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 Autant en emporte la mamie ✗ ft. fifille

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Regina Mills
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Regina Mills

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________________________________________ 2021-03-04, 12:07

♛ Autant en emporte la mamie
regina et alexis

▼▲▼

Si un jour quelqu’un m’avait dit que je deviendrais maman et que j’aimerais mes enfants au point de montrer les crocs et de remuer ciel et terre pour les retrouver dans le moindre danger, sans doute que je ne l’aurais pas cru. Quand on regarde en détails mon passé, je n’ai quand même pas eu le modèle maternelle exemplaire durant mon enfance. Ma mère usait de la magie pour me faire obéir et n’a jamais finalement accepter que je sois différente d’elle. Au fond, heureusement que mon père était à mes côtés et qu’il me comprenait mieux que personne. Cependant, pour la malédiction, j’avais dû tuer mon propre père et depuis tout ce temps, je vis avec cette culpabilité, ce remord. J’en étais arrivée au point d’avoir ôter la vie à l’homme que j’aimais le plus au monde. Même plus encore que Daniel et l’amour que je portais à mon garçon d’écurie était déjà immense mais pour mon père, l’amour que je portais était clairement sans limite mais à l’époque, il était ma faiblesse.

Cependant, aujourd’hui, je restais là assise sur mon lit. En tailleur, toujours en pyjama. Fixant mon téléphone, un léger sourire rassuré perlant sur mes lèvres. Alexis m’avait envoyé un sms en ce 6 mars pour me dire qu’elle allait bien. Elle n’avait pas de problèmes, elle était en vie. C’était clairement une chance parce que s’il lui était arrivé quelque chose, j’aurais sans doute détruit l’entièreté de Storybrooke du goudron jusqu’à la dernière épine des sapins de la forêt. Disons que finalement c’était une bonne chose. Elle me fit également part du fait qu’elle viendrait me voir quand elle se serait reposée et qu’elle irait mieux. Bon au moins, j’étais rassurée sur le fait qu’elle était là et évidemment quelques temps plus tôt par l’apparition d’Héra qui me fit comprendre de ne pas m’inquiéter et que l’Olympe était sur le coup. Finalement, c’était une chance d’avoir les dieux de notre côté.

Daniel était à l’école et je devais le récupérer en fin de journée alors j’avais tout le temps devant moi. J’avais laissé le Roni’s au main de ma grande soeur et j’avais choisi de prendre ma journée pour m’occuper un peu de moi et pour aussi un peu faire la cuisine pour Alexis. Ignorant bien sûr pour l’heure de l’annonce qu’elle allait me faire. Alexis. Ma fille chérie. Elle était l’une des rares à avoir réussi à adoucir mon coeur de méchante de contes de fées. Cela avait d’ailleurs été dangereux de l’élever à Storybrooke mais j’avais pris mes précautions. Amenant mon caveau et ainsi quelques éléments magiques avec moi lors du lancement de la malédiction, j’avais eu tous les ingrédients nécessaire à la mise en place de plusieurs filtres d’oubli que je lui avais donné au fil de son adolescence pour qu’elle oublie des éléments clés de son enfance qui la reliaient de prêt ou de loin aux habitants de Storybrooke. Elle aurait posé des questions, trop de questions et ce n’était clairement pas bon pour moi mais aujourd’hui, elle n’était plus une petite fille. Cependant, je savais que les effets des philtres d’oublis n’étaient pas irréversibles mais je ne m’inquiétais pas pour le moment puis de toute façon, ça ne changerait rien. Enfin sans doute.

Passant une grande partie de la journée à cuisiner pour faire tout ce qu’aimait Alexis, je m’étais dit que je lui ferais un panier pour lui amener à son appartement. Cependant, je dû rapidement me rendre au Roni’s parce qu’il y avait encore des soucis avec l’un des clients que je fis déguerpir d’une boule de feu et grandement aidée par Eloïse qui était la meilleure vigile que j’aurais pu rêvé pour le bar. Cependant, c’est le lendemain matin que je reçus un sms de ma fille m’énonçant qu’elle passerait dans la journée. Prenant une douche rapide, je me suis habillée très sobrement mais jolie. Depuis que je retournais à la mairie en tant qu’adjointe d’Hadès, j’avais ressortie mes robes et mes louboutins et je dois avouer que ça me plaisait. Au fond, ça m’avait manqué. J’avais simplement opté pour une robe bleue nuit et une paire de louboutins noirs. Mes cheveux coupés en un carré long, je les coiffe rapidement avant de me maquiller.

La sonnette de l’entrée finit par retentir. Etant dans la cuisine, je vins à arrêter ce que je faisais tandis que je lançais le four pour cuire la tarte aux pommes. Me rendant jusqu’à la porte, j’ouvre et pose mon regard sur ma fille avant de lui sourire et la prend dans mes bras pendant plusieurs minutes sans rien dire. Je voulais juste la sentir dans mes bras, sentir son odeur, sentir son amour. Juste qu’elle soit là. Rompant finalement l’étreinte, je la laisse entrer avant de refermer la porte derrière elle.

« Je suis contente que tu sois là ma chérie. Ton frère te fais un bisou, je l’ai eu il y a quelques minutes au téléphone. Ces cours se passent bien et Dany est à l’école, donc on est que toutes les deux. » énonçais-je avec un sourire.

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________________________________________ 2021-03-04, 19:52 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Autant en emporte la mamie


Ma mère avait une des premières au courant de mon retour. Malcolm n’avait pas menti, nous étions bien restés bloqué une vingtaine de jours dans ce foutu Hôtel Bleu... mais tout cela était derrière nous maintenant... enfin... pour le moment. Je craignais toujours de découvrir que le Sable Noir que j’avais déversé dans le lieu était en train de bouffer entièrement ce monde mais c’était quelque chose que je devais refouler pour le moment. J’avais besoin de repos. Une fois mon portable récupéré à ma librairie et rechargé, j’avais pu voir avec une angoisse et un bonheur mélanger ce dernier s’affoler nombreuses minutes des appels manqués et des messages non lus. Ils étaient nombreux. Je m’étais dépêché de répondre à certains d’entre eux comme ma mère ou mes employés. Précisant à la première que je passerai le lendemain, et aux seconds qu’à peine revenu, je me permettais de prendre un peu de congé pour remettre mes idées en ordre. J'en avais besoin. Cette histoire de cavalier, ce pouvoir de nouveau à moi, et ce bébé. Bien qu’Erwin était venu me voir, je n’avais pas trouvé la force de lui ni la force de me battre. Je le savais, ça ne serait pas une chose facile à lui avouer et j’avais en ce retour envie de tout sauf de me battre. J’avais donc repoussé ça à plus tard, me promettant mentalement de trouver le courage de lui dire un jour pourtant.

Je m’observais dans le miroir avec une appréhension palpable. Il était parti depuis quelques minutes déjà ou même une heure et j’en avais profiter pour prendre une longue douche de courage avant de trouver la tenue adéquate. J'avais envie d’un truc simple, un truc qui me correspondait et qui ne m’encombrerait pas l’esprit en me boudinant. C’était le jour J, je le savais, j’avais besoin de ma mère. Et si je voulais qu’elle puisse m’aider, il fallait que je passe l’épreuve douloureuse de la Vérité, du “bas les masques”. Ce que j’avais tenté de lui cacher pendant plusieurs mois allait brusquement lui péter à la gueule et je m’en voulais de ne pas avoir eu le courage de lui parler de ma relation avant. Mais je n’avais plus envie de me cacher, plus envie de mentir, mon ventre n’allait pas tarder à prendre de plus en plus d’espace et je voulais qu’elle puisse me soutenir quand j’y serai parce que je savais qu’il serait toujours moins compliqué de l’avouer à la future grand-mère qu’au futur... “père”. J'avais fini par enfiler un jean, des converses, un t-shirt et une veste et j’étais sortie de chez moi pour me diriger vers le Manoir où j’avais vécu toute mon enfance. J’avais pris Pétunia avec moi, ça faisait pratiquement un mois que nous nous n’étions pas vues et je n’avais pas envie de la laisser plus longtemps seule. C’était comme si elle l’avait sentie, elle aussi, me collant plus que d’habitude et reposant sa tête très souvent sur mon ventre. Arrivée devant chez ma mère, j’avais inspiré un bon coup avant de frapper à la porte.

Comme je m’y étais attendu, elle m’avait pris dans les bras, longuement et je n’avais rien cherché à arrêter. Moi qui avais eu l’impression par moment dans ce monde que plus jamais je ne verrai les miens, l’avoir ainsi dans mes bras, sentir son parfum, me faisait un bien fou. Je savourai aussi cette accalmie, me torturant mentalement en m’intimant d’en profiter avant qu’elle ne troque ces câlins pour d’éventuels hurlements. Nous avions toujours eu une relation électrique... mais fusionnelle en même temps. Et même si je savais qu’elle serait sans doute contente pour mon accomplissement, le contexte de celui-ci risquait de la mettre largement moins en joie.

— Cool ! Je dois l’appeler ce soir de toute façon, j’ai cru qu’il allait me massacrer quand il a enfin reçu de mes nouvelles mais je crois qu’il a compris. Et d’accord pour Dany, j’aurai dû m’en douter oui, j’attendrai qu’il rentre quand même de l’école pour lui faire un bisou, de toute façon, j’ai le Temps.

Je lui avais souris avec douceur, entrant dans le hall pour déposer mon sac à main, là où je posais plus tôt enfant mon cartable. Le sac contenait les petits chaussons que Madame Polstead m’avait donné, j’avais eu l’impression qu’une image m’aiderait peut-être plus à lui dire que les mots mais rien ne pressait. Je m’étais contenté de me relever pour poser mes mains dans les poches arrière de mon jean, reniflant l’air ambiant :

— C’est moi où ça sent les lasagnes et la tarte aux pommes ?

Je l’avais observé avec les yeux brillants et le regard gourmand avant de la suivre dans la cuisine. Tout en l’aidant à préparer la table, je lui avais précisé :

— Je suis vraiment désolée d’avoir disparu comme ça, c’était vraiment pas prévu. J’ai rien pu faire pour être honnête, je parlais avec Anatole et Vaiana dans ma librairie et en quelques secondes ont était dans un autre monde, loin du nôtre et sans aucune capacité à revenir... c’était très étrange... les gens avaient chacun un morceau de leur âme en dehors de leur corps, sous forme animale et on avait un peu l’impression qu’ils étaient bloqués dans les années 40... bref, c’était... dépaysant.

J’avais tenté de lui faire un faible sourire d’excuse, sentant une pointe de tristesse dans mon cœur au souvenir de Vesper. Il était toujours là, avec moi... même si je ne le voyais plus vraiment. Je voyais presque la loutre me regarder avec un air déterminé, m’insufflant un peu plus de courage sur ce qui était à venir. Pourtant, d’une voix que j’espérai détachée, je lui demandais :

— Et toi ? Tout s’est bien passé ici à Storybrooke ? Vous avez pas eu d’ennuis ?

Je m’étais tournée vers elle, voyant qu’elle nous préparait sans doute deux verres d’apéritif avant de passer à table. Elle avait une certaine spécialité pour les martinis à la pomme que j’appréciais tout particulièrement mais auquel je n’avais plus le droit pour le moment. Voyant la bouteille d’alcool s’approcher dangereusement de mon verre, j’étais intervenue, précipitamment :

— Non !

J’avais rougis jusqu’aux oreilles en voyant son regard croiser le mien, je m’étais presque jeter sur le verre et j’avais dit mon nom avec une telle force qu’au aurait dit que je m’étais battue contre une balle perdue. Tentant de reprendre contenance, j’avais eu un rire nerveux et j’avais foncé en direction du frigo pour me dérober à son regard :

— Pardon, je voulais pas te faire peur, c’est juste que... je me sens pas ouf ouf depuis que je suis revenue de là-bas, je préfère éviter d’en rajouter, t’as pas du coca plutôt ?

La tête dans le frigo, j’avais fermé les yeux pour me maudire. Super Alex’ ! C’était une merveilleuse façon de commencer à dire la vérité à sa mère : en lui donnant un groooos mensonge. Soupirant plus pour moi que pour elle, j’avais récupéré une cannette que j’avais ouverte avant de me la verser dans un verre à soda avec un sourire.

— Voilà... c’est mieux ! Tu disais ?

Je tentais de lui sourire, innocente.

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________________________________________ 2021-03-04, 20:38

♛ Autant en emporte la mamie
regina et alexis

▼▲▼

Parfois, j’avais l’impression de perdre le fil du temps. Comme si le temps me filait entre les doigts. Pourtant de part ma nature magique mais surtout de part ma nature de personnage de contes de fée et surtout de malédiction, je vieillissais lentement, tout comme la plupart des habitants de la ville d’ailleurs, sauf mes enfants. J’avais l’impression que leur enfance me filait entre les doigts à une allure folle. Bon, il est vrai que je n’ai sans doute pas été la maman du siècle mais le bien être de mes enfants a toujours été la chose la plus importante à mes yeux. Qu’ils soient heureux a toujours été mon objectif même lorsqu’Henry a ramené Miss Swan a Storybrooke. Mais ça, c’est une autre histoire. Cependant, comme toutes les mamans de l’univers, je ressentais clairement quand l’un de mes enfants ne se portaient pas bien ou qu’il me cachait quelque chose.

Je l’avais ressentie jusqu’au plus profond de moi et même si j’étais la mère adoptive d’Alexis et d’Henry, il n’empêche que je les aient élevés et que je les aime plus que l’univers ne peut contenir d’étoiles alors j’ai très vite compris que quelque chose n’allait pas avec ma fille et ce n’est pas uniquement dû à son voyage. Oh bien sûr, le retour et ce qu’elle avait vécu là-bas devait jouer un peu sur son moral mais il y avait autre chose, je le voyais dans ses yeux mais ne dis rien. Fermant la porte derrière elle, je lui souris avant de lui donner un peu de nouvelles de ses frères.

« Tu connais ton frère…C’est la première question qu’il m’a demandé. Si j’avais de tes nouvelles et je crois qu’il était dégoûté de ne pas pouvoir être avec nous. Mais il sera content quand il vera ce que je lui ai envoyé dans le colis mensuel. Je t’avoue que ça me chagrine qu’il soit aussi loin de Storybrooke mais je devais m’y attendre, après tout, il fait sa vie et au moins, on pourra aller le voir…enfin je ne sais pas si je pourrais laisser Storybrooke sans surveillance. » énonçais-je avec un sourire, sous-entendant de laisser la ville à Hadès « eh bien, tu viendras avec moi. On ira le chercher toutes les deux comme ça. » énonçais-je avec un sourire.

Je le laissais à la garderie donc je devais aller le chercher à dix sept heures trente. Cela nous laissait tout le temps de pouvoir prendre des nouvelles l’une de l’autre et je crois bien que ma fille en avait clairement beaucoup plus besoin que moi. Un sourire bienveillant pris naissance sur mon visage.

« Comme je savais que tu venais, j’ai fait tout ce que tu aimes et j’ai même fait une fournée de ces cookies dont tu raffolais quand tu étais petite. Tu pourras en emmener. » énonçais-je avec un sourire.

Nous nous dirigeons dans la cuisine avant de reprendre la discussion. Je lève le regard vers ma fille tandis que je m’occupe de vérifier la bonne cuisson de la tarte aux pommes.

« Ce n’est rien. Ce qui compte, c’est que tu sois ici maintenant et tu sais, j’ai eu la visite de Victoire qui m’a rassurée en m’expliquant qu’Olympe gérait la situation donc ça m’a un peu rassurée et encore heureux parce que je pense qu’à la fin, j’aurais fini par brûler Storybrooke. Tu me connais… » énonçais-je avec un petit sourire en coin « quoi qu’on m’aurait arrêté avant je pense mais tu sais…au fond de moi, je savais que tu me reviendrais. » énonçais-je avec douceur.

Refermant le four pour laisser la tarte encore cuire quelques instants, je m’occupe de préparer nos martinis pomme comme j’avais l’habitude de le faire quand elle venait mais cette dernière m’arrêta bien vite, ce qui me fit sursauter et me fit manquer de peu de renverser l’entièreté de la bouteille d’alcool. Je lève un regard interrogateur sur ma fille. Gardant le silence quelques minutes, j’analysais la comportement d’Alexis et je finis par faire un signe positif de la tête.

« Tu en trouveras dans le frigo. » énonçais-je.

Me servant un verre, je referme la bouteille et la range avant de tourner le regard vers ma fille. Je la fixais sans dire un mot, portant le verre à mes lèvres. Buvant une gorgée, je laisse le liquide couler dans ma gorge et toussote légèrement avant de reprendre la parole pour briser le silence entre nous deux.

« Oh rien encore… je disais que j’ai discuté avec Eloïse et je lui ai raconté…enfin je lui ai plutôt montré le dernier souvenir que j’ai de Daniel. C’est Rumple qui m’a appris à utiliser les attrapes-rêves pour ça. Elle a vu ce souvenir et je dois avouer que je pensais être passé outre mais à chaque fois, ça me rappelle que je l’ai perdu. »

Respirant profondément, je tente de calmer les tremblements soudain de ma main avant de lever le regard vers la jeune femme.

« Ma chérie… » commençais-je avant d’entendre le ding du four.

Je me saisis du torchon et sort la tarte aux pommes du four, la déposant non loin des lasagnes qui fumaient et sentaient vraiment très bon. Ouvrant le frigo, j’en sors la salade et la sauce avant de tout poser sur la table. Posant mon verre, je pose mon regard sur Alexis avant de poser le torchon.

« Qu’est-ce-qu’il y a ? » lançais-je finalement « je te rappelle que je t’ai élevée, je te connais mieux que n’importe qui. Je sais qu’il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Tu peux tout me dire Lexie, tu le sais... » énonçais-je avec un sourire bienveillant et rassurant malgré tout.

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________________________________________ 2021-03-18, 23:46 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Autant en emporte la mamie


J’avais l’impression que faute de mieux, Hera avait fait le pompier dans toute la ville, rassurant les habitants sur la disparition des mystérieuses trois personnes dont un Titan. Cela n’avait pas dû être un moment facile et Elliot m’avait expliqué la panique qu’il avait eu en tentant de trouver des réponses là où il n’en avait pourtant pas trouvé. Chou blanc sur toute la ligne. C’était presque risible quand on savait qu’il avait créé ce monde, celui de Lyra. Mais mon meilleur ami ne pouvait pas le savoir, techniquement, il n’était pas encore devenu celui qui le créerait bien que le monde fût déjà là... Un de ces mystères temporelle qui me donnait sans cesse le tournis. Tout en prenant mon soda dans le frigo, je l’avais laissé me parler d’Eloïse, soulagée qu’elle n’avait pas vu mon malaise au point de poursuivre son récit. J’avais eu un petit regard triste quand elle m’avait avoué avoir toujours autant de mal face au souvenir de Daniel. Grâce aux investigations d’Henry, nous avions fini par en savoir plus sur notre mère, sur ce que notre “grand-mère” lui avait fait subir, la façon dont elle était devenue petit à petit la “Méchante Reine”. Dans un monde où le grand amour régissait tout, cela devait être pire que la mort que de vivre sans lui et c’est que ma mère avait été condamnée à faire par sa propre mère. Avec douceur, j’avais alors posé ma tête sur la sienne, comme pour la soutenir en lui précisant :

— Je pense que Daniel fait partie des douleurs qui ne s’effaceront jamais vraiment... mais c’est peut-être bien que tu aies montré le souvenir à Eloïse, elle a pu partager quelque chose avec toi, connaître un peu mieux ton intimité. Ça t’a fait du bien quand même ?

J’avais tourné vers elle un regard inquiet. J’avais alors baissé les yeux vers sa main qui tremblait, déglutissant par la même occasion. Si elle était déjà dans cet état, est-ce que ça valait le coup de lui dire maintenant ? Je n’avais pas spécialement envie de lui faire plus de mal et je n’avais encore moins envie de me disputer avec elle. Mon adolescence n’avait pas toujours été facile, nous avions deux caractères forts et à mesure qu’elle tentait de me protéger et de me montrer son amour en me dirigeant et en m’étouffant, je n’avais cessé de vouloir la fuir et goûter à la liberté. Désormais, j’étais une adulte, ce temps était révolu. Nous ne vivions plus sous le même toit et chaque dispute me faisait bien plus mal qu’avant. J’avais levé les yeux vers les siens quand elle m’avait appelé mais j’avais été sauvé par le gong, ou plutôt la minuterie du four qui m’avait d’ailleurs fait sursauter au passage.je l’avais laissé sortir la tarte aux pommes du four, faisant un peu de place sur son passage pour lui faciliter la tâche. Si j’avais cru qu’elle avait pu oublier mon moment de flottement, c’était sans compter sur son flair infaillible et son instinct de maman et elle était revenue aussi vite à la charge. Grimaçant dans son dos quant à ce que je me devais de lui dire, elle s’était de nouveau tournée brusquement vers moi après avoir refermé la porte du four et j’avais repris presque aussitôt un visage de normalité, le sourire innocent, bien vite terni par mon stress qui me poussait à me ronger l’intérieur de la joue. Nerveusement, j’avais joué avec mes doigts en hochant la tête d’un air entendu.

— Oui c’est vrai... je dois te dire quelque chose... mais je veux que tu me promettes de pas t’énerver tout de suite, de me laisser parler, d’accord ? Et je préfère aussi qu’on s’assoit... On peut manger aussi ? Je crève de faim...

C’était vrai. Je ne savais pas par quel miracle je pouvais avoir faim dans un moment de stress pareil mais je ressentais que ce n’était pas de la boulimie compulsive. Mon corps me demandait des nutriments parce que mon bébé continuait de s’épanouir, que je souhaite le dire à ma mère ou pas. Je l’avais aidé à tout prendre à table et j’avais planté ma fourchette dans mes pâtes avec gourmandises, avalant une bonne bouchée avant de reprendre, observant ma mère dans les yeux :

— Je sais pas si t’avais remarqué mais... je suis heureuse depuis quelques temps... Enfin, je suis toujours heureuse mais plus que d’habitude... plus que d’habitude depuis... Jack.

Je l’avais observé avec insistance en espérant qu’elle capte où je voulais en venir. J'avais fini par lui ajouter, trifouillant désormais mon plat avec ma fourchette, ne parvenant plus à l’affronter à présent qu’elle avait compris.

— J’ai... j’ai rencontré quelqu’un y’a quelques temps... et... ben... j’ai commencé à vivre une histoire avec cet homme. C’était en Juillet quand je suis partie à Paris. Je voulais pas t’en parler avant parce que j’étais pas sûre de ce que je faisais, j’avais besoin de me poser, que ça reste entre nous deux le temps que je vois si ça devenait sérieux ou pas. Je sais aussi comment tu m’as ramassé à la petite cuillère après Jack donc je voulais pas t’inquiéter... Et puis à Noël, avec le laser game d’Elliot ben... je me suis rendue compte que je l’aimais parce que... parce que mon futur était avec lui.

J’avais osé les épaules, un sourire un peu timide aux lèvres, sans pour autant relever la tête vers ma mère. J’avais pris une nouvelle bouchée de lasagne. C’était presque aussi stressant que de manger le parmentier de Madame Polstead. Le plus dur rester encore à annoncer, ça c’était la partie facile...

— J’ai... J’ai découvert pendant notre expérience dans le futur qu’il...

J’avais laissé un silence s’installer. Plus que quelques secondes avant l’impact. Je lui avais jeté un regard en biais avant d’engloutir une nouvelle bouchée de lasagne, me laissant le temps nécessaire pour récupérer suffisamment de courage d’avouer :

— … Qu’il est marié. J’aurai peut-être dû m’en douter vu la différence d’âge que nous avons mais j’avoue que j’ai préféré croire qu’il était célibataire. Il est parti avec moi en Juillet, nous avons fait ce que j’avais à faire et... et quand on a eu fini et bien... bon je te fais pas un dessin quoi t’as compris, une chambre, un lit, deux personnes.

Je m’étais senti rougir jusqu’aux oreilles. J'avais avalé une grande gorgée de coca avant de préciser :

— Au départ c’était sans importance pour moi ! J’avais juste l’impression qu’on s’était échauffé sous le coup de la mission, qu’il ne voudrait plus me revoir une fois qu’on serait à Storybrooke et ça m’allait bien en vrai ! Sauf que finalement ben... on s’est revu, jusqu’à ce truc de Noël. Il m’a avoué qu’il était marié mais il m’a expliqué qu’il n’était pas amoureux de sa femme, qu’elle ne l’aimait pas non plus d’ailleurs, que c’était juste un mariage de convention pour sauver son royaume. Il m’a assuré que notre relation comptait vraiment, preuve en était que nous étions toujours ensemble dix ans plus tard... et... j’ai accepté... la situation. Je sais... c’est pas censé être bien, je devrai pas me complaire dans le rôle de maîtresse mais... je sais pas.

C’était vrai, je ne savais absolument pas pourquoi j’agissais ainsi et encore moins pourquoi j’acceptais une chose pareille. J’avais toujours eu une balance morale très affûtée mais lorsqu’il s’agissait d’Erwin, j’avais l’impression qu’elle parvenait à se dérégler. Que la morale se faisait plus flou, qu’elle n’était plus d’un camp mais le no man’s land entre ce qu’on croyait bien et ce qu’on croyait mauvais. Peut-être celle-ci aurait-elle était plus affûtée s’il me restait mes souvenirs... si je me souvenais d’avoir été à plusieurs reprises enfant chez les Dorian et que le couple était tout sauf un couple de convention ou malheureux. Si je me souvenais des yeux que Georgia Dorian posait sur son mari... jamais je n’aurai pu la faire souffrir autant. Malheureusement pour moi et sans aucun doute fort heureusement pour lui, j’ignorai tout de ce passé... tout comme j’ignorai que son oubli me venait de ma mère. Inspirant grandement, repoussant mon assiette vide par la même occasion, j’avais alors précisé :

— Je crois que c’est parce que je suis heureuse, tout simplement. J’aime ce qu’on a, même si on l’a pas toujours. Même s’il y a un agenda, des cachoteries, des Temps morts... Pour la première fois depuis Jack, je me suis sentie une nouvelle fois capable d’aimer. Mais... différemment, plus profondément. Comme si je m’accomplissais vraiment en tant que femme... ça a du sens ce que je dis ?

Un peu perplexe, j’avais froncé les sourcils, en haussant d’un air interrogateur en observant Regina, ma main droite jouant toujours de ma fourchette. Après un instant d’hésitation, j’avais décidé de lui lancer l’avant dernière partie de cette tragédie en 3 actes.

— Tu le connais en fait... Vous bossez à la mairie ensemble. Il s’appelle Erwin Dorian... j’ai pas voulu te le dire avant aussi parce que j’avais peur que tu lui en parles et que j’avais promis de garder ça entre nous...

Je posais ma main sur la sienne comme pour la raccrocher à moi avant qu’elle ne pète une durite :

— Tu m’as promis que tu serais calme, tu te souviens ? S’il te plaît, je veux pas que tu lui en parles... ou pas tout de suite du moins. Je SAIS que tu veux me protéger et je SAIS que tu vas pas pouvoir t’empêcher de lui en parler mais je voudrai juste que tu attendes un peu avant de lui dire parce que... ben déjà parce que je veux lui avouer moi que je te l’ai dit, d'un. Ensuite parce qu’il y aussi une raison qui fait que je te le dis maintenant et il n’est pas encore au courant non plus de cette raison. Et ça, je t’en voudrai à jamais si tu me laisses pas lui dire moi ! Je te demande juste un pacte, d’accord ? Tu restes calme pour le moment, tu me laisses t’expliquer tout jusqu’au bout, tu me poses toutes les questions que tu veux et tu peux crier contre moi si ça t’arrange, j’encaisserai. Tu me laisses lui dire ce que je dois lui dire... et quand ça sera fait, je te PROMETS que je te le dirai... tu pourras alors t’arranger avec lui comme tu veux. Rappelle-toi juste que je l’aime, s’il te plaît... que je l’aime...

J’avais hésité avant de lui dire, je savais que ça risquait de lui faire du mal mais c’était ma seule façon de lui faire comprendre, sans pour autant la manipuler, juste parce qu’elle m’en avait parlé juste avant et que j’avais vraiment la sincère impression de le vivre ainsi aussi :

— … que je l’aime comme tu aimais Daniel. Et tu sais déjà ce que ça fait quand ta mère tue celui que tu aimes... si tu dois parler avec lui, ne deviens pas violente, s’il te plaît. Je suis plus un bébé, je sais ce que je fais. Si je souffre t’auras le droit de me dire “je te l’avais dit” mais si je ne souffre pas... Et... Et si je souffrais pas ?

Je lui lançais un regard plein d’espoir, un faible sourire sur les lèvres, ma main toujours posée sur la sienne. Voyant son regard toujours hostile malgré son effort de se contrôlait je pouvais sentir au fond de ses iris l’ultime question, la chose que je devais lui annoncer à elle et que lui ne savait pas encore... la chose que je devais ensuite lui annoncer. J’avais dégluti avec difficulté, les mâchoires serrés. Je sentais mes yeux me piquer dangereusement, bientôt les larmes montraient sans doute, des larmes de joie, de soulagement, de bonheur mais aussi de peur et de stress. C’était comme me battre contre trois dragons en même temps et je pouvais au moins en apprivoiser un et l’avoir de mon côté... Me mordillant la lèvre inférieur, j’avais fini par prendre une grande inspiration, la dévorant des yeux. J’avais entendu ma voix lui dire, malgré moi :

— Je... Je suis enceinte.

Le dernier mot s’était étouffé dans un pouffement de rire ému et soulagé d’enfin pouvoir lui dire. Au même instant, deux larmes avaient coulé sur mes joues. Elle ne pouvait voir aucune peur dans mes yeux, juste peut-être celle tout de même qu’elle me rejette, qu’elle ne nous accepte pas tous les deux. Mais aucunement celle de la femme qui doutait à garder son bébé. J’étais sûre de moi, contre vents et marées, je garderai cet enfant. Je l’aimerai. Je l’aimais déjà, Anatole avait pu le sentir. Je l’étais longuement imaginé le moment où j’annoncerai un truc pareil à Regina, cette mère qui m’avait élevé comme sa fille. Je m’étais imaginé lui annoncer avec le futur père, à l’aide d’un de ses défis qu’on pouvait trouver sur Youtube. J’avais pu imaginer maintes et maintes fois ses réactions, ses cris de joie, le fait qu’elle me prenne dans ses bras. Jamais pourtant je n’avais imaginé cette situation. Celle de la voir en face de moi sous ce choc, moi le cœur battant à l’idée qu’elle ne nous accepte pas, le père de mon enfant toujours dans l’ignorance, et la difficulté dévorante que ça avait été de lui dire. Et pourtant, c’était bien ainsi que mon fils (j’en étais déjà persuadée) venais d’être annoncé à sa grand-mère. Récupérant le rouleau de sopalin, j’en avais arraché une feuille pour m’essuyer les yeux tout en lui précisant :

— Je l’ai su dans ce monde étrange où j’étais. Vaiana et Hyperion m’ont aidé... Anatole a même pu sentir le bébé, c’est comme ça qu’il m’a confirmé que je l’étais. Ça faisait un bout de temps que j’étais malade, depuis fin janvier au moins. Mais je n’ai oublié ma pilule qu’une fois, au retour de la fête de Noël de la mairie. Je dirai que du coup je suis enceinte de 2 mois environ... pour toi ça fait 3 mais j’ai vécu une espèce de bulle temporelle là-bas, comme toi dans le Cocyte. Donc j’en suis toujours à 2 mois. Je veux le garder. Ils... ils étaient deux dans le futur. Une fille et un garçon. La fille devait avoir 4 ans... le garçon 8 ou 9... je suis sûre que c’est lui que je porte... il était... il était merveilleux, j’espère tant que tu pourras le rencontrer.

Je réalisais alors pour la première fois que dans mon nuage d’informations, je ne m’étais posé qu’une seule fois la question de pourquoi Regina n’était pas auprès de moi. Ni Henry. Ni Daniel. Il n’y avait plus qu’Erwin, Midas, Georgia et moi... et encore, même Georgia avait déserté le front semblait-il. Mais aucune trace de ma mère... et si... et si c’était parce qu’elle n’avait pas accepté mon choix ? Parce qu’elle avait décidé de se détourner de moi ? Est-ce que c’était le jour où elle m’abandonnait ? Prise d’une panique soudaine, j’avais de nouveau levé les yeux vers elle, le cœur battant :

— Dis quelque chose, s’il te plaît...

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________________________________________ 2021-04-14, 15:26

♛ Autant en emporte la mamie
regina et alexis

▼▲▼

Daniel. J’avais beau dire que ce n’était pas le cas, un peu plus chaque jours, mon coeur le réclamait. Oui il me manquait. Je gardais encore à l’esprit son doux sourire et l’amour qu’il me portait. Il m’avait aimé telle que j’étais et ma mère n’avait pas aimé cela. L’amour est une faiblesse. Cette phrase qu’elle me répétait sans cesse et qu’elle faisait chavirer dans mon coeur tout en profondeur. J’ai fini par le croire. Un jour, je me suis retrouvée à n’être plus que l’ombre de moi-même, jalouse du bonheur de tous ceux qui pouvaient m’entourer et cherchant à m’en emparer sans comprendre que moi aussi j’aurais pu y avoir droit, moi aussi j’aurais pu avoir cette seconde chance. Mais c’est sans doute ainsi que les choses devaient se faire puis désormais je l’avais eu cette seconde chance, avec mes enfants. Mon coeur réclamerait sans doute Daniel a tout jamais mais j’avais conscience aujourd’hui qu’il était sans doute dans un monde meilleur et que je n’avais plus à m’inquiéter pour lui. Mais les souvenirs demeurent toujours, qu’on le souhaite ou non, ils sont là et ils y restent. Levant le regard vers ma fille, je lui souris avant de finalement reprendre la parole.

« Tu as raison, son absence ne s’effacera jamais. La douleur dans mon coeur quand je parle de lui non plus mais je vis avec aujourd’hui. Ça ne m’empêche pas de penser à lui et de continuer de l’aimer malgré son absence. »

Buvant un peu, je reprends rapidement la parole.

« Oui, je pense aussi. Elle en sait un peu plus sur moi comme ça et puis, ça m’a fait un peu du bien effectivement d’en parler, ou plutôt de le montrer. » avouais-je alors « après tout, ça fait partie de mon histoire et Elo est ma meilleure amie de la mort qui tue, alors je devais lui montrer. » énonçais-je avec un clin d’oeil.

Oui j’étais plus que chanceuse d’avoir la déesse Athéna en temps que meilleure amie et je savais parfaitement qu’elle veillerait toujours sur Alexis. Après tout, elle l’avait déjà fait par le passé et je suis sûre qu’elle continuerait. Mais assez parlé de moi, j’étais revenue à la charge parce que je sentais que ma fille me cachait quelque chose. Elle n’était pas assez douée pour garder des secrets avec moi. Après tout, je l’ai élevée alors je la connais. Je lui fis comprendre qu’elle pouvait tout me dire, elle n’avait clairement rien à craindre. Je m’étais occupée de sortir la tarte aux pommes du four et de préparer les dernière choses pour notre repas à toutes les deux, puis nous nous étions installées à table. La fixant en arquant les sourcils, je lui fais un petit signe de tête.

« Oui, asseyons nous. » énonçais-je « et je te promets de ne pas m’énerver. » continuais-je.

Nous commençâmes à manger mais je dois avouer que la faim n’était pas vraiment là, je commençais à me poser des questions sur l’état de ma fille. Je commençais à me dire qu’elle semblait me cacher quelque chose d’assez important et dans ces moments là, j’avais pas vraiment super faim vous voyez. M’humectant les lèvres, je prends néanmoins une bouchée de lasagnes avant de lever le regard vers Alexis qui était très loin désormais de la petite fille que j’avais connue.

« Je vois… » énonçais-je avec un léger sourire.

Donc Alexis était amoureuse. Pourquoi avait-elle autant peur de m’en parler ? Etait-ce parce qu’elle pensait que ça allait me perturber ou quelque chose dans ce genre ? Je comprenais que ce n’était pas tout lorsqu’elle vint à tout faire pour éviter mon regard. Elle le faisait jadis quand elle était petite et qu’elle avait peur de ma réaction. Me pinçant l’intérieur de la joue, je ne quitte cependant pas ma fille des yeux, posant ma fourchette vu que je n’avais clairement pas faim. Me reculant dans ma chaise, je me contente de rester silencieuse et écoute Alexis m’exprimer ce qu’elle a sur le coeur sans rien dire. Après tout, elle m’avait demandé de la laisser parler alors je le faisais.

Prenant mon verre, je le porte à mes lèvres mais manque de peu de m’étouffer en entendant que l’homme avec lequel elle était actuellement en couple était marié. Me rattrapant de justesse pour éviter de recracher quoi que ce soit, je réussis à respirer normalement et ramène mon regard sur ma fille. Elle avait couché avec lui, elle sortait avec lui. Et j’ignorais encore tout de lui. Me pinçant les lèvres, je m’étais mise à jouer avec le bout de la nappe, le faisant passer entre mes doigts tout en gardant mes yeux sur ma fille.

« Oui ça a du sens. Je t’avoue que je suis loin d’approuver à cent pour cent mais ça a du sens. » énonçais-je.

Je restais sa mère et je n’approuvais pas qu’elle sorte avec un homme marié parce qu’elle se mettait sans doute en danger mais elle était adulte et même si elle restait ma fille, elle prenait ses propres décisions. Je pouvais lui donner mon avis et des conseils mais je ne pouvais pas lui dicter sa conduite, plus maintenant. Mais sa réplique suivante me laissa sans voix. Mon sang ne fit qu’un tour. Le bout de mes doigts commençaient à me démanger. Non Regina, tu as dit que tu resterais calme. Respirant profondément, je tentais de garder mon calme. Erwin. Donc, c’était lui qui sortait avec ma fille. Cet homme marié. Et dire que durant son enfance, j’avais dû utiliser le peu de magie que je possédais dans ce monde pour l’effacer de sa mémoire et la laisser grandir sans se poser de questions sur l’origine des habitants de Storybrooke.

Je sens sa main sur la mienne et mon regard se raccroche au sien tandis que la démangeaison magique de mes doigts se calme. Respire Regina, respire. Je reste silencieuse mais ne quitte pas son regard. Ce regard que je connais si bien, qui est aujourd’hui bien différent de celui de la petite fille qu’elle était par le passé. Je brûlais intérieurement mais je tentais de garder contenance. Après tout, avant le début de cette conversation, je lui avais fait une promesse. Une rage violente jaillissait dans mes veines. Pas contre elle mais contre lui. Une hostilité que je ne connaissais que trop bien. Déglutissant difficilement quand elle me parle de Daniel et du fait qu’elle semblait véritablement l’aimer, je respire profondément mais reste silencieuse.

Saisissant mon verre, je le porte à mes lèvres. Prenant le temps d’apprécier le peu de liquide qu’il restait dans mon verre, je le repose. Attrapant le pain que j’avais devant moi, je m’empare de la mie et commence à la manger en petite boule, ce que je faisais généralement quand je sentais que la colère montait un peu trop et en ce moment, c’était le cas. Mon regard croise à nouveau le sien. Et si au fond l’amour que j’avais pu ressentir pour Daniel, elle le ressentait vraiment pour lui ? Et si il l’aimait véritablement en retour ? Avais-je le droit de la priver de ce bonheur ? Avais-je le droit de m’imiscer dans sa vie amoureuse ? Non. Et j’en avais conscience. Mais je brûlais de me téléporter et d’arracher les yeux d’Erwin mais je m’étais promis. Je devais rester calme. Ne serait-ce que pour elle. Je ne voulais pas la perdre.

Les yeux écarquillés, je la fixe sans rien dire. Enceinte. Elle était enceinte. De lui. M’humectant les lèvres, je ne la quitte pas des yeux. En moi raisonne cette logique de lui dire que c’est de la folie, qu’elle ne pense pas aux conséquences. Mais bien que ma tête fasse une grande part du boulot, je restais sa maman et il était temps que ce soit mon coeur qui parle, ce coeur si malmené par le passé qui grâce aux trois êtres que j’aime le plus au monde avait retrouvé la lumière. Ce coeur assez gros et puissant pour en accueillir un quatrième. Je pose ma main sur la sienne et lève mon regard pour croiser le sien avant de lui sourire, un sourire rassurant, bienveillant et au fond, un sourire heureux. L’attrapant par le poignet, je la tire vers moi et lui offre un câlin maternel rempli d’amour et de tendresse. Ma bouche près de son oreille, je lui murmure simplement.

« Je t’aime »

Rompant l’étreinte, je garde ses mains dans les miennes avant de la regarder dans les yeux.

« Et je serais heureuse de connaître ce petit ange. Je serais toujours là ma chérie, toujours là pour toi. Que tu ai quatre ans ou trente ans, je ne cesserais jamais de t’aimer et je serais toujours prête à déplacer des planètes pour ton bonheur. Si tu te sens prête à devenir maman alors je serais plus qu’heureuse de te venir en aide. Promis, je n’apprendrais pas à mon petit fils à empoisonner des pommes. » énonçais-je avec un clin d’oeil et un petit sourire « et je te promets que je ne dirais rien à Erwin avant que tu ne m’en est donné le droit. C’est ta vie, c’est tes choix et je les accepte. » ajoutais-je avec un sourire bienveillant.

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________________________________________ 2021-04-30, 12:05 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Autant en emporte la mamie


Jamais mon cœur n’avait battu si vite. Mes mains étaient moites, ma gorge était sèche. Je ne savais même plus si je devais continuer à fixer ma mère du plus fort que je pouvais pour garder un cap, un objectif ou si tout irait tout bonnement mieux en évitant son regard ardant. Et pourtant, elle faisait tous les efforts du monde pour rester calme et m’écouter sans rien dire. Je l’avais vu manquer de s’étouffer lorsque je lui avais dit qu’il était marié et j’avais brusquement augmenté le débit de parole de peur de la perdre. Mais elle n’avait rien dit de plus, se contentant de reprendre une gorgée, sans doute pour mieux avaler la pilule avant de me confirmer que ce que je disais avant du sens malgré le fait qu’elle ne partageait pas ma position. Pouvais-je seulement lui en vouloir ? J’étais à peu près sûre que je ne trouverai personne en ville qui partagerai ma position. Je ne me pensais même pas moi-même capable de l’accepter. Toute amie qui m’aurait dit une chose pareille aurait sans doute eu le droit à mes yeux écarquillés ou mes froncements de sourcils. J'avais toujours vu la loyauté dans un couple comme quelque chose de primordial. Je n’avais jamais vraiment apprécié les gens qui papillonnaient ou les hommes et les femmes qui s’insinuaient dans un couple et ses problèmes en toute connaissance de cause. Pour moi, pendant longtemps, la vie avait été ou blanche, ou noire, comme dans un conte de fée en somme : les gentils s’aimaient jusqu’à la fin des temps, les salauds se trompaient mutuellement et tout amant ou maîtresse était une personne diabolique et machiavélique. Et puis j’avais commencé à découvrir le sexe, notamment au contact du Rabbit Hole, à la fin de mon adolescence. J’en avais compris ses travers et ses effluves attirantes. J'avais commencé petit à petit à me dire que finalement la monogamie était bien plus une institution inventée par la religion et les conte de fée que quelque chose de complétement “naturel” pour des humains. Alors j’avais commencé à comprendre les gens qui trompait ou se trompait, d’abord purement pour des besoins sexuels et bientôt même ceux qui étaient tombés de nouveau amoureux, mais croulant sous le joug des conventions et des pressions sociales, n’osaient pas faire le pas du divorce ou de la séparation. Et puis j’avais été trompée... et je m’étais rendue compte que c’était bien moins l’acte en lui-même qui m’avait fait mal que la fin de notre relation et la douleur portée à mon égo de ne plus être “la seule” aux yeux de mon amoureux de l’époque. Et puis j’avais rencontré Eavan qui m’avait fait découvert l’amour étrange. Puis Jack et son amour fou. Et maintenant... maintenant j’avais le droit à un nouvel amour, d’une toute autre saveur, d’un tout autre enjeu.

Alors j’avais pris mon courage à deux mains et j’avais continué de parler, lui expliquant tout, inlassablement. J’avais vu ses poings se serrer au nom d’Erwin, j’avais serré les dents mais j’avais continué, accélérant une fois de plus mon débit de parole, tentant de stopper la folle idée qu’elle devait avoir en tête. Mais elle avait fini par se calmer, à mon plus grand soulagement, ou du moins, elle n’avait rien fait de plus fou. Ses mains ne s’étaient pas enflammées brusquement, je ne l’avais pas vu disparaître dans un nuage de fumée, elle était restée là, à écouter la suite de l’histoire. Je m’étais demandé fugacement si elle connaissait sa femme, elle qui semblait le connaître lui depuis des années sans que je ne sache vraiment depuis quand ils se connaissaient. Est-ce qu’elle était une amie à elle ? Elle n’avait l’air de pas prendre la défense d’aucune de nous deux et elle avait au moins eu la gentillesse de m’épargner le terrible sermon de “t’y a penser à elle ?”. Je voulais continuer à croire ce qu’il m’avait dit : un mariage de convention, rien de plus. Malgré toute mon acceptation de l’idée d’être une maîtresse, l’idée simple de faire souffrir une femme, si elle était gentille de surcroît me donnait la nausée. Mais il ne voulait pas la quitter... et même si l’évidence se faisait de plus en plus hurlante au fond de ma tête de la raison de la tenue de ce mariage, je refusais de le voir, de peur de creuser bien trop profondément dans les baffons de ce que ses yeux me faisaient entrapercevoir. De ce que le Clown m’avait dit de lui.

Je m’étais alors mise à pleurer et à paniquer à l’idée qu’elle puisse m’abandonner, qu’elle puisse rejeter de ce qui faisait désormais mon être... la seule explication que je trouvais à présent de son absence dans mon futur. Et pourtant... Pourtant ça n’avait pas été le cas. A ma grande surprise, j’avais senti sa main se poser sur la mienne, j’avais baissé rapidement les yeux vers celle-ci pour l’apercevoir avant de me sentir attirée contre elle. Instinctivement, j’avais alors levé mes bras dans sa direction pour l’encercler de mon amour, mes paumes sur son dos. Nichant mon nez au creux de son cou, j’avais alors inspiré une longue bouffée de ce parfum, celui qu’elle portait depuis le tout premier soir. Celui qui m’avait consolé de ma première nuit dans cette grande maison à me demander quand Maman et Papa viendraient me chercher. Le t-shirt qu’elle m’avait donné pour dormi en était empli. Et puis je l’avais ensuite si souvent senti, à chaque embrassade, chaque bobo, chaque chagrin ou excuse. Un parfum rassurant qui me donnait presque envie de dormir instantanément. Le parfum d’une mère.

— Je t’aime.

— Moi aussi je t’aime, Maman.

Le mot était toujours aussi rare dans ma bouche pour parler de Regina et pourtant, il m’était sorti comme une évidence à ce moment. Ma peur de son rejet s’était brusquement envolée, au profit du bonheur de partager cette nouvelle avec elle et du soulagement que sa réaction provoquait sur moi. Ignorant encore si j’avais bravé le sort que ce faux futur me réservait ou si je n’avais fait que le retarder, elle s’était retirée de moi pour me confirmer que la vérité se trouvait bien plus proche de l’option une : elle voulait être là, pour moi et pour ce bébé qui grandissait en moi. Elle acceptait mon pacte à propos d’Erwin. J’avais eu un léger éclat de rire lorsqu’elle avait parlé des pommes empoisonnées et j’en avais profité pour essuyer les dernières traces de larmes qui restait sur mon visage avec l’essuie-tout précédemment déchiré.

— Oh tu sais, tu ne devrais pas te restreindre, on sait jamais, ça pourra toujours lui servir...

Je lui avais lancé à mon tour un petit sourire amusé avant d’entendre la suite de son discours.

— Merci. Du fond du cœur, merci. Je t’avoue que j’avais peur que tu le prennes un peu plus mal que ça, mais ça me soulage de te l’avoir dit... Je me sentais pas de vivre ça sans toi. On sait jamais, t’auras peut-être quand même une petite fille.

J’avais posé ma main et mes yeux sur le ventre avec un léger sourire ému avant de relever la tête vers elle :

— Il est encore trop tôt pour le dire je pense... je suis restée 1 mois presque là-bas mais... je crois que pour moi, ça faisait pas plus de 4 jours, ce qui retarde légèrement l’accouchement je pense... Ce qui est peut-être pas plus mal pour... tout le monde.

Et pour Erwin surtout. Ma mère était l’hors d’œuvre. Il allait bien falloir que je passe au plat principal et pour ça, ce serait encore une autre paire de manche.

— En tout cas... je voulais te dire que... que t’es bien meilleure mère que ta mère ne l’a jamais été... ce que tu fais pour moi... j’aurai aimé qu’elle le fasse pour toi... C’est... merci. Je te promets en tout cas de faire tout pour que mon enfant vienne au monde dans les meilleures conditions. Je crois... je crois que je vais peut-être me chercher une maison où on pourra vivre, tous les deux. Pas très loin de toi, dans le Quartier Nord. Avec l’héritage de mes parents, j’ai de quoi payer un truc sympa... Et puis après en fonction de s’il y a un père ou pas... on verra bien ?

J’avais haussé les épaules, tentant d’avoir un sourire plus rassurant que je n’étais rassuré. Après un moment d’hésitation, j’avais terminé ma dernière bouchée de pâtes avant de lui demander d’un air inquiet :

— Tu... as peut-être des questions ? Ou un truc à me dire ? Un conseil ou je sais pas ?

J’avais prévu qu’elle me crie dessus et que je m’en aille peut-être avec mon cœur sous le bras et des larmes dans les yeux... j’avais donc pas prévu que ça se passe bien et que je puisse rester pour le dessert, du coup... je ne savais plus vraiment quoi dire.

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________________________________________ 2021-04-30, 21:29

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▼▲▼

C’est dingue comme le temps passe à une vitesse folle. J’avais encore l’impression que le jour où j’avais accueillie Alexis dans ma vie, c’était hier. Et pourtant aujourd’hui elle allait devenir elle-même maman. Je dois bien avouer que ça m’avait quelque peu perturbée. Pourtant, j’avais toujours tout fait pour la protéger du monde extérieur et de tout le danger qui pouvait y naître mais je savais bien que je ne pouvais pas éternellement être là pour elle même si je tentais de faire le maximum. Elle m’avait avoué son secret, elle m’avait avoué sa grossesse et je me jurais intérieurement de toujours veiller sur elle, quoi qu’il arrive. Cependant j’avais tout de même du mal à digérer le fait que le père de cet enfant était un homme marié, homme qui avait connu Alexis enfant qui plus est.

Oui, durant toute son enfance, j’avais toujours tout fait pour que ces souvenirs ne soient pas troublés par la malédiction. Après tout, elle était une enfant du monde normal et donc non atteinte par la malédiction, elle grandissait et vieillissait alors que toutes les personnes autour d’elle et toutes les personnes qu’elle pouvait rencontrer ne vieillissait pas. Quand j’avais décidé de l’adopter, je m’étais promise de ne pas laisser un quelconque indice la mettre dans le doute. La chose avait été plus compliqué avec Henry mais avec elle, j’avais utilisé plus d’une fois de potion d’oubli pour elle. A faible dose, ça n’atteignait que ses souvenirs les plus proches, le plus souvent, liés à Erwin justement chez qui nous allions souvent quand elle était petite et que nous avions des repas auxquels je pouvais l’emmener étant donné que je ne pouvais pas la faire garder. Etonnement, c’était arrivé assez souvent mais les potions d’oubli, elle ne l’avait jamais su et il était sûr qu’elle n’en aurait jamais connaissance, je m’en fis une promesse.

Cependant, je craignais néanmoins qu’un jour elle se retrouve face à Georgia Dorian. Après tout, elle l’avait connue enfant et je connaissais la puissance de mes pouvoirs et également de mes potions mais j’ignorais si quelque chose dans l’esprit de ma fille pourrait se réveiller d’un coup. Cependant, je devais laisser les choses se faire comme elles devaient se faire. Je me contentais donc d’être présente pour elle et je le ferais aussi longtemps qu’elle aurait besoin de moi. Oui je n’acceptais pas tous ses choix mais elle était assez grande pour faire les bons ou les mauvais choix et je n’avais rien à lui redire. Je n’aimais pas le fait qu’elle puisse être au centre de tout ça mais c’était sa vie, son choix et je l’acceptais, je me devais de l’acceptais parce que c’était ça être une mère et depuis la première seconde où elle était entrée dans ma vie et où je m’étais jurée de veiller sur elle, je m’étais promis cela même quand j’avais dû aller la chercher chez ses parents biologiques. J’avais encore en souvenirs tous ces instants passés là-bas. Aujourd’hui elle était peut être plus âgée mais elle restait ma petite fille et ça, personne n’allait me le retirer.

Je voyais dans son regard qu’elle m’avait tout avoué et qu’elle avait peur. Peur que je la rejette. Peur que je n’accepte pas son choix de garder ce bébé alors qu’il était le fruit d’un adultère mais elle semblait aimer sincèrement Erwin et je ne pouvais pas aller contre cela, je ne voulais pas perdre ma fille et là tout de suite, elle avait besoin de moi. Tout simplement. Alors je m’étais contentée de la regarder quelques minutes, silencieuse avant de la prendre par le poignet et de la tirer vers moi pour la serrer dans mes bras avec amour. Lui chuchotant je t’aime, je souris quand elle me retourne mes paroles. Maman. C’était assez rare qu’elle m’appelle comme ça, mais là étonnement, il avait l’air d’être sorti tout seul et à chaque fois, ça me touchait. Après tout, on avait des caractères assez difficiles à concordre mais on s’en était toujours bien sorti et aujourd’hui elle était une jeune femme pleine de vie et sur le point de devenir maman à son tour et pour une mère, c’était sans doute la plus belle chose au monde de pouvoir voir sa fille devenir mère à son tour.

Lui confirmant que je serais toujours là pour elle et que je ne dirais rien à Erwin avant qu’elle m’en ai donné l’autorisation, je répondais avec un doux sourire aux faits que les pommes empoisonnées pourraient toujours servir au futur bébé. Un petit rire vint à m’échapper par la suite.

« Alors dans ce cas, je lui apprendrais au moins les rudiments de ce qui est bon à savoir pour empoisonner parfaitement une pomme. » énonçais-je avec un clin d’oeil et un petit rire « mais promis, je resterais présente pour superviser. » ajoutais-je alors.

Bien sûr, quand cet enfant serait assez grand pour que je lui apprenne quelques rudiments de cuisine, j’ironisais sur le fait que je lui apprendrais quelques rudiments de magie mais il est clair que je ne me gênerait pas pour veiller sur lui et lui apprendre ce qu’il fallait pour qu’il puisse être apte à se protéger même si je pensais bien qu’il n’en aurait pas besoin vu les pouvoirs d’Alexis et vu mes propres pouvoirs. Un petit sourire naquit sur mon visage avant que je ne reprenne la parole alors que je tenais ses mains dans les miennes.

« Je ne t’abandonnerais jamais ma petite chérie, sache le. » énonçais-je avec un sourire bienveillant.

Me pinçant les lèvres, je ne répondis rien à ma fille quand elle m’énonça le fait qu’elle pensait que l’accouchement serait un peu retardé vu le fait qu’elle avait été dans un autre monde ou plus ou moins… au fond, c’était tout de même assez compliqué mais je comprenais bien la situation. J’espérais juste qu’elle réussirai à trouver le courage d’en parler à Erwin et surtout j’espérais qu’il prenne bien les choses et qu’il ne soit pas mauvais vis à vis de ma fille. Terminant mon verre, je respire longuement avant de sourire à ma fille quand cette dernière m’énonce le fait que je suis une meilleure mère que la mienne ne l’a jamais été.

« Merci ma chérie…merci beaucoup. » énonçais-je alors que mes yeux s’embrumaient légèrement. Respirant profondément, je tente de ravaler ses quelques petites larmes qui voulaient perler sur mes joues.

Elle comptait trouver une maison dans le quartier nord et elle ne serait pas loin de moi et ça, je dois avouer que j’en étais heureuse. Je pourrais être là dès qu’elle aurai besoin de moi et c’était clairement une bonne chose. Me levant pour me resservir un verre, je reviens m’asseoir par la suite avant de finir par lui répondre après quelques instants de silence.

« C’est une bonne idée ma chérie, très bonne idée même comme ça tu ne seras pas loin. Et je pourrais être là si tu as besoin de moi. Quoi que même actuellement quand tu as besoin de moi, je peux être là dans la seconde mais ce sera encore mieux et puis tu as raison, tu verras avec Erwin…dans tous les cas, toi et ce bébé, vous ne serez jamais seuls. » énonçais-je avec bienveillance.

Passant une main dans ma chevelure brune, je respire longuement avant de terminer mon assiette et me lève pour mettre les assiettes au lave vaisselle vu que nous avions toutes les deux terminées. Sortant deux assiettes à dessert, je me saisis de la tarte et la dépose sur la table de la cuisine avant de commencer à découper. Servant Alexis, je m’en coupe une part à mon tour et me rassieds par la suite avant de tourner le regard vers la jeune femme.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit pour la chambre du bébé, j’ai encore de nombreuses choses que j’avais mis dans la chambre de Daniel… » commençais-je avant de reprendre après avoir manger une part de tarte « Pourquoi tu avais peur que je le prenne mal chérie ? Parce que tu as une relation avec Erwin ? » demandais-je alors, soudainement curieuse « tu sais, quand ta grand mère m’a forcée à épouser Léopold, j’avais dix neuf ans et le père de Blanche était un vieux crouton… » énonçais-je avec un petit sourire « je te le redis encore, tout ce qui m’importe, c’est ton bonheur ma chérie. » énonçais-je alors.

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« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2021-09-19, 18:51 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Autant en emporte la mamie


J’éclatais de rire en l’entendant brusquement emballée à l’idée de lui apprendre comment empoisonner une pomme. Pas par malice ou méchanceté, mais par pure bonheur. Malgré moi, je me sentais prendre du recul sur la scène que j’étais en train de vivre et je constatais alors à quel point j’étais chanceuse, à que point ma vie était belle malgré les obstacles et les difficultés. Il y avait 24 ans de cela, j’avais été abandonné sur le bord d’une route isolée, en bordure de forêt où j’avais marché de longues minutes avant d’atteindre Storybrooke. Je m’étais faite arrêtée par le shérif, la Méchante Reine avait été une de mes premières rencontres et si elle m’avait dans un premier temps gardé auprès d’elle pour me surveillait, j’avais gagné une véritable mère au fil du Temps, à mesure que Regina s’était épanoui, laissant derrière elle tant bien que mal ses fantômes et les tourments du passé pour devenir celle qu’elle était aujourd’hui. L’histoire aurait pu tellement moins bien tourner pour moi, elle aurait pu choisir de se débarrasser définitivement de mon cas et pourtant, près de 24 ans plus tard, nous étions attablés près de mon repas préféré, je venais de lui avouer que j’étais enceinte et elle me proposait de faire un atelier pomme empoisonné avec mon enfant. Ok, vu comme ça, ça avait peut-être quelque chose de flippant, de peur rassurant mais je faisais totalement confiance à ma mère et de mon côté, c’était surtout le symbole que les “méchants” des histoires pouvaient bien souvent se révéler plus cool que prévus.

— J’espère bien que tu resteras pour superviser ! Manquerait plus qu’il se blesse ou qu’il croque dedans avec ses deux dents de devant !

J’avais eu un petit rire attendrit à l’idée de voir ses petites mains potelées et son regard curieux bientôt parmi nous, prêt à en découdre avec la magie, bien que la vision de d’horreur de le voir brusquement tomber dans un sommeil éternel m’avait fait perdre un peu de ma bonne humeur. Mais Regina avait rapidement enchaîné, me permettant de penser à autre chose. Je lui avais serré la main avec émotion en signe de remerciement quand elle m’avait promis de ne pas m’abandonner. Nous avions discuter ensemble un peu plus de ma relation avec Erwin et de la maison dans laquelle je pensais emménager et j’avais été soulagée de la voir aussi enthousiaste à cette idée. Elle semblait réellement apprécier le fait que je me rapproche d’elle et je me rendais compte que j’étais tout autant touchée par ce changement de vie. J'avais pris mon premier appartement pour m’affranchir de la vie du manoir, de l’autorité parfois trop stricte de Regina, j’avais vu le centre comme un souffle de liberté bénéfique dont je devais m’empresser de profiter. Mais à présent, le temps avait passé et après avoir bien vécu dans mon second appartement, celui qu’elle m’avait légué en même temps que ma boutique et celui qui m’avait fait connaitre Erwin en manquant de me le faire choper par un mafieux, j’aspirais à plus. Plus d’espace, plus de famille aussi. J'étais en paix avec ma vie, avec celle que j’étais et surtout avec ma mère. L’adolescente était bien loin et l’idée de pouvoir lui partager tous les progrès de mon fils, de son petit-fils m’emplissait de joie.

J'avais accueilli avec un certain soulagement sa promesse que nous ne serions jamais seule. Je faisais la fille forte en précisant que je verrai bien avec Erwin, mais au fond de moi je savais d’ores et déjà que jamais il n’accepterait cet enfant. C’était sans doute ce qui me prenait le plus de temps, ce pourquoi j’étais là aussi. Je voulais garder ce bébé, je le savais. Erwin voudrait que j’avorte, je le savais aussi. Alors il me fallait un plan intermédiaire, un “compromis”. Parce que c’était ça qui faisait les couples après tout, les “compromis”. Mais la peur m’avait tenaillé rapidement le ventre, en plein milieu de la nuit précédente, alors que je me rassurais sur cette solution à mi-chemin. Et si je ne m’en sortais pas ? Et si je n’étais pas taillée pour être mère ? Comment élever un enfant, seule ? Comment survivrais-je à ce stress et à la possible rupture que m’imposerait Erwin ? C’était mon seul doute à ce sujet. Il n’accepterait pas l’enfant. Mais accepterait-il de continuer notre relation ? Après tout, j’acceptais bien sa femme, il pouvait bien accepter mon fils... ou ma fille... car après tout rien ne disait encore que c’était un garçon même si je m’entêtais dans cette voie.

Entendre alors que ma mère serait à mes côtés me donnait une nouvelle bouffée de courage et d’Espoir aussi. L’espoir que je parviendrais à m’en sortir. Après tout, elle-même avait élevé 3 enfants seule, elle continuait de le faire avec Daniel et s’en sortait à merveille. Je ne pouvais pas rêver meilleure maître. On s’en sortirait...

— C’est gentil, merci beaucoup. J’aimerai pouvoir trouver ma maison et emménager avant la naissance du bébé... je pense que si j’y arrive, je te demanderai sans doute de l’aide et quelques trucs à ce moment-là... histoire de pas m’encombrer avant le possible déménagement.

Comme je lui avais demandé si elle voulait me demander quelque chose, elle s’était engouffrée dans la brèche avec une question que je n’avais pas attendue. Non pas qu’elle soit dans la logique des choses mais je m’étais pas préparée à devoir lui répondre sur cette peur... c’était tellement difficile pour moi d’avouer quelque chose qui devait être caché, quelque chose qui était amoral aux yeux du mariage et des institutions religieuses, surtout en sachant que ma mère côtoyait les Dorian. Elle avait profité de sa part de tarte et j’en avais fait de même en écoutant la suite de ses explications, non sans pouffer de rire face à l’argument qu’elle me présenta.

— Parce qu’Erwin est un “vieux croûton” pour toi ? C’est ça que t’essaye de me dire ?

Je lui avais lancé un sourire mutin avant d’opiner légèrement du chef d’un air moqueur :

— C’est pas très très gentil, je me demande comment il prendrait le truc... non je me demande pas en fait, il prendrait ça pas bien du tout, j’ai une fois fait une réflexion sur son âge, j’ai cru qu’il allait me tuer.

J’avais eu un petit rire en me souvenant de notre première rencontre où je lui avais précisé qu’il était bien trop vieux pour être Dorian Gray, malgré l’indice que laissait présager son nom de famille. Me rendant brusquement compte de ce que je venais de dire, j’avais ajouté précipitamment :

— Pas vraiment me tuer hein ? Juste... c’est une expression quoi... Mais c’est drôle que tu compares ma relation à celle que tu as eu avec le roi Léopold... après tout, vous avez plus ou moins le même âge, non ? Enfin... si on compte pas les années que tu as gagné avec la magie, je veux dire...

J’avais pris une gorgée de mon soda avant de répondre enfin à sa question :

— En réalité, non, ce n’était pas de ça que j’avais peur... j’avais plus peur de... la situation en soit. Je sais que vous vous côtoyez à la mairie, vous avez l’air de bien vous entendre et... je sais qu’aux yeux du plus grand nombre, être la maîtresse d’un homme marié est la pire des choses qu’une femme pourrait faire... que ça n’a pas d’honneur ou que je suis pire des... connasses... J’avais surtout peur que tu me juges sur ça en fait... ou que tu m’obliges à dire toute la vérité à sa femme ou... ou je sais pas en fait. Et après ça ben tout s’est enchainé, le bébé et... je me suis sentie prise au piège. La différence d’âge ne m’a jamais gêné perso, les mœurs et la morale du mariage un peu plus... même si je sais que c’est un mariage de convention et qu’ils ne s’aiment pas l’un l’autre.

Du moins, c’était ce qu’il m’avait toujours dit. J'avais poussé un soupir bruyant, lui signifiant que je préférai encore changer de sujet avant que celui-ci finisse par m’engloutir une nouvelle fois sous les couches de stress qu’il appelait en moi depuis maintenant plusieurs semaines. J'avais répondu à sa question, avec toute la sincérité dont j’étais capable, mais je n’avais pas pour autant envie de me rajouter l’angoisse dont elle m’avait préservé jusqu’alors en acceptant la situation. J’avais englouti la fin de ma part de tarte, lui proposant de venir faire du shopping bébé avec moi quand je serai prête. Et puis le reste de l’après-midi était passé, elle avait plus de temps que prévu et après avoir récupéré Danny à l’école, ensemble, je leur avais proposé de faire des crêpes pour le repas du soir et de rester un moment pour regarder un film avec eux. L’après-midi avait été largement plus apaisant que prévu, le début de soirée avait été merveilleux et j’étais rentrée chez moi, le pas léger, la conscience tranquille et le soulagement puissant d’être aimée au fond du cœur.

Tout était bien en somme. Il ne restait plus qu’à l’annoncer au père...

FIN pour Alexis


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