

Tante Lydia eu un sourire satisfait, et m'invita à entrer dans son bureau avant de me faire signe de m'asseoir :

« Deux de nos Jeunes Filles aux Perles ont été décisives dans l'assassinat de deux des membres les plus actifs de la résistance en Colombie Britannique. Proches de celle que nous pensons être Bébé Nicole. Malheureusement, nous avons subi une terrible perte - celle de Tante Adrianna. Nous sommes en attente de clarification à ce sujet. Il semblerait cependant que sa compagne, Tante Sally, soit sauve. Mais la tragique perte de Tante Adrianna laisse apparaître des failles dans notre système. Il semblerait qu'un traître se cache parmi nous et ait pu passer de précieuses informations ayant permis de mettre Bébé Nicole en sécurité. Je compte sur vous pour rester vigilante et me reporter tout ce qui pourrait vous sembler suspect. Mais je présume que vous m'attendiez pour parler d'une toute autre affaire ? »

- Effectivement Tante Lydia, même si vous pouvez compter sur moi afin de redoubler de vigilance. J'étais venu vous parler d'une affaire concernant l'une de nos suppliante, ce matin au petit déjeuner j'ai remarqué une marque, qui bien qu'ancienne, est trop régulière pour être un banal accident domestique. Il se trouve qu'elle a préféré tenté de mettre fin à ses jours, car l'on a abusé d'elle, si aujourd'hui elle est l'une des plus pieuses de notre communauté, je crains pour d'autres jeunes filles qui elles n'ont pas la chance d'être protégé au sein des murs d'Ardua Hall. J'ai des raisons de croire, que l'individu lui ayant fait ça, agit toujours

La joie de Tante Lydia sembla retomber d'un coup, je savais que cela arriverait, et je m'étais engagée à aller jusqu'au bout. Je partageais l'avis de la Suppliante qui était venu me voir, cette affaire ne pouvait pas rester enterrée.

« Cet être abject aurait-il un nom, à tout hasard ? »


- Le Dr Grove, c'est ce que j'ai pu en tirer mais j'ose croire que cela sera suffisant



« Considérez cette affaire comme réglée. Sous son Oeil. »



*Violette Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

*Violette Parr

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 33ur

*Quelle belle bouche. STOP ! ARRETE DE PENSER*

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Ehgw

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-16, 23:48

Le Testament de Gilead
Ft Amelia, Evangeline, Victoire et April


23 MAI

Le temps de l’apprentissage forcé était terminé. Violette aurait aimé que le temps de la souffrance psychologique et physiologique soit derrière elle. Et pourtant, l’affectation à une famille d’accueil était sans aucun doute le début d’une nouvelle aventure de souffrance psychologique et physiologique. Finalement, elle se demandait si elle n’aurait pas préféré rester le restant de sa vie au centre Rachel & Leah, ou si elle n’aurait pas dû trouver un moyen de s’échapper. Car elle n’avait clairement pas envie de se faire violer une fois par mois pour donner la vie à un enfant qui lui serait enlevé. Le viol était sans doute la pire partie, puisqu’elle savait parfaitement ce que c’était…l’ayant elle-même subi avant la création de toute cette organisation. Mais en plus, concevoir un enfant et le donner à une autre famille, c’était tellement immoral. Violette se souvenait parfaitement du moment de cette formation où on lui avait appris ce qu’était la cérémonie et le rôle qu’avait les Servante dans cette nouvelle société. Evidemment, ça n’était pas passé auprès de Violette.

Autant dire que les envies de rébellion étaient vite redescendues lorsqu’elle prit ses premiers sévices corporels. Alors Violette n’eut pas le choix. Et le jour tant redouté de l’affectation arriva. Tante Lydia l’avait amenée jusqu’au-devant du portail.

« Maintenant vous vous appelez Defrederick »

Quel nom de chiotte. Quelle vie de chiotte. Quelle société de chiotte. Et pourtant Violette n’avait toujours pas le choix. Incapable de répondre quoi que ce soit, puisqu’elle prenait petit à petit conscience de ce que tout cela impliquait, Violette se contenta de lui adresser un sourire forcé. C’était ce qu’elle faisait de mieux depuis qu’elle avait été envoyée au centre.

Une personne lui ouvrit le portail puis Violette entra dans le jardin. Elle monta les marches qui la séparaient du seuil de la porte. Le Commandant Judd et son épouse étaient déjà là. Prêt à l’accueillir. Si Violette avait pu, elle aurait mis une éternité à monter les marches. Mais elle avait bien trop peur d’être mal vu et que cela ait de terrible conséquence. Alors même sa boule au ventre grandissait au fur et à mesure qu’elle montait les marches, Violette tentait de garder une bonne mine. Les politesses d’usage entre tout le monde se passèrent sans aucun problème. Fait étrange, l’épouse du commandant lui rappelait vaguement quelqu’un. Elle avait l’impression de l’avoir déjà vu. C’était bizarre. Ou peut-être qu’elle tentait de faire passer plus facilement la pilule qu’elle allait lui porter son gosse.

Longeant les murs, Violette monta très rapidement dans la chambre qui était réservée à la servante. En arrivant dans l’entrée, la jeune fille resta sur le seuil, balayant du regard cette pièce qui allait devenir la sienne tant qu’elle n’accomplissait pas le devoir des servantes. Il y avait un lit simple, une fenêtre avec des rideaux fleuris, un fauteuil, une petite table de nuit avec une lampe posée dessus, puis une porte amenant à la penderie. Et à sa porte de chambre, il n’y avait qu’une poignée à l’extérieur. C’était assez bizarre. Mais cela semblait vouloir dire qu’elle ne pouvait et surtout qu’elle ne devait pas fermer sa chambre...mais que d’autres pouvaient le faire et l’enfermer donc !

Afin de découvrir sa nouvelle chambre plus en détail, Violette tenta d’appuyer sur l’interrupteur de sa chambre. Mais rien ne se produisit. Violette appuya dessus plusieurs fois. Qui sait, peut-être que c’était un faux contact. En vain. La jeune femme décida de lever la tête pour observer le plafond. C’est là qu’elle remarqua qu’il n’y avait qu’une lumière au plafond. Cette pièce risquait d’être longtemps sombre. A moins de faire passer la lumière du soleil par la fenêtre. Violette se dirigea donc vers cette fenêtre et tenta de l’ouvrir. En vain, une fois de plus. Elle ne pouvait pas ouvrir sa fenêtre, ni la casser pour avoir plus de lumière. Le verre était bien trop épais. Violette soupira longuement. C’était vraiment la merde.

Se retournant, Violete se laissa tomber sur le lit, sans savoir que ça serait dans cette chambre qu’elle passerait les jours suivants.

26 MAI

3 longs jours. C’était long. 3 jours sans sortir, sans pouvoir sortir dehors, sans interaction. Elle allait devenir folle. Peut-être commençait-elle à le devenir puisqu’elle se parlait à elle-même via le miroir de sa salle de bain. Elle avait également inspectée chaque recoin de sa pièce de vie. Il ne lui restait plus que la penderie. C’était là-dedans qu’elle se trouvait. Ses habits de servantes, toutes les mêmes, étaient pliés et rangés, sur les étagères. Et pourtant il y avait une barre sans aucun cintre. A quoi servait cette barre donc ? C’était sans doute une question idiote. Mais ces derniers jours, ça l’aidait beaucoup de se poser des questions et de tenter de trouver des solutions, des réponses.

Et évidemment, au fond d’elle, Violette espérait toujours s’enfuir. Peut-être y avait-il un passage secret menant dans un pays voisin ? Oh oui, Violette savait parfaitement que c’était impossible. Mais l’espoir la faisait tenir. Alors ce jour-là, elle avait entrepris d’inspecter de fond en comble la penderie. Elle tapota sur tous les murs, d’abord en hauteur. Puis ensuite au milieu. Et enfin, en bas après s’être accroupies. C’est là que sa main fut couverte de craie. Violette arrêta de tapoter et tenta d’observer en détail le bas du mur. Malheureusement il y avait beaucoup de pénombre et c’était impossible de voir. La jeune fille décida d’apporter la lampe de chevet vers le mur. Mais le cordon électrique était trop petit. Quelle idée d’écrire quelque chose à cet endroit. Enfin…c’était logique d’un côté. Les Servantes n’avaient pas le droit de lire ou d’écrire. C’était interdit. Alors ce n’était pas étonnant que le message ou le dessin ne soit pas facilement visible.

Mais le corps humain était bien fait. Aussi, après plusieurs minutes dans la pénombre, les yeux de Violette commencèrent à s’habituer à l’obscurité. Enfin le message lui apparut, totalement lisible…

« Nolite te bastardes carborundorum »

…et totalement incompréhensible.

« Fais chier. Pourquoi j’ai pas pris option latin au lycée. »

Qui écrivait latin en ces temps-ci ? Et pourquoi ? Et qu’est-ce que cela voulait dire ? Violette n’en n’avait aucune idée. Mais c’était un message d’espoir, ou un message de rébellion. Car il fallait être sacrément courageux pour écrire quelque chose ici, sous risque de perdre sa main.

Soudain, quelqu’un toqua à sa porte. Violette se redressa rapidement. Peut-être un peu trop car sa tête tourna. Elle resta dans la penderie, de peur d’être déjà confrontée au Commandant ou à son épouse.

« Oui ? »

Le bruit de la porte indiqua à Violette que la personne venait de rentrer. Violette prit son courage à deux mains pour sortir de sa cachette. Celle qui venait d’entrer était une des Martha de la maison : Amélia. Elle semblait bienveillante et surtout elle paraissait familière à Violette. Pourquoi tout le monde dans cette maison lui faisait penser à quelqu’un ?

« Bonjour. Je ne vous ai pas fait peur ? Vous vous acclimatez à votre nouvelle famille ? »
« Bonjour. Non. Ca va. »
répondit-elle tout en poussa la porte de la penderie. « Je m’acclimate plutôt à ma nouvelle chambre. »

Après tout, pour le moment, elle avait très peu vu sa famille d’accueil. Et d’un côté, c’était tant mieux. La Martha lui fit un sourire. Elle portait un panier vide qu’elle déposa sur le lit.

« C’est l’heure de votre promenade quotidienne avec vos binôme. Aujourd’hui il faut chercher du pain. »

Gilead et ses rituels. Marcher c’est bon pour la femme. Et blabla. Néanmoins, cela lui permettrait de faire enfin une sortie, de voir la lumière du jour. Mais c’était tout de même bizarre qu’on lui demande d’aller en courses seulement pour du pain. Qu’importe. Encore une fois, elle n’avait pas le choix. Amelia s’était rendue dans la penderie et avait attrapé les ailes de Violette…le chapeau-masque qu’elle devait porter dès qu’elle sortait. Amelia lui tendit et Violette la prit en tentant de lui sourire. Elle mit d’une manière maladroite sa coiffe blanche puis alla vers le lit pour prendre le panier.

« Rien d’autre pour aujourd’hui ? »
« Profitez seulement du beau temps »
répondit Amelia d’un air encourageant. « Ca vous fera du bien de prendre l’air. »

Là-dessus, elle n’avait pas tort. Aussi, Violette ne resta pas plus longtemps dans sa chambre. Toujours en longeant les murs pour croiser le moins de personne possible et surtout pas le Commandant ou son épouse, Violette arriva à l’entrée de la demeure. Elle ouvrit la porte et fut ébloui par le soleil. Quelques instants, elle ferma les yeux, profitant de ce court instant de bonheur. La chaleur du soleil lui faisait un bien fou. Mais le devoir l’attendait et surtout sa nouvelle binôme. Sans plus attendre, Violette la rejoignit.

« Béni soit le fruit » la salua-t-elle
« Que le Seigneur. » répondit Violette en fermant le portail derrière avant de tenter de regarder le visage de sa partenaire de promenade.

Mais elle portait elle aussi sa coiffe blanche. Il était donc difficile de la voir complètement. Les deux se mirent en route vers les magasins alimentaires.

« Où as-tu été affectée ? »
« Juste à côté chez le Commandant Waterford. Je suis Deglen. »
« Depuis longtemps ? »
« Quelques mois déjà. Et toi, tu es qui ? »


Si Deglen était là depuis quelques mois, elle avait donc déjà subi les cérémonies. Rien que d’y penser, cela lui donnait la nausée. Et elle ne pouvait même pas trouver de réconfort dans le regard de son interlocutrice puisqu’elles ne pouvaient pas se regarder.

« Vi….Defrederick... »

Deglen tourna quelques millième de seconde la tête, comme si elle attendait plus de la part de Violette. Ou alors peut-être qu’elle était outrée que Violette ait failli dire son vrai prénom ? Le mieux était de s’excuser.

« Pardonne-moi. J’ai un peu du mal avec ce nouveau nom… »

Puis la suite de la marche fut silencieuse. C’était sûr. Violette avait fait quelque chose de mal. Sauf qu’à un moment, Deglen reprit la parole.

« Moi c’est Emily. J’étais docteure en biologie…avant. Je veux pas savoir que tu es Defrederick, je le sais déj. Tu es la Servante du Commandant Frederick Judd, tu es forcément Defrederick. Je veux savoir qui tu es, toi. »
« Je m’appelle Violette. Ouawh. Docteur en biologie. Je pensais que tous les docteurs avaient…enfin tu vois quoi. »
« Les femmes ne peuvent plus être docteure maintenant. J’ai essayé de partir avant que…Mais ça n’a pas marché. »
« Et tu penses qu’il n’y a plus aucun moyen de partir de là ? … »
« Mon amie et mon fils ont pu passer en Colombie Britannique avant tout ça. Je doute de jamais pouvoir les rejoindre. »
« Si nous n’arrivons pas à rejoindre les frontières, il va falloir tenter de survivre à tout ça… »


Deglen fit un mouvement de tête, sans pour autant que Violette ne puisse voir l’expression de son visage. Mais elle en conclut qu’elle opinait. Les Servantes arrivèrent à l’endroit où il fallait acheter le pain. Il y avait seulement une baguette de pain pour désigner la boutique. C’était ça pour toutes les boutiques. Seulement des logos de ce qui était vendu. Adieu liberté d’appeler sa boutique comme on le souhaitait.

Violette et Deglen entrèrent dans la boutique, elles firent la queue. Dans la boutique, il n’y avait uniquement des Servantes et des Marthas. Le tour de Violette arriva rapidement.

« Béni soit le fruit. »
« Que le seigneur ouvre. J’aimerais une baguette de pain, s’il vous plait. »
« Ca fera un jeton rouge. »


Violette sortit un jeton rouge du panier qu’Amelia lui avait donné puis le tendit au boulanger, qui était un Econo-homme.

« Merci beaucoup. Sous son œil. »

Les courses de Violette finit, ce fut les commissions de Deglen que les filles firent, avant de repartir en direction de la maison. La balade fut très silencieuse. A vrai dire, Violette ne savait pas quelle question elle pouvait lui poser. Elle avait peur d’aller trop loin.

« Sous son œil. »

Elles étaient arrivées devant la maison des Judd. Aussi, c’était là l’arrêt de Violette. Et cette dernière venait de dire au revoir à sa binôme. La jeune femme referma le portail. Et c’est à ce moment là que Deglen se rapprocha des barreaux.

« Méfie-toi, il y a un Œil dans ta maison. » murmura Deglen

Comment cela était-il possible ? Qui est-ce que c’était ? Comment le savait-elle ? Tant de question s’était bousculé dans sa tête.

« Un œil ? Qui ? » murmura Violette.

Malheureusement, Deglen ne put pas l’entendre puisqu’elle était partie d’un pas presque trop précipité par rapport à la marche habituelle des servantes. Clairement, Violette avait beaucoup moins envie de rentrer dans sa nouvelle demeure…Mais Violette n’avait nullement le choix.

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« La vie c'est pas de la tarte ! »

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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-17, 18:10 « La vie c'est pas de la tarte ! »

26 mai
Gilead

Même si j'ai changé de nom et suis officiellement devenue la Martha 27021993 (ndlr : vous capterez que je me suis pas bien foulée pour me chercher un matricule) je n'ai pas fondamentalement changé - seuls mes attributions et mes droits ont évolué - et pas dans le sens qui me soit le plus favorable. Je n'irais pas jusqu'à dire que je m'en accommode, plutôt que je fais avec. A Gilead, seuls quelques uns - tous des hommes - vivent. Les autres survivent.
Nous diviser en castes a pour but de nous diviser encore plus fondamentalement. Certaines femmes sont érigées au rang de Madones pures et intouchables mais bien souvent stériles, d'autres ont vu leur statut dégradé mais cela les a rendu désirables, bien qu'aucun Commandant ne l'avouera jamais. Ils n'en restent pas moins préoccupés par le besoin de perpétuer leur lignée, quel qu'en soit le prix. Dans l'entre deux il y a nous, les Martha, dans nos uniformes kakis, presque délavés, qui nous rendent invisibles, à la fois aux yeux des hommes et à ceux des femmes. Que vaut la vie d'une Martha, après tout ? Nous ne sommes ni désirables, ni désirées, sinon pour s'occuper des basses besognes de la maison. Interchangeables et bien qu'au visage découvert, nous n'avons aucune identité, ni la nôtre, ni celle de notre Commandant.
Nous diviser pour mieux régner. Les Fils de Jacob ont assurément bien réussi leur coup. Personne n'imaginerait qu'une Epouse et une Servante puissent se soutenir. Et pourtant, celle d'entre elles qui a réussi à envoyer Bébé Nicole - célébrée chaque année à travers tout le pays - n'y est pas arrivée seule. Une Servante toute seule ne court jamais bien loin. Je veux donc croire que les castes ont des frontières poreuses. C'est sans doute pour cette raison que je n'ai pas laissé ce thé être bu par Victoire. Il est peu probable qu'elle m'apprécie réellement et je ne sais pas non plus si je la considère comme une amie. Une alliée, peut-être.
J'ai appris à mes dépends qu'il est des endroits où l'amitié ne peut exister. A une époque j'étais naïve et fleur bleue. J'avais de grands idéaux pour lesquels je me battais farouchement, sans me soucier des conséquences ou de mes propres capacités. Vous imaginez bien qu'à Gilead ces traits de caractère sont mis à rude épreuve.
Un jour, quand Gilead ne sera plus, les sociologues, s'il y en a de nouveau, l'expliqueront mieux que moi.
Je ne sais pas si je vivrais suffisamment longtemps pour voir l'avènement de ce jour. Je ne sais même pas si j'étais là aux prémices de Gilead. Il est devenu difficile, tout particulièrement pour les femmes, de garder une trace du temps qui passe et la répétition de journées très similaires font que tous les souvenirs finissent par se mélanger.
Gilead s'expand et la résistance, selon le discours officiel, n'existe pas. La République du Texas et la Californie résistent tant bien que mal, soutenus par la Colombie Britannique au nord. Mais les territoires libres ont largement diminué au fil des années, et le nombre de Servantes, Epouses et Martha a augmenté de manière proportionnellement inversée.
Je ne crois pas être devenue une Martha lors de la première vague mais je suis quasiment certaine que le Commandant Judd que je sers à vue naître Gilead. S'il pouvait la voir disparaitre de son vivant…

Le mois de mai tire à sa fin. Il fait bon. Nous allons vers les beaux jours. Il est beaucoup plus agréable de sortir faire les courses qu'il y a quelques mois. Ce matin on m'a envoyée chercher de la viande sans plus de précision. Plus personne, pas même les familles les plus influentes, ne peut choisir exactement ce qu'il mangera. La guerre. Le rationnement. L'Histoire a déjà connu cela plusieurs fois et j'aime à croire que ces connaissances sont parvenues jusqu'à mon lecteur.
Lors de ces sorties je ne me mêle jamais aux Servantes. C'est la règle. Les Martha avec les Martha, les Servantes avec les Servantes. C'est comme cela qu'on socialise à Gilead. Dans le quartier les visages de chacune des Martha me sont à présent devenus familiers. Je sais à qui m'adresser pour transmettre les informations que j'ai à transmettre. En l'occurrence, aujourd'hui, je me faufile, l'air de rien, vers l'une des Martha assignées à Ardua Hall et qui pourra transmettre ma requête à Tante Lydia.
Il n'y a qu'elle qui puisse extraire une Epouse d'une maison sans que cela ne paraisse suspect. Croyez-bien que Tante Lydia ne m'intimide pas. C'est loin d'être le cas. Elle m'effraie, ou m'impressionne, probablement autant que le Commandant Judd lui-même. Mais comme chaque femme ici, je sais qu'elle a autant de pouvoir que le Commandant. Il faut au moins cela pour extirper Victoire de ses griffes.
Qui sait d'où peuvent provenir ses insomnies ? Une autre Martha peut très bien avoir dissimilé des poisons jusqu'à dans la chambre de l'Epouse ou user de tout autre stratagème que je n'imagine pas. J'ai décidé d'être fidèle à ma maîtresse plutôt qu'à mon maître. Je le payerais peut-être. Mais je le payerais en étant restée loyale.
Martha et Servantes ne sont pas censées s'éterniser lorsqu'elles font des emplettes mais les files d'attente restent des endroits privilégiés pour tenir des discussions "l'air de rien" et "sous son Œil" dans tous les sens que l'expression puisse prendre avec un cercle plutôt restreint de consœurs. Il n'est pas rare que je chemine avec Jane, la Martha de la maison Waterford. Bien que nous, Martha, ne soyons pas obligées de nous déplacer par paire, cela reste toléré et donc fréquent. Mais aujourd'hui, pas de Jane à l'horizon, notai-je, étonnée. Aussi nonchalante que possible, je tentai de me renseigner auprès d'une autre Martha qui me répondit froidement :
- La Martha 6715301 a été arrêtée.
- Arrêtée ? Mais pour quel motif ? la pressai-je, le regard probablement alarmé, ce qui n'était sans doute pas une bonne idée.
- Traitrise au genre, d'après ce que j'ai entendu.
Une Martha qui avait surpris notre conversation opina. A Gilead, ce genre de bruit courait plus rapidement que n'importe qui qui essayerait de s'enfuir. Je frémis. La traitrise au genre était un crime biblique passible de la peine de mort. Romains 1:26 : "C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature".
- Procès ce matin, exécution de la sentence juste après, poursuivit la Martha. Ils voudront faire ça vite et en faire un exemple sur le Mur d'autant plus qu'elle a fait ça avec une Servante.
Je déglutis, comprenant que je pouvais dores et déjà considérée Jane comme morte. Mais Gilead n'accordant guère de temps pour pleurer les traitres, qu'ils le soient à leur genre ou à n'importe quoi d'autre, et la file des courses avançant, je poursuivis mes commissions, affichant le visage le plus de marbre que je sois en mesure d'arborer mais fis cependant un détour pour voir le Mur - sachant très bien ce que je risquais d'y trouvais.
Effectivement, quand j'y passais, j'y aperçus une Martha fraichement pendue, le visage dissimulé par un sac de toile. Quelques mètres plus bas, une Servante entourée d'Yeux assistait au spectacle. Elle me tournait le dos et j'avais moi-même fermé les yeux aussi vite qu'ils s'étaient portés sur cette scène abominable si bien que je n'aurais su dire qui était cette Servante. La seule chose dont je pouvais être certaine, c'était qu'il ne s'agissait pas de Defrederick que je savais encore confinée dans sa chambre. Cette pensée me soulagea quelque peu. Nous n'avions que très peu échangé et je ne serai jamais amenée qu'à lui apporter son repas, son panier, ses protections périodiques si la Cérémonie n'aboutissait pas, parfois lui faire couler un bain, mais la servir ne me la rendait pas hostile. J'avais pu voir à quel point elle était jeune - sans doute suffisamment pour que j'eusse pu être sa mère si la vie en avait décidé autrement et je ne pouvais qu'imaginer le déplaisir que cette vie lui apportait. Mais comme l'avait une fois dit le Commandant Judd : quand les Fils de Jacob avaient promis de rendre le monde meilleur, ils n'avaient jamais supposé qu'il le serait pour tout le monde. Et c'était le cas.
Décidant que j'en avais assez vu, je pressai le pas pour rentrer chez moi, l'esprit ailleurs si bien que je trébuchais en oubliant de lever le pied pour changer de trottoir. Cet incident eut tôt fait de me faire retrouver mes esprits et je captai alors une autre nouvelle - toute aussi glaçante que celle concernant Jane.
Une fois de retour de courses, après avoir déposé mes provisions à la cuisine, et sous prétexte d'apporter un thé à Defrederick, je montai dans sa chambre, frappant doucement à la porte.
- Oui ? entendis-je de l'autre côté de la porte.
J'entrai alors pour trouver Defrederick allongée sur son lit. Je lui souris.
- Je vous ai fait du thé. Vous en voulez ? demandai-je avec douceur, prête à déposer le plateau près d'elle si elle acceptait.
- Avec plaisir, accepta la jeune fille.
Je la servis mais ne pris pas la liberté de m'asseoir auprès d'elle. Ce n'était pas ma place. Je tâchai néanmoins de capter son regard pour lui faire comprendre que j'avais une annonce à lui faire. Quand elle m'accorda son attention, je me lançai :
- J'ai ouïe dire pendant mes courses qu'il y aurait une… une Particution demain et je… enfin… j'ai pensé que ce serait peut-être mieux si vous aviez le temps de digérer cette information avant que… ça n'arrive. J'ai bien fait ? demandai-je, anxieuse.
L'expérience que j'avais de Gilead était que tout le monde était toujours mis devant le fait accompli. On n'envoyait pas de courrier pour vous annoncer ce que vous seriez amené à faire le lendemain. Ca arrivait, c'était tout. Les Yeux venaient vous chercher sans rien dire pour vous amenez au stadium et c'était tout. Parfois, par chance, les bruits couraient vite et il n'était pas difficile pour une Martha de récolter des informations puisque personne ne fait jamais attention à nous.
- Oh... Vous avez des informations sur ce que le coupable a fait ?
Je fis non d'un signe muet de la tête.
- J'imagine que c'était suffisamment grave et déshonorant. Mais vous saurez avant que ça ne commence. Personne ne vous a fait de mal, rassurez-moi ? demandai-je, imaginant soudain que peut-être Defrederick était victime d'une abomination dont nous n'avions pas connaissance.
- Je… Non, se ravisa Defrederick.
En soi sa réponse m'en apprenait déjà beaucoup. Même si ce n'était probablement pas admis, je lui pressai affectueusement la main avant de retourner en cuisine.
- Je reviendrai chercher le plateau dans un petit moment, quand vous aurez terminé, annonçai-je en fermant la porte.
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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-17, 20:40





Le Testament de Gilead

Evènement #127 - Paix et amour

25 mai 2020 – Toujours quelque part en Colombie Britannique

Les suppliantes, accompagnées de Jade, quittent les ruelles tristes et pauvre pour se rendre toutes les trois dans l’hôtel où elles logent durant leur séjour. Jeune fille qui vit dans les rues depuis bien trop longtemps, la première chose dont elle semble avoir besoin est une bonne douche. Ainsi, l’accompagnant à se chambre, elle lui désigne la salle de bain tandis que Béatrice reste sur le pas de la porte. « La salle de bain est là, si tu veux te laver. Je peux te prêter des vêtements à moi, si tu veux. » Jade acquiesce rapidement avant d’aller se laver. Pendant ce temps, Evangeline fait un rapide aller-retour à sa chambre pour aller lui chercher des vêtements propres. Elle sort de sa valise une robe, des chaussures, et un chapeau identique à ceux qu’elle porte -ce sont les seuls vêtements qu’elle possède, en plusieurs exemplaire, mais les seuls. Elle revient dans la chambre de Jade pour les déposer sur son lit. Lorsqu’elle sort de la douche et constate qu’elle lui a apporté la même tenue qu’elle portait, la jeune fille est étonnée. « Je dois aussi porter ça ? Mais je croyais que c'était vous les Perles ?! »

« Celles qui rassemblent les Perles et les Perles qui sont rassemblées sont toutes des Perles. Tu es une précieuse Perle. C'est pour cela que nous avons pris autant de risques pour toi. As-tu des papiers d'identité ? » Jade lui fait signe que non. « Nous allons arranger ça. » Béatrice lui fait signe de la suivre hors de la chambre, elle adresse un petit sourire rassurant à Jade avant de la suivre dans le couloir de l’hôtel. « Je vais à notre ambassade pour lui faire fabriquer des papiers avec mon nom ainsi elle repartira avec toi mais les autorités la prendront pour moi. » Eva hoche la tête et la remercie tandis qu’elle s’éloigne. Elle retourne dans la chambre de Jade, qui a terminé de s’habiller, et lui fait un sourire doux. « Alors, est-ce qu'elle te va ? » Demande-t-elle. Les deux jeunes femmes semblent faire à peu près la même taille et il semblerait que, effectivement, sa robe lui aille plutôt bien. « Euh... Oui. Je crois. C'est... plus agréable que mes anciens vêtements. Merci. » C’est agréable de voir qu’elle se sent déjà un peu plus à l’aise que tout à l’heure. C’est une nouvelle vie qui commence pour elle. « Est-ce que tu as faim ? Nous pouvons descendre manger quelque chose. » « Oui, j'aimerais bien. »

Evangeline l’accompagne donc au rez-de-chaussée pour qu’elles mangent toutes les deux. Elle lui laisse le choix de ce qu’elle veut manger et prend la même chose qu’elle, de la pizza avec une glace en dessert. Cela aurait été exclu à à Gilead, mais lorsqu’elles sont en mission de recherche de converties, les Perles ont le droit de tester les tentations qu’offrent le monde afin de mieux pouvoir y résister par la suite. Elles s’installent donc toutes les deux à une table proche de la fenêtre, un peu à l’écart des autres personnes qui sont venues pour manger. Restant silencieuse quelques secondes, elle finit par l’interroger sur quelque chose qui lui trotte dans la tête depuis qu’elle a vu cette marque sur son bras. « Dis moi Jade...Comment as-tu eu cette marque sur ton bras ? » « Je l'ai faite. Par... conviction. J'aurais pas dû ? Je vais avoir des problèmes ? » Elle n’a toujours aucune idée du pourquoi, comme si cette information s’était effacée avec toutes les informations de son ancienne vie, mais elle reste persuadée qu’elle doit cacher cette marque également. « Je pense que tu ne devrais pas la montrer. » Lui dit-elle avec douceur et bienveillance. « La robe a des manches longues de toute façon et à l'école où j'étais on nous a appris que les filles comme v... Je veux dire qu'à Gilead tout le monde avait une tenue selon son statut. » Evageline hoche la tête, et elle en profite pour changer de sujet et essayer d’en apprendre un peu plus sur elle. « Tu es allée à l'école ? Pourquoi as-tu arrêté ? » « J'ai grandi dans un environnement violent alors je suis partie dès que j'ai pu. » Elle a beaucoup de peine pour elle, qui n’a eu de la chance ni dans son foyer ni lorsqu’elle a tout fait pour quitter cet environnement hostile. « C'est comme ça que tu t'es retrouvé avec cet homme avec qui tu étais ? Il t'a trouvée quand tu es partie ? » « Ouais, on peut dire ça comme ça. » « Ca faisait combien de temps que tu étais avec lui ? » « Pas trop longtemps. Quelques semaines, j'dirais. J'sais plus trop quel jour on est depuis que je suis plus dans une maison. » Aux yeux de la Perle, c’est déjà quelques semaines de trop. C’est terminé, maintenant, se dit-elle. Elles terminent leur repas et rejoignent leurs chambres.

26 mai 2020


Avant de quitter l’hôtel pour se rendre à l’aéroport, Béatrice apporte des papiers qu’elle tend à Jade. « Tu marcheras la tête baissée comme ça personne ne verra ton visage. De toute façon, marcher tête baissée est l'attitude humble que nous devons avoir. » Nouveaux papiers en main pour Jade, elles se rendent donc toutes les deux à l’aéroport pour rentrer à Gilead, en jet privé. (Parce que bon, la secte mafieuse, tout ça, à priori on a les moyens) C’est comme un réflexe pour elle de se dire que cette façon de procéder lui rappelle certains films qu’elle a vu. Mais lorsqu’elle tente de se souvenir de quels films il s’agit, ou encore avec qui ou quand elle aurait pu les voir, c’est toujours le flou total.

Evangeline est ravie, presque surexcitée même si son visage reste calme, et doux. Elle a réussi sa mission, et il s’agissait pour elle de la dernière mission qui lui était confiée pour qu’elle puisse devenir une Tante à son tour. Mais ce n’est pas tout. Elle est aussi ravie d’avoir pu arracher cette jeune fille des griffes de la rue et de la violence…Elle a cette sensation d’avoir réussi au-delà même de ses espérances. Presque rêveuse, elle regarde les paysages par la fenêtre pour toute la durée du trajet. Lorsqu’enfin elles atterrissent et débarquent sur le tarmac, les Yeux sont présents en rangées très militaires de part et d’autre des deux perles, qui s’avancent au milieu de cette sorte de haie d’honneur sous leurs saluts. Marchant doucement à côté d’elle, Jade est étonnée. « Pourquoi ils font ça ? » Demande-t-elle aussi discrètement que possible. « Ils saluent parce que j'ai réussi ma mission et ai ramené une nouvelle précieuse Perle à Gilead. » La nouvelle perle opine, un peu mal à l’aise.

Elles montent toutes les deux dans une voiture noire aux vitre teintées qui les mènent à Ardua Hall. Lorsqu’elles en descendent, elles terminent le petit trajet qu’il leur reste à pied. En passant devant l’entrée d’Ardua Hall, Jade s’arrête un instant devant la statue récemment érigée à la gloire de Tante Lydia, au pied de laquelle se trouvent des offrandes. « C’est qui ? » Demande-t-elle en désignant la statue. Jade avait beaucoup à apprendre, mais Evangeline ne s’en faisait pas pour elle. Elle s’en sortirait très bien, comme chaque précieuse Perle que le destin avait conduites jusqu’ici. « Tante Lydia est la cheffe de toutes les Tantes, elle est très respectée. » Lui explique-t-elle doucement. « D’accord. » Opine-t-elle simplement. Elles se rendent toutes les deux à la chapelle où se trouvent les autres filles aux perles avec leurs perles, ainsi que les Tantes réunies. Elle conduit Jade au milieu des femmes qui scandent « Nous ramenons les Perles. » encore et encore jusqu’à une place libre à laquelle elle peut s’installer à côté d’une tante. Elle s’installe juste à côté d’elle, de l’autre côté.


April King
« Long live the queen »

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BENIT SOIT LE FRUIT
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Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-18, 19:17 « Long live the queen »

Le testament de Gilead

26 Mai 2020 Ardua Hall

La cérémonie de remerciement pour accueillir les Perles au sein de Gilead, était toujours un moment fort. Comme d'habitude nous étions toutes rassemblés dans une chapelle traditionnelle, à mes côtés se trouvait justement une jeune fille aux Perles et celle qu'elle avait ramené. Cette dernière, semblait d'ailleurs plutôt mal à l'aise en fixant la photo du bébé au dessus de l'autel. Aussi, me décidais-je à lui expliquer la raison de cette photo et surtout qui était l'enfant représenté dessus :

- Il s'agit de Bébé Nicole. Elle a été enlevée et depuis, Tante Lydia met tout ce qui est possible en œuvre afin de réussir à la retrouver.

Et s'il y avait bien une personne capable d'accomplir un tel miracle, c'était sans aucun doute Tante Lydia.

« Evangeline m'a dit qu'elle était puissante. J'ai vu sa statue à l'entrée. Trop flippant.....»

- Tante Lydia, est celle qui dirige notre communauté. Sa place est effectivement importante au sein de Gilead, c'est d'ailleurs pour cela que l'on a érigé une statue en son honneur. Néanmoins, mieux vaut éviter d'utiliser des mots comme « Trop flippant » en sa présence.

Il n'était jamais trop tôt pour apprendre, et pour s'intégrer au sein de la société de Gilead. Elle serait confié aux bons soins d'autres tantes le moment venu, en fonction de ce qui serait décidé néanmoins, afin de faciliter l'apprentissage et son intégration commencer ne serait-ce que par corriger son langage ne serait jamais de trop.

« D'accord Tante...»

- April. Me présentais-je

Tout le monde, était a présent arrivé. La chapelle ainsi pleine, Tante Lydia commença son discourt :

« Nous sommes ici pour rendre grâce au Seigneur de nous avoir ramené nos Jeunes Filles aux Perles saines et sauves de leur mission - quelle qu'ait été leur destination. Elles ont parcouru le monde pour accomplir l'oeuvre de Gilead. Nous saluons leur bravoure physique et leur courage spirituel et nos remerciements viennent du fond de notre coeur. Je déclare qu'à présent ces Jeunes Filles triomphales ne sont plus des Suppliantes mais des Tantes, avec les pleins pouvoirs et privilèges associés. Nous savons qu'elle accompliront leur devoir où et quand ce devoir sera demandé.»

« Amen » Scanda la communauté

« A présent une Jeune Fille aux Perles et une Tante pleinement accomplie vont présenter les Perles qu'elles ont trouvées. Commençons par la Colombie Britannique.»

Les Suppliantes se levèrent, ainsi que leurs Perles. Seule, celle à mes côtés resta assise alors que Suppliante Evangeline et moi-même imitions le restant de l'assemblée. Cette dernière, incita d'ailleurs sa Perle à suivre son exemple alors afin de lui faire comprendre ce qu'il fallait faire a nouveau, je lui dispensait une explication :

- Tu fais partie des Perles, il faut donc te lever et nous suivre comme les autres l'on fait

Elle obtempéra, toujours mal à l'aise pendant que nous, prenions la direction de l'autel. Chaque Perle, était escorté d'une Suppliante et d'une Tante. Arrivé en bout de fil, les Suppliantes durent chacune, rendre leur collier de perle en le déposant dans une vasque prévu à cet effet. Evangeline, comme toutes les autres, récita son discours.

« Je retourne ces perles aussi pures que dans l'état dans lequel elles m'ont été confiées et puissent-elles être bénies pour le service de la prochaine Jeune Fille aux Perles qui les portera avec fierté lors de sa mission. Par la volonté de Dieu j'ai ajouté au trésor de Gilead un joyau de valeur. Je vous présente Jade, un joyau inestimable sauvé d'une destruction certaine. Puisse-t-elle être purifiée de la pollution de ce monde, nettoyée des désirs non chastes, écartée du péché et consacrée pour le service qui lui sera alloué à Gilead.»

Il y avait énormément de ferveur chez-elle, probablement plus que je n'en avais montré à l'époque où j'avais été lors de ma propre cérémonie. J'avais été trop occupé à être nerveuse, et a ne surtout pas faire de faux pas, tant je souhaitais réussir. Ma mission avait été faite au Wakanda, avec plusieurs autres suppliantes. Je croyais réellement, que La Perle que j'avais ramené trouverait une meilleure ici, à Gilead. Et je le croyais toujours d'ailleurs, chaque cérémonie était également un moyen de renforcer mes convictions et ce même s'il y avait longtemps que j'étais devenue une Tante accomplie. Nous avions tous une tâche et un rôle important à réaliser. Toute notre société, obéissait aux lois d'un équilibre délicat. Qu'il s'agisse d'une Epouse, d'une Servante, d'une Econo-Femme chacune avait sa place, son utilité et son rôle à jouer. Il en allait de même pour les Tantes, ou bien les Martha. La Perle ramené par Suppliante Evangeline serait évaluée en fonction de son utilité et rejoindrait l'une des castes de Gilead. Elle aurait d'ailleurs, dût se mettre à genoux, maintenant que la Suppliante avait finit son discours, mais semblait ailleurs. Aussi, décidais-je à nouveau d'intervenir gentiment pour lui dire quoi faire :

- Agenouillez vous. C'est ainsi qu'il faut faire


Elle s'exécuta maladroitement, glissant sur les pans de sa robe et finit par se cogner l'avant bras gauche sur le sol. Étrangement, vu sa posture cela eu l'air de lui faire plus mal que cela devrait être en se cognant normalement de cette manière. Si elle corrigea bien vite sa manière de se tenir, je fronçais néanmoins les sourcils en songeant qu'il vaudrait mieux garder cette informations dans un coin de ma tête, et pousser mes investigations plus loin, lorsque tout ceci serait terminé. Tante Lydia, qui était a présent passé devant toutes les autres Perle avant-elle, arriva devant Jade :

« Bienvenue à Gilead, Jade. Soyez bénie pour le choix que vous avez fait. Sous son Oeil. Per Ardua cum estrus. »


La cérémonie était terminée, du moins pour moi et les autres Tantes accomplit. Les Suppliantes et leurs Perles, devraient rester ensemble pour une nuit de méditation silencieuse. Je laissais donc Evangeline et Jade, tandis-que je décidais d'aller faire un tour dans les jardins. A cette heure ci, il ne devrait pas y avoir grand monde les Martha qui travaillaient dans le Potager avaient cessés leurs activités pour la journée, néanmoins entre deux bosquets de fleurs, j'apperçu une autre Tante qui regardait la statue de Tante Lydia d'un air désapprobateur. Il s'agissait de Tante Vidala, si Tante Lydia était celle qui avait le plus d'influence et de pouvoirs, au sein d'Ardua Hall Tante Vidala, était en quelque sorte la seconde après elle.

- Bonsoir, Tante Vidala.
La saluais-je

« Bonsoir Tante April. Vous venez faire une offrande ? »

Si l'envie de soupirer ne manquait pas, je choisit néanmoins de ne rien laisser paraître. Il semblerait que Tante Vidala aurait bien aimé une statu et des offrandes également. Pour autant, ce genre d'attitude ne m'intéressait pas vraiment. La jalousie que certaine pouvaient se porter entre elles même ici au sein d'Ardua Hall ne me concernait pas, je n'y prêtais pas plus d'attention que cela et m'en portait très bien.

- En réalité, j'étais venu prendre l'air. Je crains hélas, de ne pas avoir de quoi faire une offrande avec moi, mais maintenant que vous le dites mieux vaudrait que j'y pense pour la prochaine fois. Répondis-je calmement.


Non pas que j'y songe vraiment, mais peut-être qu'ainsi Tante Vidala ne souhaiterais pas pousser la conversation sur ce sujet. Mais force est de constater que j'avais tort tandis-qu'elle laissait échapper un « pfeuh » méprisant :

« Cette statue, d'après ce que j'ai entendu, crée un certain malsaine parmi certaines d'entre nous. Les oranges. Les oeufs. Tante Elisabeth dit que c'en est presque de la vénération. Ce qui reviendrait à de l'idolâtrie. Sans parler du gaspillage de nourriture. Vous ne trouvez pas ? »

- Sans doute. Répondis-je, néanmoins je suppose que si cette statue est ici c'est pour nous rappeler que sans Tante Lydia, notre vocation n'existerait pas. Même si, le système d'offrande serait certainement à revoir, étant donné qu'il y a l'air d'y avoir un certain malaise dans nos rangs.

Cela n'eut clairement pas l'air de plaire à Tante Vidala, même si elle le masqua plutôt bien son mécontentement. Que voulait-elle que je lui dise de plus ? Je ne m'intéressais pas vraiment à toute cette histoire autour de la statue de Tante Lydia, j'estimais avoir des choses plus importantes a faire. Je prenais mon devoir de Tante, et les enseignements que je dispensais très au sérieux. Pour autant les petites querelles, envies et jalousies interne n'étaient pas le genre à m'intéresser. Et puisque nous parlions de ça statue, voilà justement Tante Lydia qui arrivait vers nous souriante :

« Tante Vidala, Tante April. Vous n'étiez quand même pas en train de faire des offrandes ? »


- En réalité Tante Lydia, nous étions en train de discuter à ce sujet.

« Et que ressort-il de cette discussion ? »

- Eh bien, Tante Vidala m'informait avoir entendue que cela mettait certaines personnes mal a l'aise qu'il s'agisse de nourriture, et n'ayant pas d'opinion autre que de penser que cela nous permet de nous rappeler que sans vous, nous n'aurions pas pu devenir, ce que nous sommes aujourd'hui, je ne puis être d'une grande aide sur ce sujet.


« En effet. Je suis la première à souhaiter éviter un culte de la personnalité. Comme vous le savez, je suis partisane d'un régime strict, même en ce qui concerne des aspects aussi triviaux que la nourriture. Y compris se servir deux fois des oeufs durs. Malheureusement il n'est pas en mon pouvoir de contrôler ce que font les autres, quand bien même je ne mérite pas toutes ces offrandes. »

Ce genre d'attitude devrait être puni.

Je trouvais Tante Vidala, légèrement hypocrite sur ce sujet. Quelque chose me disait, qu'elle n'aurait pas été contre si cela avait été sa statue et non celle de Tante Lydia.

- Il faudrait faire remonter cela aux Yeux. A moins d'avoir une loi l'interdisant en bon et dût forme, il est compliqué de contrôler et réguler une telle chose, même au sein de notre communauté.


Quitte à ce qu'il n'y ait aucun culte de la personnalité et que les offrandes ici s'arrête, autant promulguer une loi l'interdisant. On ne pouvait pas aligner tout le monde, et attendre que les coupables se dénoncent, nous étions bien trop ici. Tante Lydia opina, visiblement satisfaite et s'apprêta à prendre congé lorsqu'une de nos Jeunes Filles aux Perles arriva en courant, seule, échevelée et complètement paniquée. Elle s'arrêta, et tomba à genoux devant nous :

« Suppliante Sally, nous nous sommes inquiétées pour vous. »

- Que se passe-t-il, pourquoi une telle précipitation ?

« C'est... J'ai dû la tuer. Soudain Adrianna s'est jetée sur moi, je n'ai rien pu faire ! C'était de la légitime défense ! Ensuite... Je... je suis allée à notre ambassade pour... pour qu'ils m'aident à revenir. Les Yeux... Ils ont fait exploser le magasin de vêtements de vous savez quel couple qui a une fille de l'âge qu'aurait Bébé Nicole. Adrianna s'y est farouchement opposée... Je... C'était de la légitime défense ! »

Elle fondit immédiatement en larme, et son discours était complètement incohérent, c'était déjà un miracle que nous ayons réussit à comprendre quelque chose

- Calmez vous.
La réprimandais-je gentiment. Vous avez remplit votre devoir, néanmoins avec un tel discours décousu nous ne pourrons jamais clarifier la situation.

Même si au moins, maintenant Tante Lydia en savait plus concernant la situation dont elle m'avait parlé un peu plus tôt dans la journée quand j'étais venue la voir dans son bureau.

« Tante April a raison. Suppliante Adrianna a probablement eu un épisode psychotique. Priez pour elle et tâchez de vous sortir ces images de l'esprit. ? »

La Suppliante Sally, opina alors que Tante Lydia se tournait vers Tante Vidala :

« Auriez vous la bonté de raccompagner Sally à l'intérieur, Tante Vidala ? »

Etant donné la mauvaise volontée qu'elle semblait y mettre, il aurait peut-être mieux fallut que ce soit moi. Notre Suppliante semblait avoir besoin de pleurer et de quelqu'un pour l'aider à se calmer. Hors, je n'étais pas certaine que Tante Vidala soit la personne la mieux désignée pour cette tâche.

« Je leur avais pourtant dit de ne pas faire exploser la boutique aussi tôt. Mais les Yeux n'ont manifestement pas d'oreilles. Nos agents canadiens sont jeunes et manifestement friands d'explosion. Avec tout ce tapage il est fort probable que la potentielle Bébé Nicole se soit envolé dans la nature. Tous ces efforts pour rien... Savez vous pourquoi les Tantes ne sont pas dirigées par des hommes, Tante April ? »

- Parce qu'il faut une certaine subtilité, qu'ils ne possèdent pas ?

« Très exactement. Il serait impensable que les hommes se mêlent des affaires des femmes auxquelles ils ne comprennent rien. Je me suis assurée que le Commandant Judd le comprenne au début de tout ceci. (elle fait un geste de la main pour englober le décor mais qui signifie que par ceci elle veut dire Gilead) Ce qui signifie que nous avons encore du pouvoir, bien que Tante Vidala utilise très mal le sien. »

Elle tourna les talons, me laissant méditer sur le sens de ses paroles.



Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »

Victoire Adler

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Heradam04

I'll be with you from Dusk till Dawn





Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] Dujd
Edition Août-Septembre 2020

| Conte : Intrigue divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants

Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] 5ys2

| Cadavres : 722



Evénement #127 - Le Testament de Gilead [Fe] _



________________________________________ 2020-05-18, 23:48 « T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »


Le Testament de Gilead

Gilead
Le 27 mai 2020


Victoire avait attendu que la maison se réveille, les yeux grands ouverts, allongée dans son lit. Elle entendait le champ des oiseaux au dehors, peu avant l’heure bleue, elle était allée ouvrir la fenêtre pour sentir sur sa peau la première brise de ce martin de Mai. Sa situation avait beau la mettre dans une détresse incroyable, elle avait aussi l’impression que c’était le meilleur de la journée, ce moment où toute la maisonnée dormait encore, exceptée peut-être les Martha. Mais son mari dormait sûrement et cela lui donnait une impression de puissance qu’elle n’avait jamais. Cette impression qu’il était vulnérable, endormi tandis qu’elle était là, éveillée en pleine possession de son être. Elle avait chassé cette pensée qui s’immisçait dans son esprit en repoussant brusquement ses couvertures. Elle savait qu’il fallait qu’elle tue son fil de pensée dans l’oeuf, elle savait ce qui allait si elle continuait sur ce mode de pensée, elle voyait ses mains autour de son coup, son regard surpris se posant sur le sien, déterminé, le tuer avant qu’il ne la tue. Tuer ou être tuer. Mais ce n’était pas bien, interdit même et de toute façon les Yeux de Gilead auraient tôt fait de lui faire payer.

Lorsque l’heure fut suffisamment décente, elle se leva, fit sa toilette, noua ses cheveux blonds en un chignon serré et s’habilla de l’une de ses traditionnelles tenues bleues. Si les tenues es épouses étaient toutes de la même couleur, elle avait au moins la chance d’avoir la coquetterie d’avoir des tenues légèrement différentes, des robes qui différaient un peu les unes des autres, tout en étant toujours parfaitement pieuse et sans qu’un horrible pantalon bien trop masculin vienne troubler l’ordre établi. Elle avait fini par sortir de sa chambre et descendre dans la salle à manger pour prendre son petit déjeuner à la table familiale où son mari était déjà assis et lisait le journal.

- Béni soit ce jour.

Il l’avait salué sans lever les yeux de son journal qui jugeait apparemment plus intéressant qu’elle. Elle ne s’en formalisa pas et s’assit à la chaise qui était sienne, en face de lui, en b out de table. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait l’impression d’être habituée à ce genre de réaction... surtout en public. Elle avait la sensation que cette situation d’humiliation en public pour lui signifier qu’elle n’était rien lui était habituelle sans qu’elle puisse se souvenir d’où cela lui venait. Sans doute de son ex-mari, mais tout était trop flou pour en être certaine. L’audience n’était pourtant pas des plus présente mais il n’en restait pas moins qu’Amelia, la Martha qui s’occupait d’elle généralement était présente et qu’elle s’affairait à servir le Commandant qui ne regardait toujours aucune des femmes autour de lui. Victoire attendit patiemment son tour tout en essayant de démarrer une conversation avec son époux, espérant peut-être gagner sa sympathie.

- Votre nuit vous a-t-elle été agréable ?

Comme tout ce qu’elle disait ces derniers temps, cette phrase avait un double sens. Cela faisait deux jours qu’elle avait demandé à la Martha d’enquêter sur ses insomnies et elle ne lui était toujours pas revenue avec une quelconque nouvelle. La prendre à part pour lui demander était bien trop suspect, elle restait bien souvent avec les autres Martha de la maison et Victoire ne savait pas si elles ne seraient pas promptes à rapporter tout agissement bizarre au Commandant. Les colonies n’étaient pas vraiment un endroit qu’elle souhaiter aller visiter. La question permettait autant de faire la conversation à son mari que de vérifier son attention, tout en éveillant celle de la Martha qui la servait. Pour toute réponse, Fred précisa sans aucun intéressement dans la voix :

- Mhmh... Et la vôtre ?

Il avait posé la question après un petit temps qui était anormalement long pour une conversation intéressée. Comme s’il s’était souvenu en court de route que la politesse lui demandait de s’enquérir de la situation de celle qui avait posé la question. Tout en observant la Martha lui verser son thé, elle précisa :

- Parfaite, merci.

Son regard croisa furtivement celui de la bonne et après quelques instants de réflexions, elle finit par trouver les mots pour savoir comment poser sa question :

- Martha, j’ai cru comprendre que la servante était sortie pour quelques courses hier, n’avez-vous pas eu l’occasion de sortir de vous-même ?
- Oui, Madame. J'ai fait toutes les commissions demandées.
- Bien. Très bien.

Le moment des questions plus importantes viendrait mais plus tard, quand elles seraient seules. Elle était déjà soulagée d’entendre la bonne nouvelle et que la jeune femme soit dotée d’une assez bonne jugeotte pour comprendre le sous-entendu. Elle s’était concentrée sur le petit-déjeuner qu’elle avait devant elle, le tournant et le retournant à l’aide de sa fourchette, se demandant s’il valait le coup de s’y risquer. Elle ne pouvait décemment pas y échapper même si le Commandant semblait se foutre de son cas comme de sa première paire de chaussette mais éveiller tout soupçons était à proscrire. Elle avait sursauté lorsqu’elle avait senti le visage de la Martha s’approcher de son oreille et ses jointures avaient blanchis tant elle avait resserré sa fourchette dans son poing lorsqu’elle l’avait entendu chuchoter :

- Vous pouvez y aller, personne d'autre que nous dans la cuisine ce matin.

Cette fille avait-elle perdu la tête ?! Elle qui la pensait douée de raison, elle venait de commettre une imprudence qui risquait de leur coûter cher. Comme pour dissiper le bruit de sa voix, elle avait planté sa fourchette un peu plus violemment que prévu dans son plat avant de porter la nourriture à sa bouche et de mastiquer férocement en observant le journal fixement des yeux, comme pour rappeler silencieusement à la Martha que son mari était toujours là. Elle avait manqué d’avaler de travers tant la peur lui avait noué la gorge et elle avait repris avec un ton détaché :

- Les nouvelles sont bonnes ?
- Mhh... Oui. Plutôt. Mais rien qui ne vous concerne, j'en ai peur.

Une fois de plus, le ton était morne, les mots à peines articulés, il ne faisait aucun effort pour lui répondre, la jugeant sans aucun doute peu digne de son attention. Elle se contenta d’approuver ses dires d’un air silencieux, déçue de ne pas pouvoir en apprendre plus sur la situation actuelle du pays dans lequel elle vivait. Cette interdiction de lire la rendait folle. Elle se souvenait vaguement d’un temps où la lecture avait été sa seule arme, son occupation de prédilection et son seul ami dans l’adversité. Un temps toujours aussi vague mais qui lui rappelait tout de même à quel point cela lui manquait aujourd’hui cruellement. Elle avait baissé les yeux vers le bois de la table, cherchant le courage d’avancer la phrase qu’elle avait préparé toute la nuit. Puisqu’elle ne dormait pas, cela lui laissait un temps précieux pour réfléchir aux armes de bataille de la journée suivante et cette nuit-là, elle avait décidé qu’il était tant de confronté Judd aux soupçons de poison. Voir sa réaction, tenter de comprendre ses agissements. Elle prit une profonde inspiration avant de se jeter à l’eau, le ton toujours aussi désinvolte :

- Je ne voudrai pas vous importunez mais je me suis dit qu'en tant qu’Epouse, il aurait été... « sage » de vous avertir. Je... je ne me sens pas très bien depuis deux jours, j’ai l’estomac retourné, des vertiges par moments et je crois percevoir de la fièvre... peut-être préfériez-vous que je voie un médecin ?

C’était absolument faux et ce, grâce à Amelia notamment. Mais il était important qu’il croie que cette tentative fasse de l’effet.

- Oui c'est fâcheux en effet. Vous n'avez qu'à envoyer une Martha en faire chercher un.

Il continuait à se fiche de tout, il n’avait pas même levé ses yeux de son journal. Ce n’était pas la réaction qu’elle attendait et elle se retrouva prise de court. Elle s’attendait à ce qu’il lui interdise de voir un médecin de peur que celui-ci trouve le poison, qu’il la rassure pour la dissuader de comprendre ce qu’il en était mais pas qu’il réagisse ainsi. Soit il s’en fichait car il avait l’habitude de faire cela et il savait que le médecin le couvrirait quoi qu’il arrive soit... soit elle ne voyait pas d’autre raison. En tant que Chef des Yeux il devait avoir un contrôle parfait de sa personne, ce qui expliquait peut-être cette réaction mais cela ne l’avançait pas plus. Dépitée, elle se contenta de tourner le regard vers la Martha, comme pour lui demander implicitement “Vous avez entendu mon mari ?”. Sans demander son reste, la bonne se sorti de la pièce et quelque seconde plus tard elle entendit la porte de l’entrée s’ouvrir pour que la Martha puisse sortir. Mais à sa grande surprise, elle entendit de loin une conversation entre deux femmes, l’une d’elle était la bonne, l’autre, elle ne parvenait pas vraiment à le savoir mais elle pouvait facilement supposer que cette dernière s’apprêtait à sonner lorsque la Martha avait voulu sortir. Le mystère prit très rapidement fin puisque la bonne revint avec Tante Lydia qui les salua chaleureusement.

- Bénit sois le fruit.
- Que le seigneur ouvre.

Victoire lui avait souri courtoisement en lissant la serviette qu’elle avait sur les cuisses.

- Il semblerait que j'ai bien choisi le jour de ma visite. Votre Épouse est souffrante, ai-je donc appris ?

Le Commandant opina. Apparemment, aucune femme n’était suffisamment digne d’intérêt pour qu’il tente une véritable conversation avec celle-ci. Victoire décida de prendre le relai, comme son rôle le lui demandait lorsque son époux se refusait aux mondanités :

- Sans doute trois fois rien, Tante Lydia. Je me sens juste quelque peu barbouillée ces derniers temps et il semblerait plus prudent de voir un médecin...
- Vous avez raison. Commandant Judd, puis-je suggérer quelques jours de repos à notre centre Calme & Bains ? Nos meilleurs médecins examineront votre Epouse, je peux vous le garantir.

- Faites ce que vous avez à faire, Tante Lydia. Vous mieux que quiconque connaissez les humeurs des femmes.

En entendant parler d’humeur, l’expression de Victoire sembla donner l’impression qu’elle venait d’avaler quelque chose plein d’amertume. Elle récupéra rapidement son air calme d’épouse bien que son esprit fulminait. “Humeurs”. Ce salopard osait l’empoisonner et il parlait ensuite d’”humeurs”. Pouvait-on fait plus mysogine ?

- Alors c'est réglé.

Tante Lydia se tourna vers la Martha :

- Martha, veuillez préparer les affaires de Madame. Vous ne serez pas de trop pour nous seconder. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, Commandant ?

Pour toute réponse, il fit un geste distrait de la main. Il se fichait complètement de savoir quelle Martha lui servait son café du moment qu’au moins une d’elle le fasse. Il ne parvenait déjà pas à regarder sa femme dans les yeux alors de souvenir du visage d’une Martha. Toutes semblaient interchangeable dans son petit monde d’enfoiré. Le cœur de l’Epouse s’emballa juste après cette pensée. Que lui arrivait-elle ? Elle semblait soudaine prise d’une rancune étrange, d’une envie de révolte profonde qui semblait lui venir d’ailleurs. Elle garda pourtant le silence et lorsque la Martha revint avec ses affaires, elle salua son mari et remercia ses “Bienfaiteurs” :

- Merci Commandant, merci Tante Lydia.
- Je crains que votre Epouse et cette Martha n'assisteront pas à la Particution de tout à l'heure. C'est fâcheux. Mais la santé de votre Epouse doit primer. Sous son Œil.

Pour le coup, l’estomac de Victoire sembla véritablement se retourner. Ce genre de cérémonie était horrible, insupportable à regarder même si elle ne baissait jamais les yeux. L’essence même qui prouvait que cette société était délirante et déréglée. Elle se demandait qui serait la victime et ce qu’elle avait bien fait pour mériter cela. Ou le “coupable”, plutôt. En silence, elle enfila sa cape bleue et descendit les marches du perron en direction du van marron qui l’attendait. Elle monta à l’arrière et s’assit sur l’une des banquettes, en face de la Martha et de tante Lydia. Les portes du fourgon se refermèrent et une fois de plus, Victoire sentit en elle une irrépressible envie de vomir. Le véhicule était marron, pas noir. Et pourtant, cela ne la rassurait pas plus. On ne savait jamais vraiment où on allait à Gilead, et surtout où on arrivait. On se retrouvait juste devant le fait accompli. Et même si cela était censé être pour son bien-être, elle avait retenu une leçon de cette société : ce qui était bien pour les uns, ne l’était souvent pas pour tous... et pour toutes.
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