Hadès… Des fois, Eloise voulait le buter ce mec. Il avait des idées farfelues, des plans diaboliques et à première vue sans logique. Le problème, c’était qu’il était bien loin d’être con et qu’il ne faisait pas les choses par hasard. Alors pourquoi emmener des humains dans l’antre des Minotaures ? Visiblement, ça c’était très mal passé, mais les Minotaures n’étaient-ils pas les créatures du Dieu des Enfers ? Comment est-ce que ça avait pu mal tourné ? Des tonnes de questions auxquelles elle n’aurait jamais de réponse puisque la brune n’irait pas voir son frère pour ça. Les maux de tête, ça va bien 5 minutes hein !

Alors elle se tût, parlant d’autre chose, notamment de leurs amours, à Regina et elle, qui étaient franchement souvent contrariés. Leurs mecs avaient tendance à se barrer. Robin avait fait le coup plusieurs fois à Regina, et Hermès avait largué méchamment la déesse. Autant dire donc que parfois la brune se demandait si ça ne serait pas mieux si elle laissait tomber les hommes pour se tourner vers les femmes. Le truc, c’était qu’elle aimait bien trop le sexe avec un homme…

Bref, pour ne plus penser à tout ça et parce qu’elle avait quand même promis à sa meilleure amie de l’entraîner, Eloise les téléporta toutes deux sur l’Olympe, dans la salle d’entraînement. Elles discutèrent un peu, la déesse mettant la magicienne au travail, puis la brune dût s’absenter quelques instants pour régler un problème. Quand elle revint, Regina était à deux doigts de se faire transpercer de flèches. Réagissant au quart de tour, la guerrière se téléporta pour se mettre en travers de la direction des flèches, s’en prenant malgré tout deux, une dans la hanche, l’autre dans l’épaule.

- C’est rien… Grommela-t-elle, de mauvais poils. Merci. Dit-elle à sa meilleure amie une fois que celle-ci lui eut retiré les flèches. Tu n’étais pas obligée de me guérir tu sais, je me régénère seule. Ajouta-t-elle ensuite, avec un sourire léger pour lui montrer que ça n’était pas un reproche. Je crois qu’il est temps qu’on arrête… Viens, on va aller prendre une douche dans mes quartiers, ça sera mieux que dans les vestiaires d’ici.

Sur ces mots, Eloise entraîna Regina dans les couloirs de l’Olympe, direction sa suite personnelle.

Je m’en voulais de ne pas avoir obéis à Eloïse. Elle m’avait dit de ne pas m’approcher des arbalètes et en bonne amie que je suis, j’avais fait le total inverse mais bon, j’allais bien, grâce à elle. Je venais de lui enlever les flèches et je l’avais guérie avant qu’elle me dise qu’elle pouvait se régénérer seule « c’est l’habitude. » énonçais-je avec un sourire. Je passe machinalement une mèche de mes cheveux bruns derrière mon oreille avant de faire un signe positif de la tête « oui je crois que c’est mieux qu’on s’arrête là pour aujourd’hui. » énonçais-je à la jeune femme en me mordant les lèvres.

Je me relève et suis Eloïse dans les couloirs de l’Olympe avant d’arriver jusqu’à ses quartiers. Une fois douchée et changée, je pose mon regard sur la jeune femme « un Apple Poison 2.0, ça te tente ? » demandais-je à la jeune femme.

J’avais une recette un peu plus dosée et qui de mieux qu’une déesse pour la tenter ?

Déesse ou non, se prendre une ou plusieurs flèches dans le corps n'avait rien d'agréable. Et Eloise avait toujours eu tendance à être grincheuse quand elle était blessée. Du coup elle ne se montra pas nécessairement très sympa avec sa meilleure amie, mais merde, ça faisait mal quoi ! En plus, elle l'avait prévenu. En réalité, c'était plus cela que le fait d'être blessée qui l'agaçait. La guerrière aimait être écoutée quand elle donnait un conseil, à plus forte raison quand le-dit conseil était donné à sa meilleure amie. Mais bon. On n'allait pas changer les gens hein... Regina avait voulu bien faire mais heureusement, la brune avait pu s'interposer entre la sorcière et les flèches.

Donc une fois soignée - et là comment continuer à en vouloir à son amie alors qu'elle la soignait alors même que ça n'était pas nécessaire - la déesse entraîna Regina dans les couloirs d'Olympe, l'amenant à ses appartements privées où l'ancienne souveraine put bénéficier de la très spacieuse salle de bains de la guerrière. Eh oui, même si elle était déesse de la Guerre, Eloise savait bien qu'un esprit sain, nécessaire à l'élaboration de stratégie, passait pas un corps sain. Et donc après le sport, le prélassement dans sa baignoire qui faisait presque la taille d'une piscine municipale. Presque.

- Je crois qu'on l'a bien mérité. Répondit-elle avec un grand sourire une fois qu'elle eut pris sa douche et qu'elle se soit changée.

La déesse les téléporta au Roni's et salua quelques habitués qu'elle avait déjà croisé. S'installant au bar, Eloise regarda son amie préparer le cocktail qu'elle avait apparemment amélioré.

- Il y a quoi dedans en plus ? Demanda-t-elle, curieuse.

Pas que ça l'empêcherait de boire. De toute façon, l'alcool ne lui faisait rien du tout donc bon... Le truc pouvait être aussi chargé qu'on voulait, elle serait tranquille.

L’Apple Poison, l’une de mes plus grandes réussites parce que ça réussissait à toucher légèrement ma meilleure amie, enfin sa curiosité et c’était clairement sympa à savoir que mes breuvages arrivaient jusque-là. Une fois que nous fûmes douchées et prêtes, nous nous retrouvâmes à nouveau au Roni’s. Passant derrière le comptoir, je me saisis de deux verres et commence à préparer les deux cocktails. Tandis que je me saisissais de deux bouteilles différentes, je lève le regard vers la brune.

« Exactement les mêmes ingrédients que dans la précédente version, sauf que j’ai simplement ajouté… »

Je me saisis d’un récipient rempli d’une poudre dorée.

« Ça. » énonçais-je avant d’en faire tomber un peu dans les deux verres qui étaient déjà remplis par le breuvage « c’est une poudre crée par ma sœur, ça donne un peu plus de piquant au breuvage, c’est un ingrédient magique. Peut être que je devrais pas l’utiliser mais j’en vends beaucoup plus qu’avant donc c’est sans doute pas une si mauvaise chose. J’appelle ça, la cannelle dorée. Ça sent exactement pareil. » énonçais-je à la brune.

J’en verse dans un petit récipient et lui fait sentir.

« Je me demande si j’arriverais un jour à te faire prendre une vraie cuite. » énonçais-je en riant « parce que c’est pas du jeu, moi je peux être bourrée et pas toi. » énonçais-je avec un nouveau petit rire.

Installée au comptoir après l’entraînement un peu foutu des deux amies, la déesse demanda à sa meilleure amie de quoi était composé ce cocktail amélioré. La première fois que Regina lui avait fait un Apple Poison, elles étaient dans le Cocyte. Une boucle d’un an qui leur avait permis de se rapprocher. Et pour Eloise, de s’entendre encore mieux avec Diane avec qui elle habitait à l’époque. Le début de leur cohabitation, qu’elles avaient repris ensuite dans le monde réel. Bref. La guerrière avait donc quelques souvenirs reliés à ce cocktail et elle était curieuse d’apprendre comment la sorcière avait pu l’améliorer.

- Sans déconner ? S’exclama-t-elle avant d’éclater de rire. Comment est venue cette idée à ta sœur ? Elle voulait en faire quoi à la base de sa poudre ? Demanda-t-elle, toujours amusée.

Il n’y avait que Regina pour tricher ainsi. Enfin tricher… Pas vraiment puisqu’elle mettait bien la composition de son cocktail lisible à tous, sans les quantités bien sûr, mais il fallait en avoir un sacré paire pour oser mêler la magie à une boisson que beaucoup des habitués du bar prenaient…

- Dis-moi, à part ajouter du piquant, t’es certaine qu’elle ne fait rien d’autre ta cannelle dorée ? Questionna-t-elle sa meilleure amie. La magie, j’ai appris depuis l’existence de cette ville qu’il ne fallait pas trop jouer avec…

Ceci dit, cela n’allait pas l’empêcher de goûter au cocktail. Eloise était curieuse, elle l’avait toujours été. Une grande qualité – à ses yeux – mais aussi un grand défaut, elle le savait bien. Mais que faire quand il y avait toujours de nouvelles choses à découvrir ? La déesse en avait vu défiler des années, elle avait été amie avec bon nombre d’inventeurs, d’artistes qui avaient fait évoluer leur monde. Qui sait, peut-être que Regina en ferait autant avec ses cocktails ? Enfin, si le Ragnarök ne les tuait pas tous…

- Ca, je te souhaite bon courage ! Dit-elle en levant son verre que son amie venait de déposer devant elle. Même si certains d’entre nous deviennent de plus en plus simples humains, je ne pense pas que perdre cette immunité soit pour tout de suite. Lui expliqua-t-elle avec un fin sourire. Allez, santé ! Ajouta-t-elle avant de trinquer et de boire une gorgée du cocktail. C’est pas mal… Mais j’ai l’impression que les effets sont moindres sur moi. Releva-t-elle, pensive. Tu utilises ta poudre dans d’autres cocktails ?

Si c’était le cas et qu’elle connaissait les cocktails qui avaient été modifiés, Eloise testerait sûrement à un moment ou à un autre la version améliorée, histoire de voir si elle parvenait toujours au même résultat…

Un entrainement raté certes mais cela permettait de pouvoir avoir droit à un apple poison modifié, le 2.0 comme j’aimais l’appeler et surtout ça me permettait de tester l’impact de la « cannelle » de ma sœur sur une déesse comme Athéna. Un petit rire m’échappe avant que je ne reprenne la parole.

« Ma grande sœur est pleine de surprises tu sais. » énonçais-je en riant avant de reprendre « à la base, sa poudre devait servir à de nouveaux breuvages mais elle m’en a pas dit plus. Elle pense sans doute que certaines choses doivent rester secrètes, c’est un peu comme les secrets des magiciens. » énonçais-je avec un clin d’œil « mais elle m’a tout de suite fait tester, elle m’a juste expliqué que ça mettait un peu de piquant dans un breuvage et que l’effet était différent selon certaines personnes. Sur moi, ça n’a pas changée grand-chose, sauf peut être le fait que j’en bois un peu plus qu’avant. » avouais-je à la jeune femme « mais cette poudre sent trop bon. »

J’hausse les épaules.

« Oh tu sais, j’ai eu le Ténébreux comme professeur, je sais que la magie a toujours un prix à payer mais depuis que j’utilise la poudre, je n’ai pas eu de soucis. Je crois que ça donne surtout au breuvage le goût qu’on souhaite véritablement lui donner. Tu vois ce que je veux dire ? »

Buvant une gorgée, je vins à énoncer le fait que j’en avais marre de ne pas pouvoir rendre ivre la déesse et cette dernière en rit avant de me souhaiter bonne chance.

« Un jour, je réussirais. » énonçais-je avec un petit rire.

Claquant mon verre avec celui de ma meilleure amie, je bois une gorgée avant de m’humecter les lèvres tandis que je lève le regard vers la jeune femme.

« Je n’ai pas encore essayé dans mes autres cocktails mais je crois que je vais m’y mettre. Ça peut être un bon test. Par contre, je dois t’avouer que j’ai l’impression que ma sœur a ajouté sa propre petite touche personnelle dans la poudre. » avouais-je en montrant mes paumes « j’oublie toujours qu’elle a ajouté cette dose de couleur. Elle aime pas qu’on lui vole ses affaires, c’était sa dernière gamme coloré pour la poudre qu’elle a fait pour moi. Oh et attends quelques secondes, peut être que tu vas sentir l’effet monté. Moi parfois ça mets quelques minutes. » énonçais-je « j’ai oublié de te dire que sa poudre rend quelque peu joyeuse, parfois un peu trop… » avouais-je à la jeune femme en me pinçant les lèvres.

Une bête poudre. C’était assez intéressant de voir qu’il en fallait peu parfois pour améliorer les choses. Pour Eloise ceci dit, poudre ou pas, cela n’avait pas le moindre effet. Ceci dit, pour les personnes normales, sans doute que l’effet pouvait être appréciable. Curieuse comme elle l’était, la déesse ne mit pas longtemps avant de poser des questions concernant la conception de cette poudre.

- Je te trouve très confiante… Dit-elle en secouant la tête, amusée malgré tout. Je me serais méfiée personnellement. Mais bon, on ne peut pas dire que mon frère soit quelqu’un à qui je peux faire confiance non plus, ça doit expliquer… Ça me parait quand même étrange qu’elle ne veuille pas te dire ce qu’elle voulait en faire au départ.

La déesse ne voulait pas mettre le bordel entre les sœurs et Regina la connaissait assez pour le comprendre. C’était tout simplement que la guerrière se méfiait énormément. Elle avait passé 5 millions d’années avec un manipulateur de première et depuis qu’ils s’en étaient débarrassés, il se passait toujours quelque chose au sein de la famille divine. Son côté méfiant était donc très développé… Et si elle se méfiait du but poursuivi par la sœur de Regina en confectionnant cette poudre, elle se demandait aussi quel était le prix à payer.

- En fait, peu importe ce que tu mets dedans, la poudre donnera toujours le goût voulut ? Questionna la brune. Tu vas pouvoir me traiter de vieille chouette paranoïaque, mais sois prudente quand même avec ce truc hein…

Elle n’avait pas envie de perdre sa meilleure amie à cause de la magie. D’autant que pour une fois, elle pouvait s’attacher à quelqu’un de « mortel » : Regina ne vieillissait pas, ou plus lentement que le reste de la population. Donc elles pourraient continuer à picoler toutes les deux pour les siècles à venir.

- Sans doute… Le jour où je perdrais mon métabolisme de déesse. Rétorqua-t-elle, narguant un peu sa meilleure amie au passage.

Les deux femmes trinquèrent en souriant puis Eloise écouta la barman lui raconter ce qu’elle comptait faire avec tout ça, tout en la mettant en garde que les effets pouvaient parfois être traitres et survenir avec un temps de retard. Cela n’inquiétait pas du tout la guerrière qui savait parfaitement que son métabolisme de déesse ne pourrait pas être ivre avec une boisson mortelle.

- Même comme ça, il y a peu de chances que ça me rende ivre. Dit-elle en secouant la tête. De ce que je sais, il n’y a qu’une boisson qui peut nous rendre ivre, c’est celle d’un Titan. Mais bon, il n’en offre pas comme ça… Du coup il y a toutes les chances qu’être trop joyeuse ne m’arrive pas, contrairement à toi. Sourit-elle. Raconte, qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ?

Cet avertissement sur le fait d’être trop joyeuse lui avait semblé être bien trop personnel pour qu’il ne soit pas arriver quelque chose à Regina. Quelque chose dont la sorcière surmontait encore les conséquences. Ou la honte, suivant ce qu’elle avait bien pu faire.

Je lève le regard vers Eloïse alors que je bois une nouvelle gorgée. Haussant les épaules, je finis par reprendre la parole.

« Tu sais, il m’a fallut du temps avant de faire confiance à ma grande soeur. » commençais-je avant de reprendre « Ce qui est étonnant, c’est qu’elle n’a pas été élevée par ma mère mais qu’elle a sans doute autant de similitudes avec elle que je peux moi-même en avoir. Mais sois sûre d’une chose, tu n’as pas à t’inquiéter de ma soeur, je veille au grain. Je suis maligne et ne me laisserai pas facilement avoir. » énonçais-je finalement avec un clin d’oeil.

Il est vrai que ma soeur était quelqu’un d’unique en son genre et que j’avais du mal à lui faire cent pour cent confiance. Après tout, elle avait tenté de me tuer par le passé parce qu’elle était jalouse de moi mais désormais, les choses allaient en s’améliorant mais rien n’empêchait au fait que je restais méfiante à l’égard de Kelly. Posant mon verre, je lève le regard vers Eloïse et fait un signe positif de la tête.

« Oui, c’est exact. Peu importe les ingrédients, la tonicité magique de la poudre donnera le goût souhaité par le buveur. Cependant, j’ignore encore quels peuvent être les effets néfastes mise à part que ça me donne envie d’en boire un peu plus à chaque fois…tu penses qu’il faudrait quand même que je tente le philtre de vérité avec ma soeur ? Que je devrais lui demander ce qu’elle comptait en faire et quels sont les effets ? » demandais-je « parce que je me demande quand même si les effets sont les mêmes sur les êtres non magiques et des êtres comme nous. » énonçais-je.

Athéna demeurait une déesse et moi une sorcière mais l’idée étant que nous n’étions pas des humaines ordinaires et sans doute que cela jouait pour beaucoup dans les effets de la poudre.

« Et si toi tu es une vieille chouette paranoïaque, alors que devrais-je dire de moi ? » énonçais-je avec un petit rire « même s’il est vrai que tu resteras toujours plus vieille que moi, j’ai quand même déjà pas loin de 400 ans tu sais. » ajoutais-je avant de rire à nouveau.

Terminant mon verre, je croise le regard de la déesse avant de lui dire qu’un jour, j’arriverais à lui faire avoir mal à la tête.

« Nia nia nia » répondis-je avec un petit rire « mais tu sais, je garde espoir hein ! » ajoutais-je « un jour, je réussirais. »

Nous trinquâmes toutes deux avant que je lui explique tous les effets de la poudre, ou tout du moins tout ceux que je connaissais avant qu’elle me dise que même avec tout ça, j’aurais du mal à la rendre ivre. Rougissant légèrement, je me pince les lèvres avant de finir par reprendre la parole.

« Te moques pas de moi hein ? » commençais-je avant de reprendre « avec ma soeur, on a voulu tenter la fameuse poudre et disons que j’ai surement eu un bon gros surdosage et je me suis retrouvée à me téléporte au milieu de Storybrooke en sous-vêtements en pleine nuit avant de réussir au bout d’une bonne heure à retrouver le chemin du Manoir pour finir par m’endormir dans la cuisine parce que j’étais incapable de monter jusqu’à l’étage… » avouais-je.

Passant une main dans ma chevelure brune, je reprends rapidement la parole.

« Mais j’ai effacé toutes les preuves de cette maudite soirée, y compris ma petite balade en sous-vêtements dans le centre-ville et…je crois que je vais arrêter de boire la poudre de ma soeur. Mais je…je voulais te demander, comment c’était avant ? Je veux dire, tu as connue de nombreuses époques, laquelle est ta préférée ? Moi je n’ai connu que le monde des contes et ce monde là. »

Oui, je voulais changer de sujet, il le fallait…

Eloise était bien placée pour savoir que parfois, on avait beau se croire prêt à tout, on se retrouvait surpris par les actions des membres de sa famille. Après tout, elle l'avait expérimenté : elle avait poussé Regina, par l'intermédiaire d'un sorcier, à lever un bouclier qui avait scindé la population en deux : ceux du monde des contes à l'intérieur de la ville, les autres en dehors. Et dans ce processus, elle avait fait croire à ses frères et soeurs qu'elle était revenue pour eux, parce qu'elle avait changé. Ce qui n'était pas le cas à l'époque. Pas complètement en tout cas. Pas assez pour qu'Arès et Apollon ne se soient pas sentis trahis sur le coup, surtout Apollon d'ailleurs, alors qu'ils n'avaient que peu de liens à l'époque tous les deux...

- Les coups en douce de sa famille, on les voit rarement venir. Crois-en mon expérience... Dit-elle en levant son verre pour appuyer ses propos avant d'avaler une gorgée du cocktail.

Elle écouta par la suite sa meilleure amie lui demander son avis, notamment à propos de l'utilisation d'un philtre de vérité sur sa soeur. Si la déesse comprenait parfaitement le besoin de savoir que tout était normal et que Kelly n'avait pas de mauvaise intention, Eloise comprenait aussi que quelque chose pourrait se rompre si Regina faisait cela. Elle-même n'aurait pas supporté qu'Arès utilise un truc de ce genre sur elle pour lui faire dire la vérité, même s'il y avait pu de chances que cela fonctionne... Arès était son frère de coeur, son jumeau presque, elle l'aurait profondément mal pris... Donc pour Regina, c'était encore plus facile de répondre.

- Ne le fais pas. La tentation est grande et je le comprends, mais si tu fais ça, tu perdras le lien qui s'est créé entre vous deux. Personnellement, Arès aurait essayé de me faire un coup similaire lorsque je suis revenue auprès des autres dieux, je l'aurais très mal vécu... Et vu mes sentiments à l'égard de tout le monde à l'époque, j'aurais basculé et personne n'aurait pu me ramener sur le bon chemin...

Oh non. Elle aurait fait un carnage, aurait détruit autant d'humains que possible et se serait sans aucune hésitation battue contre les autres dieux. Probablement qu'elle aurait réussi à en tuer certains suffisamment de fois pour qu'ils aient beaucoup de mal pour se régénérer. En tout cas, la part sombre en elle, celle qui était toujours là et ne partirait jamais, réclamait du sang, rien que parce qu'elle pensait à des choses aussi morbides...

- 400 ans ? Qu'est-ce comparé à plus de 5 millions d'années ? Désolée gamine, mais je serais toujours plus âgée et plus sage que toi. Dit-elle en taquinant son amie.

La déesse se fit beaucoup plus attentive quand Regina se confia enfin sur sa dernière connerie en date lorsqu'elle avait été saoûle avec sa soeur. Elle sentit la honte de sa meilleure amie et décida effectivement de ne pas se moquer.

- Ne t'en fais pas, ton secret est bien gardé. Dit-elle doucement, rassurant sa meilleure amie. Hum... J'en ai aimé deux, profondément : l'Antiquité et la Renaissance. Elles sont liées au fond, la seconde étant clairement venue au monde parce que l'Antiquité et surtout l'art antique a existé. Les artistes et politiciens de ces deux époques... Raconta-t-elle en secouant la tête, nostalgique. J'ai connu Leonard de Vinci tu sais... Ajouta-t-elle en souriant. Et Périclès. Le père de la Démocratie a été inspiré par pas moins que la Déesse de la Sagesse. Sourit-elle. Les hommes étaient alors beaucoup plus ouverts d'esprit et tolérants. Surtout durant l'Antiquité en fait. Et toi alors ? Lequel des deux mondes préfères-tu ? Demanda-t-elle à la brune.

Elle était allée quelque fois dans le monde des contes. Et c'était étrange à chaque fois de se dire qu'elle était dans le monde du conte et non pas seulement dans le conte lui-même...

J’étais chanceuse d’avoir Eloïse dans ma vie. Elle était devenue ma meilleure amie et aujourd’hui, j’avais une certitude, c’est que je pouvais compter sur elle, quoi qu’il arrive. Je souris en regardant la jeune femme avant de reprendre rapidement la parole.

« Oh mais je te crois. » avouais-je à la jeune femme « les histoires de famille, je crois qu’on est bénie autant l’une que l’autre. » énonçais-je en riant « et encore, aujourd’hui ma soeur veut plus ma tête sur une pique mais y’a une époque où elle voulait clairement me réduire en cendres. Mais bon…c’est de la faute de ma mère aussi… » soupirais-je.

Ma mère avait abandonné Zelena quand elle était encore un nourrisson et elle avait grandie dans une famille assez particulière mais surtout humaine et le fait que ma soeur possède des pouvoirs magiques ne leur avait pas vraiment plu. Mais aujourd’hui les choses s’étaient améliorées entre ma soeur et moi, heureusement pour moi et puis sûrement aussi pour la ville entière. Passant une main dans mes cheveux bruns, je relève le regard vers la jeune femme.

« Tu n’as pas tord. Elle m’en voudrait d’avoir utiliser un philtre de vérité sur elle. Et te concernant, ça aurait clairement été pas super top étant donné que quand tu t’énerves, tu me fais flipper, je dois bien te l’avouer. » énonçais-je avec un sourire « et pourtant je suis la méchante reine t’sais… » avouais-je en haussant les épaules avec un nouveau sourire.

Un petit rire me prend soudainement avant que la jeune femme ne revienne sur le fait qu’elle serait toujours plus âgée que moi. Quatre cent ans à côté de plusieurs millénaires, c’est sûr que ça faisait de la différence. Je lève le regard vers la jeune femme.

« Oh mais oui. » énonçais-je avec un sourire « je vois même une petite ride là. » ajoutais-je en la taquinant « je plaisante. On a de la chance de ne pas avoir nos véritables âges physiquement parce que…bah ce serait un peu chelou je dois avouer. » énonçais-je à la jeune femme.

Par la suite, je vins à expliquer à la jeune femme ce qu’il s’était produit la dernière fois que j’étais bourrée et j’espérais surtout qu’elle n’en parle pas mais apparemment, je pouvais compter sur elle et ça me réchauffait le coeur de savoir que je pouvais me confier sans que rien ne s’échappe. Je vins ensuite à lui demander quelle époque elle avait préféré étant donné qu’elle en avait clairement vu plus que je n’en verrais sans doute jamais. Un sourire vint à naître sur mon visage quand elle m’expliqua pourquoi elle avait préféré ces deux époques là avant de me demander quel monde demeurait mon préféré. Me pinçant les lèvres, je réfléchis.

« C’est vraiment des époques que j’aurais aimé je pense. » avouais-je à la jeune femme avant de reprendre la parole « Hum….les deux mondes possèdent leurs avantages et leurs inconvénients assurément. » avouais-je avant de reprendre « j’ai grandie dans le monde des contes, j’ai découvert de nombreux palais, je portais des robes magnifiques et je pouvais galoper à cheval dans des immenses clairières et j’avoue que c’est sans aucun doute ce que je préférais puis c’est dans ce monde là que j’ai connu Daniel. » énonçais-je à la jeune femme avec un sourire triste.

Un petit silence naquit entre nous avant que je ne reprenne finalement la parole.

« J’ai aimé vivre dans le monde des contes mais ici, il y a la modernité, mes enfants et puis…et puis y’a mon bar. Que ferais-je sans ? » énonçais-je avec un sourire « mais si je pouvais, je pense que je retournerais dans le monde des contes, il y a tellement d’endroits que j’aimerais revoir et puis si un jour on y va ensemble, je te montrerais les endroits où j’ai grandie et puis tous mes endroits secrets que je partageais juste avec Daniel. » avouais-je à la jeune femme.

Quelque chose raisonnait dans mon coeur. Oui Daniel me manquait. Ce n’est pas pour rien que j’avais donné son prénom en second prénom à Henry et ce n’est pas pour rien que j’avais appelé mon troisième enfant Daniel, c’était une façon pour moi de la garder toujours auprès de moi. Plus le temps passait et plus je me rendais compte qu’il me manquait. Je le savais dans un monde meilleur mais je crois qu’en mon fort intérieur, une certaine culpabilité demeurait là, au fond de moi, intacte.